Anani AGBOH

Finale de la CAN Gabon 2017 : les Pharaons ont croqué du « bitter Kola »

Les Égyptiens ont cru, le temps où ils ont mené au score, lors de la finale d’hier que les camerounais étaient du bonbon. Mais les Lions Indomptables leur ont prouvé qu’ils étaient du « bitter kola » ou du « kola amer ». Ce raisonnement, je le tiens d’une camerounaise interviewée par Rfi après la victoire (2-0) en demi-finale de la bande à Hugo Broos sur le Ghana. C’était donc au tour des Pharaons d’en prendre pour leur grade lors du clap de fin de la CAN Gabon 2017.

 

Pour la petite histoire, le bitter kola, plus amer que le Kola habituel, est très prisé au Cameroun. Il aurait des vertus thérapeutiques et est utilisé comme un puissant aphrodisiaque. C’est le pied lorsqu’on l’associe à du Guinness à ce qui paraît et selon les Mondoblogueurs Fotso Fonkam, Fabrice Nouanga, Christine Djafa et Alexandra Tchuileu.

Mais revenons au match ! A la 22e minute de cet ultime match de la compétition, l’équipe d’Egypte, très offensive depuis le début du match, a ouvert le score par l’entremise de Mohamed Elneni.

Les Pharaons venaient d’introduire le bitter kola dans la bouche en le prenant pour du bonbon.

Ils ont cru que cette illusion allait perdurer jusqu’à la fin du match. Car ils s’étaient habitués à ne s’imposer qu’avec le minimum syndical (1-0 face à l’Ouganda, au Ghana et au Maroc). Ils n’avaient d’ailleurs encaissé qu’un seul but (1-1 contre le Burkina-Faso en demi-finale). Leur goal, Essam El Hadary du haut de ses 44 ans faisait figure d’épouvantail.

Mais, c’était sans compter sur la détermination des joueurs camerounais. Ainsi, à la 58e minute et pratiquement à l’heure de jeu, le bonbon a commencé à changer de saveur pour devenir amer dans la bouche des Égyptiens. Rentré en première période suite à la blessure de Adolphe Teikeu, Nicolas Nkoulou égalisa de la tête après un centre de son capitaine Benjamin Moukandjo. La confiance venait de changer de camp et la bande à Hector Raul Cuper ne comprenait toujours pas comment le bonbon commençait par virer au bitter kola. Toujours illusionnés, ils eurent la confirmation à la 88ème minute lorsque Vincent Aboubakar, rentré en jeu lui aussi, à la mi-temps scella la victoire des siens de fort belle manière.  Le bonbon s’était transformé finalement et définitivement en Bitter Kola.

Et voilà le Cameroun sur le toit de l’Afrique pour la 5e fois au détriment des Égyptiens qui voulaient y être pour la 8e fois. Après les victoires égyptiennes en 1986 et en 2008 face aux mêmes Lions Indomptables, le « jamais deux sans trois » n’aura pas lieu pour les Pharaons. Le coach argentin de l’Egypte habitué des finales perdues a une nouvelle fois porté la poisse à son équipe. Sa malédiction court toujours. Son homologue Belge du Cameroun a presque réussi un coaching payant lorsqu’on jette un coup d’œil aux buteurs (Nkoulou et Aboubacar) rentrés en jeu. Cette équipe du Cameroun est montée en puissance au fil des matches et mérite amplement sa victoire. Elle a prouvé qu’elle a de la ressource et qu’après 15 années sans titre, elle revient de loin. La prochaine CAN que le Cameroun organise sera l’édition de la confirmation pour cette nouvelle génération. Pour l’instant, les égyptiens sont « dans la sauce » camerounaise .

 

 

 

 


Et la durée ?

L’expression est presque rentrée dans les habitudes. Au Tweetup228 de décembre dernier, elle était à n’en pas douter l’expression la plus utilisée. Plutôt que de dire : « Comment vas-tu ? », on se répétait sur un drôle de ton : « Et la durée » ? Car sous l’impulsion et l’inspiration de @YannMoebius, mon pote @Kokosaintkokou, graphiste le plus doué de sa génération, a fait un visuel sur cette expression venue, disons-le, de la partie septentrionale ou centrale du Togo – certains vous diront qu’elle a été popularisée par des illettrés ou demi lettrés. Les deux étaient présents et c’était la plus belle des manières de leur rendre hommage d’avoir immortalisé ou révélé au grand jour cette expression qui au delà de son originalité, peut choquer, embrouiller ou étonner.

Disons qu’au Togo, nous aimons parler un français plus que parfait. Nous voulons trop bien faire. Nous oublions que l’erreur est humaine ou qu’on peut en faire souvent. Mais, est-ce une mauvaise chose en soi que de vouloir parler un bon français ? La moindre faute d’orthographe, de grammaire ou de conjugaison déclenche souvent chez son interlocuteur la raillerie qui va avec. Tu regretteras même d’exister sur la terre de nos aïeux. J’en veux pour preuve l’édition annuelle de Miss Togo où toutes les interventions des candidates sont scrutées à la loupe par spectateurs et téléspectateurs, voire internautes à la recherche de la moindre faute de français.

C’est également au Togo que « Et la durée ? » , prend de l’ampleur. A force d’être répétée par ceux qui l’ont popularisé, elle est presque devenue une expression comme toutes les autres expressions de la langue française qui, je précise, n’est pas notre langue maternelle. Comme « un mensonge répété plusieurs fois devient une vérité », cette expression semble ne plus souffrir d’illégitimité et est de plus en plus utilisée. De prime abord, on est tenté de croire qu’elle s’utilise entre personnes qui se croisent après un laps de temps plus ou moins long. On pourrait aussi croire que le visuel a été initié pour s’en moquer. On pourrait enfin croire que c’est une référence faite à la maison Ladurée située à Paris, spécialisée dans la boulangerie et reconnue pour ses bougies, macarons et chocolats.

https://twitter.com/YannMoebius/status/810122384917299201

Pas du tout, selon @YannMoebius. « Ce n’est pas, souligne-t-il, une façon de se moquer. En fait c’est une expression qu’on rencontre au nord [ou au centre] du pays à partir du pays Kotocoli [ou Tem]. Ça vient souvent après le bonjour. C’est une sorte d’équivalent de « comment vas-tu ?« 

Nous nous sommes donc livrés à l’exercice le 10 décembre 2016 au TweetUp228. En attendant que cette expression intègre peut être le Larousse 2017, ses adeptes comme ce monsieur d’origine Tem – la précision en vaut la peine – que je vois pratiquement tous les jours ouvrables continuent de faire preuve d’ingéniosité dans leur néologisme. Ainsi donc, en plus de l’expression fétiche, il me demande à chaque fois qu’on se croise : « Et la santé ? Et la famille ?» Entendez plutôt : « Vous allez bien ? Les membres de votre famille vont bien ?»

J’ai presque oublié de vous dire la réponse appropriée à : « Et la durée? » Eh bien, c’est « Et le courage? » Si vous n’y voyez aucune logique qu’on puisse répondre à une question par une question, moi non plus. Allez savoir pourquoi! La réponse peut bien vouloir dire: « J’essaie de m’en sortir malgré les difficultés ».

 

 

 

 

 


Il fallait être dans les poules A et D pour passer en demi-finale de la CAN 2017

Les quarts de finale de la CAN 2017 ont livré leurs verdicts le week-end dernier. Et lorsqu’on s’attarde sur les équipes victorieuses (Burkina-Faso, Cameroun, Ghana et Egypte), on se rend compte qu’elles viennent des groupes A et D.

Ça doit être une règle tacite ou peut-être un pur hasard que de voir les équipes des poules B (Sénégal et Tunisie) et C (RDC et Maroc)  qualifiées pour les quarts de finale, passer à la trappe. Peu d’observateurs plaçaient le Burkina-Faso en demi-finale. Et pourtant, les Étalons ont bien maté les Aigles de Carthage par deux buts à rien. Face à une Tunisie revenue de très loin après sa défaite inaugurale sur le même score en phase de groupes contre le Sénégal, la bande à Paulo Duarte, sortie première de la poule A a continué sur sa lancée. Le premier de la poule A venait de battre ainsi le deuxième de la B.

Sorti premier de la poule B avec 7 points après une phase éliminatoire sans faute, le Sénégal pouvait se targuer du titre de favori avec une équipe jeune, talentueuse et technique. Mais c’était sans compter sur le courage d’un Cameroun qui a su faire le dos rond jusqu’aux tirs au but après un match nul et vierge (0-0). Tout comme en 2002 lors de la finale au Mali, ce sont les camerounais, deuxième de la poule A, qui passent au prochain tour.

On savait que les ghanéens jouaient à l’expérience et étaient des adeptes du minimum syndical (1-0 face à l’Ouganda et au Mali) en phase de groupes. On savait aussi qu’ils étaient fébriles et qu’ils ont cédé la première place du groupe D à l’Egypte en s’inclinant face aux pharaons (0-1). On savait que la RDC avait remporté le CHAN 2016. On savait par ailleurs que les léopards étaient troisièmes lors de la CAN 2015. C’est un secret de polichinelle : Florent Ibenge est là depuis 6 ans. C’est un détail important. On savait enfin que les congolais ont dominé la poule C où se trouvait le tenant du titre ivoirien éliminé dès le premier tour. Mais, une fois encore un deuxième (Ghana) a dominé (2-1) un premier (RDC).

Comme le Burkina-Faso (premier), l’Egypte, lors du derby entre pays de l’Afrique du Nord, a battu in extremis (1-0)  le Maroc (deuxième de la poule C). Cette victoire des pharaons sur les lions de l’Atlas vient donc confirmer la règle non écrite selon laquelle, on ne pouvait pas sortir des poules B et C et prétendre à une place en demi-finale. Les poules B et C ont porté la poisse.

Le verdict des quarts de finale prouve aussi que les matches de groupes sont bien distincts des matches à élimination directe, qu’on peut bien terminer premier de son groupe et se faire éliminer, qu’on peut bien finir deuxième et passer en demi-finale. L’expérience a son importance dans les matches couperets. Une meilleure équipe, inefficace en attaque, ne peut gagner.

 


Mes analyses sur le premier tour de la CAN 2017

La phase de groupes de la CAN 2017 s’est achevée mercredi dernier avec des fortunes diverses pour les 16 équipes participantes. Je vous livre ici mes analyses sur ce premier tour.

