Gaz domestique : week-end de pénurie à Abidjan

Bombonnes de gaz sur la tête des ménagères ou dans le coffre des voitures, files interminables devant les dépôts et stations service, hausse des prix…Voici l’ambiance à Abidjan ce week-end de manque de gaz domestique ! Partout le refrain était le même : « Il n’y a pas de gaz et personnellement je ne sais pas quand le camion viendra livrer » affirme Oussou gérant d’un dépôt à la Riviera II.Devant son espace une cinquantaine de bouteilles attendent dans l’ordre d’arrivée. Les ménagères épuisées par l’attente somnolent sous le petit manguier pendant que des fillettes papotent assises sur les bouteilles. « Depuis ce matin je me promène comme une ‘’folle’’ d’un magasin à l’autre, d’un dépôt à l’autre, d’une station à l’autre. Il n’y a toujours pas de gaz me dit-on et me voilà dans un autre quartier » souligne Mme Akassi. La mère de famille nous dira qu’elle vient de Cocody centre et cela fait deux jours qu’elle cherche du gaz avec l’aide de son époux.

En attendant de trouver une bouteille pleine, c’est le retour des bonnes vieilles habitudes. « Je suis au charbon de bois pour le moment. J’espère que ça ne va pas durer cette histoire sinon ça sera compliqué ! » s’inquiète Koffi Aya Pélagie. Les choses sont déjà compliquées puisse que les rares bouteilles avaient un prix majoré : entre 400 et 600 f CFA. La bouteille de 6kg (B6) à 1800 f est passée à 2000 pour les commerçants les plus gentilles, 3000 ou 3500 pour ceux qui voulaient s’en mettre plein les poches. Le prix de la bouteille de 12 kg (B 12) officiellement à 4000 est passé à 4500 ou 5000 f CFA ! Dans une situation de manque il faut dire que les vendeurs évoluent dans la logique du « à prendre ou à laisser ! ». Les commerçants refusent d’assumer cette hausse : « Je n’affiche pas de prix car je ne sais pas à combien j’aurais moi-même la bouteille » souligne Mr Karamoko Ali distributeur de bouteille de gaz. Il souligne que les consommateurs eux-mêmes donnent quelques sous aux vendeurs pour être servis en priorité. On ne peut donc pas se plaindre si la loi de l’offre et de la demande s’applique à la réalité du manque de gaz domestique à Abidjan. Néanmoins une question reste posée : en l’absence de déclarations rassurantes de la part de la SIR et de PETROCI, doit-on craindre une pénurie totale de gaz ? Seuls les professionnels du secteur des hydrocarbures auront certainement la réponse à cette question. L’Ivoirien ne pourra de son côté qu’observer le manque de gaz sur le marché et surtout une hausse vertigineuse des prix de la bouteille de butane.

Suy Kahofi

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kingsuy

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