Lalatiana Rahariniaina


Médias africains, un maillon du changement climatique

« La couverture médiatique est importante. Tout le monde aura besoin d’en savoir plus sur les changements climatiques. Et les journalistes font partie de la réponse« , a déclaré Anne-Sophie Ricco, responsable de projets / Département Afrique de CFI, une agence française de coopération médias financée par le ministère français des affaires étrangères. A ce propos, CFI a lancé un projet intitulé «Médias 21: Journalisme et changement climatique ».


Foyer au Sénégal: Rôles de l’homme et de la femme

Je suis au Sénégal pour une formation Mondoblog. Et c’est avec grand plaisir que je rencontre enfin en personne Simon, Cédric et Ziad (les organisateurs du projet Mondoblog) et les autres mondoblogueurs sélectionnés pour la formation de Dakar. Lundi 4 Avril 2011, c’est le premier jour de la formation. C’est normalement un jour férié parce que c’est le 51ème anniversaire de l’indépendance du Sénégal. Mais Mr Djib Diédhiou de CESTI (Centre…



Coronavirus à Madagascar : confinement et survie

Dès vendredi soir la panique s’est propagée dans la capitale de Madagascar, c’était l’hystérie collective. Il y avait de longues queues dans les pharmacies. Les gens ont vidé les stocks de paracétamol, vitamine C, gels désinfectants et masques. Samedi, toutes les familles se sont ruées sur les marchés. J’y suis moi-même allée, mon masque de fortune n’est pas passé inaperçu et a suscité de nombreux commentaires…



Projecteur sur des enfants activistes

J’ai regardé « Demain est à nous », un film documentaire sur des enfants au destin hors norme. Ces enfants ont des points en commun : ils n’attendent pas de grandir pour agir, ils prennent dès maintenant les choses en main et se battent pour un monde meilleur. Ces enfants se démarquent par leur volonté à faire bouger les choses. En fait, ces enfants sont des leader-nés!




Capharnaüm, l’histoire d’une enfance sacrifiée

Dimanche après-midi, j’avais un peu la flemme de sortir de la maison pour aller voir un film. Alors, j’ai bien regardé l’invitation et j’ai vu que celui-ci parle de droits de l’enfant et qu’il a reçu le Prix du Jury du Festival de Cannes en 2018. Puis, je me suis dit qu’il doit être bon. Il s’agit de Capharnaüm, un film libanais réalisé par Nadine Labaki.

Capharnaüm débute dans un tribunal où un petit garçon du nom de Zain porte plainte contre ses parents pour lui avoir donné la vie. Du haut de ses 12 ans, il est détenu en prison parce qu’il a poignardé quelqu’un. Le film est captivant du début jusqu’à la fin. Il se déroule en flashbacks entre le tribunal et les aventures (ou mésaventures) de ce petit garçon qui a fui ses parents. Il ne pouvait plus supporter les maltraitances et surtout l’injustice lorsque ses parents ont donné sa sœur de 11 ans en mariage. Cette scène m’a fendu le cœur. Bon, je m’arrête là sinon je risque de vous raconter tout le film. No spoil.

Capharnaüm est un film très poignant et émouvant. On dirait presque un documentaire tellement tout semble refléter la réalité, aussi bien les acteurs – non professionnels – que l’histoire ou le cadre. La pauvreté des gens m’a beaucoup frappé. Ils se savent insignifiants et chacun essaie juste de survivre comme il le peut. Les insultes et la violence font partie intégrante de leur quotidien.

En regardant ce film, j’étais tellement bouleversée que j’ai laissé mes larmes s’échapper. La vie est parfois trop injuste. Je me suis dit que jamais plus je ne regarderai les mendiants de la même manière. Personne ne choisit de vivre dans les rues. Chacun a sa propre histoire qu’on ne peut même pas imaginer. Les gens ont parfois l’habitude de juger sans savoir.

Je suis aussi d’accord avec Zain. Mettre au monde un enfant dont on ne peut pas s’occuper est un crime. Ce petit ne va pas à l’école. Il travaille pour ramener de l’argent à la maison. Il participe à un trafic illégal de médicaments avec sa famille. Et comme si cela ne suffisait pas, il est mal aimé, maltraité et constamment insulté par ses parents. Ça ne peut pas être une vie pour un enfant. Malheureusement, ça ne se passe pas qu’au Liban mais dans le quotidien de plusieurs malgaches aussi.

