Boukari Ouédraogo

A Ouagadougou, le marché des lampes solaires se développe

Le commerce des lampes solaires connait un véritable bond actuellement au Burkina Faso et à Ouagadougou notamment. Avec cette période de canicule où les délestages sont quotidiens et durent de longues heures, le recours à ces lampes permet de vaincre l’obscurité.

Les lampes solaires marchent bien à Ouaga (Ph. Boukari Ouédraogo)

Dans un pays où le taux d’ensoleillement est élevé, le recours à l’énergie solaire s’impose de fait. Depuis la fin du mois de février, les lampes solaires ont pris place dans les étalages. Elles s’arrachent comme de petits pains. Entre le mois de mars et de mai, il est de notoriété que les délestages sont fréquents à Ouagadougou et durent en générale plusieurs heures.  C’est pourquoi, les Burkinabè se tournent de plus en plus avec les lampes solaires.

Alors, partant de ce constat, j’ai tenté de me faire une petite idée sur le commerce de ces petites machines. Pour cela, j’ai choisi de me rendre au grand marché de Ouagadougou, Rood Wooko.  Au côté Est de ce marché, j’y trouve un commerçant qui prose diverses marchandises. Il dispose d’une variété de lampes solaires et pour presque toutes les bourses.

Marchander le prix des lampes

Je négocie avec lui deux petites lampes qu’une connaissance avait achetées à deux mille francs CFA. Il refuse de me les céder à ce prix. Je dois ajouter cinq cent francs CFA. A prendre ou à laisser. « Quelque chose qui ne suffit pas », fait-il semblant de dire à son voisin pendant que je m’éloigne sur ma moto. C’est une manière de me faire comprendre qu’elles seront vendues que ce soit avec moi ou une autre personne.

Il suffit d’exposer ces lampes au soleil pour les faire fonctionner (Ph. Boukari Ouédraogo)

Quelques minutes après, je me retrouve carrément au côté opposé. Là-bas également se trouve un autre vendeur de lampes solaires. Après discussions, il accepte de me vendre chacune des lampes pour deux mille francs CFA. J’en achète trois. Effectivement, comme m’expliquera ce commerçant, depuis deux à trois ans, la demande en lampe solaire est très forte. Auparavant vendeur de postes radio, il s’est convertit peu à peu au commerce des lampes.

Avant, me fait-il comprendre, ce sont les lampes à piles qui avaient remplacé les lampes à pétrole. Il est devenu de plus en plus difficile de trouver du pétrole sur le marché. En plus de cela, les lampes à piles épargnent des odeurs du pétrole et de la fumée qui s’échappe. Pourtant elle n’éclaire pas aussi bien que les lampes à piles et désormais les lampes solaires.

Une bonne affaire pour les fonctionnaires des villages

Hormis les délestages, beaucoup de quartiers périphériques de Ouagadougou n’ont pas le réseau électrique. Pour éviter de dormir dans le noir, ils sont donc obligés de recourir aux lampes solaires qui n’occasionnent aucun autre frais à part le prix d’achat. Il suffit de la laisser se charger pendant toute la journée sous le soleil. L’énergie emmagasiner permet de l’utiliser pendant la nuit.

Un étale de lampes et appareils solaires (ph. Boukari Ouédraogo)

Ensuite, les lampes solaires sont très demandées par les enseignants et fonctionnaires vivant dans les villages. « Il y a beaucoup de fonctionnaires des villages qui viennent acheter les lampes ici pour repartir dans les villages. Quand ils viennent, ils peuvent acheter deux ou trois comme vous venez de le faire » m’assure le vendeur Le principal avantage est qu’il y en a pour toutes les bourses. « Les prix vont de deux mille à ce que tu peux ».

Les lampes à défaut des plaques solaires

Effectivement, la qualité de la batterie de certaines d’entre elle permet d’éclairer la maison, de charger des téléphones portables, faire fonctionner la radio et parfois même de brancher la télévision ou le ventilateur. « Mais je n’ai pas ça », prévient-t-il. Néanmoins, il existe aussi des radios, des torches, des ventilateurs qui fonctionnent grâce à l’énergie solaire. Certaines lampes bien que disposant de plaques solaires minuscules peuvent être chargée avec des piles ou de l’électricité.

Ceux qui ont recours aux lampes solaires n’ont pas forcément les moyens de s’acheter les grosses plaques solaires et les batteries pour éclairer toutes les pièces de leurs maisons à cause du coût. Au moins, avec ces lampes solaires, bons marchés, ils peuvent faire l’essentiel de leur travail.

 


Lutte contre les terroristes : la psychose s’est installée au nord du Burkina

Les autorités burkinabè peuvent enfin bomber la poitrine. Malmenées depuis longtemps par de multiples attaques des terroristes, elles ont annoncé avoir abattu l’un d’entre eux et arrêté 18 dans la nuit du 22 au 23 mars 2017 à Pétéga, une localité située à 25 km de Dori, au nord du Burkina Faso. Bonne nouvelle.

La lutte contre les terroristes sera de longue haleine mais le gouvernement burkinabè doit tout faire pour que la population soit rassurée et collabore (ph. France24.com)

Effectivement, les terroristes ont multiplié les victoires depuis les attentats du 14 janvier 2016, l’enlèvement du Dr Elliot, les attaques de Nassoumbou (province du Soum au Nord du pays) du 15 décembre 2016 et surtout l’assassinat de l’enseignant et directeur d’école Salif Badini dans la même région. Cette attaque à répétition donnait l’impression d’une armée burkinabè faible, impuissante et même sans arme face à des ennemis mieux préparés et apparemment plus déterminés.

Justement, la période de presqu’immobilisme du gouvernement et des forces de sécurité burkinabè a permis l’installation d’un moment de doute et de peur. On se posait (on continue d’ailleurs à se poser) des questions sur les capacités réelles de l’armée burkinabè à faire face aux attaques.

La méfiance au nord

En effet, le point d’orge de cette psychose définitivement installée est l’assassinat de Salif Badini. Il faut être au nord du pays pour comprendre la peur des populations. D’ailleurs, j’en ai fait l’amère expérience. Perdus en pleine brousse avec un ami une grosse moto, nous nous sommes arrêtés pour demander notre route. Mais les deux individus que nous avons vus à moto ont filé automatiquement lorsque les avons approchés. Plus tard, j’ai appris que depuis cet épisode douloureux, l’on se méfie des grosses motos et de toute personne enturbannée.

Malgré la première véritable victoire annoncée par les autorités, sur le terrain, les informations ne rassurent pas. Les forces de de défense et de sécurité manquent cruellement de moyens matériels. Il suffit de voir comment sont équipés les gendarmes et policiers sur les différents axes routiers. Pendant que les terroristes se promènent avec des B12, les militaires burkinabè patrouillent parfois avec de simples kalachnikovs. Face à la puissance de feu des terroristes, la détermination ne suffit pas.

La population doit collaborer mais…

En plus de cela, les autorités burkinabè communiquent mal. Le gouvernement, par exemple, a doté l’armée burkinabè de 500 motos pour lutter contre le terrorisme. Elles sont été présentées à la presse. Dans le contexte burkinabè, ces informations sont du pain béni pour le camp adverse. Ils vont désormais s’attaquer à tous ceux qui rouleront sur ces types de motos.  L’effet de surprise n’existe plus. Ils auraient déjà récupéré trois motos aux forces de défense burkinabè. Un militaire, tombé dans une embuscade lors d’une patrouille, aurait été tué à croire certaines causeries.

Mais, le problème le plus important, c’est que la population ne collabore pas. La plupart des attaques se passent dans les villages où les gens se connaissent tous. Cependant, personne n’ose dénoncer de peur de représailles. Justement, c’est le manque de confiance au gouvernement burkinabè resté longtemps laxiste et amorphe. De par le passé, de simples bandits sont ressortis régler des comptes parce qu’ayant appris l’identité de ceux qui les ont dénoncés. Partant de ces expériences douloureuses, difficile aux populations de faire confiance quand ils ne voient aucune garantie de sécurité et protection.

Pour arrêter cette psychose, l’armée doit burkinabè doit à son tour multiplié les victoires. Ce qui permettra de rassurer la population et récréer le lien de confiance. Sinon pour le moment, l’avantage est dans le camp des terroristes dans cette guerre.


Le FESPACO doit créer un véritable marché du cinéma africain

La 15e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a pris fin samedi 4 mars 2017 avec le deuxième sacre du Sénégalais Alain Gomis. Le FESPACO est terminé. C’en est fini pour ces films africains d’être l’objet d’une attention particulière pendant une semaine. Ils sont presque tous rangés dans les tiroirs des réalisateurs, hormis les quelques-uns qui ont l’avantage de voyager dans d’autres festivals.

Le FESPACO doit contribuer à la promotion des films sur le continent

Les organisateurs du FESPACO diront que ce n’est pas leur rôle de promouvoir les différents films africains. Erreur. Il ne doit pas être comme les autres festivals. Les films européens voyagent beaucoup. Les productions, les distributions et les salles (exploitations) sont mieux structurées. En amont comme en aval, les chaînes de télévisions sont de véritables soutiens pour ces films.

