A.B. Ladji Coulibaly

Les blogueurs ivoiriens à la découverte de la CN-ZLECAf

Abidjan, Commune du Plateau, Jeudi 18 aout 2022. Autour du thème « Le digital au service de la mise en œuvre de l’accord de la CN-ZLECAf », les blogueurs ivoiriens ont été conviés par le Secrétariat exécutif de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) à  un Afrterwork de découverte et de présentation de ses missions et activités. L’objectif premier de cette rencontre était de présenter officiellement l’accord de la Zone de…






A la rencontre de Jeff Amann, fondateur de l’association Cœur d’enfant d’Afrique

Jeff Amann, blogueur passionné d’éducation ( Ph. Association CEA)

‘‘Notre plaidoyer s’inscrit dans la réflexion comme dans l’action.’’

Cœur d’enfant d’Afrique est une nouvelle association dans l’univers de la société civile ivoirienne. Une organisation de jeunesse pour la cause des enfants, qui adresse plusieurs problématiques liés à leur quotidien. Notamment le travail des enfants, les violences faites aux enfants, l’éducation, le droit, leur bien-être, etc.

Jean François Aman, consultant indépendant en communication des organisations et nouveaux médias, est l’initiateur de ce projet. Lui qui se définit comme un acteur social entend faire de son association un instrument efficace de plaidoyer pour la cause de l’enfant. Il se bat plus particulièrement pour un  accès inclusif à l’éducation et une éducation de qualité.

Le samedi 7 septembre 2019, le bureau exécutif de Cœur d’Enfant d’Afrique a fait sa rentrée associative, à Abidjan. Deux semaines plus tard, le blog Au pays des éléphants, brèves d’ici et là a tendu son micro au président pour en savoir davantage sur les perspectives de l’organisation.

Vous venez de faire votre rentrée associative, à quoi devons-nous nous attendre ?

La rentrée associative nous a permis de remobiliser l’ensemble des membres de l’association, à commencer par le bureau exécutif, et d’accueillir les nouveaux. L’enjeu était de leur présenter notre vision, les missions qui nous incombent, les possibilités qui s’offrent à nous mais aussi les challenges à relever en tant organisation de la société civile pour mieux nous projeter vers l’avenir et atteindre nos objectifs. Autrement dit, il était question de battre le rappel des troupes pour dérouler notre programme d’activités.

Quelles sont les missions que vous vous êtes assignées ?

Cœur d’Enfants d’Afrique entend conduire un plaidoyer pour l’éducation, le droit et le bien-être de l’enfant. Suivant cet objectif, qui est en même temps notre slogan, trois missions se dégagent. La première, notre priorité, c’est l’éducation. Non seulement l’accès à l’éducation, mais surtout une éducation de qualité pour tous. En trois mots, je dirai : accessibilité, inclusion et qualité.

La deuxième mission, c’est la promotion des droits des enfants. Déjà agir pour un accès inclusif à l’éducation, c’est agir en faveur du droit. Rappelez-vous, l’école est obligatoire en Côte d’Ivoire pour tout enfant dont l’âge se situe entre 6 et 16 ans. A côté de cela, il y a les violences basées sur le genre qui nous interpellent et contre lesquelles nous comptons nous battre. Pour la simple et bonne raison qu’un enfant émotionnellement instable et psychologiquement marqué par des violences sera difficilement productif à l’école.

Et en dernier essor, contribuer à la stabilité, au bon développement de l’enfant et à son bien-être de l’enfant par des activités citoyennes, culturelles et sportives.

A lire aussi : Cœur d’Enfant d’Afrique, un nouveau porte-voix de la cause de l’éducation en Côte d’Ivoire

Plus concrètement, que comptez-vous mener comme actions ?

Notre plaidoyer s’inscrit dans la réflexion comme dans l’action. Nous comptons, à terme, mener des enquêtes, produire des articles scientifiques et des rapports de hauts niveaux pour alimenter le débat et nourrir les réflexions sur les questions d’éducation et les autres thématiques qui retiennent notre attention concernant l’enfant. Mais pour l’heure, nos actions seront axées sur la formation, la sensibilisation, la mise à disposition de manuels éducatifs, promouvoir les possibilités d’apprentissage, la promotion des droits des enfants, etc.

D’ailleurs nous débuterons nos activités dans les tous prochains jours par un projet relatif aux droits des enfants. Le Projet Child Right Connect, en prélude à la célébration du 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant ce 20 novembre.

Vous êtes le fondateur de Cœur d’Enfants d’Afrique, d’où vous est venue l’idée et quelles sont vos motivations ?

Cœur d’Enfants d’Afrique est née des vestiges du blog www.enfantsdafrique.net qui traitait des mêmes thématiques. Ce blog m’a permis de se savoir qu’en 2016 en Côte d’Ivoire,  77% d’un large échantillon d’élèves en classe de CE1 n’avaient pas les compétences requises en lecture. Leur niveau en lecture a été qualifié de mauvais ou de très mauvais par rapport au niveau attendu et 80% des élèves n’avaient pas atteint le seuil suffisant de maîtrise en mathématiques.

J’ai aussi appris que plus de 1,6 million d’enfants ne vont pas à l’école, le taux d’achèvement dans le primaire est de 75,1%, le redoublement au primaire s’élève à 11% et enfin, un tiers des enfants ivoiriens vont à l’école pendant 10 ans, voire plus.

A lire aussi : Découverte d’une école atypique, au cœur dans un quartier résidentiel abidjanais

Par ailleurs, j’ai eu l’opportunité dans le cadre d’un programme sur l’éducation des enfants dans les zones cacaoyères, de parcourir plusieurs contrées de la Côte d’Ivoire. Grande fut ma surprise de constater que de nombreux enfants sont laissés pour compte, soit par manque d’infrastructures scolaires et soit à cause d’un déficit budgétaire au niveau des parents, qui préfèrent alors garder leurs enfants avec eux, à leur corps défendant.

