Une République pour deux Présidents !

Une annonce de résultats provisoires de l’élection présidentielle faite à l’hôtel du Golf à Cocody donne Alassane Dramane Ouattara (ADO) vainqueur de l’élection Présidentielle avec 54,10% des suffrages contre 45,90% pour Laurent Gbagbo. Une autre annonce, cette fois ci du Conseil Constitutionnel enregistrée par la RTI première chaîne donne Laurent Gbagbo vainqueur avec 51,45% des suffrages contre 48,56 % pour ADO. Dans un flou total où l’Organisation des Nations Unies par le canal de son représentant spécial semble avoir choisi son camp, les Ivoiriens continuent de vivre la peur au ventre avec deux Présidents ! « Je n’ai pas voté pour Gbagbo donc comment il a fait pour devenir Président c’est entre lui et ceux qui le suivent » s’insurge un militant RHDP d’Abobo Baoulé. « Nous on va installer Gbagbo parce que c’est lui que les Ivoiriens aiment ! Ce que l’ONU dit ce n’est pas notre affaire, c’est maïs ! » s’écrit une militante en extase dans les rues de la Riviera. Jusqu’à ce que l’un des présidents ne jette l’éponge de la contestation, les Ivoiriens vivront avec le spectre d’être attaché à l’un des deux hommes forts du second tour de l’élection présidentielle. Les deux annonces faites respectivement par Mr Youssouf Bakayoko (CEI) et Mr Paul Yao N’dré (Conseil Constitutionnel) ont crée à des moments différents des sentiments de joie puis de frustration qui se sont traduits dans les faits par des actes de violence qui ont entrainé des blessés lors d’affrontement entre partisans LMP et RHDP. Difficile également de comprendre comment sur la même base de calcul à savoir le retrait des départements jugés litigieux par le LMP, l’ONUCI est arrivé à un résultat différent du Conseil Constitutionnel ?

Reste donc la position de la Communauté Internationale sur le problème Ivoirien et surtout celle du Big Five de l’ONU. Le laxisme dans la prise de sanction contre des dictateurs après les efforts des Nations Unies pour gérer des conflits a permis leur enracinement au pouvoir si bien qu’ils se sont proclamés président à vie à l’image de Robert Mugabé. La Côte d’Ivoire ne sait plus à quel Saint se vouer ; elle qui croyait avoir tourné la page de la crise semble s’apprêter à écrire un autre chapitre consacré cette fois ci au nom de son nouveau Président. Espérons tous simplement qu’il ne soit pas aussi long que celui de la crise, du report des élections ou des nombreux accords de paix.

Suy Kahofi

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