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Entretien avec un ange… (part I)

Bamenda, comme tant d’autres villes du pays, regorge de points chauds où les habitants de la ville habitués viennent se faire plaisir une fois la nuit tombée. Mes promenades à travers la ville m’emmènent à faire des rencontres parmi lesquelles les travailleuses de sexe. C’est au lieu dit « mobil Nkwen » que je fais leur rencontre et nous échangeons le temps de vider une bouteille de bière. J’apprends tout d’abord que c’était le lieu dit « Ghana street » qui était leur fief, mais qu’une histoire que je qualifierais de malédiction, les  a emmené à se disperser. Là bas il y avait un homme tenancier des chambres qu’elles habitaient et toutes ces filles lui reversaient l’argent de leur labeur. Mais cet homme malhonnête ne le leur rendait jamais quand l’une d’elle venait à le réclamer. Un incendie dont on ignore la provenance avait réduit cette concession de plaisir en cendres et on n’avait plus jamais entendu parler de lui.

Une fois à la Mobil Nkwen, c’est une terrasse qui s’offre à vous à l’extérieur avec une enseigne où l’on peut lire « One +one spirit cabaret ». L’intérieur est meublé de chaises de couleur rouge et des lumières multicolores à la fluorescence douce pour ne pas dévisager les clients. Une autre porte donne accès aux toilettes et aux différentes chambres une quinzaine environ. Elles déboursent 3000Fcfa quotidiennement pour leur loyer. Le concierge passe récupérer l’argent chaque matin et c’est aussi lui qui joue le président du tribunal quand il y a un litige entre elles. Ces chambres sont déjà équipées d’un matelas, une cuisinière à gaz, une table, des toilettes et rares sont celles qui ont des téléviseurs. Quand il arrive que deux d’entre elles veulent être des colocataires, alors elles payent 1750 chacune chaque jour.

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Auteur·e

amadore2000

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