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Peut mieux faire

En quatre années d’existence, le DSCE dévoile un bilan mitigé

Une grande désillusion. Tel est l’effet produit par le DSCE, le Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi, pourtant conçu à la base pour corriger les tares du DSRP, le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté entré en effectivité en 2003.Le DSCE qui couvre la décade 2010-2020 dans la vision à long terme du gouvernement pour le développement à l’horizon 2035 affiche un bilan à demi-teinte , après évaluation à mi-parcours. En tète du classement des zones d’ombres de l’instrument politico-économique, il ya la croissance. Clairement formulé dans son énoncé, le DSCE entendait porter la croissance à 5,5% en moyenne annuelle au cours de ces 10 premières années. Un échec total, car notre pays a lamentablement peiné à atteindre les 6% visés en 2013.

Mais il ya aussi que le DSCE, document qui se veut avant tout un livret d’intentions politiques, est très critiqué des spécialistes qui y voient un simple objet de communication des pouvoirs publics. Ces derniers auraient fait fi de s’abreuver aux sources des méthodes économiques. Dans la foulée, l’on évoque ainsi des déficits en termes d’approche formation-emploi, le délaissement du secteur privé et des acteurs de la société civile, l’absence de consensus sur les bases théoriques et conceptuelles dudit ouvrage dont l’expression la plus visible a été la rédaction en février 2014 d’une série de 100 propositions par le GICAM. Le groupement inter patronal du Cameroun qui a cru opportun de mettre définitivement ensemble tous les acteurs décisifs, pour l’atteinte d’un taux de croissance à 2 chiffres en 2020 par le Cameroun. Absence de frémissement dans l’élaboration des politiques économiques, difficultés à générer les cadres d’élaboration des plans sectoriels, le constat s’étend aussi au précipice entre l’état de réalisation des grands projets, moteur du DSCE et les énoncés formulés à sa conception. A ce jour, les barrages de Lom-Pangar, Mekin, Memve’ele, Nachtigal, à l’exception du Port en Eau Profonde de Kribi sont qui, encore en construction qui, encore en projet.

Pire, seulement environ 10000 nationaux ont été recrutés sur les 120000 emplois annoncés par le gouvernement dans ces chantiers. Conséquence, les jeunes poursuivent l’amère expérience du chômage. 20% d’entre eux cherchent emploi dans les grandes villes, tandis qu’ils sont estimés à 2millions en situation de sous-emploi. Produire des résultats palpables sur le terrain, tel semble être le grand défi du DSCE au cours des 6 prochaines          années.

Stéphane KUNGNE


Un dialogue de sourds

La communication sur l’interdiction des plastiques bat de l’aile.

17 février 2014.Pierre Hele, le ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et Développement Durable donne un point de presse dans son cabinet. Motif : procéder au lancement de la Campagne de sensibilisation relatif à l’interdiction des plastiques, ces emballages non biodégradables. Rien qu’à elle seule, la décision ministérielle porte en elle tout  un programme !Il s’agit de réglementer la fabrication, l’importation et la commercialisation de ces produits dont l’utilité n’est plus à prouver au quotidien conformément aux articles 7 et 12 de l’arrêté d’Octobre  2012.Mais une question tombe alors sous le sens. Faut-il se limiter à ces quelques rendez-vous médiatiques épars et à une campagne de sensibilisation menée de manière assez furtive dans les 10 régions pour endiguer une pratique vieille d’aujourd’hui 60 ans au Cameroun ?Mieux, toutes les approches tentées par le N1 de l’Environnement essentiellement caractérisées par leur brièveté dans la durée laissent transparaitre trois cibles différentes. Il s’agit des industriels, des commerçants et des usagers lambda. Des cibles aux enjeux distincts qui mériteraient selon de nombreux observateurs des formes de communications spécifiques.

A cela s’ajoute l’absence contrairement à ce qu’on aurait pu attendre de grandes affiches dans les artères des villes, d’insertions médiatiques, toutes choses qui amènent à s’interroger sur le degré de professionnalisme dans la communication menée autour de cette croisade contre les plastiques par la tutelle de l’Environnement.

En France, pays dont le Cameroun s’inspire très ouvertement, la mise en route de cette mesure a nécessité toute une éducation à l’usage des plastiques. En attendant d’atteindre ce cap, les regards sont rivés vers l’accueil réservé par les populations à la phase répressive en cours.

Stéphane KUNGNE


Quand l’omerta s’installe

Un silence de palais règne autour de l’absence de Paul Biya.

