JR (abcdetc)

Pas de visage ?

« Mon véritable adversaire […] n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. Désormais, il est possible en une fraction de seconde de déplacer des sommes d’argent vertigineuses, de menacer des États. »

Même si ce discours d’il y a à peine trois ans semble d’un autre âge, ou celui d’un schizophrène amnésique, ou les deux, il reste d’une sombre actualité. Crise après crise, scandale après scandale, obscénité après ignominie, le monde de la finance – et ses acteurs – continue de nuire et en toute impunité, de développer son petit trafic, de menacer des États et de détruire des vies… dans le vrai monde. Et à visage découvert !

Navinder Singh Sarao, lui, semble réellement presque sans visage. Une image floue filigranée, des photographes qui se ruent sans succès vers le fourgon qui l’amène au tribunal, quelques dessins d’audience… Arrêté le 21 avril dernier en Angleterre, le jeune homme de 36 ans a été libéré après versement d’une caution de 5 millions de livres (7 millions d’euros) bien loin des 40 millions de dollars qu’il aurait gagnés depuis 5 ans… et placés dans des paradis fiscaux ou dans son pays d’origine.

Mais ce n’est pas son enrichissement (modeste comparé à d’autres) que lui reprochent les États-Unis qui réclament son extradition, mais d’avoir fait plonger la Bourse de Wall Street le 6 mai 2010, lors d’un krach éclair. “Fraude électronique” et “manipulation des marchés”, ils appellent ça…

Je ne comprends pas tout aux affaires boursières, mais visiblement, certains qui comprennent mieux que moi concluent de la même manière, ou presque, que moi : un type qui gagne dans les 8 millions par an avec ses opérations boursières, aurait à lui seul fait dévisser le Dow Jones (plus ou moins 3 000 milliards de $ de capitalisation) de près de 10 % ? Ça ressemble à un bouc émissaire.

Et je n’arrive pas vraiment à comprendre non plus en quoi les programmes de ventes et achats fictifs de Navinder Singh Sarao diffèrent des algorithmes qui pilotent aujourd’hui la finance mondiale. Qu’un seul grain de sable puisse gripper ce système d’engrenages effroyable me paraît presque rassurant.

Comme me rassurent les photos complémentaires que je vous ai trouvées pour pallier le peu d’images disponibles de Navinder Singh Sarao. Leur détresse les humanise soudain, eux dont l’activité quotidienne plonge des millions de personnes de la vraie vie dans la vraie merde…

En toute impunité !

Sauf un petit trader indien, au nom à consonance musulmane pour certains (auxquels je rappelle que le patronyme Singh est plutôt l’apanage des sikhs) que la “justice” a pu rattraper grâce à la dénonciation d’un de ses sympathiques collègues…

Alors François, et ce grand combat contre l’ennemi… ça vient ?

(dessins : Priscilla Coleman – photos : Julian Andrews, Anthony Devlin, Chiara Albanese, Stan Honda, Mario Tama, Mario Tama, Seth Wenig, Henny Ray Abrams, DR)

Il existe un pays au monde où la finance a quelque peu plié.

Peut-être parce que son président, Olaf Ragnar Grimsson, décida en 2008, face à la crise financière de “Ne pas écouter les marchés financiers, mais le peuple”.

Une idée à suivre, mais qui n’entrera pas dans l’Europe.

Bref.

C’est d’Islande que nous vient l’accordéoniste de la semaine, Kría Brekkan (ou Kristín Anna Valtýsdóttir) filmée ici à Paris (avant la crise…) pour un Concert à emporter de la Blogothèque.


Naufragés ? Non, naufrageurs !

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Oh, non… Pas encore, me suis-je d’abord dit en voyant la première image du jour, de deux naufragés sur un radeau de fortune, avec une personne au premier plan, dans l’eau, accrochée à des ballons.

Des ballons ?

Puis j’ai donc vu les ballons, dans l’eau et sur le radeau, au mât duquel flottait un drapeau … suisse.

Il n’est pas possible que les Suisses traversent le lac Léman pour espérer trouver refuge en France !