En effet, le Burkina Faso doit permettre, ou mieux contribuer, à créer un véritable marché du cinéma africain. Ce qui permettra une meilleure circulation des films produits par les africains. Sinon, combien d’entre eux auront la chance de suivre « Félicité », de Alain Gomis sacré Étalons d’or de Yennenga (la récompense suprême du festival), l’Orange africain de Sylvestre Amoussou qui a véritablement conquis le public encore moins « A miles in my shoes » du Marocain Said Khallaf, classé troisième. Que dire donc des 150 autres vus tout au long du festival ?

D’ailleurs, je me rappelle qu’en 2011, le thème retenu à l’occasion de la 22e édition était « Cinéma africain et marchés« . L’objectif était de réfléchir sur l’accès des films africains sur le marché cinématographique que ce soit sur le continent ou à l’international. Six ans après, où en sommes-nous ? Toujours à la case départ. C’est vrai, les salles de cinéma ferment de plus en plus en Afrique. Mais, à mon avis, cela est beaucoup plus dû au fait qu’elles ne diffusent que des films américains que ce même public achète à bon prix en CD au petit marché de n’importe quel village d’Afrique. Pendant ce temps, ce public ignore tout des films du continent.

Faire voir les meilleurs films dans d’autres capitales

C’est au FESPACO et aux cinéphiles africains (les acteurs directs) de s’impliquer et faire en sorte que, au-delà de la biennale, ces films puissent voyager dans différents pays africains. Certains pays africains se battent pour accueillir l’événement et certains ont émis l’idée d’un FESPACO « tournant », à l’image de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Les organisateurs doivent s’appuyer sur cet intérêt pour interpeller les gouvernants africains et les ministères en charge de la culture pour créer des mini-événements cinéma pour commencer. Par la suite, elle pourra penser à étaler les projections des meilleurs films africains tout au long de l’année.

Sinon, on pourrait peut-être imaginer un concept « Le FESPACO à Abidjan », « Le FESPACO à Dakar », le « FESPACO à Bamako » comme cela a déjà été fait avec « Le FESPACO à Bobo » etc. Le FESPACO doit donc s’impliquer pour une distribution en chaîne des films africains. Cela peut se faire par la création d’un réseau de salles de cinéma qui pourraient accueillir les meilleures productions africaines. Des productions labellisées FESPACO pourraient bien attirer le public dans les salles. L’avènement du numérique réduit les coûts d’exploitation. 

Et pourtant, à la création du FESPACO, l’objectif était de promouvoir le cinéma africain. Aujourd’hui il est en train de perdre ce rôle de promotion au détriment des réalisateurs africains. C’est pourquoi, l’Union africaine doit elle-même s’impliquer car, pendant qu’au FESPACO, l’Union européenne offre des prix et des soutiens, l’instance africaine reste muette. Dommage ! 


Madagascar: Sur les traces de l’auteur de « Sankara le rebelle »

Lorsque j’ai eu l’occasion de rencontrer un malgache, je n’ai jamais hésité à demander d’après Sennen Andriamirado. Sennen Andriamirado était un journaliste malgache travaillant pour le journal Jeune Afrique. C’est lui qui a écrit les livres« Il s’appelait Sankara » et « Sankara le Rebelle ». C’est à travers ses œuvres que beaucoup de jeunes de ma génération ont pu apprendre l’histoire du père de la révolution burkinabè et ce qui a marqué cette période pendant laquelle YouTube DailyMotion n’existaient pas. Malheureusement, personne ne connaissait Sennen.

Ce livre a marqué la génération Sankara (phNdèye Fatou Kane)

En effet, Thomas Sankara est si populaire en Afrique que pour moi, l’un des principaux personnages par lesquels des millions d’Africains l’ont connu Thomas Sankara, Sennen Andriamirado devait être aussi ou connu. Même s’il ne l’était pas sur le continent, il devait l’être sur la grande ile de Madagascar. C’était oublié que nul n’est prophète en son pays.

Finalement  en novembre 2016, lors d’un voyage à Madagascar, j’ai rencontré par le plus grand des hasards Thierry Andriamirado, le neveu de Sennen. Oui. Un parent de celui qui a écrit : « Il s’appelait Sankara » et « Sankara le rebelle ». Un soir dans un hôtel d’Antanarivo, nous faisions connaissances avec des blogueurs malgaches. Lorsqu’ils se présentèrent, le nom Thierry Andriamirado me tiqua. Je ne fis pas trop attention malgré tout. Mais c’est plus tard qu’un ami malgache me confia : « Boukari tu sais, Thierry est le neveu de Sennen. Regarde, il a écrit un billet et il a pointé un lien sur lui».

La magie du net. Il fallait que je le rencontre et que je puisse comprendre. Cela faisait plusieurs années que je cherchais quelqu’un qui pourrait me parler de Sennen Andriamirado. C’était donc l’occasion.

Thierry, le neveu qui s’opposait à l’oncle Sennen

Lorsque j’ai rencontré Thierry, son admiration pour son oncle sautait aux yeux même si apparemment, les deux avaient des avis divergents sur beaucoup de sujet. « Je n’ai pas toujours été d’accord avec lui. Il y avait parfois de grandes engueulades lors des discussions. C’est plus tard lors que je me suis trouvé dans l’administration que j’ai compris beaucoup de choses que mon oncle me disait», m’explique Thierry.

Avec Thierry Andriamirado, le neveu de Sennen (gauche) /Ph. Andriamilay Ranaivoson

Mais cela ne veut pas dire qu’il s’autocensurait. « Je le croisais souvent avec des hommes politiques. Il n’hésitait pas à les interpeller sur des sujets sérieux et leur disait ce qu’il pensait », s’étonne encore le neveu. Il était franc mais sa méthode était douce. Le souhait de Thierry, c’est de savoir comment son oncle se serait exprimé aujourd’hui sur les problèmes que connaît l’Afrique. « Les bêtises des gouvernements d’avant sont reprises aujourd’hui. J’aurai voulu savoir ce qu’il aurait dit avec son style journalistique », s’interroge Thierry. Mais, les articles de Sennen étaient très attendus dans Jeune Afrique et redoutés en même temps.

La force de son oncle, c’est qu’il trouvait des moins « sages » de convaincre alors que l’esprit fougueux de son neveu voulait que les choses soient dites de façon crue. En réalité, c’est ce qui opposait Sennen le sage à Sankara le rebelle. C’est aussi cette opposition d’attitude qui a rapproché les deux hommes passionnés de débat et assoiffé de connaissance. C’est toujours avec surprise qu’il revoit son oncle à l’aise pour parler des problèmes de l’Afrique.Thierry pensait qu’il négligeait Madagascar. Mais non.

Toutefois, il y a du Sankara en Thierry Andriamirado. Révolutionnaire, très critique envers le pouvoir, il a l’âme d’un justicier. C’est peut-être son coté « sankara » (fougueux) qui provoquait toutes ces oppositions avec son oncle. Mais détrompez vous: « Sennen était connu pour ses reportages retentissants et son style fulgurant. Globe trotter, militant farouche de la négritude, il avait fait de l’Afrique son espace professionnel« . Très en verve sur les réseau, Thierry n’hésite pas à s’attaquer aux injustices sociales dans son pays.

Nul n’est prophète en son pays

Comme je le disais plus haut, j’étais un peu sonné de constater que les Malgaches ne connaissaient pas Sennen. Par contre, il leur arrivait de me parler de Sankara. L’ancien Président du Faso a étudié à l’académie militaire d’Antsirabe, ville malgache, où se trouverait encore une de ses cartes  militaires. Mais tout cela à une explication selon Thierry :

« On n’avait rien à l’époque. Il y avait seulement une chaîne de télé ou c’était le président seul qui parlait à longueur de journée. Les générations actuelles ont manqué des livres. Des pans entiers de notre histoire on ne le connait pas, parce que ce n’est pas écrit. Le peu qui est là n’a pas assez de puissance. Il y a toute une génération qui a été sacrifiée. Sennen n’est pas le seul homme qui a marqué son temps qui reste inconnu. Il y a beaucoup de gens malgaches qui auraient mérité qu’on parle d’eux. Mais on n’en parle pas. Même le blogging malgache n’est assez structuré. Il y a des pans de cultures, de gens entiers qui restent des héros  inconnus ».

Même si Sennen Andriamirado n’a pas forcément la carrure de Thomas Sankara, je suis quand même surpris qu’il soit peu connu alors qu’il a grandement contribué à faire connaître le mythique Sankara le Rebelle.

 

je suis tombée sur le livre de Sennen Andriamirado. Ça peut paraître bizarre, mais Sankara, le rebelle est l’une des premières biographies jamais écrites sur Sankara, mais je n’arrivais pas à mettre la main dessus pour la bonne et simple raison qu’il … n’est plus édité ! Sankara, le rebelle, un livre à lire et à faire lire ! (…) Sennen Andriamirado, qui lui aussi a été fauché à la fleur de l’âge, a effectué un superbe travail de mémoire !

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Coupe d’Afrique des Nations (CAN) : du football pour endormir les consciences

Pendant trois semaines, les amoureux du ballon rond avaient les yeux, les oreilles et les cœurs tournés vers le Gabon où se disputait la 31e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Ces événements sont des occasions pour les dirigeants d’éloigner leurs peuples des vrais problèmes. La CAN étant terminée, on se rendra compte que nos problèmes sont toujours là et nous attendent.