Ils n’en disent pas le moindre mot. Peut-être parce qu’ils n’en savent pas grand-chose. Les quelques journaux camerounais qui se sont risqués à informer sur le lieu où se trouve actuellement Paul Biya n’ont pas brillé par leur traditionnelle certitude. Le jour s’est inquiété de ce que le chef de l’Etat n’a toujours pas foulé le sol camerounais depuis la fin du sommet de Bruxelles le 3 avril. D’autres tabloïds ont annoncé le président camerounais à Rome à l’occasion de la canonisation du pape Jean Paul II.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces médias sont dans le doute. La société aussi. Devant ce dilemme, aucune issue de secours. Le site Internet de la présidence de la République ne laisse rien filtrer du tout sur l’actuelle adresse du numéro un camerounais. Même le quotidien gouvernemental Cameroun Tribune d’habitude très loquace sur les activités présidentielles paraît aujourd’hui assez peu disert sur la question. A contrario de cette situation, le journal continue pourtant de distiller à souhait des messages de félicitations de Paul Biya à certains de ses homologues dans le monde.

Idem pour la radio nationale qui diffuse des décrets du président de la République depuis une destination toujours inconnue. Alors que ce vide absolu dans la communication sur le chef de l’Etat se prolonge, la rumeur elle, creuse son sillon dans les esprits des uns et des autres.

Stéphane Kungne


Des travaux d’hercule

La table de Paul Biya croule sous la pile de dossiers qui l’attendent.

Ils sont interminables. Ces nombreux dossiers posés sur la table du chef de l’Etat dans l’attente de son retour à Yaoundé. Largement commentée par les journaux, la question de l’insolvabilité de l’Etat reste au cœur des inquiétudes. Jusqu’à ce jour, le règlement des factures de certains prestataires de service pour le compte du Cameroun n’est pas effectif, dus aux rallonges observées dans les délais de paiement. Pareillement, c’est la mine grise dans certaines entreprises publiques et parapubliques où l’on se plaint toujours de ne pas bénéficier des 632 milliards de l’Etat au terme du premier trimestre de l’exercice budgétaire 2014.A deux pas  de cette actualité, l’heure est aussi à l’urgence de la croissance. D’où le lancement le 21 avril dernier par le premier ministre Philémon Yang d’un plan d’urgence pour atteindre au moins 6% de croissance cette année. Cette issue de secours qui sera soumise à approbation de Paul Biya se justifiant par l’échec avéré des ambitions du DSCE, le Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi.

Egalement dans le pipe des affaires brulantes auxquelles devrait s’intéresser le N1 camerounais, il ya l’instabilité des corps de métiers. Election des délégués du personnel sous haute tension à la CNPS, grèves à répétition des employés  des secteurs du transport urbain, de la santé ou des Enseignements Secondaires, la société camerounaise bouillonne dans son ensemble sous l’effet de l’impertinence des mesures jusqu’ici proposées par les dirigeants. Last but not the least, c’est la récente annonce par Aes Sonel et l’Arsel de la prochaine hausse des prix de l’électricité qui suscite les plus grands remous au sein de l’opinion, alors même que le rythme des coupures s’intensifie au quotidien. En somme, toute une batterie de problèmes sur lesquels le mot de Paul Biya serait sans doute le bienvenu.

Stéphane KUNGNE


RFI se instala en la ESSTIC

Estudiantes de la prestigiosa escuela de periodismo de Yaundé han creado un “Club RFI” con el que pretenden dar a conocer actividades de “la radio mundial”.

“Esta es una oportunidad única para nosotros”. Estas palabras son de Stéphane NONO, estudiante de la ESSTIC (Escuela Superior de las Ciencias y Tecnologías de la Información y de la Comunicación)  y socio del club, sentado en una mesa de la sala B1 de la escuela. El martes 14 de junio de 2011,  la noticia se propagó en la escuela como un reguero de pólvora. La idea conceptualizada durante meses por un estudiante de la misma escuela fue desvelada durante una tertulia de estudiantes de la 39ª promoción de periodismo. “He querido que los estudiantes de periodismo apasionados por RFI nos apropiásemos de los conceptos de la radio moderna; RFI es la radio extranjera más escuchada de Camerún, país que tiene el número más importante de oyentes de la radio mundial en África”, confiesa Stéphane Kungne, presidente del club. Tras el anuncio de la iniciativa, se podía leer la motivación en los rostros de  los participantes. Unos sentimientos que van a la par con la reacción de la gran mayoría de los estudiantes encontrados. “Me gusta mucho la iniciativa”, comenta Dulcie Bassoglog, una alumna que denuncia por otra parte “el que todavía no se haya integrado a chicas en el grupo”, hecho que en su opinión es una prueba de machismo. Sea como fuere, el grupo que consta de 6 chicos pretende extenderse a otros departamentos de la escuela que encierran también a enamorados de la radio mundial. “Ya tenemos apadrinamiento de los responsables de la radio en París”, añade el cabecilla del grupo. Como futuros retos que esperan a estos fieles oyentes, la autorización de la escuela para una conferencia durante este mes de junio y la organización de una visita de la cancillería de Francia en Yaundé. De momento, los jóvenes se limitan a unas charlas sobre sus programas favoritos, así como sobre sus presentadores estrellas. ¡Toda una historia de pasión al final!

Stéphane Kungne

article publié sur https://cceyaounde.wordpress.com/2011/06/29/rfi-se-instala-en-la-esstic/  , le site du Centre Culturel Espagnol au Cameroun.