Au final, je n’ai pas du tout gâché mon dimanche après-midi en allant regarder ce film. Capharnaüm est d’une authenticité rare, loin des grandes mises en scène ou effets spéciaux. Je remercie l’Unicef Madagascar pour l’invitation. Et pour ceux qui recherchent une bonne dose d’émotions, Cinépax diffuse le film les 12, 13 et 14 février 2019 à 18h. Aux dernières nouvelles, ce film est aussi nominé aux oscars 2019 dans la catégorie des films en langue étrangère.


Une heure de pluie et Antananarivo est sous les eaux

Hier, 7 février 2019, il a plu pendant une heure à partir de 15h dans la ville d’Antananarivo. Ce n’était pas une simple pluie. Elle était torride et accompagnée de vents forts. Très vite, plusieurs citoyens publiaient des photos d’inondation un peu partout dans la ville.

Je me rappelle des discussions que j’ai eu avec Marie Louise Rakotondrafara, attachée directeur à la Direction Générale de la Météorologie de Madagascar en 2016. Ce dont on a parlé ce jour-là explique bien le phénomène d’aujourd’hui.

Tout d’abord, les fortes précipitations sont signes de changement climatique. En effet, Marie Louise Rakotondrafara a expliqué que le changement climatique se manifeste par des phénomènes météorologiques de plus en plus violents et extrêmes. Par exemple, au lieu d’avoir quatre cyclones moins intenses, on a un cyclone très puissant. Et au lieu de pleuvoir petit à petit pendant plusieurs jours, la pluie tombe en abondance d’un coup sur une même nuit ou en l’espace d’une heure comme hier après-midi. Et quand il y a de fortes précipitations, le sol ne parvient pas à absorber l’eau d’où l’inondation, dit-elle. Et c’est ce que la population d’Antananarivo a vécu hier.

Mais le problème d’Antananarivo est encore plus complexe. Toujours selon Marie Louise Rakotondrafara, l’obstruction des canaux d’évacuation à cause des déchets empêche l’écoulement des eaux. Aussi, les routes en bitume et les dalles en béton dans la cour des maisons ne facilitent pas l’absorption de l’eau par le sol.

Voila, nous sommes victimes de nos propres actes telles qu’il est dit dans la chanson de Milly Clément « Mandrora mantsilany. » Cette chanson veut surtout sensibiliser les gens à ne pas détruire la forêt parce que cela va se retourner contre nous. Mais on peut en tirer que « qui sème le vent récolte la tempête », alors autant faire attention à tout ce qu’on fait.


OP500 : « Ensemble, reboisons et sauvons Madagascar »

Comment ne pas être choqué quand on voit l’état de déforestation à Madagascar. Selon Global Forest Watch, de 2001 à 2017, Madagascar a perdu 3,27 millions d’hectares de forêts. Mais ça fait chaud au cœur de voir plusieurs initiatives se mettre en place pour espérer une Île verte à nouveau. J’ai eu l’opportunité d’échanger avec la porteuse d’une de ces belles initiatives. Rasoanaivo Hanitrarivo, connue surtout en tant qu’artiste mais aussi comme grande défenseure de l’environnement, m’a parlé de son projet OP500.


Campagnes de vaccination: oui pour mes enfants

Les campagnes de vaccination font polémiques à Madagascar. Certains parents ont peur que ce soit une conspiration pour exterminer les enfants malgaches. D’autres s’inquiètent de savoir si la méthode de conservation des vaccins est respectée.

J’ai demandé conseil auprès de ma belle-sœur médecin. Elle a expliqué que c’est une coopération entre l’État malgache et ses partenaires techniques et financiers. Ils organisent de telles campagnes pour permettre à plus d’enfants d’être protégés de maladies graves telles que la poliomyélite ou la rougeole.

Depuis le mois d’octobre 2018, il y a eu une grave épidémie de rougeole dans la Grande Île. Le ministère de la santé publique a rapporté que la rougeole a causé la mort de 67 victimes dont la plupart sont des nourrissons.

Photo de tpsdave via Iwaria

Le meilleur moyen de se protéger contre la rougeole est le vaccin. J’apprends qu’il y a une campagne de vaccination gratuite contre ce virus cette semaine. Lorsque mes enfants m’ont remis la demande d’autorisation de les vacciner de la part de l’école, j’ai tout de suite donné mon accord.

