Hassan Abdoulaye

Que des erreurs. Et les fonctionnaires encaissent.

C’était la fin du mois. Je viens à la banque pour vérifier mon compte et j’aperçois que mon salaire de janvier n’est pas viré. Le guichetier me dit d’appeler le service de solde à N’Djamena pour me renseigner. A la sortie de la banque, je trouve deux de mes collègues qui ont le même problème. Alors, je ne suis pas le seul. Une source proche du service concerné me fait savoir que nous sommes plus de 4600 fonctionnaires à ne pas avoir le salaire du mois de janvier. Tous ces fonctionnaires doivent se présenter à N’Djamena pour voir leurs situations, cas par cas. Pourtant, ils avaient la même chose il y a deux mois. Selon la même source, le travail était mal fait et doit donc être repris. Que des erreurs.

Conséquences : 1. Des nouvelles commissions sont mis sur pied pour retraiter les dossiers ; ce qui coûtera énormément de l’argent et du temps pour l’État. A-t-on coutume de dire « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». 2. Les fonctionnaires qui passeraient des semaines, voire des mois, hors de leurs services pourraient réaliser beaucoup de choses le cas échéant.

Vous vous souvenez, en novembre dernier, nous avons publié un lien faisant état de plus de 10.000 fonctionnaires auraient été en « situation irrégulière » et beaucoup sont partis régulariser leur situation.

Des erreurs : La commission n’a pas rendu public son rapport mais je partage avec vous quelques situations : D’abord, la commission s’était trompée sur beaucoup de fonctionnaires et les a taxés à tort et à travers de double salaire. Moi par exemple, j’avais travaillé avec une ONG et j’avais cessé en 2009 quand j’avais réussi le concours de l’Infirmerie. Je suis intégré à la fonction publique en 2013 et comme la commission a trouvé mon dossier à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), elle a affiché mon nom sans vérifier la date de cessation du contrat. Une erreur qui m’avait coûté un déplacement inutile et trois semaines hors de mon service. Pour certains qui étaient taxés de double matricule, c’est-à-dire qu’ils prennent deux ou plusieurs salaires dans des ministères différents, le problème est créé au niveau même du service de la solde : certains payeurs ont créé des noms fictifs avec des matricules existants et ouvrent des comptes bancaires avec d’autres noms. Ainsi, deux salaires sont versés chaque fin de mois à un même numéro matricule, une part va à l’intéressé et une deuxième part revient au payeur. Incroyable mais vrai. Comme l’on a l’habitude de dire, « l’impossible n’est pas tchadien ». J’ai vu des copies d’engagements signées par des payeurs pour rembourser l’argent qu’ils ont volé à l’État. Certaines ont même versé une partie au trésor public. Il y en a qui sont en situation irrégulière certes, mais certains irrégularités viennent de l’intérieur du système. C’est peut-être pour ça que la commission n’a pas voulu publier son rapport.

En tout cas, je dois me préparer pour parcourir près de 1000 kilomètres (x2) et je ne sais pas quand le retour.


Pour mieux vous informer!

Pour mieux vous informer!
Pour mieux vous informer!

Depuis que j’ai créé ce blog, je n’ai pas parlé de mon travail, moins encore de moi. Je ne faisais que sauter sur l’actualité pour en faire des billets. D’après les conseils de quelques amis, cela n’est pas mauvais en soi mais cette méthode est classique. Il serait beaucoup mieux si je parle aussi de moi et des autres, de ma vie et de celle des autres, de mon travail… bref, du vécu, du quotidien de la population, donc de la communauté. J’ai trouvé que l’idée est bonne, étant donné que c’est un blog et non un site web, moins encore un journal ou un magazine. Donc finie la méthode classique.
La vie de la communauté, c’est ce que vous allez dorénavant lire sur ce blog. Ce n’est pas pour autant dire que je laisse de côté l’actualité. Non. Je vais juste varier le contenu de mon blog afin de, je l’espère bien, améliorer la « prestation » et MIEUX VOUS INFORMER. Permettez-moi, c’est pour VOUS, chers lecteurs et chères lectrices, que je fais cela. Bien que quelquefois Internet pose problème, je ferai de mon mieux pour vous satisfaire.
N’hésitez pas si vous avez d’autres remarques et suggestions. Vous pouvez juste laisser un commentaire sur le billet ou envoyer un mail sur contactblog01@gmail.com


L’album « Chronique des terres arides » est désormais sur les marchés.

