L’autre façon de mendier

Et s’il y avait une coupe du monde de mendicité ! Sur quel pays alliez-vous miser ? Vous pensez au pays sur qui miser je suppose. Je vous laisse tout le temps parce que je sais qu’au finish il ne sera pas un concurrent sérieux à mon candidat. Moi, je miserai, sans hésiter une seule seconde, sur le pays de la téranga : le Sénégal. Et je suis sûr de ne jamais perdre ma mise.

Le pays est très célèbre pour le sens élevé de l’hospitalité de ces habitants. Ce que j’aime bien d’ailleurs. Ils sont prêts à partager leur repas avec le premier inconnu qui débarque. Cette hospitalité n’est pas l’objet de ce post mais je crois qu’elle pourrait expliquer en partie le nombre élevé de mendiants au Sénégal.

Il y a certes un nombre très élevé de mendiants et  ce sont des gens qui se reconnaissent comme tels. Je veux dire qu’il y a des « officiels » à côté desquels d’autres personnes exercent dans la clandestinité. Ceux-là, je ne les aime pas. Je ne parle pas des mendiants « officiels » mais ceux qui exercent, à Dakar, cette « profession » dans la clandestinité, ceux qui refusent de s’identifier comme mendiant, ceux qui refusent de se reconnaitre comme tels. Et ils sont très nombreux ces mendiants clandestins.

Leurs méthodes

Si vous débarquez à Dakar pour la première fois ne soyez pas abusé comme je l’ai été. En fait les mendiants clandestins sont souvent ces personnes bien propres, bien habillées, que vous n’oserez jamais associer à des mendiants. Ils vous abordent dans la rue pour vous demander une pièce de 100  ou 200 F CFA avec comme prétexte : « j’étais passé voir un ami (ou un parent) que je n’ai pas trouvé sur place alors que je n’ai plus les frais de transport pour retourner chez moi. Aidez-moi s’il vous plait pour que je puisse rentrer » ou encore « je suis sorti de chez moi sans faire attention à mon porte-monnaie maintenant je n’ai plus de quoi rentrer chez moi. Aidez-moi s’il vous plait ». Ils ont beaucoup de prétextes de ce genre. Donnez leur de l’argent et faites semblant de partir. Revenez quelques secondes après et vous retrouverez la même personne à la même place en train de dire la même chose à une autre personne. Revenez le lendemain ou un autre jour et vous retrouverez la même personne au même endroit ou ailleurs qui vous demande la même chose oubliant qu’il vous a déjà rencontré.

Il y en a qui vous parle même en anglais. C’est le cas de ce type qui m’a rencontré à l’Université : « do you speak English ? » me demande t-il. Je réponds « Yes, i do » alors il commence : « I’m from Guediawaye (un quartier de la banlieue). I came to see a friend at the University but I didn’t see him and now I’ve lost my wallet. Could you help me please?”

Quand je venais d’arrivez à Dakar, je n’avais rien compris à ce jeu jusqu’au jour où j’ai reconnu deux d’entre eux qui m’avaient déjà abordé dans tel ou tel lieu de Dakar et qui ont récidivé. Je n’ai rien contre le fait qu’ils mendient mais au moins qu’ils s’identifient comme tous les autres mendiants qui le font dans la légalité. Qu’ils arrêtent ce déguisement, cette hypocrisie qui pourrait coûter cher à des personnes sérieuses qui pourraient réellement se retrouver dans une telle situation qu’ils prennent pour prétexte. En tout cas, moi je ne donne plus de pièce à quelqu’un qui m’aborde de cette façon dans la rue. Je ne sais pas si j’ai raison ou pas mais je crois que ceux qui m’ont trompé une fois en sont responsables.

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Auteur·e

amsix

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