Au vu de ces chiffres et de cette situation que je viens de décrire, je me suis senti interpellé. Or, déjà sous la bannière du blog, j’avais individuellement commencé à mener des actions en faveur de l’éducation. La promotion d’initiatives pertinentes d’école informelle, un crowfounding pour l’amélioration d’une infrastructure scolaire, une collecte de kits scolaires pour d’enfants de familles défavorisées… Pour plus d’efficacité et d’impact, j’ai démarché des personnes engagées, susceptibles de croire avec moi en cette vision. Et aujourd’hui, nous sommes une association : une mutualisation des forces et des énergies pour porter haut la cause de l’enfant.

A lire aussi : Ces invisibles du système éducatif ivoirien

Qui êtes-vous ? Qui est Jean-François Aman ?

Jean-Francois Aman ou Jeff Amann (c’est selon) est un jeune ivoirien, citoyen du monde engagé pour la communauté et la cause de l’humain. Pour ce qui est du côté social de mon profil. Au niveau professionnel, j’essaie de gagner ma vie en tant que consultant indépendant en communication et nouveaux médias.  J’ai en effet fait des études supérieures, un 3e cycle en communications des organisations, doublé de plusieurs années d’expériences en entreprise, que j’essaie de mettre à profit pour mettre un peu de beurre dans les épinards (Rires). Alors je vous attends pour discuter de production de contenus et de stratégie de développement de votre média.

Votre mot de fin ?

Merci à vous qui nous donnez l’occasion de nous exprimer via votre blog pour parler de cette initiative, à tous ceux qui nous soutiennent d’une façon ou d’une autre et pour terminer, une pensée à chacun des membres de Cœur d’Enfant d’Afrique. C’est ensemble que nous y arriverons !

A lire aussi : Côte d’Ivoire: l’association Cœur d’Enfant d’Afrique désormais opérationnelle

La rentrée en images…



Les garibous, ces enfants mendiants sans droits

Enfant Garibou à Ouagolo, Ph. Aly Coulibaly

Au lendemain de la célébration de la journée africaine des Droits de l’Homme, célébrée le 21 octobre, nous pensons à ces enfants élèves des écoles coraniques appelés « garibous », dans le nord de la Côte d’Ivoire et qui pratiquent la mendicité pour vivre. Impossible, à partir de Bouaké en remontant vers le Nord du pays, de ne pas les apercevoir dans les gares routières, lorsqu’un véhicule marque un arrêt pour une quelconque raison. Des hordes d’enfants mal vêtus, en haillons et sans chaussures, portant des boites au contenu souvent dégueulasse, à cause de la superposition d’aliments aux origines diverses qui s’y trouvent.

Pourtant en Côte d’Ivoire, la loi interdit la mendicité et impose l’école obligatoire pour tous jusqu’à l’âge de 16 ans. La question reste de savoir comment, dans ces zones, ces enfants échappent à la rigueur de la loi ? Pourquoi les autorités de ces espaces laissent le phénomène continuer ? Et comment les gens considèrent-ils ces enfants ?

Ils suscitent la pitié

Comme des mouches, ils sont partout. Souvent, leur vue suscite pitié et révolte. Comment des cultures peuvent-elles être aussi irrespectueuses des droits au point de laisser des enfants à leur sors dans la nature ?

En 2012, j’ai, au cours d’un voyage, été affecté par ce sentiment de pitié. Je me suis laissé émouvoir par un garibou à Ouagolodougou, ville frontalière avec le Burkina-Faso.

Il s’est précipité pour prendre la bouteille de 33 cl que je venais de mettre dans ce qui servait de poubelle à cette poussiéreuse frontière. Il admirait le contenu vide et j’imaginais qu’il rêvait d’en boire. Pendant un long moment, il a épié tous les passagers qui se trouvaient au sale poste de contrôle sanitaire.

Un système corrompu

En Côte d’Ivoire, les agents sont exigeants envers les voyageurs. Ils prétendent s’inquiéter pour leur santé, les obligent à faire des vaccins sous le prétexte qu’une épidémie de je-ne-sais-quoi est annoncée, seul justificatif pour imposer l’achat des carnets jaunes. À défaut de pouvoir le faire, le passager peut glisser quelques billets à ces douaniers, dont  les viscères sont rongées par la corruption, ou encore à ces agent de la santé, qui sont plus rustres que ceux de la grande muette possédant une arme.

Aux frontières ivoiriennes, en allant au Mali ou au Burkina-Faso, nos agents des forces de l’ordre sont le contraire de ceux d’ailleurs. Ils louent au quotidien le bon commandant qui a inspiré leur affectation en ce lieu où l’argent circule. Et quand vous les dépassez, somnolant dans leur hamac, la bedaine devant entre midi et deux, laissant les véhicules personnelles aller et venir et faisant chier les passagers des véhicules des transports commun, vous vous souvenez automatiquement des images de flics dans KIMBO et KINTA… La bulle du sommeil, indiquant les calculs qu’ils se font, songeant déjà au terrain qu’ils achèteraient, ou qu’ils ont acheté, l’immeuble R+X qu’ils déposeront sur un terrain qui sort d’un litige traditionnel et qu’ils ont dû arracher à coup de millions… Bref, à coté de tout ce décor institutionnel souvent irritant, se trouve la racaille humaine, la honte de l’Afrique, les ouvriers de la corruption sur le terrain.

Ces petits mendiants qui sont partout dans le Nord du pays, dans les villes des hautes autorités du pays, le long des voies, courant après tous les véhicules, s’approchant de tous voyageurs, sont le produit d’un État qui manque d’honnêteté vis-à-vis de ses propres décisions.

un Garibou à Ouangolo – Ph.Aly COULIBALY

 

Les coupables : la religion ou la culture

Ces enfants à l’origine sont des élèves. Ils sont en majorité peuls. Ils viennent de toutes les contrées du Nord : Mali, Burkina-Faso, mais aussi de l’intérieur du pays. Ils sont confiés par leurs parents à des maîtres coraniques. Ces derniers ne s’engagent qu’à leur faire boire le Saint Coran sans s’engager aucunement à nourrir leur panse. Ces derniers reçoivent de l’argent des parents pour leur prestation. Ainsi livrés, à eux-mêmes, ils se trouvent dans l’obligation d’aller mendier pendant les moments de repas. Des rumeurs laissent entendre qu’ils ont devoir de rapporter un butin aux maîtres.

