Rivardo Niyonizigiye

Africains, nourrissons notre indépendance!

La semaine passée, trois pays d’Afrique centrale ont commémoré leur indépendance. Il s’agit de la République Démocratique du Congo (dite Congo-Kinshassa), du Burundi et du Rwanda. Respectivement en dates du 30 juin et 1er juillet, un climat de joie et de liesse caractérise chaque année les trois pays, même si le Rwanda ne le célèbre pas avec force comme les deux autres. Comme beaucoup d’autres pays africains, ces pays ont besoin de nourrir leur indépendance par de mûres stratégies.

Avec l’acquisition de l’indépendance, les trois pays ont eu l’honneur irréversible de prendre en main tout ce qui leur appartient : la gouvernance, le développement, la promotion de la culture, bref, leur destin. Ils acquièrent la liberté de décider pour eux-mêmes. Ce fut une occasion mémorable de mettre fin à la chicote infligée contre la population et surtout les offrandes obligatoires des œufs et du beurre : un ouf de soulagement qui mérite une commémoration annuelle. C’était aussi, en d’autres termes, le début d’une compétition avec leur ancien colonisateur.

Après le tam-tam, la pauvreté dans l’opulence

Ce qui est sûr, c’est que l’indépendance ne se limite pas à la simple célébration. Oui, on a acquis l’indépendance. A côté des chants de libération, besoin fut de démontrer que notre brevet était mérité et qu’il ne s’agissait pas d’une peine perdue. Malheureusement, les pays indépendants ont continué à tendre les mains à leur ancien maitre pour contracter des dettes. Ces derniers, au lieu de les aider à atteindre un développement souhaité, aggrava le taux de pauvreté dans la région. Jusqu’à aujourd’hui, les trois pays, surtout la RDC restent dans l’instabilité dont on connaît la source : la pauvreté. Pourtant, la région est riche en ressources naturelles. Elle est enviée par le monde entier pour ses richesses. Il est incompréhensible qu’elle reste pauvre.

Je ne nierais jamais que nous soyons indépendants. Mais, nous avons encore besoin de compléter notre indépendance par une stratégie d’auto-développement dans tous les secteurs. Chaque célébration devait marquer une évaluation des accomplissements dans la marche vers l’indépendance totale. Au fond, nous avions besoin non pas d’un simple remplacement des résidents colonisateurs par nos dirigeants « élus » de transformer le système d’enrichissement de la métropole en un système de développement d’anciennes colonies. L’indépendance n’est pas l’absence des étrangers dans la gouvernance de nos pays. C’est plutôt la réussite dans l’acquisition d’un développement de nos pays.

Là, nous pouvons y arriver. Nous avons un bon nombre d’avantages : nos ressources naturelles sont là et la jeunesse africaine forme la grande partie de la population.  En plus, les anciennes métropoles peuvent nous aider dans cette marche. Seulement, il y a un besoin éloquent de trouver la stratégie à prendre.

 


Bujumbura propre, qui serait contre ?

Je ne sais pas si c’est parce qu’on approche la commémoration de l’indépendance du Burundi. Je ne sais non plus si c’est par ce qu’on a le souci d’une ville propre. Mais il doit y avoir une raison pas minime. Toutes les vendeuses à la sauvette et les vendeurs ambulants de la ville de Bujumbura se sont vu chassés des lieux où ils vendaient les fruits, les légumes, les chaussures, etc. Cela a vraiment touché les Burundais surtout ces petits commerçants de cette ville Burundaise qui ne voient plus où ils vont trouver comment vivre.

Tout a commencé il y a quelques semaines. Toutes les vendeuses des fruits qui se rendaient chaque matin, comme des fonctionnaires, au tour de l’ancien marché central incendié en 2013. Grâce à leur petit business, elles parvenaient à faire vivre leur famille, payer les frais de scolarité de leurs enfants, etc. Personne ne pouvait pas le comprendre mais si on approche une vendeuse, elle pouvait te rassurer qu’elle nourrit une famille de 5 enfants qui sont tous à l’école ; tout cela, grâce à trois paniers qu’elle vend par jour.

Maintenant, elles ne sont pas permises de vendre dans ce carrefour des gens du nord que du sud de la capitale Burundaise. C’était un point stratégique parce que ceux qui viennent des quartiers du nord de la capitale ainsi que celles qui vivent les autres quartiers se rencontrent en pleine centre ville et comme cela, le nombre de clients étaient considérable.

A cette bonne idée, une éducation valait mieux

L’idée de rendre la ville propre est très géniale. Mais la propreté du corps est le résultat de la propreté du cœur et de l’esprit. Si on veut rendre propre la ville de Bujumbura ou n’importe quelle autre ville, il faut d’abord rendre heureux les esprits de ceux qui vivent ces villes. A commencer par les plus démunis. Si la classe moyenne est propre, la classe supérieure ne serait en aucun cas moins propre. Pourtant, si les vendeuses de la ville de Bujumbura ne sont pas bien à l’aise, elles ne pourront jamais travailler pour la propreté de la ville. La seule raison est que l’esprit de patriotisme n’existe plus chez ces vendeurs qui se croient marginalisés. Cette mesure subitement mise en pratique est frustrante.

