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A Gorée, j’ai coulé des larmes !

Du 28 Novembre au 6 Décembre 2015, j’ai participé, à l’instar d’une soixantaine de blogueurs francophones venus des quatre coins de la planète, à une formation dans la capitale sénégalaise. Dakar, la ville forte d’une histoire à nulle autre pareille. Dakar, la ville des buildings où la vie est très chère. Dakar enfin, la ville où les inégalités sociales sont très poignantes comme dans la plupart des capitales africaines. Mais au-delà de ces traits caractéristiques de la ‘ville rouge’, mon séjour au pays de Senghor m’a permis de visiter un lieu riche d’histoire, une contrée qui garde en mémoire, les traces de ce que moi je qualifierais ‘’du plus grand pêché de l’histoire de l’humanité‘’, la traite négrière. A Dakar, j’ai visité l’Île de Gorée.

A environs trois kilomètres de Dakar, se dresse « l’île-mémoire ». On y accède avec une chaloupe qui fait la navette plusieurs fois par jour. L’île de Gorée, désignée patrimoine mondial de l’Unesco en 1978, comme nous l’a dit notre guide Aly, a été, est et sera toujours le témoin de l’histoire de la vente des esclaves venus de tout le Sénégal (Saint-Louis, Rufisque, Dakar) et de la Gambie. Cette visite guidée de l’île à travers son histoire m’a fait remémorer un tant soit peu, mes cours d’histoire et de géographie du cours primaire et du collège. Une fois arrivée par le débarcadère, on est accueilli par cette foule immense de personnes, les Goréens (comme on les appelle), qui au fil des années, s’est habituée bon gré mal gré avec le fait de voir débarquer chaque jour des milliers de touristes, comme moi. En passant par l’Ecole William Ponty – qui a accueilli nombre d’anciens présidents africains – jusqu’à la Maison des Esclaves en passant par le dispensaire géré par l’Ordre de Malte, la cathédrale Saint-Charles Borromée, le lycée féminin d’élite Mariama Bâ et la fameuse Maison des Esclaves, nous avons eu droit à un récit palpitant, quelques fois pittoresques sur certains points. En parlant de la maison des esclaves, il convient de s’y attarder un peu.

Aly, notre guide, un sieur d’une cinquante d’années nous a fait parcourir les différentes salles de la maison. De sa voix, tant d’émotions s’en échappaient. Une trentaine de minutes durant, j’étais scotché à ses lèvres, ne voulant perdre une seule seconde de son récit, l’histoire de ses ancêtres, l’histoire de nos ancêtres, mon histoire aussi d’une certaine manière. Avec véhémence et amertume, il nous raconta les différentes étapes du parcours des esclaves depuis leur capture dans leurs plantations jusqu’à leur départ pour les Amériques et l’Europe, avec un accent particulier sur la salle des enfants, des jeunes femmes, des récalcitrants, et surtout l’embarcadère pour l’outre-mer.

Après ce récit poignant, j’ai pris une minute pour me recueillir devant ce point de départ, me rappeler – même si j’y étais pas -, de ce modèle de sacrifice de nos parents pour que nous, jeunesse africaine, nous nous souvenions à jamais de la douleur qui nous a été infligée par l’impérialisme. Et sans même m’en rendre compte, comme Jean-Paul II en 1992 et Barak Obama en 2013, à Gorée, j’ai coulé des larmes !


A l’heure de la Cop 21, dix gestes simples pour sauver notre planète !

A Paris actuellement, les dirigeants de 150 pays sont rassemblés pour discuter (encore une fois), du climat, de la sauvegarde de l’environnement, d’écologie… Une nouvelle rencontre qui à mon avis ne contribuera pas vraiment à changer les choses dans nos environnements les plus immédiats : foyers, rues … Pour moi, sauvegarder et protéger ma planète, c’est juste de poser des actes simples qui ne nécessitent pas une litanie de directives et de moyens colossaux. Voici mes 10 gestes simples pour adopter un comportement plus écologique et protéger l’environnement.

  1. Assainir son cadre de vie au quotidien. Balayer son espace vital et le maintenir toujours propre !
  2. Faire du recyclage à la maison. Ce qui revient à réutiliser les matières, surtout plastiques.
  3. Gérer convenablement les ressources en eau : bien fermer son robinet (en sortant de la douche), réutiliser l’eau de pluie pour la lessive ou la vaisselle par exemple ;
  4. Eviter de déverser des produits chimiques dans les canalisations (égouts, caniveaux… ) et ne pas laver par exemple son véhicule sur la voie publique (car les eaux sales et l’huile de vidange vont dans les systèmes de canalisations ;
  5. Economiser l’énergie. Cela consiste tout simplement à toujours avoir le réflexe d’éteindre une lampe (dans sa chambre, son bureau, sa salle de classe…), de débrancher son frigo pendant son absence en été, éteindre son poste téléviseur et la climatisation avent de s’endormir ou quand on quitte son bureau…
  6. Adapter notre mode de vie et nos pratiques de consommation au développement durable. Le développement durable, c’est répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.
  7. Eduquer nos enfants et les générations à venir prendre soin de leur environnement de vie. Antoine de Saint-Exupéry ne se demandait-il pas, jadis : « Quelle terre allons-nous laisser à nos enfants ?» Il ne faut en aucun cas oublier que chaque enfant qu’on éduque est un homme meilleur qu’on gagne ! Et que ce n’est qu’à travers l’éducation qu’on arrive à inculquer des notions et des valeurs à l’humain !
  8. Privilégier les transports en commun au lieu d’un véhicule par habitant, et marcher quand c’est sur une courte distance (c’est aussi bon pour la santé);
  9. Toujours avoir à l’esprit que nous n’avons pas de planète Terre de substitution. Il faut donc apprendre à économiser et à partager de manière équitable les ressources de l’environnement et à tenir compte des facultés limitées de la Terre à absorber les déchets et les pollutions.
  10. Changer de mentalité et ne plus forcément attendre l’Etat ou les pouvoirs publics pour agir. Nous devons être des citoyens responsables, tous pour un environnement sain et adéquat.

Si ces gestes semblent minimes au plan individuel, mis tous ensemble, ils peuvent représenter une importante action en vue de la sauvegarde et la protection de l’environnement. Alors, toi, jeune frère, cousin, oncle, tante, sache que ton environnement, c’est ton avenir, et qu’il est de ta responsabilité de le préserver !


