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Le masque nimba au pays baga

Le masque nimba – Crédit photo : wikimedia commons

La Guinée comprend dans l’ensemble une trentaine d’ethnies, ayant chacune des valeurs qui lui sont propres, réparties entre les quatre régions naturelles : la Basse-Guinée ou la Guinée maritime, la Moyenne-Guinée ou le Fouta Djallon, la Haute-Guinée et la Guinée Forestière. La Guinée maritime regroupe en son sein une dizaine de communautés, vivant dans une parfaite cohabitation. Parmi ses communautés, figurent les Bagas… Une population de l’Afrique de l’ouest vivant en Guinée, en Sierra Léone et en Guinée Bissao. En Guinée, on les rencontre principalement à Boké, Boffa et dans les Îles de Loos, situées au large de Conakry.

Musulmans en majorité, ils comprennent une forte communauté catholique, avec une christianisation ancienne. Grands féticheurs, ils adoraient les génies locaux, dont le plus célèbre reste et demeure le masque Nimba.

Le masque Nimba est considéré par les Bagas comme étant une déesse qui veille sur le devenir du village et le garant de la fécondité des femmes. Il contribue aussi à l’amélioration du rendement agricole. En effet, on fait appelle au masque Nimba en périodes de semence et de récolte, pour la bénédiction de la saison agraire.

Au pays Baga, le masque Nimba a divers rôles à jouer dans la vie de la communauté. Il préside les cérémonies de mariage dans le Bagataye. Et au cas où une femme n’arrive pas à enfanter, on l’envoie devant ce masque où elle devra se prosterner en le touchant. Généralement, elle pourra faire un enfant dans un bref délai, dit-on. Il protège non seulement les femmes enceintes et lutte contre la stérilité mais aussi il accompagne les défunts au royaume de leurs ancêtres.

Le masque Nimba rappelle à la fois les caractéristiques d’une femme nourricère et celles du Calao, un oiseau symbolisant la fertilité et la croissance. Ses seins, à la forme de ceux d’une femme, symbolisent la fertilité : les seins d’une femme ayant fait beaucoup d’enfants.
Par @cireass 


Guinée : ce merveilleux pays que les touristes ignorent

Boulivel, Mamou – Crédit photo : jbdodane via Flikr CC

Ce ne sont pas  les mines seulement que la nature a données à la Guinée. Ce ne sont pas  les fleuves non plus. Le tourisme devait faire la fierté de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Il a un potentiel touristique riche et varié. Lorsqu’on sort de la capitale pour se rendre au pays profond, on se demande pourquoi les touristes ignorent ce merveilleux pays. De nos jours, la fréquentation touristique se chiffre à environ 100 000 visiteurs par an. Ce qui est très peu par rapport aux multiples potentialités de  ce secteur.  Contrairement à de nombreux pays d’Afrique qui font essentiellement du tourisme côtier, la Guinée peut développer un tourisme intérieur. Avec ses quatre régions naturelles disposant chacune de particularités qui lui sont propres, ce pays offre aux personnes qui le visitent pour la première fois une forte envie d’y retourner. Les diversités physiques et ethniques font de ce pays la « synthèse de l’Afrique occidentale ».

Dans ce billet, je vous emmène à la découverte de ce merveilleux pays, à travers quelques uns de ses sites. Certes, certains sont difficiles d’accès faute d’infrastructures routières adéquates mais ceux qui les visiteront ne seront pas déçus.

Cher lecteur, accrochez-vous et attachez votre ceinture. Allons-y par région naturelle !

Basse-Guinée

Située à l’Ouest du pays avec un accès direct à l’océan atlantique, la végétation de cette région est dominée par la mangrove. Son climat est plus ou moins humide. Elle est habitée majoritairement par les soussous auxquels s’ajoutent les  communautés  bagas, landoumas… On y pratique essentiellement de la pêche et de l’agriculture.

Sites à visiter :

L’Île d’Alcatraz, située au large de Boké, renferme l’une des plus grandes concentrations d’oiseaux marins de la côte ouest-africaine.
Au large de Conakry, nous avons les îles  de Loos qui présentent des plages de sable blanc et fin.
À Boffa, Bel Air avec sa plage longue de 7 km  de sable blanc et blond, bordée de cocotiers, est probablement la plus belle plage de l’Afrique de l’Ouest.
Baie de Sangareyah, caractérisée par une forêt de Mangrove.
Le fromager de Gomba, dans Kindia, a la forme humaine sous lequel passe une source « bénéfique ».
À Dubreka, parmi ses nombreux sites pouvant séduire les touristes, nous avons la Cascade de la Soumba au pied du mont Kakoulima.
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Sur le littoral de la Basse-Côte, on y trouve également de nombreux sites négriers, dont Dominya et Farinyah dans Boffa et le pénitencier de Fotoba à Conakry.

Moyenne-Guinée ou Fouta Djallon 
Constituée d’un massif montagneux, la température y est  très faible. Sa végétation est composée de la forêt galerie et de la savane arborée et herbeuse. Elle est habitée essentiellement par les Peuls. L’agriculture et l’élevage sont les principales activités  économiques de la population.
Sites à visiter :
Les chutes de Kambadaga, à Pita, pourraient être les plus belles du Fouta Djallon.
Les chutes de Sala, constituées par un affluent du fleuve Konkouré.
Le mont Badiar, dans Koundara, abrite le parc national de Niokolo Badiar.
Dalaba est sans doute celle qui présente  plus de potentialités touristiques au Fouta Djallon. Sa forêt de sapins et son climat doux offrent un accueil inoubliable à ses visiteurs.
La chanteuse sud-africaine, Myriam Makeba, y a habité pendant son exil guinéen sous l’apartheid ; sa villa est encore là.
Le pont de Dieu, pont naturel dans le rocher.
La chute de Ditinn.
Le village de Fougoumba, la capitale religieuse du Fouta théocratique , n’attend que les visiteurs.
En séjour à Dalaba, n’hésitez pas aussi à faire  un tour du côté de Kankalabé, c’est ma sous-préfecture natale.
À Mali Yimbering, la Dame du Mali au sommet du mont Loura.
La dame de Mali – Crédit photo : saidoudiallo1985 cc FLIKR
Haute-Guinée  

Située au Nord-Est du pays, c’est le domaine de la savane. La température est plus élevée ici que dans les autres régions. Les principales ethnies sont les Malinkés, les Kourankos, les Djallonkés auxquelles s’ajoutent les Peuls… L’agriculture est la principale activité économique de la population. Cette région est traversée par les principaux fleuves qui arrosent l’Afrique de l’Ouest, notemment ceux venant du massif du Fouta Djallon.

Sites à visiter:
À Faranah, la source du fleuve Niger.
La caravane de la cité du Niger servait de refuge à la population en période de guerre.
La mosquée d’Elhadj Oumar Tall, à Dinguiraye, symbolise l’implantation de l’Islam dans cette partie du pays. Pello Waadjou, colline où le même Elhadj Oumar Tall s’était arrêté pour prier, sur la route de Dalifinin.
Niani, dans Mandiana, était la capitale du célèbre et prestigieux empire du Mali.
À Kankan, il y a la plage du fleuve Milo.
Crépuscule sur le fleuve (c) Milosylvatrop.canalblog.com
Guinée Forestière  

Située au Sud-Est du pays, cette région a un climat sub-équatorial. La saison pluvieuse dure entre huit et dix mois dans l’année. Sa végétation est dominée par la forêt dense. Elle est sans doute la plus cosmopolite de toutes les régions. Les principales activités sont l’agriculture et l’élevage.

Sites à visiter:
À Guéckédou, les tombes des soldats anglais.
La forêt classée de Kouyo.
La plage de Nyabala, à Yomou, est une plage naturelle de sable fin.
Les crapauds de Mont Nimba et les chimpanzés de Bossou à Lola et la zone touristique du mont Nimba.
Autre raison qui peut encourager les touristes à visiter la Guinée, c’est le fait que la population est très accueillante, sans oublier la richesse de ses cultures.
NB : La liste des sites est loin d’être exhaustive; divers endroits du pays sont potentiellement touristiques. Il faut juste faire les aménagements nécessaires.

Par cireass


Guinée : et si on devenait vraiment modernes ?

Crédit photo: sankadabo.com

Pendant que la course à l’influence fait rage entre les grandes puissances et les pays émergeants, d’autres nations du tiers-monde continuent à s’endormir.  Ceux qui peuvent s’offrir des choses dans ces pays que certains de leurs concitoyens ne peuvent pas s’estiment modernes. Ils pensent  qu’ils peuvent vivre tranquillement sur le dos des « pays avancés ».   Le comportement de ces pays dont le niveau de paresse n’a jamais été aussi haut a fini par affaiblir toutes les chances qui leur auraient permis de faire face à leurs défis. Parmi ces pays, plongés dans un sommeil profond, figure en bonne  place le notre : la Guinée.

Oui, depuis longtemps beaucoup d’entre nous se croient être dans le bateau de la modernité alors qu’en réalité ils  n’ont jamais été modernes car, la civilisation qu’ils ont choisie de suivre est celle qui encourage la médiocrité. Oui, la modernité que l’on a adoptée suspend notre destin à la bravoure des autres.
Notre santé, nos produits manufacturés, la mode à suivre,… et même le riz que nous consommons (en dépit de tous les potentiels agricoles dont dispose notre pays) pour avoir tout ça nous sommes obligés à aller chercher ailleurs : loin de nos frontières
Si pour éradiquer ce phénomène qui ne favorise pas le développement socio-économique de notre pays l’élite (politique et économique) est appelée à jouer un rôle de premier plan, la contribution des masses populaires n’en demeure pas moins. En effet, une nation, pour se développer, a besoin de l’apport de toute sa population. Chaque citoyen doit apporter sa graine de contribution pour la construction d’une Nation Forte !

Santé : hospitalisation à Dakar, Rabat ou Paris pour les civilisés et riches – Donka ou Ignace Deen pour les citoyens lambda (bénéficiant tout de même une solidarité familiale sans faille) 

Si les CHU (centre hospitalo-universitaire) de Donka et d’Ignace Deen sont les plus grands hôpitaux du pays, ce sont pourtant les citoyens démunis qui se soignent là-bas. Lorsqu’un ministre, un Directeur Général ou toute autre personnalité de l’État tombe malade, ce ne sont pas des médecins guinéens qui va le traiter. Le  »super-patient » préfère aller mourir ailleurs que de se soigner dans les salles sous-équipées de Donka ou d’Ignace Deen. Le manque d’hygiène, l’indifférence et l’intolérance des médecins (les parents du pauvre patient doivent s’acquitter des frais médicaux s’ils veulent que leur proche reçoive les premiers soins), les rackets sont passés par là. Pourquoi ne pas investir dans ces hopitaux afin que tout le monde (riches et pauvres) ait la possibilté de se soigner, au lieu de s’envoler à l’extérieur, à couts des millions de nos Francs, à chaque fois que besoin se fait sentir ? 

