Salma Amadore

Mes pépites à Abidjan

L'allocodrome Abidjan
L’allocodrome Abidjan

Je me suis rendue en Côte d’Ivoire et j’avoue que j’ai eu de nombreux coups de cœur.il y a les taxis qui ont différentes couleurs mais aussi les populations ne sont pas si différentes des nôtres.

Non seulement les blogueurs m’ont été d’une grande aide, mais je n’étais pas du tout dépaysée. Une fois que mes pieds ont foulé le sol d’Abidjan je n’avais en tête qu’une envie : voir les mondoblogueurs ivoiriens Moussa Bamba, Suy Kahofi dit Môgoba et Ladji qui change de nom toutes les saisons. J’étais dans une grande joie en constatant que j’allais revoir mon collègue blogueur du Congo Gaius Kowene. Il était arrivé quelques heures avant moi et ne s’attendait pas non plus à me voir. Quelques coups sur sa porte et en ouvrant, il avait ce sourire des enfants quand ils reçoivent un cadeau de Noël et c’était réciproque. En revoyant ce sourire, il m’a replongé à Dakar lors de notre première rencontre, la seule différence était qu’il avait visiblement mûri. Il n’était plus ce jeune homme très enthousiaste qui posait des questions interminables comme un philosophe, cet enthousiasme qui plaît, car on voit qu’il a juste envie d’apprendre.

les mondoblogueurs à Abidjan
Les mondoblogueurs à Abidjan

Premier coup de fil et me voilà en pleine conversation avec Moussa Bamba. Il ne se fait pas prier pour venir nous chercher. Quand les mondoblogueurs se retrouvent, c’est toujours la fête et les nouvelles de la plateforme et des blogueurs. Rassurez-vous la connexion à Abidjan a aussi disparu en nous voyant. Le premier endroit que je découvre by night est l’allocodrome. C’est un point de rencontre où les vendeuses vous harcèlent. Elles nous proposent du poulet grillé, du poisson braisé de l’atièkè et de l’alloco. Je commande du poulet et Gaius est plutôt poisson et pour arroser le tout on nous sert la Bock, une bière locale qui est très légère. Il n’y a pas de lumière ce n’est pas grave pas besoin de lumière pour manger. Les doigts ne ratent jamais la porte de la bouche. Moussa nous donne les nouvelles d’Abidjan et se contente d’un Coca Cola quand nous nous gavons de toute cette nourriture. Je le comprends il a l’habitude, pour nous, c’est aussi un plaisir gustatif touristique.

Quelques éléments d’Abidjan ont attiré mon attention :

la bière Bock de côte d'ivoire
La bière Bock de côte d’ivoire

La « Drogba » 

C’est la bière locale donc je vous parlais de son vrai nom « Bock », elle est disponible sous divers formats. Le soir nous avons bu celle de 50 Cl, mais quelques jours après, nous découvrions celle d’un litre. Gaius et moi avions décidé de nous rendre en ville par nos propres moyens et seuls. Taxi pour la Riviera 2 et cela nous a coûté 500F pour regagner ce lieu. Une fois dans le taxi il est vrai que par nos accents, le taximan et les passagers ont su que nous n’étions pas des Ivoiriens. La Riviera 2 est un carrefour qui vit 24 h/24 on y retrouve un peu de tout. Des vendeurs de brochettes, de poulet, de poisson, du sharwama, bref de la vie.Nous jetons notre dévolu sur un braiseur de viande. Ce que nous appelons « soya » au Cameroun  devient à Abidjan du « choukouya ». Je fais la rencontre de Mohamadou, un jeune homme qui prend nos commandes. Il est très poli, je dirais timide. Avec son accent ivoirien, quand il parle, il m’est difficile de comprendre tout ce qu’il dit. Quand je lui demande d’articuler un peu plus pour moi quand nous discutons le prix du choukouya, ma voix rauque l’effraie et il sursaute avant de me répondre. Il sursaute plusieurs fois et je lui demande quel est son problème : il dit que je gronde. Gaius éclate de rire, moi aussi. Je lui explique que c’est ma voix et lui me dit qu’elle l’effraie, je laisse Gaius passer le reste des commandes. Il ne faut surtout pas que je crée un incident diplomatique à cause de ma voix. Si je continue, Mohamadou risque de faire pipi sur lui. On repère un lieu pour déguster notre choukouya et nous tombons sur une boîte de nuit pas encore ouverte. Alors, on met le cap sur  « Bangkok ». Oui ! A Abidjan j’étais à Bangkok sans visa. Gaius veut du poisson. Il passe une commande, mais la serveuse n’en fait qu’à sa tête. Nous montons sur la terrasse où les lumières tamisées nous laissent juste voir les contenus des frigos et les boissons disponibles. Notre commande : la Bock et cette fois, c’est un litre pour chacun s’il vous plaît. Ces liquides ont bien accompagné nos aliments. D’où nous étions assis, le balcon nous laissait voir de vieilles toitures qui servaient de dépotoir aux clients. Des bouteilles, serviettes jetables, bref tout se trouvait sur ces toitures. Dans le décor pour confirmer que nous étions à Bangkok, un jeune homme asiatique se promenait avec un Coca à la main en faisant semblant d’être saoul. Il tenait sa bouteille en main et poursuivait une serveuse en articulant un semblant de français. La drague de Bangkok en live, j’étais satisfaite du spectacle car la serveuse était plus concentrée à accueillir les clients qu’à l’écouter. Le jeune homme asiatique touchait quelques parties du corps de la serveuse en parlant. La jeune fille restait de marbre et notait les commandes . La « Drogba » nous a rempli le ventre et nous sommes rentrés satisfaits de notre soirée.

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Le piment

Nous étions traumatisés par cette habitude des Abidjanais. Quand vous dites « pas de piment » à Abidjan cela veut dire un peu. Nous nous sommes rendus au lieu dit « Maroc » toujours sans visa en compagnie d’Eugène, un frère de Gaius. Une fois dans le coin nous avons rejoint la foule de consommateurs. Des vendeurs de poulet, de « choukouya » étaient bien présents sur un semblant de terrasse à la camerounaise avec quelques chaises en plastique. Nous nous asseyons et passons nos commandes de boisson et commandions du poulet « sans piment » avec de « l’alloco » et de « l’atièkè ». Quand notre poulet est arrivé, non seulement il ressemblait à un poussin, mais en plus je ne peux vous dire la quantité de piment qu’il y avait à l’intérieur. Les yeux de Gaius ont rougi et ont laissé échapper quelques larmes. Les miens étaient intacts, mais ma langue brûlait et j’ai subitement eu un rhume. Il a fallu que l’on nous apporte du pain pour éteindre ce feu allumé en nous par le piment. Cet amour pour le piment à Abidjan m’a rappelé la ville de Mamfé au Cameroun où le piment est l’élément incontournable des plats. Et avec nos larmes, les vendeurs de mouchoirs ont fait une bonne affaire.

Du Choukouya
Du Choukouya

A suivre……


Dieu ne se trouve pas à l’hôtel

babouches dans une chambre d'hôtel à Akono
Babouches dans une chambre d’hôtel à Akono

Un billet où je m’interroge encore de nos habitudes. Mais le Cameroun est un beau pays hein ! On a notre quotidien toujours inspirant quand ce ne sont pas les lianes de Florian, c’est le panda en plein soleil bref !

Lors d’un voyage dans une ville périphérique de Yaoundé, je me suis rappelée une autre aventure dans un hôtel où il fallait porter une paire de babouches de couleurs différentes dans chaque chambre. J’étais bien étonnée de voir ce mixage de couleurs. Je me demandais si c’était une nouvelle mode ou bien juste une erreur ?

Mais non ! Même la réceptionniste à qui j’ai demandé une explication m’a juste rendu un sourire en guise de réponse. Les Camerounais sont-ils si voleurs ? Je dirais Oui. En causant avec quelques amis je trouvais enfin la réponse à cet arc-en-ciel de babouches : « C’est pour éviter que les clients n’emportent les babouches avec eux « . Mais est-ce vraiment une tactique pour décourager quelqu’un qui veut partir avec vos babouches ? Je ne pense pas. Il suffirait qu’il s’entende avec un voisin pour échanger les couleurs et ainsi constituer la vraie paire. Donc c’est peine perdue.

Nouveau testament à l'hôtel
Nouveau Testament à l’hôtel

Une autre chose qui m’a cette fois particulièrement énervée, c’est ce Nouveau Testament que j’ai trouvé à mon chevet.  Sans blague, je ne comprends pas qui a eu cette idée de placer ces livres dans les chambres d’hôtel. Je ne sais pas à quoi ça sert, mais une chose est sûre : les gens ne viennent pas à l’hôtel pour chercher Dieu.

Rassurez-vous chers propriétaires d’hôtels et autres, si nous, les clients avons besoin de Dieu, nous savons où le trouver. Si nous décidons de venir prier à l’hôtel, nous emporterons nos Bibles avec nous. Je ne pense pas que si deux personnes viennent dans un hôtel pour commettre un acte ignoble, elles prendront la peine de lire ce Nouveau Testament et changeront d’avis. Bien au contraire je vois des films où les Bibles servent de coffret pour les armes à feu.