 

Les petits poucets ont respecté leur rang

 

Excepté quelques coups d’éclats, les équipes réputées faibles des 4 poules n’ont pas déjoué les pronostics – pas en leur faveur. Après un match nul (1-1) inaugural, qui plus est face au pays organisateur (Gabon), la Guinée Bissau n’a pu confirmer en perdant respectivement (1-2 et 0-2) contre le Cameroun et le Burkina-Faso lors de ses deux derniers matchs dans le groupe A. Dans la poule B, le Zimbabwe aussi, après un match nul (2-2) convainquant où il a même mené au score avant d’être rejoint, face à l’Algérie, l’une des équipes citées parmi les favorites de la compétition, a perdu ses autres matchs. Le Togo et l’Ouganda n’ont pas fait autre chose dans les poules C et D. Ces deux équipes quittent aussi la compétition avec 1 point dans leurs gibecières. Là où bissau-guinéens, zimbabwéens et togolais ont obtenu leur premiers points lors du premier match, les ougandais ont fait le chemin inverse et ont attendu l’ultime match pour parvenir au même résultat (1-1 face au Mali).

https://youtu.be/m6mMWoHVCH8

Des éliminations plus ou moins logiques

 

Les têtes de série comme le Gabon, l’Algérie et la Côte d’Ivoire – championne en titre – ont connu le bide auquel elles-mêmes ont contribuées. A quelques semaines du tournoi qu’il allait abriter, le pays hôte s’est permis de changer de sélectionneur. Jorge Costa, viré, a laissé sa place à l’espagnol José Antonio Camacho. Le climat socio-politique lié aux dernières élections présidentielles dans le pays conjugué à un appel au boycott de la CAN n’a pas apporté la sérénité autour des Panthères qui quittent la compétition après trois matchs nuls. Dans la même logique, les Algériens auront aussi connu trois coaches. Entre un Christian Gourcuff parti d’un commun accord avec la fédération algérienne de football, un Milovan Rajevac dont les méthodes étaient trouvées ringardes par certains cadres des Fennecs et un Georges Leekens venu jouer au sapeur-pompier, la mayonnaise n’a jamais pris dans ce qui ressemblait à une erreur de casting. Avec deux matches nuls et une défaite, les algériens n’ont pu tenir leur rang de favoris. Ils s’en vont sans avoir atteint le second tour. Peu inspirés, les ivoiriens n’ont pas valablement défendu leur couronne. Après un match nul et vierge (0-0) contre le Togo, réputée l’équipe la plus faible de la poule C dite « de la mort », la Côte d’Ivoire a été dans la réaction plutôt que l’action face aux léopards de la RDC (2-2). Ils perdent finalement le dernier match en s’inclinant devant le Maroc (0-1), quittent la CAN 2017 plus tôt que prévu et la tête basse. L’absence d’un Yaya Touré ou d’un Gervinho a sûrement pesé.

 

https://youtu.be/5h8cAmgJugs

 

Les confirmations

 

Au titre des confirmations, le Sénégal truste la première place. Après avoir enregistré 6 victoires en autant de sorties lors des éliminatoires du tournoi, les Lions de la Teranga terminent premiers de la poule B devant la Tunisie (qu’ils ont battu 2-0), l’Algérie (match nul 2-2) et le Zimbabwe (victoire 2-0). Les sénégalais sont plus que jamais de sérieux prétendants au titre. Nonobstant sa défaite contre l’Egypte (0-1) lors du dernier match dans la poule D, le Ghana – qui va généralement en demi-finale –  a également confirmé qu’on pouvait compter sur lui pour la suite. Mais son jeu inquiète. Qualifié avant le dernier match, les Ghanéens ont brillé par leur efficacité et leur expérience (1-0 face à l’Ouganda et au Mali). Sorti sur blessure face à l’Egypte, l’expérimenté attaquant des Black Stars Gyan Assamoah, auteur du seul but ghanéen face au Mali, serait une énorme perte pour l’équipe.

 

https://youtu.be/D6d_gtfO2aQ

 

Ce serait également une injustice si la RDC ne faisait pas partie des équipes confirmées. Après une troisième place obtenue à la précédente Can en Guinée Equatoriale et le sacre en 2016 au CHAN avec Florent Ibenge en poste depuis près de six ans, la RDC est arrivé à la CAN avec des certitudes et des valeurs sûres. Malgré le forfait du feu follet Yannick Bolasie blessé, les léopards ont terminé premiers d’une poule où les ivoirines étaient favoris. Le quart de finale qu’ils s’apprêtent à disputer face au Ghana dimanche s’annonce spectaculaire et explosif. Enfin, la Tunisie, elle aussi qui a dû puiser dans ses ressources pour se qualifier après son premier match perdu (0-2) face au Sénégal. Ils ont prouvé qu’on peut également compter sur eux et que cette défaite initiale n’était qu’un incident de parcours. Leurs victoires : 2-1 et 4-2 respectivement contre l’Algérie et le Zimbabwe le prouvent à suffisance.

Les surprises

Les petits poucets étant tous éliminés, il n’y avait presque pas de surprises à priori. Mais le Burkina-Faso qui termine premier de la poule A devant le Cameroun et le Gabon tout comme l’Egypte – septuple vainqueur de la CAN qui revient après 7 ans d’absence – devant le Ghana dans la poule D, sont quand même un tantinet des surprises dans la mesure où l’on s’attendait à ce qu’ils jouent les seconds rôles. Le Maroc, qui a enregistré de nombreux forfaits, et non des moindres, dont on compte ceux de Younès Belhanda et Sofiane Boufal avant la compétition, et sa défaite lors de sa première rencontre (0-1) contre la RDC a surpris peu ou prou en gagnant ses deux derniers matches (3-1 et 1-0 respectivement face au Togo et à la Côte d’Ivoire). Les Lions de l’Atlas ont sûrement bénéficié de l’expérience et de l’ingéniosité du sélectionneur Hervé Renard déjà double vainqueur de la Can en 2012 et 2015.

Alors, où mettre le Cameroun ? Vous me direz, peut être au niveau des équipes qui ont surpris. Que beaucoup de joueurs à l’instar de Joël Matip ou de Eric Choupo-Moting ont fait défection dans la tanière des lions et qu’ils sont logés à la même enseigne que le Maroc. Je trouve que le Cameroun est une équipe normale qui est montée en puissance durant ses matches du premier tour. Elle a d’ailleurs fait preuve d’un mental assez fort pour gérer la pression du match face au Gabon qui lorgnait une victoire pour se qualifier. Ils ont tenu bon. Pour moi, les lions indomptables ont juste fait respecter leur statut de quadruple vainqueur de la compétition. Mais en quart de finale, ils devront offrir autre chose et confirmer leur progression pour remporter le duel des lions face au Sénégal.

Avec les quarts de finale, une toute autre compétition, les matches couperets, débute demain. Les équipes invaincues ou qui ont fait un parcours sans faute (Sénégal, Egypte, Cameroun, Burkina-Faso, et RDC) jusque-là, peuvent tomber. Les Tunisiens, les ghanéens et les marocains vont vouloir prouver qu’ils ne sont pas des faire-valoir.


Agassa Kossi, le bouc émissaire d’un mal plus profond

« La défaite est orpheline, la victoire a mille pères ». Cette citation cadre bien avec la déconvenue des éperviers du Togo vendredi dernier 1 but contre 3 face aux lions de l’Atlas du Maroc. Durant ce match, le portier togolais, Kossi Agassa (38 ans) s’est rendu plus ou moins coupable sur deux des trois buts que le Togo a encaissés. Cette confrontation a une fois encore révélé au grand jour les tares ou les lacunes que traine, depuis quelques années, l’ex-gardien du Stade de Reims. C’est un secret de polichinelle : Agassa, qui plus est sans club, n’est pas une assurance tous risques dans la défense togolaise. Il a toujours eu du mal à soigner ses sorties sur coups de pieds arrêtés.

 

Bonjour Tout le monde,Je voudrais rassurer les Togolais que ma maison se trouvant à Adakpame n as pas pu être saccagée…

Publiée par Agassa Kossi Officiel sur Samedi 21 janvier 2017

 

Réduisant la longue carrière du goal togolais en équipe nationale à ce match, des pseudos supporters ont voulu s’en prendre à la maison de ce dernier à Adakpamé. L’ex-gardien de l’Africa Sports d’Abidjan est devenu le coupable ou le bouc émissaire tout trouvé de cette défaite et par ricochet de la CAN 2017 ratée du Togo. Agassa doit-il en endosser toute la responsabilité ? Le mal n’est-il pas plus profond qu’on ne le pense ?

 

Une équipe faible par rapport à ses adversaires

 

Avec la Côte d’Ivoire, le Maroc et la RDC, le Togo était considéré, à raison si l’on se réfère au classement final de la poule C, comme le petit poucet ou la lanterne rouge du groupe. Sur le papier, les adversaires du Togo partaient logiquement et largement favoris. Au dernier classement FIFA, le Togo est 90ème mondial. La Côte d’Ivoire, la RDC et le Maroc sont respectivement 34ème, 49ème et 57ème. Sur le plan africain, le Togo 23ème ne fait pas mieux face à la Côte d’Ivoire 2ème, la RDC 6ème et le Maroc 10ème.

Que peuvent donc des joueurs togolais sans clubs (Agassa Kossi et Emmanuel Adébayor), de 5è division en France (Tchagouni Baba et Cedric Mensah), pas réguliers dans leurs clubs  face à des joueurs ivoiriens, marocains et congolais qui jouent les premiers rôles dans leurs clubs en Europe ou même en Afrique? C’est un faible Togo qui s’est rendue à la CAN Gabon 2017 après un stage de 10 jours au Sénégal ponctué par une victoire 3-2 sur Diambars FC, une équipe de première division sénégalaise. Comme si c’était suffisant, le Togo se targuait de pouvoir jouer le rôle de troubles fêtes. Il se disait également que le Togo était capable du miracle et répondait généralement présent là où on l’attend le moins. Balivernes ! Devant l’optimisme des autorités togolaises qui voyaient le Togo en final et rentrant même avec la coupe à Lomé, le coach Claude Leroy sachant sûrement les forces et les faiblesses de son équipe et appréhendant les forces en présence opposait une réserve calculée et raisonnable. Ne pas mettre les moyens, ne pas travailler pendant que ses adversaires s’étant levés tôt continuent par fourbir leurs armes et vouloir réussir frise l’insulte, l’absurde et même la sorcellerie.  Le temps des miracles n’est-il pas révolu ? Peut-on continuer par ne rien semer et vouloir récolter des fruits ?

 

Absence de vision pour le football togolais

 

« Il faut comparer des choses comparables » dit-on souvent. Se hasarder à comparer le championnat de football de première division du Togo à ceux de la Côte d’Ivoire, de la RDC et du Maroc serait risqué. Il n’y a vraiment pas photo. La D1 togolaise a toujours brillé par son irrégularité. Elle a repris cette année après deux ans de traversée du désert liée à des querelles intestines et de personnes à la Fédération togolaise de football (FTF). Les clubs togolais ne vont pas généralement loin en coupes africaines. Ils dépassent rarement les phases préliminaires, celles qui permettent d’entrer en poule. Les clubs congolais (Tout Puissant Mazembé et l’AS Vita Club), marocains (FUS de Rabbat) sont des vainqueurs réguliers des coupes africaines depuis plusieurs années. Ni professionnelle ni semi-professionnelle et dans les méandres de l’amateurisme, la D1 togolaise ne nourrit pas réellement son joueur.

Le Togo ne dispose pas d’une équipe nationale locale digne de ce nom. Sa piètre prestation au dernier tournoi de l’UEMOA organisé à domicile en dit long sur les performances de l’équipe. Le Togo ne dispose pas non plus d’équipes cadette, junior et espoir. Elles sont souvent composées à la hâte et souvent à la veille des éliminatoires des compétitions. Lorsqu’elles existent, elles ne bénéficient pas de suivi. En témoigne le traitement réservé à la belle génération des cadets arrivée jusqu’en finale de la CAN 2007 de la catégorie. Tout est misé sur l’équipe A. Dans les pays de la sous-région ouest-africaine, l’accession à l’équipe première est plus ou moins conditionnée au passage dans les catégories inférieures. La participation aux compétitions continentale et internationale concernant ces catégories sont aussi une priorité autant que celles de la sélection A. Au Togo, on navigue à vue. On attend des exploits sans mettre les moyens. On pense qu’on peut sauter les étapes. On pense qu’on peut avoir une équipe nationale compétitive sans un championnat compétitif. On pense que des joueurs togolais (des binationaux évoluant dans des divisions inférieurs pour la plupart)  formés par leurs propres moyens ou par d’autres, prêts à utiliser se trouvent en Europe et constitue un vivier dans lequel on peut puiser à satiété. On pense que ce n’est pas important d’investir dans la formation à la base des joueurs dès leur plus jeune âge. On pense qu’on peut ne pas budgétiser une participation à la CAN et demander de gré ou de force aux pauvres citoyens de contribuer via des dons. On pense enfin qu’on peut avoir des résultats sans avoir une vision pour son football ou son sport.