Au Burkina, le football se joue partout. Ces enfants espèrent un jour disputer la CAN. Crédit Boukari Ouédraogo

Les Étalons du Burkina sont en effet rentrés triomphalement du Gabon où ils ont réalisés un parcours inattendu à la CAN. Mobilisation exceptionnelle. Quand on participe à un concours ou à une compétition, l’objectif est forcément de remporter le trophée. Malgré leur troisième place, les Burkinabès sont légitimement fiers de leur équipe nationale.

Car personne n’attendait les Étalons à ce stade de la compétition. Qualification difficile, des cadres en manque de compétition dans leurs clubs, des jeunes évoluant dans des équipes de bas niveau… tous les ingrédients étaient réunis pour que cette formation sorte au premier tour. Les Burkinabès ont été agréablement surpris du « jeu barcelonais » produit par leur équipe. Un vrai délice !

Après les CAN, le dur retour à la réalité

D’ailleurs toute la classe politique, les syndicats, la société… tous ont tenu à marquer leur soutien et leur admiration aux Étalons. En tout cas, personne n’est resté en marge au risque d’être traité d’apatride. Oui, le football, sport roi, est un facteur d’unification des peuples. C’est aussi un moyen de calmer les tensions.

Effectivement, ce n’est pas pour rien que les dirigeants sont prêts à dépenser des sommes faramineuses pour payer les droits de retransmission télé. Il faut scotcher le peuple devant la télévision. Endormis, ils oublient vite leurs vrais problèmes. C’est un moyen efficace pour abêtir le peuple. Ils sont conscients que plus le peuple est idiot, plus il est manipulable.

Les Burkinabès ont jubilé. Ils ont tellement jubilé qu’ils ne se sont pas rendu compte que le litre d’huile est passé à 950 francs CFA. Le kilo de sucre en poudre coûte désormais 600 francs CFA (au lieu de 500 francs CFA) … Ils ne se sont même pas rendu compte qu’un conseiller municipal et son fils, ont été abattus dans le nord du pays. Une piste terroriste est évoquée.La supposée cache d’arme terroristes découverte au nord du Burkina est aussi passée presqu’ inaperçue. Quand les populations de l’Est du Burkina, ont manifesté parce que la route qui relie leurs localités à la capitale Ouagadougou est devenue impraticable, cela est resté sous silence.

On a rêvé, on est redescendu sur terre. Le réveil est douloureux. Les mêmes problèmes demeurent. On dirait même qu’ils se sont accumulés.


Constitution du Burkina : l’avant-projet omet des questions importantes

Mardi 10 janvier, la Commission constitutionnelle a publié l’avant-projet de la nouvelle Constitution du Burkina Faso pour passer à une cinquième République. Cet avant-projet de Constitution propose de nombreuses réformes positives, comme l’adoption d’un régime semi-présidentiel, la limitation du pouvoir du président. Mais il ne prend pas en compte les spécificités socioculturelles du pays et certains thèmes d’actualités. A mon avis, cet avant-projet de Constitution ressemble à une sanction contre l’élite politique actuelle.

 

La chefferie traditionnelle, mise de côté par la Commission constitutionnelle

En effet, la Commission constitutionnelle a omis  plusieurs considérations socio-politiques et des questions d’actualités qui ont fait l’objet de débats ces dernières années au Burkina. C’est le cas précisément de la question de la participation politique de la chefferie traditionnelle. Beaucoup de burkinabè pensent que les chefs traditionnels faussent le jeu politique.

Effectivement, leur influence sur certains sujets ne permet pas de faire des choix libres. Il arrive tout de même qu’ils soient désavoués par leurs sujets. Dans ce cas, de quelle autorité morale, un chef traditionnel peut-il relever si pour des questions politiques, il est l’objet de contestations ?

Néanmoins, les chefs coutumiers font de la politique même si l’actuelle constitution leur reconnait un statut moral. « La chefferie coutumière et traditionnelle en tant qu’autorité morale dépositaire des coutumes et des traditions dans notre société » dit l’avant-projet dans son préambule. Souvent des citoyens se plaignent des nombreuses sollicitations dont fait l’objet le Mogho Naba pour des question de médiations. Il y a plusieurs autres chefs traditionnels qui ont le même statut que le chef de Ouagadougou. Le mieux, c’est de définir un statut et des attributions clairs à ces derniers pour qu’ils puissent apporter une contribution au jeu politique et démocratique sans forcément occuper des places politiques. Et aussi, cela permettra d’éviter d’éventuels conflits.

Quid des risques liés à l’orientation sexuelle ?

En plus, la question de l’homosexualité a fait couler beaucoup d’encre et de salive ces derniers temps au Burkina Faso. La Commission constitutionnelle n’a pas évoqué le sujet pourtant crucial. Je me souviens bien qu’une marche a été organisée par des associations pour dénoncer des financements d’un projet en faveur des homosexuels. A Bobo Dioulasso, deuxième ville du Burkina, certains ont été attaqués. Il faudrait bien oser et poser le débat. Il a fallu passer par des stratagèmes pour calmer la situation. Mais qu’en sera-t-il si des homosexuels venaient à être attaquer ? Je pense que la commission constitutionnelle a expressément occulté la question.

Concernant cette question relative à la famille, nous estimons que la Commission constitutionnelle aurait pu aller loin. Un exemple,  le cas du mariage au Burkina Faso. Pour se marier, un burkinabè est obligé de passer par le mariage traditionnel communément appelé Pog PouSoum (PPS), le mariage religieux et enfin le mariage civil à la marie. Je m’attendais au moins à ce que cette commission décide de légaliser aussi le mariage religieux et le mariage traditionnel pour réduire les dépenses mais aussi contribuer à une meilleure protection des femmes exploitées. Surtout celles qui vivent en concubinage. Nous parlerons de cette question dans un billet prochainement.

A mon avis, l’avant-projet de Constitution manque d’originalité. Il y a beaucoup d’autres sujets qui auraient pu faire l’objet d’explorations. Mais, elle permet au moins de renforcer le contrôle des actions des élus et prépare le renouvellement de la classe politique à travers la limitation des mandats.


Live-tweet du Président Kaboré : Des questions importantes sans réponse

Le chef de l’Etat burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a organisé un live-tweet inédit mercredi 28 décembre 2016. Le Président du Faso voulait échanger un an après son investiture. Un échange direct avec les internautes.  Mission réussie pour certains mais beaucoup de questions d’internautes, pourtant très importantes, n’ont pas trouvé de réponses.

Roch Marc Christian Kaboré n’a pu répondre à toutes les préoccupations des internautes

« A quand une organisation du marché agricole au Burkina ? », interroge Moussa Pathe Diallo dans la mesure où le Burkina Faso est un pays essentiellement agricole. Le secteur agro-sylvo-pastoral occupe près de 90% de la population active et représente près de 40% du PIB du Burkina. Ce qui justifie l’inquiétude de Cellou Diallo qui pose cette question au chef de l’Etat du Burkina  « Le Burkina Faso importe + 2/3 la quantité riz pendant qu’il y a des milliers d’ha aménageables ? A quand une politique d’autosuffisance alimentaire ».

En effet, en 2015, le gouvernement de la Transition a institué le Programme Socio-économique d’urgence de la Transition (PSUT) qui devrait financer 10 000 projets de jeunes, et favoriser la création de 5 000 micro-entreprises des femmes. La mise en œuvre de ce programme piétine. Ce qui a suscité la question de Yaméogo Nadège lors de ce live-tweet : « Vous aviez dit que tous les engagements pris par le gouvernement burkinabè seront respectés. Pourquoi le PSUT n’est pas toujours résolu ? ». Lors de l’émission Dialogue en avril 2016 Roch Marc Christian Kaboré avait pourtant promis la mise en œuvre des engagements.

Le chômage et l’Université de Ouagadougou préoccupent

En plus, dans un pays où le chômage touche une grande majorité des jeunes, Seydou Nacro, lui, demande « Pourquoi le ministère des infrastructures ne lance pas de concours sur mesures nouvelles ? ». Une question qui rejoint celle de Raymond Zongo: « excellence où en êtes-vous avec le projet d’ouverture d’une banque de financement des jeunes entrepreneurs ? ». Mais une chose est de former les jeunes, mais une autre est de leur permettre d’avoir des emplois décents d’où la question de Dieudonné Lankoandé : « Le PNDES propose des formations professionnalisantes pour résorber le chômage. Mais que faire avec ceux déjà formés? ».

Hormis la question de l’emploi la situation de l’Université de Ouagadougou où les années académiques s’enchevêtrent et ou certaines promotions entament la première année un an après l’obtention du BAC préoccupe les internautes. Et Sylver Clest interpelle : « Monsieur le Président la situation à l’Université de Ouagadougou est toujours identique. A quand le changement? ».

Concernant toujours l’Université de Ouagadougou lors de ce live-tweet Esther Konsimbo pose cette question : « Que prévoyez-vous pour pallier l’insuffisance des enseignants-chercheurs dans les universités ? » Les syndicats d’enseignants ont à plusieurs reprises interpellé le gouvernement qui avait promis une vague de recrutement. Cela piétine toujours.

 

L’utilisation des TIC peut impulser le développement

Pendant ce temps,  les syndicats multiplient les grèves pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail. Faisant allusion à ce cas, Kaboré Ilyasse semble attendre une augmentation des salaires.  « Son excellence, ne pensez-vous pas qu’il est nécessaire de revisiter la grille salariale de tous les fonctionnaires du Burkina », questionne l’intéressé.

