A.B. Ladji Coulibaly

Elles portent le monde, ces femmes

Elles portent le monde, ces femmes d’ici

Femme au marché de légume à Adjamé (Ph.Badra)
Femme au marché de légume à Adjamé (Ph.Badra)

Il est presque 4h du matin. Le muézin encore balbutie entre son réveil et son ablution, pour briser le calme de la nuit, par son strident et bruyant Allah Ô Akbar, que laisse souvent partir un microphone mal réglé…Dehors dans la brume urbaine qui se dilate progressivement sous des lampadaires aux lumières ternes par le manque d’entretien, des vrombissements font entendre le mouvement des premiers véhicules. Ce sont soit les camions de ramassage d’ouvriers des zones industrielles ou des fêtards que la nuit et l’ambiance ont empêché d’échapper à la partie…

En ce moment d’incertitude et d’insécurité, nos femmes ont déjà lavé le visage, pris un semblant de petit déjeuner, fait le feu, pilé le maïs de la bouilli collective, rempli les bouilloires et seaux d’eau chaude pour le bain purificateur des vieux devant aller à la mosquée ou à l’église, apprêté le sac de l’enfant qui doit se rendre à l’école, la valise de l’homme devant se rendre en mission, disséqué et cuit le gibier que le père a ramené de sa chasse nocturne…Elles se réveillent avant le jour, précédent le jour, pour l’organiser…

Au village, dans les campagnes, zones rurales, hameaux, campements…dans le fouillis, le bruit des premières hirondelles, sous le battement des ailes des oiseaux vampires rentrant de leur sordide et nocturne aventure…les bruits des premiers coups de balaies, de pilons, bruits d’écrasement de médicament se font entendre…Dans ce crépuscule matinal, se dessine sur les pistes des champs, sur les routes des marchés, sur les sentiers des marigots des ribambelles de jeunes filles, de jeunes femmes, de vielles femmes, de femmes aux chevilles craquelées par le labeur quotidien, de femmes aux paumes sèches mais doucereuses, femmes chiquant son tabac bâton à la main, le dos courbé et recourbé sous le poids progressif des charges, des coups et des acceptations des pires exigences de ces coutumes souventes-fois iniques, souventes-fois dévalorisantes …

Cuvettes, bassines, calebasses…sur la tête souvent pleines d’eau éclaboussante, souvent vides ou remplis d’outils de nourritures…impressionnant baluchons sur la tête, baluchons de feuilles médicinales, de feuilles comestibles destinés à la vente ou à la cuisine du soir ; fagot, canaris… la charge varie, les distances de même, mais le poids et ses conséquences sur leurs santés, leurs beautés, corps non. Malgré cela leur humeur reste stable. Dans les sillons de leurs mouvements, chants et mélopées accompagnent ces dames aux foulards traînant, aux pagnes multicolores souvent attachés à la hâte…

Dans les villes, les bureaux, les administrations, les marchés, les transports publiques…elles clignotent, klaxonnent, tournent avec frénésie au volant de leurs bolides biens maîtrisés, accélèrent, sur ces motos KTM, Jakarta la croupe seximent mise en évidence, dans ces pagnes, ces basins sublimement taillés par ces tailleurs, jamais au rendez-vous…elles appuient sur l’accélérateurs, ronflent, pédales, se précipitent…Les femmes en ville crient, sourient, discutent, négocient, injurient, chantent, parlent, dealent, lancent des tchrous, écrivent, défilent…mais, toujours pardonnent, acceptent, déclinent poliment ou insolemment, charment, encaissent, construisent, partagent, radotent, rapportent, s’affairent, fument le poison, la viande suspecte, attachent ses jus, ses poudres, se pommadent, se décapent … parce qu’elles veulent toujours plaire, et elles savent se faire plaire, se faire aimer, se faire chouchouter…

Dès 4h du matin, elles sont sur pieds. Sur le chemin de l’école, accompagnant ces bambins réticent au réveil et fuyant le futur bâton de l’instit. Dès cette aube, elles ouvrent les marchés, l’étable déjà dressée, palabrant avec les premiers clients, les premières clientes. Dès l’ouverture du matin et la tombée progressive de la nuit, son sommeil fuit très vite. Elles courent, circulent, se précipitent, apprêtent, arrangent, dressent, redressent…peu importe la rudesse de la nuit et le bilan des ébats du lit conjugal ou non conjugal. Dès le début du jour, la femme devance ou attend son patron, ou à l’inverse, se fait attendre…

Femmes servantes, femmes des cuisines, femmes des bureaux, femmes patronnes, femmes mères, femmes indigentes, femmes mal traitées, femmes seules, femmes ministres, maires, députés, artistes, stars, créatrices, femmes manœuvres, femmes évangélistes,  femmes leaders, femmes…

 Ahoulaba, Talouaklaman, djarabi, Finiti, Bobaraba, Bobaradéni, Wolosso, Wohouwa, Miss lolo, Femmes forme coca cola, guitare…femmes de nuit, femmes de jour, sveltes, tailles fines, gros ventres, teint clair, teint cacao, longues bouches, lèvres roses…il y en a de toutes sortes, de toutes humeurs, de toutes professions, de tout les gabaris…le Bon Dieu en a dessiné de tout modèle…Mais…

Chaque femme des villes, des campagnes imprime sa marque sur le monde ; chaque africaine construit et enchante sa terre ; chaque ivoirienne sert gracieusement la vie…

 Elles portent, elles transportent, elles ont le sourire…

Elles poussent, elles emportent toujours avec sourire…

Elles subissent, elles supportent, elles acceptent avec bon cœur…

Elles courent, elles accourent, elles se précipitent, avec inquiétude et espoir…

Elles marchent, chargent, vendent, cuisinent, allaitent, rassurent, font espérer, comptent, se font complices, rapportent, trahissent, injurient, mais toujours avec amour…

A ces femmes aux sourires envoûtant ; aux brèches démesurées ; aux lèvres tendres, drues, dures ; aux formes débordantes, conciliantes,…

A ces femmes aux paumes craquelées par le labeur des champs et du feu de cuisine aux bois fumant,…

A ces femmes de bureaux, femmes instruites conscientes de leur pouvoir et aux humeurs imprévisibles, aux sourires rares entre midi et deux,…

A ces femmes aux pagnes multicolores, les vendredis, dimanches, jour de marché, de fêtes, de baptêmes, de mariages, de deuils…

A ces femmes komian, féticheuses, gardiennes des secrets des jours et des nuits, aux paroles sacrées, aux salives vénéneuses, rougeâtres, soignantes, …

Femmes qui portent notre monde, notre Afrique, notre terre d’Eburnie…noire, chaude, bouillante, grouillante.

Vous êtes à l’honneur, et en cœur, nous disons, crions, chantons : bonne fête, belle célébration.

Toi, homme

Crains sa malédiction, recherche et blotti-toi dans son affection…

Fuis son odeur, suis son parfum…

Méfies toi de sa colère, poursuit son sourire, sa douceur…

M.TIEMELE-Mlle TAN – Mlle COULIBALY – M COULIBALY Aly

Pour nos mères, nos mamans Femmes, mères, agents de développement.


Au paradis de l’incivisme et de l’indiscipline

Interdiction de jeter les ordures (Ph.ABC)
Pancarte interdisant de jeter les ordures dans un espace public à cocody (Ph.ABC)

« La Côte d’Ivoire s’affiche de plus en plus comme une grande nation, grâce au travail de tous » annonçait le président de la République, Alassane Ouattara, à l’occasion de son message traditionnel de nouvel an à la nation. Malgré le beau bilan qu’il a dressé, la Côte d’Ivoire reste le paradis de l’incivisme et de l’indiscipline.

Le soir du 31 décembre 2015, à 20h, le discours tant attendu du président est prononcé. Le bilan est bon, à en croire l’éloquence avec laquelle il est énoncé et la pertinence des chiffres évoqués, qui viennent confirmer les nombreuses performances atteintes. La Côte d’Ivoire est en marche. Et tous les Ivoiriens contribuent d’une façon ou d’une autre à cette belle marche. On dira : « Bravo Monsieur le président. Tout est beau dans ce paradis PPTE (« pays pauvre très endetté ») émergent, dans lequel toute une partie du peuple doit encore être éduqué.

L’incivisme et l’indiscipline occupent une place d’honneur, dans ce vent de développent. Ceux sont deux attitudes désormais consacrées, encouragées et institutionnalisées, d’une façon ou d’une autre, par un laxisme étatique. Un laxisme dont l’une des qualités est de toujours susurrer, avec enthousiasme sérieux et en fanfare, décrets et mesures. Ces décisions sont toujours prises, mais rarement suivies sur le terrain.

Des décrets ont été signés et annoncés. Ils ont brillé de mille feux, comme ceux qui ont explosé sur Abidjan au soir du réveillon, mais étaient marqués d’un sceaux maudit. Celui qui scelle la durée de tout feu de paille ou d’une éjaculation : l’éphémère. L’Etat scande son souhait de voir naître un « Ivoirien nouveau » et impose avec fermeté l’application de ces mesures. Mais, au même moment, un certain intouchable, Yakou le chinois, organise des orgies dans une des prisons du pays les plus sérieuses, la MACA, et ce, avec la complicité de nombreux agents d’Etat. Et au même moment, des Ivoiriens continuent allègrement de pisser sur les murs, « parce que ça ne va pas quelque part », dira t-on.

A l’évidence, l’hypothèse d’un « Ivoirien nouveau », capable de conduire et de vivre dans une Côte d’Ivoire émergente est une véritable utopie. Au mieux, elle sera une réalité difficile à atteindre si l’Etat ne resserre pas la vis dans sa ville. Dans aucun pays dit « sérieux », l’on ne voit l’intégralité des citoyens – sans exception – faire ce que bon lui semble, comme en Cote d’ivoire. Les mesures sont toujours prises aux bons moments, mais elles sont foulées aux pieds après quelques instants d’euphorie. Les preuves sont nombreuses et jalonnent non seulement la période du premier mandat, mais surtout 2015 qui vient de s’éteindre. Feedback (retour) sur quelques cas :

#Interdiction de pétards et des feux d’artificeLa mesure est des plus récentes. L’interdiction est des moins respectées. L’Etat espérait mieux des Ivoiriens. Cette espérance restera vaine. Ce qui est interdit est vendu publiquement. Pourquoi, alors, se priver du plaisir de l’achat et de l’usage ? Les pétards continuent de rythmer les journées ivoiriennes et les commerçants arguent, de bon droit, que leurs marchandises ne viennent directement du port national. L’Etat veut donc interdire la commercialisation de produits sur lesquels il a déjà prélevé des taxes douanières ? L’inverse aurait probablement sonné mieux mieux dans les oreilles des Ivoiriens. Qui est fou ?

#Interdiction de l’usage du téléphone au volantPatati patata. Policiers, directeurs, hommes d’affaires, citoyens lambdas dotés d’un véhicule, Gbaka, taxis et consort. Véhicules avec plaques bleus, blanches, jaunes, vertes, oranges… Toutes ces catégories ne se privent pas du plaisir d’un échange téléphonique, volant en main. Pourtant, le décret n’est point retiré. Et la surveillance n’existe plus. Au début, la police exerçait, avec un zèle surprenant, un contrôle terrible. Il y avait beaucoup à gagner. Les Ivoiriens, peureux d’être verbalisés, avaient pendant un temps commencé à respecter la décision des autorités. Cela n’a pas duré longtemps. Le zèle de la police dans l’exercice de sa mission a duré moins de deux semaines. Aujourd’hui, c’est un désastre. On pourrait même dire que de nombreux policiers ne veillent plus à l’application de ce décret. Ils n’interpellent les infracteurs qu’aux veilles des fêtes, pour pouvoir se payer le poulet du dîner de fin d’année. Maintenant, même « si chien ne mange pas chien », comme dit un ami qui s’est fait prendre au volant, téléphone en main, « chien mange poulet au moins ». Il a payé 2000 FCFA au lieu de 10000 du franc sexagénaire. Ô corruption ! Qui va dénoncer qui et auprès de qui ?

# Interdiction de fumer en publicVoilà une mesure qui a soulevé de nombreuses polémiques et suscités de nombreuses craintes… de courtes durées. Les boutiquiers avaient retiré leurs briquets, les petits vendeurs ambulants, avaient presque rangé leurs étables. Dans les cafés, les bars, les restaurants, les maquis et dans les terrasses, ont voyait le fameux symbole d’interdiction de fumer. Les fumeurs en avaient gros sur le cœur. Ils estimaient que l’Etat n’avait pas pris la peine de construire des espaces fumeurs avant d’interdire. L’Etat ne savait pas qu’il était interdit d’interdire, là où on pouvait même se toucher devant l’écriteau d’interdiction. L’air commençait à être vivable à certains endroits fréquentés par les chauffeurs de gbaka et woro-woro. Le 6e doigt était rangé. Mais cette ambiance idyllique n’a durée qu’un mois et la brigade en charge de la surveillance s’est lassée de traquer les braves fumeurs. Les vielles habitudes sont revenues de plus belle. Pourtant, le décret est toujours en vigueurs. Et l’Ivoirien s’en fou.

