La Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou

Comme son nom l’indique, cette maison est faite pour accueillir les criminels et les corriger en fonction de leur délit. Punir un criminel, oui, mais qu’il soit emprisonné dans des conditions dignes, acceptables. A la maco cela n’est pas le cas.En effet il y a une surpopulation carcérale. Les prisonniers sont deux (2) dans des cellules exigus et c’est la loi du plus fort qui domine. Les moins forts, n’ayant personne pour les protéger, se voient obligés de subir et s’en remettre a dieu en espérant que la situation change un jour en leur faveur. De plus ces cellules sont malpropres. Il y a des dépôts de graisses partout et quant on y marche pied nu la plante des pieds devient aussi noire que du charbon. Les matelas, à force d’abriter la cailleté, deviennent un endroit assez confortable pour les puces. Imaginez donc l’état de ceux qui passent la nuit sur ces matelas.

En plus d’être inconfortablement logé, le coté alimentaire n’est guerre assuré. Les prisonniers mangent deux fois (2) sur trois (3) et quelle nourriture? De la pâte de mais et de mil. Les cuisinières mettent dans une grande marmite, du maïs, du mil et de l’eau. Elles mélangent tout cela jusqu’a obtenir une pâte qu’elles appellent « bouillie ». Et pour avoir un petit bol de cette bouillie il faut être très fort. Ces pourquoi du prisonnier meurent de faim.

En ce qui concerne le volet sanitaire, quand prisonnier tombe malade, les gardes de sécurité pénitentiaires (G.S.P.) l’amènent au centre hospitalier, le jettent dans un couloir et retournent à leurs occupations. Dans le cas contraire il bénéficie d’une liberté provisoire pour aller se soigner. Dans tous les deux (2) cas les G.S.P. vont le chercher après son rétablissement.

Le seul point appréciable de cette maison c’est la présence d’une mosquée et d’une chapelle que les prisonniers utilisent à bon escient.

Enfin nous ne passerons pas sous silence le témoignage d’un ancien prisonnier deux (2) semaines après sa libération de la maco.

« J’étais dans une cellule extrêmement salle. Je n’avais pas d’eau pour ma douche. Je me douchais une (1) fois par semaine. Je mangeais a peine, car pour bien manger dans cette prison il fallait avoir des bras longs ou « donner son derrière » a d’autres prisonniers qui avaient plus de facilité d’en avoir. Je donnais donc mon derrière quelques fois pour avoir quelque chose a me mettre sous la dent. J’avais commencé à avoir des malaises et trois jours après ma libération j’avais des démangeaisons et des boutons qui n’arrêtaient pas d’apparaître partout sur mon corps. Je ne connais ni le genre ni les origines exactes de cette maladie mais j’essaie de me soigner avec des médicaments traditionnels. J’espère qu’un jour je retrouverai ma santé ».

Précisons que ce dernier a passé une (1) année à la maco et n’était pas prêt d’oublier cette expérience amère.

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