Cameroun : la manifestation tourne court

La journée qui était supposée être une journée de révolution a tourné au vinaigre. Il na été rien de la grande manifestation qu’annonçait l’opposition pour ce jour. Pour que l’évènement soit suivi par tous des centaines voir des milliers de tracts été distribués appelant la population a manifester le 23 février. Le gouvernement en avant pris acte sans dévoiler ce qu’il allait faire pour endiguer le phénomène. Akwa et Bonanjo était sur haute surveillance des forces de l’ordre. Réunis sous la Convergence des forces démocratiques et progressistes (CFDP) et du SDF, les opposants ont entrepris de faire de la salle d’Akwa la place Tahrir du Cameroun.  Ceci était sans compter avec la prompte réaction des forces de l’ordre. A peine avaient-ils pointés leur nez  et commencé à manifester qu’ils ont été stoppés net dans  leur tentative de manifester contre le régime de Paul Biya. Ils ont été poursuivis, battus pour certains, aspergés d’eau pour d’autres.  A la mi-journée les leaders de l’opposition venus manifester, ont été interpellés. Kah Wallah  qui manifestait au Feu rouge a été battue, arrosée avant de voir ses sympathisants Cameroun Obosso dispersés.  Anicet Ekanè, Abanda Kpama, Hameni Bieleu, Jean Michel Nitcheu ont quant à eux arrêter et déporter dans une zone périphérique de Douala précisement au PK 12. Pendant cette altercation le député Jean Michel Nitcheu a perdu ses lunettes. Il dit avoir demandé au gouverneur de prendre ses mesures pour que ses lunettes soient retrouvées puisqu’il est myope. Ce qui toutefois ne les a pas empêcher de regagner le centre ville en après-midi au siège du MANIDEM pour faire le point de la journée. Le combattant Mboua Massok, père des villes mortes a dû prendre ses jambes à son cou pour ne pas être arrêté. Après avoir coulé quelques gouttes de suie, il s’est réfugié chez le cardinal Christian Tumi troublant par ailleurs la retraite du vieil homme. Pour respect pour l’ancien archevêque de Douala, les forces de l’ordre ont rebroussé chemin. Jean Michel Nitcheu a déclaré : « on va se concerter en tenant compte de la nature barbare de ceux qui sont en face de nous. »

Cette situation a prêté le flanc à la récupération politique de la part de quelques membres du parti au pouvoir. L’un d’eux Hervé Emmanuel Kom a notamment signalé que c’était la preuve que l’opposition était en perte de vitesse et que la population de Douala était mature. « Fallait-il attendre la sortie ratée de l’opposition pour constater qu’on est mature à Douala etc…etc… faut pas faire insulte à l’intelligence les doualéens quand même » a scandé Paulson. Pour une manifestation qui se voulait mémorable, on peut dire sans risque de se tromper que la montagne a accouché d’une souris.

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