Rencontre fortuite de cinq mondoblogueurs à l’Université Senghor d’Alexandrie !

Ils sont cinq ! Ils sont jeunes ! Passionnés par la langue française, ils sont depuis quelques semaines, pensionnaires de la prestigieuse Université Senghor d’Alexandrie, opérateur direct de la Francophonie, tous auditeurs au Département Culture de l’illustre bâtisse. A eux cinq, c’est la représentation en perspective cavalière de l’Afrique de l’Ouest. Enfin, Ils sont Mondoblogueurs, de la 4ème promotion. A eux cinq, ils partagent cet amour pour la langue et la culture francophones dont ils sont les ambassadeurs dans cette ville historique, Alexandrie. Une rencontre fortuite dans cette ville qui abrite ce temple du savoir, le plus grand de la Francophonie. Cinq Mondoblogueurs à l’Université Senghor d’Alexandrie ! Jamais auparavant, cette institution n’a autant accueilli de blogueurs, que dis-je, de mondoblogueurs en une seule promotion. Focus sur la team MondoSenghor !

Imposante par sa carrure, elle est comme on le dit dans son pays : « Il n’y a pas son deux !». Et, ce sera par elle que nous ouvrirons ce focus ; celle-là même qui, il y a quelques années encore, arborait le numéro 9 de l’équipe de Basket de Bouaké, puis le 5 des Eléphantes de Côte d’Ivoire. Elle, c’est la « Lionne de Mondoblog », comme nous la surnommons ici à l’université, du nom éponyme de son blog. Elle, c’est la première femme à diriger, en 25 années d’existence, le Bureau des Etudiants de l’Université Senghor d’Alexandrie. Elle, c’est une femme, qui à travers son blog, vous emmènera de par son amour des belles lettres, dans un monde euphorique plein de confidences personnelles, dans sa bulle comme le disait tantôt Diam’s. Destin de Lionne, se nomme-t-il, Karidja Matagaly Traoré s’appelle-t-elle ! Sous sa plume, c’est le récit d’une vie jeune, mais très riche, une vie au service de la communauté, de la paix, et une vie pleine de découvertes et de voyages qui la mène vers les autres.

 L’image – L’être – La vie ! Ainsi, se présente notre seconde mondosenghorienne. Malgré un amour inconditionnel pour la langue de Molière, elle n’aime pas pour autant écrire. Elle, c’est plutôt la photo, c’est l’image, c’est le multimédia. « Je photographie sans frontières entre les personnages et les scènes, le souffle et l’âme, le sourire et l’espérance. Ne pas photographier, c’est arrêter de vivre! », affirme-telle. Originaire de l’ancien Soudan français, la belle Kadi Diallo ne cache pas son opinion. Trait d’union, tel est le nom de son blog. Bien qu’il ne soit pas très alimenté, il laisse transparaître un outil en jachère pour une saison de semences très fructueuse à venir. « La Fauve », c’est son surnom, ici à l’USenghor. Celle pour qui le poids des images est le leitmotiv de toute entreprise, marquera son passage à l’université par la conception de l’affiche du 25ème anniversaire de notre maison.

 Passionné de journalisme si bien qu’il a fini par en faire son métier, l’écriture ne l’effraie point. Lui, qui dès ses années collèges avait animé les journaux scolaires des différents établissements qu’il a fréquenté à Cotonou, l’aventure mondoblog n’est qu’un prolongement d’une ardoise d’écriture. Ici à Senghor, c’est l’ « ambianceur » son surnom, tellement il fait bouger les senghoriens au rythme des sonorités africaines et internationales. Lui, c’est James O. Adéyèman. View Talk, ainsi se nomme son terrain de jeu dans l’espace mondoblog. Sur ce dernier, c’est sa passion pour le journalisme du sport qui est mis en exergue. Ce que le grand public ne sait de lui, c’est son aise pour le reportage d’images de guerre. « Les terrains de combats me passionnent, et si on m’en proposait un à l’heure où nous parlons, je partirai au détriment de mes études. Après tout, c’est une passion, et la passion, il faut la vivre amplement. », confie-t’il d’un air serein.

 Journaliste radio de formation, mais ayant passé la majeure partie de sa carrière sous la plume, elle est la troisième mondosenghorienne de l’aventure, la deuxième qui nous vient du pays d’Houphouët Boigny. Ici à l’école, nous la surnommons la «C.Com ». Elle n’est pas aussi grande que la première éléphante, mais de loin, elle se fait remarquer par son sourire éblouissant. Communiquer pour elle, c’est la vie. Et sa communication, c’est pour la promotion de la femme, car comme elle-même l’affirme, « La condition féminine en Afrique mérite d’être améliorée, et notre rôle est de faire en sorte que ce combat, nous le remportions ». Mariam Sanogo, seule mondoblogueuse à posséder un blog quasi-thématique, elle vous emmène dans un monde plein d’apologie de la chose féminine, mais aussi d’histoires personnelles assez riches d’anecdotes. Son blog, c’est La déchirure, comme pour marquer une rupture sur un fait socioculturel qui pour elle arrière encore l’Afrique.

 Enfin, le dernier sur la liste ! Lui qui a longtemps griffonné sur Allô229, vous emmène depuis peu sur Regards d’Ici, un univers plein d’histoires personnelles où il jette un regard assez critique sur la société dans laquelle il vit. « Que dire, si ce n’est qu’écrire pour moi, c’est ma façon de m’évader !», rassure-t-il. Et cela permet à ceux qui se posent la question de l’intérêt qu’un archiviste a à autant écrire, de trouver ici leur réponse. Sur son blog, vous trouverez des billets d’humeur, ses analyses personnelles sur certains aspects de la vie quotidienne au Bénin, son pays d’origine et en Afrique, et des prises de position assez remarquables sur de grands sujets qui font débat un peu partout, le tout dans un style fluide et agréable à lire. En fait, ce mondosenghorien, c’est moi : Jean-Paul C. Lawson.


Bienvenue en Égypte: une affaire de café et de chicha !