Non, ce n’est pas possible. Et en lisant la légende (en anglais puisque j’ai trouvé l’image chez un confrère étasunien) j’ai donc compris qu’il s’agissait d’une mise en scène, organisée à l’occasion de la manifestation contre le Sommet mondial des matières premières (Financial Times Global Commodities Summit) qui se déroulait à Lausanne, au Beau-Rivage Palace, du 20 au 22 avril 2015.

Mardi 21 500 personnes ont donc défilé dans les rues de Lausanne pour dénoncer cette rencontre, la 4e du genre, qui réunissait sociétés de négoce, banques investisseurs et traders divers, venus discuter des défis de la spéculation sur les matières premières en période de crise : offre abondante, baisse des prix, ralentissement de la croissance mondiale, inflation, emprise chinoise sur le marché, etc.

Rien sur les déséquilibres Nord/Sud et le dérèglement climatique engendré par leur sale boulot de spéculateurs et d’affameurs, que dénonçaient la trentaine d’associations appelant à la contre-manifestation. Qui a réuni 500 personnes. Soit autant que les sociétés de négoce installées au bord du lac ! Et beaucoup moins que les 60 000 coureurs attendus samedi prochain pour les 20 km de Lausanne, avec en “guest star” la délégation éthiopienne.

Moralité ?

S’ils ne sont pas contents de leur sort et du pillage de leurs pays, plutôt que de compter sur la solidarité internationale, les Africains peuvent toujours … courir !

(photos : Fabrice Coffrini, Salvatore Di Nolfi)

I would like to invite you to the No Problem Saloon
It is just a place full of no problems
Put on your dancing shoes in the No Problem Saloon

Tel est le message du groupe OY qui invite à entre dans sa musique kaléidoscopique. Le groupe, basé à Berlin, se compose de la chanteuse-musicienne d’origine helvéto/ghanéenne Joy Frempong et du batteur et producteur Lleluja-ha. Le disque s’intitule donc No Problem Saloon et la chanson du jour My Name is Happy.


À n’en savoir que dire

Regarder le monde, comme le sous-titre ce blougui. Et puis que dire ?

L’unique photographie du jour ne date pas d’hier ni de ce week-end. Elle a été prise le 22 janvier. Elle ne vient pas de Sicile ou de Lampedusa, mais de La Valette, à Malte.

Mais le drame qui se joue actuellement en Méditerranée ne date pas d’hier et ne concerne pas que les pays du sud de l’Europe. Ou ceux encore plus au sud, de l’autre côté de cette mer qui devient un vaste cimetière où sombre notre humanité.

Au moins 700 morts dans la nuit du samedi 18 à dimanche 19 avril 2015. Vingt-quatre heures plus tard, 400 à 450 naufragés… Combien de temps encore durera l’hécatombe ? Combien de désespérés entreprendront encore ce voyage insensé dans l’espoir d’une vie meilleure, d’une vie simplement ?

Hier soir, en regardant les images, en lisant les informations, les commentaires, je ne savais plus quoi dire, quoi penser.

Avec la tête qui est la mienne, où tout se télescope parfois à la vitesse de la lumière, j’ai pensé à l’assassinat de Kadhafi sans en mesurer les conséquences ni en assumer la suite, à mes amis africains* que l’Europe fait encore rêver, à cette Europe qui fait naufrage et qui paraît parfois flotter dans son époque comme pilotée par un Andreas Lubitz, qui avec ses 150 victimes représente une fraction des morts de la Méditerranée, aux impuissants qui nous gouvernent et nous renvoient à notre impuissance collective, aux terroristes animés d’une folie que je ne parviens ni à comprendre, ni à justifier, mais dont je perçois parfois les racines dans une violence plus insidieuse et plus ancienne, du mépris qui nous reste pour un continent pillé de ses richesses et encore colonisé, à toutes ces guerres alimentées par des appétits cyniques, à tous ces enfants pour lesquels il n’y aura pas de marche blanche et personne pour me dire “et si c’était tes gosses”, à notre indignation de janvier, si vite récupérée, et aux messages que je n’ai pas reçus me disant “ je suis … ”. Qui ?

À n’en savoir que dire… À en perdre la raison, comme le chantait ma mère au moment où elle devenait folle. Et comme je l’enviais hier d’avoir désormais perdu la mémoire du monde dans lequel il nous est donné de vivre.

Et je pouvais bien interrompre ce billet par une chanson, comme le faisait hier Le Figaro dans un de ces articles, coupé en son milieu par une publicité pour… Danone !