Victimes souvent de brimades venant de leurs aînés, de violences verbales de la part des populations, qui les trouvent souvent dérangeant et sans éducation, ces enfants mangent et souvent dorment partout où la nuit les trouve. Pourtant, manger, avoir un toit, des vêtements décents sont des éléments fondamentaux des droits des enfants. Dieu dans sa mansuétude, les garde, les protège et ça roule pour eux, tandis que leurs parents sont loin, à suivre le bétail.

Que faire?

L’idéal : faire appliquer à la règle les textes de lois et punir tous les parents qui encouragent ce type de pratiques. Cette mesure viserait à assainir les rues du Nord du pays et à faire jouir de leurs droits fondamentaux ces enfants. Mais l’État le peut-il, ou le veut-il seulement ? Je me pose la question.

L’école étant obligatoire et gratuite, il faut intégrer les maîtres coraniques dans des processus de formation aux normes nationales. Une cartographie de ces derniers s’impose afin de les inviter chaque année à des sessions de formations, dont l’une des finalités seraient d’améliorer les conditions de vie et d’éducation de ces enfants.

L’État à travers ses structures décentralisées et spécialisées peut aussi permettre à ses enfants d’intégrer le système scolaire classique en ouvrant des cours du soir avec des enseignants qualifiés. Ces enfants donc, après les journées à l’écoles coraniques, pourraient se rendre les soirs, pour bénéficier de cours et suivre un cursus scolaire normal.

Et enfin, appuyer les organisations de la société civiles qui s’occupent de la question.

Ce sont des propositions possibles…


Jacqueville, sous les cocotiers, au bord des plages…

Eglise catholique de Jacqueville (PH/ABC)

56 km des bruits d’Abidjan, presque. Des milliers d’hectares de cocoteraies. L’odeur des algues, le bruit de la fureur des houles de l’océan. La fumée du coprah. Les villas qui se dissimulent à peine entre les branches d’une verdure luxuriante. Pirogues aux couleurs chatoyantes. Les magnifiques couchés de soleil. Cette air douce et paisible qui traverse ce littoral sans distraire la multitude des nationalités qui peuplent les en-dessous des cocotiers. L’odeur du poisson fumé. Jacqueville est un paradis. Et au centre, la petite maison des scouts…

Il y a peu d’années, la ville de Yacé Philippe, Premier président de l’Assemblée nationale, était une ville tranquille. Ennuyeuse diront les habitués, à mourir. Ses plages enviaient peu de nageurs.

Puis vint le  »Pont. » attendu depuis plus de quatre décennies. Le pont a ouvert la route au promoteurs immobiliers, aiguisé l’appétit des vendeurs de terre.

Le pont attira les nageurs et toutes mes opportunités d’affaires liées à ses vastes et propres plages. La violence, le crime, la drogue, les femmes…

Mais rien ne ternis la beauté du lieu…

#Civ225 #MonBeauPays #ABC


Journée mondiale de lutte contre la désertification, le Nord ivoirien se fabrique son propre désert.

Nouvelle plantation, à Diawala

Beaucoup de bruits, peu d’action. Chaque 17 juin, est consacrée à la lutte mondiale contre la désertification. Une journée qui invite chaque homme à soigner sa relation avec la nature pour un meilleur avenir. Le thème de l’année : La terre a de la valeur, investissez-y! Une phrase programmatique qui s’inscrit dans la démarche des ODD, les objectifs de développement durable de l’ONU.

La Côte d’Ivoire a célébré cette journée dans la ville de Dimbokro, capitale de la région du N’zi située à environ 200Km d’Abidjan. Selon le reportage du 20h de la RTI1, la journée s’est résumée en deux actions : des communications et la plantation d’arbres. Classique et en grande pompe. Tous les agents de la protection de l’environnement ont été envoyés en mission à Dimbokro pour sucer l’argent du contribuable comme des vampires. Et pour quel résultat ?

Au même moment, dans le Nord ivoirien, les populations s’adonnent à des pratiques de découpes massives des quelques arbustes qui existentdans les savanes. Les besoins d’argent ont augmenté le rythme de l’abattage, soit pour construire, soit pour vendre. Soit pour cultiver soit pour transformer en charbon ou bois de chauffe pour des ménages.

De la ville de Tafiré à celle de Pogo à la frontière ivoiro-malienne, de Kanahoro à Korhogo, le voyageur rencontre le long de la voie des files de sacs de charbons et de gros tas de bois entassés. Ils sont destinés au commerce, ils attendent les acheteurs. En sillonnant le Nord de la Côte d’Ivoire ces derniers mois, j’ai fait l’amer constat de ces destructions sauvages du couvert végétal et terrestre. Cela au nom d’un commerce désastreux

Dans certaines zones, les arbres de karité ou de Néré sont épargnés, par respect pour leurs fruits. Tout le reste subit la furie des machettes, des hachettes, pour le plaisir des poches de quelques citoyens. Ont-ils le choix d’ailleurs, ont-ils conscience des conséquences de leurs actions ?

Partout, la forêt recule au profit de gigantesques vergers de manguiers, des plantations d’anacarde, de coton, de mais, d’ananas, d’hévéa…Chacun se bat, selon ses forces et relation pour s’arracher un morceau de terre et l’exploiter. C’est présenté comme de l’investissement. Qui passe nécessairement par la destruction de la faune et de la flore.

Pourtant, cette partie que demeure l’ultime zone tampon contre le sahel, (en dessous du 8e parallèle). Et dans chacune de ces localités du Nord ivoirien, les agents et bases des Eaux et Foret, de l’Office ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) et de la SODEFOR existent. La question est de savoir : Que font-ils au juste ?