Silence radio à Etoudi

Le fauteuil de Paul Biya vide depuis son départ à Bruxelles.

Il est devenu introuvable. Paul Biya, le chef de l’Etat camerounais n’est pas réapparu au Cameroun depuis la fin du sommet Afrique-Union Européenne tenu les 02 et 03 avril à Bruxelles en Belgique.

Motus et bouche cousue à la Présidence de la République sur le sujet, lecture à la télévision nationale d’un simple télégramme officiel du N°1 camerounais remerciant les hôtes belges pour l’hospitalité pendant l’escale dans la capitale de l’Europe, en lieu et place des traditionnels reportages hagiographiques sur le retour triomphal du couple présidentiel, les indices de l’absence de l’homme du Renouveau dans le pays qu’il dirige depuis 32 ans ne créent pas la moindre illusion. Car, réputé pour passer plus de temps à l’étranger dans ses fameux « courts séjours privé », « l’homme lion » de l’avis de nombreux analystes de la politique intérieure camerounaise aurait pris ses quartiers à l’Hôtel Intercontinental de Genève en Suisse où il a ses habitudes.

Tandis que la plupart de ses homologues du continent ont plié bagage pour s’enquérir des urgences des Etats dont ils ont la charge, cette énième disparition de Paul Biya soulève une fois de plus la controverse. Attente indéfiniment différée du remaniement ministériel annoncé par plusieurs indiscrétions, rétropédalages  curieux de la justice dans l’affaire Bapes  Bapes, communication forcée du porte-parole du gouvernement au dénouement de cet épisode judiciaire, autant  d’éléments caractéristiques de l’effacement du personnage principal de l’Etat à un moment pourtant critique de la nation , confrontée en temps réel à la problématique tant scandée de l’émergence en 2035 , et perpétuellement  hantée par le spectre de l’insécurité aux frontières , attisé par des groupuscules armés nigérians et centrafricains. Pendant ce temps, le règne du flou lui, se poursuit au sommet de l’Etat.

stéphane KUNGNE

 


Une relation ambigüe

Recruté à l’ESSTIC, Ateba Eyene n’y aura pourtant jamais dispensé le moindre cours.

Un homme médiatique.Pour beaucoup, c’est ce qui a collé à la peau de Charles Ateba Eyene qui ne s’est privé en aucune occasion d’interventions dans les sphères cathodique et radiophonique.Ici à l’ESSTIC, l’émulation suscitée par ce « bon client » pour les journalistes est réelle.

L’annonce de son décès dans ce temple des savoirs de la communication  n’a laissé personne indifférent.

Des enseignants, il s’en trouve encore qui se souviennent de son passage dans cette grande école camerounaise.

Selon l’administration de l’ESSTIC,Charles Ateba Eyene a eu un double cursus en Information documentaire et en Relations publiques, études qu’il a poursuivies jusqu’à l’obtention d’un master II en communication politique. Quoique recruté en 2011 au grade d’Assistant dans cette institution, il n’ya aura jamais tenu la craie. Motif invoqué, son incompatibilité avec les autorités de l’école dans les méthodes scientifiques à en croire des sources crédibles.

Parti à 42 ans seulement, ce communicateur chevronné, membre  du comité central, un think thank très fermé du RDPC, le parti majoritaire à l’Assemblée Nationale et dirigé par Paul Biya  le chef de l’Etat, continue d’inspirer nombres des admirateurs des métiers de la presse.

Stéphane KUNGNE


L’égérie des étudiants

L’homme politique était très populaire dans cette couche sociale.

Un modèle pour la jeunesse camerounaise.C’est l’image forte qui reste à l’évocation du nom de Charles Ateba Eyene, transformé en archétype total de la réussite ici à l’Université de Yaoundé I.L’académicien qui a obtenu un master II en sémiotique du politique dans ces amphithéâtres, s’était mué en porte-étendard des oubliés de la république.

Beaucoup de ces aspirants au savoir assimilent le départ de Charles Ateba Eyene  à un vide historique laissé dans la mémoire intellectuelle camerounaise.

Titulaire d’un doctorat en communication politique et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur les questions sociopolitiques au Cameroun, c’est peu de dire que l’ex-fonctionnaire du ministère de la Culture aura séduit les étudiants.

Celui qui a arpenté ces collines de Ngoa Ekelle dans les années 90 en quête d’intelligence brille jusqu’aujourd’hui par l’unicité de sa trajectoire.

Réconciliateur des jeunes et des vieux, courageux, autant de qualificatifs utilisés par ces jeunes pour rappeler l’empreinte laissée par le natif de Lolodorf.

stéphane KUNGNE


Ces ministères sous les cendres

Les incendies dans ces structures sont monnaie courante.