Autre chose, si une personne de religion différente que le christianisme monte dans une chambre et trouve un Nouveau Testament, elle peut penser que l’hôtel n’est destiné qu’à certains fidèles. Des préservatifs oui, des bonbons oui, des chocolats encore plus, mais des Nouveaux Testaments, Non. Ne nous imposez pas une religion dans les hôtels, sinon vos clients demanderont désormais, des Corans, des Bibles pour Témoins de Jéhovah et j’en passe.


Faites de la musique

Source: Google.fr
Source: Google.fr

La création musicale au Cameroun ne se porte pas très bien. Coup de gueule… en musique, bien sûr.

Olala vous dites fête de la musique ? Si j’étais contente je pourrais bien emmener l’un de mes potes à un concert et lui dire « kossa moi ça » volontiers, mais non ! Et bien chez nous ce n’est plus une affaire d’ »ossu » ou de « kwaye ». Je pense qu’il est même temps de crier « wopalilo ».

C’est désormais un face à face interminable pour régler cette question de droit d’auteur. Une histoire « made in Kamer ». Il ne faut pas être « ancienne d’église » ou « papa Nanga boko » pour voir que ça ne va pas. Une histoire de « paplé », chers dirigeants « pourquoi vous faisez ça » ? Si tout marchait bien dans notre pays ça allait « doser » pour les artistes.

Il faut tout recommencer, trouver une équipe « nyang nyang » pour tout arranger. Mon frère dans cette histoire « regarde sans toucher ». Je suis sûre qu’un jour il y aura quelqu’un pour dire « arrête comme ça » pour que tout rentre dans l’ordre. On dit que c’est la faute aux musiciens qui eux même sont des « ampoule grillée ». Tel des « rastafari » ils ne se soucient pas de « this life ». Mais gars, si tu es un artiste « réveille-toi ! ». Si tu sais ce que vaut notre culture pardon « prends soin d’elle ». Tu peux jouer les « king kong » pour la sauver, cela en vaut la peine. Tu as le « bic rouge » « et puis quoi ? » cela ne suffit pas. « Today na today » on ne remet pas ça à demain. Il faut régler ce problème « la la la ». Qui « venant du ciel » pourra nous aider pour que nous puissions rendre « gloire au Seigneur » ?

Weh « Babaah » God agit un peu. Devons-nous danser « messa » ou « secouer l’eau » pour espérer que tout s’arrange ? C’est vrai que nous sommes la « GTB » génération tête baissée, mais est-ce WhatsApp qui viendra arranger les choses à notre place ? Quand je vois notre culture mourir ainsi, je ressens de la rage, je t’assure « elle veut me tchop ». Unissez vos forces chers artistes, faut que notre culture revive et ce n’est qu’à ce moment que je pourrais dire au Seigneur comme un « mouna » devant son père, « ma ve wa ngang ».


Papa, merci d’être mon papa

Source: google.fr
Source: google.fr

Ne te dis pas qu’il m’a fallu plus de 30 ans pour savoir ce que tu représentes pour moi. C’est juste qu’il m’a fallu trente ans pour trouver les mots justes et t’exprimer ce que je ressens.

Papa, parti de Garoua, ta région natale, pour regagner le centre, il t’a fallu du courage pour laisser tous tes proches et entreprendre ce voyage tout seul. Je dirais comme on le dit chez nous quand tu es courageux que « Tu avais le sang à l’œil ». Si tu partais à l’aventure, tu as finalement croisé ta dulcinée et tu as du rester et fonder ta famille.

De très courtes années de bonheur entre vous qui nous ont fait naître mon frère et moi. Maman est partie. Je ne dirais pas trop tôt, mais juste au moment que Dieu a voulu. Nos pleurs, nos lamentations, nos prières ne pouvaient pas la ramener mais juste accompagner son âme.

Un homme de 32 ans avec deux enfants, ce n’est pas facile. Tu aurais bien pu, pendant toutes ces années de célibat, aligner les conquêtes  et faire d’elles tes épouses comme te le permet ta religion. Tu aurais pu nous imposer des belles mères horribles comme ce rôle qu’elles aiment bien jouer. Orphelin toi-même, tu as vécu très jeune ce que vivent tous les enfants qui perdent une mère et doivent subir les péripéties de la polygamie. Si nous avions mal à la tête, toi aussi tu te sentais mal. Dormir sans manger ? Marcher pied nu ? Non. Pleurer ? Jamais.

Tu viens du septentrion mais tu m’as envoyé à l’école. Tu viens du septentrion, mais tu n’es pas polygame. Tu viens du septentrion, là où les femmes sont vêtues de pagne mais moi, je porte la jupe et les pantalons. Tu portes la chechia et moi la casquette. Tu es musulman, je suis chrétienne. Tu fête le ramadan, la tabaski et cela ne t’a jamais empêché de me laisser fêter Noel ou Pâques. Tu, tu…. Et la liste est longue.

J’avoue que quand j’étais plus jeune, je me réjouissais du fait que tu n’aies permis à personne de prendre la place de maman. J’avoue que quand il a fallu te quitter et aller former ma famille, j’étais triste. Triste de te laisser seul, après tout ce que tu as sacrifié pour mon bonheur. Je réalise qu’il te fallait une compagne. Je réalise que toutes ces années j’étais aussi comme ta compagne. Quand il faut se séparer il n’y a que nos souvenirs qui m’accompagnent.

D’autres peuvent choisir d’aimer leur père ou leur mère. Quelle chance pour eux qui ont encore leurs parents en vie. Moi, je n’ai que toi. Pas de choix. Tu es mon père et ma mère. Tu es l’homme avec qui je suis mariée à vie. Si je suis rejetée, tu es le seul vers qui je peux me tourner. Le seul qui m’acceptera toujours que je sois handicapée, aveugle, chômeuse, paresseuse ou bête. Tu es l’un de ceux qui m’aiment  sans intérêt. Tu es l’homme de ma vie, mon père et je te dis merci.


Cinq raisons pour lesquelles les hommes ne vivent pas longtemps

Je sais qu’en écrivant ce genre de thème, je m’attire les foudres de ces messieurs mais faut dire que c’est un risque à prendre. Le risque du métier en fait. J’assume.

Ces sont de grands menteurs

Je ne veux pas dire par là que les femmes ne mentent jamais mais dans cette discipline les hommes sont forts. Les Camerounais dépensent tellement d’énergie à mentir à leurs compagnes, à leurs patrons, à leurs clients, à leurs voisins, à mentir, à mentir. Résultat : pour que cela paraisse vrai ils sont bien obligés de se plier en quatre pour que leurs mensonges deviennent la vérité et parfois ils sont pris dans leur propre jeu.

Tenez un Camerounais qui a trois petites, trois « deuxième bureaux » comme on aime le dire chez nous, vous imaginez à quel rythme son cerveau peut tourner pour toutes les entretenir ? Pour toutes les satisfaire ? C’est de l’énergie mais gaspiller pour rien. Je pense que si cette quantité d’énergie était utilisée pour la science, l’économie, ou le développement du pays on serait bien loin aujourd’hui. Il ment, il s’essouffle et Dieu n’aime pas les menteurs, résultats il meurt de crise cardiaque on ne sait pourquoi.

Ils connaissent tout

Résultat, ils ne connaissent rien. Vous n’avez qu’à voir quand il y a une conférence, une réunion, une campagne, etc. C’est tellement facile et normal pour un homme de dire « il faut aller dans vos choses de femmes là hein ». Il le dit et il en est fier. C’est la femme qui est ignorante et qui n’a rien à faire donc elle doit aller assister à ce genre de choses qui ne concerne que la « gente féminine ». Si vous organisez une réunion pour dire quand aura lieu la fin du monde soyez sûrs qu’il ne le saura pas car il aura envoyé sa femme. Heureusement elle sauvera au moins ses enfants.

Ils n’aiment pas les hôpitaux

Même ceux qui ont une assurance c’est à peine si vous les croisez dans les hôpitaux. Les Camerounais n’aiment pas les hôpitaux, synonyme d’hospitalisation. Qui dit hospitalisation dit plusieurs jours sur place. Quand vous demandez à un Camerounais de rester alité pendant plusieurs jours non seulement, il dit qu’il perd ses business, mais aussi il est comme un animal en cage. Chez nous on sait qu’un homme n’est jamais malade et ce sont les femmes qui restent à la maison, qu’on hospitalise et qui font des examens. C’est la raison pour laquelle les médecins de la rue auront toujours du succès. Les Camerounais les adorent car il suffit de leur dire : « Donne-moi un truc pour me soulager là ! » et ils vous demandent ce que vous ressentez et voilà des remèdes vendus, sans ordonnance, ni file d’attente. Les Camerounais n’aiment pas attendre, ils sont toujours pressés pardon il y a toujours un match à regarder, à ne pas rater. Autre chose, ces hommes si costauds et forts censés nous protéger (nous le sexe faible) ont peur des seringues. Peu importe la beauté de l’infirmière qui va les piquer, ils redoutent cet instant.