Un pays largement importateur   

La Guinée demeure un pays largement importateur. Des produits alimentaires aux matériaux de construction en passant par le textile et les produits de soins, la Guinée importe quasiment tout. Conséquences : le commerce est le principal secteur d’activité, le chômage bat son plein et la balance commerciale reste déficitaire (-30,52% en 2013, selon la Banque Mondiale). Elle importe chaque année près de 300 000 tonnes de  riz pour prêter main forte à la production locale. Malgré un potentiel important de terres cultivables dans toutes les régions, les Guinéens se nourrissent majoritairement du riz venu d’Asie (Birmanie, Thaïlande, Inde, Pakistan, Vietnam, etc.). L’Amérique latine également fait partie de nos partenaires commerciaux. Aujourd’hui, si ces deux régions du monde sont touchées par des calamités naturelles, il y a des fortes chances que nos marmites soient cloîtrées dans un silence de cimetière.

Le secteur agricole a été, depuis longtemps, abandonné par l’État.  Certains intellectuels ont fait naître l’idée selon laquelle l’agriculture est le secteur réservé aux pauvres. Il est rare de voir un étudiant, un diplômé ou un fonctionnaire prêt à faire carrière dans l’agriculture. Pourtant, on ne saurait connaître de progrès si l’autosuffisance alimentaire reste un défi à relever, c’est-à-dire non assurée. Pour illustrer mon analyse, je prendrai l’exemple sur la Malaisie. Un pays ayant deux choses en commun avec la Guinée : obtenir l’indépendance à la fin des « années 50 » (le 31 août 1957 pour le premier, et le 2 octobre 1958 pour le second) et appartenir tous les deux aux « pays du tiers-monde ». 
En 2012, le PIB de la Malaisie pesait 307 Mds de $ pendant que le notre atteignait difficilement 6,5 Mds de $. Cette  année donc la production d’huile de palme avait contribué au PIB à hauteur de 11%. Saviez-vous qu’une grande partie des palmiers à huile, qui lui ont permis de se hisser au rang de premier exportateur mondial d’huile de palme, vient de la Guinée ?  Il est évident que cette filiale est aujourd’hui décriée par les organisations écologiques, à causes de ses conséquences dévastatrices sur l’environnement ; mais abandonner un secteur porteur de croissance comme celui-ci ne se fera pas du jour au lendemain. Nos palmiers à huile, eux, ne peuvent-ils pas s’inspirer des malaisiens ? Vous êtes d’accord avec moi que la région forestière seule (si tous ses domaines cultivables sont mis en valeur) peut faire de notre pays un exportateur des produits agricoles dans la sous-région voire au-delà ? En tout cas les potentiels, eux, ne manquent pas.

Cultures marginalisées, traditions assassinées  

Si rendre efficace les deux secteurs que j’ai cités ci-haut revient à ceux qui ont le pouvoir politique, la valorisation de la culture et le respect des moeurs reviennent, eux, à toutes les couches de la société.

En arrivant à Conakry pour la première fois, on se pose plein de questions sur la/les culture(s) que les jeunes guinéens ont choisie(s) de suivre. Mais jamais l’idée comme quoi l’Islam est la religion pratiquée par 85% de la population guinéene ne viendra en tête. Les valeurs traditionnelles sont piétinées et mises à l’écart par la nouvelle génération. La jeunesse est tournée vers le mode de vie occidentale. Coiffure, habillement, musique… tout est copié de l’occident. La moindre apparence des grandes célébrités telles que Rihanna, Beyoncé… est reprise par les filles. Les coiffures des stars de football comme Neymar, Baloteli et autres  sont observées à la loupe et reprises, elles aussi, par les garçons. Malheureusement, ceux qui piétinent nos valeurs sont généralement considérés chez nous comme des « éveillés ». Je me demande quelle sera la place de nos moeurs dans dix ou quinze ans.
Pourtant, à l’instar des quatres (4) régions naturelles qui la composent, la Guinée est immensément riche en culture. Nous n’avons pas une culture mais des cultures, qui peuvent vendre positivement l’image de notre pays. Il suffit juste qu’on les valorise.
Coté musique, aussi, le talent ne manque pas (le prix de la meilleure prestation scenique remporté par le chanteur « Petit Kandia » lors du SIMA 2013, organisé à Yaoundé au Cameroun en est une parfaite illustration) mais malheureusement les jeunes préfèrent majoritairement écouter le rap, le RNB et le reggae.
Avec cette allure comment voulons-nous que notre pays ait des chanteurs qui exportent notre musique, comme le font Youssou N’Dour et Salif Keita au Sénégal et au Mali ?    Une musique qui s’exporte est une musique qui rapporte !
Le secteur de l’artisanat, bien que des promoteurs essaient désormais de le rendre productif, il est loin derrière son homologue malien ; qui fait vivre (financièrement) des milliers de personnes, surtout des femmes. En plus d’être créateur d’emplois, ce secteur permet au pays qui le développe de se vendre hors de ses frontières. Il y a des Guinéens qui ne connaissent pas Tombouctou. Mais qui n’a jamais entendu parler de Bamako ? Personne. Même si c’est à cause des « Basins Bamako », très convoités chez nous pendant les fêtes.
Etre moderne signifie-t-il s’approprier de ce que les autres font et refuser de travailler ?  
*Je sais qu’aucun pays ne peut se déveloper sans coopérer avec les autres pays ; je veux juste que mon cher pays (la Guinée) cesse d’être dépendant de (presque) tout. Qu’il y ait un équilibre entre ce qu’il importe et ce qu’il exporte.

 

cireass 


Recrudescence de l’insécurité en Guinée : Y en a marre !

© conakryinfos.com 

Lorsque l’obscurité rime avec la pauvreté c’est la criminalité qui se prospère à la vitesse de la lumière. Depuis quelques semaines, le phénomène du grand banditisme bat son plein tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Partout, les malfrats y dictent leurs lois avec la bénédiction du laxisme des autorités. Aujourd’hui, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer, si ce n’est de continuer d’implorer la grâce divine. 

Entre braquages, séquestrations, vols, viols  et assassinats, les Guinéens en général et ceux de Conakry en particulier vivent  de nos jours au rythme des cris !  À la tombée de la nuit, les habitants sont terés chez eux  craignant la visite des hors-la-loi à leur domicile.
Que faire si, peu importe la classe sociale à laquelle l’on appartient, on est constamment cible potentielle des bandits ?  Malheureusement rien ; sinon que se préparer au pire !
De Mme Aissatou Boiro  (en novembre 2012) à Mohamed Ghussein (il y a une semaine) en passant par  Ibrahima Kalil Diané  et des dizaines d’autres anonymes, la liste des personnes tuées dans les attaques à main armée à travers la ville est loin d’être bouclée.
Que dire si des attaques ont lieu en plein jour, sans que les agents des forces de sécurité n’interviennent ?  Qu’on les déshabille de leurs uniformes pour que l’on ne continue plus à jeter l’argent de notre maigre contribution dans des poubelles qui ne servent en réalité à rien, même à dégager une odeur nauséabonde pour signaler leur présence. Trop c’est trop. Y en a marre de cette situation qui ne donne pas une belle image au pays que nous  sommes tous  appelés à servir avec courage et fidélité selon nos capacités ! Y en a marre de voir la vie humaine reduite à celle d’un mouton. Y en a marre de voir des gens se faire tuer où et quand  par des êtres qui n’ont rien de commun avec les hommes  dans une impunité garantie.

Il est temps pour nos gouvernants de savoir que le sang humain est sacré. Qu’ils arrêtent de nous prendre pour des cochons. Aujourd’hui, partisans et opposants ; riches et pauvres ; pratiquants et athés, personne n’est à l’abri de l’insécurité : ce n’est pas le sort de Houssainatou Diallo  ou bien du commissaire Pascal Bangoura qui me dira le contraire. Une fois de plus  Y en a marre !

Quand l’État avait promu qu’il ne tolererait plus la pagaille dans les rues de Conakry, j’avais cru que s’étaient les creputements des armes qui allaient cesser. Hélas. Entre Conakry et Bangui (en proie à une instabilité chronique depuis un an), il n’y a qu’un pas à franchir.

Que fait Resco, le gouverneur de Conakry ? Ou encore le ministre de la sécurité ? Réprimer les jeunes pro-démocratie des quartiers de Bambeto, de Cosa… et de Hamdallaye !  Le commandant Barry, lui, ne nous a rien caché lorsqu’il a dit que la [gendarmerie] n’enverrait pas les enfants d’autres à la boucherie. Mais qu’il nous dise alors pourquoi ils  [les hommes en uniforme]  continuent à se servir de l’argent du pauvre  contribuable.  C’est parce qu’en Guinée les uns vivent sur le dos des autres ?  Y en a marre de cette situation insupportable ! Y en a marre d’apprendre chaque matin que des corps sans vie ont été découverts à tel ou tel autre endroit !

D’aucuns pensent que le vide insécuritaire auquel nous assistons en ce moment est le signe que Dieu est en colère contre nous. Sans avoir l’intention de démentir ces propos, tenus par la plus haute autorité religieuse de notre pays, je  pense que si ceux qui ont la mission d’assurer la sécurité des citoyens avaient  pitié de nous Dieu ne serait jamais fâché contre nous. Je ne pense même pas qu’on ait  besoin de prier pour que le compte macabre cesse ; car Dieu a déjà beaucoup fait pour que nous ne nous retrouvions pas dans quelconque souffrance. Que la maison centrale arrête de libérer les bandits qu’elle détient. Que la justice se réveille et fasse son travail. Que le ministère de la sécurité arrête de croire que réprimer les manifestations politiques est l’unique mission des services de sécurité. Que les FDS cessent de soutenir les malfrats. Le jour où ceux-ci seront faits, nous ne parlerons pas d’insécurité en Guinée.
S’il y a une pagaille qui empêche la venue des investisseurs c’est bien cette insécurité qui nous plonge dans la psychose.
Y en a marre de la banalisation de la vie humaine  ! 
À bon entendeur salut ! 

cireass 


Bambeto, le « Tahrir » de Conakry

Une rue du quartier de Bambeto à Conakry. © Youri Lenquette

Au lendemain de la publication des  résultats définitifs des élections législatives du 28 septembre dernier, confirmant les chiffres annoncés par la Céni l’axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa-Wanindara est resté, ce samedi 16 novembre, fermé à la circulation. Des manifestants ont barricadé les routes et renversé des poubelles sur la chaussée pour protester contre la confirmation, par la Cour suprême, de la victoire du RPG, le parti du président Condé, aux élections législatives du 28 septembre 2013.

