Cette vie, j’ai de la peine à la vivre!

J’étudie dans le domaine de l’ingénierie. Depuis tout petit, je me suis toujours vu dans la peau d’un écrivain célèbre. Mais il fallait avant tout privilégier l’aspect rémunérant d’une future profession. Et je pense que mes parents n’ont pas lésiné sur leurs moyens pour me l’inculquer. Aujourd’hui je sais, contrairement à il y a neuf ans plus tôt, que l’homme peut se nourrir de son art sans toutefois en vivre. Ainsi je me forme dans le domaine des sciences exactes pour la raison que je venais de mentionner. Cela n’empêche qu’un jour à venir je m’installe dans cet espace animé, embelli, merveilleux qu’est la littérature. Ecrire c’est tout ce à quoi j’aspire ; j’aime parler de moi à travers ces lignes d’écriture que je formule avec la plus grande délicatesse qui soit. Je propose aux autres mes choix de vie, mes conceptions des choses et surtout mes avis sur un certain nombre de questions récurrentes de cette époque. Je le fais parce qu’au fond de moi je ressens le besoin de le faire : c’est de la vocation, si je ne m’abuse. Il ne se passe pas un jour sans que l’idée de produire un texte ne me revienne. A un moment donné, cela se transforme en une condition de survie : je suis alors tenu d’écrire si je veux me libérer des châtiments de cette passion. En attendant je fais des calculs, des applications aux moyens de programmes ou logiciels, des choses que je n’étais certainement pas prédisposé à accomplir. De toute façon un talent, même lorsqu’il n’est pas entretenu, demeure en l’homme. Il suffit de le réactiver et tout fonctionne comme auparavant. Ce penchant pour les Belles Lettres, je l’ai acquis, au moment où j’ai commencé à écouter des gens parler avec aisance, éloquence. J’ai aussitôt voulu m’identifier à ceux-là car j’y voyais une sorte de magie. J’aimerais préciser que le livre n’a jamais constitué ma muse, la preuve est que le plus grand effort que j’ai réalisé jusqu’ici est d’ouvrir la dixième page d’une œuvre littéraire au collège. Le simple fait de tenir un livre me rend jaloux, combien de fois prendre connaissance de son contenu ? Je me suis toujours dit que si je pouvais écrire, alors je n’aurais plus besoin de lire. Mais j’ai tort de penser ainsi car les plus talentueux mêmes ont toujours eu recours aux productions de leurs confrères. Ils sont bien conscients que ce qu’ils pourront y tirer constitue un complément précieux pour le background qu’ils possèdent déjà. Cependant ma susceptibilité vis-à-vis des maux qui gangrènent la société est sans aucun doute la raison mère de mon engagement. Des circonstances observables au quotidien, nombre sont celles qui suscitent en moi une indignation. Celle-ci enclenche alors le processus qui consistera tout d’abord à faire la satire de ce qu’il y a de répugnant dans toute l’affaire, puis proposer des solutions constructives afin de pallier à cela. C’est une tâche qui transcende tout ce que l’on peut se faire comme idée d’elle, croyez-moi, je peux vous l’assurer.

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Auteur·e

francoperen

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