Bienvenue en Égypte, terre des pharaons!!! S’il y a bien une chose sur laquelle je peux être formel, c’est que l’Egyptien est une locomotive ambulante. Partout, quel que soit l’endroit, le moment, tel un chien pour l’homme, les meilleur compagnons de l’Egyptien, c’est le café et la chicha ! A Alexandrie où j’habite depuis quelques semaines maintenant, c’est un véritable dogme. Et ça, personne n’y échappe : petits, grands, hommes et femmes. Dans la rue, jamais vous ne marcherez sans sentir cette odeur de fumée de cigarette, si déconcertante pour de nombreux étrangers comme moi. Un matin, en allant aux cours, blotti contre l’une des vitres du bus qui assurait mon transport, je me suis amusé à compter le nombre de salons de café qui séparent ma résidence de l’université. La distance, longue d’une trentaine de kilomètres, je me suis retrouvé avec exactement 187 cafés, tous situés le long de la corniche de la ville historique. Ici, ce n’est pas comme dans mon pays. Il y a moins de restaurants et de fast-food et plus de salons de café-chicha qu’à Cotonou.

Une série de questions m’a alors titillé l’esprit, me laissant du coup, perplexe. N’y a-t-il pas de législation pour lutter contre le tabagisme dans le pays ? Comment cela se fait-il que des jeunes d’à peine 13-14 ans fument des paquets de cigarettes dans un laps de temps comparable à un marathon olympique ? Les campagnes publicitaires de sensibilisation contre les méfaits du café et du tabac sur la santé n’existent-il pas dans ce coin du globe ? Pourquoi en Égypte, malgré le nombre de fumeurs, le taux de mortalité dû au tabagisme reste relativement, l’un des plus faibles d’Afrique? et beaucoup d’autres interrogations… Un soir, au cours d’une visite du bailleur de mon appartement, j’ai poussé ma curiosité et lui ai demandé : « Pourquoi les Egyptiens fument autant ? » Dans son françarabe, tout ce qu’il a pu me donner comme réponse, c’est que les Egyptiens sont à près de 80 % musulmans, et l’alcool est interdit aux musulmans par le Coran. Or étant donné qu’ils ont besoin de chaleur, notamment en période hivernale, ils se rabattent sur le café, la cigarette et la chicha. Je lui ai demandé ensuite s’ils étaient quand même conscients que le tabac tue. Et sa réponse m’a fait tomber des nues : « l’Egyptien n’a pas peur des armes, ce n’est pas de la cigarette qu’il aura peur ». Après analyses, je me suis donc dit que l’habitude étant une seconde nature, ce n’est pas aujourd’hui que cela changera.

En partant, il m’a dit une phrase : « Si vous êtes amateurs de café et de chicha, ne manquez jamais de visiter l’Egypte ». Car, si pour Descartes, c’est le bon sens qui est la chose du monde la mieux partagée, pour l’Egyptien, c’est plutôt le café et la chicha qui répondent à ce critère, surtout le café Made in Egypt.


Il était une fois, notre Papa !

Hommage à toi Papa, tes fils te saluent !

Voilà ! Il s’en est allé ! Notre Papa a pris son envol. Il a décidé d’entreprendre la longue marche vers le père céleste. Notre patriarche ! Le père de la démocratie béninoise a été rappelé à Dieu. Il y a encore quelques jours, il a célébré ses 82 ans. Nous savions qu’il était mal en point, mais personne ne pouvait imaginer qu’il ne lui restait plus beaucoup à vivre.

C’était lui ! L’homme du 26 octobre, comme nous avions l’habitude de l’appeler en souvenir de ce jeudi où il a inscrit son nom dans l’histoire de notre beau pays, le Bénin. Ce jour-là, beaucoup d’entre nous n’étaient pas encore nés. Mais, des récits de son exploit racontés par nos parents, nous gardons le souvenir d’un homme, ce militaire qui avait pour raison d’être, sa Patrie. De 1972 à 1991 où il garda le pouvoir de main ferme, malgré les fortes turbulences qui ont secoué le voyage, il inscrira dans les mémoires de ses frères entre autres, le marxisme-léninisme et la réforme du système éducatif qu’il instaura, système qui a contribué à confirmer le qualificatif de « Quartier Latin » de l’Afrique, attribué jadis à mon cher pays.

Mais, c’est en acceptant de renoncer au socialisme et d’engager son pays sur la voie démocratique que le Caméléon a, à tout jamais gagné le cœur de ses compatriotes. L’historique Conférence des Forces vives de la nation du 19 au 28 février 1990 qu’il décida finalement d’organiser après 18 ans de règne a, comme le dit ma mère : « pansé toutes les plaies des Béninois« . Il était la pluie et le beau temps pour son pays, le Bénin. Au total, ce seront trente longues années qu’il servira son pays au plus haut sommet. Trois décennies au cours desquelles, il a fait connaître le Bénin à travers le monde.

Papa, comme le disent nos ancêtres, les morts ne sont pas morts, ils se reposent. Tu as joué ton match pour le Bénin. Il est temps pour toi d’aller te reposer. Ton sens du devoir et tes qualités d’homme meneur vont nous manquer. L’héritage que tu nous a transmis, nous habitera encore longtemps, et nous ne cesserons jamais d’essayer de marcher dans tes pas. Je sais que de là où tu te trouves maintenant, ton étoile continuera toujours de nous guider. Ton amour pour notre pays, j’en suis certain, continuera au-delà du monde des mortels.

Que pourrions nous dire d’autre qu' »Avé Mathieu Kérékou« , Va et Repose en Paix !

Tes fils, depuis Alexandrie !


A Alexandrie, j’ai rencontré Fatma !

Je suis à Alexandrie depuis deux semaines maintenant. Bon gré, mal gré, j’essaie de m’adapter à cette nouvelle vie très à l’opposée de mon Cotonou natal. Alexandrie, la ville qui dort le jour. Ici, le jour et la nuit sont très différents. Les gens vont et viennent à un rythme effréné. Ici, le bruit est plus fort que chez moi. Ici encore, c’est une conduite sans le respect du code de la route. C’est à croire qu’il n’y a pas d’auto-école dans la ville. A l’université, c’est encore la période des formalités administratives. Les choses avancent petitement, mais sûrement. Je prends mes premiers repères. C’est aussi les moments de rencontres, d’échanges, des premiers contacts avec cette diversité culturelle, ce melting-pot au nom duquel j’ai quitté ma ville.