Ce billet que je ne sais conclure. Affligé des 10 mesures “d’urgence” décidées hier par le Conseil européen, où je discerne plus de contrôle que d’aide, et surtout aucune dénonciation des racines du mal.

“En tant qu’individus nous sommes souvent tentés d’être indifférents à la misère des autres. Nous sommes saturés de nouvelles et d’images bouleversantes qui nous racontent la souffrance humaine et nous sentons en même temps toute notre incapacité à intervenir. Que faire pour ne pas se laisser absorber par cette spirale de peur et d’impuissance ?”

Oui, que faire ?

Les mots qui précèdent sont extraits… du discours de Carême 2015 du pape François, que j’ai trouvé au hasard de mes lectures hier soir.

Alors, sans vraiment croire en la même chose ni avec la même conviction que cet homme respectable, j’en ai extrait la conclusion du jour, que j’ai juste à peine réécrite pour pouvoir me l’approprier :

“Nous pouvons aider par des gestes de charité, rejoignant aussi bien ceux qui sont proches que ceux qui sont loin […]. Pour montrer cet intérêt envers l’autre par un signe, même petit, mais concret, de notre participation à notre humanité commune.”

(photo : Darrin Zammit Lupi)

* Amis pour lesquels je suis sorti de mon silence ici, ajoutant pour eux cette note qui évitera à ce billet une censure pour “duplicate content”…

Et comme Ferrat ne suffisait pas à étancher ma soif de musique, je me suis offert quelques pas de danse avec les Songhoy Blues, exilés de Gao et de Tombouctou (où des imbéciles ont déclaré la musique illégale) et qui ont intitulé leur premier disque Music in exile.











C’est comment ?

En me croisant à Abidjan, l’un de mes collègues blogueurs, que je ne dénoncerai pas pour ne pas lui couper la route d’une éventuelle prochaine qualification, m’a apostrophé en me disant : “On va pouvoir un peu ralentir le rythme de publication. On a eu ce qu’on voulait.”

dania-01C’est vrai d’une certaine manière. J’ai vraiment voulu aller en Afrique à l’invitation de Mondoblog et de RFI. Je ne savais pas ce que je voulais, ce que j’en attendais. Je disais en souriant avant mon départ que je faisais l’effort de n’en rien attendre pour ne pas être déçu. Je sais que je me mentais : on attend toujours quelque chose d’un rendez-vous. Même si l’on ne sait pas vraiment avec qui il nous est donné. Et puis ma peur de passer à côté, une nouvelle fois, de ma vie. De ne pas voir l’évidence, concentré sur autre chose. Comme dans l’histoire du curé, que je vous mets en lien (ici) pour ne pas surcharger davantage ce billet et ne pas sombrer encore dans la catégorie blog religieux…

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D’un autre côté, c’est faux. Je n’ai pas attendu Mondoblog, où j’ai publié plus de 180 billets avant mon départ pour Abidjan, pour écrire un billet quotidien. Sauf le dimanche depuis quelques temps. Il y a plus de 5 ans qu’existe abcdetc qui va tranquillement vers ses 2000 billets.

Pendant tout un temps, j’ai été abonné à la une de Mondoblog. J’en ai disparu.

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J’ai hésité à revenir sur le pourquoi. Une sombre histoire de contenus dupliqués entre mes deux hébergements – celui que je paye et celui ou m’accueille RFI – qui ne pose pas de vrais problèmes au dieu Google, mais embarrasse l’équipe Mondoblog. Qui ne s’est pas satisfait non plus de mes “à suivre” renvoyant sur abcdetc version originale. Et m’a “déréférencé” bien plus facilement que ne l’aurait pas fait le géant de Mountain View. Sans me proposer vraiment autre chose… J’attends toujours la réponse à mon dernier mail.

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Bref.

Je n’y reviendrai pas plus, pas plus que sur les déceptions de mon séjour à Bassam.

Parce que je sais que je suis allé là bas pour te rencontrer.

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Et que cela vaut toutes les reconnaissances, de mon talent ou de ma personnalité, par le monde ou par Mondoblog.

La nuit de samedi à dimanche, lorsque j’ai lu ta tristesse, j’ai eu triste à mon tour.