Enfin, les technologies de l’information et de la communication occupent une place importante dans le développement d’un pays. « Quelle stratégie d’introduction des TIC dans l’éducation, la santé, la sécurité etc pour soutenir le développement du Burkina (Ky Serge A.W) ». Mais comme pour signifier qu’il n’y a qu’une minorité de burkinabè qui a accès à Internet, un twitto Tientega Lionel pose la question suivante : « A quand un exercice pour rendre compte aux populations rurales qui n’ont pas accès à Internet ».

Toutefois, il faut noter que plusieurs autres questions préoccupantes n’ont pas été prises en compte pendant ce live-tweet encore moins dans ce billet.


Nouveau défi de l’armée au Burkina Faso : anticiper afin de contrer les futures attaques terroristes

L’armée burkinabè a été fortement secouée après l’attaque du camp de Nassoumbou par des terroristes. Cette attaque, perpétrée le 16 décembre dernier dans la province du Soum (nord du pays), a fait douze morts, douze militaires. Ce n’est pas la première fois que l’armée est attaquée dans cette zone, cette nouvelle défaite met à nue, une nouvelle fois, l’une des faiblesses de l’armée burkinabè. Si on savait déjà que les militaires manquaient de matériel, on a appris à cette occasion que les gradés, ventripotents, envoient les jeunes mourir au front tandis qu’eux restent en sécurité à déguster du champagne, vin ou whisky…

Oumarou Sadou a désormais pour principale mission de traquer les terroristes.  Ph. @rochkaborepf

Le nouveau chef d’état-major général des armées du Burkina Faso s’appelle Oumarou Sadou, c’est un ex colonel-major, devenu général de brigade par décret. Oumarou Sadou a pris les commandes de l’armée au cours d’une cérémonie organisée sur la place de la Nation mercredi. Cette nouvelle nomination confirme l’incompétence et l’impuissance de l’ancien chef d’Etat-major général, Pingrenoma Zagré, trop « merca », c’est à dire trop religieux, complaisant et manquant de dynamisme. Face aux terroristes, il ne faut pas être tendre.

Par contre, Oumarou Sadou semble avoir l’approbation des militaires burkinabè qui le trouvent dynamique, entreprenant, à l’écoute de ses hommes etc. En tout cas, pour sa prise de commandement, il a tenu un discours fort, particulièrement adressé aux hauts gradés. Cependant, dans la situation actuelle, les discours ne suffissent pas. On ne mange pas ça comme on le dirait au Burkina. Il faut des actions concrètes. Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, est conscient que le costume de ministre de la défense cumulé à celui de chef de l’Etat est trop lourd à porter.

Il faut dénoncer le manque de moyens et les conditions de travail déplorables des soldats burkinabès. Le matériel disponible est soit défectueux soit inadapté. Cette fois, on imagine que le gouvernement burkinabè fera tout pour doter ses forces armées du matériel nécessaire pour lutter contre le terrorisme. L’armée devra aussi avoir une nouvelle stratégie pour faire face aux attaques. On entend dire qu’un nouveau mouvement terroriste armé se crée… Le défi sécuritaire risque d’être encore plus difficile qu’avant.

La meilleure défense, c’est l’attaque

La hiérarchie militaire burkinabèe doit désormais être dans une position d’anticipation, il ne faut pas laisser des événements douloureux subvenir. Il faut agir plutôt que réagir, quitte à opérer une offensive à outrance. Et ce, en coordination avec les forces armées de la sous-région. Un travail d’équipe si l’on veut gagner la bataille contre le terrorisme. Pour le moment, les assaillants mènent au score. Mais mener ne signifie pas gagner. Il faut donc maintenant réagir… et agir !

Il faut donc anticiper les actes terroristes car c’est à ce jeu qu’ils ont réussi, jusqu’à prendre le dessus. Ce n’est plus forcément dans un hôtel que qu’ils sèmeront la terreur. Ils ont montré qu’ils pouvaient frapper là où on s’y s’attend le moins, et mieux encore, là où ça fait le plus mal. Désormais, les attaques se font sur un marché, dans un village perdu quelque part ou au contraire en pleine circulation dans la ville de Ouagadougou… Ce qui intéresse le plus les terroristes c’est la communication, faire en sorte que cela se sache afin de semer la terreur. Il est tellement facile à Ouagadougou de se promener avec des armes et des explosifs sans que personnes ne s’en rende compte.

Dans la guerre asymétrique que les terroristes mènent jusqu’à présent, le Burkina Faso et ses partenaires de la région Ouest africaine doivent être les premiers à attaquer. Mieux, le gouvernement doit prendre des mesures pour décourager tous ceux qui veulent rejoindre ces cellules terroristes. Il faut lutter contre la misère et l’ignorance de nos populations car c’est toujours sur ces deux points que ces satanés terroristes misent pour leur recrutement. Face au gain facile, dans un pays où le banditisme est en plein essor, il est très facile de trouver des proies prêtes à être embobinées. Le dialogue inter-religieux doit être renforcé, car toutes les religions révélées recommande d’aimer son prochain.


Justice pour Norbert Zongo : les années passent la même rengaine continue

Ils étaient encore mobilisés comme chaque 13 décembre, date de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, pour réclamer justice pour ce héros de la presse burkinabè tué et brûlé à Sapouy. Au fil du temps, la détermination semble s’essouffler.

François Compaoré est en fuite

Cette année, pour rappeler aux autorités judiciaires burkinabè la soif de vérité mais aussi de justice sur cette affaire, les journalistes, acteurs de la société civile et militants des droits de l’homme se sont mobilisés comme d’habitude pour réclamer justice. Cette mobilisation s’est traduite par le concept « sit-in silencieux ». Devant le Palais de justice, ils sont restés effectivement silencieux u scotch collé à la bouche.

Le message est clair. « Nous avons assez parlé, nous vous regardons maintenant ». Nous devons maintenant en avoir assez de répéter la même chose à la manière du chien de Pavlov. Il faut attendre le 13 décembre pour véritablement voir la communauté se mobilisé. Le message est encore plus clair dans la mesure où le gouvernement burkinabè a récemment cédé à tous les caprices de la justice burkinabè. En effet, celle-ci avait fait pression sur le gouvernement pour obtenir des avantages à faire noircir de jalousie n’importe quel salarié. La justice, désormais attendue au pied du mur, continue de décevoir.

Au Burkina, on continue de compter les années qui passent

En plus, cela fait deux ans que Blaise Compaoré  et son frère François ont quitté le pouvoir. Il ne devrait plus, en principe, avoir d’entrave à la manifestation de la vérité. Des rapports ont été produits. Peut-être que malgré cela, certains n’ont pas intérêt à ce que la vérité et la justice se manifestent.

Ce qu’il faut aussi déplorer, c’est que les commémorations du 13 décembre ressemble désormais à du folklore. Tous les acteurs concernés, la justice, les militants des droits de l’homme, la société civile, les journalistes, le gouvernement, semblent être surpris au jour anniversaire. Alors, chacun se précipite commémore cette date. Il ne faut pas attendre la date du 13 décembre dans le calendrier pour organiser une manifestation et disparaitre. Ils se retrouvent après dans un maquis, mangeant des brochettes et buvant de la bière, rotant. « La vie continue ». C’est un jour que l’on se rappelle autour au détour d’une discussion que rien n’a été fait.

Aujourd’hui, la justice devrait être capable de faire le point sur l’assassinat de Norbert Zongo

Au finish, on ne fait que compter les années qui passent sans que justice ne soit rendue. Peut-être encore que l’année prochaine, on serait là pour célébrer le 19 anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo. Espérons que d’ici le 13 décembre 2017, la justice par un sursaut d’orgueil rétablisse la vérité et rende justice.

Souvent, l’on se demande si certains n’utilisent pas le nom de Norbert Zongo pour remplir leur panse. La marque de Norbert Zongo est vendeur et certains ont créé leur popularité grâce à son sacrifice. En effet, le nom de l’enfant du Boulkiemdé permet à certains d’avoir leur gagne-pain. Ces personnes, comme les assassins de Norbert Zongo, ne souhaitent donc pas que la vérité se fasse. Ils perdront leurs avantages. Car, beaucoup jouent à l’hypocrisie.


Attaque de Nassoumbou : le résultat de l’incompétence

Drapés dans leurs uniformes, le béret incliné à 90 dégrés, défilant au bruit des bottes, défendant leurs pays les armes à la main comme dans Rambo, Commando, Terminator ou autres films d’actions américains, c’est le rêve que nourrissaient beaucoup de jeunes lorsqu’ils ont décidé de s’engager dans l’armée. Mais ce rêve allait les conduire à leur perte à la fleur de l’âge à Nassambou (près de 250 km de Ouaga) le 16 décembre 2016.

(ph https://www.warsintheworld.com)

Ces soldats ne Nassoumbou ne fêteront pas Noël. Ils ne verront pas 2017 non plus. Comment peut-on attaquer un camp militaire avec une telle facilité, faire autant de morts sans que la partie burkinabè ne puisse réagir ? C’est la rançon de l’incompétence tout simplement.

Ce ne sont pas ces braves fils de paysans envoyés au suicide qui sont des incompétents. Car, face à l’artillerie lourde déployée par les assaillants de Nassoumbou,  des 12. 7, des pick-ups, des motos les militaires burkinabè n’avaient que des 7. 62. Des  armes dignes des années 1945. Installés sous des bâches dans un coin perdu dans le désert, ils devaient protéger le territoire quand des terroristes. Ils n’avaient rien n’y personne pour se protéger. Le plus amer, ils n’ont fait aucune victime du côté des assaillants. Les renforts, sont arrivés comme dans les films policiers. Quand tout est fini.