De toutes les façons, ces vendeurs voulaient plutôt une éducation civique de comment rendre propre leur milieu de vie. Le fait de les chasser les traumatise et amplifie leur indigence. L’esprit d’entreprendre ne pourra pas se développer en eux. Si on ne les avait pas chassés, ils allaient gagner leur vie et respecter le bien de leur pays. Tout le monde est pour l’assainissement de la ville de Bujumbura ; mais, on est aussi pour la vie des enfants de ce pays. En plus, ce n’est pas la présence de ces vendeurs qui rend la ville moins propre, c’est plutôt le manque d’éducation et le traumatisme causé par la mauvaise gestion de ces vendeurs.


[Enfant Africain]Bonne fête malgré tout!

La journée dédiée à l’enfant africain en mémoire des enfants de la ville de SOWETO (South West Town) en Afrique du Sud arrive quand les enfants de certains coins de l’Afrique ne sont pas du tout à l’aise. Voici un petit mot de sympathie et d’encouragement à leur endroit.

Je m’adresse à vous enfants, jeunes et très jeunes

Enfants d’Afrique, enfants du monde entier

Enfant de tous les coins du monde qui

Vivez les mêmes conditions que nos chers africains.

Vous qui vivez les mêmes rêves que vos frères et sœurs africains

Vous qui pensez à vos semblables africains

L’honneur est à vous !

 

Je m’adresse à vous parents bienveillants

Qui continuez la lutte pour la bonne vie des enfants

Et qui vous battez pour leur heureux avenir ;

Vous qui vous battez pour leur droit

Vous qui dormez ventre creux pour pouvoir payer les frais de scolarité

De vos enfants,

Vous qui n’oserez jamais fermer l’oreille

A un cri de l’enfant en difficulté de toute sorte

Vous êtes forts !

 

Enfants africains,

Je vous dis bonne fête en mémoire des enfants Burundais

Qui n’ont pas pu trouver la chance de voire cette date

Ces jeunes ados emprisonnés ou qui croupissent dans la misère

Soient forts ! Soient forts mes frères et sœurs

Je vous dis bonne fête au nom de vous, enfants de la rue

Vous qui quémandez et qui passez des nuit

Dans les rues de Bujumbura, d’Ouaga, de Douala, de Luanda

De partout dans les villes du continent africain

Vous qui avez fui le pays ou vivez en clandestinité

A cause des perquisitions qui s’opèrent près de chez vous

Vous, jeunes élèves et écoliers

Qui croupissez dans les prisons

Ou d’autres enfants victimes des gribouillis

Vous qui êtes exploités, par vos parents indignes

Ou par la communauté qui vous a élevé

Vous qui abandonnez les études faute de moyen ou

Qui tombe enceinte avant l’âge moyen pour fonder le foyer

Engrossé par vos enseignants délinquants ou les hommes sauvages

Vous qui êtes transportés

Telles des marchandises vers l’Asie

Vous enfants de Mogadiscio ou d’autres coins du monde

Qui dormez sous la musique in-dansable des bombes

Et qui êtes enlevés, violés, kidnappé par les shebbabs, Boko Haram ,etc.

 

Soyez forts mes frères et Sœurs

Gardez toujours tête haute pour un bon avenir

Tôt ou tard, vous aurez votre dignité,

Tôt ou tard, vos droits et votre nom seront réhabilités

Gardez toujours ce beau sourire qui inonde vos visages

Que l’amour, l’espoir et le courage soient le refrain de votre chanson quotidienne

Et que la tolérance et la réconciliation soient les bâtonnets

Pour battre le tambour de la révolution

Je vous souhaite une bonne fête.


Burundi : halte au trafic des adolescentes !

J’ai été abattu par la nouvelle. Quand j’ai entendu à travers les réseaux sociaux et les médias locaux que de jeunes filles Burundaises sont transportées vers l’Asie, je n’ai pas pu croire mes oreilles. C’est une honte pour le pays, pour l’Afrique et pour le monde entier.

Je ne vois pas la raison de ce recrutement vers l’Arabie Saoudite. Ce n’est pas seulement au Burundi que le taux de chômage est grand. Est-ce que l’Arabie Saoudite ne compte pas de chômeurs ? D’ailleurs, c’est l’Arabie Saoudite qui un très grand taux de chômage que le Burundi. Pourquoi les Burundais et non le contraire ? Les Burundaises sont-elles les seules au monde à pouvoir faire bien le ménage ?  Il est vraiment très difficile de connaitre où ces jeunes filles vont. Difficile de connaitre le facilitateur de ces actes ignobles. Mais, de toutes les façons, il y en a. Quelqu’un de force bien sûr.  Sinon, il est difficile de comprendre comment l’administration ou la sécurité ne peut pas saisir l’organisation qui recrute ces jeunes.

La recherche de l’argent

Suite à la pauvreté dans les ménages burundais, les parents, ne pouvant pas assurer la survie de toute la famille, sont incapables de se retenir face à la séduction de ces dangereux recruteurs de jeunes filles. Ces commerçants ne rateront pas à vanter le bon avenir qui attend la généreuse famille au retour de leur enfant. Ce qui n’est pas vrai.  Ces familles devront finir par être déçues. Les enfants, avec leur innocence et leur manque d’immaturité, obéissent croyant qu’elles vont devenir riches et développer leurs familles.

