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Un mariage inédit 1/2

Comme il est d’usage, tous les ans le mois qui précède celui du ramadan(le jeune musulman) les mariages sont fréquents dans certaines régions d’Afrique dont la Guinée. De ces unions conjugales, une semble retenir l’attention. La scène se déroule dans un village de la préfecture de Tougué au nord–est de la Guinée. Des fiançailles à la célébration du mariage, cette union est vraiment inédite.

Parlons d’abord des fiançailles. Le jeune Ibou ayant remarqué la charmante Nénéen lors d’un marché hebdomadaire décide de lui proposer le mariage. Mais avant, il faut tâter le terrain, connaitre le genre d’homme que la jeune demoiselle aimerait épouser. Le profil est dressé mais il correspond plutôt à celui de Lama le jeune frère d’Ibou.

Ibou qui tient à son projet explique sa volonté à Lama son jeune frère qui s’engage à l’aider. Commence ainsi les nombreux allers-retours du jeune homme entre son village et celui de la fille pistée par son frère, des villages distants d’au moins 20 kilomètres.

C’est mieux d’ailleurs car Lama est chargé de faire les démarches pour Ibou son frère qu’il déclare être absent des lieux. Nénéen adore Lama et s’en contente. Elle ne cherche presque pas à savoir grand-chose sur celui qui deviendrait dans un avenir proche son mari. Lama joue le jeu et prête le profil idéal à son frère, celui rêvé par Nénéen. Le projet franchit le premier palier. Les parents des deux cotés sont informés et c’est désormais officiel.

La famille d’Ibou a déposé les 10 premières noix de colas, puis un deuxième paquet. Les premiers complets et quelques objets de parure sont reçus par la famille de Nénéen. Tout avance vite. Les rituels se suivent et se succèdent. Cent et une noix de colas, cent et une cordes et la dot sont déposés et le conseil des sages a validé l’union. Jusque là Nénéen n’a pas encore vu Ibou, son mari. La cérémonie solennelle est prévue pour le samedi en huit.

Lama fait savoir à Nénéen que son mari viendra à trois jours du mariage. Le jour indiqué arrive, Lama accompagne Ibou et le présente à Nénéen. Coup de massue ! Elle jure ne pas vouloir d’Ibou en mariage et crie à la trahison. Lama tente de la raisonner en vain. Les deux frères repartent. La future mariée informe ses parents de son désistement de dernière minute croyant qu’ils comprendraient. Peine perdue ! Les pesanteurs sociales sont encore vivantes par ici. «Même si je suis d’avis avec toi, le dernier mot revient toujours à ton père et tu le sais. Je t’en prie n’amène ton père à prendre la décision de me répudier à mon âge » se lamente la mère de Nénéen. La fille garde le cap, demain c’est le jour J.

La mère interpelle le papa de Nénéen de l’intention de cette dernière de s’enfuir car ces affaires étaient de moins en moins visibles dans la maison(les femmes se connaissent). « Trouve les astuces nécessaires pour la garder jusque demain. S’il le faut dis lui que je suis de son avis et que je la comprends finalement. Mais sache que j’ai donné ma parole d’honneur à la famille du jeune et que Nénéen était consentante. Toute la notabilité a participé au rituel du mariage. Il est hors de question que je me dédise » ordonne le père de Nénéen à son épouse.

C’est le jour J, il est neuf heures quand une équipe de 22 personnes bouge du village d’Ibou pour celui de Nénéen( dont seulement 3 filles). Dans l’équipe un cousin du père de Nénéen. A dix mètres de la concession, l’équipe aperçoit Nénéen qui tente une cavale et presse le pas.

Devant la maison familiale, le cousin du père de la mariée lui administre une paire de gifle (entre cousins tout est permis ou presque), vaurien où est ta fille ? Ce dernier se lève aussitôt et se déchaine à son tour sur sa femme (la mère de Nénéen) où est ta fille ? Emmène la moi et toute suite.

En larmes, elle sort à la recherche de la fugitive et trouve les mots justes pour la convaincre de revenir. Aussitôt les deux face à l’équipe, Nénéen est cueillie et placée entre deux jeunes sur une moto direction le village d’Ibou. Des mois après le mariage , Nénéen passait encore la nuit chez l’un des oncles d’Ibou.

Surprenant que cela puisse paraître, beaucoup de gens du village d’Ibou trouvent la situation normale et prétexte qu’il y a des couples qui mettent des années avant de s’entendre mais une fois qu’ils s’entendent c’est pour de bon.

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Ces meutes de chiens qui font la loi

Labé, l’une des capitales régionales de la Guinée. Il est 22heures. Des chiens errants de tout acabit investissent les carrefours, artères principales et autres places publiques. Des jappements aux pleurnichements, ces bêtes font entendre leur vacarme.

Les uns bien poilus, les autres galeux (une touffe de poils par ci, une par là), portant de grosses plaies contractées lors des batailles pour les conquêtes des femelles. Discrets et peureux le jour, ils deviennent agressifs la nuit. Ils pourchassent automobilistes, motocyclistes, cyclistes et piétons qui s’aventurent vers ces lieux où ils ont élit temporairement domicile. Ils sont à l’origine de nombreux accidents parfois mortels.Ils sont surtout sans pitié pour le petit bétail qui par maladresse apparait devant eux Ils lui bondissent dessus et le dévorent en un temps record .

Tout le monde se plaint mais personne n’agit surtout que le service en charge de leur abattage prétexte que le poison dont il se sert est hautement toxique. C’est ce qui l’aurait empêché d’agir.

Depuis peu, précisément le vendredi 5 mai 2017, la question de ces chiens est relancée du fait qu’un enfant mordu par l’un d’eux à Hindé un petit village non loin du centre ville en a succombé. A l’Hôpital, un examen clinique a confirmé un cas de rage. Un cas qui a crée la psychose parce que le chien en question avait réussi un véritable marathon en traversant quatre villages dans lesquels il avait mordu au moins une personne dans chacun d’eux. Neuf personnes ayant été mordues ou ayant eu des contacts avec l’enfant décédé sont sous surveillance.   Des personnes qui se sont contentées de traitements à l’indigénat et qui ignorent jusqu’au dernier l’existence d’un vaccin antirabique.