Diella, quand le téléphone portable change le comportement des villageois

Il y a un peu moins de dix ans, Diella, village où j’ai grandi et où je passe trois mois de vacances par an,  n’avait ni  électricité ni lignes téléphoniques. Et pour communiquer avec son parent qui se trouve l’exterieur, il fallait se déplacer dans les villes disposant de cabines téléphoniques. C’était un peu pénible surtout pendant la saison la saison des pluies quand le village devenait enclavé.

Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Les habitants de ce petit village situé dans la région de Matam, nord-est du Sénégal, à la frontière mauritanienne ne se déplacent plus dans les centres urbains proches pour pouvoir joindre l’oncle, l’époux, ou le copain qui est à l’étranger. Et ce, depuis que les émigrés et les commerçants maures ont commencé à inonder le village de téléphones portables.

Et il n’est pas rare de voir certains  jeunes avec trois portables, ou plus,  entre les mains entrain de frimer. Ainsi apparait un petit changement de comportements chez les populations dans leur quotidien.

Plus besoin chez les jeunes de passer toute une nuit devant la porte de la maison de sa petite amie à essuyer des injures d’un père jaloux. Un simple texto suffit pour qu’elle te rejoigne.

Fini de faire de longues distance sur le dos d’un cheval pour annoncer le décès d’un proche aux parents dans un autre village eloingné. Un petit coup de fil et tout le monde est au courant.

Fini la solitude, mais aussi a dieu les belle causeries mêlaient jeunes et vieux sous les ombres douces des nimes. Notre premier compagnon désormais est avant tout le portable.

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