Bambeto, le Tahrir de Conakry 

Depuis juin 2006, date à laquelle l’axe a enregistré les premières vraies tensions à l’occasion d’une grève  des lycéens, Bambeto, un quartier populaire de la haute banlieue de Conakry, est à lui seul un système à l’intérieur d’un autre. Mi-janvier 2007, les deux centrales syndicales du pays  déclenchent une grève générale illimitée pour dénoncer la cherté de la vie et la mauvaise gouvernance du régime dictatorial du général Lansana Conté. Toutes les villes seront secouées par des violentes manifestations. À Conakry, Bambeto joue un rôle de premier plan. Sa détermination lui a valu plusieurs sobriquets : Bagdad, Tora Bora, l’axe de la démocratie, Golf (en référence à la guerre du Golfe au début des années 90), Gaza ou récemment Tahrir. Sur les médias, l’axe est plutôt connu sous le nom des quartiers chauds de Conakry. En décembre 2008, le général Conté meurt à la suite d’une longue maladie. Une bande de jeunes officiers s’empare alors du pouvoir. Une nouvelle transition militaire s’ouvre. Les putschistes promettent des élections libres et transparentes dans lesquelles ils s’engagent à ne pas se présenter. L’axe, bien que sceptique,  accueille favorablement cette annonce. Le temps passe, les militaires découvrent le goût du pouvoir. L’éventualité d’une candidature du chef de la junte, le bruyant capitaine Moussa Dadis Camara, est de plus en plus probante. La question divise ; Bambeto s’en tient à ce qui a été dit au début de la transition. Les murs et le trottoir de la route Le Prince mettent en garde les militaires. Le 28 septembre 2009, l’opposition descend dans la rue et se dirige vers le stade de Conakry. Les militaires arrosent les protestataires à coups de mitraillette. Tahrir perd plusieurs dizaines de ses fils. Après la tentative d’assassinat dont a été victime le capitaine Moussa Dadis Camara, son ‘ami’, le Général Sekouba Konaté, est désigné président par intérim ; Jean Marie Doré devient Premier Ministre. Pour récompenser les jeunes de l’axe, M. Doré promet de « nettoyer » la zone. Ses habitants sont traités des loubards par leur ancien camarade de lutte. Entre le premier et le second tour de la présidentielle, en 2010, il y a eu quatre mois : c’est notre unique record du monde. Tout au long de cette période, la tension est restée palpable dans le célèbre quartier.

Une tentative de récupération puis des menaces

Comme ses prédécesseurs (Conté, Camara et Konaté), le président Condé se heurte à la résistance de Bambeto. En février 2012, pendant que l’opposition se préparait à organiser une série de manifestations pour exiger l’organisation d’élections législatives libres et crédibles, Alpha Condé invite des jeunes de Bambeto à son palais présidentiel. Il tente d’obtenir d’eux un ralliement à sa cause. Échec. L’axe est théâtre de plusieurs manifestations et constitue le pire cauchemar pour la police. En mai dernier, conscient d’avoir échoué, Alpha Condé déclare que « les quartiers  de Bambeto et  de Cosa sont des ghettos » et s’engage à « les transformer en zone viable ». Indignation.

Une décision politico-ethnique à l’origine du malaise 

Pour comprendre l’origine du problème qui touche cette partie de Conakry, il faut remonter au 23 mars 1998. Ce jour-là, le quartier Kaporo Rail, situé dans la commune de Ratoma, est démoli par des bulldozers pour « laisser place à une autoroute et une cité administrative ». Hélas. Quinze ans après, ni l’autoroute ni une cité administrative. On apprendra plus tard que cette décision est consécutive à un engagement supposé des habitants de ce quartier au côté de l’UNR, un parti d’opposition d’alors. Environ 20 000 maisons et magasins seront détruits. Plus de 120 000 hommes, femmes et enfants, Peuls à 90 %, se retrouvent à la belle étoile, dépouillés de tout. Jusqu’à présent ils attendent réparations. Certaines victimes migrent vers Hamdallaye, Bambeto, Cosa, Wanindara… D’autres par contre prennent le chemin de l’exil ou rentrent au bercail au Fouta Djallon. C’est le destin de plusieurs familles qui  bascule  du jour au lendemain.

Une jeunesse abandonnée

En faisant un tour dans les quartiers Hamdallaye, Bambeto, Cosa jusqu’à Yattaya, où vivent près de 400 000 personnes, on se rend facilement compte que l’État n’est présent que par la répression : aucun lycée public alors que l’on compte au moins cinq commissariats . Les jeunes sont abandonnés à eux-mêmes. Pas de terrains de football, les maisons de jeunes manquent. Ici, le quotidien se partage entre les guichets des sociétés de loterie et les causeries autour du thé sous les manguiers.  Bref, c’est un endroit où le chômage bat son plein.

Usage disproportionné de la force 

Le moindre mouvement à Bambeto est violemment réprimé par les hommes en uniforme (l’armée il y a quelques années et les forces de l’ordre maintenant). Ils frappent, pillent, violent, pénètrent dans les concessions… renversent les marmites sur le feu. Au cimetière du quartier reposent plusieurs martyrs tombés sous les balles des forces de l’ordre. Depuis 2006, ce sont près de 500 jeunes qui ont laissé leur vie et c’est sans compter les blessés. L’impunité a fini par les radicaliser. Parmi tous les ministres en fonction, seul Gassama Diaby des Droits de l’homme peut s’aventurer dans le quartier sans garde de corps.

Donner une chance à Cellou Dalein Diallo

Au cours de ces dernières années, Cellou Dalein, le patron de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée, le principal parti d’opposition au président Condé) a fait de Bambeto son bastion. Pour le moment, ils ont confiance en lui pour la réalisation de leur rêve. Cependant, cet axe n’est pourtant  pas une propriété de l’UFDG. À Bambeto, c’est un idéal qu’on défend ; et cet idéal c’est la démocratie, la justice et le développement.

(*)Le choix de Bambeto est dû à sa position stratégique ; la situation décrite dans ce billet concerne toute la haute banlieue  de Conakry, allant de Hamdallaye à la Cimenterie. 

Par cireass
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L’hommage des Mondoblogueurs à Ghislaine et Claude

Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal en mai 2013

Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journaliste et technicien chevronnés de Radio France Internationale ont été assassinés après leur enlèvement dans la ville de Kidal.

Ce billet est un hommage à ces deux journalistes, morts dans l’exercice de leur fonction. Pour la liberté d’expression.

Faty, Mali

La nouvelle de l’assassinat de Ghislaine Dupont  m’a fait l’effet d’une douche froide en hivers. J’en suis restée paralysée. Hagarde. J’essaye de me rappeler le timbre de la voix de celle qui était parmi mes journalistes préférés à RFI. Je n’y arrive pas. Vite la radio.

Quelque chose m’étreint le cœur. Une douleur. Une rage. La colère. Je n’arrête pas de dire « tchrrrrrr ». Je pense : « Cette grande dame ! Pourquoi la tuer sauvagement comme ça ? »

Je ne sais quand j’ai fermé l’œil, mais c’est en écoutant RFI, comme toujours, comme  beaucoup de Maliens, d’Africains…au réveil, la douleur est encore là. Avec du dépit, de l’amertume, du découragement, de l’impuissance. C’est dommage. C’est injuste. C’est tellement sauvage…

Ghislaine et Claude sont morts pour informer.  Quand la peine est là, on ne peut s’empêcher de retourner la situation dans tous les sens. Pourquoi les avoir tués ? Pourquoi eux, à ce moment ? Tellement de journalistes « Blancs » sont partis dans ce Nord malien plein de danger et sont revenus saufs !

Journaliste. Un métier dangereux.  Même les enfants s’en sont rendu compte.

Boukari Ouedraogo , Burkina Faso, témoigne :

Conversation avec ma nièce de 9 ans le samedi 2 novembre 2013

–          Toi tu es journaliste non ?

–          Non,

–          Hiii, ce n’est pas vrai. Je t’ai vu à Canal 3°

–          Ce n’était pas moi

–          C’est toi ! Maman a dit que tu es journaliste. Toi-même tu m’as dit que tu es journaliste. Et puis la dernière fois Irène a entendu              ta voix à la Radio.

–          Donc tu as raison.

–          Papi a dit qu’on a tué des journalistes. C’est vrai ?

–           …

–          La secrétaire de papa est partie. Je vais lui dire de te prendre.

–          Pourquoi ?

–          Tu n’as pas vu qu’on tue les journalistes non ? Donc tu veux mourir ?

–           …

Michel Théra, Mali, pour avoir connu Ghislaine à Bamako n’a pu rien dire. Ni écrire pour l’instant. Il a encore les larmes aux yeux. Il promet un billet pour parler de cette grande dame qui est devenue son ami. «  C’était une si grand journaliste et une si belle voix »

Aurore  Guérin, France, pense à cette citation d’Albert Londres :

« Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie, en mettant dans la balance son crédit, son honneur et sa vie. »

Gaius Kowene, Congo

« Ils pouvaient même exiger une rançon de n’importe quel montant ! Ils pouvaient même exiger des impossibles ! Je sais que François Hollande ferait tout à son pouvoir pour sauver ces deux journalistes ! »

Sinatou Saka, Bénin

« Des voix hors-pairs, du travail de professionnel, des reportages minutieux et des analyses pointues, voilà ce qu’on entend tous les jours sur Radio France Internationale. Nombreux sont les journalistes qui se battent tous les jours pour couvrir cette actualité africaine de façon rigoureuse au point de faire naître des vocations et d’impliquer les citoyen. Comme un poignard, ces islamistes nous ont arraché ceux qui donnent un sens au métier. Ils se sont attaqués à la liberté d’informer. Ghislaine et Claude ne méritaient pas ça! Mais pour eux, nous ne devons pas baisser les bras, bien au contraire, plus que jamais, il faudra terminer ce qu’ils ont commencé et révéler la vérité. Que leurs âmes reposent en paix! »

Thierno Diallo, Guinée

« Apprendre que des journalistes (que l’on avait l’habitude d’entendre) sont assassinés dans l’exercice de leur fonction constitue un coup de tonnerre pouir toute personne éprise d’informations crédibles et impartiales.  Ghislaine Dupont et Claude Verlon sont morts sur le champ d’honneur. Ils sont tombés pour l’Afrique, nous nous souviendrons d’eux pour leur courage. Je présente mes condoléances les plus attristées aux familles de disparus, à RFI et à tous les professionnels de médias. »

Assadeck Ag TITA, Mali

C’est avec une grande émotion que j’ai appris cette très triste nouvelle. Je vous prie de croire en mon affectueux soutien aux équipes de Rfi, aux familles des disparus en cette douloureuse épreuve. Mes pensées vous accompagnent. Recevez mes plus sincères condoléances.

Nos condoléances à leurs familles, à RFI, à Ziad, Simon, Raphaëlle, Pierrick, Claudy…

Adios, Ghislaine Dupont et Claude Verlon !