Hier matin, je t’ai longuement écrit. Tu m’as dit d’en faire un billet. J’ai passé toute la journée de dimanche à me demander comment. Et je n’ai pas su comment faire. Alors, je recopie ici ce message de tendresse, d’amitié, de présence.

Dania

Ma première pensée en me réveillant est allée vers toi, en me remémorant ton billet lu dans la nuit sur lequel j’avais été interpellé par le rétrolien… Jean-Robert Chauvin. Je n’aime pas quand tu m’appelles par mon nom, comme un signe d’éloignement. Et c’est vrai que nous sommes loin. Chacun dans notre pays. Avec l’impossibilité matérielle que j’aille te voir ce matin d’un coup de vélo ou de bus. En plus ma carte TCL ne marche plus, il faut que j’aille la refaire demain au terminus du métro.

Bref.

Quand je lis ta détresse, ta “déprime mémorable”, j’ai moi aussi le cœur qui saigne. Quand je réalise que j’ai laissé le silence pendant quelques jours, je me sens poisseux, indigne. Nous avons fait naître une belle amitié, de complicité comme de coups de gueule, et je l’ai dédaignée de ne pas savoir la vivre dans la distance. Pourquoi de ton côté n’as tu pas fait le signe qui aurait dit que tu avais besoin de mes mots, puisque c’est la seule chose que je peux te donner à distance…

Alors je me suis dit que j’allais t’écrire. Mais je ne sais trop quoi dire.

Je me suis un peu perdu sur Mondoblog avant de venir sur le mail. […] J’ai failli mettre un commentaire pour parler du Qatar ou de danse africaine, puis je me suis souvenu de ma promesse de t’écrire. Même si je n’ai pas grand chose d’autre à dire de moi que ma colère à fleur de peau, de ma frustration familière, de mon immobilisme chronique, de ma haine de moi qui se développe chaque jour, et me pourrit de l’intérieur. Une déprime pas mémorable, puisque chaque fois c’est de ses avatars dont je me souviens. Mais ça, c’est ma merde, ma façon d’être, mon incapacité à me réaliser…

Mais pas toi !

Comment puis-je t’atteindre ? Comment puis-je t’aider ?

Je repense à ce conseil que je te donnais là bas, de vivre à fond la paternité. J’ai eu des nouvelles de mon fils cette semaine, qui a brillamment soutenu son mémoire face à un jury qui l’a tellement félicité qu’il en était gêné. Quel plaisir de partager cette réussite. De me dire que, malgré l’échec de ma vie, j’ai transmis cette force là à mes enfants. Que j’ai réussi à transformer ce qui m’avait été légué de tellement négatif en un héritage positif dans la confiance que ma fille et mon fils ont en eux, dans les talents dont ils font preuve, chacun à son échelle. C’est peu et c’est énorme. […]

Tu as ton fils. Prends soin de lui comme de toi.

C’est une grande chance la paternité. Bien mieux que le paternalisme qui entretient le besoin de la dépendance de l’autre, comme cette “coopération” dans laquelle s’exerce encore trop souvent une certaine domination. Être père c’est l’expérience possible de l’amour absolu. Celui qui n’attend rien en retour. Celui qui donne avec Le Désir d’être inutile

Tu as ton fils. Tu as tellement d’autres choses.

Le talent bien sûr, l’énergie qui te manque aujourd’hui mais que tu as touchée, qui est en toi et qui reviendra. Et ton humanité. Humain, trop humain. C’est le titre d’un livre de Nietzsche, que je n’ai pas lu bien sûr, dans mon mélange d’incapacité et de paresse, d’approximation et de laisser aller… mais qui me parle juste dans cet intitulé. Dans ce monde où s’accélèrent les “progrès” technologiques, nous plongeant dans des réseaux de plus en plus denses, reliés à des particules en accélération permanente, nos places d’humains sensibles se réduisent parfois comme peaux de chagrin. Et je suis responsable de ce que j’ai aussi réduit le lien à toi, par mon silence, enfermé dans ma solitude urbaine, englué dans ma frustration professionnelle et la tentation de me fonctionnariser en service minimum, affligé du lent deuil de ma mère encore vivante mais emmurée dans sa folie, confronté à mon incapacité à écrire, oui même écrire. Parce que j’ai envie d’autre chose, de croire au bonheur, de tracer des mots de joie, à mettre en musique et à danser. Tu te souviens comme j’ai dansé à Bassam, avant de…

C’est un peu en vrac.