Et en parlant de rencontres, j’en ai fait une. Une rencontre fortuite, mais qui au final, m’a permis de constater que je devrais me sentir chez moi dans cette nouvelle ville qui est mienne désormais. Elle s’appelait Fatma*. Ce matin-à, j’avais – pour la deuxième fois depuis mon arrivée au pays des pharaons – manqué mon bus. Rapidement, il fallait trouver un moyen pour rallier l’université à temps. Un coup d’œil rapide aux alentours et un minibus vide se profilait à quelques mètres devant moi. A peine cinq enjambées, et me voilà à bord, à ma place préférée. Blotti contre la vitre gauche, je m’en allais, mes pensées orientées vers mon pays, ma famille, mes amis. Assis à côté de moi, mon camarade et ami James, mondoblogueur. Quelques minutes plus tard, alors que l’auto s’apprêtait à prendre la route, la voilà, courant, avec sa sœur aînée. Elles finirent par trouver deux places devant nous. A Alexandrie, ce n’est pas comme à Cotonou en minibus. Chez nous, le conducteur a un assistant qui se charge de collecter les frais de transport et de les remettre à ce dernier. Ici, ce n’est pas pareil. C’est plutôt les passagers qui collectent les fonds et les remettent au chauffeur. Alors, ne me faisant pas prier, j’ai transmis un billet de 5 livres égyptiennes (monnaie locale) à la demoiselle assise devant moi, qui à son tour me remit un reliquat d’une livre. Curieuse comme la plupart de ses compatriotes (qui, pour beaucoup, n’ont vu des hommes noirs qu’à la télé), elle se retourna et demanda en anglais :

– Vous venez de quel pays ?

– Du Bénin, répondis-je, dans mon anglais approximatif. Connaissez-vous ?

– Non, pas vraiment, rétorqua-t-elle.

– C’est en Afrique de l’Ouest, à côté du Nigeria.

– Ok, dit-elle. Que faites-vous à Alexandrie ?

Et à James de répondre:

– Nous sommes ici pour les études; nous sommes étudiants à l’Université Senghor.

La discussion continua ainsi pendant un moment.Toujours avec notre anglais approximatif, nous lui avons présenté notre pays. Elle nous a invités à venir visiter la Bibliothèque d’Alexandrie où elle travaillait. Coïncidence heureuse, l’université avait programmé pour les étudiants de mon département, une visite guidée de ladite institution pour l’après-midi de cette même journée. C’était sûrement l’occasion de la revoir et de continuer la discussion entamée plus tôt la matinée.

Quatorze heures. Le bus de l’université attendait patiemment à son parking habituel. Aussitôt rempli, il démarra. Direction le quartier d’El Shatbi: la Bibliothèque d’Alexandrie, un quartier dans un quartier, avec son architecture futuriste qui démontre toute la volonté des habitants de faire de ce temple du savoir, une fenêtre du monde sur l’Egypte, un centre de tolérance et de dialogue entre les peuples et les civilisations. Une fois la visite entamée, une seule chose trottait dans ma tête. Comment faire pour retrouver Fatma, alors que le matin, je ne lui avais pas demandé ni son nom, ni une photo ? Je ne m’imaginais pas un seul instant décrire Fatma à tous ceux qui travaillaient à la bibliothèque. Les gens me prendront sûrement pour un fou. C’était donc une mission impossible. Toutefois, c’était sans compter sur dame chance (ou le destin, ou encore sur la coïncidence, je ne sais que trop). Au moment où je suivais mon groupe qui entrait dans l’un des musées de l’institution – alors que ce n’était pas prévu dans notre parcours – qui vis-je à ma grande surprise venir à ma rencontre ! Fatma. Ah oui, Fatma se tenait devant moi, avec les premiers mots (anglais) qui sortirent de sa bouche : « C’était vous ce matin dans le bus; vous êtes vraiment venus ». Elle ne s’y attendait pas du tout. J’appelai alors James qui à son tour était vraiment étonné de la revoir dans ces circonstances. Malheureusement, il fallait continuer notre visite. Nous lui avons alors promis de revenir une fois notre parcours terminé. Ce que nous avons fait vers 16 h. Elle nous a alors emmenés à la découverte des collections du musée dans lequel elle était employée. Une visite riche et très passionnante.

Comme le destin sait faire ses choses, me dis-je un instant. En tout cas, comme me le disait mon frère Tyromex, « chacun fait son expérience d’Alexandrie« . Et la mienne venait de commencer !

PS : Fatma*, un prénom fictif choisi pour préserver l’anonymat de la réelle demoiselle.


Bénin : quand deux éléphants se battent, c’est le peuple qui en pâtit !

Retenez votre souffle ! Au pays de Béhanzin, quand deux éléphants se battent, c’est le peuple qui en souffre. Pour bien comprendre le concept, je vous donnerai un petit exemple que j’adore tout particulièrement, car celui-là, il démontre clairement comment les décisions sont prises dans ma famille. Chez moi, mon Père, c’est le gouvernement, c’est lui qui exécute les grandes décisions prises par Maman (le parlement, l’Assemblée nationale) pour le bien-être de nous les enfants (le peuple). Que nous le voulions ou pas, nous étions obligés d’obtempérer. Des fois, lorsqu’un tonton (Bailleurs de fonds/PTF) passe à la maison, et qu’il veut nous gratifier de quelques billets, il demande si nous avions été sages. C’est le même scénario au niveau de l’Etat. Le gouvernement exécute les décisions de l’Assemblée nationale, surtout celles qui ont reçu l’appui financier des PTF.