 

Pendant combien de temps, continuerons-nous de décrier les mauvaises conditions d’équipements des forces armées burkinabè ? A chaque fois, l’on joue au médecin après la mort. Ce n’est que lorsque le mal est fait que les dispositions semblent être prises. Une politique de réaction (et non d’anticipation) qui n’inquiète nullement les terroristes.

Comment a-t-on pu accepter cela après les attaques de Splendid Hôtel ? La négligence ! Nassoumbou n’aurait pas dû se produire après Splendid Hôtel.

Le 20 décembre, les soldats de Nassoumbou seront enterrés. J’imagine a combien va s’élever le coût de la cérémonie. Ils seront décorés à titre posthume pendant que leurs parents seront en train de pleurer toutes les larmes de leurs corps. On ne mange pas de décoration à titre posthume.


Entre Thomas Sankara et Madagascar, des liens forts

Madagascar a inspiré l’ancien du Président du Faso Thomas Sankara. Certains traits de cette ile où il a séjourné se retrouvent aussi dans le contexte burkinabè. Les coïncidences sont assez troublantes.

Il existe une histoire d’amour entre Thomas Sankara et Madagascar où il a étudié

1- La révolution

La révolution de Mai 1972 a surement marqué l’ancien Président du Faso Thomas Sankara. Alors Thomas Sankara est étudiant à l’Académie militaire d’Antsirabé, une révolte. Elle concerne toutes les couches sociales à Madagascar même si les élèves et étudiants en sont à l’initiative. Cette révolte populaire conduit à la chute du Président Philibert Tsiranana. Thomas Sankara, en démissionnant de son poste de ministre de la communication en avril 1982 pendant la présidence de Jean-Baptiste Ouédraogo, avait lancée « malheurs à ceux qui bâillonnent leur peuple ». Une inspiration aussi venue de Madagascar. Thomas Sankara sera porté à la tête du pouvoir par une partie de l’armée et des syndicalistes qui lui étaient favorables. Par la suite, Didier Ratsirak adopte par référendum de la Charte de la révolution socialiste. Le 2 octobre 1983, Thomas Sankara faisait un discours d’orientation politique.

2- La valorisation des langues locales

Thomas Sankara qui a aussi suivi l’évolution politique de Madagascar après son départ en France s’est aussi inspiré de la Malgachisation de l’enseignement dans ce pays. Cependant, Thomas Sankara n’était pas dans la même démarche que Didier Ratsirack qui a établi un programme de substitution progressive du français par le malagahsy. Son effet se fait ressentir aujourd’hui encore. Plutôt que cette méthode, Sankara a opté pour « L’Alphabé Commando » qui est l’apprentissage à lire, écrire, et calculer en langues  nationales et le « Bantaré » un programme d’enseignement de femmes rurales en langues nationales.

Pour Thomas Sankara, il faudrait que l’enseignement donné puisse permettre aux apprenantes de l’appliquer dans leurs activités quotidiennes. Pour Sankara, même Toutefois, notons qu’à ce niveau le Burkina Faso avait déjà une politique de valorisation des trois principales langues parlées dans le pays à l’école primaire depuis les années 1970. Sankara voyait la langue française comme : « langue d’unification de nos multiples nationalités ».

3- La cité AN III

La première chose qui marque lorsqu’il foule Antananarivo, ce sont les habitations construites en hauteur. Thomas Sankara a aimé ce concept. Il a compris que l’on pouvait utiliser peu d’espace pour plusieurs habitations. C’est sur ce postulat qu’est partie la construction de la cité An 3 de Ouagadougou, construit dans le cadre du projet « un toit pour tous ».

4- Le drapeau du Burkina

Le drapeau du Burkina ressemble étrangement à celui de Madagascar.  En effet, il y a les deux bandes rouges et vertes horizontales qu’on retrouve sur les deux drapeaux. Toutefois, celui du Burkina adopté en 1984 ne comporte pas la bande blanche. Le drapeau malgache, adopté comporte une bande blanche verticale. Thomas Sankara a peut-être remplacé cette bande blanche par l’étoile dorée. Toutefois, certains pensent que le drapeau du Burkina est inspiré de celui du mouvement populaire de libération de l’Angola (qui se serait aussi inspiré de celui du front national de libération du Sud Viêtnam).

Que dire donc de son ami journaliste malgache Sennen Andriamirado qui a écrit: « Il s’appelait Sankara » et « Sankara le rebelle »? Ce sera l’objet d’un autre billet.


Antananarivo : entre splendeur et misère

Pour ma première découverte d’Antananarivo, la capitale de Madagascar, c’est la beauté de la ville qui m’a frappé en premier. Dès l’aéroport, le nouvel arrivant peut déjà constater la beauté du paysage avec les maisons incrustées dans les collines, formant un immense châteaux tant les maisons semblent entassées les unes sur les autres.

Belle ville, Antananarivo cache beaucoup de misère
Belle ville, Antananarivo cache beaucoup de misère

Dans le car qui nous transporte à l’hôtel le jour de notre arrivée, les maisons construites pour beaucoup en hauteur et sur les collines défilent à nos yeux. A côté, de petites rizières s’étalent. Elles semblent encercler ces maisons. A cette nuit tombante, l’éclairage donne une magnificence particulière au paysage. Le style architectural semble hérité de l’époque coloniale mais laisse voir des maisons quelquefois,  en terre cuite. Des habitations en bois, délabrées se coincent à côté de mini-villas. Certains sont sur pilotis parfois à l’écart sur de petites espaces. Les maisons peintes en différentes couleurs donnent un éclat unique.

Un peu comme les autres capitales africaines

Antananarivo ressemble aux autres capitales africaines. Les étales en tôles, les kiosques, les boutiques occupent la bordure du goudron. A gauche ou à droite, l’on peut apercevoir les enfants qui reviennent de l’école tous souriants se faufilant sous les géantes pancartes publicitaires. Des jeunes garçons tenant leurs copines dans la main marchent en discutant. Il y en a qui marchent d’un pas accéléré tentant de se frayer un passage. Des femmes perchées à leurs fenêtres observent tout, d’un air habitué et distrait. D’autres sont travaillent: sèchent les habits, cuisinent, font la vaisselle etc. Chinois ? Pakistanais ? Indiens ? Antananarivo est un véritable melting-pot ! Le temps est beau et doux malgré les fines pluies, ce jeudi 23 novembre 2016.

Les rizières côtoient les habitations
Les rizières côtoient les habitations

Même si Tana n’est pas une si grande ville, à en croire les habitants, les embouteillages sont monstrueux. En exemple, nous avons dû parcourir les 13 km qui séparent l’aéroport du centre-ville en 3 heures. Les véhicules trois chevaux ont pion sur rue. A Madagascar, on se sépare difficilement des véhicules.

Prostitution et mendicité

Toutefois, cette beauté a du mal à cacher la misère ambiante dans « le village des milles », la signification d’Antananarivo. Des appartements de fortune se coincent entre les maisons de luxe, cherchant désespérément leurs places. Dans la rue, des femmes ont étalé à même le sol des légumes ou parfois de la friperie. A la fenêtre du car qui nous conduit à l’hôtel, des enfants s’accrochent lorsque nous arrivons au centre-ville. A peine 10 ans, ils portent d’autres enfants au dos. « Mon ami. Mon ami », appellent-t-ils de leurs voix puériles qui vous transpercent le cœur. L’embouteillage monstre dans la ville de Tana immobilise notre véhicule là pendant une dizaine de minutes. Ils s’agrippent au véhicule, risquant de se faire piétiner. « Vous ne partez pas à l’école », lançai- je. Comme réponse, ils me lancent un brillant sourire et quelques mots en malagasy. C’est la principale langue parlée à Madagascar.

La une d'un journal malgache
La une d’un journal malgache

Un de ces soirs à l’hôtel Anjary, l’hôtel d’hébergement, je vis une affiche: « la prostitution des enfants est interdite ». Je me demandai donc si celle des grandes personnes étaient donc permisses. Je fis la remarque à une blogueuse, juste pour la taquiner. C’est plus tard que je compris que certains parents poussent leurs enfants à la prostitution l’extrême pauvreté aidant. Et, Antananarivo semble être un paradis pour les touristes sexuels en quêtes de chaires fraiches, de crudités. Des touristes, il en fourmillent ici.

Le banditisme aussi

Lorsque vous marchez dans les rues de Tana, vous êtes agacé par le harcèlement des vendeurs ambulants. Parfois, ils sont obligés de vous laisser une marchandise à des prix dérisoires, frôlant plutôt la mendicité que le commerce. Juste avoir quelque chose à manger.  Grande fut ma surprise quand je vis un artiste peintre de la rue abandonné une œuvre pour dix euros alors qu’ils auraient pu les vendre pour 100 euros. «vous n’avez vous rien vu», m’informe un ami Malgache. Avec le sommet de la francophonie qui se tienne dans cette ville, des pauvres auraient été parqués dans des sites où ils reçoivent à manger, à boire et même déféquer. Après le sommet, ils seront laissés à eux-mêmes.