Ils ne finissent pas leur traitement

Quand un Camerounais a le paludisme, pour lui c’est déjà avoir un pied dans la tombe, il a tous les soucis du monde. Et dire que nous les femmes même avec les douleurs des contractions nous sommes capables d’accomplir toutes nos tâches sans broncher… Quand un Camerounais est malade, non seulement il n’aime pas s’aligner pour les examens, les résultats ou quoi que ce soit à l’hôpital, mais aussi quand il doit suivre un traitement, ne comptez pas sur lui pour le finir. Une fois qu’il entame une plaquette de médicaments et que ses douleurs disparaissent, il jette les bêtises et le voilà dehors. Il veut que son traitement soit court pour deux raisons : il faut qu’il recommence à sortir et il faut qu’il recommence à boire. Et quand la maladie réapparait il a deux raisons : « C’est un faux docteur ! » et « Tu es sur que ton traitement ou tes médicaments étaient bons ? »

Ils aiment la vitesse

Hum voyez alors un Camerounais au volant d’une voiture. Quand elle est neuve ou d’une marque de luxe, il se promène partout avec. Quand elle est vieille il faut qu’elle joue de la musique comme dans une boîte de nuit avec une Bass sauvage et mal réglée. Quand un Camerounais est dans une voiture, il viole les feux, il klaxonne plusieurs fois pour manifester son mécontentement et son impatience. A moto c’est autre chose : il rivalise même avec les camions. Quand un Camerounais voit une fille dans la rue ou est aux côtés d’une fille quand il conduit, il n’a pas peur de la mort. Non seulement il faut qu’il joue la musique fortement (il n’est plus capable de suivre les autres chauffeurs en cas de pépins) mais aussi toute sa virilité se joue dans la vitesse. Y en a même qui se la jouent façon Fast and Furious (il conduit en détournant son regard de la route et en regardant la fille avec qui il se trouve dans les yeux).

Heureusement, la plupart des filles aiment la vie et c’est elle qui lui dit : « Qu’est ce que tu fais comme ça ? Regarde la route s’il te plait, si on t’a vendu dépose-moi d’abord avant de mourir ! » et le chauffeur fou se met à sourire pour cacher sa honte. Dans sa vitesse très souvent il met mal sa capote et dans le meilleur des cas devient « Papa » sans le vouloir, ou alors attrape des IST ou le VIH/Sida et accuse la sorcellerie. Dans sa vitesse il traverse la route quand le feu est encore rouge et se fait très souvent renversé par une voiture, dans sa vitesse…..

Et la liste n’est pas exhaustive.


Parade des journalistes dans un hôtel

Source: Google
Source: Google

S’il y a une vision que la majorité du public connait du métier de journaliste, c’est la célèbre expression « est le plus beau métier du monde ». Je ne sais qui l’avait déclaré pour la première fois et à quoi il voulait faire allusion mais je ne pense pas qu’il soit camerounais.

Vu comment il faut couvrir des affrontements, des éruptions volcaniques, des émeutes, tous ces évènements du quotidien qui nous met un jour ou l’autre face à la mort, je dirais que c’est un métier à risque où, le choix d’un bon risque vous met en haut ou pas. Dans mon pays la plupart des journalistes sont célèbres parce qu’ils interviewent des personnalités ou connaissent le plus grand nombre de personnes de la haute société. C’est bien loin du terrain en tout cas.

J’ai assisté dernièrement à une conférence de presse dans un hôtel de la place. Tout ce que je peux dire c’est que les trois années passées à Bamenda ne m‘ont pas beaucoup éloigné de la réalité du métier de journaliste chez nous. Dans ce genre de conférence, les différents profils de journalistes défilent devant vous et vous prouvent pourquoi on ne nous prend pas au sérieux. J’ai pu remarquer le premier groupe, celui des journalistes des médias qui ont le vent en poupe. Ce groupe composé des journalistes qui vous dit à peine «  bonjour » quand vous voulez les orienter et vous prouvent qu’ils ont l’habitude de la chose. Ces journalistes vous répondent à peine, estiment que vous avez plus besoin de leur présence qu’eux de la vôtre et c’est à peine s’ils ne vous diraient pas volontiers « écartes-toi de mon chemin, laisse passer le professionnel ».

Le deuxième groupe est celui des journalistes invités par le ministère qui est en charge de l’évènement. Ils se considèrent aussi comme « les ministres des journalistes » et exigent avoir droit à tous les honneurs. Le mot de passe suspendu à leur bouche « c’est le ministre qui m’a invité », un peu comme une formule magique à la « sésame ouvre-toi » et s’il vous plait déroulez lui le tapis. Ce dernier veut « être près du ministre » et n’essayez pas de le forcer à s’asseoir ailleurs quoi ?vous voulez recevoir les foudres du ministre ?

Le troisième groupe et le plus fourni,  est celui de ce qu’on appelle chez nous « les journalistes du Hilton ». Ce sont en fait des journalistes qui n’ont reçu aucune invitation mais ont eu l’information soit par d’autres médias, soit par un ami qui travaille dans un média. Ce que je peux reconnaitre c’est que les journalistes de ce groupe sont très polis (normal ils n’ont pas été invités). Ils se présentent et vous donnent le nom d’un média que vous ne connaissez pas « je suis Taro, journaliste à Sauce jaune Tv, etc » et veulent vous prouver qu’ils ont une couverture internationale. Ils vous demandent des documents pour avoir des informations complètes sur la raison de leur présence là. Ils peuvent rester debout ce n’est pas un souci. Contrairement aux deux premiers groupes où les gens sont fiers, eux ont toujours cette question magique « on émarge où ? ». Entendez par là « ne m’oubliez pas lors du partage du perdiem ». Très souvent, ils sont les premiers en rang au buffet et toujours insatisfaits.

S’il y a une chose qui est commune à tous les groupes, c’est la question « où est la liste ». Ne tracassez pas vos méninges, c’est une liste où on met tous les cordonnées du média et qui très souvent donne l’information aux journalistes présents qu’il y aura de l’argent de taxi. Autre chose que je m’explique toujours pas, est ce une obligation qu’un journaliste pose toujours des questions à la fin d’une conférence ? Vous me direz « Oui » car cela lui permettra de recueillir des éléments pour étoffer son article ou que c’est une preuve de démocratie. Je suis d’accord. Mais quand on lève le doigt et que l’on fait un long discours sur les remerciements à l’endroit des autorités, que l’on fait des comparaisons que personne dans l’assistance ne comprend et que, pour couronner le tout on plonge dans des histoires de la bible « à la Sodome et Gomorrhe », ou le déluge de Noé, ou je ne sais trop quoi, il y a un problème. Un problème quand à la fin de ce discours de 15 minutes on se rend compte que c’était tout sauf une question.

Il y a un problème réel sur cette vision « du plus beau métier du monde » au Cameroun.


Ce qui fait de nous des Camerounais

Il y a quelques jours, les éléments de ce billet se baladaient dans ma tête sans ordre précis. J’ai alors décidé de leur donner un ordre et surtout de vous faire part des habitudes qui sont les nôtres, mais que vous pouvez retrouver chez d’autres peuples. Ne dit-on pas que le Cameroun est une Afrique en miniature ?

Mouf !

Un mot qui vient de la déformation de « move » en anglais pour dire « bouge ». J’ai été agréablement surprise de regarder un téléfilm burkinabé dernièrement et de remarquer que là-bas aussi on utilise ce mot et dans le même contexte. Mouf  fait partie de ces mots qui au Cameroun, sortent quand on est déjà exaspéré. Selon les situations je me suis rendu compte que c’est le dernier mot que l’on prononce chez nous avant d’en venir aux mains. S’il s’adresse à vous, alors répondez « mouf aussi » et le match sera nul.

Les mouchoirs c’est du gâchis

Chez nous, les marques Kleenex, Oran et autres si elles comptaient sur nous pour faire recette, auraient fait faillite très tôt. Avez-vous déjà observé la plupart des femmes camerounaises en compagnie de leurs enfants ou bébés ? Je ne pense pas, sinon vous aurez déjà remarqué que quand le bébé est enrhumé elle se sert de son habit pour nettoyer son nez. Quand le bébé grandit, elle se sert d’un des vêtements du petit et elle lui dit « mouche-toi », ou « pousse » et le petit se mouche de toutes ses forces. Elle le fait du mauvais côté du vêtement ainsi quand c’est fini elle défroisse un peu le vêtement et c’est ni vu ni connu. Quand il grandira, le petit le fera lui-même sur ses vêtements et l’enseignera à ses enfants et ainsi de suite.

Nos mains nous tuent

Chez nous on dit « la saleté ne tue pas l’homme noir ». On n’y croirait presque quand on réalise le nombre de bactéries avec lesquelles nous vivons et partageons chaque jour. Le cas le plus pratique est chez les hommes, cette habitude qu’ils ont de faire pipi au bord de la route ou dans un coin isolé. Après s’être soulagé, un Camerounais ferme sa braguette, salue son pote en serrant sa main très fort et longtemps et enfin mange un bon couscous avec ses doigts. Chez les femmes ce n’est pas encourageant, elles au moins ont des mouchoirs ou du papier hygiénique. Mais très souvent, après avoir fait pipi elle utilise très peu de papier hygiénique et quelques gouttes de pipi touchent ses doigts. C’est pas grave, elle les essuie sur ses vêtements et rentre dans la cuisine et goutte sa sauce qui est au feu en mettant une petite quantité dans sa paume de main. Appétit !