Dans l’attente d’une réponse, les populations du Nord, appellent le désert, qui, à grand pas, arrive.

En images, la triste réalité :

Tas de Bois entre Ouagolo et Diawala

Photos: Aly Badra L.COULIBALY


Sohouo, un village moderne dans le Poro

Plaque indicative du village (Ph.ABC)

Ce titre est un abus de langage. Sohouo, est en effet un village qui présente toutes les commodités requises pour rendre heureux le fonctionnaire. Le bâtisseur a donné à son village l’allure de sa vision.

Sohouo est un point sur une droite rouge, faite des routes droites comme l’autoroute. A 18 km de Korhogo, capitale du Poro, on s’y rend principalement en moto.

La seule route qui mène aussi à la sous-préfecture de M’bengué et à la mine d’or de Tongon compte deux barrages de gendarmes et policiers. Ces derniers créent des misères aux paysans à moto. Un racket sans scrupule camouflé par de gauches contrôles de pièces  »afférentes aux véhicules. » Honte à ces corps-habillés qui ne font que remplir leurs poches sur la souffrance de labeurs paysannes. Maudits soient ceux ou celles qui  »bouffent » cet argent: maîtresses, femmes, enfants, amis…

Mais la longue route rouge qui conduit à Sohouo connaît le plaisir de roues de BADJANS et de véhicules de mines portés par des portes-chars.

A l’entrée du village, un lycée, entre anarcadiers et arbres de Karité. Il est suivi par une cité d’enseignants, une mosquée, une église, un centre de santé, un camp des Eaux et Forêts, une vaste école primaire, la maison du commandant, une cité pour l’administration du lycée et une forêt d’eucalyptus.

Tout est bien pensé. La ligne rouge qui sert de boulevard à travers le village est jalonnée de pieds de lampadaires, comme à Yamoussoukro, la capitale politique… Elle est savamment tracée. Elle donne une fière allure à cette sous-préfecture.

Je suis émerveillé par l’ambiance à la cité des profs et la beauté des villas mise à disposition pour que chaque fonctionnaire soit heureux de faire son travail.

Comparé au village moderne de Kong, je dirais : « YA PAS MATCH ». C’est comme le jour et la nuit.  La cité des enseignants est composées de balles villas de 5 pièces avec une double cours, un garage, un terrasse, une clôture… Le bâtisseur ne demande à chaque occupant que la modique et symbolique sonne de 20.000 FCFA comme loyer. Onze jeunes vacataires ont été recrutés par le COGES et logés dans une villa pour palier le manque d’enseignants. Voilà que nous dirions  »l’argent est bon, mais l’homme, d’abord est mieux. » Combien de cadres de ce pays songent à investir dans son village comme le fait le député de cette circonscription? Combien d’hommes dans le gouvernement songent au confort des fonctionnaires qui sont affectés dans leurs régions?

A une époque, tous les ivoiriens parlais des efforts du Maire de Djékanou, M.Aboulaye Diallo, de l’exemple de Soubré avec la famille Zadi Kessi, des exploits du père fondateur, Felix Houphouet Boigny à Yamoussoukro… Mais à Kong? Qui se préoccupe de la vie des fonctionnaires? S’y rendre est une épreuve déjà. La route est très mauvaise. Les véhicules de transport, éprouvés par les routes mal reprofilées, sont poussifs. Le logement, déjà rare, est construit sans styles, sans plans ni vision… Vivre à Kong est une épreuve qui ne dit son nom.

A Sohouo, en revanche, j’ai vu de jeunes filles parlant sénoufo en chœur se rendre à l’école sur des bicyclettes, à coups de pédales synchronisés. Les élèves dans leurs kakis sont polis et moins arrogants que ceux d’où je viens.

Et on dit que le boss, un menuisier à la base, député à l’Assemblée, fait de son mieux pour permettre à chaque visiteur de repartir avec une bonne impression.

Tout le monde parle de Sohouo en bien. Il n’y a certes pas de marché, seul couac, mais y vivre est paisible.

A Sohouo, des plantes du Sud poussent et s’épanouissent : bananier, manioc, papayer…

En images

Sohouo, sous l’angle d’une moto…

Depuis Napié, je continue ma descente…


Côte d’Ivoire : les murailles oubliées de Sordy

Restes des murailles de Sordy  (crédit : Badra Aly COULIBALY)

Comme la Chine, le grand nord ivoirien a aussi sa muraille.
Le petit village de SORDY, qui se trouve à 4 Km de Diawala, sur l’axe Ouangolo-Pogo, est un site touristique caché.
Les sénoufo de SORDY avaient érigé trois murs d’une hauteur de 3 mètres autour de leur village pour pouvoir observer les ennemis et pour empêcher les invasions des soldats de Samory Touré.

Ces murs ont été joints avec du sang humain, du beurre de Karité, du lait… les restes de ces murailles historiques dévoilent la maturité du génie militaire et architectural du peuple Gour.

Le chef du village de Sordy affirme que de nombreux visiteurs viennent voir ces murs. Certains sont même des visiteurs prestigieux, par exemple Maurice Bandaman, le Ministre de la Culture et de la Francophonie. J’ai moi-même visité SORDY, j’ai appris que le village a été fondé au cours de la fuite des habitants de Kong, qui est vraissemblabement la terre des Sénoufos.

Malheureusement, les écoliers ivoiriens ignorent l’existence de ce village unique qui répond pourtant à tous les critères pour figurer dans nos livres d’Histoire.
Il semble qu’aucun livre ne parle du village et de ses murailles. Le fils du chef dit qu’il aurait aperçu une photo des murailles dans un livre, mais lequel ? Impossible de s’en souvenir.

En attendant, nos livres scolaires et nos programmes scolaires sont bourrés d’Histoire des autres continents…
Il faudrait se pencher à nouveau sur l’histoire du village et de ses habitants. On parle de résistance… Mais, mis à part les Abey dont l’exploit n’a consisté qu’a manger le fameux Rubino, pour ensuite se faire mater et laisser les têtes de leurs chefs sur des pieux de colons heureux, quels autres modèles figurent dans ces livres d’Histoire ?

