Droit de l’homme : FDS et FAFN épinglés par Amnesty Internationale

La violence gagne du terrain

Abidjan a renoué depuis deux semaines avec la violence marqué par des affrontements entre FDS et manifestants pro-ouattara qui ont fait des dizaines de morts et de blessés. Ni la présence du panel de l’Union Africaine n’a calmé les ardeurs des deux camps qui semblent avoir choisi la manière forte pour régler la crise pos-électorale. Face aux manifestants, les FDS fidèles à Laurent Gbagbo ne sont pas allés par le dos de la cuillère : utilisation de grenade OF, de lance roquettes de type RPG 7 et tir d’obus (chars d’assaut légers) pour disperser une manifestation. On se demande bien si la Côte d’Ivoire, ayant confié la sortie de crise à l’UA avait besoin de toutes ces scènes de violence. Hier (23 février), alors que nous quittions Koumassi remblais épicentre du soulèvement du RHDP à Abidjan sud, la Garde Républicaine avait commencé à boucler Treichville, le quartier commerçant. Des nombreux habitants inquiets en effet craignaient que les militaires ne s’adonnent à des enlèvements et des exécutions. Au même moment un habitant d’Abobo nous a signalé le ballet suspect d’un hélicoptère au dessus du quartier pendant que des échanges nourris d’arme de guerre se faisaient entendre. « Je pense que la méthode Kadhafi risque de s’appliquer et cela va entrainer plus de morts » avait souligné l’homme très préoccupé non sans prendre le soin de nous signaler que le quartier se vide petit à petit de ses habitants ! Ce mouvement de population est surtout consécutif à un présumé appel du fameux commando fantôme exhortant les FDS à rejoindre la révolution au risque d’exposer leurs familles et biens à des représailles.

C’est dans ce climat plus que tendu que les conclusions de l’enquête d’Amnesty Internationale sont tombées. FDS et FAFN sont tous deux épinglés ! Le camp de Laurent Gbagbo, représenté par les Forces de défense et de sécurité, qui le soutiennent, sont accusées « d’exécutions extrajudiciaires, d’usage excessif de la force et de viols. L’organisation, qui se fonde sur des témoignages, précise que les victimes de ces exécutions ont été tuées au cours de manifestations ou à leur domicile ». Selon Amnesty International, parmi « les personnes arrêtées à Abidjan par les Forces de défense et de sécurité, certaines ont disparu, d’autres ont été maltraitées, comme deux journalistes de Bouaké, qui sont encore détenus ». Amnesty demande leur libération immédiate. Les Forces Armées des Forces Nouvelles, qui soutiennent Alassane Ouattara « se sont rendues coupables de détentions arbitraires, avant même le premier tour de la présidentielle ». Et pendant la crise post-électorale en cours, Amnesty évoque « des témoignages faisant état de viols et de mauvais traitements commis par des membres de l’ex-rébellion, dans les zones qu’elle contrôle ».

Notons qu’avec le dernier bilan des violences dans la capitale Ivoirienne, le cap des 500 morts dans le bilan de la crise post-électorale risque d’être largement dépassé.

Suy Kahofi

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kingsuy

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