# Interdiction des sachets en plastiques. Les pharmacies et les boulangeries semblent être les plus assidues dans le respect de cette décision. Elles se sont toutes mises au biodégradable. Mais, encore faut-il s’assurer que les emballages utilisés par ces commerces sont véritablement et authentiquement biodégradables. Jamais on n’a vu sous le ciel ivoirien des boulangers servir le pain dans autant de sacs en papier, kaki ou blancs, avec générosité. Jamais. Achetez un petit pain de 50FCFA et vous aurez votre emballage. Ce n’était le but visé. Pourtant, avant, lorsque les boulangers utilisaient des bout de papier pour servir le pain, on entendait fréquemment « y a pas de papier hein, faut prendre ça comme ça. » C’est aussi une mesure pour laquelle l’Etat a fait de nombreux calculs. Aujourd’hui, le prix de l’eau en sachet a augmenté au même rythme que toutes les fabriques illicites d’eau en sachet, dissimulées dans les gares d’Adjamé. On se demande que fait le ministère en charge de ce secteur ? Question à la Jemy Allade…

#Interdiction de construire au delà des poteaux électriques. C’est la mesure bulldozer qui a entraîné de

Façade d'une résidence à Grand Bassam (Ph.ABC)
Façade d’une résidence à Grand Bassam (Ph.ABC)

nombreuses destructions – au nom de l’ordre – d’installations anarchiques. Mamie Buldozer, surnom donné à la ministre des Villes de l’époque, a inquiété de nombreux ménages en faisant son boulot. Mais, aussitôt engagée, elle a du changer de maison. Elle aurait du rester un peu plus longtemps à ce poste, mais ses chefs en avaient décidé autrement. Aussitôt partie, les mêmes constructions ont repoussé de plus belle avec, dans certaines communes, l’accord des agents et des responsables municipaux. Kiosques, restaurants, lavages auto, etc, contribuent à l’ensablement des routes et caniveaux, et offrent à certains quartiers la possibilité d’expérimenter la douleur d’une inondation.

# Interdiction d’afficher en désordreSi

Les dessous de l'échangueur de Marcory (Ph.DR)
Les dessous de l’échangueur de Marcory (Ph.DR)

Abidjan et les villes ivoiriennes sont salles. Ce n’est pas forcement à cause des ordures, qui ces temps-ci reviennent en puissance à tous les coins de rue. Mais aussi, et surtout, à cause des affiches qui naissent de partout comme des champignons sauvages sur les espaces publiques : murs, panneaux de signalisations, en bas de ponts, etc. Les afficheurs, surtout des organisateurs d’événements religieux – ces évangélistes des temps nouveaux – n’épargnent aucun endroit pour se faire voir ou faire connaître leur événements. Lors des campagnes électorales, les partisans du président au pouvoir n’ont pas épargné les dessous très enchanteurs du nouvel échangeur de Marcory. Affiche ADO par-ci, ADO par-là, aujourd’hui les religieux ont pris la place. Il fallait empêcher cet acte de profanation au pied du pont N’zuéba par l’ex-président, ce grand amoureux de vin français et de cigare, que les partisans voudrait rendre éligible au Prix Nobel de la Paix. Pour quelle action ? That is the question.

# Interdiction de se dépigmenterLes sœurs dioulas ont du lancer des tchrouuuus. Certains ont même vu en cela une adresse à quelques membres du gouvernement dont l’éclat du teint devenait extraordinaire. Une bonne mesure pour préserver la santé de ces femmes et ces hommes qui, en quête de beauté, mettent en péril leur avenir. Mais voila qu’entre deux comédies de Bonjour 2016, la RTI1 a bombardé le public de publicités pour produits cosmétiques. Franchement, l’Etat aurait pu demander au sieur Koffi Olomidé de ne point se présenter en Eburnie, avec ses couleurs trop rutilantes, pour donner l’exemple de sa fermeté. Mais hélas, non seulement Mopao est parti sans avoir servi ses mélomanes, pour une trouble histoire de drones, mais paraît-il que l’ « intouchable congolais » serait, dans sa fuite, passé – grâce à une de ses hautes relations  – par le Salon Présidentiel de notre aéroport. Il aurait, juste avant, été avoir été escorté, comme un prince, en visite d’Etat, par les véhicules de l’Etat ivoirien. « Il parait ho, ils on dit ho ». Aucun pays dit « sérieux » ne pourrait admettre cela. Aucune autorité dite « sérieuse » ne pourrait admettre cela.  Mais allons seulement.

Les interdits en Côte d’Ivoire sont nombreux. A défaut de surveillance et d’une culture de la sanction réelle, l’Ivoirien a du mal à se détacher de la corruption – malgré toutes les augmentations de salaires. Si l’Etat manque autant de souffle, à quoi bon signer des décrets ? Si on ne peut plus en assurer un suivi sérieux et réel, au delà des enthousiasmes des premiers jours, fièrement psalmodiés dans les médias nationaux, à quoi bon signer des décrets ?

Le président de la République fait de son mieux. Il est optimiste quant à l’avènement de « l’Ivoirien nouveau ». Il met en place des structures qui sont censées permettre à cet Ivoirien d’être à l’image qu’il souhaite. Sait-il qu’un texte, un discours, ne suffit pas pour faire changer l’Ivoirien? Encore faut-il qu’il ait de vrais comptes rendus concernant la réalité quotidienne de ses concitoyens. 

Au final, le plus important n’est pas tant de construire des ponts et des chaussées, il faut une véritable politique permettant de changer les comportements. Aujourd’hui on assiste à des mascarades comme les pompeux et coûteux panneaux affichés dans les villes, invitant à dénoncer la corruption. Les vrais corrompus et les vrais responsables de l’incivisme sont toutes ces personnalités publiques aux multiples nationalités, dont les enfants fréquentent les écoles les plus cotées du pays. Ces jeunes, au bout de 5 ans, détiennent des patrimoines immobiliers les plus étonnant dans le pays et sont à l’abri de toute sanction. Quand le peuple ne perçoit rien de concret, il se considère comme « cabri mort ». Bonne année 2016


Abidjan entre pétards et psychose

Differents Pétards (PH.Google)
Differents Pétards (PH.Google)

La fin de l’année 2016 est accompagnée de coups de pétards stridents qui rappellent les chauds et tristes moments des crises que le pays à connu depuis le Coup d’ Etat de 1999 et dont la pointe de la terreur fut atteinte aux lendemains des élections présidentielles de 2010.

C’est une situation d’autant plus déplorable car depuis 1999 les putschistes avaient interdit le port des vêtements aux couleurs de l’armée, tout comme celui de la vente et l’usage des pétards ou  » bangers » comme les ivoiriennes l’appelle. Les gouvernements qui ont succédé à ces putschistes ont réitérés ces mesures avec autant plus d’insistances que de vigilances relâchées.

Ces derniers jours, les ivoiriens semblent voir renoués avec les habitudes proscrites dont les raisons étaient de leur éviter de revivre les effets des coups de canons vécus à une certaine époque. Malgré la présence des patrouilles de police, la loi est déjouée. Abidjan ressemble la nuit à une favela que des policiers essaient de pacifier par un assaut mal préparé et d’un champ d’échanges de tirs avec des trafiquants. Les coup des pétards sont terribles et produisent de véritables sons de coup de fusils. Des jeunes, comme quelques adultes s’adonnent à cœur joie, malgré les restrictions et souvent interdictions, à faire éclater ces joujoux, à n’importe quel endroit.

La présence et les coups répétés dans un désordre synchronisé de ces jouets explosifs, depuis un certains temps installe une psychose qui rappelle aux ivoiriens de mauvais souvenirs. Dans les quartiers populaires comme Abobo, Yopougon, Adjame, Attecoubé les pétards résonnent comme de véritables coups de fusil. Un coup sec, deux, trois coups successifs, comme des tirs de revolver, coups saccadés, intonations de canon etc., toutes les formes de pétards éclatent.

La présence des pétards aux mains d’enfants, en ces périodes de fin d’année justifient belles et bien l’existence de marchés officiellement officieux. La police et les autorités jusque l’à n’ont fait aucun communiqué en dehors des appels à la prudence lancés à l’endroit des transporteurs. C’est une situation qui pourrait bien profiter aux voleurs, braqueurs et voyous de toute sortent qui cherchent toujours la meilleurs occasion pour frapper un sale coup. Alors vigilance.


Bouaké, ville neuve aux p’tits défauts

Ville de bouaké. Fresque du peintre. Photo extraite du livre, naissance d'une nation. (Photo.ABC)
Ville de bouaké. Fresque du peintre. Photo extraite du livre, naissance d’une nation. (Photo.ABC)

Pour ceux qui n’en savent rien, Bouaké est la deuxième plus grande ville de la Côte d’Ivoire. Situé au centre du pays, et capitale de la région du Gbêkê (en Baoulé, langue locale, cela signifie poisson fumé/ sec), Bouaké est connu pour ses ignames, sa gare de train, son marché de Gros, ses usines de Gonfreville, ses centres culturelles (Jacques Ackah, St. Viateur…), son festival…mais aussi pour avoir été le bastion sédition militaire ou rébellion ivoirienne qui à durée 10 longues années.

Une rébellion, dont la but était de rendre tous les ivoiriens libres et égaux, de mettre fin aux inégalités sociales et aux injustices dont certains ivoiriens étaient victimes. Selon un propos de M. Soro Guillaume, ancien Secrétaire General du Mouvement pour la paix en Cote d’Ivoire, au cours d’une conference de presse, rapporté par l’artiste Justin Oussou, dans son livre Naissance d’une nation, expression plurielle sur la crise ivoirienne, P.41, édité par l’ANCI, « La cote d’Ivoire connait la guerre, mais cette guerre, nous l’avons entamé parce que nous voulions que nos populations vivent dans la liberté, la sécurité et la paix. Nous ne voulions pas que les ivoiriens soient divisés, qu’il y ait un ivoirien à 100% et un ivoirien à demi pour cent. »

Ainsi le but de la guerre fut la liberté. Raison noble vu qu’elle est une loi fondamentale, qui retirer à un humain, le plonge dans la servitude, dans le désespoir qui conduit à la déchéance, à la mort. Durant les chaudes périodes de crises, Bouaké, tout comme l’ensemble des zones occupées par les Forces nouvelles ou rebelles, a stoïquement porté, comme une mère, la douleur des coups de feu visant l’enfantement de la liberté, qui ne fut sans déplacements des populations fuyant la mort. Les infrastructures ont ployé soit sous le coup des canons, soit après le passage de nombreux pilleurs. Bouaké se résumait, à entendre les radios étrangères, en un lieu de désarroi, de point chaud de combat, d’alerte…

Mais aujourd’hui, la ville semble avoir oublié ces moments de douleurs. Le centre ville est animée et gai. Klaxons des automobilistes et musiques assourdissantes des maquis, bar, café…rivalisent. Des nouvelles compagnies de transport jouxtent de grands magasins. Même si des bâtiments gardent encore des séquelles et cicatrices de la crise, que même des coups de taloche de maître maçons togolais, n’ont réussi à maquer, Bouaké vit, chante, danse, murmure…Les grandes rues sont enjolivées d’énormes panneaux publicitaires, les écoles, les universités, les commerces bourdonnent dans tous les sens. Le vrombissement des motos taxis qui accélèrent, ralentissent au rythmes des feux tricolores ne cessent de captiver et inquiéter les piétons. Ils noient presque le visiteur dans ses recoupements de bout du passés. Les dames sont belles à voir vous dépasser sur leurs motos neuves, poitrines suavement bombées et croupes  bien mises en évidence. Les hommes à motos bi ou tricycles, vont et viennent. S’arrêtent, discutent repartent, planent, esquivent. Les policier surveillent, sifflent, constatent, poursuivent… Les motos ont envahi  cette capitale. Elles portent, transportent dans tous les sens.

La ville à retrouvé son élan vital. Les nouvelles villas sortent des rue, la ville s’agrandi à perte vue. N’dakro, broukro, Tchelekro, dans ces quartiers périphériques parmi tant d’autres, les broussailles ont laissé la place à des villas cossues. Les grandes rues bitumés semblent rappellent les voies des courses automobiles, les habitant ont le choix entre le taxi motos et le taxi réel. L’immense enceinte de la mairie suggère la finition de l’énorme bâtiment qui depuis des années lutte contre la décrépitude…

A Bouaké, tout semble aller pour le mieux, et c’est tant mieux. Toutefois, comme toute belle femme, la ville cache quelque défaut que les dernières pluies ont vite fait de dévoiler. A Bouaké, il n’y a pas d’infrastructures d’évacuation des eaux de pluie, qui érodent les allées et menacent souvent les fondations de nombreuses clôtures de concessions. Surement les autorités ont déjà envisagé de nombreuses solutions à cette situation.