On a une amie publique commune : la bière

Dans mon pays, on peut toucher à tout sauf à la bière. Les sociétés brassicoles ont décidé d’augmenter le prix des boissons alcoolisées très récemment. Certaines personnes espéraient qu’avec cette augmentation, les Camerounais allaient diminuer leur consommation que non. Une augmentation de 75 f ou de 500 f « ne nous empêchera pas de boire ». Bien au contraire les consommateurs trouvent des raisons à cela « le maïs est devenu cher », « c’est un effort de guerre pour aider nos soldats au front », «  la bonne bière doit coûter chère », etc., bref un musicien camerounais a même chanté « la bière c’est combien ici, 500 ?1000 f ? Augmentez le prix on va toujours boire ».

 Le foot est notre passion

Vous ne le savez peut être pas, mais chez nous il existe vraiment un sport roi : le foot et des sports mineurs ou servants : les autres disciplines. Chez nous le mot « défaite » n’existe pas, il n’y a que la victoire dans notre dictionnaire. Il n’y a qu’à voir comment les sociétés de pari de foot se sont proliférer à une vitesse fulgurante. Il est devenu difficile de faire des économies avec tous ces kiosques de paris de football installés à tous les carrefours. Et il n’y a pas que les lions indomptables, nous connaissons aussi le Barça, le PSG, le Real Madrid et bien d’autres dont les matchs sont de véritables moments de plaisir et de partage.

Nos femmes sont les plus belles du monde

Ce commentaire n’est pas de moi, ne m’en voulez pas. Je retranscris seulement ce qui ressort des commentaires des Camerounais et même des touristes. Ils trouvent que les Camerounaises sont le premier atout du tourisme dans notre pays.  Viennent ensuite la nourriture et tout le reste. Pour avoir de vrais arguments sur la question demandez à ces hommes, ils vous écriront des encyclopédies entières sur le sujet.

La paix est notre fierté

C’est la chose chère à tous nos cœurs. Jaloux de notre liberté, quand il faut prendre une décision, c’est la paix que l’on préserve. Même si depuis quelque temps notre sérénité est menacée, nous ferons tout pour ne pas sombrer dans le chaos. Notre armée est aux frontières, se battant jour et nuit pour que nous nous couchions et nous levions sans crainte. Pour que nous allions et venions comme bon nous semble. Notre armée est aux frontières et nous nous devons de la soutenir. Faites un don pour l’armée camerounaise.

Auteur: salma

 


La nounou est une déesse

Une déesse que l’on se doit de vénérer. C’est mon constat depuis qu’un petit groupe de ce corps de métier a défilé devant moi.

Chez nous au Cameroun on dit « tiens celui qui s’occupe de ton enfant comme un œuf ». Une expression pleine de sens quand on se rend compte que pour vous faire du mal en tant que mère, il suffit de toucher à votre progéniture. Elle est bien loin l’époque où la famille africaine était tant soudée. L’époque où il vous suffisait d’accoucher et la famille se chargeait du reste. Votre tante, votre mère, une cousine, une nièce venait habiter avec vous et vous aidait dans vos différentes tâches. Avec elle, le temps passait si vite et même qu’il était facile pour vous d’enchainer vos maternités.

Source: google
Source: google

De nos jours tout a changé. Le capitalisme et le matérialisme ont pris le dessus et les sentiments ont foutu le camp. Aujourd’hui il n’y a plus de cousine libre au village pour venir vous aider. Votre propre mère n’a le temps que pour « ses business ». L’Afrique sentimentaliste a disparu. Impossible de trouver de l’aide dans nos familles, alors sont apparues les nounous. Un nom si affectif que portent souvent des employés sans cœur.

Je suis sûre que vous avez entendu, vu la vidéo de la nounou africaine qui tapait sur l’enfant dont elle avait la charge. J’avoue qu’il m’a fallu mettre pause et recommencer la vidéo plusieurs fois pour parvenir jusqu’à la fin. Ses coups de pieds sur le thorax de la petite, sa gifle bien appliquée sans oublié le fait qu’elle marche pratiquement sur elle, tout ceci vous donne des sueurs froides. Mais que faire ? Aujourd’hui, il est devenu difficile voire impossible de se passer d’une nounou quand vous avez décidé de travailler et d’accoucher. Les nounous qualifiées sont tellement rares que seules les amatrices dominent ce secteur et exécutent leurs tâches approximativement.

Nos nounous font les biberons en se réservant une ou deux cuillères de lait dans leur bouche. Nos nounous quand vous utilisez des couches jetables, emportent le tiers chez elle (on ne sait jamais cela pourrait servir à une cousine, ou une sœur qui a accouché, ou même à ses propres enfants). Nos nounous ne savent rien utiliser rationnellement, tout n’est que gaspillage, normal c’est vous qui payez et c’est pour le bien de votre enfant. Vous ne devez pas faire une remarque à nos nounous sinon le lendemain elles traiteront vos enfants avec nervosité. Vous devez supporter leurs caprices, leurs retards, leur mauvais comportement sinon elles s’en iront et c’est vous qui allez souffrir pour recruter une autre qui certainement viendra faire la même chose ou pire. La nounou peut être malade et absente pendant des jours mais vous ne devez en aucun cas avoir du retard quand il faut lui payer son salaire. Nos nounous c’est un mélange de chantage quand il s’agit de nos enfants et de séduction face à nos maris de qui elles espèrent une attention ou une augmentation. Avec elles nous sommes dans un couple où il faut continuellement leur faire la cour et céder à leur caprice.

Ma dernière découverte à ce sujet est celui d’un couple qui, ayant recruté une nounou pour leurs enfants âgés de 5 et 7 ans, ont eu une mauvaise surprise. Les bambins devenus subitement très maladifs et leurs parents ne sachant plus quoi faire, ont décidé de les emmener à l’hôpital pour des examens de routine. Résultat positif au test de dépistage du Vih/Sida. Chose curieuse, les deux parents font le test et les résultats sont négatifs. Les deux enfants sont infectés et les parents ne le sont pas, bizarre vous me direz. Mais dans une enquête menée par le personnel de l’hôpital, il s’est avéré que le résultat du test de dépistage chez la nounou était également positif. Elle utilisait les brosses à dents des deux enfants et voilà comment tout ceci est arrivé.

Tout comme il est désormais recommandé de demander à tout employé de vous donner une photocopie de sa carte nationale d’identité et de vous montrer son domicile au cas ou il lui viendrait l’idée de vider votre maison, il sera désormais possible de demander autre chose à nos nounous. Plus qu’une urgence je pense qu’il faudra aussi demander à nos nounous de nous présenter un bilan de santé. Pour éviter que nos nounous ne nous présentent de faux résultats peut être faudra t-il que nous payons. Mais aussitôt la question de confidentialité se posera et aussi la stigmatisation et la discrimination apparaitront. C’est facile de dire qu’on ne discrimine pas mais pouvez-vous laisser une personne vivant avec le Vih s’occuper de vos enfants ?ou tout simplement pouvez-vous lui donner un emploi qui la met en contact avec vous et ne soit pas dégradant ? Garderiez-vous une nounou en sachant qu’elle est une personne vivant avec le Vih ? Vous avez sans doute répondu « Non » intérieurement et allez sans doute écrire « Oui ». Si vous n’êtes pas prêts à accepter tout ceci, alors traitez vos nounous comme des déesses, on ne sait jamais.


Femme, quelle femme es-tu ?

C’est le genre de billet qui m’est souvent difficile d’écrire. Il est difficile d’aborder ce sujet et prendre du recul. Je veux dire que d’un côté les hommes seront contents et de l’autre, les femmes vont me regarder avec des yeux noirs.

Bon, je pense que depuis le mois de janvier, toutes les femmes savent qu’il faut s’aligner pour avoir telle ou telle couleur de pagne dans une boutique de tissu et malgré la rupture du stock, elles ne se découragent pas. Ce pagne qui cause plus de dégâts qu’il n’apporte de solutions.

Je sais que la majorité des femmes qui ont rejoint le cercle des femmes n’existent que par ce pagne. Elles ne savent même pas pourquoi on célèbre ce 8 mars. L’essentiel, c’est la fête et le pagne. Pauvres de nous, avec tout ce que nous avons à améliorer, ne nous limitons pas qu’à cet aspect que dévoile si bien mon collègue blogueur Le Panda dans ce billet.

