Immigration clandestine : rien ne dissuade les candidats
À cause de la pauvreté et du manque de perspective d’avenir, de nombreux jeunes guinéens se sont lancés dans l’immigration clandestine ces dernières années. Et beaucoup y sont morts sans pouvoir réaliser leur rêve d’atteindre l’Europe, l’eldorado pour lequel ils se sont jetés dans cette périlleuse aventure. Obnubilés par des connaissances ou parents ayant réussi la difficile traversée, ils sont déterminés à tenter leur chance, même s’ils devaient y laisser leur peau. Dans ce dangereux voyage, si certains réussissent, d’autres malheureusement meurent ou rebroussent chemin et rentrent au bercail après avoir subi toute sorte de mauvais traitement : torture, manque de nourriture et d’eau, exploitation physique comme travailler sans salaire, etc.
Un candidat à l’immigration clandestine qui a décidé de retourner au bercail raconte son calvaire : « Le voyage est très dangereux. Il y a même certains qui se ruinent dans le désert juste pour pouvoir boire de l’eau, parce qu’il n’y a rien là-bas. Ça ne va pas du tout ». Au cours des douze derniers mois, la Guinée a vu plusieurs milliers de ses bras valides prendre le chemin de l’exil. « Ce n’est pas seulement une question économique, maintenant c’est une question sécuritaire et de droits de l’homme. Cette année, on estime que 15 000 jeunes guinéens ont essayé de quitter leur pays pour l’Europe. Environ 10 000 sont arrivés à destination », commentait debut fevrier l’ambassadeur des États-Unis en Guinée.
Sur la route de l’immigration, il y a des tas de barrages où les voyageurs subissent des raquettes de la part de passeurs sans pitié. Les drames dans le désert ou la mer Méditerranée sont très fréquents. Mais ces images de personnes mortes de faim ou noyées n’arrivent toujours pas à dissuader les candidats. Si quelques uns se sont retournés, la majeure partie préfèrent continuer leur voyage.
Pour l’ambassadeur américain en poste à Conakry, il faut mettre en place un plan sécuritaire et de relance économique pour encourager les jeunes à rester dans leur pays. Cette option devrait être sérieusement étudiée par les autorités guinéennes, qui restent bras croisés devant le phénomène, afin d’éradiquer ce fléau qui endeuille chaque année des centaines de familles en Guinée.
Par @cireass