Mondoblog IV : Le jour du TOP départ

Les Septs éléphants mondoblogeurs  2015 (Ph.ABC)
Les Septs éléphants mondoblogeurs 2015 (Ph.ABC)

Gbê est mieux que drap! Sans savoir qui est qui, who is who? c’est un billet fait à partir d’une vue d’en haut. Pas celle orientée sur la République, mais sur les nouveaux bleus et non bleus. Alors GROGNON un peu.

Le samedi 28 novembre 2015 a été pour presque tous les mondoblogueurs de la Saison VI, jour de départ pour Dakar, capitale du Sénégal où ils ont rencontré l’équipe de l’Atelier des Médias de RFI pour une semaine de formation. Chaque saison ses hommes. Comme en toute chose, il y a pour certain, le jour de l’initiation, du dépucelage, celui du premier pas véritable au delà des zones d’enregistrement et d’embarquement d’un aéroport. Ce fut le jour du premier vol pour les quelques ivoiriens et nouveaux que j’ai pu observer sans au préalable les connaitre. Je me suis permis d’émettre des hypothèses que le temps d’un vol m’a permis de vérifier…

#Mondoblogueurs nouveaux

Le concept est peu être en vogue à Abidjan, en terre d’éburnie. On parle d’ivoirien nouveau. Seuls les politiciens qui ont fabriqué ce concept incongru connaissent le contenu exact de ce concept scabreux et ténébreux. Mais bon revenons à nos moutons. Généralement à l’aéroport tout le monde se joue les dangereux. Voyageurs comme accompagnateurs. Personnes ne veut laisser transparaître son statut de #gaou. Pourtant il y a des gestes qui trahissent. Dans un coin, mon Guy des Cars Sang d’Afrique devant le nez, j’ai accidentellement observé quelques jeunes biens fringués que mon intuition soupçonnait d’être conduit par le destin vers la même chose et pour les mêmes raisons. Sac à dos, valises à roulette en main, ils allaient ici et là, cherchant surement quelques amis avec qui un mail avait été échangé. L’éclat de leur passeport, les nombreux papiers qu’ils avaient en main, le carnet de vaccination en premier plan disaient long leur expérience en voyage.

La suite allait confirmer mes intuitions. Ils se sont retrouvés. Enfin. Salutations et présentations d’usage. Sourires innocents échangés et traduisant la satisfaction de ne plus à avoir à faire le chemin vers l’inconnu. Une lueur de satisfaction se lisait sur leur visage. Mais un présumé compatriote manquait à l’appel. Moi. Et eux n’eurent pas l’audace de faire le pas vers cet autre éléphant étrangement assis et concentré sur son livre. Après les retrouvailles quelques tours du propriétaire. Juste pour, faire comme les autres.

Le patron de Abidjan times, Kouakou s’est permis de prendre place à l’AKWABAR. Vous savez, ces café-restaus de ces hauts lieux où le prix du simple bidon d’eau défie tout entendement. On s’observait. Il dégustait sa commande en pensant à la facture. Il s’était engagé dans une comparaison des prix de ce qu’il pourrait avoir pour peu dans son quartier. Mais je crois qu’il avait conscience du lieu où il se trouvait. Belle expérience. Les minutes après, il n’était plus à sa table. Le #gaou avait compris.

Le moment attendu arriva. Les amis inconnus occupaient les premières positions de la file d’enregistrement. Les ivoiriens sont habitués aux queues. Formalités administratives et policières effectuées sans cette autre expérience inattendue vécue par le bloggeur Koné, celle où on vous demande de se déchausser ou de se débarrasser de la ceinture pour le scanner. « Gbê est mieux que drap, je ne comprenais rien à cette histoire. Enlever chaussure et ceinture. Pourquoi ? » Avouera t-il une fois assis au numéro 9A d’un des Airbus de la Compagnie ivoirienne. Cette fois, je suis à coté. Mais les autres sont ailleurs. L’inquiétude revient sur les visages du groupe à nouveau disloqué. J’imagine à une certaine époque le boulimique et talentueux analyste politique FBI. Au secours des bleus, je décide de briser vite cette glace. Petit briefing du #koro, question d’impressionner un peu les nouveaux. Le décor Mondoblog II à Dakar était charmant et agrémenté de riz. Mondoblog III à Abidjan, était assaisonné de semoule de manioc au thon farci. Les dîners au bord de la piscine à coté de la mer rappelaient des dîners d’amoureux. Les « petits » sont impatients d’en découvre avec les futurs Ateliers. Ils veulent voir la tronche de Ziad, et le crane de Simon, les responsables de la Formation. Ils ont révisé leurs leçons, lu tous les courriers de Manon et Mélissa. Ils sont enthousiasmés de voir Dakar, son sable, ses gazelles, ses taxis, ….Nous y voila.

#Dans l’oiseau, entre ciel et terre, les bavards

2h30mn. Temps de vol. Suffisant pour voir, entendre, remarquer. Encore les bleus ivoiriens et les bavards inconnus. Les premiers tout comme les seconds sont mes voisins de gauche et de droite ou de derrière. Un tour dans les toilettes permet de jeter un regard panoptique et d’identifier quelques jeunes personnes un peu timorées. Logique, souvent l’avion assourdi et met à l’épreuve les tympans. Mes voisins ont été éprouvés. Revenons aux voisins donc. Avec les premiers, le contact est établi. Avec les seconds, rien. Eux parlent avec d’autres personnes de nombreuses choses. Les bavards se font toujours remarquer soit par leur voix, soit par leurs mouvements, gestes, questions… Focalisation sur les bavards. Le premier a été remarqué pour son étrange ressemblance avec le Journaliste Presqu’engagé. Il parlait de tout et abordait tous les sujets. Ses interlocuteurs semblaient partager ses avis. Esprit cosmopolite, l’accent ne trahissais pas qu’il était camerounais. Et oui, la verse savoureuse du voisin lui a fait perdre le sens de l’orientation une fois arrivée. Il était en retard et sa navette est partie sans lui. En pariant qu’il voulait partager toutes les saveurs des écrevisses, à tous ces gentils chauffeurs de taxi de la capitale sénégalaise qui presqu’harcellent à la sortie d’aéroport Léopald Sédar Senghor, il a oublié le chemin du parking VIP où attendait sa navette.

Ecclésiaste c’était. Il parle des « camérounaiseries » Il ressemblait beaucoup au philosophe Williams Baya toujours presqu’engagé hein…Il avait en plus de la ressemblance avec l’ami Williams, un amour fou pour la photo. Mais ne nous laissons pas impressionner par le premier contact. Loin étais-je d’imaginer que ses rivaux du Togo et du Bénin attendaient déjà à l’auberge. Tokpanou (Mais c’est un nom de fétiche ça?) le médecin béninois résident à Dakar est face à Aristide le togolais. Le premier connaît son environnement, la ville, le pays. Il maîtrise tous les sujets. Soutient même que ce dernier « est une femme.» En l’espace d’un sujet mal introduit, il s’est fait spécialiste de la Bible et avance contre le gré de son interlocuteur Aristide, philosophe de l’absurde et protecteur de l’environnement – qui ne s’adresse à personne presque ce jour, sans demander son origine ou lui en impose une selon ses propres observations – que Salomon avait 1000 femmes…et que le Président d’Aristide est en quête d’un héritier mâle. Ha bon, fille ou garçon qu’est ce que cela change ? Les jours à venir promettent de belles surprises, de bons contenus. Affaire à suivre.

#Manitous et Monuments vivants : Équilibre

Simon, monsieur micro et tutos, n’as pas changé. La boule est toujours à zéro. Il n’y a pas l’ombre d’un cheveu. Tout brille avec le sourire toujours à la une du visage. Poignez de mains… pendant que Ziad franchi la porte, une grosse pastèque sur l’épaule. Il n’a pas du tout grandi, coté taille. Le reste se mesure à l’aune du travail extraordinaire qu’il abat avec son équipe. Le revoilà revenu le colis dans une assiette pour le bonheur pas palais assis sous le thialy, ce préau traditionnel d’une région du pays. Équilibre.

Savez-vous ce qu’est l’équilibre ? Ekyé, demandons au sapeur pompier digne descendant du sapeur en chef Papi Wemba. Je parie que presque tous on a vu la vidéo sapologie. Mais il ne s’agit pas de ceux là. Élégant, souriant, togolais. Il a d’abord crié « Ladji, Kôrô c’est comment. » Voila une phrase qui ne trompe pas. C’est celle d’un ancien. Celui qui fait poétiquement parler le silence. Imaginons l’alchimie dont cela procède. Il était déjà à Dakar depuis 2 jours en arrière. Rien d’étonnant, monument vivant. Sosso. Équilibre. Plume légère, ironique, savoureuse, douce et amère ; poète, quelque fois, auteur. Celui qui a vite fait de déclarer ses biens comme un bon démocrate est le frère Aph….A ses cotés la douce, pardon la belle Lucrèce. Lumière dans le noir. Sourire toujours présent. Le service est son credo. En une fraction de seconde je me suis vu offrir un téléphone. Ligne directe. Voici donc mon numéro pour une nuit 00221…Ça va bien commencer…

#Le off : Thialy, l’ambiance, les repas et l’invitation de Manon

L’Auberge sympathique des quartiers extensions de Dakar est régulièrement choisie pour accueillir les mondoblogueurs depuis au moins 2 générations. L’auberge a en 2013, inspiré, à cause de la fréquence du « riz » dans ses menus, une chanson autour du « riz ». Cette année, il y avait moins de riz, mais plus de patates, de pomme de terre, de sauce d’oignon. Souvent des mix « riz – patate – spaghethi » souvent. La tradition de Thialy est le repas collectif. Cette façon de manger ensemble, dans la même assiette ; à l’africaine permet de briser les vers de renforcer les liens, dit-on.

A Thialy les repas ensemble, sont toujours des occasions de rencontre et d’échanges. Le premier jour, il y avait sourires, questions, discussion, présentation. Les premiers arrivés avaient déjà eu le temps de se familiariser. Les noms sont précédés des noms de blogs. Les follower se distinguent. Des billets sont évoqués. Les uns sont sincères, les autres jouent le jeu. Moi sincèrement, je ne peux coller de nom, ni de visage maintenant à aucun des 600 blogs portés par Mondoblog de l’Atelier de médias…Mais pour l’instant, l’essentiel est de jouer le jeu. L’heure du repas. Du coucous, de la sauce, de la viande. Comme dessert des tranches de pastèque. Les habitués sont heureux de ce changement dans le menu. Mais Un doyen rappel que la veille, le riz avait déjà été servi. Le repas du soir était convenable. Mais notre libanaise n’a pu manger une cuillerée. Question de culture. Tout le monde a mangé à l’africaine. Blancs, Noirs… Entre les vas et viens des cuillères de la table aux bouches, des sujets sont ouverts, discutés, liquidés sur le champ…Des individus rappellent d’autres déjà connu, spécialistes des débats flous qui annoncent huit (8) futurs jours sympathiques de formation.

Entre le repas et le dessert, Manon lance une question qui semblait remplir les conditions et critères d’une invitation en Afrique. « Qui veux une bière ?». Personne ne résiste à une telle question. Tous le monde veut répondre. Les amoureux du maїs brassé ne se sont pas fait prier. Ils pensaient surement que celles qui pendant longtemps répondaient à leurs divers mails voulait faire un cadeau à ses collaborateurs virtuels retrouvés. Les mains en l’air rappelaient l’habitude des fiers écoliers ivoiriens. 1, 2, 8, 9 bières, le calcul est vite fait et Doudou, le chargé d’accueil est pressé d’apporter la commande. Les Gazelles, sont là, c’est le nom de la bière locale. Ouverte et déjà, les experts avait commencé leur travail au moment où celle qui a évoqué l’idée de bière a encore évoqué celle de la facture. Ma(is…)non, fallait pas nous tester hein…

Heu. Voila une nouvelle nouvelle, qui a subitement enlevé à tous les buveurs l’envie d’une bière gratuite qui ne l’était, pas. Y a invitation à l’Africaine et invitation à l’européenne. Le souvenir de cette invitation allait hanter, durant les 7 jours à venir tous les amoureux du cadeau. Une chose est sure, Mondoblog Dakar 2015, a été à sa façon, original et inoubliable.