 

PS : Canal 3 : télévision privée du Burkina. J’ai été invité pour parler de sport.


Bembeya Jazz National, meilleur orchestre de Guinée

Créé au début des années soixante, le Bembeya Jazz National est le plus célèbre groupe de musique de l’histoire de la Guinée.  L’origine de son nom provient de la rivière qui traversait Beyla, une ville située au Sud-Est de la Guinée, où le groupe a vu jour en Avril 1961. Selon la légende, cette fameuse rivière inondait une partie de la ville en débordant de son lit et du bas fond, en saison sèche et elle pouvait également tarir en août, en pleine saison de pluies. Plus mystérieux encore il y avait une minuscule forêt tout près d’elle, de laquelle  provenaient des sons, généralement dans la nuit du jeudi au vendredi. Un mythe confirmé par certains sages de la localité.

Bembeya Jazz National

Très vite, le Bembeya Jazz se hisse au sommet des hits parades guinéens et africains dans les années 1960 et 1970. Ses  titres feront danser tout le continent africain, mais aussi au-delà. Ce  succès, il le doit à Aboubacar Demba Camara, poète et surtout le chanteur soliste du célèbre orchestre. Mais un tragique événement (un accident de la circulation fatal à ce dernier, le 4 Avril 1973, à Dakar où il était attendu pour un grand concert) marque un coup dur pour le groupe.

En 1958 lorsque la Guinée est devenue la première colonie française d’Afrique noire à accéder à l’indépendance, le président Ahmed Sekou Touré décide d’amorcer une révolution culturelle pour donner à la jeune Nation une identité culturelle forte et moderne. Pour arriver à son objectif, il décrete que chacune des 33 préfectures va se doter d’un théâtre, d’un ensemble folklorique, d’un ballet de dense traditionnelle et d’un orchestre. C’est dans cette optique que le Bembeya Jazz National est créé. Bénéficiant du soutien de Leo Sarkinistan, un américain d’origine arménienne, il enregistre en 1962 son premier disque.  En 1966 après un voyage à Cuba en pleine guerre froide où le groupe se produit devant Fidel Castro, il obtient le titre d’orchestre national.  L’originalité du groupe, c’est son savoir faire caractérisé par un mélange des mélodies de griots retranscrites par des guitares électroniques avec des rythmes inspirés par la Rumba zaïroise et la musique cubaine.

À la mort d’Ahmed Sekou Touré en 1984, il connaitra beaucoup de difficultés pour se relever. Certains membres décident alors d’évoluer en solo ; c’est le cas de Sekouba Bambino. Le Bembaya Jazz était composé des personnes originaires de toutes les régions de la Guinée, ainsi que quelques uns venus des pays de la région ouest-africaine.

En 1999, le  Bembeya Jazz est choisi par le gouvernement guinéen, à l’occasion  de la commémoration du centenaire de la mort d’Almamy Samory Touré, un des héros de la résistance à la pénétration coloniale à la fin du XIXème siècle. À cette occasion, il sera gratifié Meilleur orchestre moderne du siècle.  En 2003, le groupe est nominé pour les World Music Awards de la BBC. Le 6 novembre prochain au cours de la 12ème édition du Djembé d’Or, un hommage sera rendu à Demba Camara, 40 ans après sa disparition.  Aujourd’hui, il ne reste du groupe que (presque) le nom ; parmi ses  rares membres qui ne sont pas encore morts, ils sont vieillis et la plupart malades. Et la nouvelle génération n’a pas pris la relève.
(*) Mes sincères condoléances à la famille de Bangaly Traoré dit  »Gros Bois », qui a baptisé le groupe, décédé le 25 octobre dernier.

Par cireass
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Massacre du 28 septembre 2009 : quatre ans après, les victimes réclament justice

Crédit photo: hrw.org 

Ce  28  septembre  2013  est  une   journée  au cours de  laquelle joie  et tristesse se  cotoient en Guinée. D’une part, les électeurs se rendent aux urnes pour élire leurs 114 représentants à l’Assemblée nationale. Ce moment était attendu  depuis  près  de trois ans. Et de l’autre, les victimes des douloureux événements du 28 septembre 2009 se souviennent encore de l’une des journées les plus dramatiques de notre  histoire.   En effet, il y a quatre ans jour pour jour une manifestation pacifique organisée par les Forces Vives de la Nation -hostiles  à l’éventuelle candidature du chef de l’État à l’époque, le bruyant capitaine Moussa Dadis Camara, qui a pris le pouvoir au lendemain de l’annonce de la mort du Général Lansana Conté, le 23 décembre 2008- était réprimée dans le sang. Le bilan fut très lourd: au moins 157 protestataires  tués, plusieurs dizaines de disparus, 109 cas de viols enregistrés et plus de 1 300 blessés.

Pour plus d’informations sur ce qui s’est passé ce jour-là dans le stade de Conakry, consultez le rapport de 113 pages de Human Right Watch, intitulé: « Un lundi sanglant: Le massacre et les viols commis par les forces de sécurité en Guinée le 28 septembre »ici.

(C) HRW

En ce jour du quatrième anniversaire, le scrutin législatif a éclipsé l’événement.

Huit militaires inculpés, aucun procès à ce jour ! 

Le tôlet créé par les témoignages poignants des rescapés et la pression des organisations de défenses de droits de l’homme ont poussé la justice guinéenne à ouvrir une enquête pour juger les commanditaires et les exécutants de ce carnage. Aujourd’hui, huit militaires dont sept personnalités de haut rang ont été inculpé pour leur rôle présumé. Ce sont entre autre: Abdoulaye Cherif Diaby, ministre de la santé d’alors, Moussa Tiegboro Camara en charge de l’Agence Nationale contre le trafic de drogue, le crime organisé et le terrorisme, et Pivi « Coplan », ministre de la sécurité présidentielle [tous les deux conservent leurs postes dans le gouvernement actuel].  Quant au capitaine Dadis Camara, le chef du gouvernement formé par les putschistes,  il coule des jours tranquilles du côté de Ouagadougou , où il poursuit sa « convalescence », depuis qu’il a fait l’objet d’une tentative d’assassinat orchestrée par son ancien compagnon et aide de camp Aboubacar « Toumba » Diakité, qui est lui même en fuite. Ces derniers n’ont jamais été interrogés par la justice. A ce jour, plusieurs organisations de défense de droit des humains dont l’OGDH, le FIDH et HRW se sont contituées partie civile.

La procédure engagée avance à pas de caméléon !

Ces faits se sont produits avant même qu’Alpha Condé  ne soit au pouvoir. Alors que la procédure à l’encontre des auteurs de l’assaut contre son domicile privé en juillet 2011  a abouti à la condamnation à des peines de prison des principaux accusés dans les deux années qui ont suivi les faits, les victimes des exactions du 28 septembre 2009 eux continuent de réclamer justice. « Quatre ans plus tard, les victimes et leurs familles attendent toujours que la justice soit rendue pour les exactions abominables commises le 28 septembre 2009 et les jours suivants », a déclaré ce vendredi Elise Keppler, Directrice adjointe de la division  Justice Internationale à Human Right Watch.

Éclaircir les zones d’ombres sur  cette affaire est important pour  à la fois les victimes et les accusés à tort (s’il y en a).

Rendre justice aux victimes est un acte salutaire pour le peuple de Guinée dans sa globalité étant donné depuis l’indépendance du pays  en 1958 les forces de défense et de sécurité commettent des exactions. Ainsi, condamner les responsables de ces crimes apprendra  non seulement aux  chefs  que  les violations de droits humains ne peuvent pas rester éternellement impunies mais également cela permettra aux victimes de tourner la page.
La tenue d’un procès équitable donnera l’occasion aussi à ceux qui sont accusés (à tort) d’avoir commis de crimes graves  -sur le code judiciaire guinéen, le viol et l’homicide volontaire sont les plus lourdes charges-  de prouver leur innocence.

C’est grâce aux martyrs du lundi sanglant que la « démocratie » a foulé notre sol !

Bien que  les victimes ou leurs parents  s’estiment lésés par les autorités en place et les leaders  politiques qui les avaient appelé à manifester, il faut reconnaître que sans ce sacrifice humain, on ne dirait pas que la Guinée n’allait jamais voir  la « démocratie » sur son sol mais,  ce serait  certainement  celle que les militaires nous auraient imposé. En quelque sorte, la démocratie propulsée par les bérets rouges. Pour conforter ces nombreux martyrs dans leurs tombes, ils méritent d’avoir un mémorial sur lequel seront inscrits leurs noms, pour qu’ils ne soient pas oubliés.

Copyright Guinéenews 

Pour qu’un peuple arrive à   prendre entièrement son destin en main, il faut absolument qu’il connaisse son histoire. Cela  l’aidera à s’en sortir facilement des difficultés qu’il croisera sur le chemin de son émancipation.

Par cireass 



Guinée: quand les politiques sont otages de leurs intérêts…

Crédit photo:  www.africvisionguinee.com

Normalement,    les     Guinéens    devront    se      rendre      aux    urnes  le  24   septembre  prochain   pour     le    compte     du   scrutin    législatif,     attendu    depuis    près     de      trois     bonnes     années.  Mais     à    quelques      jours   de   la    fameuse   date    aucun      politologue,      aucun     homme    politique    –qu’il soit   de   la     mouvance   ou   de   l’opposition–,    encore   moins    un    militant    n’est      en   mesure     d’assurer      que    ce     rendez-vous     ne     sera    pas    une      nouvelle      fois     raté.     Pour    cause,    les   acteurs    n’ont    pas     une     même     lecture      des     conditions    de      préparation     du     scrutin    devant     permettre    à    la      Guinée       de      tourner      définitivement   la      longue    page   de   la     transition    ouverte    au   lendemain     de    la   prise       du     pouvoir    par     la     junte   militaire    du     bruyant    capitaine    Moussa      Dadis    Camara, le 23 décembre 2008.   Puisque    nous    risquons   de   connaître   un     nouveau    report,   je   vais     briser    mon    silence   bien   que    la     politique   demeure    ma    bête     noire.   Pendant   que    les   accusations  de    préparation  des   fraudes    massives  et   tentatives  d’achat    de     conscience   se     multiplient,    la      campagne    va      bon   train    sur     le    terrain.    Sur    les   médias,       les   trottoirs   ou  encore   les  panneaux  publicitaires,    on     sent    la     ferveur     électorale.