Aline Niyonkuru, directrice générale de la Royal Services, société légalement agréée au Burundi qui fait ce recrutement, rassure que ces recrues sont bien traitées, mais cela ne suffit pas. La police Burundaise reconnaît l’aspect alertant de ce recrutement.  Des interrogations restent nombreuses au tour de l’affaire.

A l’heure où j’écris ce billet, je suis sûr qu’il peut y avoir d’autres cas de recrutement du genre. Mais, je supplie le peuple Burundais, au gouvernement Burundi, eux qui sont en train de perdre, de tout faire pour stopper ce recrutement. Le pays a besoin de cette main-d’œuvre qui part sans espoir de retourner vivante. On dit que les jeunes ados sont vendus aux hommes d’affaires qui les exploitent sexuellement.

Le trafic des êtres humains ou de leurs parties du corps est à bannir au monde et pour le pays victime ou le monde entier. C’est un acte criminel à combattre. Il n’est pas différent de l’esclavage qu’on apprend dans les cours d’histoires et souvent située dans des anciennes siècles. Le monde doit ériger un mur contre cette honte.


Qu’est-ce qu’un «Burundais» ou une «Burundaise» ?

Voici une caractérisation non exhaustive de la personne qui est née, grandie et vécue cette partie de l’Afrique centrale est orientale. Ce pays aux hautes montagnes et vallées, le pays aux troupeaux de vaches et aux belles saisons qui s’alternent le long de l’année. Ce pays aux crises d’origine obscure, ce pays où la paix est un souhait.

Cette femme, cet homme, cet enfant

Cette personne au teint clair ou sombre

Cette descendante d’un clan

Et membre d’une des trois ethnies

Que compte son pays,…

Cette personne discrète,

Avec un esprit d’observation et d’analyse

Qui se tient toujours loin de la vantardise :

Qui peut être riche et tend à cacher sa richesse,

Qui peut être misérable et cacher sa pauvreté.

 

Cette personne qui ne court jamais au point de surpasser le temps

Cette personne dont la lenteur anime ses activités,

Sa manière de parler, sa manière d’argumenter, …

Cette personne,

A qui tu donnes une interview d’une minute et

Qui utilise quelques dizaines sans qu’elle ait achevé son argument ;

Mais qui, hélas, donne des arguments bâtisseurs ;

Cette personne qui te surprendra toujours par son sérieux

Dans sa lenteur : en marchant, en parlant, …

 

Cette personne courtoise qui respecte tout le monde

Qui essaie de chasser l’esprit orgueilleux de son corps

Et qui est prêt à vouvoyer n’importe qui même un enfant,

Cette personne qui donne la valeur à toute parenté,

Cette personne qui ne prend jamais la parole

Avant d’avoir la permission,

Celle-là, qui n’oserait jamais parler quand une autre parle

Celle-là, qui peut garder son opinion et rentrer avec

Seulement parce qu’on ne lui a pas donné l’occasion de la dévoiler

Cette personne qui ne parle pas quand elle mange

Surtout avec ses supérieurs,

Cette personne qui est toujours soucieuse de bonnes manières

 

Cette personne tellement curieuse,

Qui veut tout savoir dans la société, sur ses proches,

Sur ses voisins, sur ses ennemies ;

Cette personne qui te croise et te salue avec fierté

Une longue salutation pouvant durer quelques dizaines de minutes

Cette personne qui te salue même si vous étiez ensemble

Ou que vous avez passé ensemble toute la journée.

Une salutation pas simple ou banale, une salutation d’intimité

Une salutation à deux bras, bras ouverts,

Témoins d’une ouverture de cœur…

Cette personne toujours nostalgique,

Cette personne ouverte à tout le monde

Cette personne dont l’esprit d’hospitalité surpasse

Les autres qualités de sa personnalité.

Cette personne contente de te guider

Même si c’est la première fois que vous vous croisez.

Ce guide serviable et plein d’amour,

Qui peut abandonner ses activités

Pour sauver un étranger perdu dans les sentiers de la colline

 

Cette personne toujours inquiète,

Qui a toujours peur de la naïveté,

Et qui a peur de l’erreur…

Cette personne rarement fâchée et qui cache sa haine

En vers ses proches, voisins et pure ennemies

Cette personne qui est toujours prête à manger

Fêter, danser, chanter, aller au marché et à la messe

Avec son ennemie farouche

Et qui ne dévoilera jamais leur mauvaise relation

A un étranger ou visiteur lointain.

Cette personne qui cache la colère

Cette personne qui n’oublie jamais le mal

Que lui fait son prochain,

Cette personne charitable mais

Qui attarde la vengeance : deux ans, trois ans, …une décennie

Cette personne audace, moins agressive, mais souvent belliqueuse

Celui-là est un Burundais,

Celui-là n’est pas un hybride de cultures

C’est une pure burundaise

C’est le produit de la société Burundaise.

 


Qui peut mieux investir en Afrique au profit de l’Afrique ?

Ce n’est pas pour attaquer qui que ce soit ou pour accuser telle ou telle autre personne. Ce n’est pas pour dire que l’ennemie de l’Afrique est l’Occidental ou l’asiatique. Ce n’est pas non plus pour dire que l’Afrique ne serait pas capable ou que ses dirigeants sont tous corrompus et n’aiment pas leurs pays. C’est plutôt une pensée pour suggérer un bon chemin pour investir ce que la nature a donné à l’Afrique au profit de tout le monde, sans se chamailler, sans magouilles ni victimes.