Depuis quelques semaines, la situation qui remue l’univers politique au 229, c’est bel et bien le fameux détournement de l’aide du royaume des Pays-Bas dans le secteur de l’eau avec le Projet pluriannuel d’appui au secteur eau et assainissement (PPEA-II). D’après l’audit international exigé par les Néerlandais pour faire la lumière sur ce dossier, plusieurs milliards de francs CFA initialement destinés à l’amélioration de la fourniture en eau potable dans de nombreuses zones reculées du Bénin, ont été déroutés par certaines personnes pour qui la notion de biens publics n’est qu’une notion sans valeur. De hauts fonctionnaires, avides de pouvoir et d’argent, ont emprisonné l’eau du peuple béninois. De tous les noms cités dans cette affaire, figure en bonne place, celle de l’ex-ministre en charge des ressources en eau, Barthélémy Kassa aujourd’hui député à l’Assemblée nationale du Bénin, jouissant ainsi d’une immunité parlementaire. Mais comme nous vivons dans un pays où chaque fois qu’une affaire douteuse est révélée au grand jour, la citation préférée des ‘’chefs‘’, la fameuse « Je ne suis au courant de rien » devient la chose du pays la mieux partagée, les uns et les autres restent là à se regarder, l’Assemblée nationale s’interrogeant sur le bien-fondé de la demande de levée d’immunité parlementaire du célèbre député (finalement pas si honorable que ça) que le gouvernement lui a adressée pour permettre au judiciaire d’entendre ce dernier. Et pendant que ce jeu de ping-pong se déroule, ce sont les pauvres enfants de Plèkètè, de Wawata ou encore de Gogounou qui souffrent de l’absence de cette eau potable. Dans tous les cas, lorsqu’ils finiront de jouer leur musique, ce sera à nous de danser sur les airs mélodieux. Mais là encore, la situation ne risque pas vraiment de changer car la masse qui élit est analphabète et ne comprends pas grand-chose aux véritables enjeux de développement. Le seul langage qu’ils comprennent, c’est celui des deux sacs de riz que les politiciens leur distribuent à la veille des échéances électorales. Mais bon, j’ai dit cela, j’ai rien dit !


Pour la fête nationale, Cotonou fait sa toilette !

Je suis formel. La seule période de l’année où Cotonou fait sa toilette, c’est la semaine précédant le 1er août, jour de fête nationale. Pourquoi ? Je n’en sais trop rien. Mais je suppose que c’est la période de l’année où il y a le plus grand nombre de personnalités nationales et internationales dans la cité. Il faut quand même montrer, notamment aux étrangers, un visage attrayant de la capitale économique de ce beau pays, que dis-je, mon beau pays. Cette fois, notre invité d’honneur est le tout nouveau commandant du navire de l’Est, le président Muhammadu Buhari Et pour ne pas faire piètre figure, la municipalité s’est empressée de dépêcher dans les rues, les peintres, qui seaux à la main, badigeonnent les principales artères de la ville au 3CI.

A Noël, au Nouvel An, ou même à Pâques, et ce, depuis quelques années maintenant, vous ne verrez plus pareil spectacle. Il y a même eu un reportage réalisé en 2013 par le correspondant de TV5 Monde au Bénin, où en période de fin d’année, la cherté de vie a conduit à la mévente des commerçantes dans les marchés de la ville. Mais au-delà, de ce qu’a relevé le reporter dans son film, c’est le côté lugubre de la ville que moi j’ai remarqué. Alors que dans d’autres pays, les fêtes religieuses et de fin d’années sont l’occasion d’embellissement des villes, chez moi au 229, c’est tout bonnement le contraire… C’est à croire qu’ils n’ont plus de budget relatif à l’embellissement de la ville de Cotonou.

Les autorités à divers niveaux ont juste décidé de faire sortir l’argent seulement quand c’est la fête nationale… D’une certaine manière, je comprends… C’est quand même la fête nationale, la première célébration du pays. Mais de là, à ce que ça devienne une règle, hummm… En tout cas, une chose est claire, propre ou pas, Cotonou accueillera les festivités du 1er août 2015. Et la fête sera belle, je vous le promets !


« Osez innover, Bénin 2015 » : la conférence du social entrepreneur !

Une chose est certaine aujourd’hui. L’Afrique est le continent de demain. Imaginez un environnement dans lequel les besoins fondamentaux de tous sont assez bien assurés, ce monde, est-il possible ? Oui, mais comment ? Une seule réponse : par l’entreprenariat social, avec #Osezinnover.Logo_oser innover

#Osezinnover Bénin, c’est quoi ?

C’est un concours ouvert à des jeunes désireux de présenter un projet social d’entreprise. L’objectif de ce concours-conférence du social entrepreneur, c’est de permettre, aux participants de pouvoir disposer de clés pouvant susciter en eux l’identification aisée de solutions d’affaires créatives et durables en se basant sur les besoins sociaux de leurs communautés respectives. Au terme du programme, les projets des 10 meilleurs sociaux entrepreneurs qui ont pris part à l’aventure seront retenus pour bénéficier d’un accompagnement complet.

150 jeunes Béninois avaient envoyé un dossier de candidature pour faire partie de l’aventure. Après une sélection basée sur la motivation, la vision entrepreneuriale, la créativité, ainsi que les expériences personnelles et professionnelles des candidats, 25 jeunes venus des quatre coins du pays ont été retenus pour suivre la conférence « Osez innover » qui s’est tenue du 15 au 20 juin 2015 au centre Songhaï à Porto-Novo. Après la formation, ces jeunes ont eu droit à 4 semaines pour élaborer un business plan qu’ils ont soutenu devant un jury à l’ambassade des Etats-Unis. A l’issue de cette phase, les 10 meilleurs projets seront encore proposés à un jury. Les jeunes sélectionnés se verront accompagnés entièrement ou partiellement pour mettre en œuvre leur projet personnel. Au terme du programme, un camp d’entraînement sera organisé au profit des gagnants d’« Osez Innover » Bénin 2015.

« Osez innover », c’est le fruit de la coopération (plus que réussie) entre le gouvernement des Etats-Unis à travers le programme US Peace Corps et le Young Beninese Leaders Association. #Osezinnover, un événement que nous espérons voir perdurer pour le bien de la jeunesse béninoise.


Le projet Soha : une initiative de développement universitaire pour Haïti et l’Afrique francophone

Descartes affirmait dans son Discours de la Méthode que : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». Moi je dirais plutôt que c’est « La connaissance qui est la chose du monde la mieux partagée ». Et pour soutenir ma thèse, je prendrai exemple sur le projet Soha.

 Le projet Soha : qu’est-ce que c’est ?

Né de l’ambition de créer un réseau ayant pour objectif la construction et le partage de la connaissance, la Science ouverte en Haïti et en Afrique francophone (Soha) est un projet scientifique qui repose sur deux bases fondamentales : la connaissance et l’action. Connaissance dans la mesure où la science ouverte peut être « un outil d’empowerment et de justice cognitive pour Haïti et les pays d’Afrique francophone ». L’action, elle, s’inscrit dans la droite ligne de l’expérimentation de la science ouverte dans les universités et centres de recherche. Œuvre des professeures Florence Piron et de Diéyi Diouf, le projet met à la disposition de toute la communauté universitaire des pays du Sud et du Nord, un ensemble de ressources et d’activités visant à lever les barrières-obstacles à l’adoption des valeurs, des pratiques et des outils de la science ouverte dans les universités d’Haïti et d’Afrique francophone.