Chacune    des  formations   politiques  ou    alliances   électorales   en     lice   essaye   de    convaincre   le    maximum    d’électeurs.       Dans     les    discours,   l’expression « défendre  l’intérêt     du     peuple »   est  quasi   présente.   Celle-ci    a    attiré    mon  attention.     J’ai       envisagé     de      demander    des    audiences    aux      ténors  de  la    scène   politique   pour    leur   dire   ce   que   je   pense   d’eux,   mais      quelques    raisons     m’ont      persuadé   de   ne     pas       le      faire.    D’abord,     ils    sont    tous    occupés   en     ce     moment      à      conquérir       les     électeurs   –je    pense  qu’ils    se    couchent   mais  ils   ne   dorment     pas.   Car    quiconque    rate      ce    scrutin  sera   politiquement  mort–       jusqu’à    des     contrées   qu’ils     n’avaient      jamais    foulées   auparavant.   Ensuite,     le     but    de    la    rencontre    n’étant    pas      pour    leur     présenter      des      nouvelles     recrues,    ma   chance      fond     comme    neige     au     soleil.    Et     enfin,      je     suis       encore     jeune   (moins     de    25      ans,  j’ai   dit).     Alors   que   –je   défie     quiconque     dirait   le   contraire–   dans    la    tête     de   nos    politiciens,   les   jeunes     n’ont    qu’un   seul      rôle    à        jouer     dans   la   politique :   mobiliser    des     foules    et    crier    ‘’prési’’   derrière   le     leader      qui    a     promis    de     transformer   leur     misère   en    paradis    sur      terre.  Sans     oublier   aussi   le    nombre   pléthorique   d’hommes      politiques     que    le   pays    compte,    qui    m’empêcherait    de   parler    à    tous     du    fait     qu’il     y   a    certains     que   je   ne   connais    même   pas.

Ainsi,   mon   expérience   plus   ou    moins    brillante   de     blogueur    me   conseille    de  me    servir    de   ce    que    les   NTIC    m’offrent   pour    leur    dire    mon   ras-le-bol,    comme    si    nous    étions   en  tête- à-tête.  Avec  Vous  que  je  vais  utiliser,  j’espère    que    chacun   se    reconnaîtra.

 Bonjour       Messieurs    les    « défenseurs    de   l’intérêt      du      peuple »,

J’espère      que     vous    vous     portez      bien    physiquement    –moralement,  ce    n’est   pas    possible     avant     la    proclamation      des         résultats     du    scrutin–   quant        à       moi   je   dis   Al    hamdoulillah.      D’abord,       je      tiens    à    vous      informer       que    je     suis     très      heureux      d’apprendre     que    vous       voulez     être     député      pour     défendre      l’intérêt    du    peuple     afin     que     celui-ci     sorte    de    la     pauvreté.    Toutefois,   j’ai     quelques    difficultés    à     comprendre       vos       intensions     (je     m’adresse    là    à     ceux     qui      ont       géré      ou    continuent   à     gérer).    Y a-t-il   eu   du        nouveau  dans     la   manière    dont      vous     voulez défendre    le     citoyen      lambda ?   Ou     bien   c’est      celle     d’avant      24   septembre  –si   le    chronogramme   arrive   à   tenir–   que     vous   souhaitez    consolider ?          Si     c’est    la    deuxième   qui     vous   semble   bénéfique   alors     je    ne   suis       point     rassuré.    La     Guinée,    c’est    55 ans   de      mauvaise      gestion.    Sinon     pourquoi,    en    dépit      de       tout   ce   que    la    nature      nous    a      offert,   l’électricité     demeure    un     luxe   dans   les foyers  ?    L’eau    du     robinet   et  l’état     de   nos      routes,     on   n’en    parle   même   pas.

J’ai        décidé       de    vous     (pouvoir   et  opposition)    mettre   dans    un      même    billet,    malgré   les    propos    peu    fraternels    que   vous    vous  échangez   par   micro   interposé,   parce   que   l’un    de    mes    profs     de    philosophie   au   lycée   m’a    dit   que    dans   un   bras     de    fer    toutes   les   parties  en  conflit   ont leur    part    de     responsabilité,  et   que   la    seule     différence    qui     pourrait    y   avoir   se     trouverait    au     niveau     du   degré   d’implication  de  chacune.    Notre    pays    est     en     crise    politique   depuis   plusieurs    années  et  par    conséquent,     je   crois    que     pouvoir   et    opposition   ont       des   comptes    à    rendre   au    peuple    de   Guinée  qui   a     longtemps   souffert    des    agissements    peu     orthodoxes    de    sa    classe     politique.  Vous    dites      que    c’est      le     bien    être     du    peuple     qui    vous    préoccupe,     pourtant   vous    n’arrivez     toujours    pas    à     vous   mettre     d’accord      pour    en     finir      avec     ces      législatives     lourdes         de    conséquences      tant    sur   le      plan       humain    que      matériel.     Certainement,    le    camp   qui      ne  peut     guère   les     remporter    sans        passer      par    des      moyens      illicites        veut      coûte   que    coûte    sortir     avec    la    majorité    absolue ;   d’où     l’origine     des    guéguerres    actuelles.    C’est     voler    les     suffrages      des    citoyens     que     vous    appelez      « défendre    l’intérêt      du     peuple » ?

Si   nos    voisins    sénégalais,    maliens,     sierra   léonais    ou     encore  ivoiriens,   qui      sortent      d’une      présidentielle   particulièrement   éprouvante,    disent     qu’ils    ont   de     la    pitié    pour    leur peuple,       je    peux    les      comprendre.    Mais      pour     ce    qui     est     de       votre      cas,    je    dirai    ce     que     vous         dites      n’engage         que       ceux      qui      croient.      C’est       parce      qu’il       y      a       un      clan     qui     veut    bon   gré,    mal   gré    protéger      ses      intérêts       qu’il       est     plus     facile     maintenant    de        déplacer       les      montagnes    que      d’aller       aux    élections.    Sinon     comment    se      peut-il       que    depuis         bientôt      trois     ans    nous       cherchons     en    vain     le     chemin     menant      aux    législatives ?

L’accord    politique     signé    le   3 juillet   dernier     avait    sonné   comme   une lueur d’espoir jusqu’au-delà de nos frontières    mais    malheureusement  on   se   dirige    vers    sa     noyade.   Pourquoi   la   rue    reste    le    seul    moyen   pour   faire    entendre   ses      cris,    avec   les     conséquences    que   l’on   connaît ?     Il    y a   quelques     jours,     j’ai   été    stupéfait   d’entendre    les    forces     de    sécurité    se   faire    féliciter  par   un    « grand »   de    ce   pays   pour    leur   « professionnalisme »  dans    la    gestion    du    marathon      de     Conakry  que   l’on   a    déploré  avant    juillet,      et   qui    risque   de   reprendre  ce    jeudi 19  septembre 2013.  On   est   tout   de   même   à       plus  de   cinquante    morts.   Au-delà  d’être    des  opposants,   ils   sont  avant    tout    des   fils    de   la   République.    Vous     accusez     vos   adversaires   d’avoir   envoyé      des   innocents     à   la    boucherie,    mais   depuis    quand   notre    pays    abrite  un    abattoir    réservé   aux   humains ?       Que    dit     notre    Constitution   dans   son    article   10 ?

Ce    que     je    regrette  surtout   en    vous  c’est   du   fait    qu’à    chaque  fois   qu’on   parle    d’élection,   vous   trouvez   des   stratégies   de    mauvaise   foi   pour   arriver    à    vos     fins : l’ethno-stratégie.    Pourquoi    vous   soulevez   des   questions    d’origine   dans     une    région   qui    vit   en   paix    depuis   des   siècles ?

En     bref,     je     voudrais    vous      dire   que    vos   procédés   actuels   laissent    des    doutes    sur  vos    réelles   intentions. Election    ou  pas,    le    peuple   de   Guinée    n’a    besoin   que    d’une     seule   chose:   la   tranquillité.  Etant    courageux,     il    sait      comment    se    prendre    en   charge     soi-même.

Veuillez     recevoir   les   salutations     d’un    citoyen    qui   souhaite    la   paix    dans   son     pays ! 

cireass


Se loger à Conakry : le prix à payer…

Crédit photo: www.guinee-culture.org

De   façon   générale,  la    vie   à   Conakry    est      plus     aisée   que  celle   que   l’on   peut   avoir à   l’intérieur   du   pays.     Cela    s’explique    par    le    manque  criard  d’infrastructures   de   base   en   région.       Cependant,     derrière    ce   jugement    se   cache    une   dure  réalité:  se  loger    dans  la  capitale   guinéenne   est    un   véritable   casse-tête   chinois. 
Par    le    biais      d’un     ami,  voulant    changer    de    domicile,   j’ai    découvert   les   difficultés que   les    locataires  de   maison sont   confrontés   lorsqu’ils   sont    à   la     recherche   d’une    nouvelle    habitation.
Mon  pote est opérateur   –conducteur   de     tracteur–    dans    une   entreprise  de   grands   travaux  de   la  place.   Depuis   quelques   mois   son   employeur   n’a     pas     décroché   un   contrat   majeur.    Ainsi,   la    plupart    des       employés   sont     au    chômage  partiel.  C’est   dans  cette conjoncture    économique    précaire   que    « le propriétaire »    de    la   maison   où    il    loge   lui annonce    que   la    concession   a    un    nouveau   maître,    elle    a      été   vendue.   Mon   ami     a     juste     8    semaines    pour     plier   bagages. 
Ses     témoignages    et   l’enquête  que   j’ai  menée   ensuite   m’ont   permis    de      comprendre     comment    trouve-t-on    un   appartement  pour   location  dans   notre     chère    capitale.   Et    dans    ce    billet,   je   vous     propose    le    résultat    de    mes  recherches.

En    Guinée,   sortir      de    la      pauvreté    passe    incontestablement    par     réussir   à    construire    sa   propre     maison.    D’où     Conakry       a     eu    la       célébrité     d’avoir   été     construite     –exception    faite   de      quelques        bâtiments   administratifs–   par       des       particuliers,      jusqu’à   ce    jour   la      ville    ne   dispose    pas    de   logements    sociaux,  et   malheureusement    ce   secteur     est     complètement    délaissé.

Quand  on  est   à   la   recherche   d’un  logis,   qui   doit-on    contacter   en  première  position ? 

Les   conséquences    du   chômage   grandissant  sont     certainement    passées    par    là.    Ces   dernières   années  on   a  enregistré  l’apparition   des   « démarcheurs ».        A     l’instar   des    transports      en     commun      où     se     débrouillent        les       coxeurs,    ici,    ce     sont    les     « démarcheurs »      qui         mènent         les   courses    nécessaires    et,      mettent     en      contact     les      propriétaires     de     maisons    et     les     potentiels     locataires.        Si       la        transaction   réussit   ils     devront      percevoir,    au    moment     de    la     signature   de   l’accord,  l’équivalent    des       frais           d’un        mois      de      loyer.   Par      exemple,    le     propriétaire     de     la     pièce    X    informe     monsieur  K     que       pour     s’installer     dans       la     dite    pièce    celui-ci      doit      payer     trois     mois    d’avance,     alors      pour      éviter       la     fureur       du       démarcheur   monsieur     devra        s’acquitter  de     la     somme    qui     équivaut à    3 mois  + 1.  De   toute    façon,        le      rabatteur       aura   déjà   gagné   un      peu      d’argent     avant     même      qu’il     y   ait  accord     entre  les     deux     parties,      étant     donné       que     sans       rémunération,      qui     va     de      5 000      à   20 000 Francs    guinéens,     la     chance    de   le      voir     collaborer    dans     la       recherche   d’appartement    inoccupé    s’évanouit.    Toutefois,     il     y     a      parmi       eux        des       spécialistes    en      duperie.   « Même    quand    vous    dites  que   vous     êtes      en       quête   d’une     chambre       dont       la     salle     de   bain    se    trouverait      au    plafond  il   y   aura     un  démarcheur     qui      vous     répondra      qu’il       en       connait  une,  au  moins. »,     dit-on.