 

Tout porte donc à croire que le sport n’est pas une priorité dans mon pays. Que nos autorités politiques en général et sportives en particulier cessent donc de nous faire croire qu’ils veulent le meilleur pour le sport sans y mettre les moyens.

 

Pour l’instant, Claude Leroy – pas exempt de tout reproche sur ses choix tactiques – et ses ouailles sont renvoyés à leurs chères études. La CAN 2017 pour laquelle ils se sont qualifiés in extrémis et qui est « un bonus » appartient désormais à l’histoire. Les éliminatoires de la CAN 2019 pour laquelle il a été demandé au technicien français de qualifier le Togo vont débuter juste après la fin de la CAN 2017. Le chantier qui l’attend semble assez dense : disposer d’une équipe nationale locale compétitive, rajeunir encore plus une sélection A qui l’est déjà avec un fond de jeu et une identité, etc. D’ici là, tâchons de ne pas oublier que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.


#FaisonsLesComptes : Mobiliser des fonds pour aller à la CAN ou comment promouvoir l’impunité et se payer la tête des togolais

Quand le mépris et le cynisme sont la réponse d’un gouvernement – qui promeut l’impunité dans les crimes économiques entre autres – à un peuple qui ne demande que les comptes d’une mobilisation de fonds pour une Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football, une campagne sur la toile via #FaisonsLesComptes s’impose. Réclamer ce qui est légitime pour un peuple qui a habitué ses dirigeants à violer, à brimer et à bafouer ses droits sans broncher n’est pas une faveur. Mais, une obligation.

Ils doivent nous prendre pour des dupes, des écervelés, des gens atteints d’Alzheimer ou victimes de traumatismes crâniens. Eux, ce sont nos dirigeants ou les membres du gouvernement togolais qui vendredi dernier en Conseil des Ministres présidé par le chef de l’Etat – la précision en vaut la peine – ont adopté un décret  portant création de comités ad’hoc de supervision, d’organisation, de mobilisation de  fonds et de gestion des fonds pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2017 à laquelle le Togo participe ou s’est qualifié in extremis.

A la veille de la CAN 2013, un décret similaire fut adopté. Et sans notre consentement d’ailleurs, des sous ont été prélevés sur nos appels téléphoniques. Les prix du ciment et de la bière furent aussi augmentés. Depuis, aucun compte n’a été fait. Et comme pour nous narguer ou nous mettre le doigt dans l’œil, le gouvernement désire de nouveau mobiliser des fonds pour la CAN 2017. Comment peut-on faire fi de la gestion de 2013 ? Comment est-ce possible ?

Extrait du communiqué du Conseil des Ministres

Le deuxième décret adopté porte création des comités ad’hoc de supervision, du comité d’organisation, du comité de mobilisation des fonds et du comité de gestion des fonds pour la CAN 2017. Pour assurer les meilleures conditions de préparation aux Éperviers lors de la phase finale de la coupe d’Afrique des nations de football qui aura lieu au Gabon en janvier 2017, il est mis en place un comité ad’hoc de supervision, un comité d’organisation chargé d’élaborer un plan de travail avec un chronogramme, un comité de mobilisation de fonds chargé de l’organisation des actions publicitaires et de sponsoring et un comité de gestion des fonds, dans des conditions de transparence maximales.

Aucune notion de reddition de comptes

Allergiques à rendre des comptes, ils le sont ! De ce que nous en pensons, ils s’en foutent royalement. Ils sont toujours prêts et prompts à gérer des fonds publics sans jamais en rendre compte. Comment donc s’étonner qu’ils s’inscrivent dans cette dynamique répugnante ? Si le ridicule ne tue plus depuis un moment au Togo, c’est le manque de scrupule et de vergogne avec lequel ils s’y prennent qui ulcère plus d’un et moi en particulier. Il ne peut en être autrement quand ils savent qu’ils ne seront nullement inquiétés et qu’ils peuvent même être promus à d’autres postes. Oui, c’est possible !

Un véritable hymne à l’impunité

Pendant pratiquement 4 ans, ceux qui ont chapeauté ces commissions ad hoc n’ont pu rendre des comptes. Ceux qui les ont choisis ne pipent mot non plus excepté ce « Aucun franc ne sera détourné » du Premier ministre d’alors et Président du comité de supervision, je veux parler de Séléagodzi Ahoomey-Zunu. Que des paroles ! « Je n’écoute pas ce que les gens disent, je regarde ce qu’ils font » disait Youssoupha. Un cabinet d’audit était censé situer les responsabilités. C’est à croire qu’il y a des intouchables, des hauts placés mêlés à cette affaire pour qu’on n’ait toujours pas les comptes. Il semble que sûrement mais lentement, les coupables soient en train d’être amnistiés.  Et comment ? Ces coupables pourraient se retrouver de nouveau membres ou à la tête de ces comités pour la CAN 2017. Il y en a marre de l’impunité illimitée et à haute dose !

Transparences maximales ?

Ces nouveaux comités pour 2017 seront gérés « dans des conditions de transparence maximales » à en croire le communiqué qui a sanctionné le Conseil des Ministres. Ce qui veut dire, à mon avis, qu’en 2013, la gestion n’était pas transparente. Est-ce un aveu du gouvernement ? La gestion sera-t-elle transparente cette fois-ci ? On n’en a que faire ! Pour le moment, nous voulons d’abord les comptes de 2013. Ils nous doivent au moins ça ! Pour des sous qu’ils nous ont presque arraché des mains, ils doivent nous dire à quoi ils ont servi.

https://twitter.com/KEAdzra/status/811130570768007168

Ne leur a-t-on pas prêté le flanc à agir ainsi depuis belle lurette ? Combien de fois avons-nous réagi ou répondu à l’appel de la ligue ou de l’association des consommateurs lorsqu’il s’est agi de l’augmentation unilatérale des produits de première nécessité par nos autorités ? Combien de fois réagissons-nous lorsque nos droits sont brimés, violés ? Il est temps que #FaisonsLesComptes prenne de l’ampleur sur le net et que la mobilisation pour exiger ce qui est légitime aille au-delà de la toile.


Ma cure de désintoxication amoureuse

Si l’amour ou aimer une personne peut être parfois comparable à une addiction (celle à l’alcool ou à la drogue par exemple), disons que je m’administre actuellement une cure de désintoxication amoureuse. Je vous explique.

@Crédit www.gettyimages.fr
@Crédit www.gettyimages.fr

La malédiction de mon ex ?

« Je prie fort que tu tombes sur une fille dont tu seras follement amoureux et qui ne t’aimera pas en retour », m’avait écrit mon ex sur Whatsapp en guise de malédiction -c’est, en tout cas, comme ça que l’ai pris. Car elle estimait que la nature rend justice, que j’avais abusé d’elle dans une relation où mon « Tu me plais » du début ne s’est jamais mué en « Je t’aime » et ses « Je t’aime » n’ont jamais reçu pareille réponse de ma part sauf les « Ça viendra avec le temps ». Mais, rien n’est jamais venu. Ça été statique et j’ai finalement rompu avec elle après quelques mois afin de ne pas lui perdre le temps. Ce qui provoqua donc sa colère. Aujourd’hui, sa malédiction semble s’être réalisée. La nature l’a vengé. Et de fort belle manière d’ailleurs!

Dans la peau d’un amant

Comme mon ex le souhaitait, je suis donc tombé sur une fille dont j’étais (J’étais ou je suis ? Lol) éperdument, follement amoureux. Une fille qui a un mec. Elle voulait indirectement que je sois son amant. Elle voulait le beurre et l’argent du beurre. Une sorte de ménage à trois ou de partie à trois (ça reste cependant à vérifier, lol). Et oui, ce ne sont pas seulement les hommes qui peuvent avoir des maîtresses ! Elle a toutes les caractéristiques de la petite amie idéale : visage angélique, belle, gentille, généreusement doté d’atouts physiques comme je les aime chez les filles, entreprenante, battante et partageant avec moi beaucoup de points communs . Je suis donc tombé dans la gueule de la louve. Nous passions nos nuits à s’endetter chez Togocel, à parler de tout et de rien, à se complimenter, en échangeant des mots doux. Bref, le processus classique de séduction et des débuts de relations amoureuses, fruit des charmes des premiers jours. On s’est donc rapidement découvert des atomes crochus. Dans ses bras, la terre cessait de tourner, plus rien n’était important. Elle m’a fait oublier toutes les autres filles. C’était la femme de ma vie. Vraiment? Elle a radicalement changé mes habitudes. Je n’avais d’yeux que pour elle. « Elle n’est pas certes le nombril du monde. Mais, elle peut être le nombril de ton monde » me disait une amie à propos d’elle. Je contemplais son joli visage sans jamais me lasser. Aux relations amoureuses exceptionnelles et bien nées, me disais-je pour paraphraser Pierre Corneille, le temps n’a point d’importance. Mais, il n’a jamais été question pour elle de quitter son mec pour moi. Elle m’a eu. Elle voulait nous avoir les deux concomitamment. Ce que je ne pouvais accepter. Je voulais une petite amie, elle voulait un amant pour s’amuser avec et combler ce qu’elle ne trouvait pas chez son mec. Amoureux, il m’était difficile de rompre le charme. Malgré mes nombreuses tentatives d’éloignement, je n’arrivais (ou je n’arrive pas) à me défaire de son emprise. Aussitôt parti, aussitôt revenu! Elle devait être heureuse de m’avoir dans ce rôle d’amant où la jalousie était ma tasse de thé. Mais il fallait que je prenne mon courage à deux mains, que j’entamasse une cure de désintoxication amoureuse. Parce que je ne pouvais continuer à avoir des overdoses d’amour pour elle et perpétuer mon addiction. Il fallait adopter une méthode radicale d’éloignement.

Une cure douloureuse

Les cures de désintoxication sont dures à vivre. Amy Winehouse, si elle était toujours en vie, peut en témoigner. On peut se contenter de son titre « Rehab » quand même. Il fallait couper les ponts comme on dit. Ne plus demander d’après elle, essayer de ne plus penser à elle, m’occuper au maximum à faire d’autres choses. J’ai trouvé le moyen d’être hyper occupé surtout les weekends: matches de foot aux stades, terrains ou comme à la télévision, séries américaines à haute dose, lecture, écoute de musique, etc. Mais, il suffit d’être un tantinet seul un moment pour repenser à elle. Dieu devait m’accorder une incroyable grâce de maîtrise de soi pour résister à mes folles envies de lui écrire, de l’appeler et de la voir. J’ai donc commencé par répondre de la façon la plus laconique qui soit à ses messages. Je prenais tout mon temps pour répondre. « J’étais occupé » lui disais-je quand elle voulait comprendre mon silence et la distance que je prenais vis-à-vis d’elle. De mon smartphone, j’avais déjà supprimé toutes ses photos, tous nos messages. Il n’y avait plus aucune trace d’elle à part son numéro de téléphone qui est gravé dans ma mémoire et pas pour longtemps j’espère. Il était inutile de le supprimer. Il ne résisterait pas à la prochaine mise à jour de ma mémoire. Une autre fille, pas pour combler le vide, ferait l’affaire. Plus je fais une fixation sur comment l’oublier rapidement, plus je pense à elle. Je devrais laisser le temps au temps qui seul peut soigner mes blessures. Qu’il semble bien long ce temps ! « En amour, il ne devrait y avoir de déceptions. Que des expériences », me disait un frère. Sauf que c’est facile à dire qu’à faire. Entre la théorie et la pratique, c’est le jour et la nuit. Y a-t-il un amour sans croix ou sans souffrance?

