Le Descartes assassiné

In memoriam, Toussaint (1981-2006)

Cinq ans maintenant que tu dors du sommeil du juste, mon ami. Cette nouvelle que je t’ai écrite, tirée de mon recueil de nouvelles Le Gigolo de la réforme (Edilivre, Paris 2009), pour te dire que tu es toujours là, avec moi, pour moi.

Je n’avais plus aucun doute. C’était vrai. Hélas. Mon meilleur ami s’en était allé. Comme Descartes, Boole, Cauchy, Einstein, Lavoisier et tous ces illustres noms des sciences exactes auxquels il s’identifiait, mon illustre et fidèle compagnon s’était tu. Toussaint était mort. Mort sans gloire. Toussaint était mort rien ! Il était mort comme un jeune pauvre Africain. Intelligent mais pauvre, vaillant mais seul, ambitieux mais impuissant. Toussaint était mort étouffé, étouffé dans sa rage de vaincre, étouffé dans son ambition de s’accomplir, étouffé par son propre peuple. Le rêve du géant finissait donc ainsi, quand il n’avait pas encore cessé d’être nain. Descartes mourait ignoré quand le rationalisme moderne n’était pas encore né…

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Auteur·e

davidkpelly

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