Soit on lit, soit on voyage. Lire c’est voyager sans se déplacer…comme dans Matrix quoi !

Il est important que l’Etat ivoirien s’organise pour faire connaître ce beau  village et lui donner ses lettres stratégiques militaires. Peut-être faudrait-il aussi que les villageois de Sordy construisent un pan de mur chaque année, pour redonner à leur village l’originalité souhaitée par ses fondateurs.

Bonne visite à travers mes images…
(Photos : Badra Aly COULIBALY)


Photos: Badra Aly COULIBALY

La suite sur les Blogs: www.iciela.mondoblog.org et www.alyx.sympho.frMon Koyaga préféré…


Standing ovation pour la plus grande école du blog : L’ #ANSUTBlogcamp

Cérémonie de lancement de la Caravane à Yopougon (Ph.ABC)

Comme le célèbre Cirque du Soleil, l’Union Nationale des Blogueurs de Côte d’Ivoire a organisé du 4 au 22 janvier 2018, sous l’égide du Ministère de la communication et de l’économie numérique et de l’ANSUT, une caravane de formation au numérique, dénommée ANSUT Blog Camp. Elle a sillonné le pays en ouvrant de géantes classes ouvertes dans cinq (5) villes. Sa mission : rendre plus de 1500 membres des communautés vivantes à l’intérieur du pays, autonomes, par l’intégration du numérique dans leurs activités.

Ferkessedougou, Béoumi, Daoukro, Daloa, San Pedro. Des villes ivoiriennes culturellement et géographiquement dispersées et aux particularités remarquables. En points sur la carte du pays, les relier est facile. Mais en vrai, la qualité des routes et les longs détours quelle impose, donnent à ses tracées, l’allure d’un parcours du combattant. Ces réalités n’ont point démotivés les formateurs qui durant 18 jours, de nuit, comme de jour, ont fait d’un Bus de 40 places leur habitat et d’une centaine d’ordinateurs des compagnons de voyages.

Jamais en Côte d’Ivoire une telle opération de formation de masse, reposant sur des méthodes didactiques alliant pratiques et retour d’expériences n’a été réalisés. Et les parties prenantes, au regard du succès de cette première édition, ne compte pas s’arrêter si tôt.

Etape de Ferkessedougou, capitale du Tchôlôgô, à environ 700 Km d’Abidjan, ville du PAN Soro Guillaume. Malgré l’harmatan et les routes impraticables, éprouvantes pour tous amortisseurs et calvaires pour les fesses de voyageurs, les salles ont refusé le monde.

Ferkéssedougou, Sallle comble de l’Hotel le Chateau (Ph.Caravanes)

A Beoumi, dans le Gbeké, fief du Ministre de la promotion de la jeunesse, de l’emploi jeune et de l’instruction civique – SIDI TOURE – les caravaniers, ont fait des émules au point de se faire dire : «  on n’a jamais vu ça ici. » Une phrase jetée au hasard qui devrait interpeller notre Ministre-Député très 2.0. Beoumi est une ville où beaucoup reste à faire.

Béoumi, une vue de la salle et des auditeurs (Ph.Caravanes)

Daoukro, capitale du Iffou, ville du Président Henri Konan Bédié, les fonctionnaires dirigés par les autorités préfectorales, n’ont point voulu manquer cette messe itinérante du numérique dont les nouvelles colportées par les ondes des médias, invitaient à vivre l’expérience.

Daoukro, le corps préfectoral n’a pas voulu manquer l’occasion (Ph.Caravanes)

Daloa, « Cité des antilopes » et des « Zolis garçons », la messe a été si bien dite, qu’une section de l’UNBCI est née. Signe de la croissance des effectifs de l’organisation, l’installation d’une telle structure décentralisée, marque la volonté de l’UNBCI d’être proche de chacun de ses membres quel que soit sa position géographique.

Daloa, cité des antilopes, les particpants saluent les formateurs (Ph.Caravanes)

Enfin l’étape de San Pedro a marqué le clou de la caravane. Ville portuaire, qui se fait aussi remarquée par son grand nombre de prostituées est déjà habituée aux visages de caravaniers, qui y avaient déjà fait escale, dans le cadre d’une autre activité de formation. Nombreux étant encore les auditeurs de « l’école du blog, pour l’autonomisation des communautés. »

San Pedro, tous mobilisés, tous présents pour la messe finale. (Ph.Caravanes)

Démarrée à Yopougon, à Abidjan le 4 janvier dernier, la caravane ANSUT Blog camp a pris fin le 22 janvier, à San Pédro. L’histoire retiendra, que l’UNBCI, a fait des enthousiastes et investi en toutes terres et en toutes saisons. En bravant les difficultés des mauvaises routes de ce pays ; en roulant dans l’insouciance qu’ils pourraient tomber sur des coupeurs de routes, les jeunes formateurs ont donné le meilleur d’eux même. C’est la Côte d’Ivoire qui gagne. Bravo les artistes, merci aux écoliers et à bientôt, pour le niveau suivant.


Ivoire Académie Marionnette confirme sa médaille d’or de Nice à Abidjan

Abidjan, Canal Aux Bois, place des arts de la scène. Le « Après la Pluie, l’embellie » pour la Côte d’Ivoire qui vient d’ajouter au médailles d’Or déjà glanées, une autre, grâce à son équipe de marionnette géante. Le temps pluvieux de ce mercredi 27 juillet 2017 a laissé perplexe. On aurait parié que les dieux sanctionnaient le Comité des 8e jeux de la francophonie pour n’avoir pas encore tenue de discours francs aux bénévoles qui s’échinent depuis 8 jours à la tâche. Mais les prières des géants, plus proches du ciel, ont été entendues. Le soleil à vite fait de reprendre sa place pour laisser les humains voir le spectacle des géants.

