Bavures policières

La résurgence du phénomène est profondément inquiétante. Leurs pratiques sont les mêmes, au nord comme au sud, dans les pays avancés en matière de démocratie comme dans les pays à la démocratie naissante.

Bien qu’ayant le monopole des usages légitimes de la force, la police en général et celle des pays africains en particulier, fait montre d’un zèle qui laisse plus d’un pantois. La scène se passe dans une station service de Yaoundé. Un conducteur de taxi se fait rouer de coups par un gendarme, pour avoir percuté le véhicule de ce dernier. Cette injustice, est monnaie courante dans les rues africaines, les forces de l’ordre la répètent à envie et ce en toute impunité. Hier on a assisté au décès de Floribert Chebeya, défenseur de droits de l’homme en République Démocratique du Congo. Son crime, seules les forces de l’ordre, le savent.Les sociologues définissent la police comme étant « une force justifiée par une situation ». En début Octobre, l’on a appris  la mort de Armand Tungulou un autre fils du Congo, des suites de violences policière, peut-être doit-on voir en ces exécutions en série, la fébrilité du pouvoir de Kinshasa.

En 2010, il est difficile de  contester le pouvoir en place sans courir le risque de perdre sa vie. La garantie des droits de l’homme nécessite la force publique et celle-ci est instituée à cet effet, pour l’avantage de tous, non pour l’intérêt mesquin d’une petite poignée de personnes et de ceux à qui elle est confiée. La force de l’ordre est devenue si dévoyée qu’elle va jusqu’à emprunter les techniques de la mafia. L’histoire de Abdel Latif Coulibaly, journaliste sénégalais qui s’est fait cambriolé et s’est vu restitué son lap top, avec un disque dur vidé de son contenu nous le rappelle.

Toutefois, cette pratique n’est pas l’apanage de la police des tropiques, l’hexagone n’en est pas exempt. Deux journalistes français, clairement identifiés comme tels, viennent de se faire matraquer par la police, à l’occasion des marches de protestation contre le projet de reforme des retraites.

Jean-François Julliard Secrétaire Général de Reporter sans Frontières, dit « n’avoir jamais vu telle barbarie » en hexagone. Le problème est donc structurel, les forces de l’ordre chargées de garantir l’ordre public sont infestées, par de mauvais éléments qui irradient et contaminent le corps entier. Il est grand temps que la justice joue pleinement son rôle et sanctionne comme le prévoit la loi les policiers qui se rendent coupables de mauvaises pratiques.  Tout cela se termine en général, par une enquête réclamée par l’exécutif, et la justice déboute les plaignants. L’impunité a encore de beaux jours devant elle.

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Auteur·e

amadore2000

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