La sueur et le sang pour un téléphone

Je vis dans une ville qui a connu à fond les atrocités de la guerre, le banditisme et le vol à main armée. Ce vent a soufflé plus fort laissant des dégâts énormes sur son passage. Pendant qu’ailleurs on chante pour manifester sa joie, il y a peu d’années à Bujumbura, pour fêter le nouvel an on tirait des balles partout dans tous les coins de la ville pour manifester la joie. Et de plus, ce sont des civils, armés illégalement, qui se permettaient cette nouvelle manière de dire « bonne année ! ». Aujourd’hui, Dieu seul sait, comment cette barbarie à pris fin pour aussi laisser place à d’autres barbaries. Le vol de téléphone est devenu monnaie courante, parfois on y laisse même sa peau  !

Dans cette ville comme dans tant d’autres villes, la vie se fait de plus en plus chère, attirant une foule de gens qui veulent vivre grâce aux poches des autres. Ces pickpockets vous chipent tout et surtout des téléphones portables. Ce bidule de téléphone qui a saturé nos marchés se vend sans problème. C’est qui est choquant est bon nombre des nos compatriotes se font tués à cause de cet appareil qui nous accompagne jusque même au lit.

Pendant une soirée de dimanche, jour où on veut tous paraitre chrétien dans un pays 90 % chrétiens ou soi-disant chrétiens. Je rentre avec un ami dans mon quartier, l’un des quartiers le plus touché par cette affreuse guerre civile de 1993 à 2005. Je sors mon téléphone pour qu’il me serve de petite torche. Mon ami, pris d’une peur bleue sursaute et me supplie de cacher cet outil qui risque de nous coûter la vie. Deux de mes voisins sont déjà mort, me dit-il, à cause de leurs portables. Cette histoire de tuerie à cause d’un téléphone portable est parmi les histoires que je déteste, j’essaie de la nier. Mais les faits sont là, des vies périssent à cause de ce machin. Rien ne prouve le contraire. C’est vrai les gens meurent à cause de leurs portables.

Le cas le plus touchant s’est produit le mois passé où les gens armées ont pu entrer dans un bus de transport publique et ont fait un cas de vol de téléphone exceptionnel. Le convoyeurs d’habitude nous demandent de l’argent. Ces fameux brigands demandaient des téléphones portables aux passagers du bus. D’autres brigands l’ont fait dans une clinique, et ont pris les téléphones de malades et garde-malades. Je ne saurais pas dire assez sur les dégâts causés par cet appareil, qui nous séduit tant, loin de résoudre nos problèmes, il nous en a crée des plus énormes. La sueur et le sang des honnêtes citoyens coulent à cause de téléphone.

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Auteur·e

upendo2010

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