C’est presqu’une seconde nature. Absence de sécurité incendie, maintenance mal assurée, installations électriques vétustes, occupation anarchique de l’espace, portes coupe-feu bloquées, ascenseurs en panne, utilisation du matériel contrefait, les mots manquent pour énumérer les causes des combustions si récurrentes où se décide pourtant l’avenir de la nation.

L’on a encore en mémoire le brasier du 06 décembre 2013 au ministère de la Santé Publique dans les services de la délégation régionale du Centre, incidents dont les enquêtes y relatives n’ont débouché sur aucune conclusion jusqu’à la date. Une inertie qui contraste à la surprise générale avec l’important dispositif juridique sur la question. En témoignent les arrêtes du 18 octobre 1977 et du 25 janvier 1980 sur le règlement de la construction des immeubles de grande hauteur.

Le respect des normes dans l’utilisation de ces installations sonne aujourd’hui comme une urgence.

Stéphane KUNGNE

Au pays de l’imbroglio

Le ministère des marchés publics accablé par les dysfonctionnements

Un ministère à problèmes. C’est la 1e impression que l’on a du ministère des marchés publics rien qu’au vu de sa dénomination. Rattaché à la présidence de la République, le ministère délégué d’Abba Sadou semble échapper au contrôle de la primature. Un détail structurel important puisque l’organisme ressemble à s’y méprendre aux services du premier ministre dont les compétences s’étendent aussi aux questions transversales liées aux marchés publics. Ce regard jeté par de nombreux analystes a pour conséquence principale le dédoublement d’autorité. Les maitres d’ouvrage c’est-à-dire les ministères n’ayant plus la pleine totalité de leurs missions.

Sortir du labyrinthe marché publics est une équation à inconnues infinies. Chevauchement de la tutelle avec l’Agence de Régulation des Marchés Publics, corruption dans les commissions de passation, faible bancarisation des entreprises soumissionnaire, non respect des dates de passation et délais d’exécution, caducité de l’accès aux dossiers d’appel d’offres-on parle d’1 million de FCFA en moyenne pour être candidat à la candidature-,le pire à craindre ici est le risque de non recouvrement des créances par les prestataires.

Alors qu’elles en sont pourtant très demandeuses, la mise à l’écart des PME dans l’exécution des contrats sonne comme le plus curieux des paradoxes !

Promulgation de la loi sur les investissements, mise en place du dialogue public-privé, le baroud d’honneur tenté en dernier recourt par l’Etat, même jusque là, s’avère être impuissant devant l’hydre de Lerne qu’est le marché public camerounais.

Stéphane KUNGNE

 


Le Minesup part en flammes

Une nouvelle combustion déclarée dans cet organisme.

Une odeur de roussi au Ministère de l’Enseignement Supérieur. Très tôt ce vendredi, un incendie a été déclaré dans cette construction en plein cœur de la capitale. Selon des avis recueillis sur ces lieux, l’alerte est venue d’un employé qui a vu une épaisse fumée s’échapper du 10e étage.

Saisis par une vague de panique générale, les dizaines d’occupants de l’immeuble ministériel N°2 ont été priés de rejoindre le rez-de-chaussée. Ces fonctionnaires et autres usagers qui ont à peine entamé leur journée de travail, terrifiés qu’ils ont été par la psychose des flammes se sont réfugiés dans ce squat en plein air du centre administratif de Yaoundé. Scénario assez inhabituel pour un jour ouvrable !

Des témoignages concordants soutiennent la thèse d’un court-circuit déclenché dans la salle de conférences de cet immeuble abritant pas moins de 04 départements ministériels. Le N°1 de l’institution, Pr Jacques Fame Ndongo arrivé sur le site, n’a pas daigné dire mot à la presse. Et pourtant le rythme du travail ici en a pris un coup sérieux.

Selon les responsables des services de secours, la partie sinistrée restera fermée provisoirement pendant 48 heures.

Stéphane KUNGNE


Suspense aux Enseignements Secondaires

En attendant la démission du ministre, l’établissement fonctionne au pas mort.

C’est un retour à la case départ. La récente arrestation de Louis Bapes Bapes, ministre des Enseignements Secondaires en fonction marque un coup d’arrêt à l’évolution des dossiers dont il avait la charge dans ce département ministériel. C’est du moins ce qu’affirment quelques employés rencontrés sur le site de cette institution, eux pour qui l’homme de 71 ans entré au gouvernement en 2004, avant sa mise en détention provisoire à Kondengui, travaillait sur de nombreux projets en cours de finalisation.

Malaise général qui s’est emparé de cet organisme et qui se justifie par l’unicité des attributions dévolues à ce membre du gouvernement. Car selon le décret du 11 juin 2012 qui organise cette structure, le ministre est chargé de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation de la politique gouvernementale dans les Enseignements Secondaires ; mais il lui revient aussi d’assurer la tutelle de l’Office du Baccalauréat du Cameroun et du GCE Board, son équivalent anglophone.