J’aurais eu envie de t’appeler ce matin pour parler, t’entendre, te consoler peut être, même si je trouve chaque fois dérisoire que le petit blanc chétif et maladroit que je suis puisse t’être d’un secours. C’est peut être ça aussi : tu impressionnes, sans donner l’impression de ta sensibilité intérieure. Même si dans ta façon d’être, vif, boudeur, grogneur, apostropheur, tendre… on décèle cette grandeur de la sensibilité.

Bon. Tu vois, je déparle un peu, dirait ma mère qui ne sait plus faire que ça.

L’essentiel que je voulais dire tient dans cette confidence : j’ai eu trois véritables amis dans ma vie. Le premier a terminé noyé dans l’alcool et hors d’atteinte. Le second s’est suicidé, il y aura 30 ans en novembre. Le troisième m’a trahi, dans les grandes largeurs. Trois amis en 52 ans, c’est peu.

Tu as raison. Nous avons tissé les premiers brins d’une amitié. Nous en avons effiloché la trame. Qu’inventons-nous aujourd’hui ? 

Je t’envoie une tendresse de dimanche matin. Je fumerais bien cette clope avec toi…

C’est comment ?

Sourire

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Je ne sais pas si je retrouverai la Une de Mondoblog. Mais cela n’a que peu d’importance. C’est toi Dania que je ne veux pas perdre !

Et j’espère aussi que le Cameroun va gagner…

Et puisque ce billet qui parle d’amitié est illustré de mes photos, je vous propose ce morceau de vidéo que j’ai réalisé de mon pote Hakim (le CD est pour bientôt, j’espère…). Écoute bien les paroles Dania !

[vimeo 98257609 600 338]


Coupé du monde

Même avant le coup d’envoi du premier match, il est devenu difficile de ne pas entendre parler de la Coupe du Monde qui se déroule au Brésil depuis hier, et qui va focaliser l’attention d’une bonne partie des humains pendant un mois. Du moins c’est ce que que souhaitent nombre de dirigeants qui espèrent un peu souffler jusqu’au 13 juillet.

Et en ce qui concerne les images du monde publiées par mes confrères chez qui je trouve mon inspiration ou fais mon marché, je ne vous dis pas la difficulté à échapper au ballon rond, dont je vous promets de vous épargner.

Il faudrait peut être se couper du monde.

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Une subtilité

A toutes mes amies d’Afrique, sur leur continent ou ailleurs…

Chez abcdetc, on aime les femmes. Même trop, même mal, aurait chanté Jacque Brel en Don Quichotte. On a aussi beaucoup aimé le sucre, même trop, même à s’en faire mal, dirait Laura, ma dentiste espagnole qui a eu le bon goût d’immigrer à Villeurbanne. On ne peut pas dire qu’on “aime” ceux qui souffrent : on aimerait que s’apaisent leurs souffrances, et l’on souffre parfois de cette responsabilité collective humaine que certains rejettent trop facilement pour épargner leur confort moderne…

Bref.

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Etreintes

Je vais finir par renoncer à coller à l’actualité à force de rater des événements. Après avoir manqué l’anniversaire de Shakespeare fin avril, j’ai donc laissé passer la Journée mondiale de l’environnement qui se déroulait jeudi dernier. Sans parler de tout ce que j’ignore et donc ne parle pas.

Bref.

Je me console avec Ionesco qui disait : “Vouloir être de son temps, c’est déjà être dépassé.” Et je me rattrape avec la galerie du jour, d’enlacements et d’étreintes.

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Quelle époque ?

Après un billet d’anticipation, abcdetc vous propose aujourd’hui un retour dans le passé. C’est dire que la ligne chronologique de ce blougui est aussi sinueuse que sa ligne géographique qui navigue au gré des pays, que sa ligne éditoriale qui continue de se chercher, de sa ligne idéologique qui hésite à se dire de gauche, où affirme toujours se trouver le PS, ou humaniste, quand émergent les néo-philanthropes et toujours milliardaires Bill Gates ou Warren Buffet, l’étrange successeur de Karl Marx dans le discours sur la lute des classes

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