Les Géants en compétition

Huit (8) troupes de huit pays francophones étaient sur scène pour l’une des trois places en jeu. Parmi elle le Mali, le Burkina-Faso, La Côte d’Ivoire, Le Canada, Le Cameroun, Madagascar…

Huit géants dont la grandeur n’handicape en rien l’agilité. Ils dansent au rythme de toutes musiques. Ils sautent. Ils coupent. Ils décalent. Ils libèrent aussi bien en Zouglou, Soukouss, Makossa, qu’en Hip-Hop et R&B… avec aisance. Mais qui et comment ?

Dans les entrailles des ces géants, la force motrice qui les fait mouvoir est humaine. Des hommes, des nains dont l’art des doigts, la force des biceps et triceps,  l’agilité des gestes donnent de l’allure aux grands faits de fer, d’étoffes, de bois, de fils, de cordes…Dans leurs monde inconnu, ils offrent le spectacle, ils égaient le spectateur, l’ébouillit…

[alert type= »info » dismiss= »no »]Voir aussi: Ma première fois avec les Marionnettes de Yao Raissa[/alert]

Ivoire Marionnette Académie : Les bleues remportent l’or

Une histoire de transmission du savoir. Après les 7e Jeux tenus à Nice en 2013 l’équipe ivoirienne lauréate de la médaille d’or a mis en place un mécanisme de transmission de son savoir-faire aux jeunes. 4 ans plus tard, à l’occasion des VIIIe Jeux d’Abidjan, l’occasion de tester le fruit des temps d’école, de formation, se présente… Les nains entrent dans le géant à l’allure de tente La Bulle Bleue. On pense tout de suite à voyant la mascotte à l’oiseau bleu de twitter dont Stromae dépeint les effets cannibalistiques dans Carmen. La Marionnette est bleue, conique, elle bouge et présente une pièce dite « Excellence » qui invite les hommes à « vivre ensemble », comme la bouche, les oreilles, le nez, les yeux, les cheveux cohabitent. La bouche parle, en elle la dent et la langue qui se chamaillent sempiternellement…mais cohabitent pour l’équilibre de l’homme. Les hommes selon leur diversités devraient apprendre à rompre avec la méfiance, faire la paix pour l’équilibre du monde. La puissance de ce message a séduit le Jury. La Côte d’Ivoire à l’OR.

Dans l’arrière cours: Une séance d’entrainement…

 

 


Lost in #Abidjan2017 : les bénévoles face à la désorganisation

«La plus belle femme cache toujours un petit défaut ». La qualité de la cérémonie d’ouverture n’a pas effacé tous les impairs de l’organisation des VIIIe jeux de la francophonie qui se tiennent à Abidjan depuis le 21 juillet 2017.

Pour la réussite de cet événement cher à la Côte d’Ivoire, les organisateurs, notamment le Ministre en charge de la jeunesse SIDI TOURE et le Gouverneur-Ministre en charge des 8e jeux BEUGRE Mambé ont sollicité le soutien et l’implication de la jeunesse locale. 3000 bénévoles ont été recrutés pour l’occasion.

Repartis en plusieurs commissions sur les 11 sites des jeux, les jeunes ivoiriens impliqués dans l’organisation se plaignent. Après quatre (4) jours de Jeux, la direction peine à leur rendre la vie facile.

Ils rencontrent de nombreuses difficultés. Ce qui donne à certains le sentiment d’être utilisés comment des instruments.

  • Une communication floue sur leurs émoluments

« C’est avec du cœur, que nous nous sommes engagés. Nous prenons sur nous d’effectuer chaque matin le déplacement vers les sites d’affectation, mais à la fin, en dehors des attestations promises recevrons-nous une indemnité ? » S’interroge M.Z.Laurent, un jeune homme venu Kouibly. L’interrogation de ce bénévole met en lumière le déficit d’information sur leur statut. Une fiche d’engagement a été proposée à la signature de quelques volontaires. Elle stipule que l’action du bénévole est gratuite et qu’il ne devrait en aucun cas s’attendre à une quelconque rémunération. Certes, mais une rumeur circulait disant qu’ils recevraient à la fin la somme de 10.000 FCFA multipliée par le nombre de jours des Jeux. Puis, à la dernière réunion des bénévoles, les organisateurs ont laissé entendre que l’indemnité des bénévoles serait calculée sur la base de 7500FCFA et en fonction du nombre de jour de services.

  • Un accès pénible aux sites par manque d’accréditations

Selon M. Konan, responsable de la commission danse, au Palais de la culture, « Les bénévoles n’ont pas reçu de badge ou d’accréditations, parce que certaines personnes n’ont pas fait leur travail. Pourtant les fond ont été mis à disposition. Il en est de même pour les T-shirt ». Cette situation est préjudiciable aux braves jeunes à qui on ne cesse de scander que « c’est le pays qui vous appelle au devoir ». Sur certains sites, les trois premiers jours des Jeux, les bénévoles ont été refoulés par les forces de l’ordre ne disposant d’aucun moyens pour les identifier. La veille du vendredi 21, Jour de vernissage, l’un des responsables des commissions en présence sur le site demandait à ses bénévoles d’arriver avant l’arrivée de la Première Dame Mme Dominique OUATTARA, sinon ils ne pourraient en aucun cas avoir accès à l’espace. Le samedi de l’ouverture, les organisateurs ont préféré habiller tous ceux qu’ils avaient déplacés pour remplir le stade, que d’accorder une attention aux bénévoles qui attendaient déboussolés sur les différents sites. Ce 24 juillet, nous avons constaté la distribution de quelques badges à Treichville. Mais sur les deux sites du Plateau, tout comme au Canal du Bois, et à l’Hôtel Ivoire, il n’en était rien.

