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Les assassinats des albinos : l’autre choléra du continent !

Ce billet m’a été dicté par l’actualité car aux dernières nouvelles, le nombre d’albinos assassiné va croissant. Et parce que le décompte qu’en font les médias quotidiennement ne semble pas suffisamment  émouvoir les uns et les autres en sorte que soit enfin pris au sérieux cette barbarie d’un autre siècle qui ne fait définitivement pas honneur à notre continent.Partout en Afrique, les assassinats bestiaux des albinos élégamment qualifiés de « sacrifices rituels » n’en finissent plus de défrayer la chronique. Mais comme toujours, et c’est-là la fatalité de cette situation qui elle non plus n’en finit plus de dégénérer, ce sont habituellement les médias étrangers en l’occurrence les médias européens qui en font échos. Un écho qui visiblement à bien du mal à se rependre au-delà des cieux où il est émis.

Sur le continent réputé pour abriter tous les maux connus et inconnus du monde, les véritables préoccupations sont ailleurs. Et la condition de l’albinos mort ou vif ne semble malheureusement pas être une priorité. Il n’y en a que pour le couple VIH-SIDA – PALUDISME : on vous le sert à petit déjeuner, à déjeuner, à souper ou à diner  du 1-31. On n’en finit plus de spéculer sur des hypothétiques futurs vaccins que l’on mettrait au point dans 20-30 ans. On applaudit tous à deux mains, moi avec : cela ferait des calamités en moins pour le continent ! Mais dans 20-30 ans, combien compterons-nous encore d’albinos sur le continent ?

Au rythme des assassinats et de l’épidémie de cancer de la peau dont-ils sont victimes, le futur s’annonce bien sombre : ce n’est pas du fatalisme, bien au contraire. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à déambuler dans les rues pour faire le constat que sur les trois albinos qu’on croisera, deux seront couverts d’énormes boutons et de tâches signes annonciateurs d’un futur cancer. Et pour les irréductibles, le décompte macabre des médias saura certainement les convaincre de la gravité de cette situation : enfin j’espère !

Si non, voici la situation telle qu’elle semble se présenter au travers de quelques petites chroniques du quotidien à propos. Elles visent à dévoiler la détresse des albinos et de leur famille face au sort qui est le leur. Abandonnés à eux-mêmes, ils sont prisonniers d’une nature humaine qu’ils n’ont pas choisit et ne savent plus à quel saint se vouer. Voici ce que raconte l’une de ces chroniques arriérés. J’ai bon espoir que tous ceux qui la liront en feront cas autour d’eux afin de réveiller les consciences des Africains sur le mal qu’ils font subir à leur propre sang. Car, c’est ce que sont les albinos du continent, le fruit des entrailles des femmes d’Afrique et des reins de leurs hommes.

De plus, il est inconcevable que les Africains en général et les Noirs en particulier qui se plaignent du racisme des occidentaux en général et des Blancs en particulier  fassent montre d’une telle cruauté en vers (et c’est là le comble) leur propres enfants. Et autant l’homme blanc n’avait définitivement pas de raison de traiter l’homme noir comme il le fit des siècles durant, autant l’homme noir n’a pas d’excuse pour martyriser comme il le fait l’homme albinos.  Car tous sont Homme à l’image et à la ressemblance de Dieu créateur du ciel et de la terre et de tout son contenu. Et devra-t-on attendre dix siècles pour mettre fin à cette situation qui s’enflamme à petit feu ? Pas certaine que dans dix siècles il y aurait encore des albinos sur la terre au rythme ou vont les choses ici.  Quoique que si les choses continuaient ainsi, Aimé Césaire, Léon Gontran damas, Léopold Cedar Senghor, Birago Diop et tous les autres chantres de la négritude se retourneraient dans leur tombe, si ce n’est déjà le cas. Et du coup on serait en droit de se demander à quoi aurait servi le combat de tant d’hommes et de femmes, noirs, blancs, rouges, jaunes, bleus… ? La réalité de l’existence de l’albinos dans tous les continents, peu importe la proportion, témoigne de ce que le monde est à un autre tournant important de son histoire et il serait regrettable que nous passions à côté. Car tous les siècles mis à réparer les erreurs de l’histoire sont difficiles à rattraper. Soit, passons à notre chronique de la semaine :