L’année dernière, j’ai eu l’occasion d’échanger avec des responsables du ministère de la santé publique au sujet des campagnes de vaccination anti-polio. Je leur ai rapporté les soucis de beaucoup de parents. Ils m’ont assuré que les vaccinateurs sont des agents formés et la technique de conservation des vaccins est bien respectée. Les vaccins proviennent de laboratoires aux normes, soutiennent-ils. La gratuité de ces vaccins est possible grâce aux appuis des partenaires internationaux tels que UNICEF, USAID, l’Alliance Mondiale GAVI, la fondation Bill Gates ou encore l’Union Européenne…

Je suis certaine que les principes sont les mêmes pour cette campagne de vaccination contre la rougeole.

Je suis reconnaissante envers tous les responsables qui ont permis l’organisation de cette campagne. Mes enfants seront protégés et cela gratuitement. Il faut noter que le coût de ce vaccin est quand même élevé pour la majorité des foyers malgaches. En effet, le prix affiché par l’institut pasteur pour un vaccin « rougeole, oreillon, rubéole » (ROR) est de 60 000Ar (environ 14 Euros). Le vaccin anti-rougeoleux (VAR) de cette campagne coûte parait-il plus de 100 000Ar.

J’écris ce billet pour témoigner que mes enfants ont bénéficié des vaccins gratuits anti-polio et qu’ils se portent bien. J’espère que d’autres parents seront convaincus. Je souhaite que ces campagnes de vaccination gratuites continuent pour le bien-être du grand public.


Demokr’Ankizy, les enfants s’adressent au futur président

Demokr’Ankizy, la démocratie par les enfants, est une émission audiovisuelle où on donne la parole aux enfants pour parler de sujets souvent jugés réservés aux adultes.

L’émission rentre dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l’enfance. Elle se fait en partenariat avec Unicef Madagascar, Prodcom et STEP UP. « Si j’étais président » était le thème de la première édition diffusée en direct le 27 octobre 2018 sur TVM (chaîne nationale malgache), Dream’In et la page Facebook de Unicef Madagascar.

Dans la culture malgache, on a pour habitude de respecter les aînés et on oublie souvent que les enfants ont aussi leur mot à dire. D’où l’importance de cette émission qui, pour une fois, est faite par les enfants. J’adhère totalement à ce genre d’initiative. J’avais justement très hâte de les entendre. Et je n’ai pas été déçue. Ces enfants ont marqué des points avec leurs visions qui misent sur le bien-être des citoyens et le développement de Madagascar. Je vote pour.

Justement, les enfants n’ont pas le droit de voter mais rien ne les empêche d’exprimer leurs opinions. A travers DemokrAnkizy, ils se sont adressés aux candidats aux élections présidentielles prévues le 7 novembre 2018.

Les enfants ayant participé à Demokr’Ankizy – Crédit photo: UNICEF/2018/Ralaivita

Environnement, l’affaire de tous

Les enfants comprennent la grande importance des arbres dans la vie des êtres vivants. Fanja est consciente que la forêt donne la pluie, l’eau, donc la vie. « Lorsque vous coupez des arbres, vous devez en replanter, » incite Tafita.

Le titre de la vidéo de Sylvanna m’a marqué: « Ny tontolo tsy iainana ». Pour ceux qui ne comprennent pas le malgache, « tontolo iainana », trad. lit. monde où l’on vit, signifie environnement. « Tontolo tsy iainana » veut dire monde où l’on ne vit pas, un monde où l’on ne veut pas vivre. En effet, cette vidéo montre des endroits insalubres par la faute des humains qui jettent les déchets n’importe où. Une très mauvaise habitude qu’il faut arrêter de faire, ont insisté les enfants.

Si les enfants étaient présidents :

Une chose est sure, les enfants ont compris le mal de ce pays. Voici leurs solutions.

Démocratisation de l’éducation

Pour Roy, l’éducation est primordiale pour développer le pays. « Mon rêve est que tous les enfants aient accès à l’éducation, » a-t-elle dit.

Population malade, pays malade

Erive s’inquiète pour les femmes enceintes qui perdent la vie en chemin vers un hôpital trop éloigné. Il se rend aussi compte que beaucoup d’enfants ne sont pas vaccinés. « Je créerai un hôpital pour enfants par fokontany (quartier). Et les soins seront gratuits, » rêve ce petit garçon de 14 ans. « Les femmes et les enfants ont le droit à la santé. Et lorsqu’on est en bonne santé, on peut travailler, » ajoute-t-il.

