Un cellulaire-made-man

P comme Portable, P comme Pène

son bureau

P comme Portable; P comme Pène

’Ma vie est telle aujourd’hui parce que le téléphone portable existe’’ nous déclare Tidiane Pène en bégayant. S’il y a un homme que le cellulaire a fait, c’est bien M. Pène, vendeur de puces, cartes téléphoniques et  de crédit tout simplement de son Etat. Conformément à sa recommandation, nous allons illustrer cet article par la photo de son bureau : il préfère ne pas apparaitre à l’image.

Des champs à l’université, son point de vente

’J’étais au village, je faisais les travaux champêtres. C’est en 2005 que je suis venu à Dakar pour la première fois. J’ai commencé à vendre des cartes de carrefour en carrefour’’. Tels sont ces débuts dans son future poste qui lui permettra non seulement de gagner son pain à la sueur de son front, mais également d’envoyer de l’argent aux sien restés au village.

Agé de 22 ans, célibataire, élancé comme le sénégalais moyen, Tidiane a pourtant du mal à communiquer avec la clientèle du fait du bégaiement. ‘’Pour pour com.. comb… combien’’ vient-il de dire laborieusement à un client qui vient de lui tendre 5000 F.

Son siège, situé au beau milieu de l’université, est pole d’attraction. ‘’Depuis trois ans, je suis à cette place, j’y gagne beaucoup, la clientèle ne tarit pas, même pendant la nuit’’. Il attire les clients, comme par enchantement à travers son teint clair, reconnaissable de loin. Il utilise très souvent le langage non verbal, tant ses troubles de langage sont notoires.

Gains et Avenir

Un quart d’heure seulement que nous l’observons et il vient de faire une recette de 20 000 F. Et M. Pène d’ajouter ‘’Par jour, je gagne entre 150 000 et 200 000 F. Je donne souvent de carte à crédit à certaines personnes que je connais’’.

A la question de savoir s’il abandonnera un jour son travail, voici sa réponse catégorique : ‘’ Je crois que je suis né pour ce travail, mais le destin ma fait faire les travaux champêtres au village dans mon enfance. Je n’imagine pas ma vie en dehors de la vente des cartes. Ne quitterais jamais cette activité. Je suis là, je rè..res..reste’’.

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Auteur·e

aloudiawara

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