Le riche commerçant et sa manne

Dans une petite localité coupée du centre urbain, un homme tenait plusieurs commerces qu’il avait monté afin d’aider ses frères du village à accéder aux produits de la ville avec plus d’aisance. Et pour être florissantes, ces activités l’étaient. Du coup, l’homme s’enrichissait de jour en jour et les signes extérieurs de sa richesse sautaient aux yeux de tous, même à ceux des aveugles : sa villas et ses vêtements lui conféraient l’allure d’un ministre. Et quand il vous serrait la main, sa paume était aussi tendre et délicate que celle d’un nourrisson Mais l’homme n’était pas du genre à manger seul : il aimait à se réjouir avec les siens qu’il ne manquait pas de combler de cadeaux. Et au-delà des siens, tout le village avait des raisons de lui  être reconnaissant au vue de ses œuvres auxquelles on comptait : une belle école pour l’instruction des enfants, une fontaine publique pour l’hygiène des habitants, un centre de santé au frais quasi-gratuits et un bar qui faisait office de boîte de nuit pour les jeunes et de salle de fêtes pour les grandes occasions. Il y avait aussi une église pour encourager la foi de ses frères. Tout allait donc bien dans le meilleur des mondes ! Du moins, c’est ce que croyait notre bonhomme. Mais aussi vrai que le malheur des uns fait le bonheur des autres, la réussite des uns attise la convoitise des autres. C’est en ce moment que la jalousie, cette aveugle idiote fit majestueusement sont entrée en scène et s’installa confortablement dans les cœurs. Le riche commerçant ne s’était douté de rien mais d’années en années, le club de ce qui le jalousait s’agrandissait au fur et à mesure qu’il s’enrichissait et qu’il bâtissait. Le vase de la jalousie qui se remplissait commença à déborder quand notre homme éconduisit à plusieurs reprises des prétendants qui voulaient sa fille unique pour femme. Les arguments des uns et des autres étaient bien légitimes. Tout moins en ce qui concernait le riche commerçant : pour lui, à 14 ans seulement, sa fille était encore trop jeune pour se marier et il voulait la voir devenir un long croyant c’est-à-dire, faire de longues études et avoir autant de diplômes qu’un insatiable polygame peut avoir de femme : Bon la comparaison n’est pas très heureuse ! Bref, il rêvait comme tous les parents du monde que sa fille, son unique fille, devienne une grande de ce monde : quoi donc de plus légitime !  Mais de leur côté, les prétendants et leurs familles estimaient qu’elle était déjà plus que femme pour se marier car il y en avait de plus jeunes qu’elle qui étaient en ménage avec une ribambelle de gamins. Chaque partie campait donc dans sa position. Pourtant, si le père de la fille avait des intentions pures, il n’en était pas de même pour les autres qui derrière leur offuscations de surface, cachaient des intentions inavouables. En effet, le grand intérêt qu’ils semblaient porter à la jeune fille était intéressé et calculé. Jaloux de la réussite de son père, tous étaient convaincus que c’était à sa fille qu’il le devait et le soupçonnaient à tore de vouloir garder toute cette manne pour lui tout seul. En fait, la fille du riche commerçant n’était pas une fille comme toutes les autres, elle était spéciale. Et qu’avait-elle de si spéciale qui suscitait autant de jalousie ? Hé bien elle était albinos ! Et dans la région comme un peu partout dans le pays, un albinos est réputé pour avoir des pouvoirs surnaturels. Et c’est parce qu’avoir un albinos dans sa famille est considéré comme une richesse dans cette région que les familles se bousculaient pour avoir la fille du commerçant pour belle-fille. Mais c’était sans compter la détermination du père qui n’avait pas l’intention de voir sa fille unique finir comme bon nombre des jeunes filles du village : aigrie et malheureuse ! En même temps, de leur côté, le club des jaloux se consumait de l’intérieur et perdait peu à peu patience. Alors las de se heurter à l’inflexibilité du père, l’un des prétendants changea de stratégie et décida de faire le taureau. C’est ainsi que faisant travailler son esprit impie, il tendit un guet à pant à la jeune fille un jour où elle revenait de l’école et la viola sauvagement en publique sans que personne n’intervienne malgré les appels au secours de la jeune fille. Ayant ainsi posséder l’adolescente, il était convaincu que son père la lui accorderait pour épouse. Pourtant l’homme piqua une colère folle en apprenant l’humiliation et le déshonneur dont avait été sujette sa fille en public, devant une vingtaine de pairs d’yeux. Et n’écoutant que sa