Source:creationjuliecouture.com
Source : creationjuliecouture.com

A toutes mes sœurs qui célèbrent cette journée internationale de la femme, j’ai quelques questions qui me taraudent l’esprit. Quelle femme êtes-vous ? Celle qui ne réduit son existence qu’au port du pagne et aux réjouissances qui suivent le défilé au boulevard du 20 mai ou celle qui aimerait bien que les choses changent. Quand je parle de choses, c’est ce que les hommes appelleraient bien « les choses de femmes ». Les frais d’accouchement et tous les examens prénataux sont encore un luxe pour de nombreuses femmes et une obstruction à leur droit de procréer. Le prix de ce pagne que l’on dit avoir fait pour toutes les femmes est exorbitant et se l’offrir est devenu un luxe qui creuse encore le fossé entre la femme rurale et la femme urbaine. De nombreuses jeunes filles font l’objet de chantage lors de leur recrutement et il leur est interdit de tomber enceinte quand elles exercent certains métiers, pourtant, les patrons, qui sont très souvent les auteurs de ces grossesses, peuvent garder leur travail et continuer d’engrosser d’autres postulantes.

Quelles femmes es-tu quand une femme, dans la douleur de l’enfantement se présente dans une formation sanitaire et que toi l’infirmière sensée compatir, reste de marbre ? Quand dans nos familles et nos services nous ne nous supportons pas ? Quand nous pouvons dire tout haut qu’une femme qui se présente aux élections perd son temps et se prend pour qui ? Quand au lieu de faire notre travail nous passons plus de temps à papoter et à mal parler des autres ? Quand nous pouvons égrainer des chapelets entiers pour qu’il arrive malheur à d’autres femmes.

Quand il faut tirer un intérêt quelconque d’une situation, nous revendiquons l’égalité, mais une fois qu’il faut payer les factures, aller au front ou exécuter des tâches difficiles nous disons très fort « je suis une femme, je ne peux pas » ? Est-ce vraiment ça l’égalité ?

De nombreuses femmes et filles dans le nord du pays combattent à nos frontières, sont loin de leurs familles, continuent de subir des mutilations génitales, sont victimes des mariages précoces ou forcés. De nombreuses femmes continuent de subir des brûlures à l’eau chaude après l’accouchement et deviennent plus tard des victimes de nombreux cancers. De nombreuses mères continuent d’être les auteurs du massage des seins malgré toutes les campagnes contre cette pratique.

Très peu de femmes peuvent imposer le port du préservatif à leur partenaire. Très peu de femmes peuvent choisir une méthode de contraception et en parler avec leur partenaire. Très peu de femmes peuvent décider du nombre d’enfants qu’elles veulent. Combien de femmes peuvent réussir une carrière sans que cela ne soit identifié à « une promotion canapé » ?

Les cancers du col de l’utérus et du sein font des ravages chez les femmes. Le taux d’infection du VIH/Sida reste plus élevé dans cette catégorie de la population. Les femmes continuent d’être considérées comme responsables quand elles sont victimes de viol. Les droits de nombreuses veuves continuent d’être bafoués. Il existe encore de nos jours des femmes qui subissent des violences parce que la société croit que le choix du sexe d’un enfant dépend d’elles.

Es-tu cette femme qui défend les droits de la femme en public, mais qui une fois chez elle n’a plus droit à la parole ? Dis-moi quelle femme es-tu ?


Contre Boko Haram, Dieu la solution?

Auteur: Salma
Auteur: Salma

La fête de la jeunesse de mon pays ce 11 février a rassemblé de nombreux jeunes venus de divers horizons de la ville de Yaoundé. Je suis toujours amusée et séduite à la fois quand je vois l’enthousiasme des tout-petits lors de leur premier défilé. Mais très vite lorsqu’ils passent deux à trois heures sous le soleil et après avoir fini toutes leur réserve d’eau, ils commencent à s’ennuyer.

Le 11 février dernier, je me suis retrouvée pour la deuxième fois de ma vie au Boulevard du 20Mai. Oui ce boulevard qui sert de podium a toutes les parades qui se déroulent pendant certaines fêtes. Je disais que je regardais les autres jeunes et je me disais qu’il est bien d’être jeune et d’avoir de l’énergie. Entre les entrainements de dernières minutes qu’imposaient les différents moniteurs de groupes et les vendeurs qui se trouvaient entre les rangs, c’était difficile à gérer.

défilé 11 fevrier2015

Avec mes vieux os, je me fatiguais assez vite et quand on se fatigue, on trouve quelque chose qui peut vous faire oublier cette fatigue. les années antérieures, faut dire que ce sont les jeunes de l’INJS (institut nationale de la jeunesse et du sport) qui donnaient le ton de l’animation. Cette année, c’était différent. Les groupes de jeunes chrétiens de divers horizons nous ont offert des concerts religieux à ciel ouvert. il n’y avait pas seulement la musique chrétienne, il y avait aussi les mouvements d’ensemble qu’ils exécutaient et tout le matériel de sonorisation qu’ils avaient déployé.

Difficile de résister, je veux dire au début cela  semble bizarre mais après, à la longue, vous êtes bien obligé de secouer la tête et de vous rappeler que cette musique religieuse vous a touché un jour quelque part. si seulement il fallait exécuter es chants religieux pour que tous les cœurs soient touchés, ce seraient facile, mais hélas. de nombreux groupes de jeunes brandissaient des pancartes avec des messages encourageants. ils avaient un message en commun  » Boko haram est un ennemi », « Boko haram ne prospèrera pas « et contre Boko Haram, la solution c’est » DIEU« .

Auteur: Salma
Auteur: Salma

Une bonne initiative, mais je me demande si le public a adhéré et a compris qu’il fallait vraiment prier. Prier pour ceux qui se battent au front. Prier pour que règne la paix. Prier pour que le pire n’arrive pas. Nos genoux, nos chapelets, nos bibles et corans, nos chants, nos pleurs, nos vœux devront désormais être consacrés qu’à la lutte contre le terrorisme et contre Boko Haram.

Affiche Rond point Omnisport
Affiche Rond point Omnisport


Le vélo, ce jouet atemporel

Source: google
Source: google

Difficile de parler du vélo de nos jours. Avec la panoplie de jouets qui se présentent à nous quand on se rend dans un magasin, même les enfants se ruent facilement vers des jeux interactifs, des jouets de guerre et autres, et délaissent carrément l’espace emménagé pour les vélos.

Acheter un jouet en décembre n’était pas chose facile. Armée de mon porte–monnaie, mes sandales, mon jeans et mon T-Shirt, j’ai visité la plupart des magasins. Mon objectif était d’offrir un vélo à mon fils. Celui qu’il avait reçu quand il avait un an était déjà un puzzle avec lequel il risquait de se blesser. Pour ne pas passer ces fêtes dans un hôpital, fallait que j’en achète un autre.

Avec tout ce monde durant la période des fêtes de fin d’année, ce n’était pas facile. Malgré les prix élevés des articles, les magasins ne désemplissaient pas, bien au contraire. Il m’a fallu visiter plusieurs magasins pour me rendre compte qu’acheter un vélo n’est pas chose facile de nos jours, il faut avoir le porte-monnaie lourd. Les prix oscillaient entre 30 et 75 000 francs CFA pour un vélo pour enfant. Les vélos qui coûtaient moins de 30 000 francs CFA étaient soit pour les tout-petits, soit de mauvaise qualité, « le chinois » comme on dit ici.

Je ne comprends toujours pas pourquoi les enfants de nos jours sont fascinés par des jeux vidéo et interactifs qui, en plus de les rendre sédentaires, ne résistent pas au choc et posent des problèmes de disquettes, de piles, de charge et autres. Le vélo, pour moi, reste le jouet qui traverse les générations. Non seulement c’est un plaisir d’avoir un engin semblable à la moto, mais en plus il est solide et permet de sortir de la maison pour s’exercer. Offrir un vélo à un enfant c’est lui offrir un jouet pour trois voire quatre ans à venir. Du coup, on économise.

C’est vrai, quand on apprend, on tombe, on se blesse mais rien n’est aisé dans la vie et c’est à force de tomber que l’on devient un vrai pro du vélo. C’est toujours un plaisir de pédaler. En plus c’est un autre moyen de perdre des calories en s’amusant (ceux qui fréquentent les salles de sport savent de quoi je parle) et de sculpter son corps.

Après des aller-retour à travers les magasins du centre ville de Yaoundé, je me suis aventurée chez les vendeurs de vélos d’occasion et il faut dire que non seulement la plupart des vélos étaient amochés, mais en plus ils coûtaient plus chers que les vélos neufs et pour cause « ce sont de bons vélos solides» selon les vendeurs. Après ce marathon, j’ai pu avoir le précieux sésame neuf et avec une remise de 25% en plus.

La joie de mon fils à la vue de son jouet m’a prouvé que je n’avais pas tord. Contente d’avoir fais cette bonne affaire et en plus je pense de plus en plus à avoir un rien qu’à moi. Nous ferons nos promenades ensemble et c’est toujours un plaisir de pédaler ensemble Maillot Jaune ? Maillot vert ? Là n’est pas le but, je veux juste pédaler.


Vous avez dit « agent immobilier? »

Auteur: Salma
Auteur: Salma

Le métier d’agent immobilier est très répandu dans le pays, encore plus dans les grandes villes telles que Yaoundé et Douala. Bamenda n’en compte pas beaucoup juste quelques rares annonces par ci par là.