Un peuple chaleureux malgré tout

Face à la misère ambiante, la solution semble se trouver dans la débrouillardise mais surtout le banditisme. Et, presqu’impossible de parcourir 200 mètres tout seul lorsqu’on est étranger, nous apprend-t-on. Le phare ouest est un paradis devant Madagascar. Ce sont les malgaches eux-mêmes qui vous préviennent. « Monsieur rejoignez les autres » quand vous êtes hors de votre groupe. « Monsieur, gardez bien vos sacs ». Je me rappelle même qu’un ce policier qui me demanda de mettre mon sac au dos devant. Il  moi et de ne jamais porter mon téléphone portable dans ma poche arrière. Malgré ces mises en garde, je me le suis fait voler. Comment? Je l’ignore toujours.

Malgré toute cette misère, Antananarivo dégagent une vraie chaleur humaine. Une population, respectueuse, accueillante, curieuse et bien organisée. C’est le meilleur souvenir que je puisse garder de cette population qui m’a d’ailleurs montré qu’elle aime bien mon pays le Burkina Faso. Enfin… pour ceux qui le connaissent. Avec le potentiel touristique et l’histoire de ce pays, un peu plus d’organisation fera d’Antananarivo, la destination à ne pas manquer.


AN II de l’insurrection : Roch a besoin de temps, les Burkinabè sont pressés

Deux ans après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a vu la chute du Président Blaise Compaoré, l’actuel Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a tenu un discours à la nation le samedi 29 octobre 2016 dans lequel, tout en rendant hommage aux martyres, il a demandé du temps et une accalmie sur le front social. Ce que le Président du Faso a oublié, c’est que les Burkinabè sont pressés. Lors de la campagne pour les élections présidentielle et législatives en novembre 2015, il avait mis en avant son expérience de la gestion du pouvoir. Le maçon est attendu au pied du mur.

Le Président Kaboré doit trouver des mesures d'urgences pour atténuer la souffrance des Burkinabè (ph page Facebook Présidence du Faso)
Le Président Kaboré doit trouver des mesures d’urgences pour atténuer la souffrance des Burkinabè (ph page Facebook Présidence du Faso)

Aujourd’hui, Roch Marc Christian Kaboré peine à convaincre. Cela se traduit sur le terrain par un front social est en ébullition. Chaque jour que Dieu créé, des syndicats entrent en grève pour revendiquer de meilleurs conditions de travail et de vie comme au temps précédent l’insurrection populaire.

Quand le président demande de la retenue

C’est pourquoi, il a profité de cette occasion pour « lancer un appel solennel à la retenue sur le front social pour donner toutes ses chances à la concertation, au dialogue et à l’engagement collectif pour remettre le pays au travail et créer les emplois et les richesses dont nous avons besoin pour garantir la prospérité à tous les habitants du Burkina Faso». Reconnaissant les revendications des populations légitimes il a insisté sur le fait qu’«on ne peut partager ce qu’on n’a ni produit, ni créé ».

A moins d’être de mauvaise foi, le Président Roch Marc Christian Kaboré savait bien qu’après cette insurrection, les Burkinabè seraient pressés de voir leurs conditions de vie changer. Dans ce sens et pendant sa campagne, il a insisté sur son expérience dans la gestion du pouvoir politique et dans l’administration, notamment aux côtés de Blaise Compaoré pour accélérer le train du développement du Burkina Faso.

Des actes concrets pour soulager la population

C’est vrai que le développement du Burkina Faso ne peut pas se faire sur un coup de bâton magique, c’est vrai que la mise en œuvre de programmes de développement prend du temps et ne peut donc pas se faire en une année mais le gouvernement burkinabè n’a pas trouver des mesures urgentes pour soulager les populations qui souffrent. Ce qui devait être fait avant de s’attaquer au lourd chantier du développement.

Si les Burkinabè se plaignent, manifestent, revendiquent, c’est parce qu’ils ne perçoivent aucun signe rassurant. Les discours de campagne ne ressemblent qu’à de pures illusions. Dans un tel contexte, le désespoir ne peut qu’être immense.

A mon avis, l’ébullition sur le front social est une interpellation au gouvernement sur la manière dont son programme est mis en œuvre. Après l’insurrection, les Burkinabè espéraient qu’ils trouveraient le salut après la Transition. Mais depuis, le gouvernement tâtonne. Contrairement à Roch Marc Christian Kaboré, Paul Kaba Thiéba qui a passé une grande partie de sa carrière hors du pays est déconnecté des réalités du Burkina. Alors, ce dernier doit d’abord s’imprégner des réalités que vivent les Burkinabè avant de proposer des solutions. Ce qui fait perdre du temps. Beaucoup de temps. Quand on veut aller vite, on prend quelqu’un qui connait la route comme on le dirait en pays moagha.

« Une des leçons de ces journées historiques que nous devons graver dans nos mémoires, nos comportements et nos actes au quotidien, c’est que nos martyrs sont allés jusqu’au sacrifice suprême pour défendre l’honneur et la dignité de notre Peuple. Désormais, aucun sacrifice n’est de trop pour préserver les intérêts supérieurs de la Nation », a souligné Roch March Christian Kaboré. Pour le prendre au mot, l’exemple doit venir d’en haut. Le sacrifice suprême doit commencer par le gouvernement pour une impulsion à la base.


Le retrait des parcelles attribuées illégalement source de nouveaux problèmes

Au Burkina Faso, la commission d’enquête parlementaire a livré les résultats de son enquête concernant les parcelles illégalement acquises depuis 1995 dans certaines régions du Burkina Faso. Les députés de l’Assemblée Nationale ont tout simplement décidé du retrait de ces parcelles estimés à plus de dix milles. Le retrait de ces parcelles détenues illégalement sera source de nouveaux problèmes plutôt que le problème de l’accès au foncier qu’ils veulent résoudre.

Ph. guslists.com
Certains ont profité de leur positions pour voler des parcelles (Ph. guslists.com)

Cette affaire de parcelles illégalement attribuées a révélé de nombreux manquements et permis dire haut ce que l’on racontait bas à l’époque. Les maires, des opérateurs économiques, des membres de la commission de lotissement, des parents de ces personnes concernées etc. ont profité de leurs positions pour s’octroyer des dizaines de terres alors que des résidents étaient obligés de se déplacer et aller squatter d’autres terrains. Le problème est très  grave !

Le premier problème qu’il faut résoudre, c’est d’aller jusqu’au bout de l’enquête. Elle n’est pas achevée à mon avis.  Sur cette enquête a pu déceler des irrégularités, il faudrait tout de même que l’on puisse situer les responsabilités à tous les niveaux. Cela signifie que si les maires ont fauté, ils ont bénéficié de la complicité de protecteurs. Par exemple, un supposé fraudeur de parcelle a affirmé qu’il s’est attribué des terres sur injonction verbale de l’ancien Président Blaise Compaoré. Qu’est ce qui signifie que cela soit vrai ? Aucune preuve formelle n’a été apportée. C’est pourquoi, cette affaire doit être confié à la justice pour que les accusés puissent s’expliquer, se défendre et que tout la lumière soit faite. Par exemple, concernant le « site   WATAM  KAIZER  installé  sur  les  rives  du  canal  du  Mogho Naba la  mairie  n’a  jamais  su  comment  cette  société  a  pu  bénéficier  de  ce morcellement et qui en a donné l’autorisation». Il faudrait que chacun puisse s’expliquer sur cette affaire.

La justice doit être incontournable

Pour cela, il ne faudrait pas se contenter de ce que nous pouvons nommer ici comme la partie visible de l’iceberg dans la mesure. Bien que certaines personnes aient pu s’offrir des dizaines de parcelles frauduleuses, leurs octroies ou plutôt acquisitions peut s’être faite en toute légalité. C’est pourquoi il faut entendre, comme nous le disions plus haut, toutes les personnes concernées pour qu’elles puissent nous signifier s’il y a une complicité ou pas et de quelle ampleur. C’est à seule condition que la lumière pourrait être faite sur ces affaires. A mon avis, malgré les résultats accablants, il faudrait accorder, quand même, un peu de bonnes fois aux détenteurs illégaux de parcelles. Par exemple, l’ancienne maire Séraphine Ouédraogo, est accusée d’attribution irrégulière de parcelles comme le souligne ce passage du rapport : « la majeure partie des lotissements n’a pas fait l’objet de mise en place de commission d’attribution de parcelles. En effet, dans l’ex arrondissement de Boulmiougou l’ex maire Mme Séraphine Solange Ouédraogo a attribué 2000 parcelles sans mettre en place une commission d’attribution ». Cela est-il vrai ? Comment ce maire a-t-elle eu le courage d’attribuer autant de parcelles sans mettre une commission en place ?

La question de la redistribution

Cependant, le principal problème tout que cela va créer c’est la redistribution. Ces détenteurs des parcelles illégales concernées, ont peut-être acheté ces terrains en toute légalité auprès des premiers acheteurs frauduleux. Ils y ont construit des villas et aménager avec leurs familles peut-être. Et bien du jour au lendemain, ces personnes qui ont acquis leur parcelles à la sueur de leurs fronts vont se voir retirés ces parcelles.

Dans un Burkina post-insurrectionnel, où les esprits sont surchauffés, où les Burkinabè sont prêts pour la moindre revendication, j’imagine bien qu’ils ne vont pas se laisser facilement retirer ces parcelles.

