Pénurie de gaz à Ouagadougou : un supplice qui dure depuis trop longtemps

Depuis la mi-juillet 2010, la population de Ouagadougou vit un véritable calvaire. Faire la cuisine est devenu un véritable chemin de croix et pour cause : une pénurie de gaz sur le marché national burkinabè. Dos au mur, les populations se tournent vers le charbon de bois et le bois de chauffe.Tandis que la population souffre pour s’acheter une bouteille de gaz butane, certains « gourous » se seraient entendus avec la Société Nationale Burkinabè des Hydraucarbures (SONABHY) qui leur livrerait sans qu’il ne fasse le moindre pas le gaz alors que la majorité des utilisateurs trime dans les rues pour se procurer une bouteille. La population continue de vivre le martyr. Se procurer une bouteille de gaz butane relève d’un véritable parcours de combattant. C’est ce qu’explique Beatrice Compaoré une restauratrice qui utilise principalement le gaz pour sa cuisine : « les gens se lèvent à 4 heures du matin pour s’aligner devant les points de ventes de gaz. Pourtant, il n’y a que 30 bouteilles servies par jour. Si tu es 31 ème il faut attendre la prochaine fois » explique-t-elle. Il n’est effectivement pas rare de voir de longues files d’attente devant les différents points de vente du butane. Des femmes qui attendent de longues heures sans se faire servir. Pour pallier donc cette situation, certains confient leur bouteille à des vendeurs de cartes téléphoniques qui font le guet. Pour leur service ils réclament 500 francs par bouteille. « Une situation risquée, explique Mme COMPAORE, car ils peuvent disparaitre avec la bouteille».

Ce qui est encore déplorable le prix du gaz a triplé par endroit. La bouteille de gaz de 12 kg qui coûtait 4000 FCFA est passée à 12000 FCFA à prendre où à laisser.

Les femmes souffrent le plus

Selon Beatrice Compaoré, les femmes sont celles qui souffrent le plus de cette situation compte tenu du fait qu’elles doivent assurer le déjeuner de la famille. Pour y remédier, les ménages se sont tournés vers le charbon de bois et le bois de chauffe. Cette nouvelle donne a entrainé une hausse des prix de ces produits. Le charbon qui coûtait 3500 fcfa le sac est passé à 4000fcfa voir 5000 FCFA le sac.

Le directeur général de la SOANBHY Jean Hubert Yaméogo explique cette situation par des travaux d’aménagement au port de Cotonou, le principal point de ravitaillement du pays. Les autorités béninoises auraient pris des dispositions pour éviter des accidents au terminal gazier pouvant être causé par les travaux entrepris au port. La SONABHY s’est donc tournée vers le port autonome d’Abidjan en Côte d’Ivoire, mais là aussi, des problèmes du même genre sont relevés. Conséquences, le gaz arrive au « Pays des hommes intègres » au compte-goutte.

Ce désagrément était pourtant évitable. Il fallait pour cela aménager un stock de sécurité pour parer à de telles ruptures d’approvisionnement. Malheureusement comme on le dit souvent, les dirigeants africains manque de vision. Des solutions rapides doivent envisagés pour éviter de telles souffrances à la population sinon la lutte contre le déboisement à la mode serait perdue d’avance.

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Auteur·e

boukariblog

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