Je sais cependant qu’on oublie pas une personne -d’ailleurs l’oublie-t-on totalement?- qu’on aime du jour au lendemain, que c’est un long processus et qu’en plus de mon cœur résilient, je l’espère, je devrais prendre mon mal en patience. J’ai finalement compris qu’en amour, on blesse ou on est blessé. Et vice-versa. On ne le fait pas sciemment même si ça en a l’air bien des fois. Cependant, la vie, elle, continue…

 


Insomniaque anonyme

Il est de plus en plus difficile de nos jours d’avoir le sommeil facile, les objets connectés (téléphone, ipad, ordinateurs), séries et émissions télé devenant trop envahissants et favorisant les nuits blanches. C’est à croire que je suis devenu un insomniaque anonyme. Dans ce billet, je m’imagine à une réunion – à laquelle vous aussi vous pourriez participer-  d’insomniaques anonymes où je raconte mon expérience de celui qui trouve milles et un subterfuges pour refuser à son corps de reprendre des forces de travail (comme le disent les ouvriers pour se reposer) la nuit. Vous vous reconnaîtrez peut être à travers les lignes qui suivent.


Bonjour tout le monde. Je suis ananiagboh et je crois que je suis insomniaque. Je vais donc partager mon expérience avec vous. Alors, comment cela se manifeste-t-il chez moi ? De plusieurs façons. Je ne suis pas un insomniaque né. Mais plusieurs facteurs ont concouru à cela.

@sommeil-insomniaque-anonyme
Déroulement d’une réunion d’anonymes de tous genres

Mes siestes, les veillées Whatsapp et mes nuits blanches

Une sieste à midi chez moi ou des discussions la nuit avec des amis sur l’application Whatsapp correspondent à une nuit blanche qui peut aller à une voire deux heures du matin. La sieste est pour mon organisme ce que le temps additionnel est pour un match de football. Mais un temps additionnel XXL que la sieste m’offre comme un bonus pour rester bien éveillé et dormir assez tardivement. Des fois, la sieste n’est pas vraiment la cause principale de mes nuits blanches. Je pars souvent avec la ferme résolution d’aller au lit pour dormir. J’y arrive souvent sans mon téléphone. Quand j’y vais avec, c’est moins sûr. J’ai du mal à me déconnecter lorsque les discussions deviennent  intéressantes avec mes contacts en ligne. Je n’en peux plus. Et les discussions peuvent durer jusqu’à des heures tardives reléguant le sommeil au second plan. La veillée Whatsapp où nous sommes des millions en lignes dans le monde entier et en train d’écrire constamment est passée par là ! Nietzsche doit probablement se retourner dans sa tombe. « Ayez, disait-il dans Ainsi parlait Zarathoustra, en honneur le sommeil et respectez-le ! C’est la chose première. Et évitez tous ceux qui dorment mal et sont éveillés la nuit ». Si on veut suivre sa logique, je crois que nous tous ici sommes devenus une engeance.  J’avoue que ça m’arrache le sourire rien qu’en y pensant.

Livres, séries télé, podcasts comme pis-aller

Vous vous imaginez bien que je ne reste pas inactif durant ces nuits blanches allongé sur mon lit, regardant ou admirant le plafond et attendant patiemment tel un enfant de cœur que le sommeil vienne. Rentrent donc en jeu quelques-unes de mes applications préférées : Aldiko grâce à laquelle j’accède à des livres ou romans tombés dans le domaine public et Podcast Addict qui me permet de bénéficier d’une foultitude de podcasts variées (sports, politique, musique, cinéma, histoire, humour, sciences, etc.) les uns que les autres à travers le monde. Je peux donc tuer le temps avec des auteurs célèbres français, allemands, anglais, américains, etc. Mais également avec des podcasts d’émissions de RFI (Radio foot internationale, Afrique presse, Mondial Sports Priorité santé, 7 milliards de voisins, Les mots de l’actu ; etc.) de RMC (Bourdin Direct, l’After foot, le Larqué Foot, Super Moscato Show) de France Inter (Morin a réponse à tout, la Revue de presse quotidienne de Hélène Juan, les Affaires sensibles, Secrets d’info et Pop & Co de Rebecca Manzoni)  de la RTS (La loi des séries, CQFD, Bande Originale) de Rire et chansons (Le journal du rire, Marceau refait l’info), de RTL (3 minutes pour comprendre, 6 minutes pour trancher de Yves Calvi, Le Praud de l’info, le Club Liza, L’Edito d’Alain Duhamel, L’Edito politique d’Alba Ventura, On refait le match et les revues de presse d’ Adéline François)et de beaucoup d’autres radios et télévisions. Ce dont je raffole le plus quand je suis dans cette situation, ce sont les séries télé souvent américaines que je mate sans jamais me lasser. Je veux parler de 24 heures chrono, Prison break, Lie to me, Glee, Orange is the new black, Power, Empire, Person of interest, Da vinci demons et bien d’autres. Si les séries, je dois le reconnaître, peuvent meubler mes nuits blanches, elles peuvent parfois comme les veillées Whatsapp en être la source parce que l’envie irrésistible de voir des épisodes, fraîchement téléchargés, d’une nouvelle saison peut venir à bout du sommeil pourtant irremplaçable. Il m’arrive aussi d’échanger une partie de mon sommeil  à rédiger un billet, un article pour un de mes nombreux blogs ou faire les heures supplémentaires du boulot pour un travail à rendre le lendemain et surtout lorsque je me mets en mode sous pression.

Voilà pourquoi je crois que je suis parmi vous à cette réunion des insomniaques anonymes que nous sommes tous à des degrés divers. Je fais cependant quelques progrès : je ne me connecte plus depuis quelques semaines les soirs pour… ne pas prioriser forcément le sommeil, mais plutôt des séries télés, des podcasts et la lecture. Et ce, jusqu’à ce que le sommeil ne vienne forcer la porte ou que mon corps ne me lâche via le truchement d’un coup de barre qui nécessite impérativement le sommeil. Les dommages collatéraux comme les yeux tout rouges au réveil, des maux de tête et des journées peu inspirées où je baille comme pas possible et guettant les pauses de midi pour carrément dormir pendant 2 heures ou plus et non plus siester. J’espère qu’en vous fréquentant régulièrement, le sommeil deviendra pour moi la priorité des priorités et que je recevrai, au fur et à mesure que les réunions vont évoluer, des médailles parce que j’aurai fait des progrès. Merci de votre attention !


#SommetDeLomé: un dispositif de sécurité ô combien frustrant!

Le #SommetDeLomé, extraordinaire de l’Union Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique tenu à Lomé du 10 au 15 octobre 2015, au-delà de ses objectifs, a dû léser et frustrer plus d’uns surtout ceux qui travaillent dans et dans les environs du quartier administratif, lieu des travaux, à cause forcément du dispositif de sécurité. Travaillant dans le quartier administratif, je vous livre dans ce billet mon ressenti par rapport à ce dispositif de sécurité.


« Monsieur, vous allez où » ?, « Vous ne pouviez pas passez », « Vous deviez contourner », « Montrez-nous votre carte d’identité », « Nous devions fouiller votre sac » : Voilà quelques-unes des phrases qu’un habitué du quartier administratif, moi y compris, a pu entendre avec un air paternaliste et condescendant des forces de défense et de sécurité quelques jours voire semaines avant, pendant et deux jours après le #SommetDeLomé (10 au 15 octobre) de l’Union Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique -Ils étaient toujours là jusqu’au lundi dernier 17 octobre 2016. Ils étaient partout, quadrillaient ledit quartier qui avait l’air d’être en état de siège et ressemblait peu ou prou à un cimetière. Le quartier avait perdu de sa  superbe. Plus personne ne pouvait circuler librement à pied, à moto ou en voiture. Les revendeurs et revendeuses de tous genres qui animaient le quartier ont été priés de s’éclipser et d’observer un chômage technique temporaire si je peux m’exprimer ainsi. Il fallait faire bonne figure devant les étrangers et débarrasser le quartier administratif de toute sa « lie » ou « racaille ». Il devait être chic et pittoresque.

Il ne fallait pas travailler dans le quartier administratif ou aux alentours

J’ai regretté d’effectuer ma mission de volontaire national au ministère de la planification de développement qui se trouve dans l’immeuble du Centre administratif des services économiques et financiers (CASEF). Immeuble qui se trouve dans le quartier administratif où se sont déroulés les travaux du #SommetDeLomé. A n’en pas douter, les fonctionnaires et toutes les personnes qui y travaillent ou aux alentours ont dû éprouver le même regret. Lorsque je descendais du bus ou du taxi et que le CASEF était sous mon nez, à 100 mètres environ, j’étais obligé de contourner la bibliothèque nationale et de faire 150 voire 200 mètres de plus pour y accéder. Le comble, c’est quand j’arrivais devant la barrière de sécurité et qu’aucun des forces de l’ordre et de sécurité ne pipait mot, ne me demandait ma carte d’identité ni ne fouillait mon sac et que je les dépassais comme si de rien n’était. J’étais ulcéré. Ils avaient, en tout cas, trouvé un bon moyen de gâcher mes journées. Car je me demandais pourquoi ils me forçaient à contourner. Les midis, je me rendais compte de l’importance des revendeuses de riz, de pain, de mets aussi variés les uns que les autres et de fruits qui se trouvaient devant le CASEF et aux alentours. Il fallait se farcir ou recourir au pis-aller à la cantine du CASEF dont les plats proposés laissent parfois à désirer. Ou carrément quitter le quartier administratif le temps de la pause pour son déjeuner. Mais au retour, il fallait encore passer le dispositif de sécurité et écouter la même antienne du matin auprès des policiers ou militaires. Ils respectent les consignes me diriez-vous. Mais, franchement, ils m’ont saoulé. Le clou de ce dispositif de sécurité a été le vendredi 14 octobre, jour de la venue des chefs d’Etat et de gouvernement et veille du #SommetDeLomé proprement dit où la fameuse charte de Lomé devait être signé. Il y avait un embouteillage monstre dans les environs du quartier administratif. Toutes les ruelles étaient bloquées par des barrières avec des militaires kalachnikovs en bandoulière. Les piétons subissaient le traitement habituel : montrer sa carte d’identité  et se faire fouiller son sac si ça se trouve. Les motos et les voitures ne pouvaient plus passer même avec leurs badges « Laisser passer ». Les fonctionnaires, à qui on disait indirectement : « Rentrez chez vous  », étaient obligés d’aller garer leurs engins ailleurs avant de rejoindre leurs bureaux. Je pense qu’on aurait pu éviter tout cette humiliation aux fonctionnaires.