Vue d'ensemble de la salle Le rappeur tchadien Anonyme lance officiellement ce samedi 29 novembre 2014, son premier album intitulé « Chronique des terres arides ». C’était lors d’une conférence de presse qu’il a animé au restaurent Selesao à N’Djamena. 

Habillé d’un T-Shirt blanc conçu spécialement pour l’effet, un collier doré autour du cou, casquette blanche sur la tête, l’homme de teint noir, de taille moyenne, se veut souriant.  Entouré de quatre autres, Anonyme, d’une voix portante et rassurante, répond à toutes les questions posées par les journalistes en face de lui qui ont rempli la grande salle du restaurant. Bien attendu, il est de temps en temps relayé dans ses réponses par les « autres » (le réalisateur, le manager, le promoteur…).

Cet album qui comporte 17 titres dont deux bonus est un condensé de récits, d’observations, de constats et de sensations vécus par Anonyme dans quelques pays où il a séjourné. Il est fait de toutes les influences musicales en englobe plusieurs styles à savoir le RNB, le hip hop, le reggae, l’afro pop. Personnellement, les quelques titres que j’ai écoutés m’ont impressionné.

C’est une œuvre qui a vu la participation de 15 nationalités différentes pour mettre en exergue la richesse du panafricanisme, et la solidarité africaine. « Chronique des terres arides » fait l’apologie d’une Afrique qui doit réagir, se lever et compter sur ses forces pour recouvrir sa place de terre mère.

Anonyme fait des dédicaces sur son album
Anonyme fait des dédicaces sur son album

Titulaire d’un doctorat en médecine et connu pour son caractère méticuleux dans le travail (en plus de l’importance qu’il accorde à la musique), Anonyme veux signifier à travers cet album que les musiciens et surtout les rappeurs ne sont pas des ratés comme le pensait beaucoup de tchadiens. Il appelle ainsi les artistes à ne pas abandonner les études et les étudiants passionner de la musique à ne pas abandonner leur passion.

Véritable apôtre de la tolérance et de l’unité, cet amoureux de l’écriture débute sa carrière véritablement en 2004 dans le hip-hop.

Cette rencontre artistique était également une opportunité pour les artistes tchadiens de découvrir le réaliser tchado camerounais Allharamadji SHAMAK qui se dit disposé à aider ceux qui veulent émerger à aller de l’avant. On en parlera amplement sur un autre article. 

Chronique des terres arides se vend à seulement 2.500 francs CFA, un prix qui, selon le manager, accessible à tous. Bon vent à Anonyme et à tous ceux qui veulent suivre ses pas.


Proclamation de la république du Tchad : silence au pays

Proclamation_TchadCe vendredi 28 novembre, devrait être un grand jour pour le Tchad, je veux dire un grand événement devrait être organisé. En effet, le 28 novembre 1958 c’est la date de la proclamation de nom cher et beau pays, la République du Tchad. C’est pour moi une date historique. Malheureusement elle est passée presque inaperçue dans tout le pays.

Je me souviens très bien, dans les années précédentes, une cérémonie ou du moins un défilé militaire est organisé sur les places de l’Indépendance des différentes régions pour commémorer cet événement. Mais cette année aucun événement relatif n’a été organisé dans la capitale tchadienne ; rien à part quelques « rappels des faits » annoncés par les médias locaux. Me semble-t-il, la place de la nation de N’Djamena est occupée par les préparatifs de la double célébration de la fête de la démocratie et de la liberté, commémorant l’accession du président Idriss Deby ITNO à la tête du Tchad. Quant à moi, cette fête je l’ai célébrée à ma manière.


