Tensions post électorales: aujourd’hui la Côte d’Ivoire, demain le Cameroun?

Depuis que le Boulanger d’Abidjan et son copain l’ex Argentier du moulin à pauvreté des toubabs se battent pour savoir qui occupera le trône dans le pays d’Alpha Blondy, l’Afrique s’est arrêtée de respirer pour les regarder se crêper le chignon. curieusement, au Cameroun, pays des Grandes Ambitions, l’attention des observateurs est encore plus soutenue. La faute à l’année 2011 qui verra la tenue d’un référendum, pardon, d’une élection présidentielle. Curieusement, beaucoup de gens prédisent au Pays de Samuel Eto’o un sort similaire à celui de la patrie de Didier Drogba: haine, sang et chaos. J’ai essayé de comparer les deux environnements pour savoir si dans quelques mois je vais devoir me retrouver dans un camp de réfugiés, fuyant la guerre civile.
Bien apparemment proches les environnements socio-politiques camerounais et ivoiriens ne sont pas identiques pour autant.

Nous n’avons pas de Laurent Gbagbo assis sur un siège éjectable, mais un Roi-Lion monolithique, qui trône au pouvoir depuis plus de deux décennies. Une longévité telle que tout petit je croyais que Paul Biya voulait dire « président ».
J’ai lu quelque part que la Côte d’Ivoire était composée d’une soixantaine d’ethnies, ce qui la mettait à la merci du tribalisme etc. La belle blague! le Cameroun est une mosaïque de pas moins de 280 ethnies. le Roi lion a du lire Machiavel: Divide ut regnes.

Les Partis politiques de Côte d’Ivoire se comptent sur les doigts d’une seule main? Nous en avons deux cent et quelques au Cameroun. il est vrai qu’après chaque scrutin ils s’empressent de revendre pardon, donner leurs voix au parti du Roi-Lion, mais enfin, ça nous évite les fatigues d’un second tour tout aussi prévisible.
Notre landerneau politique est un no man’s land ouvert aux aventuriers de tout acabit qui, pour peu qu’ils sachent manœuvrer dans le bon sens se retrouvent ministre de ceci ou de cela. Des Sorro et des Blé Goudé en somme, mais pas question de songer à une quelconque milice. Il ya des limites hein?
Parlant d’armée, nous n’avons pas de forces rebelles sur notre territoire, pas de sécessionnistes non plus. Certes, quelques illuminés de l’Ouest anglophone se sont fourvoyés dans une utopie qui est morte à l’évocation du bruit de bottes de nos soldats, éternellement loyaux au Roi-Lion.
Nous avons ELECAM, vous savez, notre CENI locale, sauf que, pour éviter les bagarres à l’ivoirienne, il a été décidé que les membres de cet organe seraient nommés par le Roi-Lion. c’est pas beau ça?
Nous avons des jeunes, une vraie jeunesse, dynamique et engagée, bon! il est vrai que lorsqu’elle écrit, c’est pour rédiger des motions de soutien au Roi-lion et lorsqu’elle marche sur le Palais, c’est pour renouveller son « indéfectible attachement aux idéaux du Renouveau »

Je peux continuer mon énumération indéfiniment. Considérez donc mes arguments et dites moi sérieusement ce qui vous fait penser que le crayon de la démocratie qui est sensé redessiner la carte géopolitique de l’Afrique en cette année hautement électorale passera par le Cameroun. je vous pose la question pour avoir une autre réponse: de quelle guerre on parle?
La plus grande réussite à mon sens des affidés du régime qui nous gouverne est d’avoir inséré dans la tête des camerounais l’idée selon laquelle alternance politique rime avec massacre.
Nous autres camerounais (je parle surtout de moi) avons décidé de faire mentir ‘image de l’Afrique baignant dans le sang à cause d’une élection ou des suites de la découverte d’un gisement de pétrole.
une chose est sûre, il n’y aura pas guerre civile au Cameroun en 2011 j’aurai bien aimé prévoir l’issue du scrutin à venir, mais à quoi bon, même mon neveu de cinq ans la connaît déjà…
P.S il nya pas d’Hotel du Golfe à Yaoundé hein, mais il existe néanmoins un délicieux Hilton qui pourrait faire l’affaire, si vous voyez ce que je veux dire…
La paix soit avec vous!

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Auteur·e

florian

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