Le projet Soha est donc une initiative – qui se veut internationale – à travers laquelle étudiants, enseignants, chercheurs, hommes et femmes, pourront réfléchir et travailler sur la science ouverte, la construction et le partage du savoir sous toutes ses formes.

 Un ensemble d’outils et de ressources efficaces pour construire et partager le savoir

Science ouverte, c’est la connaissance libre. Et quand on parle de libre dans ce siècle du web 2.0, les outils et ressources sont nombreux. Dans le cadre de ce projet, la science ouverte s’opère à travers de nombreuses activités, des enquêtes, un collectif (qui est un réseau social web), une équipe de recherche solide et des publications en ligne. Elle couvre de nombreux thèmes parmi lesquelles, l’archivage en ligne des savoirs locaux, la recherche-action participative, les débats publics sur les grandes questions scientifiques de notre époque, le libre accès à l’information scientifique, le partage et la réutilisation des données de recherche, le big data, le financement de la recherche, etc. Le projet a déjà constitué de nombreuses collections bibliographiques collaboratives grâce au logiciel libre Zotero, collections dont de nombreuses références sont répertoriées sur son site internet. De plus, le projet dispose d’un groupe Facebook et d’un compte Twitter (celui de l’Association science et bien commun) pour interagir avec la communauté universitaire. Preuve que le savoir reste véritablement la chose la mieux partagée au monde.

Soha déjà en marche en Haïti et Afrique francophone

L’une des premières activités organisées dans le cadre du projet Soha fut le colloque sur le thème : La science ouverte et le libre accès dans les universités haïtiennes : état de la situation et propositions. Un colloque qui s’est tenu à Port-au-Prince en Haïti le 27 mars dernier sur la co-organisation du Risoha et de l’Université d’État d’Haïti, les professeures Piron et Diouf ont présenté durant leurs communications le projet Soha, son importance et sa nécessité dans la promotion de l’accès à l’information pour tous. D’un autre côté, les étudiants de 3e et 4e année (Licence et Master) de l’École normale supérieure d’enseignement technique (Enset) de Douala (Cameroun), ont suivi du 15 au 17 avril 2015 un séminaire intitulé : Le « Libre accès » au service des chercheurs : comment réussir sa recherche à l’ère du numérique ?, au cours duquel Thomas Hervé Mboa Nkoudou a présenté aux étudiants, les principales conclusions du colloque ci-dessus évoqué. Enfin, tout dernièrement, Florence Piron a rencontré le professeur Claude Lishou, coordonnateur du projet de dématérialisation des programmes et activités du Cames pour lui présenter le projet et ses missions, et voir dans quelles mesures une coopération pourra s’établir entre eux et l’institution africaine.

 Participer à Soha : pourquoi pas ?

Sachant qu’une seule hirondelle ne fait le printemps, le projet est ouvert à tout universitaire francophone. Pour devenir membre du collectif Soha, il suffit de remplir ce formulaire ou visiter le site internet du projet.


Il était une fois… les Béninois !!!

Il était une fois, un pays nommé Bénin, où les habitants avaient développé certains usages tout à fait particuliers. En effet, ne soyez pas étonnés si vous décidez de passer quelques jours sur le sol béninois. Quelques jours pendant lesquels (j’en suis sûr), vous serez marqués à vie par cette joie de vivre si singulière aux Béninois. Petits, grands, mince ou gros, personne ne s’y  dérobe.

Chez nous au Bénin:

  • C’est hyper dur de faire un régime quand tu vois ta mère cuisiner une bonne sauce de Gbôtà (sauce de tête de mouton). Pour rien au monde on ne raterait ça, l’on ne se fait pas prier pour ce genre chose. Quand bien même tu te sens anorexique, comment te priver de cette merveille gastronomique?
  • A ton anniversaire, tu reçois de l’argent comme cadeau et ta mère te dit : « Donne-moi ça, je vais te le garder », du genre ‘’Banque familiale‘’, un moyen subtil pour te dire que tu n’as pas l’âge d’avoir une certaine somme en ta possession. Ah ça, je l’ai tellement vécu. C’était le kif de ma mère. Chaque fois qu’un de mes oncles ou l’un de ses amis venait à la maison et qu’il nous gratifiait d’un petit billet, c’était la règle de base. Des fois même, elle n’attendait pas son départ pour te dire le dire, toujours sourire aux lèvres, tandis que déjà tu arbores la mine renfrognée. Jusque-là, c’était gérable. Le comble, c’est quand tu viens lui demander quelques pièces pour t’acheter ceci ou cela, et qu’elle te répond qu’elle n’a pas d’argent, tu lui rappelles le don passé et elle te répond, histoire de se débarrasser de toi : « Tout ce que tu as porté depuis ta naissance là, tu sais comment tu l’as obtenu ? » La phrase fétiche des parents béninois pour te faire comprendre que si quelqu’un te donne de l’argent, c’est à cause d’eux…. 🙂
  • C’est plus facile de demander quelque chose quand tu es malade. Si Si, pour l’avoir expérimenté à de nombreuses reprises, je suis certain. Pour nombre de parents béninois, quand un enfant est souffrant, c’est toute la famille qui est souffrante (surtout quand vous n’êtes pas nombreux). Et pour accélérer le processus de rémission, tout est offert. Surtout les confiseries, les sorties et autres… Car dans l’imaginaire collectif béninois, concéder toute demande à un malade (principalement quand c’est un enfant), est un facteur de guérison non négligeable. Des fois, je me demande si les enfants d’aujourd’hui le font encore. En tout cas, moi, j’en ai largement profité. Je ne vous dis pas.
  • Quand tu regardes un film avec ta mère, sur les 1 h 30 que dure le film, elle passe au moins une heure à te demander « c’est qui ça ? » Ou « pourquoi il fait ça ?» C’est à croire que c’est toi le réalisateur ou si c’est toi le rédacteur du synopsis.
  • Le seul moment (notamment en vacances) où il y a du calme à la maison, c’est à 20 h 30 : l’heure des feuilletons. Mais à partir de 21 heures, le vacarme reprend. C’est le moment du décryptage de l’épisode du jour. Les femmes au foyer deviennent automatiquement des expertes-décrypteuses.
  • Tu regardes la télévision avec ton père, 30 minutes après il s’endort, tu prends la télécommande pour zapper et directement, il se réveille et dit : « Remets la chaîne ». Ou quand vous suivez un film où une scène d’amour passe, il te dit à haute et intelligible voix : « Enlève-moi ça ». 🙂

 Enfin, mon préféré,

  • Quand quelqu’un te dit « Au revoir », ne t’inquiète surtout pas. Il est encore prêt à passer 30 bonnes minutes avec toi avant de partir. Tellement, la fraternité est développée chez nous, Béninois. Certains se demandent si ce n’est pas la raison qui a poussé nos anciens à prendre Fraternité – Justice – Travail comme notre devise.