Anonyme dévoile son talent. Bientôt son nouvel album

Magloire Tampélé alias Anonyme lance le 29 novembre prochain son nouvel album intitulé « Chroniques des terres arides ».  C’est une galette de 17 titres conçue entre la Guinée, la France, le Tchad et le Cameroun. Je suis persuadé que c’est un travail dur, bien conçu, qui va non seulement booster la musique tchadienne, voire africaine sur la scène internationale, mais également et surtout interpeller les jeunes sur divers sujets.

Magloire Tampélé, je l’ai connu d’abord en tant que médecin. Docteur en médecine, il a été recruté comme médecin terrain avec une ONG nationale intervenant dans des camps de réfugiés à l’est du Tchad.

Un jour, en suivant la télévision (TRACE TV), j’aperçus Anonyme dans « Fils d’Africa ». Il n’est personne d’autre que docteur Magloire. Je l’ai reconnu d’abord par sa voix puis par sa posture. Aussitôt je télécharge le clip sur mon ordinateur et je cours vers la chambre de l’artiste ; il ne sera pas surpris… Etant moi aussi artiste (comédien), je commence alors à le découvrir, curieusement, et je trouve devant moi un talentueux ambitieux et plein d’espoir.

Tôt le matin et après le travail, Anonyme, soit un walkman sur les oreilles soit un crayon et un bloc-notes en main, compose, chante, etc. bref, quiconque pressent que le mélomane prépare quelque chose de grandiose. Comme qui dirait, la musique c’est sa vie et sa vie c’est la musique.

Magloire Tampélé  est né le 19 octobre 1986 à Ndjamena (Tchad).


L’Etat n’intègre pas n’importe qui, surtout quand il s’agit de la santé.

Tous les agents de santé sortis des écoles et instituts de santé privés doivent être soumis à un concours dit de certification avant d’être intégrés à la fonction publique.

Ils sont 5193 personnes à composer ce concours ce dimanche 16 novembre 2014. Ces candidats sont répartis dans quatre centres d’examen à savoir N’Djamena, Abéché, Moundou et Sarh. Infirmiers diplômés de l’Etat, sages-femmes et agents techniques de santé ont abordé chacun quatre matières. Les trois amis que j’ai appelés pour leur demander de concours m’ont tous signifié que les sujets sont abordables. Seuls ceux qui seront admis seront intégrés à la fonction publique.

Cependant, je me pose un certain nombre de questions :

  1. Pourquoi attendre si longtemps avant d’organiser ce concours alors que certains ont passé dix années sans être intégrés ?
  2. Que deviendrons ceux qui n’auront pas le concours alors que beaucoup de ces agents travaillent dans le secteur privé depuis des années ?
  3. Que faire des agents des écoles de santé publiques qui n’ont pas le niveau car ce concours est organisé pour soit disant tester le niveau des candidats ?
  4. Ce concours concerne uniquement les agents de la santé ou aussi les autres agents ?


Tchad: 12% de fonctionnaires sont en situation irrégulière

L’Etat tchadien perdait 20 milliards de francs CFA chaque année. Il vient de se rendre compte. Selon le rapport d’un comité interministériel mis en place en février 2014 pour l’assainissement les fichiers de la fonction publique tchadienne, sur les 84.094 agents de l’Etat recensés en juin dernier, 10.223 d’entre eux, soit 12% sont en situation irrégulière.

5533 agents ne se sont pas présentés à la fonction publique pour se faire recenser et ils continuent à être payés chaque mois. 4690 agents prennent doubles salaires ; parmi eux, 4214 sont payés par l’Etat tchadien mais travaillent pour d’autres institutions et 486 sont intégrés dans deux ministères différent.