Dans l’exécution de ces missions, il est assisté d’un secrétaire d’Etat qui, dans le présent cas de figure, ne saurait le remplacer pleinement qu’après nomination à l’intérim par décret présidentiel. Désormais, le regard semble définitivement tourné vers un remaniement ministériel, si attendu des uns et des autres.

Stéphane KUNGNE


La presse non-grata

L’arrestation de Bapes Bapes intensifie les mesures de surveillance à Kondengui.

Entrée impossible ici à la prison centrale de Kondengui. Mieux, images impossibles et encore moins  aux alentours. Le pénitencier historique de la capitale qui vient d’accueillir un autre présumé coupable dans le cadre de l’opération épervier ferme ses portes à la presse. Rien n’a filtré ici pour les nombreux médias qui y ont fait le déplacement. Néanmoins, selon des sources concordantes, Louis Bapes Bapes, jusqu’alors ministre des Enseignements Secondaires est aux fonds de ces geôles aux cotés de vieux détenus du même label « Epervier » .Urbain Olanguena Awono, Polycarpe Abah Abah et autres Jean Marie Antangana Mebara auront sans doute été surpris par l’arrivée impromptue de ce nouveau voisin.

Cette arrestation, la toute première d’un membre du gouvernement en fonction augure selon de nombreux observateurs de la 3e phase de cette campagne de lutte contre la malgouvernance.

Stéphane KUNGNE


Un mal si camerounais

Le phénomène est profondément ancré dans la société.

Elles sont nombreuses. Les VBG, c’est-à-dire les violences basées sur le genre dont les femmes apparaissent comme les plus visées à cause de leur vulnérabilité. On parle aussi de VFF, violences à l’égard des femmes et des filles, atteintes perpétrées  du simple fait de l’existence du sexe féminin selon l’article 1er de la Déclaration des Nations Unies consacrée à ce type d’exactions.

Mais il ya aussi les Pratiques culturelles néfastes, la violence sexuelle ou encore les mutilations génitales féminines, une pratique réelle dans le Nord Cameroun. Selon une étude de l’Institut National de la Statistique menée en 2011, 55% de femmes ont subi des violences physiques principalement perpétrées par leur partenaire. Les villes de Yaoundé et Douala se taillant la part du lion dans ce classement .Tenace, ce fléau est à l’origine de plusieurs actions du gouvernement. Adoption d’une politique nationale Genre, élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre cette gangrène, mise en place de structures d‘accueil, de conseils et de prise en charge des victimes, autant de mesures dont l’impact est vidé de sa substance par l’incohérence entre les instruments juridiques nationaux et internationaux, l’absence d’une plateforme de collaboration entre les ministères concernés, auxquels il faut ajouter le manque d’informations et l’accès limité aux services de santé. Un log chemin en perspective pour enrayer définitivement ce traumatisme social.

Stéphane KUNGNE


Les femmes s’invitent à la coopération

Brésil et Cameroun discutent des violences liées au genres.

Echanger des  expériences communes. C’est ce que viennent d’effectuer Brésil et Cameroun au cours d’une rencontre sur la question des violences basées sur le genre. A cette 1e édition du café genre au Cameroun organisé par la section locale d’Onu Femmes, une bonne brochette de personnalités présentes. Membres du gouvernement, acteurs de la société civile et diplomates dont Nei Futuro Bittencourt, l’ambassadeur de la république fédérative à Yaoundé venu faire le point de la situation dans son pays.

Il faut dire qu’au Cameroun les chiffres sont inquiétants.Selon une étude gouvernementale datant de 2011, 14% des femmes ont subi des violences physiques pendant leur période de gestation.En 2012, Onu Femmes au Cameroun estime le cout socioéconomique des violences faites aux femmes à environ 5 milliards de FCFA. Au pays que dirige Dilma Roussef, la lutte contre le phénomène a fait l’objet de l’adoption de toute une loi, la loi « maria da penha » criminalisant les « féminicides ».

Frappés par les stéréotypes machistes qui planent sur leurs sociétés respectives, Cameroun et Brésil plaident pour que le cas de ces femmes pauvres et sous-représentées dans les instances dirigeantes reste un débat public.

Stéphane KUNGNE


Violences faites aux femmes: Le phénomène persiste

La volonté politique bien qu’affichée peine à porter des fruits

Elles  sont permanentes. Ces violences faites à la gent féminine au Cameroun et qui perdurent sous des jours différents. Exploitation commerciale des filles, viols, crimes rituels, mariages précoces et forcés, accès difficile à l’éducation par rapport aux garçons, possibilité réduite en matière d’héritage, difficile aujourd’hui d’établir une liste complète de ces souffrances dont l’aspect le plus modernisé semble être la cybercriminalité. Des atteintes aux droits de la femme qui compromettent sans doute son autonomisation.

Selon le gouvernement camerounais, plus de 52% de femmes ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans et au moins 49% d’entre elles sont régulièrement victimes des traumatismes psychosociaux liés à la déconsidération de leur statut. Bien qu’alarmantes, ces statistiques ne réussissent pourtant pas à faire bouger les lignes.