Une semaine de congés n’aurait fait de mal à personne

L’hôtel qui abritait les travaux et quelques-uns des participants du #SommetDeLomé se trouvait dans le quartier administratif et les convois incessants sous escortes policières ont désarçonné plus d’une fois les fonctionnaires. Un congé le temps du #SommetDeLomé à tous les fonctionnaires et à tous ceux qui y travaillaient aurait été le bienvenu et convenable.  Vous me direz que je ne suis pas économiste et que ça aurait plombé l’économie nationale. Ça aurait pu éviter de les traiter comme des malpropres. Aucun sacrifice n’était plus grand lorsqu’il s’est agit du #SommetDeLomé sauf celui-ci. Le sommet aurait dû être se tenir ailleurs que dans le quartier administratif qui jouxtait le grand marché de Lomé où affluent chaque jour des milliers de commerçants et d’opérateurs économiques. J’imagine leurs frustrations et l’impact qu’une telle situation a pu avoir sur leurs affaires de la semaine.

Enfin, le seul point positif que j’ai pu trouver si je me mets dans la posture d’un profane, ce sont ces wifi bilingues « SOMMET UA_Lomé » et « AU MEETING_Lomé » qui étaient libres d’accès dans le quartier administratif en guise de wifi public temporaire. Qui a dit qu’un wifi sans code d’accès était mauvais ?


La 3ème édition du #BlogCamp228 comme si vous y étiez

Rencontre annuelle des blogueurs togolais, la troisième édition du #BlogCamp228 s’est déroulée du 09 au 11 septembre dernier à Notsè, le berceau des Ewé. Retour sur une chronologie des événements ô combien subjective.


Jour 1

https://twitter.com/YannMoebius/status/774262579954933760

Le départ pour Notsè où allait se dérouler le #BlogCamp228 était prévu pour 14h30. La trentaine de blogueurs et aspirants blogueurs que nous étions devait se retrouver à la Station Sanol de Adido Adin, non loin du carrefour qui porte le nom, je me demande si c’est officiel, de l’ex ministre Pascal Bodjona.

Nous prîmes environ 30 minutes de retard pour diverses raisons avant que les deux bus de 15 places ne prennent la route, la Nationale N°1. Et comme un(e) blogueur(se) ça parle, ça donne son avis, on n’a pas pu s’empêcher de se livrer à cet exercice favori dans l’un des bus où j’étais en compagnie de Aphtal Cisse, Renaud Ayi Dossavi, Falone Alognon, Roland Eli Ekue et bien d’autres dont je ne me souviens plus exactement le nom, non pas à cause d’un trou de mémoire ou d’un Alzheimer récent, mais parce que ma mémoire a sélectionné ceux qui ont plus participé que les autres. De nombreux blogueurs ont participé au débat sur la valorisation que nous faisons de notre patrimoine culturel, et de ce manque présumé de désir de découvrir l’intérieur de notre propre pays le Togo. Je vous épargne les commentaires des uns et des autres.

Après deux heures d’horloge pratiquement, nous arrivâmes dans le berceau des Ewé, entendez l’Hôtel Le Berceau, lieu des travaux de ce #BlogCamp228 placé sous le thème : De la production du contenu multimédia. Nous déchargeâmes aussitôt les bus de nos bagages. Nous nous regroupâmes devant l’hôtel à la demande des organisateurs pour quelques infos pratiques sur comment nous occuperions nos chambres. Ce sera à deux participants de même sexe par chambre. Nous nous dirigeâmes alors vers nos chambres potentiels derrière @klinklinvi qui avait les clés des chambres en main et disait devant chacune des chambres: « Deux personnes ici ». C’est ainsi que je pris la clé de la 229 -comme un clin d’œil aux trois blogueurs venus de l’Est, le Bénin voisin. Gabriel Blivi, cette connaissance datant de la période où j’ai fait mon collège au CEG Ablogamé, était celui avec qui j’allais partager la 229. Nous en prîmes possession et disposâmes nos affaires. La salle de bains était parfaite dans le sens où il y avait de l’eau tiède ou froide et de l’eau…chaude. C’était important en effet, tout comme le code des réseaux wifi Berceau2, Berceau3 et Berceau4 que mon phone détectait. Car un blogueur, ça publie des trucs sur les réseaux sociaux. Ca tweete surtout. Et pour bien tweeter, il faut une bonne connexion wifi. La connexion proposée par les réseaux nationaux de téléphonie faisait des siennes et n’offrait pas une assurance tous risques. Il fallait donc se rabattre sur le wifi. Je descendis après avoir fait connaissance avec le coloc de notre chambre et allais à la réception pour demander le code du wifi de l’hôtel. La jeune fille ou le jeune homme (je ne me souviens plus trop du sexe de la personne) qui s’y trouvait me fit un signe de la main pour que je dirige mon regard derrière elle ou lui. Le code était affiché au mur et je l’enregistrai. Je retournai donc à la 229, communiquais le code à mon coloc, m’allongeais sur notre lit et voulus me connecter. Je me rendis compte que le wifi ne fonctionnait pas dans notre chambre. Je retournais, dépité, au forfait Internet de mon opérateur de téléphonie mobile. Les une heure et trente minutes qui nous séparaient du premier module du #BlogCamp228 allaient bientôt finir et il fallait se préparer pour regagner la salle où se dérouleraient les travaux, qui heureusement se trouvait juste à côté de la 229. Alléluia !

Vers 18h30, nous nous dirigeâmes, mon coloc et moi vers la salle en question. A l’intérieur, les tables étaient disposées en U avec une table d’honneur derrière laquelle se trouvait une affiche géante de la bannière du #BlogCamp228. Avant de prendre place sur nos sièges, il fallait d’abord se diriger vers une autre table qui se trouvait juste à l’extrême gauche de la porte d’entrée. Autour de la table en question se trouvaient quelques membres du comité d’organisation mais aussi des badges, des mugs et des t-shirts à l’effigie du visuel de ce #BlogCamp228, troisième du genre. Chaque participant devait donc passer prendre son mug, son badge et son t-shirt. Ce dernier devait être porté par tous, spécialement le dernier jour de ce rassemblement, le dimanche plus précisément.

Le badge devait  être porté autour du cou. Et le mug ? Je ne sais pas trop. Certains ou plutôt certaines s’en sont servies lors du petit déjeuner du lendemain, le samedi, pour boire leur thé ou leur café.

https://twitter.com/ekoimapierrette/status/775254491906076672

Je voudrais aussi souligner que nous nous étions convenus ensemble d’entrée de jeu des règles de bonne conduite devant régir le séjour à Notsè.

Ceci étant, découvrons ensemble le premier module !

« Des personnes sans personnalité ne peuvent pas tenir un blog »

Place donc au premier module : Prise en main de son blog, création et mise à jour. C’est Mylène Flicka, l’une de nos voisines venus de l’Est, qui en avait la charge. Aux aspirants blogueurs, elle a prodigué de sages conseils concernant quelques questions à se poser avant la création de son blog comme sa cible, le nom de domaine, la fréquence de publication. Aux blogueurs plus ou moins expérimentés, elle a filé quelques astuces sur la personnalisation de son blog à l’instar des plugins, du thème, etc.

https://twitter.com/MylneFlicka/status/774538528734715904

Elle a ponctué sa présentation par des déclarations chocs ou punchlines comme on dit dans le monde du rap. « Des personnes sans personnalité ne peuvent pas tenir un blog » a-t-elle martelé avant de faire remarquer que « le blog est un outil puissant ».

https://twitter.com/klinklinvi/status/774329720091602944

Après la séance de questions réponses, nous passâmes au dîner.

Une ambiance bonne enfant a dominé dans la salle où le dîner était servi. Certaines tables étaient plus animées que d’autres, fruit de l’affinité préexistante entre beaucoup de participants.

Jour 2

https://twitter.com/YannMoebius/status/774524879102156800

Le samedi, deuxième jour, nous changeâmes de salle de réunion. Nous migrâmes vers la salle qui portait le nom du célèbre roi des Ewé, AGOKOLI. Ce changement offrait plusieurs avantages. Nous n’étions plus loin du hall. En outre, cette salle jouxtait la salle à manger où nous fîmes le premier petit déjeuner du camp. Selon le responsable des lieux qui avait suggéré ce déplacement, la connexion wifi y était bonne. Et il n’avait pas tort !

Atelier photographie

Les travaux ont débuté à 8 heures par un petit speech de Guillaume Djondo sur la délégation de l’Union Européenne au Togo, un des partenaires de l’évènement auquel d’ailleurs cette deuxième journée était dédiée. Les participants ont ensuite eu droit au second module du #BlogCamp228 qui n’est autre que l’atelier photographie présenté par Florent Banissa, photographe et infographiste. Ce dernier a initié les participants durant sa communication à la fois inclusive et interactive aux bases de la photographie. Trois questions essentielles doivent, selon lui, traverser l’esprit de celui qui se trouve derrière l’appareil photo : Quoi prendre comme photo ? Comment le prendre ? Et comment le retoucher ? Il a également fait cas des réglages du boîtier à l’instar de l’ouverture, de la vitesse d’obturation et de l’ISO : des éléments importants dans la prise d’une belle photo. Une série de questions-réponses a suivi la présentation et a porté notamment sur la règle des tiers, la plongée ou la contre-plongée, la position du sujet à prendre dans le cadre qu’il ne faut pas hésiter à remplir, l’espace négatif qui peut être positif parfois.

Sans transition, nous fûmes amenés à la pratique de prise de clichés avec nos appareils photos pour les uns et téléphones mobiles pour les autres  au bord de la piscine et dans le jardin de l’hôtel.

Bases de la retouche photo

Les photos capturées par nos différents appareils ont servi à attaquer directement les bases de la retouche photo, le module 3 confié également à Florent Banissa.

Le logiciel Adobe Photoshop Lightroom a permis aux participants de se familiariser avec les rudiments de la retouche photo, de l’importation de la photo prise, à son développement, aux palettes, aux effets possibles et aux différents réglages qui permettent de retoucher la photo à sa manière jusqu‘à son enregistrement. Plus pratique, ce module a permis aux participants de solliciter le formateur à la moindre difficulté au fur et à mesure que l’exercice de retouche évoluait. Un fait notable : ma machine m’a lâché ! J’y ai installé bien sûr le logiciel qui se fermait à chaque fois que je l’ouvrais. Je fus donc obligé de suivre les travaux chez mon coloc qui était juste à côté de moi. On était comme des inséparables.

C’est quoi un bon billet ?

Avant le déjeuner, Yannick Lawson, en prélude au module qu’il allait présenter le lendemain, a initié un débat d’une trentaine de minutes où il s’est agit pour nous d’énumérer les critères ou les qualités d’un bon billet. Les avis  étaient partagés. Le bon billet doit avoir un sujet pertinent, qui suscite un certain sentiment chez l’internaute et beaucoup de réactions (likes, partages sur les différents réseaux sociaux, commentaires, etc.) pour certains. Il doit également dépendre du style, du thème choisi, de la longueur du texte pour d’autres. Un bon titre, le ton, la photo illustrative ou tout contenu multimédia allant dans ce sens sont également des critères valables. Pour Y. Lawson, l’implication personnelle et l’opinion du blogueur, la satisfaction qui l’habite dans la rédaction de son billet ainsi que l’état psychologique du lecteur sont aussi déterminants. Nous tombâmes tous  d’accord sur le fait qu’il n’existe pas de critères immuables.