Déjà, beaucoup de Burkinabè lésés dans les attributions de ces parcelles pensent que les résultats de ces enquêtes parlementaires vont enfin leur permettre de d’entrer dans leur droits. L’espoir risque de se transformer en véritable cauchemar. Deux camps, ceux qui détiennent déjà des parcelles et ceux qui attendent de recevoir, risquent d’entrer en confrontation si le gouvernement burkinabè ne fait pas attention à cette affaire qui frise le populisme.


Réformes constitutionnelles : vers une veille des blogueurs, journalistes et société civile

La commission constitutionnelle a été installée au Burkina Faso le jeudi 29 septembre 2016 pour réfléchir sur l’adoption d’une nouvelle constitution et pour la création d’une Vème république. En Afrique de l’Ouest, plusieurs pays se dirigent vers des réformes constitutionnelles.  Les intérêts du peuple seront-ils réellement pris en compte ? La réponse à cette question a suscité l’intérêt de plusieurs acteurs du développement en Afrique de l’Ouest.

Les préoccupations des citoyens doivent au centre des réformes constitutionnelles
Les préoccupations des citoyens doivent au centre des réformes constitutionnelles (photo RFI)

C’est pourquoi, nous avons été invités à discuter de la question aux côtés de journalistes expérimentés et acteurs de la société civile lors d’un atelier régional sur la contribution des média au processus de réformes constitutionnelles du 20 au 22 septembre 2016 à Abidjan en Côte d’Ivoire. Cette rencontre d’échange organisée par l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) part du constat que les médias favorisent l’accès des citoyens à l’information pertinente qui leur permet d’opérer des choix qualificatifs.

Quels rôles peuvent jouer les blogueurs auprès des organisations de la société civile et des journalistes ? Il s’agit d’un rôle d’accompagnement et de veille au vu des discussions menées à Abidjan puisque le contexte reste presque le même au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Mali. Les populations ne sont pas vraiment informées des intentions cachées ou avérées des partisans des réformes constitutionnelles.

Des points litigieux

Au Burkina Faso, l’on ne sait pas s’il s’agit d’imposer un régime parlementaire comme ce fut le souhait de l’actuel président de l’Assemblée Nationale Salif Diallo qui avait formulé ce souhait en 2009 lors d’un entretien accordé au journal L’Observateur Paalga. Aujourd’hui, ce dernier se retrouve au poste de Président de l’Assemblée Nationale. Une constitution taillée à sa mesure ? Toutefois, le contexte burkinabé reste marqué par l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a vu le départ de l’ancien Président Blaise Compaoré. Ce dernier voulait modifier l’article 37 de la constitution qui limitait le mandat présidentiel à cinq ans renouvelables une seule fois. Les Burkinabé s’étaient aussi opposés à l’instauration d’un sénat jugé budgétivore pour un pays comme le Burkina Faso.

Côte d’Ivoire, vice-présidence, article 35… en question

En Côte d’Ivoire, c’est le fameux article 35 qui avait éliminé de la course Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié à l’élection de 2000 en Côte d’Ivoire. Cet article pose aussi la problématique de l’«Ivoirité ».

« Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois. Le candidat à l’élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante-quinze ans au plus. Il doit être ivoirien d’origine, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens d’origine. Il doit n’avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne. Il ne doit s’être jamais prévalu d’une autre nationalité. Il doit avoir résidé en Côte d’Ivoire de façon continue pendant cinq années précédant la date des élections et avoir totalisé dix ans de présence effective.

L’obligation de résidence indiquée au présent Art. ne s’applique pas aux membres des représentations diplomatiques et consulaires, aux personnes désignées par l’État pour occuper un poste ou accomplir une mission à l’étranger, aux fonctionnaires internationaux et aux exilés politiques.

Le candidat à la Présidence de la République doit présenter un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins désignés par le Conseil constitutionnel sur une liste proposée par le Conseil de l’Ordre des Médecins. Ces trois médecins doivent prêter serment devant le Conseil constitutionnel. Il doit être de bonne moralité et d’une grande probité. Il doit déclarer son patrimoine et en justifier l’origine ». L’article 35 de la constitution ivoirienne.

Cependant, les blogueurs et journalistes ivoiriens s’interrogent aussi sur la nécessité de la création d’une vice-présidence dans la nouvelle constitution comme c’est le souhait de l’actuel président, l’objectif du sénat qui pourrait être une chambre pour caser les anciens et aussi la place que va occuper le premier ministère dans un gouvernement avec un vice-président. A qui tout cela va profiter ? Déjà, l’on sait que l’opposition est en campagne contre ces reformes constitutionnelles. Les blogueurs pourraient jouer le contrepoids dans un contexte où les émissions de débats politiques ne sont pas autorisées dans les radios locales.

Au Bénin, c’est plutôt la question du mandat unique qui pose problème puisque l’actuel Président Patrice Talon qui souhaite faire un seul mandat de cinq ans souhaite constitutionnaliser le mandat unique. Ce qui ne passe pas. Au Mali, pays occupé en partie par des terroristes, le gouvernement a négocié un accord avec ces groupes dont certains points sont en contradictions avec l’actuelle constitution. Dans un tel contexte, les blogueurs ne souhaitent pas rester silencieux et comptent jouer à tout prix leur rôle de veille pour interpeller les dirigeants et sensibiliser la population. Un rôle qu’il compte mener aux côtés de la société civile et des médias traditionnels.

Les Burkinabè déjà dans le bain

Au Burkina, le processus de veille a déjà débuté bien que timide. Cette timidité s’explique aisément par le fait que la commission institutionnelle n’était encore installée mais aussi et surtout par le fait que le principal article qui pose problème (l’article 37) est déjà verrouillé et toute la classe politique semble être unanime sur la question.

« Le Président du Faso est élu au suffrage universel direct, égal et secret, pour un mandat de cinq ans. Il est rééligible une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats de président du Faso, consécutivement ou par intermittence ». La nouvelle version de l’article 37 de l’actuelle constitution du Burkina.

La plateforme Présimiètre, lancé par l’ONG Diakonia, «permet de mesurer régulièrement et continuellement les performances du Président du Faso, les niveaux de respect de ses engagements et les réponses apportées à l’expression des préoccupations citoyennes ». En collaboration avec les journalistes, les blogueurs et les organisations de la société civile, le Présimètre compte se renforcer d’une plateforme qui permettra de recueillir les contributions des populations sur la gouvernance du chef de l’Etat.

Avec le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD), une enquête par sondage, basée sur la méthode des focus-groupes sera menée. Cette initiative permettra de croiser l’analyse des perceptions des populations à celles des experts pour voir si les préoccupations (principalement dans le domaine de l’éducation, la santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, l’agriculture et les questions transversales) sont prises en compte. Le programme radio déjà entamé dans le cadre du Présimètre sera renforcé afin que les populations puissent aussi s’exprimer dans les langues locales.

Malgré des contraintes budgétaires, de timing et un programme qui devra s’étaler au-delà du processus, les Burkinabé espèrent tenir le pari afin que la population ne soit pas surprise. Et pour cela, il faut vraiment une synergie entre journalistes, organisations de la société civile et les blogueurs. Tout ce qui sera mené sera promu à travers les réseaux sociaux à travers la création d’un hashtag.


Et si les inondations au Burkina étaient une opportunité ?

Depuis le début de la saison de l’hivernage au Burkina Faso, chaque pluie arrive avec des risques d’inondations. Ces eaux qui se déversent au Burkina Faso pendant cette période devraient être une chance dans un pays où la saison des pluies ne dure pas plus de quatre mois.

Et si ces présentes inondations étaient une opportunité ? Oui. La question mérite d’être posée. Cela ne signifie pas que les dégâts que ces pluies causent une bonne chose. Sauf en période où les épis de mil sont en train de murir, les paysans ont presque tout le temps souhaité de bonnes pluviométries pour leur culture. Aujourd’hui, ces inondations sont la preuve qu’une grande quantité d’eau est déversée sur la ville de Ouagadougou en peu de temps. Compte tenu de la pénurie d’eau que le Burkina Faso et la capitale particulièrement en ce moment connait, il est nécessaire de mettre en place des plans de stockage d’eau à travers en construisant des châteaux d’eaux et d’autres points de stockage. Car, c’est un véritable gâchis qu’une telle quantité se déverse sans que cela puisse être exploité utilement.

Malheureusement l’on retient de ces pluies, les dégâts qu’elles causent. Ce qui nous empêche de voir les opportunités à saisir. En effet, lorsqu’il pleut cette année, presque toutes les grandes artères de la ville de Ouagadougou sont submergées d’eaux. Les ponts sont débordés. Le principal barrage de la ville de Ouagadougou, celui de Tanghin menace aussi de déborder. Les maisons aux alentours de ce barrage sont, elles, dans les eaux. Les zones inondables ont été pendant longtemps épargnées. Mais ces derniers années et depuis la pluie du 1er septembre 2009, elles sont dans les eaux.

Transformer les faiblesses en force

Face à cette situation, les décisions prises par le gouvernement concernent essentiellement le curage des caniveaux, le déguerpissement des commerçants installés sur ces caniveaux et le relogement des habitants des sites inondables. C’est tout ! Et pourtant, ces pluies qui tombent devaient être une grande opportunité. Une chance !