Les agents en situation irrégulière ont jusqu’à la fin de ce mois pour régulariser leur situation. Passé ce délai leurs noms seront retirés de la solde.


Pénurie de carburant au Tchad. La population dit merde.

A Sarh dans le sud du pays, les enseignants sont entrés en grève d’une semaine depuis ce lundi. Ils réclament la baisse du prix de l’essence, car ils n’auraient pas le moyen de pays un litre d’essence à deux mille francs et ne pourraient pas non plus aller à l’école à pied. C’est la deuxième grève observée depuis le début de la crise.

Le marché de Sarh était également fermé toute la journée. Les agents de santé ont, eux aussi, observé une grève de soutien aux enseignants d’un jour.

Les élèves et d’autres usagers sont descendus sur les rues pour manifester eux également leur mécontentement. Pour les disperser, les forces de l’ordre ont intervenu et ont arrêté quelques manifestants, faisant également quelques blessés par eux. Les personnes arrêtées seraient libérées grâce à la persistance des manifestants. La grève continue.

D’autres manifestations ont été également signalées à N’Djamena et à Moundou.


Tchad : L’école de la renaissance, on est encore loin.

Ecole rurale_TDSur cette photo, une école primaire dans l’un des villages d’Abéché. Jusqu’aujourd’hui l’on ne compte que 36 élèves (dont deux filles) pour toute l’école, soit en moyenne six élèves par classe. L’école comporte six salles de classe qui forment un cycle primaire complet.

Pire encore, il n’existe qu’un seul enseignant pour toute l’école. Et c’est enseignant communautaire, c’est-à-dire pris en charge par la communauté en termes de salaire, prime etc.

Armé de son courage ou plutôt contraint, l’enseignant fait de son mieux pour enseigner dans toutes les classes chaque jour. En plus de cela il assure d’administration de l’école. Pour les cours, il groupe deux niveaux dans une même salle de classe ; il donne un exercice ou une séance de lecture dans deux classes et fait cours dans le troisième, ainsi de suite. Et on attend à ce que les enfants comprennent, apprennent quelque chose et passent en classe supérieure. Ce sont les futurs cadres de demain bien attendu. « Le travail est pénible, je n’ai même pas le temps de mieux préparer le cours » se lamente l’enseignant.

La rentrée scolaire 2014 – 2015 est lancée le 1er octobre dernier sur toute l’étendue du territoire national.

On parle de la renaissance de l’école tchadienne sans créer les conditions favorables à un bon apprentissage.


Absence de l’essence à Abéché. Les usagers montent au créneau

Manif essence_AbéchéLa ville d’Abéché ne dispose pas ou très peu de l’essence. Dans toutes les stations-services de la ville, les réservoirs d’essence sont vides ne contenant aucune goutte d’essence ; l’on ne trouve que du gazoil. Certaines stations ont même fermé leurs portes.

La bouteille contenant un litre et demi d’essence se vend aujourd’hui à 4.000 francs CFA, soit 2.650 francs le litre. Hier et jusqu’à tôt ce matin, certains ont payé à 3300 francs le litre qui coûtait 700 francs CFA il y’a deux jours. Beaucoup ont garé leurs engins.

Les clandomen et les conducteurs des motos à trois roues appelées rakchas manifestent ce vendredi contre cette flambée inexplicable. Ils se regroupent devant la préfecture et la mairie d’Abéché pour exprimer leur mécontentement. Malheureusement, personne ne les a écoutés ; en tout cas, les autorités n’ont pas voulu s’exprimer sur le sujet. Et le prix de l’essence ne cesse d’augmenter.

Cette flambée survient alors que le gouverneur de la région du Ouaddaï a réuni tous les responsables des stations-services il y a 4 jours pour parler de la situation.

Les clando et les rakchas sont les seuls moyens de transport urbain dans la ville d’Abéché et ses alentours, tenant lieu de taxis.