Plus soif

Beaucoup de malgaches n’ont pas accès à l’eau potable. Fandresena souhaite y remédier. « Si j’étais président, je mettrais en place trois bornes fontaines par fokontany. » Trois afin d’éviter les longues queues pour chercher de l’eau. Gratuitement pour que tout le monde puisse en profiter.

Demokr’Ankizy a réussi à prouver que les enfants peuvent aussi être impliqués dans des discussions dites « sérieuses ». Et qui de mieux qu’eux pour parler de leurs droits. J’espère que les messages de ces enfants sont bien passés.

Pour ceux qui ont raté l’émission, une rediffusion est prévue le 20 novembre 2018, journée mondiale de l’enfance. Le prochain rendez-vous pour une autre Demokr’Ankizy est le 20 décembre. Peut-être avec quelques techniques à améliorer. Moi, je dis bravo les enfants.



Enragée contre l’Etat qui m’a délivré un faux permis ‘biométrique’

Juin 2015, j’apprends par le site du Trésor Public [ils ont enlevé l’annonce depuis] que le public aurait jusqu’au fin mai 2016 pour changer le permis de conduire de 3 feuillets roses en un joli petit permis biométrique moderne. Mes premières réactions : c’est super, on évolue, la loi c’est la loi, je vais le faire. Et je l’ai donc fait.

Ayant changé mon permis lors d’une séance organisée au bureau de mon mari, j’ai eu plus de chance par rapport à mon frère et des milliers d’autres personnes. Eux, ils ont dû faire une longue queue depuis 4h du matin pour pouvoir être reçus à l’ouverture des bureaux du Faritany sis à Ambohidahy. Beaucoup ont dû prendre au moins une journée de congé pour être en règle. Lorsque mon frère est arrivé, on lui a demandé si son dossier était complet. Puis, on lui a proposé de l’aide pour accélérer la procédure… moyennant bien sûr rétribution. Il n’est pas le seul témoin de cette approche corrompue, la mondoblogueuse Rindra l’a été également.

Depuis le début, un manque de sérieux de la part de l’Etat a été noté. Les échéances ont été reculées à plusieurs reprises. A un moment donné, les machines pour imprimer la carte sont tombées en panne. Certains gendarmes n’ont pas été informé du changement et ont paraît-il cru à une mauvaise blague lorsqu’on leur a montré une ‘télécarte’ à la place du permis de conduire.

Bref, j’ai changé mon permis de conduire. Je prends mon téléphone pour voir le QR code. Rien. Ça m’a mis la puce à l’oreille mais je ne m’en suis pas inquiétée plus que ça. Et là, l’Etat confirme que ce permis n’est finalement pas biométrique et n’est pas valide sur le plan international. Il prévoit de le changer de nouveau l’année prochaine. Gratuitement ont-ils dit mais tout de même, comprenez mon indignation.

  • L’Etat m’a volontairement induit en erreur en prétendant que le remplacement de mon ancien permis de conduire, serait une carte BIOMÉTRIQUE.
  • L’Etat s’est rendu coupable d’escroquerie, de faux et usage de faux puisqu’ils ont sciemment produit et distribué des faux documents aux citoyens malgaches.
  • L’Etat a profité de ma conscience citoyenne pour me berner et me faire perdre de l’argent et surtout mon temps INUTILEMENT.
  • L’Etat fuit ses responsabilités dans cette affaire et les autorités en charge du dossier se rejettent les torts: entre les personnes qui ont pris la décision, les exécutants et l’entreprise qui a produit les cartes. Personne n’a pensé à s’excuser… Alors, moi, j’exige des excuses publiques. Et surtout, je réclame des sanctions à l’encontre des responsables.


La fée des dents malgache

– Maman, je la place sous mon oreiller et la petite souris va passer ?

Une dent de mon fils venait de tomber. Et je me suis rendue compte que les histoires occidentales à travers les livres et dessins animés lui ont fait croire à la fée des dents. Je lui ai dit qu’on fait autrement à Madagascar.


La sécheresse guette Antananarivo

« D’habitude je n’aime pas la pluie. Et c’est la première fois dans ma vie que je prie pour qu’il pleuve, » a avoué une proche.