Le Burkina Faso est un pays sahélien où les plus ne durent pas plus de quatre mois et parfois moins. Une grande partie du territoire nationale est une zone aride. En période chaude, les coupures d’eaux sont  fréquentes. Au sahel particulièrement, les points pour recueillir l’eau sont rares. En plus le sol facilite l’infiltration de l’eau de sorte qu’il est difficile de faire des stocks. En 2016 particulièrement, la capitale Ouagadougou a vécu une pénurie d’eau sans précédent obligeant parfois les habitants à parcourir plusieurs kilomètres pour se trouver cette denrée rare. Tout cela devrait donner des leçons et transformer ce qui s’apparente à une calamité en force. Le Président Thomas Sankara le disait : « Tout ce qui est imaginable par l’homme est réalisable par l’homme ».


« Quand Abidjan tousse, Ouaga est enrhumée »

Le Traité d’Amitié et de Coopération (TAC) Côte d’Ivoire-Burkina a débuté le vendredi 28 juillet 2016 à Abidjan, après une période d’embrouille politique, suite au coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015. Lors d’un voyage dans ce pays, un Ivoirien m’a expliqué pourquoi le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire doivent toujours régler leurs problèmes par voie diplomatique.

Deux symboles du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire
Deux symboles du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire

 « Burkina et Côte d’Ivoire, c’est  une maison chambre-salon ». C’est par cette image qu’un chauffeur, répondant au nom de Monsieur Kouassi et résidant à Abidjan, résume la relation entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Suite aux nombreuses agitations qui ont marqué les relations entre la Côte d’Ivoire le Burkina Faso suite à la présumée implication du Président de l’Assemblée Nationale ivoirienne Guillaume Soro dans le coup d’Etat du général Gilbert Diendéré, ce chauffeur a voulu me faire comprendre qu’entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, il ne peut et ne doit jamais y avoir de dissensions. Pour lui, dans un contexte où le terrorisme n’a plus de frontières, la déstabilisation du Burkina Faso aurait pour conséquence la déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Monsieur Kouassi me fait savoir que la frontière entre les deux pays est la plus sûre pour le sien. « Le Liberia se remet d’une guerre de plusieurs années. Une partie du Mali est occupée par des terroristes. Les relations avec le Ghana ne sont pas comparables à celles du Burkina parce que les Ghanéens nous ont toujours traités de Français  parce qu’ils ont, eux, été colonisés par les Anglais», tente de m’expliquer Kouassi. Mon interlocuteur me fait savoir que certains extrémistes pro-Gbagbo ont trouvé refuge au Ghana : « nous ne savons pas à quel moment ces derniers peuvent tenter de déstabiliser la Côte d’Ivoire ».

Pourquoi les Ivoiriens sont des « Français »

Kouassi est ensuite revenu sur une partie de son enfance auprès des Burkinabè. « Quand j’étais petit, nous parlions correctement le mooré parce qu’autour de nous, tout le monde parlait couramment le mooré, le dioula, le baoulé. C’est avec les voyages et le temps que certains d’entre nous avons perdu des interlocuteurs : les Mossi se sont mis à parler les langues locales. C’est comme ça que j’ai oublié le mooré », explique toujours Kouassi. Il tente de me convaincre qu’il comprend quelques dialecte du mooré. Quand il était garçon, me raconte-t-il,  les enfants intelligents étaient ceux qui parlaient au moins trois langues. Il fallait être capable de parler le mooré, les langues locales et parfois des langues issues du territoire ghanéen. Il m’explique d’ailleurs qu’il pensait que le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire était un seul et même pays. « A l’époque, à Bondounkou, nous ne savions pas que la Côte d’Ivoire et la Haute-Volta étaient deux pays différents. C’est quand il a commencé à y avoir des coups d’État au Nord que nous avons compris qu’il y avait une différence ». Puis il ajoute: « Le pays que nous connaissions c’était le Ghana, parce les ghanéens nous considéraient comme des Français. Il y a encore des vieux au Ghana qui appellent toujours les Ivoiriens, les Français. On connaissait aussi le Soudan, qui est actuellement le Mali. Mais la Haute-Volta était considérée comme faisant partie de la Côte d’Ivoire ».

Des coutumes similaires entre les deux pays

Après cette histoire, Kouassi m’a parlé des similitudes entre certaines coutumes ivoiriennes et burkinabè pour me convaincre qu’il connaissait beaucoup de choses sur mon pays. Kouassi trouva l’occasion de m’expliquer ce qu’il pensait de cette composante ethnique. « Les Dagara du Burkina n’ont pas de chef mais ils reconnaissent une certaines autorité à Bouna. Chaque année, il y a une cérémonie qui est organisée et des Dagara y vont pour des offrandes », me révèle-t-il, mais je n’ai toujours pas pu vérifier cette information. « Quand Abidjan tousse, Ouaga est enrhumée. Quand il pleut à Ouaga, l’eau coule à Abidjan ». C’est par ces images que cet Ivoirien souligne qu’il ne devrait avoir aucune embrouille entre ces deux États et que tous les problèmes devraient être gérés de façon diplomatique.  Pour monsieur Kouassi son pays n’a aucun intérêt à ce que le Burkina Faso soit instable. Il y aussi le fait que sur le territoire ivoirien vivent près de 5 millions de Burkinabé, selon lui.

« Tu connais la Côte d’Ivoire ? » me demande Kouassi. « Non. J’ai juste fait une partie de mon enfance à Koumassi », répondis-je. Koumassi est un quartier d’Abidjan. « Et bien le premier maire de Koumassi était originaire du Burkina. Il s’agit de Benoit Ouédraogo », me réplique-t-il à son tour Kouassi. Une autre information qui me reste à vérifier même si ce n’est un secret pour personne que des Burkinabè d’origine ont occupé des postes clés dans les administrations ivoiriennes depuis très longtemps.

Aujourd’hui, après une période d’agitation, les deux États semblent privilégier la voie du dialogue pour régler leurs différents. Ce qui n’est pas du goût de certains acteurs de la société civile, notamment burkinabè. Mais souvent, c’est la réalité politique qui prévaut.


Transport : STAF, une compagnie qui fait peur !

La société de transport Aorèma et frères (STAF) fait partie des compagnies phares du Burkina Faso par le fait qu’elle fait partie des sociétés de transport qui désenclave plusieurs régions de la capitale Ouagadougou. Cependant, cette compagnie de transport représente un danger pour les usagers de la route au Burkina Faso à cause de nombreux accidents qu’elle cause sur les différentes routes.

Une car de la compagnie STAF dans un village
Une car de la compagnie STAF dans un village

Sécurité, ponctualité et confort. C’est le slogan de la compagnie de transport burkinabè STAF. Mais en réalité, ses cars sont loin d’offrir à ceux qui l’empruntent la sécurité, la ponctualité et le confort dont elle se vante. En lieu et place, c’est plutôt l’insécurité, l’inconfort qu’elle propose à ses clientèles. Pour ce qui concerne la ponctualité. Elle aurait pu être vraie mais comme Lucky Luck, STAF semble être beaucoup plus rapide que son ombre puisqu’elle arrive souvent même avant l’heure prévue. La vitesse ! La gare de STAF sont les lieux où l’on se bouscule le plus.Si depuis longtemps, beaucoup de burkinabè ont reproché à la compagnie STAF ses excès de vitesse, c’est seulement en 2016 que les autorités burkinabè ont véritablement pris des sanctions contre celle-ci.

En effet, 31 mai 2016, cette compagnie a causé un accident qui a provoqué la mort 24 morts et 54 blessés. C’est en ce moment que le gouvernement a pris des mesures fortes en décidant de plomber les compagnies de transports afin de limiter la vitesse. En décembre 2015, des populations à la périphérie de Ouagadougou (sur l’axe Ouaga-Fada N’Gourma) avaient brulé un car de STAF parce qu’il venait de causer la mort d’une dame  et faisant un blessé. La furie de la population s’expliquerait par un caillou trouvé sur l’accélérateur ! La frustration s’explique par les antécédents de cette société.

STAF gare

STAF est une compagnie de transport qui fait peut dans la mesure où lorsque vous l’emprunter, vous constatez déjà la vétusté du car  avec des sièges déglingués, les allés fissurés et la surcharge au point que les passagers sont souvent assis les uns sur les autres. Aucune route ne semble pouvoir arrêter certains chauffeurs de STAF. Et pourtant, l’on connait bien l’état piteux des routes du Burkina.

STAF  a causé des accidents mortels

Ma propre expérience m’a permis de vivre des situations souvent intenables. En quittant, Ouagadougou pour mon village situé à environ 200 km de Ouagadougou, tous les sièges de la compagnie était occupé. Arrivé à certains gars où cette compagnie s’arrête habituellement d’autres passagers embarquent pour venir s’entasser sur certains qui ont du se débrouiller sur les coudes des sièges. En arrivant ici dans une zone où la route non goudronné était parsemée de vrais trous pouvant souvent engloutir toute une personne. Et lorsque les passagers se mettaient à hurler, les convoyeurs, apprentis semblaient même amuser par la frayeur.

Heureusement, depuis que les autorités ont pris des mesures, les informations sur les cas d’accidents en général mais concernant la compagnie de transport STAF en particulier sont rares.

Toutefois, malgré la crainte que l’on éprouve envers cette compagnie, l’on se sent obliger d’embarquer car souvent, c’est la seule compagnie qui relie la capitale à certaines localités. Ce qui signifie que le secteur du transport est porteur d’emplois au Burkina Faso.