 


La Côtière ou la route 66

Une route toujours en chantier (Ph.ABC)
Une route toujours en chantier (Ph.ABC)

S’il vous arrive en de venir en Côte d’Ivoire, n’hésitez pas à voyager par curiosité sur le fameux chef-d’œuvre dénommé Côtière. Vous aurez l’impression d’être un acteur de films hollywoodiens sur la route 66. Si le diable et les revenants, vous ne les apercevez point, vos fesses en auront pour leur compte et votre chauffeur sortira de ce périple avec les qualités et l’entraînement d’un pilote prêt pour le Paris-Dakar en Chili. La Côtière est une route internationale ivoirienne de plus de 600 km longeant le littoral. Elle part d’Abidjan capitale économique et finit aux portes ivoiriennes du côté du Liberia en traversant presque toutes les villes historiques du sud du pays de l’Est à l’Ouest : Dabou, Grand Lahou, Fresco, Sassandra, San Pedro, Tabou. Voyager sur cet axe par lequel le bois et le cacao ivoirien transitent en direction du 2e port du pays est l’équivalent de faire son chemin de croix. La raison est simple : la Côtière est en mauvais état, pleine de nids de poules ainsi que de nombreux trous laissés par des entreprises de bitumes ayant obtenu des marchés de réparation. Les Ivoiriens et usagers de cet axe savent que la Côtière est un axe du calvaire. Le président de la République lui-même n’a pas voulu se rentre compte de cette évidence ou ne voulait pas vivre les péripéties que les pratiquants de cette voie affrontent, en se rendant à Lahou pour sa dernière visite d’Etat. Il a préféré faire le trajet Dabou – Grand-Lahou en hélicoptère. C’est aussi une drôle de façon pour les politiques de vivre et comprendre la douleur des populations.

Les entreprises désignées pour exécuter des travaux de réparation sur cette voie n’ont en réalité, fait qu’empirer la situation. Dans le fond et en dehors de quelques-unes, aucun n’avait réellement l’expertise et l’expérience du bitume. En parlant de réparation, elles se sont contenté gauchement de creuser des trous ici et là, agrandissant les nids naturels de poule en les colmatant avec du grava arrosé d’un liquide noirâtre dit de goudron. Quand on sait que le gré à gré existe dans l’octroi des marchés publics, on se demande si dans le fond c’est qui du développement ou de l’engrangement de sous par quelques individus qui importent. Sous l’ère ADO ou AO – on ne sait finalement que dire -, au moins cette voie a fait l’objet de trois rafistolages. Avant l’ouverture de l’Autoroute du Nord, des travaux étaient en cours, les résultats sont catastrophiques. Ensuite, avant l’inauguration du pont de Jacqueville, l’axe Km 17 – entrée de Dabou à connu quelques retouches à durée éphémère. Les résultats après le passage du Pr déboussolent. Enfin, jusque avant que le PRADO ne se rendre en visite d’Etat début aout 2015  à Dabou et Grand-Lahou, la voie était encore en chantier. Depuis, les on-dit racontent qu’ « après les élections » les chantiers reprendront de plus belle pour le bonheur des comptes des gens du circuit, en attendant, les usagers et riverains doivent stoïquement supporter poussières et zigzags.

La cotiere, un chantier toujours inachevé (Ph.Badra)
La Côtiere, un chantier toujours inachevé (Ph.Badra)

Il est temps que l’Etat face des audits sérieux des travaux réalisés afin d’obliger les entreprises soit de rembourser la totalité des fonds décaissés, soit de reprendre intégralement à leurs frais les travaux sous peine de poursuite judiciaire. Soyons sérieux, il ne faut pas se foutre du contribuable. Un pays qui veut être développé ou qui se dit réellement « émergent » devrait miser sur des travaux de qualité livrable et non des infrastructures extraordinaires aux pieds d’argile, qui dès leurs livraisons en pompe tombent en lambeaux ou commence leur cycle de décrépitude.

 

 


Elections présidentielles en Cote d’Ivoire: CKB face aux élécteurs

#CBK (Ph.Avec Ado)
#CBK (Ph.Avec Ado)

Charles Konan Banny, économiste, ancien Directeur de la BCEAO, ancien Premier Ministre, ancien Président de la Commission Dialogue, Vérité, Réconciliation (CDVR), Président de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC) et candidat indépendant pour les élections présidentielles du 25 octobre en Cote d’ivoire était ce dimanche 18 octobre face aux électeurs sur le plateau de la télévision nationales RTI1 dédié aux futures élections.

Il a, pendant plus de 90 minutes répondu aux questions de Agnès Kraidis du journal étatique Fraternité Matin, de Ali Diarassouba de la RTI1 et de Victorien Angoua. Ce « passionné de la Côte d’Ivoire » a présenté selon les questions des journalistes en présence, son projet de société.

Du long discours de l’enfant de Yamoussoukro, dix (10) belles phrases parmi tant d’autres ont attiré notre attention. Souventes fois sérieuses, souventes fois amusantes, c’est selon l’oreille qui écoute et l’esprit qui interprète. On retiendra ce qui suit, selon les rubriques que :

#1 SANTE : « Les ivoiriens ont peur des ascenseurs…Il faut des hôpitaux mobiles. » Déclaration surprenante, vu qu’en dehors des 3 CHU d’Abidjan qui en ont, la majorité des autres lieux de soins sont des établissements non en hauteurs ou de pas plus de deux niveaux. Alors d’où viendrait cette peur?

#2 EDUCATION : « Je n’ai pas de chiffre…Vous parlez de chiffre, je suis la pour parler de mon projets politiques et non de mon programme politique. Ce n’est pas bien, ni responsable de parler de chiffre au cours de la présentation d’un projet de société » – surtout à la télévision. L’économiste aurait-il peur qu’on lui chipe ses chiffres?

#3 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : « J’ai fait beaucoup pour les Enseignants- chercheurs. J’ai augmenté leurs primes dérisoires de recherches… » Hum….chers maitres, c’est lui donc l’homme de la situation hein…Mais après son magistère les grèves continuent pour des questions #dérivées…et sœurs…

#4 DEVELOPPEMENT : « La Côte d’Ivoire est un pays en friche. Tout est à refaire » Archi faux. Beaucoup à faire et à refaire est tout de loin différent de tout à refaire. Mais disons : courage cher futur candidat. Tu auras de la patte sur la planche. Si tout est à refaire, c’est que l’ancien chef de gouvernement n’a jamais rien fait, quand il était en exercice pour le pays. Mais dit donc, pourquoi, quand il y a des enjeux électoralistes, l’amnésie frappe aussitôt le nègre candidat? Question ouverte.

#5 JEUNESSE : « Jeunes gens, mes chers compatriotes, ne croyez pas aux promesses, surtout en période électorale ». Pourquoi prévenir la jeunesse ? Un projet de société n’est-il pas en soi un lot de promesses ? Si non pourquoi alors faire campagne ?

#6 EMPLOI : « On va faire de sorte que la terre produisent le maximum d’emploi…mettre un accent sur les sciences de la terre, les sciences de l’agriculture… » A cette allure on risque même d’épuiser les terres, si tout le monde y retourne et faire un bon lit aux à la destruction de le nature hein…

#7 CULTURE : « La culture, c’est l’ensemble des valeurs de la civilisation…On fera Nollywood vers SAN PEDRO… car la Côte d’Ivoire est un pays qui a crée à partir de deux (2) notes musicales PREMIER GAOU… «  Quel sens attribué à un tel propos?

#8 POLITIQUE : « Quel est ce pays où les lois ne sont jamais appliquées ? «  S’interroge celui qui se plaint ne pas avoir en tant que candidat de représentant à la CEI et qui au soir de son élection, se donne 90 jours pour relocaliser les bureaux de la présidence de la Républiques à Yamoussoukro. Belle question, pourtant l’aspirant au pouvoir aurait pu résoudre cette question quand-il était Premier Ministre…mais bon,  était-ce une priorité du moment… ?

#9 INNOVATION : Les jeunes vont pouvoir créer des logiciels comme « en Indonésie. » Ce candidat est en retard. Ne sait-il pas que déjà de nombreux jeunes ivoiriens créent des logiciels? Hum on n’est pas si nul hein…Mais bon…Il était loin de peuple on présume, depuis ses bureaux huppés de Dakar.

#10 HUMANISME : Face à une question du journaliste Angoua, Banny manifeste son étonnement innocemment :  » J’ai mis sa dans mon programme? » Zut, ne serait-pas une preuve qu’il ne connait surement pas tout le contenu de son document programme. Tout compte fait, le candidat de 65 ans, a un souhait et c’est un appel honorable pour « des élections apaisées avec zéro mort. »

A bientôt…


En Côte d’Ivoire, le mot #EBOLA est un code gastronomique

Une sauce avec du rat palmiste - ph.ABC
Une sauce avec du rat palmiste – ph.ABC

« Qu’est ce que vous avez à manger ? » Si vous posez cette question à une liste d’une vingtaine de restaurants et maquis populaires ivoiriens, on vous citera tout le menu et on terminera pour plus de la moitié et avec un discret et prudent sourire par ceci : « Y Ebola aussi ! » Cette phrase à l’ivoirienne est à la fois une proposition, une information officielle de ce qui officieusement se passe et un code pour simplement vous dire qu’il serve – malgré l’interdiction – de la viande de brousse : agouti, rat, biche, serpent, porc-et-pic… bref tout ce que, de coutume, les chasseurs ont toujours eu l’habitude de ramener dans leurs besaces. A Abidjan dans les communes de Yopougon, Abobo-palmeraie dans la capitale du pays tout comme à Toumodi, Yamoussoukro, Bouaké… à l’intérieur, l’interdit est discrètement consommé. Les restaurants populaires bien connus avant l’arrivée de la maladie à fièvre hémorragique Ebola, bien connus pour leurs menus en viande de brousse, continuent dans la plus grande indiscrétion à faire plaisir aux palais des amoureux de viandes exquises.

Pourtant, depuis l’annonce de la maladie dans les pays limitrophes comme le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, le Sénégal et même le Mali, les autorités ivoiriennes ont formellement interdit la consommation de tous les rongeurs et autres viandes dites de brousse. Il s’agissait de tous les animaux de proie prisés des Ivoiriens et qui sont régulièrement la cible des chasseurs. Entre autres, citons les agoutis, les chauves-souris, les biches… Cette mesure au début a été largement suivie par les Ivoiriens à cause du spectre de la maladie qui décimait les populations voisines. Au début, dans les églises comme dans les mosquées les salutations d’usage étaient même faites avec prudence et dans le pur respect de la loi : à distance. La paix du Christ se faisait en s’inclinant face à son frère par exemple. Il en était de même dans les marchés, écoles et autres institutions où le lavage des mains avec des solutions hydroalcooliques et autres solutés était obligatoirement de rigueur. Avec le temps, les Ivoiriens ont perdu ces bonnes habitudes, ces bons réflexes et ce au vu et au su des services de surveillance d’Etat. C’est comme si l’Etat avait fléchi sa veille et que les Ivoiriens avaient ré-adoptés l’affreuse idée que la « viande cuite à un certain degré tuait Ebola ».

L’existence de marchés clandestins de vente de viande de brousse est une preuve de la faille dans le système de surveillance de l’Etat et donc un signe d’échec si on peut le dire. Que la viande de brousse soit vendue et consommée encore dans les restaurants maintient le risque, un jour – si Ebola devait arriver en Côte d’Ivoire – Dieu nous en préserve – de découverte d’éventuels cas non pas aux frontières, mais aux cœurs des grandes villes ivoiriennes. Shalom


Cocody  »carrefour la vie ». Chassés de leur gare improvisée, les taxis banalisés s’installent  »légalement » sur les trottoirs

Une gare insolite qu carrefour la vie de cocody
Une gare insolite qu carrefour la vie de cocody (Ph.ABC)

Quand on dit que la politique est une mascarade, on ne dit pas forcement faux. C’est d’ailleurs – sous nos tropiques – le lieu où chacun cherche et protège son intérêt. On peut dire que les autorités politiques et policières de la commune de Cocody à Abidjan se foutent de la gueule des ivoiriens. Et pour cause, une anarchie inqualifiable s’est instaurée  »officiellement » sur les trottoirs du  »carrefour la vie » de ladite commune à la vue et au su des autorités municipales et avec la complicité des policiers qu’on a l’occasion d’y voir.

Il y a quelques mois le maire de Cocody avait pris la vigoureuse mesure de mettre de l’ordre dans l’univers du transport et des gares anarchique dans sa  commune. L’acte annoncé – comme à l’habitude des politiciens de ce pays en fanfare – consistait à mettre fin au règne de quelques individus qui installaient des gares routières à quelques endroits propices. Les déguerpis de l’ancien espace sportif, bon gré mal gré transformé en centre commercial et en gare, entre 2005 et 2011, se sont réinstallés grâce à une main invisible, dans  le ravin, coté SODEFOR du Carrefour la vie, précisément à l’endroit où l’entreprise LEV avait installé ses containers pendant ses travaux de d’aménagement  du bassin entre l’école de police et la paroisse St. Jacques de Cocody.