A     combien      s’élève    le      coût    de     la      location    ?

Les    frais      de      location   dépendent      de    plusieurs       facteurs.   D’ordinaire,   l’endroit     et     le     type      de       logis    sont     les      principaux     éléments    qui   créent     la     différence.    Une    chambre     –à   Conakry     cette     appellation  désigne une    pièce    simple,   qui    n’a     pas    de    douche   interne   moins  un   salon–    se     négocie    entre    100 000  et    250 000 F,   selon    le    lieu ; à chaque   fois  que   l’ on se  rapproche    du   centre    ville    le   prix  sera   revu   à    la    hausse.    Quant        à    un    appartement   –là,   on     parle     de       deux   chambres      avec      douche     interne     chacune,      un     salon     et    une    salle   à    manger–    il      se    négocie    entre    500 000   et   plus    de   2 000 000 F.   Mais      bon     ici,       le     SMIC   tourne    autour     de   450 000F    alors      on      peut      imaginer      combien    peuvent       s’offrir      à  un      tel     privilège.

La     rupture     de     contrat     abusive      peut     avoir     lieu    à       tout    moment     (presque)

Ailleurs,      on     aurait   poursuivi      le     propriétaire    pour    « non   respect   des    engagements    pris »    mais      ici,     la       loi      du     plus  fort    a     des      beaux      jours     devant    elle.  En    effet,     dans    la     tête   de     la    majorité     de   ces    propriétaires,     les      locataires      n’ont     que     des      devoirs.   Ainsi,     le     moindre  problème     peut      le       jeter       dehors.   Normalement,  en   cas  d’incapacité  pour   le    propriétaire  de   respecter    les      termes       du    contrat      qui     le    lie   au    locataire,    ce   dernier     devrait   bénéficier    de    trois   mois  d’hébergement   gratuit,   le   temps     pour     lui    de     préparer  le       déménagement.  Si    certains     respectent  cette     règle,  ceux    qui    ne    le    font  pas    sont  très   nombreux.

« Je      ne      loge     pas     des      célibataires »

Dans      mon     enquête,         je    me     suis       rendu       compte    aussi   que    les  célibataires    ne      souffrent     pas    que      de  la     solitude    et    de    la    fraicheur,    pendant    la      nuit    au    lit.      Certains      logeurs     ne      voient     pas      de       bon    œil       les       célibataires. ‘’Es-tu    marié ?’’   est      une       question    à laquelle      l’on   ne     cessera     de    répondre.  En      effet,     dans     la    religion  musulmane   il    est     interdit     d’avoir     de       relations  amoureuses    avec     une    femme     dont  on    n’a    pas   donné   la   dot.      Ainsi,    les   anti-célibats  se   basent     sur      cet      interdit     religieux  pour          recevoir    uniquement    les  mariés,    qui  sont    souvent     perçus    comme    les     sages.   Cependant,    la    vérité   ne    se    trouve     pas   forcement    de      leur   coté,      car    les   uns      et    les    autres    se    croisent  dans   les   quartiers   et    se     connaissent.

Par cireass
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Electricité de Guinée : je vous ai écouté et je vous ai entendu !

EDG

Messieurs   les   responsables   de   l’insupportable  Electricité   de   Guinée   (EDG ),    avant    d’entamer    la    lecture     de   ce    billet,    je    vous   prie  de    comprendre   que    je   ne suis pas en train de vous écrire une Lettre ; et en aucun cas je prendrai mon temps pour le faire. En Mai dernier, au plus fort du bras de fer entre le pouvoir et l’opposition sur l’organisation des élections législatives, j’avais pris la démarche de faire parvenir à Monsieur le Président de la République de mes préoccupations, en lui écrivant une Lettre. Mais très malheureusement, une semaine après la publication de la dite lettre, je me suis rendu compte que le bilan humain a  grimpé  de 31 à plus de 50 morts. Depuis lors, j’hésite à écrire une lettre à un cadre guinéen. En fait, en prenant une démarche similaire, je crains de vous voir arracher les pilons qui servent au transport de l’électricité du barrage de Garrafiri à Conakry.

En écoutant récemment la radio, j’ai appris que depuis 2011 l’Etat a injecté plusieurs millions de dollars US dans vos caisses pour combattre les coupures. (Pardon, pour acheter l’obscurité actuelle). En fonction de ce que je sais, les caisses de l’État sont remplies grâce aux contributions de citoyens. Donc ce  sont  tous  les guinéens    dont je fais parti qui  y prennent part,   directement ou  indirectement.  —Même les nourrissons—.     Dès lors, j’ai  le Droit et le Devoir de vous demander des comptes sur la gestion de nos biens…

Jusqu’au premier semestre de l’an 2012, mon quartier  fut  parmi ceux de  Conakry où l’on ne criait pas Wéé Té Fa (youpi, la lumière est venue)   —je ne vous dirai pas son nom exactement ; si c’est vrai il y a  eu des améliorations dans la desserte de l’électricité ces temps-ci alors vous connaissez de quel quartier je parle…ça ne va pas ici—. Tout ce qui reste de cette belle époque, ce sont les souvenirs. En ce moment, un  geste de 30 minutes en 3 jours chrono est synonyme de fête.  C’est pourquoi depuis plus de cinq mois je n’ai pas renouvelé l’abonnement pour ma télévision —mon fournisseur d’images est témoin— non pas parce que je ne trouve plus les 65 000 GNF me permettant de débloquer les 43 chaînes ; non pas aussi parce que je n’aime plus regarder la télé. Je ne l’ai pas fait car vous m’avez empêché. Oui Messieurs, votre service actuel ne me permet pas de me divertir grâce à la télévision. En début de l’année, nous étions dans le « tour-tour ». Chaque nuit, on voyait la  lumière vers 1H du matin. Et moi, je ne peux pas me réveiller à cette heure pour, à la fois, rédiger des billets de blog, apprendre mes leçons, traiter mes devoirs…et regarder la télévision.

Les changements enregistrés chez Electricité de Guinée ne sont pas négligeables 

Il y a eu des changements que, dans mon quartier comme d’ailleurs  toute la ville de Conakry, personne ne peut infirmer. En l’espace de quelques mois, le surnom de mon quartier a évolué de ‘’Manhattan’’ à celui de ‘’la tombe de satan’’. Maintenant, l’obscurité est au quotidien. Wallahi, on a senti des changements profonds !

Malgré cette triste réalité je continue de payer mes « factures d’électricité »

Messieurs, la dernière fois que je me suis rendu dans l’une de vos agences remonte au mois de juillet. Ce jour-là, j’ai laissé là-bas 185 500 GNF, en guise des 185 235 GNF mentionnés sur le dos de ma facture de « consommation » pour la période Avril  – Juin.  Mais  en toute franchise, dites-moi combien d’émeutes de l’électricité ont éclaté durant cette période ? Croyez-vous que je ne connais pas la valeur de l’argent ? Non, je ne suis pas dupe hein.

Saviez-vous que ces 185 500 GNF m’auraient servi autrement ? Oui, c’était à quelques jours de la fin du Ramadan ; et si je les avais donnés à une gazelle  pour qu’elle achète une  robe  pour la  fête, j’aurai bénéficié de plusieurs mois de reconnaissance de sa part. Et vous, qu’allez-vous faire  pour  moi ? Bon, je n’ai pas besoin de votre reconnaissance hein !
J’ai continué  aveuglement à régler  les factures,  pensant que ce serait la solution pour en finir avec l’obscurité. En vain. Je profite de cette occasion pour vous annoncer que si Dieu décide le jour du jugement dernier de mes les restituer, je chercherai une troisième main pour ne  rien laisser. À présent, je  réfléchis sur la poursuite ou non de ces faux sacrifices.

 Je n’utiliserai plus un groupe électrogène pour combler le manque d’électricité 

J’avais l’habitude parfois d’emprunter un groupe électrogène chez un voisin pour charger mes appareils  mais depuis les récentes protestations et surtout l’interview de Mr Laye Kouyaté —responsable de la communication à EDG— sur la Voix de l’Amérique, où il demandait  à leur « aimable clientèle » de s’armer de patience jusqu’en 2017, date à laquelle selon lui les guinéens auront définitivement tourné  la sombre page de délestages, j’ai compris qu’il est temps de comprendre  la réalité  du secteur de l’énergie de Guinée.
Chers lecteurs, prenez vos supports et dites l’an 2017 c’est dans combien de jours. Ensuite, tapez vos calculettes en raison de 2 litres en moyenne chaque soir —le litre de pétrole est vendu actuellement à 9 500 GNF à la pompe— vous verrez ce que j’ai vu.

Je suis convaincu qu’en renonçant à cette option, si je dépose l’argent qui aurait servi à son financement dans un compte d’épargne au nom de mon premier enfant, ce  dernier  serait millionnaire en Francs guinéens avant même sa naissance.

Tous   les   problèmes, ce  n’est  pas  vous qui êtes à  l’origine  mais  plutôt  la  nature !

J’adore  écouter  vos  communiqués relatifs aux « prochaines coupures » dans telle ou telle zone, qui passent  en longueur de journée sur les Radios Privées. Vous savez pourquoi ? Eh bien, c’est parce que vous ne manquerez aucune occasion pour pointer un doigt accusateur  sur la nature. Et, c’est en dépit de notre château d’eau et de notre scandale géologique. Tantôt, c’est le niveau de l’eau qui a baissé ; tantôt, ce sont les intempéries qui ont causé la chute des câbles….  A  vous  entendre, on a l’impression que la nature s’oppose à ce que nos ampoules brillent.

Le contrat  de   la   dernière    chance…

Le  3 Aout dernier, le  gouvernement vous a une énième fois assisté financièrement, en signant un contrat de location de groupes électrogènes d’une capacité de 50 Méga Watt, dit-on,  avec une entreprise britannique. Coût de la location : onze millions de dollars US pour une durée  de  six mois, à compter du 31 Aout prochain.

Pourrons-nous enfin retenir notre souffle ?  Que deviendront nos  appareils lorsque le contrat aura touché à sa fin quand on sait que cela coincidera  à la saison sèche, qui a l’habitude de tarir nos fleuves ?