C’est quand même révoltant de voir comment ce métier est roulé dans la boue de nos jours. Tous les jeunes hommes, mais aussi les femmes, ou presque, sont des agents immobiliers. J’ai entamé la recherche d’un logement à Yaoundé récemment, je ne vous dis pas. Première chose, faut chercher votre maison vous-même parce que si vous compter sur un X ou un Y, hum il ne se tournera jamais les pouces pour vous. En plus c’est vous qui savez ce que vous voulez. Deuxième chose quand vous décidez, après de nombreuses recherches personnelles de faire appel à un agent immobilier, rassurez-vous que vous avez bien conclu le deal. Je vous explique : je rencontre un jeune homme que je nomme Owona (je n’ai rien contre ceux qui porte ce nom c’est juste que je connais beaucoup de personnes qui ont ce nom) qui a écrit sur un carton une liste de biens immobiliers à louer et il a laissé son numéro pour les renseignements. Tellement fatiguée j’appelle, on fixe rendez-vous et avant d’aller me montrer la maison, il sort sa balle du chérif « bon voici comment je fonctionne, je vous montre des maisons et si cela vous plaît vous me payez ». J’accepte et il me montre plusieurs maisons qui me plaisent et quand je décide de venir voir le bailleur le lendemain, il me dit « bon j’ai fini mon travail donnez moi mes 5 000 F ». Hum l’argent est si facile à gagner pour ces gens hein tu vas avec lui il te pointe une maison belle ou pas et il veut 5 000 F. J’ai aussi rencontré ceux qui demandent 5 000 F de « frais d’ouverture de dossier » ? Quel dossier ? Il n’a ni sac, ni bureau. Je me dis peut-être il a voulu dire « gosier » et a plutôt dit « dossier ».

D’autres frais aussi couvrent « les forfaits téléphoniques pour vous appeler quand j’ai une maison qui peut t’intéresser ». De belles paroles, il ne vous appellera jamais, estimez-vous chanceuse s’il vous fait un bip. Autre chose, vous rencontrez un agent immobilier qui se promène avec une ou deux autres personnes et c’est vous qui payez le taxi pour eux  et en plus en stoppant il propose une forte somme au taximan comme si l’argent sortait de sa poche.  Quand ils finissent de vous promener un peu partout en vous montrant des maisons bizarres, ils se mettent à ralentir le pas  et à la vue d’une buvette ou d’un bar, ils prennent leur dernière énergie pour vous dire « réssé, il fait chaud hein, on a soif ». Et moi, j’accélère le pas et j’emprunte un taxi pour rentrer chez moi.

La plupart du temps, ces usurpateurs de titre n’ont même pas de maison à vous montrer. Il suffit que vous soyez intéressé pour qu’ils commencent à passer des coups de fil pour que ses potes lui viennent en aide. Dans ma recherche d’un logement, j’en ai vu des vertes et des pas mûres. Des maisons où les dimensions du salon ne sont pas différentes de ceux des chambres. Des maisons où les toilettes sont tellement petites qu’elles vous imposent un régime alimentaire pour y entrer. Des maisons avec des toits délabrés et dont les murs témoignent du voyage dans le Titanic qu’ont effectué les précédents occupants des lieux. Des maisons avec des toilettes au salon. Des maisons, mais quelle maison ? Les propriétaires ne respectent plus les dimensions et construisent des trous à rats pour des humains. Pas étonnant qu’on étouffe dans nos maisons.

En parlant des bailleurs, ce sont aussi de vrais escrocs. Ils n’écrivent plus « Maison à louer » dès qu’on libère leur maison. Non, ils tissent des liens avec ces démarcheurs pour augmenter les enchères. En plus il y a une règle, dont je ne sais qui est l’auteur, dans leur milieu qui dit que vous ne devez pas payer le même montant de loyer que le locataire précédent. Parlant du loyer, maintenant ils exigent « 10 mois, 12 mois » , et pour enfoncer le clou dans la plaie il faut prévoir « 2 mois de caution ». Une caution qu’ils ne remboursent que très rarement. Et ça, les locataires le savent et c’est pour cela qu’ils s’en vont le plus souvent avec des arriérés de loyer dont le montant est équivalent à celui de la caution, ou alors ils font des dégâts dont les frais de réparation correspondront au montant de la caution. En tout cas, c’est de bonne guerre. Ce secteur mérite d’être régulé, car à ce rythme nous habiterons des niches pour chiens à des prix exorbitants.


Je déteste Zuma

Je ne parle pas du président de l’Afrique du Sud, mais de ce jeu très coloré avec un crâne d’être humain et un crapaud et aussi un son bizarre quand on tire sur les boules colorées. En tout cas je le déteste quand il s’agit de l’installer dans les machines des agents de nos administrations.

Mais quoi ? Y en a marre quand même ! Ce jeu m’a tellement énervé que j’ai du l’enlever de mon téléphone. Maintenant faut garder votre ordinateur, votre portable ou encore votre tablette loin des gamins et même des adultes. De nos jours dès que vous posez votre ordinateur dans un domicile, c’est à peine si un enfant vous dit bonjour, il suit la direction de votre appareil et se met à le manipuler, direction jeu et enfin il clique sur « Zuma ».

source: google
source: google

Mais si cela ne se passait qu’à la maison on pouvait gérer, mais de là à le retrouver dans les bureaux, Aïe ! C’est la galère. La plupart des administrations de nos jours recrutent des informaticiens au sein de leurs organisations pour désormais contrôler leur réseau Internet. S’il est vrai que l’accès bloqué à la plupart des sites est déjà monnaie courante, il faut aussi dire que c’est la faute à notre utilisation excessive de Facebook et autres sites qui n’ont rien à voir avec notre travail.

Hé oui, le réseau social le plus célèbre, ne doit pas sa célébrité qu’aux avantages qu’il offre, il est aussi devenu le passe-temps des employés dans la plupart des sociétés, du coup, les patrons ont du interdire son accès (même s’il reste présent dans les téléphones) par leurs employés.

Bon je disais qu’il va aussi falloir enlever et même interdire ce jeu dans les administrations. Imaginez vous que vous avez une facture à payer et que vous êtes vraiment pressé. Une fois devant le guichet de la caissière, non seulement le rang vous donne le vertige mais encore il n’avance pas. Et pour cause la caissière cous dira «  il n’y a pas de connexion ». Le bon prétexte et au lieu de vous faire un reçu même à la main pour vous libérer, elle est scotchée derrière son  ordinateur et ne lève même pas les yeux pour regarder les clients déjà fatigués d’attendre. Très souvent la caissière ne sait pas qu’il faut baisser le volume donc rien qu’avec le bruit que fait son ordinateur, il est facile de savoir à quelle étape du jeu elle se trouve. Quand elle perd une partie ou se rend compte qu’un de ses supérieurs arrive, elle met pause ou baisse la fenêtre pour faire semblant de chercher un dossier, de rafraichir la page ou alors d’être trop occupée.

N’essayez même pas de lui faire la remarque  au risque de croiser son regard foudroyant, de subir ses injures ou alors de l’entendre vous demander « quel est votre problème ? », « vous pouvez allez payer ailleurs » « pour qui vous prenez-vous ? » Après ce genre de question soit le client se tait, regagne son rang, s’en va ou continue d’exprimer son mécontentement. Il aura alors la phrase et la sentence qui tue « je ne vous sers plus ». Pauvre client courageux !! Il devra alors soit changer de rang, soit revenir un autre jour ou alors demander à une autre personne de payer sa facture.

Une journée de travail de caissière ou de la plupart des employés de nos jours compte : 1h de retard le matin, 2h de pause, 2h de travail proprement dit, 2h de bavardage inutile et le reste du temps au téléphone, sur les réseaux sociaux, les sites de Tchat ou sur un jeu. Avec ça, le monde avance et nous, nous jouons au Zuma.


Lettre à Mon amie Traoré

 

Kpénahi, bloggeuse pour Mondoblog
Kpénahi, bloggeuse pour Mondoblog

J’avoue ma chère Kpénahi que je n’aurais jamais imaginé faire de toi l’objet d’un billet surtout après tout ce que nous avons vécu à Dakar.

Depuis quelques jours, les médias parlent tellement de ton pays, le Burkina Faso que, il est difficile pour moi de fermer mes oreilles.

Très souriante comme je te connais, depuis quelques jours tu as sans doute perdu cette habitude.

Loin de ton pays natal physiquement, je suis sûre que tu y es moralement.

Tu reçois sans doute les nouvelles de Ouagadougou minute by minute par les médias et ce que te disent tes proches.

Ne t’inquiète pas ma chère amie. Il est vrai que l’on sait quand commence un mouvement d’humeur, mais on ne sait jamais quand il finira et comment.

Tu es certainement la seule source que j’ai pour me dire pourquoi de telles choses arrivent maintenant, pour me dire ce que tu y as vécu et ce que tes proches y vivent.

Après Johnny et Baba en Centrafrique, c’est désormais vers toi que mes eux et mes pensées sont tournées.

Je sais que ces derniers jours, tu dors sans dormir, tu souris pour ne pas pâlir.