Pour l’opération du Maire, police et médias ont été mobilisé. Les meilleures fanfares aussi. Qui est fou. Il y a eu des tentatives  pacifiques puis d’autres musclées pour la libération de l’espace. Il y a eu de la ruse et de la résistance. Les menaces et déclarations ont fusé de toutes parts. Chaque camp semblait déterminer : le maire à fermer la gare, les conducteurs à ne pas se laisser aussi facilement chasser et la police (nationale et/ou municipale) qui – gagne ou perd, c’est selon – à faire son travail avec efficacité. Et a cette époque les journaux affichaient des titres vigoureux dignes d’annonce lutte sénégalaise entre Bambardier et Bombardeur. On lisait entre autre ceci : « le maire annonce des fins de l’anarchie », « bras de fer entre le maire et les syndicats », « affrontement entre transporteurs et policier », « le maire annonce des mesures strictes le lundi ». Il ne manquait pas les réactions des contrevenants indirectes des actions du maire. Et encore les titres parlaient d’eux mêmes : « la police sabote l’action du maire »,  » Le maires accuse les policiers de boycotter son opération », « Les populations mécontentes de l’action du maire »,  » opération saboté, le maire accuse la police »…Bref tout le décor pour des reportages chocs était planté. Les titrologues étaient au rendez-vous chaque matin pour voir les épisodes annoncés du bras de fer qui mettait en action le maire de Cocody, les chefs de gare.

Après des jours de pression, la fameuse gare du carrefour la vie est fermée; barricadée même par une clôture précaire de feuille de tôles. Pour veiller au respect de la mesure, une horde d’hommes en uniformes noirs, des CRS, faisait le guet chaque matin pour interpeller les conducteurs têtus qui jouaient à cache-cache encore afin de gagner leur pitance. Chaque matin les conducteurs revenaient se mettre en file sur le trottoir de l’axe ‘’avant le feu’’ allant vers le boulevard Latrille. Quand ils sont délogés ou chassés de ce trottoir, ils tournaient pour s’installer sur celui de l’autre. Ainsi pendant quelques jour ce jeu de malin et malin et demi s’observait entre conducteurs et policiers simulant hypocritement de faire leur travail.

Les nombreux matins qui ont suivie l’action du maire, n’empêchaient pas les clients et habitués de cette gare de taxis banalisés – devenus normalisés et légaux malgré leurs tristes histoires – de se présenter au point d’embarquement pour se rendre à leur lieu de travail. On lisait la tristesse dans leurs regards et l’énervement dans leurs mouvements chaque matin. Les tchrouuus de malédictions s’entendaient en échos synchronisé. Comment se rendre au travail, sans ces véhicules. Au delà en effet de leur illégalité (décriée sans succès par les propriétaires et syndicat de taxis compteurs), les services qu’ils rendent à la population abidjanaise sont incommensurables. Et les hommes politiques ont fini par laisser le phénomène s’institutionnaliser. Il est même à la base de nombreuses importations de Toyota Picnic. Bravo l’évasion fiscale, bravo l’enrichissement de quelques uns, bravo la concurrence déloyale aux taxis rouges.

Le maire n’a surement pas eu le temps de savourer sa victoire. Ou a fini par capituler face à  la témérité des taxis banalisés. On dit que le chien ne change pas ses habitudes. Les transporteurs on fini par trouver des accords – non écrits, secrets – avec leurs amis et complices de la police. Sinon qu’est ce qui justifie encore leur présence ? Au début, ils chargeaient rapidement sur la chaussée en profitant d’un feu rouge. Les clients se ruaient sur la chaussée dès qu’ils en aperçoivent un qui dessert leur destination.

Aujourd’hui, les choses sont officielles ou officieusement officielles. Une gare s’est installée sur les trottoirs du carrefour la vie de Cocody, mettent ainsi en danger la vie des piétons qui se trouvent obligés soit de partager un bout de la chaussée avec les véhicules en circulation, soit de se faufiler entre les véhicules illégalement et dangereusement stationnés. Chaque matin, donne l’occasion d’observer sur le terre-plein entre deux voies, un véhicule de la police nationale, Dieu seul sait pour quelle raison. Chaque jour donne aussi l’occasion de voir des policiers municipaux singeant de chasser ces chauffeurs qui n’affichent aucune inquiétude. Dans un pays sérieux, la présence de ces véhicules en cet endroit ne pourrait être tolérée. Aucune autorité ne réagit. Voila la Côte d’Ivoire très en chemin de l’émergence. Un pays où les autorités souvent pour distraire la tranquillité des citoyens, des autorités lancent des opérations bruyantes et des mesures  dont la durée dépasse pas celle d’une paille face au feu. Bravo Monsieur le Maire, l’opération a pertinemment eu du succès. Bravo à nos chers policiers en présences, nous ignorons encore la raison de votre présence en ces lieux chaque jour. Bravo à vous brave conducteur de taxis banalisés, votre courage et votre témérité permettent à l’ivoirien émergent d’aller là ou il veut avec ses moyens émergents. Shaloom.


Journée internationale de la jeunesse en RCI, mon mot aux jeunes et aux vieux

IMG_5984 - CopieMesdames, Messieurs – Chers amis,

Abidjan, 12 aout 2015. Canal du bois. Je voudrais vous signifier combien je suis heureux de me retrouver avec vous et vous remercier du temps que vous accordez à notre journée. Il s’agit de la Journée internationale de la Jeunesse. Une journée décidée par l’ONU depuis 1999. C’est une journée qui mondialement est célébrée. C’est une journée qui occupe particulièrement l’Afrique. La preuve, ce matin, RFI faisait l’écho d’une étude effectuée par un Institut Africain dans 33 pays du continent, sur l’implication des jeunes en politique et cette étude a montré que plus de 56% des jeunes touchés disent être impliquée d’une manière ou d’une autre en politique. On pourrait imaginer pourquoi ?

Normalement, c’est un jour de fête. Et la fête devrait avoir une allure nationale puisque tous les discours politiques laissent entendre que l’avenir, c’est la jeunesse ou la priorité ce sont les jeunes.

On dit que le 12 aout de chaque année est une occasion pour les jeunes d’attirer l’attention de la communauté sur les problèmes qui les concernent et de mettre en avant leur potentiel en tant que partenaire de la société. Cela veut dire que ce jour est un jour de DEMONSTRATION de notre importance, de notre SAVOIR FAIRE, de l’importance de notre place dans la société. C’est aussi l’occasion pour nous de réfléchir par nous-même sur ce que nous voulons de bon pour nous de faire des critiques sur les politiques qui nous concernent, mais aussi et surtout des propositions concrètes.

C’est donc pour cela que notre communication va s’organiser autour de DEUX (2) expressions : L’ESPACE CIVIQUE ET LES ENGAGEMENTS ASSOCIATIFS.

On va dire que l’espace civique :

  • C’est un espace de libertés et de droits. Mais il faut savoir qu’il n’ y a aucune liberté sans respects des lois en présence. C’est notre environnement de tous les jours : passé, présent et futur. C’est notre lieu de travail. C’est le moyen de transport privé ou public. Ce sont les façades de murs privés ou publics ou virtuels que nous longeons de manière différente. Ce sont les jardins et espaces verts où nous nous reposons et que nous respectons ou ne respectons pas…
  • Il peut être aussi cette espace collectif qu’on retrouve dans les associations, les organisations aux buts et missions divers. Ces groupements qui veulent par leurs bruits et silences ; leurs actions et non action impacter positivement le monde.

Dans tous les cas, c’est une partie essentielle de notre espace de vie, qui exige de nous un comportement citoyen et qui interpelle l’homme de se rappeler de ses devoirs citoyens.Le comportement citoyen invite au respect de valeurs conventionnelles qui déterminent l’équilibre social. On ne peut pas parler d’espace civique sans évoquer celle de citoyenneté. La citoyenneté se caractérise par des valeurs qui sont valables pour tous. On peut en évoquer au moins trois, traditionnellement attachées à la citoyenneté[1] :

 La civilité : il s’agit d’une attitude de respect, à la fois à l’égard des autres citoyens (ex : politesse), mais aussi à l’égard des bâtiments et lieux de l’espace public (ex : transports publics). Le civisme : il consiste, à titre individuel, à respecter et à faire respecter les lois et les règles en vigueur, mais aussi à avoir conscience de ses devoirs envers la société. De façon plus générale, le civisme est lié à un comportement actif du citoyen dans la vie quotidienne. La solidarité : Elle correspond à une attitude de fraternité et d’ouverture aux autres.

Ces trois valeurs donnent à la citoyenneté tout son sens en ne la limitant pas à l’exercice du droit de vote.Il est important de les respecter pour préserver l’équilibre social, mais aussi l’avenir de l’homme dans ce monde. Pourquoi ? Prenons des exemples douloureux et banaux.

Malgré les lois et les interdictions quelques-uns vendent et consomment les petits rongeurs, quelques autres passes par des chemins détournés pour faire rentrer de la volaille au pays…, le racket est une réalité . Les ivoiriens fument partout, continuent de téléphoner au volant, font commerce et usage des sachets…sans rien risquer…

Chacun de ces actes met en péril l’équilibre social et mondial. Chacun de ces actes est incivique et constitue un sabotage de l’espace civique. Chacun de ces actes compromet l’avenir. Il est donc utile de respecter l’espace civique au nom de l’avenir.

Ceux qui se sont associés se sont engagés à protéger l’espace commun. Leur engagement est à la fois un gage de mise en route du monde sur la bonne voie, mais aussi un moyen d’étoffer leur professionnalité. En s’engageant on se donne la chance de mieux se former et de mieux se préparer pour des fonctions futures.

Il est capitale pour la jeunesse ivoirienne d’avoir une expérience associative.On peut agir ensemble en s’associant en étant membre d’ONG, d’Association, de Clubs, de Réseaux…

Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, le grand problème de la jeunesse, c’est l’emploi. Avoir un emploi est un défi, une source d’inquiétude et de tristesse. Il parait qu’il y a plus de 4 millions de chômeurs dans ce pays. Il parait d’après un discours présidentiel que plus d’1,3 millions d’emplois a été donné. Ce qui inquiète dans ces chiffres, c’est que les jeunes diplômés ne s’y retrouvent jamais totalement. Alors on se demande dequel type d’emploi, il s’agit ?

On constate aussi que l’Etat fait du mieux qu’il peut. Des discours, des promesses. On a eu droit à des Assises réflexives et festives. On a dansé, on a chanté, on a réfléchi.

Aujourd’hui, le Gouvernement a particulièrement mis en place un Ministère délégué chargé de la Jeunesse et de l’emploi. Ce ministère a déjà organisé des actions. Il parait déjà que des milliers de jeunes en sont déjà bénéficiaires[2]. Mais si on observe bien, on constatera que le site du Ministre de la Jeunesse et sa page Facebook fonctionnent, alors que le site internet dédié à son ministère est encore en construction. On se demande si on est dans une logique du culte de la personnalité ou celle du service de la cause publique ? C’est une simple observation.

Cher amis. Je voudrais terminer sur ce point. La meilleure façon de compter sur les autres, de compter sur l’Etat, c’est d’abord d’apprendre à s’organiser, à se prendre en charge, à se former à la polyvalence. Aujourd’hui le monde a besoin de jeunes polyvalents. Si nous nous engageons dans des associations et dans des ONG, nous multiplierons nos chances d’accéder à ce que nous espérons, parce que nous serons toujours dans un environnement de la culture de la recherche d’idées innovantes pour un avenir meilleur. Le bénévolat, le volontariat sont autant d’action qui ouvrent des portes. Et des programmes dans ce sens existent. Que Allah nous bénisse.

[1]– Cette liste est établie selon un choix raisonné sur le site du Gouvernement Français.

[2]– Si on se fie au compte rendu du Conseil de gouvernement ténu récemment à Bondoukou sur le site du Ministre.


Comment les Ivoiriens ont célébré la Journée internationale de la jeunesse

Musique en vogue à fond, stands gastronomiques animés, podium décoré en jaune, l’espace du jardin Canal du Bois de la commune de Treichville était fin prêt pour accueillir les jeunes. Les premiers arrivés portaient fièrement leur t-shirt jaune flanqué du logo d’ACTION 2015, et du hastag #youthpower, cette coalition d’associations et d’ONG qui a pris l’initiative d’organiser la première édition ivoirienne, depuis le coup d’Etat de 1999, de la Journée internationale de la jeunesse ce 12 août 2015. Ni la télévision nationale encore moins le ministère de tutelle n’ont fait cas de cet événement si cher aux partenaires au développement et organisations interétatiques.

Le choix du lieu disait long sur la dimension que les organisateurs voulaient donner à cette célébration. Le spot qui passait en boucle par les ingénieurs du son et qui avait fait l’objet de diffusion dans quelques radios locales tout comme l’affiche de l’événement mille fois partagée sur les réseaux sociaux annonçait la prestation d’artiste de renoms : Sapharel Obiang Dj et Espoir 2000. Deux groupes d’artistes appréciés pour leur rythme et les vérités de leurs paroles. Un public chaleureux est venu. Le ciel dans sa clémence offrait un soleil doux. Même Delestron et Electra ont pour l’occasion harmonisé leur agenda pour témoigner de leur sympathie à la jeunesse.