Les discussions portèrent également sur l’autocensure, la spécialisation ou la professionnalisation du blog, la possibilité de parler de plusieurs sujets sur un même blog par le truchement des catégories, la possibilité d’avoir plusieurs blogs si l’on dispose du temps et de l’énergie nécessaire, les idées de blogs innovants, les partages d’expériences, les conseils et comment faire des blogs collaboratifs.

Atelier vidéo et prise de son

Dans l’après-midi à 15 heures, c’était le moment du module 4, l’atelier vidéo et de prise de son animé par Steven Amouzou Af, réalisateur Togolais. Sa présentation a davantage porté sur la stabilité de l’image et, les différents plans (large, moyen, rapproché, gros plan).

Le plan large permet de décrire l’espace et l’environnement autour du sujet qu’on veut prendre comme cliché. Les plans moyens et rapprochés montrent les sujets en mouvement. Le gros plan fait parler le personnage et met l’accent sur un détail spécifique.  Pour le présentateur, la stabilité de l’image est très importante lorsqu’on veut faire de la vidéo.

Quatre éléments sont aussi importants dans la prise d’images : ce sont l’ISO -quantité de lumière qui rentre dans l’appareil ou la sensibilité de l’image- qui chamboule ou influe énormément dans la prise de l’image, le focal ou l’ouverture ou encore l’objectif, la vitesse d’obturation et l’équilibrage du blanc. Il a terminé le module sur le droit d’auteur appliqué à l’image.

Contraintes liées à l’organisation du Blogcamp228

Les organisateurs du BlogCamp228 à savoir Panoramique Créative et Hashtag.Com nous expliquèrent les contraintes liées à cette troisième édition notamment la difficulté de trouver des sponsors et partenaires techniques et financiers, contraintes résultant surtout du fait que les blogueurs togolais ne disposent pas d’une association légale qui puisse aller vers les potentiels partenaires. Ils sont également revenus sur les frais de participation que certains ont trouvé élevés par rapport aux éditions précédentes et ont sollicité la clémence des participants face  aux quelques imperfections ou couacs qu’ils auraient pu constater dans le déroulement du programme préétabli.

Tweetup228 : Le blog à l’ère du streaming

https://twitter.com/klinklinvi/status/774657369276055552

Le tweetup228 dont le thème était « Le blog à l’ère du streaming » a clos les travaux de la journée. La modération était assurée par Yannick Lawson qui  invitât  dès le début les twittos à définir les concepts du thème avant le débat proprement dit. Le blog est une plateforme web qui permet la publication de contenu (texte, images, son, gif, vidéos). Le streaming qu’on peut faire à travers des plateformes et applications comme Youtube, Facebook Live, Periscope, Snapchat et Netflix, est cette possibilité de visionner des vidéos en direct ou en différé. Le streaming, menace au blogging ? Faire du streaming est-ce faire du blogging ? Qu’est-ce qui définit la qualité d’un contenu ? Le blogueur doit-il forcément s’adapter au streaming et varier ses contenus ? Tous ceux qui produisent du contenu font-ils du blogging ? Voilà autant d’interrogations qui ont meublé les débats aussi bien houleux et constructifs qu’enrichissants.

Si certains estiment qu’une technologie nouvelle n’est pas forcément une plus-value, d’autres ont trouvé qu’il faut s’adapter aux progrès de la technologie en publiant sur son blog non seulement des textes illustrés de photos mais aussi des sons, des vidéos, etc. Les nouvelles technologies ne sont pas forcément une menace et peuvent venir en complément de ce qui existe déjà en termes de fonctionnalités dans l’animation du blog. Ne pas s’adapter n’est pas non plus une mauvaise chose en soi. Tout dépend de l’objectif poursuivi et des centres d’intérêts des uns et des autres. Le choix d’intégrer de nouveaux contenus sur son blog ou non est donc libre a conclu le modérateur.

Jour 3

https://twitter.com/ekoimapierrette/status/774877681666101248

Le dimanche et dernier jour du camp, nous étions tous dans nos t-shirts, blancs pour certains (comme moi) et bleus pour d’autres, à l’effigie du visuel de la 3ème édition de ce #BlogCamp228. Je faisais partie du lot des lève-tôt qui se trouvaient dans le hall de l’hôtel où le wifi est beaucoup plus fluide vers 6 ou 7h.  45 minutes après, on nous fit signe que le petit déjeuner était prêt et que nous  pouvions passer dans la salle. Devant le hall de l’hôtel, certains prenaient déjà des ego portraits de groupe en guise de souvenirs.

Contenu multimédia et référencement web

https://twitter.com/klinklinvi/status/774895644796416000

De la salle du petit déjeuner, nous passâmes directement à la salle de conférence où Foly Amouzou nous attendait pour le cinquième  et avant dernier module au programme : Contenu multimédia et référencement web. J’appris qu’il y a deux référencements web : le normal ou le naturel qui se fait à la base des titres des sites et le payant ou lien sponsorisé. Je pris également connaissance de quelques plugins SEO WordPress. Comme après chaque module, la traditionnelle série de question-réponse eut lieu.

Avant le dernier module, Cyrille Nuga nous fît un speech d’un quart d’heure sur : « Du blogging et du droit d’auteur ».

Prévu la veille, la visite chez le chef traditionnel Agokoli de Notsè s’imposait et nous nous mîmes en route non pas pour le rencontrer, mais pour voir un de ses représentants nous entretenir sur la muraille de Notsè. Je vous laisse vous faire votre petite idée là-dessus à travers les quelques tweets qui en ont parlés.

 

Atelier d’écriture

Pour boucler donc la boucle, nous passâmes au dernier module, « L’Atelier d’écriture » dont Yannick Lawson avait la charge. J’ai assez bavardé ! Je vous laisse apprécier la série de tweets qui retrace les points saillants de la présentation.

Une petite cérémonie de clôture a mis fin aux travaux. Nous fûmes invités séance tenante à rédiger un billet collectif sur cette troisième édition du #BlogCamp228. Un billet nourri de jeu de mots, de tournures alambiquées pour les non-initiés. Vous en jugerez vous-même !

https://twitter.com/dygbahou89/status/774961777905926144

Dans la seconde d’après, tout le monde ramassait ses clics et ses clacs aussi bien dans la salle de conférence que dans sa chambre. Certains copiaient des photos d’eux pris par ceux d’entre nous qui avaient des appareils photos, pour se souvenir, à n’en pas douter, des bons moments passés lors de ce #BlogCamp228.  Nous descendîmes tous avec bagages dans la salle à manger pour le dernier déjeuner avant le départ. De la pâte avec de la  sauce adémè que nous savourâmes autour des différentes tables était au menu.

Avant le départ, une séance de prise de selfies de groupe s’imposa, naturellement. Le téléphone de Mylène Flicka a été le  plus entreprenant et s’est taillé la part du lion.

https://twitter.com/MylneFlicka/status/774996929705050113

Sur le trajet  retour, ceux qui ne voulaient pas rentrer les mains vides ont pu, avec quelques arrêts, acheter des fruits et des légumes. Mais une heure trente voire deux heures après, on était déjà de retour à la station Sanol de Adido Adin. Les Béninois avaient encore du chemin à parcourir. Les taxis moto en place dans la station en quête de potentiels clients guettaient nos faits et gestes. Pendant ce temps, nous nous fîmes des adieux via des accolades, des étreintes, des bises et des promesses de se revoir bientôt pour tel ou tel projet.

Après une petite réunion avec  Koko Saint Kokou et Lynk Florent pour parler justement d’un projet, je pris un taxi moto et rentrais à la maison, éreinté, mais avec le sentiment d’un week-end bien rempli et la tête pleine de résolutions par rapport à l’animation de mes blogs, leurs personnalisation surtout et une envie de mettre à profit tout ce que j’ai pu apprendre à travers les différents modules.


Le marketing de réseau? Non merci!

C’est vrai que les temps sont durs, que l’on prend de l’âge, qu’il faut prendre son destin en main, que ma vie actuelle n’est peut être pas reluisante et attirante. Le chômage, le sous-emploi, les boulots mal rémunérés ne font pas non plus de cadeau par les temps qui courent. Ce n’est pas non plus une raison pour dire oui à tout moyen pouvant nous permettre de subvenir à ses besoins comme le marketing de réseau.

Des méthodes de recrutement qui frisent le harcèlement

Tant que c’est positif, je n’ai a priori rien contre le zèle à tous les niveaux ou le marketing agressif. C’est quand ça frise le harcèlement que je développe une allergie contre ces méthodes. Comment peut-on demander à un être sensé de dire oui sans un temps de réflexion? Pourquoi l’acculer? Pourquoi l’intimider? J’estime qu’intégrer un réseau de marketing doit être un choix mûrement réfléchi. On veut peut être que je gagne ma vie, que je me développe, certes. Mais, le développement ne s’impose pas. Qu’on me laisse rentrer dans le réseau de mon plein gré. Je suis venu vous écouter. Je vous ai dit que j’y réfléchirai. Et vous osez débarquer chez moi à la maison. Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder mon allergie envers vos méthodes. Elles me rebutent, vos méthodes. Je vous avais en peinture. Vous aviez juste fait de le confirmer. C’est trop facile de devenir votre commerçant ou votre fond de commerce. Épargnez-moi vos discours sur le développement personnel. Et c’est pas sur ma tête que vous allez faire vos bénéfices!

Venu trop tard dans un monde à vous déjà vieux

Ils sont nombreux ces réseaux de marketing spécialisés dans la vente de produits cosmétiques, pharmaceutiques, de luxe, etc. qui pullulent à Lomé. Et ce sont ceux qui s’y sont intéressés les premiers, au tout début, les pionniers dans le genre qui en tirent le plus profit en prenant des ristournes ou des commissions sur les nouveaux venus dans le réseau et ainsi de suite. Je suppose que le réseau ou ces réseaux sont saturés, à bout de souffle et battent de l’aile car n’arrivant plus à convaincre les potentiels recrues. Par les temps qui courent, il est bien difficile de trouver une somme astronomique pour acheter un produit hyper coûteux et par la même occasion inciter son entourage à en faire de même.  A mon humble avis, ce monde est déjà trop vieux et hasarder y entrer serait une grosse bourde. Passez votre chemin!


Qualification du Togo à la CAN 2017 : pourquoi je n’y crois plus

Après deux journées disputées dans la poule A des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Gabon 2017 qui finissent ce weekend, le Togo, avec six (6) points, occupait la première place devant la Tunisie, le Liberia et Djibouti. Au terme des troisièmes et quatrièmes journées, les éperviers se retrouvaient troisièmes juste devant Djibouti, venu lui distribuer tel un guichet automatique des points dans le groupe. A l’issue de la cinquième et avant-dernière journée, le statu-quo a demeuré.

« L’essentiel c’est de faire un gros match contre Djibouti et d’attendre le score de Tunisie – Liberia. (…), nos chances de qualification sont très minces, mais il est toujours permis de rêver ». (Claude Le Roy)

Et les éperviers n’ont plus leur destin en main. Leur qualification pour le Gabon ne dépend plus de leurs propres performances. Le Togo devra battre dimanche, lors de la dernière journée Djibouti. Mais, cette victoire ne suffirait pas. Le Togo pourrait prétendre avec, à une place de meilleur deuxième. Une hypothèse qui tient de moins en moins la route lorsqu’on sait que la sélection A du Togo aura un nombre de points (11) que certaines équipes ont déjà dans d’autres poules avant même de disputer l’ultime journée. De ce côté, les chances du Togo sont vraiment minces. Très très minces même, selon Claude Le Roy, le sélectionneur du Togo.