Malgré les efforts des autorités, les résultats restent mitigés. Témoin de la gravité de la situation, l’évaluation des couts socio-économiques de ces actes dommageables .On parle d’environ 2000 dollars par femme victime au cours d’une année.

Reste que les hommes subjugués qu’ils sont par la sensibilisation, prennent vraisemblablement d’avantage conscience de l’acuité du mal.

Stéphane KUNGNE


POLITIQUE : L’opposition au bord de la faillite

Alors que les élections législatives sont annoncées pour l’année prochaine au Cameroun, certains partis politiques de l’opposition ont choisi de se regrouper au sein d’une coalition dénommée G7.Seulement, l’échec de la réunion de Bamenda du 24 août dernier a remis sur scène certains maux qui portent un coup à l’image des contestataires du régime Biya.

L’annonce dans les médias était digne d’un film hollywoodien. Le 24 août dernier, l’opposition camerounaise regroupée sous l’appellation du G7 se réunissait au Palais de Ntarinkon à Bamenda pour critiquer le code électoral promulgué par le président de la République le 19 avril 2012 .Si l’on peut s’interroger sur la nécessité d’une telle démarche alors même que l’opinion nationale attend des propositions concrètes en vue d’en finir avec la corruption, les détournements de fonds ou le train de vie princier de l’Etat qui minent la vie des camerounais, il n’est pas inintéressant de revenir sur le cadre voulu pour une telle manifestation. Le choix  du palais de Ntarinkon, connu comme la résidence privée du Chairman Ni John Fru Ndi , leader du Sdf, n’a pas dignement représenté l’idéal républicain longtemps scandé par les aspirants au pouvoir de Paul Biya .Comment ne pas voir une volonté subreptice du Sdf de toujours conserver la main sur le destin politique de l’opposition camerounaise en l’invitant à Ntarinkon plutôt que dans un cadre public ?

Dans nombre de pays européens dits démocratiques à l’image de la France, il est de notoriété publique que des lieux comme La Rochelle ou la rue de Vaugirard soient rapidement associés dans l’imaginaire collectif au Parti Socialiste et à l’Ump (Union pour la majorité présidentielle).Pour ce qui du Cameroun, cela passe mal qu’un mastodonte de la scène politique comme le Sdf, parti qui a le plus grand nombre de députés siégeant à l’Assemblée Nationale n’ait pas réussi à se doter d’un siège à l’image de son concurrent historique le Rdpc dont les «  maisons du parti » essaiment presque partout sur le territoire national. Au point que ce parti en soit réduit à entrainer ses pairs   de l’opposition à tenir des réunions voulues pourtant historiques dans des espaces anonymes.

Cure de jouvence

La réunion du 24 Août à Bamenda avait été initiée par Edith Kah Walla la présidente du Cpp (Cameroon’s People Party) au lendemain de l’élection présidentielle du 09 octobre 2011.On se souvient qu’au cours d’une conférence de presse le 13 octobre de la même année, elle avait décrié l’organisation dudit scrutin et annoncé « un certain nombre d’actions avec les autres partis politiques de l’opposition  ainsi que les acteurs de la société civile » .Mais avant Bamenda, il ya eu la déclaration de Yaoundé qui permettait à 7 leaders de l’opposition de rejeter le scrutin présidentiel du 09 octobre alors même que le SDF après moult revirements avait fini par prendre part à cette échéance électorale. Ce qui avait contribué à discréditer une fois de plus l’opposition camerounaise en laissant l’impression d’une communication en dents de scie à l’intérieur de celle-ci. Dans le même registre, il ya eu la déclaration de Foumban du 12 mai 2012 au cours de laquelle l’Udc, le Sdf, L’Afp, l’Offre Orange, l’Add, le Pap, La dynamique, le Cpp et le Paddec réunis au sein d’un collectif dénommé G7 ont rejeté le code électoral au motif qu’il a été adopté suite à la démarche unilatérale du Rdpc. Entre autres mesures pour marquer sa désapprobation du code électoral, ces partis ont appelé au boycott du défilé du 20 mai suivant. Alors qu’Elecam annonce pour imminent le début des inscriptions sur les listes électorales après la refonte biométrique, l’opposition camerounaise du G7 a cru de bon ton de rappeler  sa position à l’opinion nationale et internationale au cours d’une rencontre qui a été esquivée par ses principaux initiateurs, Kah Wallah, Ndam Njoya, Momo Jean de Dieu. L’absence de ces leaders politiques est venue conforter l’idée d’un énième fiasco que les salles vides de Bamenda laissaient déjà pressentir. Et que dire alors des résolutions de ladite rencontre ? On n’est toujours pas à l’ombre des vagues. L’opposition  a une fois de plus peiné à s’accorder sur la question du code électoral, chaque parti cherchant à tenir le bâton du pèlerin. A ce sujet les propos du Secrétaire national à la communication de l’Udc Amadou Ahidjo Mongwat dans l’édition du mardi 04 septembre 2012 du quotidien pro gouvernemental Cameroun Tribune sont éloquents : « Les partis politiques du G7 réunis à Bamenda le 24 aout 2012 ont produit chacun en ce qui le concerne une mouture de projet de Code électoral et un chantier d’élaboration d’un Code alternatif prenant en compte  les principales préoccupations des partis membres du G7 , mais aussi les contributions jugées pertinentes des intellectuels et autres acteurs non politiques invités audit forum ».De telles déclarations inquiètent lorsqu’on sait qu’il est impossible d’avoir deux codes électoraux dans un même pays et que l’opposition loin de vouloir se tailler un code sur mesure à symétrie variable gagnerait à effectuer une cure de jouvence.