La prestation du groupe espoir 2000 - JIJ en RCI
La prestation du groupe espoir 2000 – JIJ en RCI

Malheureusement, tel n’a pas été le cas pour les responsables politiques. Le retard des autorités attendues ; celles des communes de Marcory, Treichville et Koumassi a aussi vu celui des interventions prévues. Comme il fallait s’y attendre, il y a des retards qui présagent le boycott et le désintérêt. Le temps s’est progressivement écoulé. Les jeunes sont restés respectueux des places des hommes de pouvoir joyeusement aménagées. Elles sont restées vides. Personne n’a eu le temps de venir célébrer la jeunesse. Une simple présence qui témoignerait d’une marque d’attention. Mais les jeunes ont montré qu’aucune absence ne pouvait gâcher leur plaisir. A cœur joie ils ont célébré ce moment. Ce fut aussi une occasion de retrouvailles pour de nombreux leaders associatifs. Entre chants et danses, ballets et chorégraphies de nombreux messages ont été véhiculés. Des membres de la coalition ont évoqué les enjeux de cette journée décrétée depuis 1999 par les Nations unies, une journée mondialement célébrée. Les artistes annoncés ont mis la cerise sur le beau gâteau offert. Et c’était d’ailleurs cela l’essentiel : 10/10 pour la coalition ACTION2015 Cote d’Ivoire et 0/10 pour nos autorités qui n’ont pas hésité une fois de plus à abandonner la jeunesse. La jeunesse ivoirienne espérait mieux.


Chinoiseries dans l’université Bling-Bling (fin) : le temps n’est pas un allié de l’émergence

Il faut en toute chose, une pause. Juste le temps de déguster un chocolat de chez CEMOI. Une nouvelle usine inaugurée il y a peu. Elle produit du chocolat avec le cacao ivoirien. Et le produit fini demeure trop cher pour l’ivoirien normal. Mais bon souvent il faut oser, pour voir. Les soucis dans nos universités vont croissants. Les autorités font de leur mieux pour que tout le monde soit satisfait. Ce n’est point d’ailleurs de leurs fautes. Il faut accuser le politique. Celui qui promet beaucoup et qui tient peu. Souvent le prétexte, c’est l’argent. Maudit et béni sois tu argent.Maudit parce que sans toi, rien n’est possible. Béni parce qu’avec toi tout est permis : luxures, vols, détournements (d’ailleurs on n’a jamais entendu dire qu’un pauvre a détourné l’argent. Le cas SIA Popo même est une exception difficile à expliquer)…

Si l’argent est bon et mauvis compagnons, le temps – chronos – lui n’est l’allier de personne. Voles, mens, tues, détournes,…ce jour et en cachette ; penses que tu te dissimules que tu as échappé aux regards, demain ton forfait sera dévoilé. Si tu n’es pas convaincu, demande à Œdipe. C’est une loi qui marche bien dans les espaces universitaires ivoiriens, réhabilités à coup de milliards de FCFA et inaugurés en grandes pontes aussi à coup de milliards. 3 ans justes après l’ouverture, en dehors des problèmes internes et anciens qui ont resurgis, la belle apparence de ces lieux a dévoilé sa face cachée. Les universités ivoiriennes sont comme ces femmes qui en voulant cacher une laideur sous un fard à lèvre, un fond de teint épais…se décapent, se dépigmentent pour laisser apparaître une clarté – éphémère -qui ne va jamais sans conséquences : taches, maladies, laideurs, chaleurs, odeurs…

Le temps a montré que même le matériau utilisé pour la réhabilitation n’a jamais été de bonne qualité. Houphouët a bâti ces espaces, il y a plus de 50 ans et les structures tiennent comme des piliers des pyramides. Mais  les fruits de la réhabilitation n’ont mis que trois petites années pour dévoiler leurs talons d’Achille. Trois, chiffre de la clôture et de la révélation. Trois n’est pas un symbole ordinaire. C’est pourquoi nous avons décidé de vous faire un inventaire de ce qui ne vas pas en trois lots d’ images. La parole et les textes parleront moins.

  • La peinture
La nouvelle peinture laissant place à l'ancienne dans une résidence universitaire (Ph.ABC)
La nouvelle peinture laissant place à l’ancienne dans une résidence universitaire (Ph.ABC)
Mur humidifié d'un nouveau bâtiment de l'ENS, résultat  d'une mauvaise étanchéité. (Ph.ABC)
Mur humidifié d’un nouveau bâtiment de l’ENS, résultat d’une mauvaise étanchéité. (Ph.ABC)
Un mur se rinçant de sa propre eau. tuyauterie biaisé dans une Cité U. (Ph.ABC)
Un mur se rinçant de sa propre eau. tuyauterie biaisé dans une Cité U. (Ph.ABC)
Mur délavée par une fuite d'eau  (Ph.ABC)
Mur délavée par une fuite d’eau (Ph.ABC)
Etat d'une buanderie.  (Ph.ABC)
Etat d’une buanderie. (Ph.ABC)
Effet de l'eau sur les murs avant le passage de nouvelles couches  (Ph.ABC)
Effet de l’eau sur les murs avant le passage de nouvelles couches (Ph.ABC)
Sol et champignon,effet d’écoulement d'eau  (Ph.ABC)
Sol et champignon,effet d’écoulement d’eau (Ph.ABC)
  • Le mobilier et les équipements
Placard de chambre d'étudiant déjà décapé  (Ph.ABC)
Placard de chambre d’étudiant déjà décapé (Ph.ABC)

 

Les lits en bois blancs rougis déjà bon pour feu de bois  (Ph.ABC)
Les lits en bois blancs rougis déjà bon pour feu de bois (Ph.ABC)
Stores deja bons pour les poubelles...Du Toks... (Ph.ABC)
Stores deja bons pour les poubelles…Du Toks… (Ph.ABC)
Ces bancs qui n'ont pas résistés à la douceurs des fesses  (Ph.ABC)
Ces bancs qui n’ont pas résistés à la douceurs des fesses (Ph.ABC)
Tables bancs deja à la poubelle  (Ph.ABC)
Tables bancs deja à la poubelle (Ph.ABC)
Portes deja édentées  (Ph.ABC)
Portes deja édentées (Ph.ABC)
  • Les autres matériaux
Le temps à deja raison des plafonds du CUEF  (Ph.ABC)
Le temps à deja raison des plafonds du CUEF (Ph.ABC)

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Les terrasses à l'epreuve du temps. Deja une dégradation constatée. de quoi rejouir les gens. Encore plus de budget et de projet ce coupe.  (Ph.ABC)
Les terrasses à l’epreuve du temps. Deja une dégradation constatée. de quoi rejouir les gens. Encore plus de budget et de projet ce coupe. (Ph.ABC)

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Les pyramides en Egypte ont plus de 3000 mille ans, La muraille de Chine est multi centenaire, l’Eglise Notre Dame de Paris a célébré fièrement ses 850 ans. Partout dans le monde, il a des nombreux édifices qui défient le temps. Leurs concepteurs ont pensé à la postérité. Ils savaient que la prouesse de leur acte et leur gloire seraient dans la durabilité de leurs œuvres. Nombreux voulaient la gloire, non la richesse. Mais pourquoi en Côte d’Ivoire rien ne peut encore défier le temps?Nos Universités, blingbling sont remplies de chinoiseries. Tout brille. Rien n’est durable.

Apres 2 ans de fermeture pour réhabilitation et une ouverture très pompeuses et exagérément médiatisée, ni les promesses de campagne d’Alassane Ouattara, ni les fausses peintures de C. Baconco encore moins les projets idéels de l’informaticien Gnamien K., n’ont contribué à changer le visage de la situation universitaire. Les parents se plaignent des coûts trop élevés des inscriptions, les grèves persistent, les infrastructures manquent, le restaurant sert de la nourriture consommée, mais peu appréciée et digne des soupes collectives des années noires (1929-1930) en Europe, les bus ne sont presque jamais au rendez-vous, les bourses d’études sont payées avec extrêmement de retard, le wifi n’est qu’un leurre, il n’y a pas l’ombre d’une bibliothèque digne de l’émergence, l’omniprésence de la police sur les résidences sapent l’idée de franchise universitaire tant aimée par les syndicats…et on chante les performances réalisées. Comment la jeunesse dans ces conditions peut-elle être bien formée

Performante?…Bref…L’Afrique, la Côte-d’Ivoire a encore du chemin…Et un long chemin pour espérer un jour faire partir des tops 100 universités d’Afrique. Il faut tout de même espérer. Le soleil se lèvera un jour. Salam.


La FESCI célèbre ses 25 ans dans la violence

Affiche des 25 ans de la FESCI (Ph.ABC)
Affiche des 25 ans de la FESCI (Ph.ABC)

Les nombreux problèmes qui jalonnent le quotidien des étudiants ivoiriens ont fait le lit du retour inévitable des syndicats et de la violence.

Ce vendredi 25 juillet 2015, l’université Felix Houphouët Boigny connaissait une ambiance, non particulière. Les membres de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) ont encore prouvé qu’ils ne peuvent engager aucune action, sans que violence s’en suive.

Ce vendredi était jour de célébration du 25e anniversaire de fameux syndicat estudiantin ivoirien qui a produit les personnalités les plus célèbres des deux dernières décennies en Côte d’Ivoire. L’actuel président de l’Assemblée nationale Soro Guillaume alias Tieni Gbanani et l’actuelle deuxième ivoirien de la Cote d’Ivoire post crise à se retrouver dans les geôles de luxe de la CPI, Blé Goué Charles, dit génie de kpô.

Pour l’occasion, la police (CRS et BAE, impatiente de se mettre quelque chose sous la dent) était encore présente, comme c’est le cas ces derniers temps. L’animation était digne de la vielle époque où la FESCI gouvernait et régnait en maitre hyper absolu dans les espaces scolaires et universitaires ivoiriens : Factions de jeunes surexcités par quelque sachets d’alcool constituée ; groupe d’individus en course – pas gym –  cadencée et rythmée de chants guerriers scandés et répétés en cœur pour marquer la présence des troupes, coups de sifflets désordonnés comme des grillons déboussolés le soir d’une pluie et la cerise sur le gâteau, cette volonté de vouloir faire arrêter les cours de forces et inviter tout le monde à suivre leur spectacle para militaire.

 La suite on la connait. Echanges de pierre et de bombes lacrymogènes entre étudiants et policiers qui s’en sont donnés à cœur joie dans le matraquage et le gazage. Les vielles habitudes progressivement reviennent. Si l’Université du Départ nouveau – après deux ans de fermeture pour réhabilitation, avait pu résoudre les anciennes préoccupations majeures des étudiants, ces derniers seraient occupés à étudier dans des conditions commodes qu’à se syndiquer.


Chinoiseries dans l’Université Bling-Bling (9e partie) : les toilettes émergentes, ces dames blanches aux joints fragiles

Une vue des toilettes jamais montées - UFHB (Ph.ABC)
Une vue des toilettes jamais montées – UFHB (Ph.ABC)

L’Université Felix Houphouët-Boigny (UFHB) de Cocody est un lieu fabuleux. Celles de l’intérieur du pays, le sont aussi. Tout est si beau qu’on imagine que tout va bien. Mais comme le dit cette chronique, elle est frappée du sceau de l’émergence dôyô-dôyô. Il est récurrent que les étudiants se mobilisent pour manifester leur mécontentement, partager leur galère dans ces aires parées de fleurs et de gazons. Il est aussi récurrent que toute volonté de rassemblement pour s’exprimer en toute liberté est systématiquement et tendrement réprimée par le déploiement de CRS et de BAE. A l’UFHB, les policiers arrivent plus vite que le SAMU et les Sapeurs-Pompiers en cas d’urgence.

La liste de ce qui ne va pas, de ce qui est incompréhensible, de ce qui est énervant dans cet univers de l’intelligentsia est loin d’être exhaustive. Le mal a inscrit définitivement ses empreintes dans ces hauts lieux de science malgré tous les efforts consentis pour leur réhabilitation. Le mal. Il faut bien trouver des mots adéquats pour mieux traduire ce que la réhabilitation a coûté à la vielle Université nationale, ce qu’elle a introduit de séduisant, d’enchanteresse, mais hélas de provisoire et de précaire.

En parlant de beau, de provisoire et de précaire, nous jetons dans le cadre de ce billet un regard sur ces nouveautés introduites à l’Université de Cocody rebaptisée Université Felix Houphouët-Boigny de Cocody. Il s’agit de ces belles toilettes préfabriquées, semblables à des boîtes sur pilotis placées çà et là dans l’espace universitaire. Belles, blanches, faites de tôles renflouées d’isolant et montées, sûrement aux derniers moments avant l’inauguration pour une opération de charme et de séduction.