Deux femmes accouchent un même enfant. Mystère !

Deux femmes se disputent sur un nouveau-né. Chacune déclare l’avoir accouché. Elles vivaient ensembles, toutes auraient toutes été enceintes, toutes auraient accouchés dans la même semaine. Mais il n’existe qu’un seul bébé.

En effet, l’affaire est « découverte » lorsque l’entourage de l’une des femmes lui demande de ce qu’elle a fait de sa grossesse, après avoir constaté qu’elle n’y est plus. Après une pression, la femme déclare avoir « vendu » son enfant à une autre à 50.000 francs CFA. Elle les conduit chez la présumé acheteuse. On y trouve un nouveau-né de sexe masculin mais cette dernière indique que c’est son enfant, elle l’aurait accouché à l’hôpital il y a trois jours. L’affaire est conduite au commissariat du premier arrondissement.

Pour les départager, toutes les deux femmes ont été conduites à l’hôpital pour un test. Le groupage sanguin et facture rhésus du bébé et des présumés mamans révèle un résultat identique : O+. Scandale ! Étant donné que l’hôpital n’a pas le moyen nécessaire pour faire un test ADN, l’on se fie à la présence du lait dans les mamelles des accouchées. Mais rien n’est encore clair.

Laquelle des deux est la mère de l’actuel enfant ? Où se trouve le deuxième enfant ? Pourquoi avoir vendu son propre enfant (si cela se révèle vrai) ? … Ce sont parmi tant de questions qui nécessitent des réponses. Une enquête est en cours. Affaire à suivre donc.


Incendie au marché d’Abéché

Incendie marchéUn incendie d’origine inconnue s’est déclenché ce jeudi au marché central d’Abéché, sur l’axe de l’hôpital, à côté de la boutique Airtel, non loin de la station des rakchas. Deux boutiques, quelques cabines téléphoniques ainsi que plusieurs tablettes d’essences sont partis en fumée. Aucun bilan exact n’est encore donné.

Les super pompiers des éléments éperviers basés à Abéché ont intervenus pour éteindre le feu. Ce qui a considérablement limité les dégâts.


Procès Habré: Mythe ou réalité ?

Photo: Senenews.com
Photo: Senenews.com

Une mission des chambres africaines extraordinaires a organisé à Abéché une campagne de sensibilisation dans le cadre des poursuites  des principaux responsables des crimes commis au Tchad de 1982 à 1990.

Les chambres africaines extraordinaires désignent le tribunal spécial mis sur pied au Sénégal pour le jugement de l’ancien président tchadien Hissein Habré. Le procès doit commencer dans six ou sept mois, estime la mission.

Le 8 octobre la mission a rencontré des victimes de ces crimes. Ceci dans le but de recueillir leurs témoignages afin de mieux constituer le dossier Habré, leur apporter un soutien moral et les rassurer de la tenue bientôt du procès. La mission a également organisé – le même jour – un débat public sur la question.

Elle a signifié à l’assistance qu’un tribunal spécial pour le jugement de a été mis sur pied au Sénégal : HH (comme l’appelaient les tchadiens) va donc être jugé au Sénégal. Aussi, des victimes ont été auditées, certaines ont été confrontées à Habré, des coauteurs ont été identifiés : cinq au total.

« Le procès de Hissein Habré n’est pas un mythe mais une réalité » conclue la mission.

Parlant des coauteurs ou d’éventuels complices, la mission a indiqué qu’aucune immunité n’en prévaut car il s’agit des « crimes internationaux ».

Hissein Habré est accusé des violations graves des droits humains et des crimes contre l’humanité. Selon le rapport de la commission d’enquête sur les crimes perpétrés au Tchad de 1982 à 1990, HH est accusé de la mort de plus de 40.000 morts, de torture systématique, de détournement de biens publics entre autres.