L’Afrique est un vieux continent auquel les anthropologues attribuent l’honneur de « berceau de l’humanité ». Il a un sous-sol riche en minéraux et la population augmente du jour au jour. Pourtant, c’est un continent extrêmement pauvre. Sur ce continent, les mots comme « bailleurs, aides étrangers », et bien d’autres riment les chansons et la une des journaux. C’est est la triste réalité.  Certains pays de ce continent utilisent un budget dont plus de 50% vient de l’étranger et cela doit avoir un impact sur l’auto-développement et l’autonomie de gestion de ces pays.

Les pays avancés et les bailleurs

Les Occidentaux ou les bailleurs voient leurs profits et non pas le terrain et surtout pas les besoins des Africains. Ils voient ce qu’ils tirent en l’Afrique sans penser aux problèmes qu’ils peuvent causer à ce continent. S’ils veulent exploiter les minéraux, ils donnent la valeur à ce qu’ils veulent plus qu’aux peuples africains. C’est la même chose pour les autres besoins ; comme l’impérialisme culturel qui risque d’ignorer les cultures africaines aussi riches que les autres.
Les Africains, quant à eux, ont vu leur pensée se ralentir avec l’arrivée des blancs et ont commencé à adopter les philosophies, les manières de vie et surtout les systèmes politiques occidentaux, souvent, différents des leurs. C’est la raison pour laquelle on a des dirigeants dictateurs, qui s’éternisent au pouvoir, corrompus, etc. Souvent, on risque de jeter le tort aux Africains disant qu’ils sont bêtes, mettant en cause l’élite de ce continent.

Un champ de bataille

Il y a un besoin éloquent d’investir en Afrique. Pourtant, on a souvent observé des scènes où chacun ne fait que manigancer des occasions pour chiper les richesses et remplir les poches. Ce vieux continent est un champ de bataille des idéologies de puissances mondiales qui se battent pour bénéficier de ses richesses. Souvent, ces conflits économiques causent des conflits politiques qui emportent des milliers d’innocents africains.  Cela montre que ceux qui prétendent être concernés par l’investissement en Afrique sont les premiers destructeurs, et par conséquent, ennemies de l’Afrique.

Pour investir en Afrique, le meilleur chemin de le faire n’est pas de créer de crises et des guerres qui nous emportent et emportent les nôtres, produisant des veuves et orphelins. Ce n’est pas non plus de donner des aides qui sont souvent mal gérés  pour des raisons qu’on ignore. Le meilleur moyen c’est d’aider les Africains à énumérer leurs besoins pour bâtir leurs pays respectifs. Ensuite, laisser eux-mêmes penser comment trouver les moyens pour le faire et enfin, constater qu’ils peuvent satisfaire leurs besoins en investissant ce que la nature leur a donné.

L’Afrique est riche mais elle ne se suffit pas seule. Elle a besoin des autres continents. Elle a besoin des descendants de Pythagore pour l’apprendre à compter ses richesses afin de bien les gérer, des Américains expérimentés en entrepreneuriat, des Européens qui ont expérimenté tant de crises et des commerçants asiatiques pour inspirer les jeunes africains. Mais, elle a surtout besoin de ses enfants, les Africains. Ceux-là sont là pour décider du sort de leur continent, penser à son avenir. C’est à eux le dernier mot pour guérir le continent de ses maux et pour satisfaire tous ses besoins : éliminer la pauvreté, avoir la paix durable, oublier la corruption, etc.


Burundi : les mérites d’Arusha II

Le dialogue de paix inter-burundais était beaucoup attendu. Cela fait plus d’une année, jour pour jour, les burundais attendent la fin de la crise. Ils sont convaincus que la paix ne proviendra que des négociations. Même s’il ya ceux qui pensaient déjà que ce n’était qu’une perte de temps, les pourparlers du 21 au 24 mai 2016 est un pas dans le processus de trouver une solution à la crise.

Les pourparlers d’Arusha se sont clôturés provisoirement. Leur reprise est attendue au mois de juin. Tous ceux qui ont participé à ces pourparlers du 21-24 avril 2016 à Arusha s’attendaient aux fruits qui les arrangent. Le conseiller à la présidence disait qu’il s’agit de la continuité de la campagne de dialogue qui se faisait au Burundi et réfutait toute idée qui orienterait ces pourparlers en négociations.

Les autres s’attendent à la décision d’instaurer un régime de transition, ce que le pouvoir n’accepte pas.

Par contre, les absents et les opposants radicaux surtout ceux qui sont regroupé dans le CNARED se disaient déçus par la stratégie de Mkapa d’ignorer leur conseil. Ceux-là estimaient qu’Arusha II serait une perte de temps. Il y a même un mouvement armé, le RED TABARA qui a conséquemment sorti un communiqué disant qu’il n’ya plus question ; que la seule voie de sortie reste la force.