Une petite lueur d’espoir

Le scénario idéal et parfait, qui est presque une gageure, serait un match nul et vierge entre tunisiens et libériens à Tunis lors de la sixième journée. Le Togo passerait, à égalité de points (11) avec tunisiens et libériens, à la tête de la poule à la faveur des buts qu’il a marqués lors de ces déplacements à l’extérieur.

Ce sera sans compter sur l’envie des aigles de Carthage d’aller à la CAN. C’est oublier les circonstances dans lesquelles ils ont été accueillis à Monrovia (capitale du Liberia). Ils se sont plaints tout comme les Togolais, qui contrairement aux Aigles, ont évité la défaite en arrachant un match-nul deux buts partout (2-2). Depuis, les Tunisiens ruminent cette déconvenue et attendent de pied ferme les Lone Stars du Liberia. Comment peut-on imaginer un match pareil sans but ? Je ne doute un seul instant de l’envie des deux équipes d’aller à la CAN Gabon 2017. Elles ont leur destin en main et sauront a priori comment s’y prendre pour y parvenir. Le football, cependant, réserve bien des surprises ! Un match nul résultant d’un score nul 0-0 en est un. Comment le Togo peut-il espérer un tel score s’il , et comme on peut le constater, n’est pas un acteur direct ou un protagoniste de ce match ? Prier, commander des messes, consulter des marabouts, des féticheurs suffirait ? Malin qui pourra trouver la formule magique. Pour le confrère Yves de Fréau de Radio Metropolys, le Togo, et cela paraît si drôle, devra constituer une équipe nationale, de prêtres, de féticheurs et de marabouts qui devra trouver les voies et moyens pour rendre muettes les attaques tunisiennes et libériennes lors de l’ultime journée.

En attendant, rêvons comme le suggère le coach très expérimenté du Togo qui, en prenant la tête des éperviers à l’issue de la quatrième journée et sentant déjà la tâche compliquée, avait pour mission de qualifier le Togo pour la CAN… 2019.

 


JO 2016: Le Togo revient avec 2 records… nationaux battus aux jeux de l’improvisation

La délégation togolaise (5 athlètes et 14 dirigeants) est rentrée hier (25/08/2016) des Jeux Olympiques (JO) de Rio avec dans sa gibecière deux titres olympiques en natation remportés par Katie Ledecky et Micheal Phelps. Que dis-je? Pardon! Ce sont des américains. J’ai oublié. Trou de mémoire! Quel impair!

Un 2/5

La délégation est bien rentrée, bredouille, comme elle est partie sans ambitions, sans motivation, pataugeant dans une improvisation à haute dose. Elle s’est donc évertuée à rester fidèle à Pierre de Coubertin pour qui l’essentiel est de participer. Que dis-je? Encore un trou de mémoire! Les 5 athlètes togolais avaient une mission bien définie : celle de battre leurs records nationaux. Deux d’entre eux y sont parvenus. Il s’agit des nageurs de la délégation, j’ai nommé Eméric Kpegba et Mlle Rebecca Kpossi (50 mètres nage libre homme et dame). Vous comprenez donc logiquement que j’ai pu les confondre avec les deux mastodontes de la natation mondiale. Je l’avoue quand même, il faut comparer des choses comparables. Passons !

Qui a donc dit que les athlètes togolais étaient rentrés bredouilles? N’ont-ils pas fait de leur mieux vues les conditions dans lesquelles ils se sont préparés? Je tire plutôt chapeau à eux et plus particulièrement aux deux nageurs car dans mon pays, il n’y a pas de piscine olympique. Ils se sont débrouillés dans des piscines de quelques hôtels de Lomé.

Le bilan de la délégation togolaise a des allures de défaite annoncée et programmée. Doit-on parler de bilan pour des athlètes qui ont été invités pour la plupart et ne devaient remporter aucun titre olympique? Qui ne devaient faire que de la figuration et rester fidèle à Pierre de Coubertin? Ne doit-on pas plutôt s’en prendre aux autorités sportives de mon pays? Qu’ont-ils fait pour que ces athlètes puisent ramener des médailles du Brésil?

Un réel manque d’investissements

En 2015 par exemple, pour la préparation et la participation des fédérations nationales aux compétitions continentales et internationales, l’Etat, par le truchement du Ministère en charge des sports, a subventionné Toutes les fédérations d’une somme de 850 millions de FCFA. C’est pratiquement le même montant en 2016. Le Comité Nationale Olympique Togolais (CNOT) a bénéficié la même année (2015) de 20 millions de FCFA. 15 millions pour le Centre Régional d’Athlétisme de Lomé (CRAL). Quand on sait les moyens énormes qu’exigent le sport de haut niveau, on peut considérer ces sommes comme une goutte d’eau dans la mer. Et comme on pouvait s’y attendre, toutes les fédérations n’ont pu organiser les championnats et jeux nationaux (que 25%). « L’Etat n’a pas les moyens » me dira t-on.

C’est que l’Etat ignore qu’il y a une géopolitique du sport qui « est la guerre moins les fusils » selon Pascal Boniface. « Le sport en général, poursuit P. Boniface cité par Anthony Bellanger dans l’émission Géopolitique sur France Inter, et les Jeux Olympiques en particulier sont cette occasion unique rare dans le monde où le monde entier admire et s’identifie avec des jeunes femmes et hommes qui n’ont ni la même couleur de peau ni la même religion ni la même nationalité ». Anthony Bellanger donne par ailleurs la recette pour réussir aux Jeux Olympiques. « Pour réussir aux JO, dit-il, il faut les moyens. Il faut une forte implication étatique par le biais d’une éducation nationale forte. En plus il faut une stratégie sur le long terme. Des petits pays pauvres peuvent tirer leur épingle du jeu en se concentrant sur une discipline. C’est le cas de la Jamaïque avec l’athlétisme ou de l’Ethiopie ou du Kenya avec les coureurs de fond ». Avoir l’armée la plus puissante du monde ne garantit de bons JO et une kyrielle de médailles. « Ce sont les pays qui investissent le plus dans le sport et dans l’éducation des jeunes qui s’en sortent le mieux et pas ceux qui ont les plus gros canons et l’armée la plus affûtée » concluait A. Bellanger.

Dans le cas du Togo, je pourrai dire que ce n’est pas le pays qui brille le mieux par l’improvisation, par un manque criard de moyens à investir dans son sport et demande tout le temps à ses athlètes de faire des miracles qui s’en sort le mieux. J’espère ne pas vous reproduire le même billet au lendemain des JO d’été Tokyo 2020…

 


Suis-je un déraciné?

Comme beaucoup de jeunes de mon âge ou de ma génération, je suis né à Lomé. Pas dans le village où sont censées se trouver mes origines, le village  de mon père. Nous ne sommes pas non plus nombreux à avoir un réel lien avec ce village d’origine où je suis allé qu’une seule fois d’ailleurs, quand j’avais huit ou neuf ans. D’autres n’y vont qu’une seule fois par an à l’occasion des fêtes traditionnelles. Suis-je pour autant un déraciné? N’est-on pas tout simplement de là où on vit?

A chaque fois que j’affirme n’être allé dans mon village d’origine qu’une seule fois, je suscite, en plus d’être regardé de haut, la moquerie et l’étonnement. « Tu es perdu » ou « Tu es déraciné »  me rabat-on constamment les oreilles. Parfois même, on me dit sur un ton ironique qu’il me manque beaucoup de choses et que pour y remédier, des cérémonies dans ma localité d’origine s’imposent. Car tous les stéréotypes, les clichés et préjugés dont sont victimes les gens de mon village d’origine sont pratiquement inexistants chez moi. Ce qui s’apparente pour certains à une anomalie. Pourquoi voudrait-on que j’agisse comme les gens d’un village où je ne suis pas né et où je n’ai jamais vécu? Moi je suis né à Lomé, avec d’autres réalités, un environnement et un entourage littéralement différents. Moi qui suis et continue d’être exposé, moulé et formaté  par ce que j’entends autour de moi, à la radio, ce que je lis dans la presse ou sur Internet et ce que je regarde à la télé.

Partant du principe que l’on est originaire que de là où l’on a forgé sa façon de penser, de voir le monde et d’appréhender les choses, je me considère comme un loméen à part entière car j’y suis né et je continue à y vivre, dans différents quartiers, au gré des circonstances. Mon village d’origine m’importe peu. Je ne m’y identifie guère! Cela peut choquer et je le concède! Loin de renier mes « origines », je dirai que je suis  » un déraciné » qui s’assume et je suis fier de le dire! Si je suis déraciné comme l’affirment certains, parce-que n’ayant pas de réels liens avec mon village d’origine, je peux dire que je suis plutôt enraciné à Lomé, ma ville de naissance et d’origine. Là ou toutes les cultures du Togo, de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique et du monde se retrouvent. Je suis le produit de ce melting-pot.


Ce que je pense de la TVT

Le 31 juillet dernier, la Télévision Togolaise (TVT) que ma collègue blogueuse Pierrette Ekoima compare à la peste fêtait ses 43 ans d’existence. Le contribuable et téléspectateur que je suis et qui aime porter un regard critique sur la chaîne, se permet ici de dire ce qu’il pense de la première, notre télévision nationale. Mon argumentaire sera axé sur les problèmes techniques, le contenu du Jt et la dépendance de la chaîne vis-à-vis du pouvoir en place. Mais également, les défis qu’elle devra relever pour soigner sa cote de popularité.

Trop de problèmes techniques

« Le matériel de la TVT est digne d’un musée » nous répétait un de nos enseignants sur le campus universitaire de Lomé. Cette affirmation peut paraître a priori sévère et sans concession. Mais, à y voir de plus près, cet avis est plus que juste. Sinon comment comprendre tous ces ratés techniques lors des Journaux télévisés (Jt) et des émissions ? Combien de fois n’a-t-on pas vu ces présentateurs de Jt ou ces animateurs d’émissions avoir l’air embarrassé lorsqu’après avoir lancé un reportage ou un élément, ils continuent par apparaître sur les écrans de leurs téléspectateurs comme le dimanche dernier (14 août 2016) lors du Jt de 13 heures ? Certains sujets n’ont pu être tout simplement diffusés. La honte ! Et ils sortent la formule toute faite : « Des soucis techniques pour retrouver cet élément. Nous y reviendrons dans le cours de cette édition ou dans nos prochaines éditions» ou alors « On s’active à la partie technique pour retrouver cet élément ». C’est à croire que la transition de l’analogie au numérique n’est pas encore d’actualité à la TVT qui est quand même sur satellite et donc visible dans le monde entier. il faudra qu’elle mette en marche ses neuf sites d’émetteur numériques, interconnecter les sites en fibres optiques, acquérir des caméras numériques pour une production et une diffusion en numérique de qualité.