Par cireass


Arnaque sur Internet : Non mademoiselle, gardez vos 7 500 000 $ !

Crédit photo: RFI

 

Il   y   a    quelques    jours,    j’aurais   pu  devenir   riche.  Très très   riche   même ! Oui, j’aurais  pu   être millionnaire   en    Dollar  américain, milliardaire   en   Franc   guinéen !  Mais,    bon   ne croyant  pas à  l’existence   de   l’argent  facile  dans  une  activité   légale,    j’ai   tout   simplement  décliné  l’offre qui  m’avait été   faite,   au  terme  de  quelques  courriers  échangés  avec  la  «personne  qui  voulait  me  voir  travailler dans sa  future   entreprise»   en tant  que co-PDG.  En  fait selon ses dires, je   détiendrai   25 %   du   montant  qui  sera  investi   si   j’accepte   de   collaborer   avec    elle.

Mais  que     s’est-il     réellement     passé    dans    cette    histoire  de   millions   de  Dollars  US ?

Vous  connaissez  certainement ‘’les   demoiselles’’   sur    la  toile,      qui  prétendent  avoir  eu un papa     plus     courageux    que  le  vôtre ,  mais   à  cause des  conflits  qui ont déchiré ou  qui continuent de déchirer  leur  pays  d’origine,   leur   vie  s’est   transformée  du jour au lendemain  en   enfer   sur   terre. Leur audacieux   papa, leur  maman  chérie comme tous leurs  frères et sœurs  y ont  été froidement exécutés  par  les  rebelles  lors    de    l’attaque  contre le  domicile de « Dr Frank, Michael, Pascal,  Benoit,   John »   ou   je   ne sais qui ; ex Directeur Général de ‘’l’unique  société diamantifère’’ de Monrovia, Bouaké,ou Freetown  dont  elle  est   descendante. Par  chance, des  missionnaires  catholiques ont  réussi à la  faire  sortir du pays  pour  un  camp de refugiés  situé à…Dakar, au  Sénégal –bon,  c’est  ma  première fois  d’appendre que  Dakar   abrite   un   camp   de   réfugiés libériens  hein ?

Il  y   a      à  peine  un mois,   elle   s’est    rendue    compte  par  le  biais  d’un   ancien   collaborateur  de   son  vaillant  père   que   ce    dernier   avait effectué un dépôt   de   plusieurs millions   de   Dollar    américain  dans une  banque     occidentale,   britannique   en   général. Et Aujourd’hui,  c’est  cet   argent  qu’elle   souhaiterait  que vous l’aidiez à récupérer  afin qu’elle puisse se jouir pleinement  de  ce  précieux héritage,  pour    l’investir   dans   une    activité lucrative -elle  vous  promettra   un   pourcentage.   Mais   pour   le    faire,  vous  devez  lui  fournir   vos  coordonnées bancaires  pour  les     virer     directement     sur   votre   compte.   Ce    qu’il    ne     faut     jamais   accepter.

Il était  19 H 06’ en ce jour du  mois  saint de Ramadan.     J’avais    encore    quelques minutes   à      rester     sur     Facebook    avant      d’aller      chez      mon   voisin      pour   entamer      la     rupture     du   jeûne  quand   le     message    m’est     parvenu.    Dans    un   anglais       accompagné    d’un   français    visiblement    obtenu    grâce   à      Google  TraductionMademoiselle Favour Tim (c’est   ainsi   que   l’auteur   du   texte   s’est    présenté)  annonce    vouloir    être    mon    amie.     Elle     promet     de    me    donner    les    raisons   de   son   choix   sur  moi    dans     le    prochain     message.    Par   ailleurs,  elle   me   prie     de         lui   répondre    directement     sur    l’adresse     électronique    qu’elle     m’a   donnée.   Là       je     me     rends     compte     que      je    n’ai      pas   à    faire    à     un   de   mes     lecteurs.  J’avais      un     compte     sur   Gmail   que   je     n’utilisais     pas ;      je       lui   écris     à     partir   de     lui.  Vu      que      j’ai       du     mal      à      comprendre       son     texte      en    français,   je    lui     réponds   en    anglais    même       si     celui-ci      reste   très  approximatif.

‘’Bonjour,               J’ai     vu     le    message    que     vous    m’avez    envoyé  sur  Facebook.       Je      vous      écoute!’’,  ai-je      écrit.

En réponse, elle m’envoie un courrier de trois pages dans lequel elle explique pourquoi   elle  m’a    choisi.    Voici   le   résumé:   ‘’Bonjour  mon   cher,     C’est après avoir lu votre profil que j’ai pensé pouvoir construire une excellente relation, y  compris  amoureuse,  avec vous. Je m’appelle Favour Tim, célibataire âgée de 24 ans. Je suis étudiante en communication à Dakar, au Sénégal. Je suis la fille du feu Joseph Tim, ex PDG de  TOURER INDUSTRIAL COMPANY LTD basée à Monrovia, la capitale économique de mon pays. Il fut également le conseiller spécial du chef de l’État (sans   pour  autant  préciser si  c’était  Charles Taylor). Mon papa ainsi que tous les membres de ma famille ont été tués par les rebelles qui ont incendié notre maison. J’ai réussi à m’évader par la grâce divine et l’aide des missionnaires catholiques car j’étais à la maison d’embarquement lorsque cet incident a eu lieu. (…) Je vous révélerai beaucoup de choses dans mon prochain mail si vous acceptez de m’aider à déménager dans votre pays. En fait, j’ai une fortune de 7 500 000 $ que j’ai héritée de mon père. Je voudrais l’investir dans votre pays. Si vous êtes prêt   à  m’aider c’est vous qui allez   gérer  tout  cet   argent  parce   que  je  n’ai   aucune   expérience  et  puis  je  voudrais   terminer mes  études . En plus vous aurez une compensation   de   25 %  du  montant   total.   (…) Pensez   à   celle   qui    sera  bientôt  uniquement   pour   vous.   Je       vous   caresse !      Favour  Tim’’     Mathématiquement,  ce   pourcentage  nous    donne   1 875 000 $ (plus de 12 milliards GNF).    Comme     pièces    jointes,   l’expéditeur  ou  l’expéditrice   ajoute   deux   photos   d’une   fille  âgée   d’une   vingtaine      d’années,    a    priori    pour   enflammer   mon   cœur  et  détourner  mon  cerveau.  Hum,  il  est   important     de    savoir   que   Dieu  a  crée   la   guinéenne   au     moment  où   son     cœur  était    plein    de    joie   donc,    je    n’ai    pas    besoin  d’aller     loin    pour    trouver   une    belle   femme.

Dans     ce  même  courrier,  elle    insère     un   numéro  de  téléphone sénégalais,   tout   en   me   disant  que   son    statut de réfugié de guerre  ne   lui   permet   pas   d’avoir   un   téléphone  personnel  et que   ce  numéro    appartient au « Révérend Père Pascal », responsable de l’église Mission Christ   Sauveur.   À   l’heure des NTIC  et   connaissant   l’hospitalité  des  sénégalais, je  ne   suis  pas  dupe   jusqu’à   croire   en  une  allégation  aussi   mensongère comme  celle-là.

Ainsi,   la  brillante      enquête    de   mon   confrère    Fofana    Baba   Idriss sur les brouteurs ivoiriens  publiée  en   mai   dernier  sur   son  blog   me    vient   automatiquement   en   tête.   Il  n’y   a    aucune   différence   entre   le  mail  de   ‘’Mlle  Tim’’   et   le   contenu   de  cette   enquête. ‘’Ce message  provient  d’un brouteur anglophone,   probablement  un  nigérian  ou un   ghanéen’’, me    suis-je   dit   intérieurement. En tout cas si je ne fais pas attention, je risque de subir une arnaque  sur internet, avec cette « offre de Mlle Tim, qui frappe à ma porte.

Pour  voir   si  la fameuse  société   où  son   papa   aurait    été   Directeur   Général  a   d’abord  existé,   je   tape    TOURER INDUSTRIAL COMPANY LTD sur  Google   Recherche.   Sans   surprise, je  ne   trouve   rien  à   l’exception d’un  lien  qui  me  conduit    vers    une   dizaine   de   mails    similaires   émis    entre   2011 et  2012  avec   les  mêmes  mots-clés   ‘’Tim’’ et ‘’une   demoiselle âgée de  24  ans’’.   Bien   que  je    n’en   doute   pas  à   présent  que   je    converse  avec   un   escroc,   je    lui    réponds  que   j’accepte    son    offre.  Je    lui    demande   alors   dans    quel    domaine   elle   aimerait   investir    son   argent.    Pas  de   réponse.  Nous    continuons   cependant    à   échanger.  Elle   accentue   sa   pression,   me    donne   l’adresse   de    Bank   of   Scotland, la  Banque    Royale   d’Ecosse.   En    retour    elle    exige à   ce    que  je    lui    envoie   mes    coordonnées  NOM  COMPLET……    ADRESSE……        TELEPHONE……    PROFFESSION   ACTUELLE…..    pour   y   être    transmises    à     la    banque.   Une        demande   restée    sans    suite   car   je  continue  à   lui    faire   perdre   du   temps.  Elle    me    demande     ensuite     le   numéro          de   mon    compte    bancaire.  Je    lui    réponds  en   lui  demandant   pourquoi    ses   mails  ressemblent à  ceux   que  j’ai   trouvés  en    recherchant  le  nom  TOURER INDUSTRIAL COMPANY LTD.  Cela   fait    maintenant une   semaine depuis   je   n’ai   toujours  pas   sa    réponse.

En  espérant    qu’elle   va   tomber  un   jour   sur   ce  billet, je    lui réponds ceci : ‘’Chère  Favour   Tim,      Bien  que    mon   papa  n’ait  pas    été  Directeur  Général  de   TOURER   INDUSTRIAL  COMPANY LTD, il   est  mille   fois    plus   courageux   que    le   vôtre,  parce   que  lui     il     n’a   pas   envoyé    ses    enfants  à   l’école   pour  leur   apprendre    comment    voler,   mentir  et   détourner.   Ainsi,   je   vous    demande    de   garder    vos   7 500  000 $  et     d’aller   vous  faire  voir  ailleurs.    Moi,   je     suis   fier   de   la    pauvreté   dans  laquelle  vous me  croyez  être  coincé.’’

Par cireass
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Examens nationaux 2013 : difficile de contenir les cris !

Crédit photo  :  conakryinfos.com

 Mercredi 17 juillet 2013. Le jour se lève sur Conakry, l’information que des milliers d’élèves, candidats aux différents examens nationaux session 2013 attendaient depuis un peu plus d’un mois est tombée. Elle est sur toutes les lèvres. La proclamation des résultats est attendue dans la matinée.