Tchad: La pénurie de l’essence paralyse tout

Le carburant, surtout l’essence se fait de plus en plus rare et le prix ne cesse de s’augmenter. Parlons d’Abéché, comme nous y sommes. Le prix est passé du simple au triple. Le litre d’essence qui coûtait 500 francs CFA se vend aujourd’hui entre 1300 et 1500 francs CFA.
Les commerçants indiquent que le carburant ne vient pas de N’Djamena et qu’ils achètent le fut d’essence à 190.000 francs au lieu de 90.000 francs il y a quelques jours. Et c’est le paisible citoyen qui endosse les conséquences.
Cette situation qui perdure depuis près de deux semaines a eu des répercussions sur la vie quotidienne de la population.
  • D’abord beaucoup d’usagers ont garé leurs engins ;
  • Le coût de transport est passé de 250 francs à 500 francs pour les motos taxis et de 500 francs à 1000 francs pour les tricycles ;
  • La photocopie qui se faisait à 25 francs la page se fait à 50 francs, l’impression est passée de 200 francs la page à 500 francs. Certains ont simplement fermé leurs portes ;
  • Les brodeurs ont également cessé de travailler ; … les coiffeurs, les cabines de charge des téléphones …
Au moment où j’écrivais cet article, lorsqu’il était 20H30min, j’ai pris la radio voulant suivre les informations (l’avant dernière édition de la radio nationale – ONRTV) dans l’espoir de trouver quelques nouvelles sur le sujet, mais la radio n’émet pas. La radio locale qui faisait le relai ne le fait pas ces derniers jours. Ce serait certainement lié à l’énergie.
Bref, tout ce qui fonctionne avec de l’énergie est concerné par cette situation et je vous l’assure, tout fonctionne avec de l’énergie. Alors, rien de marche.
La population crie partout mais il n’y a personne qui les écoute.
Au niveau national, les autorités concernées ont fait des déclarations et semblent trouvé des solutions en limitant le nombre de « distributeurs » à 5 au lieu de 55 mais est-ce la solution ?
  1. La décision ne concerne que la ville d’ N’Djamena alors que le problème a touché tout le Tchad.
  2. Imaginez un instant les longs fils d’attente que feront les usagers de la ville de N’Djamena depuis les 5 stations-services. Je veux dire par usagers les conducteurs des motos, des véhicules, des camions, des gros porteurs, les propriétaires des générateurs, les responsables d’établissement…
Je m’arrête là parce que si mon ordinateur se décharge complètement j’aurais du mal à le recharger.


Abéché: Tabaski au rythme de la culture.

manif tabaski-AbéchéA Abéché, le fête de Tabaski se déroule au rythme de la culture. L’Association Culturelle « Étoile des Jeunes » organise depuis samedi, premier jour de la fête, des manifestations culturelles à la maison de la culture Alhadj Ahmad PECOS d’Abéché.

Des pièces de théâtre, des danses et des interprétations musicales sont présentées tous les jours de 16heures à 18heures. Dix groupes de danse sont entrés en compétitions et les meilleurs seront primés. La maison de la culture est ainsi le seul lieu de distraction dans la ville, à part les jeux de carte et de pétanque. Les spectateurs sont nombreux, certains viennent pour applaudir leurs camarades ou pour apprendre quelque chose, d’autres viennent juste pour se distraire. Rien de mal dans tous les cas.

Pour les organisateurs, cela favorise le brassage entre les jeunes d’une part et contribue à la promotion de la culture d’autre part. Les manifestations durent quatre jours.


Pénurie de carburant à Abéché

Le litre d’essence qui se vendait à 500 francs CFA il y a une semaine coûte aujourd’hui 900 francs CFA, soit une augmentation de près de 100%. Avec tout ça il est difficile d’en trouver.