Ce n’était pas une perte du temps

De toutes les façons, cette reprise des pourparlers est encourageante. Aujourd’hui, ce n’est plus les histoires de quotas ethniques. On parle d’opposants : ceux là regroupent toutes les ethnies. Ensuite, l’approche utilisée est bonne. On a commencé par le brainstorming d’idées pour savoir la nature de la crise Burundaise. Ceux qui étaient présents ont dit tout ce qu’ils pensent selon leur manière de voir et de comprendre la présente crise. Cela va aider dans conduite de la seconde session des pourparlers prévu en juin prochain et tout le monde partira de ce qu’il a dit vers un compromis.

La recherche de la vérité avant de prendre toute décision

Ce qui est fort important est que le facilitateur est déterminé à chercher la vérité avant de prendre toute décision. En concluant sur la rencontre de quatre jours, il a promis de rencontrer et écouter ceux qui ont boycotté son invitation – à savoir les membres du CNARED – ainsi que d’autres parties prenantes pour noter leurs avis sur la crise et, sans doute, leur suggestion de voie de sortie. Une décision acclamée par l’activiste de la société civile et leader de la campagne « Halte au 3ème mandat ».

 

Arusha II nous a fait des surprises. Ceux qui avaient boycotté les pourparlers pensaient, peut-être, qu’en leur absence, le dialogue n’allait pas avoir lieu. Les présents, quant à eux, pensaient que tout était fini pour le CNARED et les autres opposants radicaux. Il ne s’attendait pas à la décision du facilitateur d’approcher ces absents. Cette surprise est prometteuse. Même le mouvement armée a senti que la voie du dialogue garde toujours sa force, et pourra suspendre sa décision de poursuivre le combat des armes.  La gestion de ce dialogue inter-burundais doit être impartiale. Il doit apprendre à décevoir les deux parties tout en gardant la voie de la vérité et du compromis. C’est l’espoir que la crise burundaise peut trouver une issue avec Arusha II.

 


Burundi : la pénurie du sucre annonce l’été de cette année

Ça nous revient comme dans un cauchemar. On a avait presque oublié ces genres d’histoires. Le sucre se trouvait partout : dans les boutiques, alimentation, etc. on pouvait s’en procurer sans problème. Malgré son prix élevé, on parvenait à le trouver si on a de l’argent.
Hier matin, je me préparais à vaquer à mes activités quotidiennes. Comme d’habitude, je pris la douche en courant. J’allais prendre le petit déjeuner avant d’aller faire la queue à l’arrêt bus. N’avais-je pas donné l’argent pour le pain et le sucre la veille ? Pour le sucre, j’avais donné 2200 Fbu, prix d’un kilo du sucre. Ce prix était resté inchangé pendant un bon bout de temps

Soudain, j’entendis un toc-toc à ma porte. J’ouvris rapidement la porte pour savoir de quoi il s’agissait. C’était notre cuisinier qui venait de l’alimentation. « Donne-moi encore 500 francs, le prix du sucre a augmenté… », dit-il avec une moitié de pain dans sa main gauche. Oups ! Je n’étais pas au courant. Le prix du sucre n’augmente pas pour de simples raisons. La pénurie doit en être la cause. Comme je sentais l’appétit et que j’étais prêt à déjeuner ce matin, je ne pouvais pas décevoir mon estomac. Je lui donnai un billet de 1000 francs et il retourna à l’alimentation.

Il n’a pas tardé de revenir. Malheureusement, il n’avait rien dans sa main, sauf trois billets de 1000 fbu. Il ne restait plus de sucre dans le stock de l’alimentation. Mince ! Que va suivre. Va-ton abandonner le petit déjeuner ? Serons-nous capable de gérer le désordre qui s’ensuivra ? Difficile.

Le changement climatique a diminué la production du sucre
La Société Sucrière du Moso (SOSUMO), leader de la production du sucre au Burundi, indique que c’est le changement climatique qui est à l’origine de cette pénurie. « Cette année, la pluie est partie très tôt et cela a diminué la quantité de tige à transformer », explique-t-on. Cette société est consciente de cette pénurie mais, elle réitère que les autorités compétentes veuillent à ce qu’il n’y ait pas d’extravagance dans l’augmentation des prix du sucre. Ella a raison. Les opportunistes doivent profiter de la situation et hausser les prix comme ils le veulent. On l’a constaté dans l’histoire ; d’où la nécessité de la vigilance de la part des autorités pour empêcher ce désordre.

Je ne sais pas par quel moyen on va procéder. Ce qui est important et urgent, c’est de savoir comment au plus vite maitriser la situation. Sinon, les opportunités vont hausser les prix. Le sucre sera de nouveau vendu dans les ménages, dans les rues ou dans les cabarets ; en cachette. Les revendeurs verront leur quantité à revendre limitée. Les autres laisseront tomber le business de vente du sucre. Si la police ou les autorités ne se donnent pas pour l’encadrement de la bonne gestion de cette pénurie, on évolue vers une immangeable situation.


Les apprenants africains contraints au double effort lors de leurs études

A cause de problèmes de langue, les apprenants africains (de l’Afrique noire en particulier) fournissent un double effort lors de leur cursus scolaire et universitaire. Cela handicape leurs performances. Comme l’élève ou l’étudiant est contraint à fournir un double effort, il fait un seul pas quand un étudiant américain ou européen du même niveau aura, lui,  fourni deux pas ! C’est la raison pour laquelle on trouve peu d’inventions dans beaucoup de pays africains.