Parfois, ça nous fait rire. Mais au-delà de la simple joie que nous procurent ces moments, ce sont des habitudes qui nous rendent fiers. Fiers d’être comme ça ! C’est ce qui fait de nous de vrais Béninois.

P.S : un petit 😉 à mon amie May-May qui m’a longtemps suggéré d’écrire ce billet. Merci pour ce moment !


Pluie à Cotonou : ou comment devenir amphibien sans se gêner !

Cotonou, la capitale économique du Bénin fait face depuis quelques jours maintenant au mécontentement de Dame Nature. Oui, la saison des pluies vient à peine de commencer que déjà, Cotonou la belle est sous les eaux. A peine une pluie de deux jours successifs et la cohabitation crapauds-humains a commencé. C’est à se demander comment ça se fait que la ville de Cotonou n’arrive pas à trouver une solution efficace au problème récurrent d’inondation. Mais comme pour résoudre tout problème, la première chose à faire, c’est de repartir à la source.

© Jean-Paul C. Lawson
Cotonou sous les eaux © Jean-Paul C. Lawson

Les origines du problème

Le plan d’assainissement d’une ville dépend d’un certain nombre de facteurs très importants : sa situation géographique, son plan d’urbanisation (qui se base sur le nombre d’habitants), sa nature (ville commerciale, ville industrielle), sa topographie, etc. Prenons par exemple le cas de la Capitale économique du Bénin : Cotonou. Le niveau de la ville est situé en dessous de celui de la mer. Cette situation géographique non avantageuse a fait d’elle au fil des années, le réceptacle des cours d’eau avant leur déversement à la mer. Et si chaque année, la période des pluies ne facilite pas le vécu de nos chers cotonoises et cotonois, c’est parce que ni l’État central, ni la Municipalité de la ville n’ont trouvé de véritables solutions à ce problème. Manque de volonté politique ? Échecs des projets et programmes d’assainissement ? Je n’en sais trop rien. Ce qui est sûr, Cotonou est invivable en périodes pluvieuses. On se demande toujours à quoi servent alors les fonds alloués par les partenaires techniques et financiers pour aider le Bénin à régler la question ? Pendant longtemps, nous avons remarqué que notre pays n’avait pas de spécialistes des questions d’eau et d’assainissement. Mais, cette époque est révolue puis-qu’aujourd’hui, nous en avons à en revendre. Les experts béninois s’expatrient et vont mettre leur compétences au service d’autres pays, car dans le nôtre, le système ne leur permet de s’exprimer. Alors que faire ?

Les solutions au problème

« Il faut de l’argent ; il faut ré-élaborer la politique nationale de l’eau et de l’assainissement au Bénin, et permettre aux spécialistes béninois de travailler pour aider le Bénin à régler cette question », me disait l’autre soir mon frère Jean-Jacques, jeune spécialiste des question d’Eau et Assainissement. La priorité doit être aujourd’hui, de repenser entièrement le plan d’urbanisation et d’assainissement des différentes villes de notre pays. Ces plans devront tenir compte des facteurs ci-dessus énumérés. Il faudra ensuite, attribuer les marchés aux techniciens spécialistes des questions d’hydrologie et d’assainissement afin que les compétences dont nous disposons dans notre pays puissent vraiment jouer leur partition pour notre développement. Sans quoi, nous ne cesserions jamais de devenir des amphibiens.


1er juin au Bénin : des célébrations sur fonds multiples !

Au Bénin, comme chaque année, le 1er juin marque la célébration de la journée nationale de l’arbre. Mais au-delà de l’arbre, c’est aussi l’anniversaire de mon association professionnelle. Cette année, l’Association pour le développement des activités documentaires au Bénin (ADADB), association qui regroupe les spécialistes de l’information documentaire (archivistes, documentalistes, bibliothécaires, etc.), mon association, célèbre ses solennités de rubis… 1er juin 1980 : la graine ADADB a été semée par les pères fondateurs. 1er juin 2015 : l’arbre ADADB a 35 ans.

35 ans, c’est beaucoup. Si je m’amusais un instant à comparer l’association à un homme, je dirais bien qu’à cet âge, elle devrait déjà avoir des enfants. En trente-cinq ans, l’association a fait de la promotion des métiers de l’information documentaire, son leitmotiv. Petit à petit, de par ses actions, elle s’est résolument engagée sur la voie du développement des métiers des archives et de la documentation au Bénin. A sa tête, plusieurs équipes se sont succédé. Première association dans le domaine des sciences de l’information documentaire, bon gré, mal gré, elle a su se faire imposer à ce jour comme la plus grande association professionnelle. Ses actions se sont multipliées au cours de ces dernières années aussi bien à l’endroit de ses membres, qu’envers les compatriotes, citoyens béninois.

En effet, l’ADADB, c’est la formation continue des membres à travers l’organisation des journées d’études, des séminaires de formations avec l’appui de nombreux partenaires, et l’appui technique accordé aux membres lorsque ces derniers rencontrent des difficultés dans l’exercice de leur profession. Envers le public, c’est des actions de sensibilisation à travers des conférences de presse, des causeries-débat, la participation à des émissions télévisées et radiodiffusées, afin d’amener les citoyens à reconsidérer la question des archives, des bibliothèques et de la documentation et leur importance dans leur vécu quotidien. Certes, le chemin qui lui reste à parcourir est long. Mais, la route est libre. Oui, la route est libre, dans la mesure où l’actuelle équipe dirigeante de l’association a décidé de continuer par contribuer au rayonnement des métiers de l’information documentaire à travers l’instauration et le développement des partenariats avec les structures aussi bien privées que publiques, les collectivités locales et territoriales. Ce qui renforcera à coup sûr la visibilité de l’association au plan national. Il ne nous reste qu’à lui souhaiter un très joyeux anniversaire et une longue et belle vie pleine de succès.


