Abobo : Force d’auto-défense ou rebelles infiltrés ?

La tension est visiblement retombée ce matin à Abobo PK 18 quartier situé dans le nord de la capitale Ivoirienne Abidjan après 48 heures de violence qui ont fait 10 morts dont 7 policiers. Malgré les craintes et la peur visible sur les visages des interrogations circulent : qui sont les hommes qui ont tenu tête à l’armée Ivoirienne ? Si ici certains habitants ne soutiennent pas ouvertement ces hommes de l’ombre, on cache difficilement son admiration pour ces épouvantails qui ont calmé les ardeurs des miliciens.« Depuis la marche du RHDP réprimée dans le sang nous sommes livrés à nous-mêmes ! Seules quelques patrouilles de l’ONUCI nous rassurent mais une fois la nuit tombée c’est chacun pour soit » affirme Drissa un résidant de PK 18. Pour lui les affrontements de ces dernières heures sont le fruit d’une « opération très bien préparée par l’armée ». En effet depuis deux semaines sur les portails de certaines concessions l’étrange lettre ‘’D’’ avait été inscrite. Ce symbole pour désigner les maisons marquées devait indiquer aux FDS où frapper. Cette opération dont le commanditaire reste dans l’ombre s’étend du Plateau Dokui à Anyama. Malheureusement le mot est passé et chacun a pu prendre ses dispositions ! Explication avec Tanoh un jeune homme se présentant comme un ‘’élément de sécurité’’ du quartier. « Nous avons demandé aux populations d’effacer la marque ‘’D’’ et de rester chez elles. On savait que les miliciens allaient nous attaquer alors nous nous sommes préparés pour nous défendre » déclare le jeune homme. A propos des armes dont ils disposent le jeune homme préfère laisser le soin à un autre camarade de nous répondre. Ce dernier prononcera une seule phrase : « notre arsenal de défense vient de ceux qui nous agressent, nous tuent et violent nos sœurs ». Pourtant il m’est difficile de croire que ces jeunes gens à l’allure si inoffensive et surtout sans entraînement militaire puissent « manier avec autant d’aisance des lances roquettes de type RPG ». Mon inquiétude est partagée par un officier qui malgré son agacement à notre vu lâche sa colère. « Petit frère que les médias occidentaux arrêtent de dire que l’armée s’attaque à des civiles aux mains nues ! Nous avons perdu 7 hommes en deux jours face à des hommes qui connaissent les tactiques les plus poussées du combat urbain. De grâce il y a des rebelles ici et il faut les déloger : nous compter le faire ! ».

La polémique enfle donc depuis le retour au calme à Abobo PK 18 sur l’identité réelle des hommes qui se sont attaqués aux FDS. L’ONUCI quant à elle ne polémique pas sur l’identité des personnes qui ont ouvert le feu sur l’une de ses patrouilles mixtes. Le communiqué officiel souligne clairement que la patrouille « a essuyé des tirs croisés venant d’éléments des FDS fidèles à Laurent Gbagbo ».

Suy Kahofi

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