Peu de cours dans les langues africaines

Les linguistes pensent que la tour de Babel aurait été construite en Afrique. Ce continent est riche en langues. Dans un seul pays on peut en effet trouver une multitude de langues. Dans beaucoup de pays africains, chaque ethnie possède une langue propre à elle même. C’est positif car cela représente une richesse culturelle immense mais il y a aussi un aspect négatif car cela freine l’intelligibilité dans les communautés africaines. Par exemple, les Bambaras ne peuvent pas communiquer avec les Bantous dans leurs langues maternelles. Cela est sans doute la cause de l’adoption des langues étrangères dans les systèmes éducatifs, une fois le colon venu en Afrique.

Sur tout le continent africain, les systèmes éducatifs sont élaborés dans les langues européennes comme le Français, l’Anglais ou l’Espagnol. Cette décision n’avait pas d’alternatives car il est difficile d’élaborer des cours dans les langues trouvées en Afrique.  D’ailleurs, ces langues étrangères sont venues pour unifier les ethnies jadis inintelligibles. Certain pays ont fait de ces langues européennes des langues officielles car elles sont plus unificatrices que les langues africaines maternelles.

Cela présente des inconvénients dans l’apprentissage. Si les cours sont élaborés dans une langue qui n’est pas maternelle, l’apprenant, avant d’apprendre ces cours, doit d’abord apprendre la langue dans laquelle est dispensé le cours. Le temps qu’il met à apprendre cette langue est grand et l’apprentissage, très lent. Par conséquent, la performance est minime par rapport à celle d’un apprenant qui apprend dans sa langue maternelle.

Apprentissage moderne diffère de l’apprentissage ancien via les contes

La forme de l’apprentissage moderne est aussi un défi. L’école moderne n’est pas dans la tradition africaine. La seule forme d’éducation trouvée en Afrique noire avant l’arrivée des blancs était le conte et les autres formes de littérature orale. L’apprentissage se faisait par la famille et la matière à apprendre était la vie dans la société ; la morale. Les autres matières à apprendre ont été apportées avec la colonisation. Cela aussi demande un effort dans l’apprentissage, surtout pour ceux qui ont commencé l’école au XIXe siècle, quand le taux de scolarité était encore très bas.

Qu’en dit l’UNESCO ?

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) est consciente de ce problème. Personne ne peut ignorer que, sans école, la société n’est rien. L’Afrique ne pourra pas vaincre la pauvreté et trouver des solutions aux conflits et crises multiples que le continent connaît, sans école. Les pays africains en sont conscients, le monde en est conscient. La preuve en est que cette année, l’UNESCO avait comme thème : « Éducation de qualité, langue(s) d’enseignement et acquis de l’apprentissage ». Cela montre que cette organisation internationale comprend les problèmes que rencontre l’apprenant dans cette partie de l’Afrique et qu’elle a le souci de la langue dans laquelle la matière est donnée.

Ce qui reste difficile, c’est le moyen de relever ce défi. Tant que l’apprenant du sud du Sahara aura à fournir un double effort quand il apprend une leçon, il sera plus difficile pour cette partie du monde de se développer.

 


La culture Burundaise : respectée puis oubliée

La culture  burundaise est respectée par les burundais eux-mêmes ainsi que le monde entier. Pourtant, sa tradition orale ne la permet pas de faire face aux autres cultures qui sont riches grâce à leur forme écrite très ancienne. C’est pour cette raison que la culture burundaise tend à être petit à petit oubliée malgré la sueur de la jeunesse traditionaliste qui ne cesse de combattre au quotidien pour réhabiliter cette richesse identitaire.

La culture Burundaise est riche. Ce qui est transmis dans les poésies (ibicuba et amazina)et dans la prose (ibitito, imigani) est vraiment la fondation d’une société harmonieuse, pacifique et laborieuse.  Sa principale caractéristique, richesse même de cette culture est sa diversité. Les régions traditionnelles du Burundi comptent des variétés culturelles égales à leur nombre : les différentes formes de danses se trouvant au Burundi se distinguent suivant ces régions. Ensuite, la classification des pratiques culturelle selon le genre de leurs pratiquants la rend riche. Depuis la tradition, il y avait des pratiques culturelles propres aux femmes et les autres propres aux hommes. Cela n’étant pas objet d’inégalité mais de diversité enrichissante.

Les burundais en sont fiers

Plus d’un burundais te répondra que sa culture est la meilleure du monde. Comme pour tout autre partisan d’une culture, ils sont fiers de leur culture. Ils aiment la danse, le chant, l’inanga (cithare) et autres formes poétiques que couvre cette culture. En plus, les morales véhiculées dans les ibititos et les contes restent l’obsession de tout Burundais.

Le patrimoine culturel tant matériel qu’immatériel reste la fierté du Burundi. Au monde entier, le tambour burundais garde le renom. Son entrée dans le patrimoine mondial immatériel de l’Unesco n’a pas été une surprise. Même les autres pratiques culturelles sont respectées par ceux qui les rencontrent ; surtout la danse et l’habillement.