colère, il songea à emprisonner le violeur et tous ceux qui avaient assisté à cette barbarie sans aucune forme de procès. Mais sa fille l’en dissuada, persuadée qu’une telle attitude ne ferait qu’empirer la situation. Elle proposa plutôt à son père de quitter au plus vite le village car elle pressentait des jours encore plus sombres : son père l’écouta. Cependant, le viol de la jeune fille ne lui avait pas fait perdre de son attrait. Bien au contraire, tous les hommes voulaient toujours autant l’avoir pour épouse et leur famille pour belle-fille. Et même que le viol public y avait contribué car, le violeur ne s’était pas gêner de clamer à qui voulait l’entendre que ce contact sexuel avec la jeune fille albinos l’avait guérir de son impuissance sexuel dont il souffrait depuis plus de cinq ans. Confirmant ainsi les idées reçues selon lesquelles, avoir des rapports sexuels avec une jeune vierge albinos pouvait vous guérir de tout, même du SIDA. Conscients qu’ils ne pourraient sortir du village en plein jour, le père et sa fille attendirent la nuit tomber pour s’échapper de ce qui était devenu pour eux une horrible prison. Mais à peine avaient-ils traversé la place du village que surgissant de nulle part, les habitants du village  telle des mauvais esprits se ruèrent sur eux et se mirent à caillasser leur 4×4 avec une rage démoniaque. Mais en prévision d’une telle éventualité, le commerçant s’était coiffé de son casque de motard et avait couvert sa fille d’une grande couverture très épaisse. C’est donc avec plus ou moins de sérénité qu’ils affrontèrent l’éboulement de violence qui s’abattit sur eux. Une fois sortie de cette folle pluie de pierres, l’homme emmena sa fille à l’autre bout du pays dans l’espoir que là-bas, elle serait en sécurité. Malgré cela, même loin de leur village d’origine, leurs esprits ne semblaient pas trouver la quiétude nécessaire pour leur permettre de commencer une nouvelle vie. Et en fait, il n’aurait pas pu en être autrement car là-bas au village, les habitants ne lésinaient sur aucuns moyens pour les retrouver. Et même qu’on lui en voulait mortellement d’avoir osé s’enfuir avec la manne du village : quel homme au cœur gros et mauvais celui-là, mais au nom des ancêtres, il ne l’emportera pas au paradis. Et où qu’il soit, on le retrouvera ! entendait-on dire. C’est ainsi que plusieurs mois après leur départ et des dizaines de marabouts et autres voyants plus tard, on finit par découvrir que la jeune fille avait certainement eu un enfant de son violeur. Et cerise sur le gâteau, l’enfant serait à coup sûre une fille, se réjouit le voyant. Quel cerise alors que celle-là, la meilleure que l’on puisse avoir au-dessus d’un gâteau ! S’extasièrent le violeur et sa famille. Du coup, ces dernier se sentirent pousser des ailes et s’octroyèrent  le droit de s’approprier tous les biens abandonnés à contrecœur par le riche marchant. Et une fois installé comme maître des lieux et des biens, ils mirent suffisamment d’argent en jeux afin de soudoyer des policiers véreux. Une fois ces derniers mis dans la poche, ils se lancèrent à la recherche du marchant et de sa fille à travers le pays, les cherchant dans les moindres petits recoins, et notamment ceux inexistant sur la cartographie officielle. Et un jour, au bout de trois mois d’intenses recherches, ils trouvèrent le père et la fille. Le violeur et sa famille en furent immédiatement avertis et suivi d’une délégation d’esprits tout aussi tordus que les leurs, ils se rendirent sans tarder sur les lieux. Ils arrivèrent dans la localité où se terraient le père et sa fille de jour sous un de ces soleils à vous griller les méninges. Armés de haches, machettes, couteaux et autre, ils défoncèrent la porte et tombèrent sur le marchant qu’ils ligotèrent soigneusement. Ensuite deux d’entre eux allèrent sortir de la chambre la jeune fille albinos et son bébé qui à leur plus grande joie était lui aussi albinos. Le père les implora de lui laisser sa fille et d’emmener le bébé, leur fille. Mais leurs cœurs n’écoutaient plus que le démon qui semblait avoir pris ses quartiers en eux. C’est ainsi que tous les hommes présents, du plus vieux ou plus jeune violèrent la jeune fille à tour de rôle sous le regard impuissants de son père. Et comme cela ne suffisait pas à contenter leurs égaux pervers et sans cœurs, ils décidèrent de décapiter la jeune fille vive et emportèrent avec eux en plus de son enfant, ses membres et ses parties intimes. Ainsi ils étaient certains d’avoir assené au marchant la correction adéquate en lui enlevant tout, jusqu’à l’envie de vivre.