Des Bénévoles en bigarré sur le site de l’IFCI (Ph.ABC)
  • Transports, nourritures, des services qui laissent à désirer

Les responsables de la commission en charge du transport ont bien fait leur travail. Malheureusement, ils n’ont pas tenu compte des réalités d’Abidjan ainsi que de la disparité des sites des jeux. Les bénévoles doivent être aux points de départ d’Abobo et de Yopougon avant 6h du matin. Abobo reste Abobo. Yopougon aussi. Les questions de sécurité de ces jeunes aux statuts précaires semblent avoir été oubliées. Un autre aspect que nous soulèvent des volontaires du site de la Bibliothèque Nationale et quelques uns du Palais de la Culture interpelle : «il nous faut aller aux villages des Jeux à Marcory pour emprunter les Bus qui doivent nous ramener dans nos communes de résidence.» «Ici au palais, les Bus arrêtent de circuler à 22h pourtant nous avons des compétitions qui finissent à 23h00, comment les jeunes peuvent-ils retourner chez eux ?» questionne un autre responsable de commission au village des partenaires à Treichville.

Quantité d’un repas servit à 16h à des Bnévoles (Ph.ABC)

Pour la nourriture, nous avons assisté à des spectacles choquants sur le site de l’Institut Français. « La nourriture arrive toujours en retard. Entre 14h et 17h. Le samedi 22, nous avons partagé 2 repas pour 5 personnes, le dimanche on nous a remis 1 repas pour deux, ce lundi, chacun à reçu un repas, mais pour quelle quantité ? » Nous confie Mlle DIE, une bénévole présente sur au Palais. Sur le site du Canal au Bois, à coté du carrefour Solibra, personne ne reçoit de nourriture. « C’est magie-magie » selon les mots de M.Ouattara, un enseignant venu d’Assuéfry, travailler bénévolement au succès des jeux. Un autre volontaire nous confie « qu’un seul repas est servi au lieu de trois comme promis. »

  • L’appel aux organisateurs

Trop de sous ont été investis dans la publicité au détriment du confort de ceux qui, au quotidien, répondent à l’appel du Président de la République et contribuent aux succès de l’évènement. M. N’DA Simon, un professeur qui a effectué le déplacement depuis Bouaké et qui s’est démobilisé face au manque d’information de la part des responsable des commissions au début des jeux nous confie : « Je voulais participer à ces jeux. J’étais enthousiaste en venant à Abidjan. Mais je laisse ma place aux jeunes. La jeunesse ne doit pas être un simple outil. Nous avons répondu à leur appel. Pour le pays. Mais si nous ne mangeons pas, si nous n’avons pas le minimum de commodité, il n’est pas évident que nous gardions de bons souvenirs de notre engagement pour la réussite de ces jeux


Du coté de la Bibliothèque nationale, l’art en mouvement

Artistes, sculpteurs, photographes, nouvellistes. Ils exposent leurs créations dans les salles du Site de la Bibliothèque nationale. Dans ces grandes salles silencieuses, les photos, sculptures, gravures, peintures s’expriment, expliquent, dénoncent, suggèrent. Nous y a avons rencontré Hamidou Tchiombiano Adamou du Niger. Sa toile l’ « IMMIGRATION» sensibilise. Selon l’artiste, son « pays est malheureusement une porte de sortie, pour ses jeunes qui espèrent trouver l’El dorado outre mer. » Fuite de mains habiles, fuite clandestine qui exigent d’affronter les diables du désert, de la mer et de l’enfer, pour souvent échouer soit dans les fonds marins, soit dans des camps d’immigrés. Son message est le suivant: « les jeunes doivent savoirs que le paradis est partout.» Trêves de mots, place à l’oeuvre et au message de son auteur.

Toile IMIGRATION de H.A.Tchiombiano, Niger, Taille 143 cm/103 cm (Ph.ABC)

A coté, de l’oeuvre du peintre ouest Africain, se dresse celles du Centraficain, Léonce Slim NZABBA GOY-NA la première est surréaliste. Elle décrit toutes les scènes du DEMENAGEMENT tandis que la deuxième invite à la modération par DÉCOLONISATION DE PASSION. Des toiles faites de Peinture sur Huile. laissons les images parler:

Tableau 1: DEMENAGEMENT. Le bric et le broc sortent d’une porte vers une autre. Entre les deux toitures, les roues tournent sous un ciel clément.

Toile DEMENAGEMENT, peinture à huile sur toile, ZNABBA GOY-NA, RCA, 150cm/100cm

Tableau 2: DECOLONISATION DE PASSION. Le ciel peut être un exutoire. L’homme doit se libérer des passions inutiles. Celles qui l’empêchent de voir la verdure du monde.

Toile DECOLONISATION E PASSION, peinture à huile sur toile, ZNABBA GOY-NA, RCA, 120cm/100cm

Les artistes continuent de faire leur show à la Bibliothèque nationale. Atelier dédier de peinture, de sculpture métallique et d’écriture, conférences. Des visiteurs avisés en ont fait leur lieux de loisirs. Au plaisirs des sens, les œuvres vous attendent.


Lost in #Abidjan2017 : les bénévoles face à la désorganisation

 

Visuel des VIIIe Jeux de la @Francophonie (Ph.ABC)

«La plus belle femme cache toujours un petit défaut ». La qualité de la cérémonie d’ouverture n’a pas effacé tous les impairs de l’organisation des VIIIe jeux de la francophonie qui se tiennent à Abidjan depuis le 21 juillet 2017.

Pour la réussite de cet événement cher à la Côte d’Ivoire, les organisateurs, notamment le Ministre en charge de la jeunesse SIDI TOURE et le Gouverneur-Ministre en charge des 8e jeux BEUGRE Mambé ont sollicité le soutien et l’implication de la jeunesse locale. 3000 bénévoles ont été recrutés pour l’occasion.

Repartis en plusieurs commissions sur les 11 sites des jeux, les jeunes ivoiriens impliqués dans l’organisation se plaignent. Après quatre (4) jours de Jeux, la direction peine à leur rendre la vie facile.

Ils rencontrent de nombreuses difficultés. Ce qui donne à certains le sentiment d’être utilisés comment des instruments.