Que si tu le pouvais, tu te téléporterais juste une minute au Burkina pour échanger avec tes proches.

Tu sais je ne connaissais Blaise Compaoré que par sa présence lors du conflit en Côte d’ivoire. Désormais, je le connais parce que tu es de ce pays.

Il est parti, il a trouvé refuge dans ce pays, mais le pays n’est toujours pas calme.

Toutes ces disputes pour désigner qui dirigera la transition ne font que faire durer ton inquiétude j’imagine.

Sais-tu qu’en voyant le chef d’état-major Nabéré Honoré Traoré, j’ai pensé au fond de moi « il pourrais faire parti de la famille de Kpénahi » rires.

Tout ceci pour te dire que ça ira ma chère amie, gardes espoir et ne cesse prier. Où que tu sois, je suis avec toi.

Et quoiqu’il arrive, gardes ton sourire.

 


Pourquoi l’eau de Bamenda était noire

Eau noire du robinet de Bamenda
Eau noire du robinet de Bamenda

 

Il n’y a pas très longtemps j’ai cru me retrouver à Yaoundé et Douala. Je parle de ces deux villes car j’ai des amis de ces deux villes qui publient constamment sur leur profil des photos d’eau noire en se plaignant du fait qu’on ne les laisse plus choisir la façon dont ils vont mourir.

Dans des seaux ou des bassines, quand ce ne sont pas des coupures, vous recevez une eau noire pas agréable à voir n’imaginez même pas quand vous pensez à la boire. Et bien j’ai vécu la même situation à Bamenda. Non seulement les coupures d’eau étaient devenues courantes, mais quand l’eau est revenue dans nos robinets, elle était noire et accompagnée de vers de terre qui se croyaient dans une piscine olympique vu comment elles gigotent à l’intérieur.

Alors vous avez plusieurs solutions qui s’offrent à vous dans ce genre de situation. Soit vous ne faites plus rien (prendre un bain, préparer, boire, faire la lessive et le ménage), soit vous achetez de l’eau minérale et même là va falloir revoir votre consommation d’eau journalière et faire en sorte d ene pas trop salir vos habits, ou alors ce que j’ai fait, aller au puits ou recueillir de l’eau de pluie. Pour ce qui est de l’eau de pluie j’avoue qu’elle était la meilleure solution question propreté même si sur le plan sanitaire c’est le contraire. Dieu merci il pleuvait et je pouvais, comme durant mon enfance, me laisser mouiller tout en recueillant de l’eau ou en faisant ma lessive.

Une situation qui a duré près d’un mois et demi sans explications de la part de la société distributrice de ce précieux liquide. Alors j’ai voulu savoir ce qui se passait et j’ai dû arborer ma casquette de Journaliste pour recueillir des informations officielles. Je me rends à la Camerounaise Des Eaux branche de Bamenda, je rencontre le chef d’équipe technique et nous parlons.

Il me dit qu’il a fait diffuser des communiquer il y a deux semaines sur trois chaines radio de la ville. Trois  radios seulement avec la dizaine ou la quinzaine que compte Bamenda, j’avoue que c’est peu et je comprenais pourquoi je n’avais pas été au courant. Vu mon entêtement, il s’est empressé de photocopier le communiqué en question et de me donner une copie. Que disait le communiqué?

Hé bien que la qualité de l’eau qui nous était distribué était ainsi du fait qu’un cylindre de distribution d’eau c’était cassé et que leurs techniciens tentaient depuis plusieurs jours de résoudre ce problème. A la fin du communiqué ils nous rassuraient que « la situation reviendrait à la normale d’ici peu ». Toujours la phrase et le mot qui rassure, mais il était évident que nous devrions payer les factures de cette eau noire  qui ne nous servait à rien mais devait s’écouler de nos robinets au maximum pour qu’au fur et à mesure, la couleur change. Et cette facture est venue élevée ce mois-là, et il fallait payer sinon « Coupure ».

Heureusement deux semaines plus tard, tout est revenu à la normale et il a fallu s’habituer comme les autres villes, aux coupures intempestives et régulières qui ont fait leur apparition à Bamenda, mon îlot jadis calme et sans problème.

Eau normale Bamenda
Eau normale Bamenda


Les gadgets du « m’as-tu vu »

source :Google
source :Google

Xperia, Nokia Lumina, samsung Galaxy et que sais-je encore, une multitude de nouvelles technologies pas vraiment adaptées pour l’Afrique mais qui ne nous laissent pas indifférents.

De nos jours, il vous suffit d’acheter le tout dernier écran plasma, la dernière tablette ou encore le tout dernier appareil électroménager , pour vous rendre compte demain qu’une nouvelle version est désormais disponible. Pas facile de nos jours de vraiment être à la mode et pour cause, tous ces inventeurs et chercheurs nous embrouillent de plus en plus avec leur version améliorée de ci ou ça. Bref on ne peut plus suivre. Des  connaissances à moi qui ont volues se prêter à ce jeu de « dernier cri » se sont ruinées et ne sont toujours pas « in »technologiquement parlant.

Je ne vais pas recenser toutes les dernières sorties en la matière, mais juste parler de ceux que je connais et qui sont à ma portée. Je veux bien que l’on soit à la mode, je veux bien que la technologie nous soit accessible. J’ai constaté dernièrement qu’une marque a créé des téléphones « for Africa ». Je me demande si les créateurs ont tenu compte du manque de connexion ou de mauvaise connexion à laquelle nous faisons face, mais bon je me demande pourquoi la mention « for Africa », dans ce cas « pour Europa » est comment ?

Parmi les utilisateurs des nouveaux smartphone, tablettes et ordinateurs démontables, les femmes sont celles qui m’énervent le plus, mais aussi les plus incultes en matière de technologies mais, hélas sont celles qui ont ces dernières versions. Normal si  leur compagnon ne s’époumone pas pour les leur offrir, il ne trouvera pas le sommeil pendant de nombreuses nuits. Je disais que les femmes sont celles qui ont le plus ces derniers gadgets, mais qui ignorent vraiment à quoi ils servent. Combien de femmes peuvent vous donner toutes les fonctions des applications qu’elles ont dans leur smartphone ? leur tablette ?

Mais question vantardise, les hommes ont rejoint le cercle. Regardez, un homme ou une femme entre dans un taxi, reste immobile pendant 10 à 15 minutes, le temps que le taxi se remette à rouler, puis ouvre son sac ou fouille sa poche pour sortir l’arme fatale. Etape 1 : Une tablette ou un smartphone sortent de leur cachette, le propriétaire guette furtivement si les occupants du taxi ont vu son joli bijou. Etape2 : il l’allume car il était en veille et se met à faire défiler le menu avec son index en prenant soin de visiter chaque application, une façon de faire durer ce moment où il se veut être l’attraction du taxi. Etape 3 : il s’exclame à haute voix du genre « ça c’est encore quoi héé » comme si c’était nouveau alors que cela fait plusieurs jours qu’il a ce joujou. Etape 4 : il fait jouer un hitparade de quelques sonneries, clips, jeux ou vidéos qui pourraient intéresser son « taxipublic ». Etape 5 : il faut qu’il vous montre qu’il a le net et il s’exclame « weh la connexion dérange » et voici la porte de sortie « la batterie est faible » et il remet l’appareil d’où il la retirer ; paie le taximan et descend : fin du show ou de la scène si vous voulez. Avec tant de vantardise, comment ne pas se faire dépouiller dans les taxis ?

Je parle en fait du « m’as-tu vu » parce que ces gadgets servent plus à se faire voir qu’à ce à quoi ils sont destinés. D’abord avec toutes ces applications qu’il faut mettre à jour et la connexion Internet et par wifi qui est rare chez nous comment faire ?de plus, beaucoup d’applications nous sont inconnues et nécessitent des formations, un autre combat. L’autonomie de ces appareils est très souvent de courte durée et pour les mettre à la charge plusieurs fois par jour, nous confronterait encore plus avec notre société d’électrification qui a du mal à satisfaire la couverture minimale en électricité.

Alors smartphones, tablettes et accessoires divers adaptés à l’Afrique je veux bien et s’ils marchent à la fourniture solaire et avec des basses connexions Internet c’est encore mieux. Si l’on choisit d’avoir le  dernier gadget, faudrait aussi que l’on se demande si cela va nous servir ou si nous voulons juste « faire comme tout le monde ».


La lutte contre les « wowo » pasteurs est lancée.

Source: Google
Source: Google

Les églises dites « réveillées » sont désormais dans la ligne de mire du gouvernement pour barrer la route au Vih/sida dans les régions du Nord-ouest et du Sud- ouest.

J’ai assisté à une conférence sur le sujet à l’hôpital régional de Bamenda dernièrement. Les responsables du ministère de la santé en compagnie de nombreuses Ong impliquées dans cette lutte ont invité les chefs religieux et traditionnels des deux régions pour les impliquer désormais dans la lutte contre le Vih/sida. Selon les spécialistes de la santé, il apparait que pour faire reculer la pandémie, il faut désormais compter avec ces chefs qui ont une grande influence dans la vie de leur population et par ricochet une influence sur leur santé. C’était le lancement de l’initiative de capacité locale mais aussi une occasion de remettre des distinctions aux personnels qui ont reçu des distinctions pour leur travail sur le terrain en matière d’amélioration du bien-être de la population.