Riche en valeurs, pauvre en pérennité

Les Burundais se sont mis à chanter les mérites de leur culture et ont oublié de la préserver. Ils n’ont pas compris qu’une culture est comme du thé qui mérite un entretien au quotidien. Elle mérite d’être sarclé, biné et drainé. Avec la colonisation, l’oralité qui est la tradition même de la culture Burundaise a favorisé la prolifération de la culture européenne au détriment de la culture Burundaise. L’élite formée par le colon n’a pas réussi à garder sa culture ou, au moins, à comprendre la nouvelle venue en se servant des lunettes de l’ancienne.

Cela a beaucoup contribué à son recul. Sauf la sculpture, la vannerie et l’architecture qui peut rester pendant des années, les autres formes doivent être oubliées parce que la mémorisation n’est pas rassurante. Si les Burundais n’ont pas la tradition d’écrire, la culture devait en souffrir parce que ses aspects sont éphémères. En plus, les créations littéraires à la burundaise sont rares et cela entraine l’oublie et la disparition de la culture.

L’espoir qu’a cette culture reste la jeunesse conservatrice qui s’organise chaque fois pour former des clubs culturels à caractère traditionaliste pour créer des spectacles et des chansons traditionnelles. Les troupes modernistes ne pouvant s’inspirer que des cultures occidentales, ces groupes traditionalistes, quant à eux, essaient de marier les deux cultures et former une forme hybride entre l’occidentale et la burundaise.


La Nature Pacifiste des Burundais

Malgré les crises et conflits répétitifs qu’a connus le Burundi, c’est un pays aux bons habitants. Ses enfants ont une culture vraiment calme et agréable. Chez eux, la paix n’est pas seulement dans la salutation « Amahoro»; elle est aussi dans leur vie, dans leur manière de penser et surtout dans leur manière d’agir.

C’est une histoire d’un petit garçon qui me poussa à conclure : les Burundais sont pacifistes naturellement. Il se peut que ce sont tous les africains ou tous les hommes du monde qui sont de cette nature, mais, avant de parler de l’Amazonie ou du Groenland, laisse moi parler de là où je suis né ; une place que je maitrise très bien.

C’était dans une matinée d’un certain dimanche. Je venais de la messe de la matinée, celle qui commence 6 heures du matin à la paroisse Saint Sauveur. Dans la ruelle qui mène au quartier, un groupe de petits enfants s’attroupe. Près d’eux, il y a ballon, signe qu’ils jouaient ou qu’ils allaient jouer au foot.  C’est leur habitude. Ils jouent dans cette ruelle presque tout le temps.

Quelque chose semble anormale. Je m’approche d’eux pour savoir de quoi il s’agit. Dans le cercle, un petit garçon s’allonge par terre. Son pied gauche saigne. Merde ! Il faut le dépêcher au centre de santé. Je me mets à chercher un taxi. Un garçon me suit en courant et me dit : « Monsieur, laisse tomber ! Il ne le veut pas ». « Quoi ? Il ne le veut pas ? », demandai-je. Je ne croyais pas mes oreilles. Je m’approchai de lui pour comprendre pourquoi il ne veut pas être soigné alors qu’il souffre.

« Monsieur, si ma mère apprend que c’est ce garçon qui m’a blessé, il va le tuer. J’ai peur que cela augmenterait les tensions entre nos deux familles qui ne s’entendaient même pas. Je dois me taire. », expliqua-t-il.

Personne ne peut penser qu’à cet âge, le petit garçon pourrait penser à préserver la paix à tel point.  Il estimait que tout ce qui pourrait créer des malentendus entre les familles était à écarter.  Je me suis arrangé pour que l’enfant soit soigné, mais toute la journée, son comportement me tournait dans la tête.

Tout commence dans la salutation

Quand deux burundais se rencontrent, ils se saluent par «  Amahoro » (Paix). Ce mot qui va au-delà du simple souhait se trouve dans les croyances du burundais.  Il a une grande influence dans leur manière d’agir comme la réaction du petit garçon.  La simple salutation s’infiltre dans la vie et presque tout burundais a un réflexe pacifiste. Dans les quartiers, dans les campagnes et dans la rue, les burundais ne sont pas agressifs.  En tout cas, il est très facile de distinguer une communauté burundaise d’une communauté swahilie.  L’histoire du petit garçon semble banale. Pourtant, elle témoigne une force, une philosophie et une vie sur laquelle se fonde la société burundaise.


Buja Sans Tabou : pas une déculturation

Récemment, au mois de Mars, un festival international du théâtre intitulé « Buja sans tabou » se déroulait à Bujumbura. Des opinions divergent autour de l’appellation de ce Festival et du menu présenté lors de ce festival qui a réunis pas mal de pays africains. Les uns disent qu’il s’agit d’une dévalorisation de la culture Burundaise quand les autres disent qu’il s’agit d’une vulgarité qui animait quelques participants à ce festival.

Ceux qui le disent ont vraiment raison. Cette appellation est provocante surtout dans ce pays qui connait les tabous depuis une éternité. Il est très difficile de dire que dans un festival ainsi intitulé, on peut trouver des choses vraiment courtoises. On s’attend à des mots lourds, difficiles à avaler, sans pudeur, un langage moins sérieux ; tout ce que personne n’oserait dire ou faire dans la société. Chose pire, le premier spectacle qui a ouvert le festival a failli casser les cœurs et les oreilles de plus d’un participant.