Effectivement, à Madagascar, nous sommes censés être en pleine saison de pluie mais les précipitations se font très rares. D’ailleurs, l’équipe de la météo a déjà annoncé en octobre dernier (2016) que cette saison de pluie débutera beaucoup plus tard cette année.

Il y a quelques temps, la JIRAMA (entreprise publique fournisseur en eau et électricité à Madagascar) a contrarié des milliers de citoyens malgaches lorsqu’ils ont fait paraître une note dans la presse. Elle explique qu’elle doit procéder au délestage dû à l’insuffisance des eaux des barrages d’Andekaleka, de Mandraka, d’Antelomita et de Sahanivotry. En effet, les centrales hydro-électriques n’arrivent pas à produire assez d’énergie pour alimenter toute la Ville Des Milles. La JIRAMA met cela sur le compte du changement climatique causé par la déforestation et les cultures sur brûlis.

En fait, ce qui a fâché les clients de ce fournisseur, c’est que la JIRAMA ne reconnait jamais sa responsabilité pour ce qu’elle fait subir à ses abonnés. Elle trouve toujours des prétextes. Tantôt c’est l’abondance des eaux qui entraîne le délestage, tantôt c’est son insuffisance. Sinon, c’est le manque de carburant ou la vétusté des matériels et équipements. Du coup, beaucoup ne voulaient plus les entendre. (Et détrompez-vous. Même si je comprends la situation, je n’excuse pas la JIRAMA pour autant. Mais ça, ce sera une autre histoire).

Malheureusement, mon mari et moi – et beaucoup d’autres tananariviens – étions choqués d’avoir vu le fleuve d’Ikopa asséché en passant par Tanjombato ce samedi (14/01/2017). On a été terrifié.

Que se passe-t-il?

Météo Madagascar apporte des explications. Elle confirme que d’un côté, c’est dû à la déforestation et aux cultures sur brûlis pratiquées sur l’île depuis ces quelques années. On sait presque tous ce que cela entraîne mais beaucoup n’en sont pas vraiment conscients. « En absence d’arbres, lorsqu’il pleut, l’eau ne s’infiltre pas dans le sol mais coule. Le niveau de la nappe phréatique diminue et les sources se tarissent. Nous ne devrions pas nous étonner si on peut marcher sur le lit d’Ikopa et que les pierres et sables soient apparents.  »

D’un autre côté, toujours selon Météo Madagascar, beaucoup de zones, surtout urbaines, sont imperméables : les routes goudronnées, les cours recouvertes de ciment… Une fois de plus, l’eau des pluies ne s’infiltre pas dans le sous-sol. « C’est normal s’il n’y a plus assez d’humidité sur la partie Est de Madagascar. »

Que faire?

Et c’est encore les techniciens de la météo qui nous proposent des solutions.
– A court terme : On peut envisager de faire tomber des pluies artificielles si les conditions sont remplies. Cela requiert assez d’humidité donc des nuages. Ensuite, il ne faut pas qu’il y ait beaucoup trop de vent car le vent dissipe les nuages. Enfin, cela demande suffisamment de fonds et de matériaux pour ce faire sans oublier le besoin en ressources humaines compétentes.
Plusieurs personnes ont justement réclamé des pluies artificielles. Comme nous pouvons le constater donc, ce n’est pas aussi simple. Et à l’équipe de la météo d’avouer que « Les pluies artificielles ne pourront pas rattraper le niveau d’eau qu’on aurait dû recueillir depuis toutes ces années de pratique de « tavy » »

– Chaque citoyen urbain est invité à disperser de l’eau pour contribuer à l’humidification de l’atmosphère. « Si, par exemple, 1000 familles versent 10 litres d’eau (eaux usées débarrassées des restes alimentaires…), cela peut faire monter jusqu’à au moins 5 tonnes d’humidité vers l’atmosphère. »

– Je ne peux que soutenir l’appel de la Météo Madagascar:

« Il faut préserver les forêts en arrêtant la coupe des arbres et les feux de brousse. Protégeons-les. Plantons des arbres. Il serait bien de faire appliquer des mesures sévères pour prévoir l’avenir des jeunes et générations futures malgaches »

La sécheresse nous guette. Nous ne pouvons plus dire que le changement climatique ne nous concerne pas. C’est maintenant une question de vie ou de mort.

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