 Avant la réhabilitation, l’Université de Cocody à Abidjan comptait très peu de lieux de soulagement. L’ex FLASH fragmentée en 3 UFR (SHS, LLC, ICA) ne disposait que d’un bâtiment de 8 cabines comme toilette. La FESCI vers fin 2010 avec l’appui du District d’Abidjan a réussi à construire un deuxième avec le matériau issu d’appel à cotisation des étudiants (sable, gravier…) qui devait – selon l’opération lancée à l’époque – servir à construire un amphithéâtre. Une autre opération d’escroquerie soutenue à l’époque par quelques éminents enseignants et qui n’était qu’un projet sans suite évidente. Les URF de droit et d’économie, à elles deux, avait aussi un bâtiment de toilettes d’une sixaine de cabines pour le grand nombre  d’étudiants qu’elles comptent. Il en était de même pour les autres UFR comme celle de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie.

Juste apres 2 ans, les toilletes s'affaissent seules - Coté Forum - ph.ABC
Après 2 ans, les toilettes s’affaissent seules – Coté Forum – ph.ABC

Ces installations demeurent. Mais les concepteurs de l’Université du « départ nouveau » se sont vite rendu compte de l’évidence qu’après avoir repeint l’Université et meublé les salles avec des bancs et tables qui s’abîment à la vitesse du vent, qu’il fallait apporter un élément nouveau au décor trop séduisant qu’ils offraient aux étudiants ivoiriens. Un élément qui attire l’attention et qui ne laisse personne indifférent. Voilà que leur vient à l’idée que l’Université était bâtie pour accueillir des hommes et des femmes qui ont des besoins naturels à satisfaire. Il fallait donc songer à augmenter le nombre de toilettes.

Ils ont eu l’ingénieuse idée, de laisser une entreprise tester ses produits. Le modèle des toilettes défie l’entendement. En effet, on a assisté après les réouvertures des universités, au montage et à l’installation de boîtes blanches préfabriquées. Au début, certains pensaient qu’elles serviraient de points de vente de nourriture, de rafraîchissement, de reprographie. Mais tous ceux qui ont parié dans ce sens ont perdu, car elles se sont révélées être des toilettes.

Blanches, belles au finish, elles avaient fière allure. Cette beauté cachait malheureusement la fragilité de leurs reins joints. Ces toilettes trop luxueuses, montées à la hâte, à la suite certainement d’un constat d’oubli mémorable, ont la particularité d’avoir les qualités de tout produit biodégradable, autodégradable, biogâtable et autogâtable.

Comment imaginer que de pareilles toilettes dignes des plages et bordures de maquis, ont pu être choisi pour un endroit comme le campus ?  Pour une université qui accueille plus de 50.000 étudiants et dont le taux de fréquentation journalier avoisine les 30.000 personnes, on se demande pourquoi on a pu penser à des toilettes si précaires et si luxueuses ? Imaginons la force des jets d’urine d’étudiants déjà énervés par leur condition, imaginons la colère des ventres parfois pressés de libérer ce que leur propriétaires ont englouti au restau U.

Restes de toilettes et conséquences de l'affaissement (Ph. ABC)
Restes de toilettes et conséquences de l’affaissement (Ph. ABC)
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Batiment se disloquant. (Ph.ABC)

Ces toilettes ont été conçus sans regards, ni fausses septiques réellement aménagées. Elles ont été déposées à des endroits stratégiques pour le plaisir sûrement des yeux des visiteurs. La société responsable de leur installation n’a même pas eu le temps de les installer toutes. On peut compter sur l’étendue de l’université 20 bâtiments blancs. Sur cette vingtaine,  seulement une quinzaine restent debout mais clopinant. Trois n’ont jamais été montés tandis que deux autres n’ont pas eu la force de continuer à être debout.  Il n’en reste que des décombres, comme si un tsunami de casseurs et de collecteurs de vieux fer était passé par là. Environ 9 bâtiments sont, pour des raisons qu’Allah seul sait, restés fermés et non fonctionnels. 

Les dames qui s’occupent de l’entretien de du nettoyage de ces lieux sont fatiguées des va-et-vient de ces étudiants pas toujours pas disciplinés, pas toujours bien éduqués,, pas toujours respectueux des espaces publics et des efforts des autres. L’eau coule. Les odeurs se sont installées et souvent le javel manque pour les étouffer. Le plancher s’affaissent doucement, les joints se desserrent progressivement sous le poids des pas qui entrent et qui sortent, des bâtiments se dégradent progressivement.Déjà, il est remarquable que des bâtiments (Celui du Forum de l’Université tout comme ceux l’UFR Maths) sont tombés, dépouillé de leur contenu, bidets, lavabos, robinets, tuyauterie… Leurs tôles serviront à constituer certainement les murs d’une maison de vigile quelque part dans un certain bidon ville de la capitale économique.

Offrir un tel luxe à un Etat émergent et PPTE, c’est une façon de jeter de l’argent par les fenêtres. Pour un pays qualifié de très pauvre et de très endetté, le peu d’argent doit servir à construire du durable. Il faut opter pour des infrastructures durables. C’est-à-dire des bâtiments dont la présence ne fait point regretter la dépense. Certes ces toilettes apportent quelques chose de nouveau au décor OBV de nos universités,  ou l’entretien du gazon semble  passer avant la satisfaction des besoins élémentaires des étudiants, mais elles se présentent comme une ruse pour camoufler la bagatelle somme allouer pour la réhabilitation des universités ivoiriennes.

Une chose est sure. Avec l’annonce que l’espace de l’Université de Cocody sera le village des futurs jeux de la Francophonie, les toilettes seront réhabilitées car devant l’étranger, il faut donner une bonne image.


Chinoiseries dans l’Université Bling-Bling : séchage à fenêtre ouverte

Fenêtres de Chambre d'd'étudiant à Cocody (Ph.Badra)
Fenêtres de Chambre d’d’étudiant à Cocody (Ph.Badra)

Huitième épisode de ma série, avec aujourd’hui le problème du linge que les étudiants font sécher aux fenêtres, malgré les interdictions…

Dans les campus universitaires ivoiriens, les interdits vont croissant. Mais quand on interdit une pratique, il faut bien proposer des moyens alternatifs qui conduiraient aux changements de comportements. En Cité U, il est formellement interdit de laisser sécher le linge aux fenêtres, aux balcons et à n’importe quel autre endroit que ceux indiqués… mais qui n’existent nulle part.

Le règlement intérieur du CROU-A, cette institution en charge de la gestion des œuvres universitaires en Côte d’Ivoire (restauration, bourses, cités), est précise bien en son article 19 : « Il est formellement interdit de sécher le linge aux fenêtres et balcons, et de jeter des ordures sur l’espace. Tout contrevenant à cette règle s’expose à des sanctions. » Derrière cette consigne, un souci de maintien de l’esthétique externe de ces espaces chiquement entretenus.

Plus sain de laisser son linge à la fenêtre

Mais voilà, depuis l’ouverture des résidences universitaires, sur les 12 autres que compte la ville d’Abidjan, des étudiants ont trouvé judicieux de sécher leurs linges aux balcons de leurs paliers et aux fenêtres de leurs chambres. Ce comportement intuitif, stratégique et naturel répondrait à des soucis de sécurité et de santé.

A une certaine époque en effet, les Cités U disposaient d’espaces aménagés de séchage de linges. Malheureusement, la furie des bulldozers des concepteurs de l’université du départ nouveau, a tout balayé, pensant que les buanderies blingbling aux canalisations gauchement installées et aujourd’hui flanquées – Allah seul sait pourquoi ? – d’écriteaux ‘CUISINE’ – pour certainement plaire à la Francophonie – suffiraient. En l’absence de ces anciens lieux, détruits avec l’intention de mieux faire sans jamais rien avoir fait de mieux, les résidents n’ont trouvé que ces lieux qui s’offraient à eux. En étalant leurs linges aux fenêtres, ils se donnent la chance de les retrouver à leur retour de cours.

D’autre part, les buanderies mal aménagées sont transformées en salles d’études occasionnelles, car, celles dédiés à cette activités sont de plus en plus, mises en location par le CROU-A à des particuliers, qui en font des lieux de commerces (centres de reprographie, restaurants, cafés, auto écoles…). En choisissant de faire sécher leurs linges aux fenêtres, les étudiants évitent les tics, puces et autres verres présents dans l’herbe drue et de facto des maladies de la peau que ces bestioles pourraient occasionner.

IMG_20130101_015650En agissant pour sécuriser leurs vêtements et se préserver d’éventuelles maladies, les chanceux étudiants résidents, détruisent l’harmonie OBV de l’espace dont la beauté est chère aux autorités en présence, qui ont même réquisitionné un bâtiment entier pour en faire la résidence de familles de certains travailleurs du CROU-A. Au lendemain d’une conférence -bilan de visite des sites des futurs Jeux de la Francophonie, conférence annoncée avec beaucoup de fanfares, mais à laquelle, les organisateurs et communicateurs se sont illustrés par un retard magistral le 14 juin, des réunions de mise au point ont été tenues avec les différents chefs de paliers des résidences « U » de Cocody. Il leur a été demandé de soigner les apparences, de dégager des balcons et fenêtres tous vêtements, d’aménager eux-mêmes les buanderies en espace de séchage et de sourire à tous les étrangers qui viendraient voir les installations du futur village des Jeux.

Les gens ont voulu soigner les apparences pour faire comme si tout allait bien. Dans ces résidences, où le moindre rassemblement d’information des étudiants attire automatiquement, comme le miel attire les abeilles et la pourriture, des mouches vertes; des hordes de policiers de la CRS et de la BAE, les choses ne vont pas mieux, dans ce meilleur des mondes. Les problèmes universitaires sur lesquels les syndicats estudiantins – toujours sur pied de guerre – fondent la raison de leurs retours, font des nids douillets au retour de la violence.


Chinoiseries dans l’Université Bling-Bling (7e partie): Affichage « Macabre »

Ce endroit est juste en dessous de la Présidence de l'UFHB (Ph. ABC)
Ce endroit est juste en dessous de la Présidence de l’UFHB (Ph. ABC)

Macabre est devenu par la force des choses, une expression célèbre en Eburnie. Une Miss s’est permisse dans de qualifier le comportement de ses compatriotes vis-à-vis de leur environnement de macabre. Il faut le reconnaitre, elle était à cours de mot dans son improvisation préméditée. Et les ivoiriens ne se sont pas fait prier pour lui faire un complément de prénom : Miss Macabre. Pourtant dans le fond, l’ivoirien est à éduquer pour améliorer son rapport quotidien avec son milieu de vie. Ce rapport n’est rien que le produit de ce que les politiciens ont établi, ont voulu. Il y a des taxes –incompréhensibles – de collecte des ordures ménagères sur les factures d’électricité alors qu’on n’a jamais vu la CIE collecter des ordures dans les ménages. Mais bon, c’est aussi cela l’envers de l’émergence. Nous empruntons donc l’expression à la Miss Côte d’Ivoire Macabre qui vient de laisser sa couronne sertie de diamants à une autre il y a quelques semaines. Pour l’événement les dons ont plût comme les pluies de ces derniers temps. Et le très controversant et boulimique Victor Yapobi, – M. Miss Côte d’Ivoire – était heureux. Ces pluies, une fois encore viennent à point pour aider à tester la qualité des infrastructures émergentes et donner à quelques opportunistes de la République, dans idées pour encore « bouffer ».

Revenons à nos moutons bling bling. Jetons un regard sur un fait banal. Comment on affiche dans l’espace universitaire ivoirien ? Pourquoi ce qu’on retrouve sous les ponts et panneaux de signalisation dans nos capitales, est reproduit à l’identique dans l’espace des intellectuels ? Ce fait laisse à voir qu’il y a de la barbarie dans l’agir des uns et des autres vis-à-vis de l’environnement. Une sauvagerie qui détruit l’esthétique des lieux et agresse la beauté de la nature bling bling de nos Universités hyper tuiner. Dans tous les cas, on ne pouvait s’attendre à mieux, à d’autres attitudes que celles qu’on observe. Tout semblait bien prémédité. Il faut laisser des poches trouer pour justifier la nécessité de l’intervention d’un tocklo tocklo, pour engager des travaux non prévus, pour bouffer. C’est ainsi AU PAYS DES ELEPHANTS où, de plus en plus malgré, les performances chantées à la TV nationale, la corruption gagne du terrain. Mais cela ne nous regarde pas. Voilà les faits : Affichons sauvagement, où on veut, quand on veut, même si c’est interdit par des règlements.