  • Une communication floue sur leurs émoluments

« C’est avec du cœur, que nous nous sommes engagés. Nous prenons sur nous d’effectuer chaque matin le déplacement vers les sites d’affectation, mais à la fin, en dehors des attestations promises recevrons-nous une indemnité ? » S’interroge M.Z.Laurent, un jeune homme venu Kouibly. L’interrogation de ce bénévole met en lumière le déficit d’information sur leur statut. Une fiche d’engagement a été proposée à la signature de quelques volontaires. Elle stipule que l’action du bénévole est gratuite et qu’il ne devrait en aucun cas s’attendre à une quelconque rémunération. Certes, mais une rumeur circulait disant qu’ils recevraient à la fin la somme de 10.000 FCFA multipliée par le nombre de jours des Jeux. Puis, à la dernière réunion des bénévoles, les organisateurs ont laissé entendre que l’indemnité des bénévoles serait calculée sur la base de 7500FCFA et en fonction du nombre de jour de services.

  • Un accès pénible aux sites par manque d’accréditations

Selon M. Konan, responsable de la commission danse, au Palais de la culture, « Les bénévoles n’ont pas reçu de badge ou d’accréditations, parce que certaines personnes n’ont pas fait leur travail. Pourtant les fond ont été mis à disposition. Il en est de même pour les T-shirt ». Cette situation est préjudiciable aux braves jeunes à qui on ne cesse de scander que « c’est le pays qui vous appelle au devoir ». Sur certains sites, les trois premiers jours des Jeux, les bénévoles ont été refoulés par les forces de l’ordre ne disposant d’aucun moyens pour les identifier. La veille du vendredi 21, Jour de vernissage, l’un des responsables des commissions en présence sur le site demandait à ses bénévoles d’arriver avant l’arrivée de la Première Dame Mme Dominique OUATTARA, sinon ils ne pourraient en aucun cas avoir accès à l’espace. Le samedi de l’ouverture, les organisateurs ont préféré habiller tous ceux qu’ils avaient déplacés pour remplir le stade, que d’accorder une attention aux bénévoles qui attendaient déboussolés sur les différents sites. Ce 24 juillet, nous avons constaté la distribution de quelques badges à Treichville. Mais sur les deux sites du Plateau, tout comme au Canal du Bois, et à l’Hôtel Ivoire, il n’en était rien.

Des Bénévoles en bigarré sur le site de l’IFCI (Ph.ABC)
  • Transports, nourritures, des services qui laissent à désirer

Les responsables de la commission en charge du transport ont bien fait leur travail. Malheureusement, ils n’ont pas tenu compte des réalités d’Abidjan ainsi que de la disparité des sites des jeux. Les bénévoles doivent être aux points de départ d’Abobo et de Yopougon avant 6h du matin. Abobo reste Abobo. Yopougon aussi. Les questions de sécurité de ces jeunes aux statuts précaires semblent avoir été oubliées. Un autre aspect que nous soulèvent des volontaires du site de la Bibliothèque Nationale et quelques uns du Palais de la Culture interpelle : «il nous faut aller aux villages des Jeux à Marcory pour emprunter les Bus qui doivent nous ramener dans nos communes de résidence.» «Ici au palais, les Bus arrêtent de circuler à 22h pourtant nous avons des compétitions qui finissent à 23h00, comment les jeunes peuvent-ils retourner chez eux ?» questionne un autre responsable de commission au village des partenaires à Treichville.

Quantité d’un repas servit à 16h à des Bnévoles (Ph.ABC)

Pour la nourriture, nous avons assisté à des spectacles choquants sur le site de l’Institut Français. « La nourriture arrive toujours en retard. Entre 14h et 17h.  Le samedi 22, nous avons partagé 2 repas pour 5 personnes, le dimanche on nous a remis 1 repas pour deux, ce lundi, chacun à reçu un repas, mais pour quelle quantité ? » Nous confie Mlle DIE, une bénévole présente sur au Palais. Sur le site du Canal au Bois, à coté du carrefour Solibra, personne ne reçoit de nourriture. « C’est magie-magie » selon les mots de M.Ouattara, un enseignant venu d’Assuéfry, travailler bénévolement au succès des jeux. Un autre volontaire nous confie « qu’un seul repas est servi au lieu de trois comme promis. »

  • L’appel aux organisateurs

Trop de sous ont été investis dans la publicité au détriment du confort de ceux qui, au quotidien, répondent à l’appel du Président de la République et contribuent aux succès de l’évènement. M. N’DA Simon, un professeur qui a effectué le déplacement depuis Bouaké et qui s’est démobilisé face au manque d’information de la part des responsable des commissions au début des jeux nous confie : «  Je voulais participer à ces jeux. J’étais enthousiaste en venant à Abidjan. Mais je laisse ma place aux jeunes. La jeunesse ne doit pas être un simple outil. Nous avons répondu à leur appel. Pour le pays. Mais si nous ne mangeons pas, si nous n’avons pas le minimum de commodité, il n’est pas évident que nous gardions de bons souvenirs de notre engagement pour la réussite de ces jeux


Faiseurs de sourire : A Théo, portraitiste aux #VIIIesJeux

Entre un trait, une réponse et un regard rapide sur la personne en face, A. Théo, comme il signe, sculpte sur des feuilles rame, format A4, des portraits.

Portraitiste, caricaturiste, installé dans le pavillon des partenaires à Treichville, ce monsieur assis sur un tabouret d’animateur télé, donne l’impression d’être dans une zone industrielle d’Abidjan au moment de la paye. Devant lui une file d’hommes, de femmes, de jeunes, de visiteurs… Chacun d’eux garder un souvenir de son savoir-faire. Il dessine, trace, hachure, noircit, assombrit.

Son stylo ne part jamais dans un sens quelconque. Tout semble naturellement programmé. A la fin, des visages naissent. Comme une photo. Apprécions l »artiste et ses œuvres…

Une bénévole face à l’artiste, (Ph.ABC)
Des visiteurs présentant leur portrait et posant avec l’artiste (Ph.ABC)

Durant la période des eux, l’artiste promet de faire de son mieux pour satisfaire tous ceux qui le solliciterait.

Pour le joindre: A.THEO : arthe2017@gmail.com / 87501978 – 03331816