Pour vous aider à mieux intégrer la profondeur de l’expression douloureuse de cette chronique, je vous donne à méditer cet extrait :

DIALOGUE DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE
SUR LA PROVIDENCE

Le plan d’amour de Dieu.

Le Père éternel, avec son inexprimable bonté, tournait son regard vers Catherine et lui disait :

« Ma très chère fille, j’ai absolument décidé de faire miséricorde au monde et de secourir de toute manière l’humanité. Mais l’homme, dans son ignorance, croit voir la mort dans ce que je lui donne pour sa vie, et il devient ainsi cruel envers lui-même. Pourtant ma Providence l’assiste toujours. Aussi, je veux que tu le saches: tout ce que je donne à l’homme provient de ma souveraine Providence.

Et c’est pourquoi, lorsque je l’ai créé par ma Providence, j’ai regardé en moi-même et j’ai été saisi d’amour par la beauté de ma créature. J’ai voulu la créer à mon image et à ma ressemblance, en y employant largement ma Providence. En outre, je lui ai donné la mémoire pour qu’elle garde le souvenir de mes bienfaits : car je voulais qu’elle participe à ma puissance de Père éternel.

Je lui ai encore donné l’intelligence, pour que, dans la sagesse de mon Fils unique, l’homme connaisse ma volonté, car c’est moi qui donne toutes les grâces avec un brûlant amour de Père. Et je lui ai donné aussi la volonté pour aimer, en participant à la douceur du Saint-Esprit, afin qu’il puisse aimer ce que son intelligence ne pouvait connaître et voir.

Voilà ce que ma douce Providence a fait, uniquement pour que l’homme soit capable de me comprendre et de me goûter avec une joie parfaite, dans l’éternelle vision qu’il aurait de moi. Et, comme je te l’ai déjà dit, le ciel était fermé par la désobéissance d’Adam votre premier père. C’est de cette désobéissance que sont venus tous les maux, à travers le monde entier. ~

Afin que l’homme soit délivré de la mort amenée par cette désobéissance, ma Providence a eu la bonté de vous donner mon Fils unique pour secourir votre misère. ~ Je lui ai imposé la grande obéissance pour que le genre humain délivré du poison que la désobéissance de votre premier père avait répandu dans le monde. Aussi, comme saisi d’amour, vraiment obéissant, il courut sans retard à la mort ignominieuse de la très sainte Croix et sa mort vous donna la vie, par la force non pas de son humanité mais de sa divinité. »

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