Affichage de Résultats de sociologie . Murs et Portes à contribution. (Ph. ABC)
Affichage de Résultats de sociologie . Murs et Portes à contribution. (Ph. ABC)

Les penseurs de l’Université du départ nouveau, n’ont apparemment pas pensé que l’africain de Cote d‘ivoire aime s’afficher et afficher là où il ne faut pas pour mieux se faire voir. C’est une attitude stratégique. Une bonne leçon de communication qui ne s’enseigne dans aucune école. Mais ceux qui le font le savent par intuition. Et c’est une intuition efficace. Dans le nouvelle environnement OBV (Murs : couleur orange, Affiches : couleur blanche, Gazon : couleur verte), les étudiants, les syndicats, les enseignants, les administrateurs du CROU, les ivoiriens  et non de ces lieux, ont pris l’habitude de mettre des affiches n’importe où. Le constat turlupine. Trouble à la limite. Tout est trop beau pour être vrai. Trop vrai pour croire. Mais hic. Rendez-vous devant les facultés au moment de l’affichage des résultats, l’évidence rattrape la réalité que de simple tableaux d’affichage à la dimension du publique des lieux, n’ont pas été prévus. Dans quelques facultés, de petits cadres ont été fixés ; mais restent incapables de contenir la grandeur des surfaces étalées des Procès-verbaux d’examens. Alors les murs viennent à la rescousse. Ensuite les portes, les couloirs, l’intérieur des toilettes et pour finir les arbres.

A l’UFHB on peut distinguer plusieurs catégories d’afficheurs « Macabres »

  • Les administrateurs des départements, de la Présidence, de la Scolarité centrale (pour résumer cette catégorie): ils font de leur mieux, pour coller là où les étudiants peuvent avoir accès à l’information. Dans les départements, lorsque le moment de la publication des résultats vient, murs, portes, morceaux de contre-plaqués trouvés selon le hasard et la nécessité, font l’affaire. A la Présidence de l’UFHB comme à la scolarité centrale, les vitraux, les murs, les niches de passage de tuyaux sont des panneaux d’affichage.
  • Les associations, ONG, Syndicats, annonceurs d’évènements : Ce sont les plus terribles. Eux ne privilégient aucun espace. Pour mieux dire, tous les lieux sont bons, pourvu que l’ombre d’un homme y passe. Ils mettent à contribution toutes les surfaces planes, plate ou non : bornes de délimitation de routes, arbres (les syndicats sont même les champions de ce choix) ; couloirs, murs, arbres, toilettes,…partout où le bon Dieu conduit leurs pas. 
  • Le CROU A. Cette institution a quelque chose de spéciale. Son règlement intérieur interdit l’affichage désordonnée et sans autorisation en son article 13 : « Les résidents peuvent mettre des affiches dans la cité, après l’accord du chef de la cité, à des endroits prévus à cet effet. » Quel endroit a été prévu à cet effet ? Pourtant elle-même ne donne pas d’exemple. Elle déroge à ses propres règles. Autrefois, dans les couloirs des bâtiments, il y avait de petits tableaux. La réhabilitation les a fait disparaitre. Et il est impérieux pour ne pas laisser l’anarchie s’installer, que la Direction de cette institution songe, à faire des économies sur l’entretient des gazons pour doter chaque palier d’un petit tableau d’affichage. Cela lui servirait, puisqu’elle-même affiche sur les murs. Peut-elle qu’elle a un pass spécial.

Il faut s’arrêter à ces catégories, à ces groupes, qui s’ils avaient trouvé des lieux indiqués, certainement n’afficheraient pas là où il ne faut pas. Les tableaux d’affichage, simple à concevoir sont des lieux de socialisation et de contrôle. Aussi, faut-il que les autorités de nos Universités prennent leur responsabilité en sanctionnant toux ces groupe, qui pollue l’espace collectif. Shalom.

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Chinoiseries dans l’Université Bling-Bling (6e partie):Le gazon, la sangsue et les hérons

Tracteur tondeuse, Bas fonds de l'UFHB - Ph ABC
Tracteur tondeuse, Bas fonds de l’UFHB – Ph ABC

Si la bourse ne vient pas à l’heure, on peut se permettre des tours gratuits et touristiques dans l’enceinte de nos universités nationales devenues par la beauté de leur jardin, des lieux de plaisance et de détentes pour les cinq sens humains. Les immenses étendues de gazon bien tondu sont spectaculaires. Verdure irréprochable, drue, tendre, entretenue au quotidien par des centaines de dames et d’hommes que la vie a durement éprouvés et qui ne cherchent que pitance journalière dans leurs blouses bleues. Tout est donc au mieux dans le meilleur des mondes universitaires ivoiriens. Mais ce mieux est inquiétant et souvent provoquant.

Les étudiants de l’Universités FHB de Cocody, résidant ou non dans les Campus, tournent la situation en bourrique. Pour eux, l’essentiel pour les autorités de ces lieux, c’est « l’entretien du gazon ». C’est seulement en Côte d’ivoire qu’on voit que le Gazon est important. On soigne l’extérieur, pendant que l’intérieur est pourri de nombreux petits problèmes, qui aujourd’hui créent le nid du retour en force de ces nombreux violents syndicats estudiantins. D’ailleurs ces derniers (FESCI, AGEECI, LIGES, CES,….) commencent à marquer leurs territoires sur l’espace universitaire, comme les animaux marquent le leur en pissant. Eux ont décidé de polluer les espaces commun par leurs nombreuses affiches et aux marqueurs. Mêmes les arbres ne sont point épargnés par le syndicat champion de l’affichage barbare : l’Association Générale des Élèves et Etudiants de Cote d’Ivoire (AGEECI).

Mais « ne plante pas du gazon qui veut, mais qui peut», me disait un jour un ami, estimant le coût du carburant nécessaire pour tondre tout ça. C’est une plante de luxe qui pousse selon les caprices du temps et qui exige qu’on l’entretienne, comme le gourou entretien sa maîtresse. (Studios, bijouteries, restaurants, vêtements…Imaginons la suite. Les maîtresses en générale sont – parait-il très exigeantes aiment le chics, les prix non chocs, les choux et les fleurs…)

IMG_5329Irréprochable est la verdure de nos universités. Ce gazon est une sangsue dont le simple entretien – en plus de mobiliser des centaines de bras d’hommes, de mains de femmes devenues calleuses à forcer de contacts avec le sol, de soulèvements de brouettes, de coups de daba dans le sol, – englouti des milliers de litre de fuel. Si vous vous promener à l’université, à l’exception de l’Université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé qui devient une litière de rats, de criquets gras…, vous rencontrerez des tondeurs avec des instruments, des machines qu’on monte sur le corps, qu’on pousse, qu’on tient dans la main, sur lesquels on s’assoie comme dans un fauteuil de pacha. Toute une technologie avide de carburant est mobilisée pour ce gazon. Mais cela reste insuffisant, au vu des différents mouvements observés, ces temps-ci, coté terrains de Tennis du campus et au siège de le SIMDCI.

La SIMDCI, société qui s’occupe de l’entretien et du nettoyage de l’espace du campus vient de se doter de 5 tracteurs chinois blingbling et de 3 véhicules de type 4X4 double cabines. Si l’étendue de l’espace universitaire et les pluies actuelles qui favorisent la poussée rapide du gazon et justifient la nécessité de l’usage de gros moyens, on se demande pourquoi de nouveaux véhicules? Si on imagine que les petites tondeuses chinoises très bling-bling et très fashion, dans lesquelles plastronnaient des conducteurs aux airs de patrons, qui au passage, séduisaient avec leurs joujoux toutes ces étudiantes aux gros yeux,  ont – comme on le dit –mouillé face à ce gazon devenu coléreux à force d’être toujours coiffé ; on se dit que les tracteurs sont les bienvenues, bien évidemment s’ils sont du patrimoine du CROUA. Vu leurs plaques d’immatriculation, faut pas rêver. Et ces nouvelles 4X4 immaculées dans lesquelles grouillent chaque matin des hommes surexcités et contents d’aller au travail, comme des rebelles à la poursuite d’évadés ennemis dans Rambo 4, servent à quoi quand on sait que cette SIMDCI a un parc auto impressionnant. Il faut aussi compter son arsenal de plaisance constitué de véhicules de plage et terrain difficile. Des Karts bruyants qu’aiment conduire de petits blancs. – Le campus est devenue est lieux de plaisance.On se demanderait combien leur coûte leur contrat ?

Parlant de cette société, elle a investi après la réhabilitation, les locaux de l’ancienne Poste et Banque de l’UFHB. Ce lieu donnait au campus un air d’Université moderne, mais que les envoyer de l’ancien Ministre Cissé Bacongo, n’ont pas hésité à vider pour le transformer en bureau d’une entreprise privée. Pourtant avec tout l’argent engloutit dans la réhabilitation, elle pouvait se permettre de se construire des locaux provisoires, comme on le voit pour d’autres compagnies, construisant le pays. Une bêtise simplement. La Poste avait sa place. La banque avait sa place. Mais bon, ceux qui ont pensé l’Université émergente, ont encore décidé de ce qu’ils pensaient bien pour le petit peuple d’étudiants.

Pendant que le luxe circule, la misère des étudiants augmentent. La rumeur dit que le simple budget alloué pour entretenir le gazon avoisine les 2 milliards. Et quand le gazon drue passe sous les lames tranchantes de ces bolides tondeuses, délogeant les criquets dans leurs nids et trous, un ballet d’hérons pic bœufs blancs accompagne. Dans ce mouvement émergent, seuls ceux qui sont proches ont l’occasion de manger. Je parle des hérons.

A bientôt. Nous verrons si en ces temps de pluie, l’émergence a pensé l’affichage et le séchage sur le campus…


16 Mai 2015. Des jeunes ivoiriens ont célébré la  Journée mondiale de l’action citoyenne

images (1)Dans la succession des journées mondiales, le 16 mai a été célèbre en Côte d’Ivoire. Commune de Port Bouet, Vridi terminus 17 et 23, La Plage. Voilà le lieu que l’organisation e protection de l’environnement et ses associées JVE, JADD, Enfance en Action, AREI, 325.àrg Cote d’ivoire…ont décidé de célébrer l’évènement. Des leaders de mouvements de jeunesse, des eleves, des civils, venus profité des douceurs et odeurs que distille le vent de la mer du Canal de Vridi, les petits commerçants, les secouristes,…ne se sont pas fait prier pour investir la bâche montée pour l’occasion. Ce publique divers a suivi avec attention, intérêt et empressement les communications de Messieurs Aly Coulibaly, Enseignant-bloggeur et Charles Baimey, Directeur exécutif de l’ONG JVE-Cote d’Ivoire, qui ont porté sur « l’espace citoyen » pour le premier et « la place de la jeunesse  ivoirienne dans les négociations internationales » pour le second.

Monsieur Coulibaly a établi dans sa communication que le concept englobait toutes les actions individuelles et collectives des hommes pour que le monde se porte bien. Selon lui l’espace civique est à la fois un lieu physique et non physique, un lieu concret et virtuel, un lieu commun et singulier qui reste impérativement à protéger, à respecter. « Le monde va mal. Il va de plus en plus à la dérive. Il y a la pauvreté. Or l’homme a peur de la faim. Il y a des crises environnementales. Or l’homme a peur de la chaleur, du froid et de leurs conséquences. Parce que le monde va mal, il faut agir. Ceux qui l’on comprit se sont engagés dans des associations, des ONG, des mouvements de sensibilisation,…pour mieux interpeller, contribuer au développement durable et coordonner l’action de plaidoyer. » A-t-il constaté avant de préciser qu’au-delà du statut Juridique et des rôles sociaux qu’implique, la citoyenneté, « l’espace civique » est un espace de droits, de liberté qui invite à agir maintenant pour créer un monde et un avenir meilleur. Il a aussi constaté que parmi les plus de 1200 organisations qui se sont lancés dans la campagne Action2015, très peu d’organisations ivoiriennes de jeunesse sont inscrites. Pourtant l’Etat, qui parle de plus en plus de civisme, de réinsertion d’ex-combattants, d’éducation civique, aurait beaucoup à gagner en soutenant ce type de journée.

Comment les jeunes ivoiriens peuvent contribuer aux négociations internationales ? Telle a été la question par laquelle Monsieur Charles Baimey, a commencé son propos. En partant de son expérience personnelle d’agent communautaire et de citoyen engagé, le nouveau Directeur exécutif de JVE-Cote d’Ivoire a présenté au public des opportunités de rencontres internationales que les jeunes doivent saisir pour, non seulement se former, mais aussi contribuer aux échanges sur l’avenir de la planète. Il a insisté sur les futurs événements, tels que la rencontre qui se tiendra au Maroc courant 2015 et la Conférence des Nations Unies sur l’environnement que Paris accueillera en 2016. En les invitant à s’inscrire dans des associations, des clubs scolaires, pour apprendre, C. Baimey a avancé qu’on peut agir à n’importe qu’elle  niveau et que le déclic qui pousse à l’action et qui fait découvrir son potentiel ne peut s’opérer et s’entendre qu’à la condition de militer dans et pour quelque chose. En re-présentant les raisons de cette discussion, le patron de JVE a enfin invité les jeunes présent à avoir une attitude respectueuse à l’endroit de leur milieu, car il y a vas du bien de tous que le monde se porte bien.

Suite aux divers échanges, les jeunes ont manifesté des envies d’action pour le changement. Un pas est franchi. La Côte d’Ivoire a participé à la journée mondiale de l’action citoyenne.

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