Vers 9 heures. Élèves, parents ou simples curieux se dirigent vers les écoles ayant présenté des candidats à ces examens. Sur place des listes de noms des élèves admis accompagnées, de leurs PV et école d’origine sont affichées juste à côté de la porte d’entrée. Chacun cherche son nom. Ceux qui ont réussi à franchir la dure étape laissent exploser leur joie. Quant aux malheureux, ils ne peuvent contenir leur tristesse. J’y vois des filles pleurer ; leurs copines tentent de les consoler. [Peut-être certains garçons malheureux pleureront   aussi,    mais   pour  eux  ça sera   sans  doute  une  fois  qu’ils   retourneront  dans  leurs  chambres,  loin  des   regards  du  grand  public].

Cette année on constate une  légère amélioration par rapport aux années précédentes. En effet, au CEP connu sous l’examen d’entrée en 7e Année 64,03% de candidats ont obtenu leur admission pour le collège ; au BEPC [brevet d’étude du premier cycle], passage obligé pour entrer  au lycée, ils sont 43,21% à avoir réussi ; et enfin au Baccalauréat Unique on a enregistré 34,69% d’admis, toutes options confondues. La grande surprise de ces résultats est venue de l’option Sciences Sociales, qui était jusqu’ici considérée par les élèves ayant de niveau bas comme un portail sûr pour accéder aux  institutions d’enseignement supérieur a connu le plus faible taux de réussite : 10% d’admis. Selon les commentateurs, les autorités chargées des examens ont diminué le nombre d’admis dans cette option pour encourager les élèves susceptibles de quitter les Sciences Mathématiques ou Sciences Expérimentales au profit des  Sciences  Sociales à s’armer de courage et rester là-bas.  C’est une façon de dire qu’en Sciences Sociales aussi l’échec est possible, comme en Sciences Mathématiques et en Sciences Expérimentales.
Autre chose qu’il faut mentionner qui concerne ces résultats, c’est l’écart qu’on y trouve entre les différentes écoles. Certaines enregistrent de taux variant entre 85 et 100%, pendant que d’autres peinent à réunir 25% de réussite. C’est en région que les taux de réussite sont plus médiocres.

Cette année, le Baccalauréat a été endeuillé par le suicide d’un élève qui venait d’apprendre son échec après quatre tentatives sans succès. Cette triste nouvelle m’a profondément ému.  C’est pourquoi je n’ai pas tardé à partager l’info sur mon compte Facebook, et la page de mon blog. J’ai été ému pour les raisons ci-après : 1) Je trouve le jeune homme très courageux pour les
études, parce que courir 4 années de suite derrière un diplôme dans la même classe, ce ne sont pas tous les élèves qui peuvent le faire.  2) Je comprends la honte qu’il a ressentie ; lorsque des proches acceptent de te soutenir afin que tu puisses étudier et qu’en fin d’année ceux-ci apprennent qu’ils ont jeté leur argent par la fenêtre, l’intéressé aura du mal à se faire comprendre. 3) On sait jusqu’où étudier en Guinée est compliqué par le fait que l’insoutenable EDG [électricité de Guinée] ne ménage aucun effort pour nous distribuer équitablement l’obscurité généralisée. Dans ces conditions, les candidats se dirigent vers les rares endroits éclairés de la ville en vue d’apprendre leurs leçons, qui sont situés à plusieurs KM pour d’autres. Parcourir ces longues distances, offrir son sang aux moustiques, défier les hors-la-loi… tous ces sacrifices vous les faites car vous voulez réussir, et le jour de la proclamation de résultats vous apprenez que votre travail a été vain, je crois que ça fait très mal.

Le nombre d’admis au compte de l’année 2013 montre-il que les niveaux des élèves ont progressé ? 

cireass


Je suis guinéen, j’ai des arguments !

GCI ©

Je ne sais pas pour ce qui est de l’intérêt commun, mais pour l’intérêt personnel il n’ y a pas un guinéen qui n’a  pas des arguments pour résoudre ses problèmes.  Aux Rivières du sud, chacun a sa propre stratégie. Qu’elle soit bonne ou mauvaise, tout peut être  productif, surtout lorsqu’il s’agit de re/conquerir une âme soeur.

Une, deux, trois… Oh, je ne me souviens plus du nombre de semaines pendant lesquelles on a eu des difficultés pour  reconnaître mon ami. Sa mine fut vraiment bizarre. A ce moment l’homme que nous surnommions le griot ne parlait plus, sinon très peu, il chuchotait sans cesse. Quand on lui demandait des explications sur cette nouvelle apparence, il refusait d’en donner les raisons.        Simple anecdote ? Je ne le pense pas parce que tout bêtement ce comportement est hors du commun.

Curieux (comme vous pouvez l’imaginer), je décide de mettre sur pied une «commission d’investigation» pour tirer l’affaire au clair.  Ainsi, je colle cette question à tous mes amis qui le connaissent : « Qu’est-ce qui est arrivé à Ali G. ?’’. Avant de conclure par cette petite remarque :  »Je suis certain qu’il a des soucis quelque part. Peut-être avec sa famille, voire avec une autre personne qui lui est chère ».

Effectivement, après enquête nous découvrons qu’il a été lâché par sa gazelle, sa princesse, sa miss, d’où l’origine du brûlage de son cœur.

 

Répondant à l’invitation d’un collègue qui voulait offrir une belle soirée à une fille nouvellement rencontrée, il s’est fait remarquer par quelqu’un qui connait la relation qui existe entre lui et celle qui a acquis le fond de son cœur : mademoiselle D. Et cet œil caché mais oreille attentive n’a pas eu la bouché bée. Il/elle a raconté n’importe quoi pour mettre la gazelle sous son emprise. Idiote qu’elle est, elle prend au sérieux tout ce qui a été dit. C’est normale «la jalousie est une preuve d’amour». Hé! Hé! Je n’ose pas dire ça à côté de lui hein, question de protéger mes joues d’une gifle spontanée.  Pour lui, la jalousie n’est rien d’autre qu’une source de soucis.

A priori c’est le mauvais calcul fait dès le début de l’histoire qui lui a compliqué la tâche. En effet, il s’est dit comme à ses yeux il n’a rien à se reprocher, donc c’est à la mignonne de  renouer le contact. Quel manque d’objectivité! Mademoiselle D n’est pas le genre de filles qui ont mille décisions et mille autres exécutions. Ali G. a su pendant des semaines particulièrement longues et orageuses si pour gérer une femme il faut la fermeté.

 Dans une relation amoureuse les trois D (disponibilité, discrétion et diplomatie) sont indispensables !

(Mesdames, je vous demande de me rectifier au cas où l’idée exprimée ci-haut serait fausse. J’en ai fait ce jugement juste à partir des expériences que des gens de mon entourage et moi avons vécues).

Mademoiselle D a la certitude que son copain l’a trahie, en sortant avec elle ne sait qui. Fatigué d’être sanctionné pour une faute commise nulle part, il change de stratégies pour voir ce que cela peut donner, en retournant vers elle et s’expliquer enfin sur cette fameuse soirée.

Contrairement à ce que cette séance pourrait paraitre, elle n’a pas été tellement compliquée pour mon ami : Je suis guinéen, j’ai des arguments !

Le soleil s’apprête à s’éclipser, Ali G. rompe le silence et les communications entrent en action. C’est le plus beau service que son Nokia S60 a rendu. Enfin      le            griot      est        de          retour !!!

–        «Je t’appelle aujourd’hui pour savoir ce qui ne va pas…tu ne me fréquentes plus, tu ne m’écris plus et maintes fois je t’ai appelé mais t’as pas répondu. Qu’est-ce que cela veut dire? Wallaye,  je n’ai jamais cru que tu allais me faire ça.».

Droit     de          réponses           à            mademoiselle  D :

–          «J’en ai absolument rien compris de quoi tu parles. Si c’est de ma nouvelle vision des choses, réfères-toi de la soirée au cours de laquelle tu m’as  fait comprendre que tu devais accompagner un de tes camarades quelque part, alors qu’en réalité c’était toi l’accompagné. D’ailleurs, je ne veux même pas parler avec toi».

La ‘’belle soirée de son camarade’’ est la principale pomme de discorde entre les deux chéris. Maintenant, Ali G. peut contre-attaquer et donner sa version des faits afin de sortir du tunnel. Oui, normalement on ne répond pas à une question en posant une autre mais ici c’est autres choses hein ; la stratégie la plus rentable est la mieux sollicitée.

–          «Qui t’as dis ça ? Depuis quand, tu as des services qui te permettent de contrôler mes mouvements ? Arrêtes de mentir, ne m’accuses pas please ! Crois-moi, c’est Oumar que j’avais accompagné là-bas. Toi-même tu sais que quand nous sortons tu blagues avec mes amis, non ? Et ce soir-là aussi, je n’étais pas invité à un diner organisé par An sar dine, dont les invités seraient Boko haraam, Mujao et Aqmi. Si tes ‘’agents’’ m’ont aperçu en train de jouer avec la meuf, c’est dans ce contexte. S’il te plait crois en ce que je te dis. Je sais qu’avant moi d’autres ont tenté leur chance sur toi, mais est-ce qu’il y a eu un d’entre eux qui a passé plus de six mois en train de te draguer ? Et moi, je l’ai fait à cœur ouvert et j’en suis fier de ce parcours. Si tu veux me montrer maintenant que je ne devrais pas le faire vas-y… je t’accorde la liberté absolue pour cela. Peut-être, j’ai mérité ce qui m’arrive en ce moment le jour où j’ai juré de t’aimer sans même chercher à te connaitre au fond. Donc c’est normal, ce que tu fais. Si tu es sûre que tu es sur le point de  me bouder, saches seulement que tu as laissé dérrière un électron libre et  qui est fidèle à toi : moi ».

Toute la vérité ne semble pas avoir été dite dans cette conversation. Après la conversation, il est revenu sur la fausse déclaration dans laquelle il pronostiquait son avenir réduit à un singleton.

–          « Ashtakh Firou Lallah, Ashtakh Firou Lallah, Ashtakh Firou Lallah. Eh Allah, ne prends pas ça en considération dêh! Je reconnais que ce que je lui ai dit n’est pas vrai ; cinq autres filles courent dans l’ombre. Mais, seulement les sentiments ne sont pas les mêmes. En d’autres termes, c’est elle la préférée parmi les préférées».

Tant pis pour ceux qui ont compris de quel côté reposait  la vérité. Car pour qu’elle soit dite sans craintes, la vérité exige la présence d’un certain nombre de conditions, notamment un moment approprié et un endroit favorable. Dans cette histoire, la chose la plus importante c’est l’amour.

Et  quelques   jours     plus  tard,   Ali G.    a     pu    savourer   la     victoire.

N’est-ce     pas     tous     les      moyens     sont      bons     pour       garder        les     personnes     qui        nous       sont     chères ?

 Thierno Diallo (@cireass)