Il fallait justement penser à créer cette plate-forme de dialogue pour que les différents leaders prennent conscience du risque et deviennent des véritables sources d’informations pour leur population en recevant eux-mêmes la formation adéquate pour faire face au Vih/sida. J’ai été bien contente de voir des Iman, car je sais d’expérience que chez les musulmans, le dialogue pour la femme est un luxe qu’elle ne peut pas s’offrir. Surtout lorsqu’il s’agit de négocier le port du préservatif ou alors de choisir un moyen de contraception, la plupart du temps, ce droit ne lui revient pas. Avec cette position de faiblesse, les femmes musulmanes contractent très souvent le Vih, même si elles savent leurs maris « coureurs de jupons ou de jupettes », elles ne peuvent pas imposer qu’ils se chaussent encore moins qu’il fasse un test de dépistage.

Les leaders qui étaient présents dans la salle ont été choisis par ce que leur région justement avait du mal à faire reculer la maladie. Ils ont adhérer à l’idée de servir désormais d’informateurs à ce sujet, mais aussi de premiers secours.

Le second aspect de cet échange qui a reçu l’approbation de la foule présente était aussi que désormais le gouvernement camerounais s’est lancé dans une lutte acharnée contre les pasteurs des églises réveillées. Ils sont devenus une véritable gangrène pour la société. Ce nouveau genre de pasteurs qui sont désormais plus commerçants que prêcheurs est désormais la raison de plusieurs dégâts dans notre société. Les « wowo » pasteurs comme on les appelle ici à Bamenda sont ceux qui ont des derniers modèles de voitures, de tablettes, de téléphones, des maisons climatisés. Ce sont eux qui vous donnent le montant vos dons, ils vendent des mouchoirs, de l’eau, des gadgets « bénis » à des prix exorbitants. Ils détruisent les familles en prétendant que les époux sont la plupart du temps « des sorciers qui veulent tuer leurs femmes ». Ces femmes dans la détresse et prêtent à tout avaler tant que cela présente une lueur d’espoir, abandonnent leur foyer et trouvent refuge chez ces pasteurs et de fil en aiguilles deviennent leurs concubines.

Ces pasteurs de l’élégance avec des églises « du bon réveil », « de la vraie délivrance », « du vrai chemin vers dieu » et que sais-je encore. Ces pasteurs qui se sont lancés dans une concurrence pour voir qui aura le plus beau lieu de célébration, le plus grand équipement de musique. Mais encore plus, ces pasteurs qui désormais peuvent vous démontrer que votre test positif du Vih/sida effectué à l’hôpital n’avait en fait qu’une origine spirituelle, œuvre d’un « esprit malin, dont seule la prière peut vous guérir ».

Hé oui voilà pourquoi il faut les combattre. Quand un malade du Sida préfère se rendre à des séances de prière plutôt qu’à l’hôpital pour prendre ses médicaments. Quand les séances d’exorcisme apparaissent comme le remède miracle ou encore qu’un mélange quelconque de ce pasteur devienne la solution à ce problème de Sida que vous aviez. Alors là il faut vraiment faire quelque chose avant qu’il ne soit trop tard.

S’adonner à la prière sans cesse et abandonner les hôpitaux et espérez ainsi recouvrer la santé, est-ce bien là le désir de Dieu ? Non je ne pense pas « aides-toi et le ciel t’aidera » dit-on très souvent. Cela veut dire que si tu es malade pries mais n’oublies pas de te donner les moyens de guérir en te rendant là où tu recouvras la santé. Et cela s’applique à tous les domaines de la vie. Tu ne saurais en tant de personne vivant avec le vih/sida te passer des antirétroviraux pour juste t’agenouiller, transpirer, prier à haute voix dans une langue bizarre et attendre la guérison. Pour toutes ces illusions que les « wowo » pasteurs vendent, il n’est que normal que leur soit déclarer la guerre.

La phase d’évaluation de ce nouveau combat contre le mal du siècle aura lieu en 2016 et d’ici là je pense que l’on assistera à la fermeture de nombreuses églises dans nos villes.


Chers boulangers, arrêtez !

source: google
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Je suis une fan des publicités de Mc Do, Kfc avec leurs hamburgers taille XXl et des variétés au beacon, à la sauce barbecue, à la pomme de terre et autres. Même si ce n’est pas pareil chez nous, cela nous fait au moins rêver d’entrer dans une boulangerie quelconque et de s’entendre dire « je veux un Hamburger ». Une spécialité importée qui est entrée dans nos habitudes de consommation mais bien sur toujours avec une réalisation approximative.

Je salive devant ces hamburgers que l’on montre à la télé. Deux bonnes tranches de pain qui ne se touchent jamais tellement les éléments qui les séparent sont nombreux et bien volumineux. Deux grosses boulettes de viande hachée accompagnées  de salade, de tomate, de ketchup, de moutarde mais aussi de mayonnaise. Miam miam c’est appétissant n’est-ce pas, je ne vous le fait pas dire.

Au Cameroun, nous avons notre façon de faire les hamburgers. Si ce n’est pas les feuilles de salades, les tomates et les oignions qui remplissent votre hamburger, ce sera la sauce qu’on y incorpore, mais jamais la viande. D’abord, parlant de la viande c’est ce qui est rare dans nos hamburgers camerounais. Au fil des années, vous vous rendrez compte que le goût, la grosseur de votre hamburger, la viande aussi diminuent, mais le prix, lui, augmente toujours.

Les boulangeries qualifiées de modernes sont rares à Bamenda et même quand elles existent, vous ne retrouverez qu’une petite variété de pâtisserie et dont le goût laisse à désirer. Les pains sont légers avec moins de mie et quant à la croûte, il n’y a que sa couleur qui vous fait ne pas la confondre à la mie tellement elle est légère. Pas étonnant que les parents traitent leurs enfants de gourmands quand ces derniers finissent une baguette et en redemandent. Les boulangers utilisent désormais plus de levure que toute autre chose pour faire le pain. Au fait quel est le poids normal d’une baguette de pain ?

Sur un tout autre plan, les boulangeries artisanales ont vu le jour et de manière anarchique. Un petit tour dans l’une d’entre elles m’a retourné les intestins. Les pains préparés dans un four tout noir et mal entretenu sont disposés sur du papier installé à même le sol le temps qu’ils refroidissent. Non seulement le boulanger qui fait les tours entre la pièce où ils les stockent et le four, soulève son lot de poussière au passage, mais aussi les autres insectes (cafards, fourmis, charançons, etc.) ne sont pas loin.  C’est à se demander si ces insectes ne sont pas les premiers goûteurs de ces pâtisseries. Quand un gâteau tombe, c’est la rapidité avec laquelle l’employer le ramasse et l’épaisseur de poussière qu’il prendra qui déterminera s’il doit le jeter ou alors juste le nettoyer et le remettre avec les autres pâtisseries. Pour les classer, c’est encore une équation, les vendeurs classent les nouveaux gâteaux en bas et les invendus au-dessus. D’après mon constat, dans ces caisses à pâtisseries ambulantes, seuls les beignets au sucre sont écoulés chaque jour, quant aux autres c’est une question d’horoscope et de loterie.

Oui vous direz qu’il faut se méfier des boulangeries artisanales mais laissez-moi vous dire qu’il n’y a pas qu’elles. On m’a déjà vendu du pain rassis aussi dans une boulangerie moderne. Dans de nombreuses boulangeries modernes on nous vend des hamburgers qui ont déjà passés plusieurs jours exposés.  Il vous suffit d’ouvrir le hamburger pour constater que la viande a un aspect bizarre, les feuilles de salades sont passées du vert au marron puis au noir, que les tomates et les oignons sont pourris. Ne vous plaignez surtout pas, on ne va pas vous rembourser. Pour ce qui est des Cake, gâteaux Madeleine, beignets soufflés et autres, non seulement ils sont durs, mais quand vous les diviser, vous vous rendrez compte qu’il y a comme une toile d’araignée qui relie vos parts de gâteaux. Les pains au lait et pain-mi jadis si moelleux sont devenus durs comme des baguettes, ils ne sont désormais « au lait » que de nom, parce qu’on y a mis une pincée de lait en poudre, mais pas parce qu’on a respecté les dosages en quantité de lait.

Nous sommes désormais condamnés à consommer de la pâtisserie approximative et surtout de s’en contenter en attendant les jours meilleurs. Les services sanitaires sont absents. Les hamburgers devraient se faire sur place, à la demande et non passés des jours étalés dans les boulangeries. De nombreuses maladies gastriques apparaissent aujourd’hui sans que l’on ne sache leur origine. Les boulangeries en sont en partie responsables vu le manque d’hygiène et de contrôle dans ce secteur. Ah oui !une dernière chose, pour les hamburgers si vous ne savez pas les faire, de grâce messieurs les boulangers, laissez-nous nous contenter de ceux que l’on présente à la télévision et en avalant nos salives devant nos écrans, notre santé ne sera pas menacer.