Pourtant, à mon avis, celui qui a créé ce nom est vraiment stratégique. Il a trié une appellation qui ne peut pas passer inaperçue. Une appellation qui suscite des interrogations. Il a même ajouté « un festival où on l’ouvre », donc, où on ouvre la bouche pour parler. Parler de quoi : des bêtises, des bonnes nouvelles et surtout de la vérité. Celui qui entend parler de ce festival ne managera aucun effort pour y être et découvrir ce qui va sortir cette bouche qu’on ouvre vraiment.

Ses liens avec les lieux, la coïncidence avec l’actualité

Le festival s’est déroulé à Bujumbura, ville qui vient de passer près de dix mois sous le chaos. C’est dans ce milieu où, dans ces derniers temps, il n’y avait plus de tabous : on tuait, on pillait, on violait les femmes, on arrêtait les jeunes et on torturait des gens. On lançait des injures ici et là. On insultait les personnalités dans les rues. Un signe qu’il n’y avait plus de tabous. Donc, ce festival est une définition première à ce que c’est la ville de Buja ces derniers temps. L’appellation suggère l’actualité et des réalités du moment.

Un cadre de révolte et de pétition

Quand est-ce qu’on brise les tabous ? C’est quand on a marre de quelque chose ; quand on ne supporte pas ce qui se fait autour de soi. Quand un tabou se présente comme objet de discriminations, il faut le briser. Ceci signifie qu’on se révolte, qu’on se lève contre le mal qui se cache derrière ce tabou. Ainsi, Buja sans Tabou était un message des artistes Burundais et Africains à l’endroit des acteurs de la crise Burundaise. C’était une occasion de dire non à toute discrimination ou tout crime dans cette belle ville Burundaise. C’était une pétition pour un abandon de violence et une prévention du pire dans cette ville et dans tout le pays.


Un orphelin retrouve son père, incroyable!

Un enfant n’avait jamais vu son père depuis sa naissance. Ce matin, il vient de le voir devant lui, il lui sauve dans la situation dans quelle l’enfant ne pouvait pas sortir. Cet ancien combattant sera aussi étonné.

C’est un matin. Il fait bon. Je me réveille très vite pour ne pas être en retard à l’école. L’année terminale mérite un dévouement. On doit doubler d’effort pour ne pas redoubler. Ce matin, ma mère ne m’a pas réveillé. Comme pour tous les mercredis, elle est partie au marché.

Je ferme la porte, conserve la clé dans l’endroit où on a l’habitude de la mettre et pars. J’emprunte mon chemin habituel. Il n’y a personne sur le chemin. Suis-je en retard ? Sûrement oui. Tout le monde a déjà passé. Ouf ! Le cœur bat la chamade. Je me mets à courir. Pauvre oiseau ! Pourquoi ne m’as-tu pas réveillé ? Je serpente énergétiquement les courbures du sentier. Subitement, une épine s’enfonce dans mon talon droit. Une piqure aiguë qui me fait voler sans ailes. Après un tour en l’air, je tombe par terre. Ma jambe devient toute paralysée. Les bras deviennent trop lourds. Avec difficultés, j’essaie d’enlever l’épine. Ouf ! A sa sortie, une coulée de sang suit et toute la partie où se trouve mon pied devient tout rouge. J’essaie de me calmer. Après quelques minutes, je peux continuer le chemin, je crois ! Merde ! Marcher, j’en suis incapable. Je tombe en sanglots. Tout à coup, une main se pose sur mon épaule droite. Qui est-ce ? Je tourne la tête. Un homme en uniforme militaire derrière moi. Malgré la ma peur en vers ces gens, je me sens soulagé. Au moins il y a une personne à mes côtés.

« Désolé, enfant. Faut toi dépêcher hôpital ! », dit-il.

« Non ! On ne peut pas trouver de l’argent pour payer la facture des soins. », Je réponds avec une voix pleine de douleur.

« Toi connaitre ta maison ? », demande-t-il.

J’affirme. Il me met scrupuleusement sur ses épaules et se met en route.

Notre résidence est solitaire. Comme d’habitude. On entre à l’intérieur de l’enclos.   Seuls les oiseaux et les cris des des poussins dérange le silence qui règne dans notre rugo. (enclos)

« C’est ici ? »

« Oui. »

Sa voix est pleine de nostalgie. Il me dépose doucement par terre. Avec un regard inquiet, balaie du regard tous les coins de l’enclos avec un sourire bénin. Il semble étonné.

« Enfant, toi avoir maman ? »

« Oui !»

« Son nom ? »

« Alida ? »

« Alida ? »

Il s’approche gentiment de moi. Il me serre dans ses bras. Les douleurs diminuent. La tendresse de ses mains emporte mon cœur ; mon esprit. Lui, se perd dans les pensés. Ensuite, il reprend la parole.

« Enfant, toi avoir papa ? »

« Non, je n’ai jamais eu de père. On m’a dit que mon père a été kidnappé par les rebelles deux mois avant ma naissance. Donc, je n’ai jamais vu mon père. Il s’appelait Gikono. », explique-je.

« Oh ! Enfant, toi être mon fils, moi être Gikono, ton père. Je ne suis pas mort, je suis de retour. Démobilisé. », répond-il avec nostalgie.

Abattu, je m’abandonne sur sa poitrine et lui me serre forcement dans ses bras.