D’aucuns estiment dans l’opinion que l’issue de secours des contestataires de Paul Biya passerait par l’unification de tous les partis autour d’un leader jeune et Charismatique. Pour Charles F. enseignant, « il est temps que pour un pays composé à 70% de jeunes, les leaders politiques de l’opposition puissent prêcher par l’exemple en favorisant l’alternance des jeunes à la tête des partis qu’ils dirigent ».Il faut dire que la démarche adoptée par le G7 ne satisfait pas plus d’un .Au sein même de l’opposition, certains partis politiques la jugent une fois de plus aventurière . Narcisse Abé, président du Parti unifié républicain, un parti membre de la majorité présidentielle, cité par Cameroun Tribune  n’y vas pas du dos de la cuiller : « le G7 fait de la gesticulation dans la mesure où ces partis politiques refusent de s’organiser pour préparer les élections. Que les partis politiques mettent en place les conditions pour gagner une élection. Qu’ils placent leurs représentants dans les 25000 bureaux de vote sur l’ensemble du territoire national. Dans ce cas, il sera difficile de parler de fraude électorale. C’est une condition importante. Pour nous, le débat sur le  Code électoral est dépassé. Les partis politiques gagneraient à mieux se structurer, à mieux s’organiser.(…)La démarche du G7 aujourd’hui fait le jeu du parti au pouvoir ».

Alternance

«Ne regarde pas la paille qui est dans l’œil de ton voisin, mais regarde plutôt la poutre qui est dans tes yeux », cette maxime biblique  pourrait s’appliquer à la scène politique camerounaise. Très souvent, on entend les partisans du Rdpc renvoyer l’ascenseur aux militants des partis d’opposition lorsque ces derniers contestent la longévité de Paul Biya à la tête du parti au pouvoir. C’est oublier une question qui fait la une des débats dans les médias et qui alimente les commentaires dans les chaumières. Celle du nécessaire rajeunissement de l’opposition camerounaise. Adamou Ndam Njoya, Ni John Fru Ndi, Ayah Paul Abine, Ben Muna, etc. ont tous dépassé la cinquantaine.60 ans après les indépendances et plus de deux  décennies après l’instauration du  multipartisme au Cameroun, de nombreux camerounais ont envie de voir de nouveaux visages émerger dans l’opposition et ne se prient pas pour le faire savoir. Garga Haman Adji cité par le quotidien Le jour édition du 26 aout 2012, l’a d’ailleurs rappelé lors des assises de Bamenda auxquelles il prenait part : « l’anticipation dont il s’agit consiste à tout prévoir dans la perspective du futur ou simplement d’une alternance politique , à ne jamais oublier, à l’instar de Socrate, que « Tout homme est mortel … » ;et que la mort marque la fin d’une vie mais ne marque jamais la fin d’un pays , d’une nation , ni encore moins du monde.(…) C’est dans le pathétique et le paradoxe de « la condition humaine » que je me permets , très humblement, d’inviter tout leader, quelque soit la dimension de ses responsabilités , à sublimer aussi bien le présent que le futur , entre lesquels le passage de témoin doit être parfait , à l’image de celui entre les Jamaïcains Johan Blake et Us in Bolt aux récents jeux olympiques de London 2012 ».

