La crise Ivoirienne dans l’impasse

Deuxième mission de la CEDEAO en Côte d’Ivoire et toujours le statu KO. Laurent Gbagbo n’entend pas céder son fauteuil à Alassane Ouattara malgré toutes les garanties de l’organisation sous régionale. La menace d’utiliser la force pour déloger le président sortant s’éloigne et cède la place au dialogue.

Un dialogue de sourd car chaque camp refuse d’entendre les explications de l’autre. Dans le camp de Laurent Gbagbo on assure qu’il existe une solution pacifique à la crise post-électorale par le dialogue. Le conseiller diplomatique de Laurent Gbagbo, Gnamien Yao a affirmé que « la communauté internationale n’avait pas de soucis à se faire » et que « la Côte d’Ivoire fait office d’exception ». Il a rappelé que la Côte d’Ivoire a traversé des périodes plus difficiles que celles qu’elle vit et qu’elle s’en sortira par la voie du dialogue. « De quel dialogue parle Laurent Gbagbo ? » s’indigne Ali Coulibaly le conseiller diplomatique d’Alassane Ouattara. « Le président sortant a eu toutes les chances pour se retirer dignement, il n’est plus question de dialogue : il a perdu les élections qu’il parte ! ». Les positions se radicalisent au plan politique et pendant ce temps la misère et la fracture sociale gagne du terrain. Les affrontements inter-ethniques sont de plus en plus importants dans l’ouest du pays, des voisins ne s’adressent plus la parole, des jeunes se regardent en ennemis et sont toujours prêts à la bagarre et aux propos injurieux pour le moindre motif. Les enlèvements, intimidations et meurtres sont le quotidien des Ivoiriens. Plus grave, le nombre de réfugiés Ivoiriens a passé le cap des 20.000. Il s’agit notamment de femmes et d’enfants épuisés par de longues heures de marche dans la forêt.

L’organisation ouest africaine se réserve le droit d’utiliser la force

La CEDEAO n’écarte toujours pas l’usage de la force même si celle-ci s’éloigne un peu pour le moment. Seule annonce qui aurait pu détendre l’atmosphère, celle de la possible levée du blocus autour de l’hôtel du golf. Une première annonce en se sens avait été faite mais sans aucun effet sur le terrain, pire les religieux et autres acteurs de la société civile qui ont tenté d’approcher l’hôtel ont été repoussé de façon peut recommandable. Les militaires ont souligné qu’ils étaient en zone de guerre ! Pour les militants du RHDP c’est du ‘’glaguer tuer’’ ! « Les intensions de monsieur Gbagbo ne peuvent être que lugubres ! Il veut lever le blocus pour infiltrer l’hôtel et s’attaquer à nos leaders » souligne Soumahoro un jeune militant venu à cocody pour prendre des nouvelles d’un ami porté disparu. Il va plus loin en demandant que « le blocus reste pour éviter que quelqu’un ne tente d’éliminer les ministres de Soro et tout autre personne du camp Ouattara ». Dans ce contexte explosif, les ressortissants étrangers retiennent leur souffle et préfèrent ne pas penser à une intervention militaire de la CEDEAO. « Nous ne voulons pas subir le même sort que les français » s’inquiète Bassirou un ressortissant nigérian commerçant à Treichville. « Si nos Présidents veulent attaquer Gbagbo ses supporters peuvent se venger sur nous ! » conclu le jeune homme avant de prendre congé de nous.

Suy Kahofi

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kingsuy

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