Des JT trop soporifiques à mon goût

Pour les amateurs d’informations institutionnelles, la TVT reste à n’en pas douter le meilleur canal. Idem pour les friands de compte rendu d’ateliers, de séminaires, de colloques, etc. Ils ne doivent sous aucun prétexte rater les Jt de 20 heures de la chaîne.  Un Jt que je trouve soporifique. Le contenu selon moi, n’a souvent aucun rapport avec le panier de la ménagère ou le quotidien du togolais lambda. On ne dit pas clairement quels effets ou impacts ces genres de rencontres ont sur notre quotidien. Et lorsqu’il arrive parfois que des dossiers soient proposés au cours de ces Jt, ces dossiers sont souvent bâclés, pas assez documentés et souffrent d’un manque criard de personnes ressources. Au terme de ces Jt qui peuvent prendre des allures de longs métrages -on vous expliquera que c’est compte tenu de la densité de l’actualité, comme si on ne pouvait pas trier les informations et prioriser celles qui doivent passer dans le Jt- on ne retient pratiquement rien. Tout ceci donne du grain à moudre à ceux qui suivent la chaîne trois voire quatre fois par an essentiellement à l’occasion de Miss Togo, des discours souvent creux du chef de l’Etat à la veille des fêtes de l’indépendance et du nouvel an.

Une télé sous le joug du pouvoir en place

J’ai toujours comme l’impression que la TVT reste à la solde du pouvoir, qu’elle n’a pas les coudées franches, qu’elle reste un instrument de propagande, de déification ou de culte de la personnalité. Il se dit même que les journalistes de la chaîne sont malgré eux des griots du pouvoir. Il leur est difficile de porter un regard critique sur l’action gouvernementale au risque de commettre un crime de lèse-majesté. Ce serait comme uriner dans le puits où l’on s’abreuve ou scier la branche sur laquelle on est assis. Tant que la TVT continuera de dépendre financièrement de l’Etat que l’on peut confondre au pouvoir en place, il sera difficile aux journalistes de la chaîne de faire du vrai journalisme empreint d’objectivité ou d’impartialité. Devenir un office comme d’autres télévisions de la sous-région pourrait être une sérieuse option pour une éventuelle autonomie.

Droit aux retransmissions des matches des éperviers en déplacement

Enfin un dernier argument et non des moindres pour l’amateur de foot que je suis : je vis mal ou je trouve anormal la non retransmission des matches de l’équipe nationale de football, je veux parler des éperviers, lorsque que ces derniers jouent à l’extérieur du pays des matches amicaux ou des confrontations des éliminatoires des compétitions internationales comme la CAN ou la Coupe du Monde. En lieu et place l’on est obligé de se farcir les commentaires -qui laissent à désirer- sur les radios publiques. Des commentaires que je déconseillerai vivement aux cardiaques ! Les droits télé coûtent si chères ? Le sport est-il vraiment une priorité dans mon pays ? N’avons-nous pas droit à l’information, qui plus est sportive ?

Sans ambages, je peux dire que la TVT n’a pas une côte de popularité assez élevée auprès de la population. Pour y remédier, elle devra tôt ou tard dépendre moins financièrement de l’Etat, trouver les voies et moyens d’augmenter ses ressources propres, renouveler son matériel et en avoir plus, procéder à un recyclage périodique de son personnel et procéder à une refonte totale de son fonctionnement. Elle devra également accroître son taux de couverture médiatique du territoire national qui était en 2015 de 65%.

La construction de son nouveau bâtiment, censé finir en décembre 2016, le changement de son transformateur qui est en cours sont entre autres quelques unes des actions allant dans le sens de sa modernisation.

 


Gbadago, le féticheur venu de Lébé

Connu comme l’un des quartiers les plus populaires de Lomé, Tokoin Gbadago ou Gbadago a commencé à être peuplé vers la fin des années 30 où les loméens ont vu atterrir pour la première fois un avion à l’Aéroport de Lomé qui se situait de 1931 à 1945 à l’emplacement de l’actuel CHU Sylvanus Olympio-ex CHU Tokoin.

A l’époque, Lomé était limitée au nord par Tokoin qui était une grande forêt, au sud par le littoral, à l’ouest par Aflao et à l’est par la cocoteraie. Déplacés en masse pour cet évènement historique qu’était l’atterrissage de ce premier avion, les habitants de la capitale se sont rendus compte que la zone de Tokoin était habitable. Et Gbadago, féticheur de son état était l’un de ses tous premiers habitants.

« Gbadago (…) est venu de Lébé, de la préfecture du Zio, à côté d’Abobo. (…) Il est venu s’installer d’abord à Ahanoukopé, avec son couvent et ses adeptes » racontait dans le Tome I de Si Lomé m’était contée[1] , Etienne Dékpo, ancien cheminot aux Chemins-de-fer du Togo, né à Glidji en 1911 et venu à Lomé en 1930.

A l’époque ou Gbadago s’insatallait à Ahanoukopé – aujourd’hui Hanoukopé, le quartier n’était pas ou peu peuplé. Il le sera à partir de 1928-1930[2] et Gbadago était obligé de chercher un autre coin. C’est ainsi qu’il se dirigea vers Tokoin, qu’on pourrait traduire par « plateau », avec l’accord de Jacob Adjallé, chef d’Amoutivé de 1907 à 1943. « Quand vous vouliez venir ici, vous alliez voir le chef Adjallé, qui vous donnait une parcelle, avec l’accord de Gbadago » soulignait par ailleurs M. Dékpo.

[1] Yves Marguerat et Tchitchékou Péléï, « Si Lomé m’était contée… », Dialogues avec les vieux loméens, Tome 1, PUB, 1992.

[2] Par les fonctionnaires mariés et pères de famille de l’époque.


Mes featurings avec les chiottes

Je ne dirai pas que j’adore les chiottes. Mais je peux y aller 4 à 5 fois voire plus par jour à la maison comme au boulot. Surtout après avoir mangé une nourriture (Kom ou Yébéssé Sessi) assez pimenté. Le piment et mon ventre ne font pas bon ménage. C’est à croire que leur rencontre produit un cocktail molotov hyper explosif. Jugez-en vous-mêmes! J’ai beau faire des analyses de selles, prendre des médicaments contre les vers. Rien n’y fit. Mes featurings ou collaborations avec les chiottes continuent de plus belle.

Malgré tout ça, je vais reconnaître un brin que ça me botte d’y aller quand même. Parce que d’abord, c’est jouissif! Vous ne pouvez imaginer le pied que je prends quand j’élimine mes selles. Quoi de plus normal que de se débarrasser des déchets de son corps! Je me sens léger comme un camion qui venant de se décharger de sa marchandise se sent d’attaque pour en prendre une autre. Je me plais aussi à dire que c’est parce que mon sang travaille bien que mes voyages aux chiottes sont si fréquents. Ensuite, je ne sais si vous l’aviez aussi remarqué: quand je suis au WC, je remarque souvent que la connexion qu’elle soit wifi ou 3G, est hyper fluide et ultra rapide. Il peut donc m’arriver de passer plus de 30 minutes voire une heure aux chiottes juste pour cette raison même après avoir libéré les selles de mon corps. Enfin, avec mes allers-retours aux chiottes que je considère comme des featurings, imaginez le nombre d’albums, avec au bas mot 5 titres ou morceaux par jour, que je peux sortir. Je deviendrai un artiste planétaire. Je rivaliserai même avec les plus grands de ce monde à l’instar de Carlos Santana. Beaucoup m’envierait même pour ma créativité si prolifique et foisonnante.

Retenez tout simplement qu’entre moi et les chiottes, c’est une grande et intense histoire d’amour. A tous mes proches, amis et collègues qui s’étonnent de nous voir si liés, les chiottes et moi, de faire profil bas et de croire que le vrai amour existe toujours.


Bè, le village des chasseurs ou la cachette des Adja venus du Dahomey

Connu comme l’un des quartiers populaires de Lomé, Bè devrait son existence à Dzitri, le supposé fondateur de la ville de Lomé. « Des documents allemands et un article de l’administrateur Nativel (1933) sont à l’origine des traditions rapportées (…) qui situeraient au XVIe siècle l’installation du chasseur Djitri à l’emplacement de l’ancien Zongo » écrivait Robert Cornevin[1] dans le mensuel du Golfe du Bénin de septembre 1984, Togo Dialogue[2]« Dzitri, en effet s’établit à un endroit qu’il dénommait « Alomé », d’après des arbres qui végétaient à l’emplacement où fut construite sa première case et dont les fruits sont dits « alo » en langue Ewe. « Alomé » signifiait donc au milieu des alos »: « Alomé » perdra plus tard son initiale « A » [pour devenir Lomé], explicite le premier historien togolais le Révérend Père Henri Kwakumé cité par Yves Marguerat de l’ORSTOM[3] dans « Les deux naissances de Lomé: une analyse critique des sources »[4].  « En s’y établissant, poursuit RP Kwakumé[5], le chasseur Dzitri escomptait être à l’abri des animaux féroces dont toute la région côtière était infestée en ce temps-là ». Mais plus tard, il sera confronté à un autre problème : celui de l’agrandissement de sa famille.

« (…) Craignant que leur nouvel habitat ne fut découvert à la longue par leurs ennemis, les dahoméens firent une loi de ne jamais parler à haute voix, ni de tirer des coups de fusils, ni de s’amuser en dansant aux sons du tam-tam (…) »

C’est ainsi qu’il fonda « Adelatô » qu’on pourrait traduire par « quartier ou village des chasseurs » pour son fils aîné Aglê comme le soutient H. Kwakumé. Les versions divergent sur la paternité du fondateur de « Adelatô ». Selon Robert Cornevin, c’est Aglen lui-même qui fonda Bè. « La famille de Djitri s’accroissant, son fils aîné Aglen va fonder Adelanto » justifie-t-il. Fuyant le Dahomey ou Grand Popo pour motifs de guerres, des Adja vinrent se réfugier à Adelanto chez Aglen. Ce dernier les accepta après l’accord de son père Dzitri. « (…) Craignant que leur nouvel habitat ne fut découvert à la longue par leurs ennemis, les dahoméens firent une loi de ne jamais parler à haute voix, ni de tirer des coups de fusils, ni de s’amuser en dansant aux sons du tam-tam (…) » explique le premier historien togolais. C’est donc la raison pour laquelle Aglen a surnommé Adelanto « Bè » (Cachette).  Adelatô était aussi surnommé « Badefe, badekpa ». Ce qui veut dire à en croire H. Kwakumé : clotûre où l’on ne parle qu’à voix basse. Robert Cornevin a comme d’habitude, si on peut s’exprimer ainsi, une autre version de la signification de ce second surnom. Il parle lui de « Bè Badépi Badakpa »: « Faites tout ce que vous voulez sans peur, je suis là pour vous défendre ». Aglen aurait donc dit cela aux Adja. Mais c’est bien Bè que Adelatô gardera comme nom jusqu’à aujourd’hui.

Héberger les réfugiers Adja venus de grand Popo ne sera pas sans conséquences pour Dzitiri et son fils aîné. Mais, on va s’arrêter là. Ces conséquences feront l’objet d’un autre billet ultérieurement.

[1] Ex Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.

[2] Robert Cornevin. Au sujet des origines de Lomé, Togo Dialogue, N°92, 1984.

[3] Office de la recherche scientifique et technique outre-mer, aujourd’hui remplacé par l’IRD (Institut de recherche pour le développement)

[4] Les deux naissances de Lomé : Une analyse critique des sources. In : Gayibor N., Marguerat Y. Nyassogbo K. (ss. dir. de) 1998 : Le centenaire de Lomé, capitale du Togo (1897-1997), Actes du colloque de Lomé (3-6 mars 1997), Collection « Patrimoine » n°7, Lomé, Presses de l’UB, pp.59-77.

[5] « Premier prêtre natif du Togo, ordonné en 1928, décédé en 1960, il publia d’abord ses études dans des articles de la revue catholique en éwé Mia Holo, dans les années 1930, puis les reprit en livre en 1984 » (Yves Marguerat).