Affaire du bébé de Vanessa Tchatchou : la république « sans caleçon »

Historique des faits, pour les rares personnes qui n’ont pas entendu parler de ce tragique fait divers. Il y a six mois, une jeune fille, la dénommée Vanessa Tchatchou se retrouve enceinte. Non adepte du sport national des jeunes camerounaises qui consiste à abandonner les nouveau-nés dans les bacs à ordures (elle a dix sept ans et est élève), la jeune fille se dirige vers un hôpital dans lequel est accouche. Le bébé prématuré est mis dans une couveuse tandis que la mère reçoit des soins. Couchée dans le lit 12 de la salle 2 de l’hôpital gynéco obstétrique de Ngousso, don chinois – après les écoles japonaises, voici hôpitaux chinois-, la jeune maman ne sait pas qu’elle vient d’avoir le dernier contact avec son bébé, car, peu de temps après son admission sous couveuse, l’enfant disparaît. Le mur de silence voire de haine qui se dresse devant la jeune fille et sa famille qui réclament en vain la vérité sur cette disparition est glacial. La presse se fait l’écho de cette détresse, mais il s’agit hélas d’un fait divers qui pèse peu en face de l’actualité électorale qui prend corps à ce moment là. Silence !

Six mois plus tard, Vanessa campe toujours dans les locaux de l’hôpital. Les élections sont passées, le Roi Lion ayant tout dévoré sur son passage, la presse en manque de scoop ressuscite l’affaire. Des vérités et contre vérités fusent : le bébé aurait été volé, une magistrate serait la « nouvelle mère ». Les réseaux sociaux s’en emparent, des pétitions circulent, des rassemblements vite dispersés sont organisés, des « leaders d’opinion » autoproclamés crient au scandale, les acteurs de se drame se murent dans le silence, la police patine comme toujours lorsqu’il n’y a pas de chauffeurs de taxi à interpeller. L’affaire du bébé volé de Vanessa vient de naître.

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Auteur·e

florian

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