Transhumance

Lorsque ce n’est pas leur vieillesse qui est décriée, c’est l’instabilité idéologique des opposants camerounais qui défraie la chronique. Beaucoup de camerounais pensent aujourd’hui que les leaders politiques de l’opposition mènent plutôt des combats au gré de leurs propres intérêts, A ce sujet, il faut dire que les exemples d’hommes politiques et de membres de la société civile qui ont retourné leurs vestes au profit du régime Biya sont légions. Parmi eux, Issa Tchiroma, l’actuel président du Fsnc offre une trajectoire politique pour le moins atypique. En 1992, alors qu’il est député Undp de la Bénoué, il est nommé ministre des transports dans le gouvernement à la suite des élections législatives .Un poste qu’il accepte contre l’avis de son parti. En 1994, il est exclu de l’Undp et fonde avec Hamadou Moustapha l’Alliance nationale pour le développement et le progrès (Andp).Deux ans plus tard, il sort du gouvernement et quitte l’Andp. Il rejoindra l’Undp en janvier 2002 avant d’appeler en juin de la même année à la constitution d’un front de résistance pour sauver le Cameroun du chaos  suite aux fraudes du Rdpc lors des élections législatives. Quelques années plus tard, il quitte une deuxième fois l’Undp avant de fonder en 2007 le Front du Salut National du Cameroun. Coup d’éclat en 2008, il annonce que son parti soutiendra la révision de la constitution permettant Paul Biya de postuler à un autre mandat. Dernier épisode de cette aventure politique, le 30 juin 2009, il est nommé Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Avant lui, Bello Bouba Maigari, l’actuel ministre d’Etat du Tourisme et des Loisirs et président de l’Undp avait tracé la voie de la « transhumance politique » très en vogue chez les opposants camerounais. En 1994, il fait exclure Issa Tchiroma et Hamadou Moustapha de son parti. Motif, ces derniers ont accepté des postes ministériels dans le gouvernement de Paul Biya. Trompe-l’œil ! Puisque c’est lui qui signera quelque années après une alliance stratégique avec le parti au pouvoir garantissant un poste à l’Undp à chaque remaniement ministériel. Un poste qu’il a jusqu’ici toujours occupé au grand  mépris des dénonciations des militants de ce parti. Que dire alors  de Pauline Biyong ou encore d’André Banda Kani, d’autres exemples en la matière ? La première a été exclue du Conseil électoral d’Elecam peu avant la présidentielle d’Octobre 2011pour avoir bénéficié à travers l’agence conseil en communication qu’elle dirigeait d’un marché visant à vendre l’image du candidat Paul Biya. Et pourtant l’activiste, Directrice de Publication, était  présentée comme l’un des membres les plus influents de la Société Civile. Son combat contre les velléités de verrouillage du processus d’alternance  au Cameroun  par le pouvoir en place était connu de tous. Le second  a appelé à voter Paul Biya le 09 octobre 2011.Une vraie trahison pour celui qui au sein du Manidem était passé maitre dans l’art de la dénonciation  du système néocolonial imposé par la France au Cameroun. Comme il est de coutume à l’approche d’échéances électorales, les législatives à venir vont sûrement  garnir la table des opposants camerounais de nouvelles cartes à jouer.

Stéphane KUNGNE

article rédigé en 2012


Une mémoire d’enfer: Les camerounais racontent le coup d’Etat du 06 avril 84

Inoubliable. Ce 06 avril 1984 où une tentative de putsch a mis Yaoundé la capitale à feu et à sang. Même trente années après, le souvenir de cette nuit cauchemardesque du 05 au 06 avril quoiqu’aujourd’hui frisant le tabou, reste vivace dans les esprits des habitants de la ville aux sept collines.

Jamais  Yaoundé n’aura vécu autant de stupeur. Brusque réveil par des coups de feu, avec des balles qui viennent se perdre jusque dans les domiciles de certains habitants, télécommunications coupées, radiodiffusion sonore, la fameuse radio Cameroun de l’époque assiégée et qui diffuse en continu de la musique militaire, séquestration des animateurs en studio et techniciens  du Centre de Modulation de Fréquences, lecture du message du mouvement « J’OSE », ce groupe d’officiers dissidents de la Garde Républicaine, affrontements sanglants avec la faction de l’armée restée loyale au président Biya, ce n’est qu’au soir du 07 avril que les mutins prendront la poudre d’escampette avec le discours à la nation de l’Homme du Renouveau.

Certains citoyens voient dans l’évocation de cet épisode tragique de l’histoire camerounaise, un devoir de mémoire. Interviews, articles, essais sur la question, la légende du 06 avril irait-elle jusqu’à faire une incursion dans les programmes scolaires ? Les paris semblent ouverts.

Stéphane KUNGNE


Au Cameroun des philosophes débattent de l’euthanasie

Discuter d’une question sensible. C’est l’exercice auquel se sont livrés ces habitants de la capitale au cours d’une rencontre organisée par le Cercle camerounais des philosophes. Définie comme le fait de mettre fin aux jours d’un malade avec son consentement, l’euthanasie peine à pénétrer les mœurs des Camerounais. Pour d’aucuns, défendre l’euthanasie, c’est méconnaître le caractère sacré de la vie.

Même si elle est difficile à soutenir, cette pratique en provenance d’Occident permet selon de nombreux avis d’atténuer les peines des proches vivant l’agonie du malade au quotidien. Des propositions vont d’ailleurs dans le sens de soumettre les patients à des thérapies de groupe et autres médicaments allégeant les douleurs.

Question complexe, l’euthanasie butte réellement aux croyances africaines qui tendent à défendre la vie jusqu’à bout. Si le droit à la vie fait partie des droits intangibles des individus, il convient tout de même de souligner le silence de la charte africaine des droits de l’homme sur la question tout comme le vide juridique autour du sujet dans le droit pénal camerounais.

Et, que pensent les Camerounais de l’euthanasie ?

Stéphane KUNGNE