Il est vingt heure et trente minutes quand j’ai fait mon entrée à Abéché. Je venais d’Amleyouna, localité située à 60 Km à l’Est d’Abéché. C’était le vendredi, la veille de l’Aïd-El-Adha Almoubarak ou fête de Tabaski. Je voulais alors faire le plein de ma moto à la station de service de l’entrée de la ville comme j’en avais l’habitude ; mais je suis surpris : il n’y a pas d’essence. Je fais alors le tour de la ville à la cherche d’essence mais en vain. Pas parce qu’il faisait nuit mais c’est parce qu’il n’y en a pas.

Il a fallu le lendemain pour que je trouve de l’essence et à 900 francs CFA le litre au lieu de 500 francs CFA. Deuxième surprise. Les clients font la queue par ordre d’arrivée et je suis resté près d’un quart d’heure avant d’être servi.

Cette pénurie a fait que le transport en milieu urbain est devenu cher. Le coût est passé du simple au double. Certaines personnes auraient même garé leurs engins.

Le Société Nationale d’Electricité ne fonctionne pas également et les responsables évoquent, eux aussi, le manque de carburant. Bizarre !

Malgré qu’il soit un pays pétrolier et disposant d’une raffinerie qui produit plusieurs barils d’essence par jour, le Tchad n’arrive même pas à satisfaire la population en matière de carburant. Des sources indiquent que 40 citernes d’essence sortent de la raffinerie de Djarmaya tous les jours. Beaucoup se demandent de la gestion de ces ressources mais ils sont restés à leur soif.


La rentrée scolaire 2014 – 2015 s’annonce mal à Abéché

Les maitres communautaires de la ville d’Abéché menacent d’entrer en grève. Ils réclament le paiement de six mois de salaire.

Le nouvelle est contenue dans un communiqué de presse suite d’une rencontre tenue ce vendredi à Abéché. Ils ont déposé un préavis de grève d’une semaine allant du 26 septembre au 1er octobre 2014. Le communiqué de presse indique qu’« en cas de non satisfaction, tous les maitres communautaires subventionnés seront dans l’obligation d’entrer en grève sèche à partir du vendredi 02 octobre 2014 ».

Près de 2/3 des enseignants à Abéché sont des maîtres communautaires et la rentrée scolaire effective 2014 – 2015 est prévue pour le 1er octobre 2014 sur toute l’étendue du territoire nationale.


Abéché dans l’obscurité

La ville d’Abéché est dans le noir depuis déjà une semaine. La Société Nationale d’Électricité (SNE) n’arrive pas à fournir de l’électricité à ses clients. Les responsables de cette société évoquent le manque de carburant pour justifier cette situation.

Quand la nuit tombe, l’on ne voit que la lumière des phares des engins qui circulent à travers la ville et celle des quelques lampadaires publics – qui fonctionnent encore. Tout est noir. Les secteurs les plus touchés sont l’hôpital, les institutions et l’administration mais aussi les particuliers.

Certains employés désertent les lieux de travail parce qu’il fait chaud au bureau car les climatiseurs ne fonctionnent plus. Et même s’ils sont dans leurs bureaux ils ne font presque rien car ils sont habitués à utiliser des machines qui ne fonctionnent qu’avec de l’énergie.

« Le numéro que vous appelez est soit éteint soit hors de la zone de couverture » c’est ce qu’on écoute souvent quand on appelle un ami. La plupart des téléphones est éteints par manque d’électricité.

Certains établissements tels que les agences de saisie des textes travaillent au ralenti et beaucoup de personnes ne suivent pas la télé et même les radios locales n’émettent par moment. La ville est inerte.

Un ami me disait qu’il a failli se casser la jambe à cause du manque d’électricité. Il s’est glissé sur une bouteille en marchant dans l’obscurité. Tant mieux, il n’a eu que des écorchures.

Les autorités locales ainsi que les responsables de la SNE reconnaissent la situation est promettent décanter la situation bientôt. Ils ont fait cette promesse il y a deux jours, et Abéché est toujours dans le noir.

Pourtant des barils d’essence sont produits chaque jour par la raffinerie de Djarmaya.