La tension est montée de nouveau à ‘’Bagdad-City’’

De nombreux Ivoiriens avaient parié que l’épicentre des violences de la crise post-électorale à Abidjan serait l’Hôtel du Golf à cause de la présence en ce lieu du Docteur Alassane Ouattara, de son gouvernement et des Forces Armées des Forces Nouvelles. Deux mois après le début de la crise, l’Hôtel du Golf semble être un asile pour enfants de cœur !

Là où se passe l’action, là où les problèmes sont quasi quotidiens c’est Abobo, un quartier majoritairement acquis au leader du RHDP. Les abidjanais qui savent trouver matière à plaisanter en toute circonstance baptisent désormais la commune Bagdad ou bande de Gaza !

Hier tous les abobolais qui étaient hors de leur quartier ont été priés de regagner leurs domiciles. A cause de la présence présumée d’insurgés hostiles à l’armée, le couvre-feu a été prolongé dans le quartier. Les jeunes résidents exacerbés par cette situation qui ralentie considérablement les activités économiques ont décidé de manifester contre l’application d’un décret qu’ils jugent « discriminatoire ». Les FDS fidèles à Laurent Gbagbo n’entendaient pas laissé faire : le quartier est sensible et tout attroupement peut virer à l’émeute. Leur intervention pour disperser la manifestation vire à la charge à Abobo Gare et derrière rail. Les tires à balles réelles (sommation) pour disperser la foule ont produit l’effet contraire sur les manifestants. Ces derniers énervés ont tenté de mettre le feu au commissariat du 21ème arrondissement. Cet acte a poussé les FDS à demander du renfort, attitude que les manifestants ont copiée aussitôt ! Les renforts en place, les affrontements se sont poursuivis tard dans la soirée avec des barricades dressées par les manifestants. Les riverains ont commencé dès 15 heures à se barricader chez eux de peur d’être touché par les violences. Pendant que la tension montait à Abobo, c’est tout Abidjan qui retenait son souffle : les retardataires d’un soir ont pressé les pas pour rallier leurs domiciles et les FDS armes en mains ont redoublé de vigilance. A propos des évènements d’hier à Abobo, le quotidien Ivoirien L’Expression croit connaître le bilan des affrontements qui s’élèverait à 3 morts.

Ce matin (7 h 57) alors que nous publions ce post, trois habitants de la commune nous ont confirmé une reprise normale de la vie avec la circulation des gbaka et l’ouverture des magasins et boutiques.

Suy Kahofi

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kingsuy

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