Crise Ivoirienne, le gagne pain de la presse Nationale ?

Il serait bien difficile pour les éditeurs de presse de pousser leur générosité vers un affichage public de leur recettes quotidiennes. Ce serait également un crime de lèse presse que de demandé aux patrons d’entreprises de presse de nous dire ce que rapporte la crise Ivoirienne en thème de revenus !

Une chose est pourtant sûre c’est que vendre des journaux ou les produire rapporte un peu plus en cette période de crise que jamais auparavant. En effet depuis le début de la crise post électorale, la presse Ivoirienne n’a jamais été autant sollicitée par les lecteurs.

Chaque matin, les Ivoiriens s’attroupent devant les kiosques à journaux pour s’informer. Si certains ont gardé leur habitude de lire les titre sans jamais parcourir le contenu, de plus en plus d’Ivoiriens achètent au bas mot un ou deux titres de la presse nationale par jour. Le nombre de lecteur augmente et les recettes à la vente aussi comme le souligne Soumaïla un jeune revendeur ambulant. « Depuis la campagne électorale j’ai commencé à vendre plus de journaux que d’habitude. Le nombre a augmenté à l’approche des élections et ces derniers jours je peux vendre tous mes journaux avant midi ». Le constat est le même chez Alain un responsable de kiosque qui nous explique aussi les changements dans les habitudes de lecture des populations. « C’est vrai qu’en ce moment les journaux partisans sont les plus lus mais tous les titres sont demandés par les lecteurs ! Même les parutions qui n’attiraient pas le public sont aujourd’hui demandés ». Au box office des parutions qui ont le vent en poupe figure en pôle position Notre Voie et Le Nouveau Courrier pour les journaux proches du LMP ; Le Patriote, Le Nouveau Réveil et Le Mandat pour le RHDP. Reste au centre L’Intelligent d’Abidjan qui conserve ses lecteurs habituels et grignote même quelques lecteurs modérés à l’image de Mr Kouassi un cadre de banque. « Je préfère un titre assez neutre car après avoir lu un article dans la presse partisane, on fini par croire que la Côte d’Ivoire est en train de bruler ! » affirme notre interlocuteur. Les militants et sympathisants des partis politiques eux ne se posent pas de question. L’information à un nom et une couleur en cette période de crise et il ne faut pas s’en détourner. « Je refuse de m’intoxiquer » déclare Legbé Jacques en indiquant des journaux proches du RHDP. « Chaque matin depuis la fin des élections j’achète tous les journaux qui soutienne la République. C’est ma contribution pour la survie de ces titres. J’invite ensuite des amis à la maison pour les lire car je veux que tout le monde ait la vraie information » conclu t-il. N’da Kouamé Paul n’est pas non plus tendre avec la presse proche du LMP. « Des journalistes ça ? Je doute fort de leur formation ! Ils sont payés pour endoctriner le peuple au lieu de l’aider à sortir de la crise ».

Pendant que les militants poursuivent leur débat sur l’information, les plus modérés, parlant de l’ivoirien de tous les jours appelle à une presse soucieuse du respect des règles régissant le métier. « Aujourd’hui qu’on le veuille ou non c’est la période des vaches grasses pour les éditeurs de presse ! Je demande néanmoins à nos frères charger de nous informer de ne pas privilégier l’argent au détriment de l’info juste. Moins de propos injurieux et haineux, plus d’appel au dialogue et à la paix pour que la Côte d’Ivoire puisse renouer avec la stabilité » affirme Casimir Koffi. « Les titres chocs vous font vendre mais est ce que vous rendez service au pays ? » s’interroge Mr Kobenan avant de conclure « les petites enveloppes après les points de presse c’est bon mais pensez aussi au pays ! ». Il est important de noter que pour des raisons diverses le CNP (Conseil National de la Presse) a émis 13 interpellations, une vingtaine d’avertissements et 25 blâmes. Selon le Président Eugène Dié Kacou la presse doit « calmer le jeu ». La mention peut mieux faire est celle qui figure donc sur la feuille de note de la presse Ivoirienne.

Suy Kahofi

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