La crise des 3 E – ça nous connaît au Bénin !

Au Bénin, comme dans la plupart des pays africains, nous sommes fortement dépendants de l’extérieur. Notre riz par exemple, ne cherchez pas loin; il vient tout simplement de l’Orient (Népal, Chine, Thaïlande). Nos vêtements, meubles, voitures, et autres biens, viennent de tout aussi bien de la Chine, du vieux continent que du nouveau Monde. Mais, quand nous en parlons et que nous nous plaignons, nos grands frères qui nous dirigent font la sourde oreille. C’est à se demander si ce que nous faisons au Bénin ne mérite pas d’être valorisé. Longtemps, très longtemps même, nous leur avons demandé de cultiver le label ‘’Made in Bénin‘’ pas seulement pour les autres, mais d’abord et surtout pour nous. Notre dépendance est tellement forte qu’une petite inondation en Asie a une incidence financière sur le riz que nous consommons au 229. Mais, la situation que nous vivons aujourd’hui sur la terre de Gbèhanzin, dépasse tout entendement.

Depuis plusieurs semaines maintenant, mon cher pays le Bénin fait face à une crise qui ne dit pas son nom. Cette crise, moi je l’appelle  »la crise des 3 E : Essence – Electricité – Eau ». Depuis l’arrivée de Muhammadu Buhari au pouvoir au pays du Biafra, l’essence a pris un coût. Le prix du litre à la station n’a pas changé, mais étant donné que la plupart des Béninois sont abonnés à l’essence ‘’Kpayô‘’, c’est là que nous ressentons cette flambée. Le litre qui y était à 400 fcfa, se retrouve en quelques jours à 650 fcfa. Et là encore, c’est quand le vendeur est clément pour ne pas pratiquer les prix de ses concurrents (700 fcfa, voire parfois même 750fcfa). Face à cette situation, les quelques stations-services qui existent dans les grandes villes comme Cotonou et Porto-Novo sont très vite prises d’assaut et les files d’attente pour s’approvisionner ne font que s’allonger. Et dans cette psychose générale, au niveau de la SONACOP (Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers), celle-là même qui est chargée officiellement de nous approvisionner, c’est un silence de cimetière lorsque vous passez devant à minuit. Aucune station-service de l’instance nationale ne fonctionne.

Un autre point, celui de l’électricité. Ici encore, nous y sommes très dépendants. Au moins cette fois, ce n’est pas avec le Nigéria, mais plutôt avec le Togo et le Ghana. La CEB (Communauté Electrique du Bénin) nous a toujours démontré que nos divers contrats de fourniture de l’électricité avec nos voisins de l’ouest ne tiennent qu’à un bout de fil. Pourtant, nous avons une centrale électrique qui devrait nous soulager, mais cette dernière n’arrive même pas à alimenter le quartier dans lequel il est implanté. Quelle ironie du sort ! Avant, pour permettre à tous de pouvoir au moins avoir de l’électricité pendant les périodes de délestage, la SBEE (Société Béninoise d’Energie Electrique) donnait des indications relatives aux heures de coupures journalières d’une zone à une autre. Mais cette année, elle a pris la ferme résolution de couper ‘’le jus‘’ sans préavis. Ce n’est que quand tu as un groupe électrogène que tu peux te taguer d’être loti à une meilleure enseigne. Et malgré toutes ces coupures, la facture mensuelle reste toujours salée.

Non loin de l’électricité, l’eau aussi dicte sa loi au peuple béninois. Ici au moins, la SONEB (Société Nationale des Eaux du Bénin) ne nous fait pas autant souffrir que sa consœur. On comprend que les travaux d’extension et de réhabilitation du réseau d’eau potable nécessitent des coupures de temps à autre, mais de là à nous priver d’eau pendant des jours, ce n’est pas du tout sérieux. A Cocotomey où je vis par exemple (à 15 kilomètres de Cotonou), les coupures d’eau sont tellement fréquentes qu’il nous arrive de ne pas avoir de l’eau potable une semaine entière. Heureusement dans certains foyers, les forages et les puits prennent le relais. C’est à croire que tout est fait pour irriter le pauvre contribuable béninois.

Combien de temps cela va encore durer ? J’aimerais bien que mon bon papa vienne me répondre. Avec son tout nouveau slogan de propagande, le ‘’Yinwè‘’, on pensait qu’il avait des solutions, mais visiblement c’est silence radio ; lui-même ne sait vraiment plus à quel saint se vouer. Au moins, ces situations nous auraient servi de leçon : le #Yinwè, n’est pas venu pour nous sauver comme Jésus Christ il y a 2000 ans.


Lettre d’un fils mécontent à son père !

Mon cher papa (tel tu nous l’as appris), avec mon plus profond respect, je me permets le « tu », puisque j’estime que nous nous connaissons il y a un moment maintenant. Je ne sais vraiment par où commencer tant il y a de choses que je dois te dire. Mais je vais faire bref, car je sais que les affaires de l’Etat te réclament.

Il a près d’une décennie maintenant, tu es entré dans nos vies. Sans te mentir, nous ne te connaissions pas, et tu étais venu sans nous avertir, mais nous (mes autres frères, sœurs, oncles, tantes, cousines, grands-parents…et moi) avions accepté de te recevoir. Tu étais venu à un moment crucial de notre existence, et puisque nous avions décidé de rompre avec un certain système, nous t’avions reçu à bras ouverts. Nous avions cru que tu serais ce Messie, qui comme le Christ, nous délivrerait des mains du mal. Mais visiblement, nous nous étions trompés.

Tu sais, lorsque j’ai eu mes 18 ans, ma mère (biologique) m’a donné 3 précieux conseils. Elle m’a dit ceci. Fiston, te voilà arrivé à l’âge de la maturité légale. A partir de cet instant, sache que tous que les pas que tu poseras, doivent concourir à ton honneur, et à travers toi, à notre honneur. Je sais que tu veux être heureux. Et pour cela, tu dois éviter: 1) à tout prix, d’’épouser deux femmes et plus (çà, elle y tient plus que tout), 2) de te mêler à des affaires douteuses, et 3) de faire de la politique (car pour ma mère, la politique, c’’est pour les personnes sans foi ni loi). Mais ce qu’’elle a oublié, c’’est qu’’on peut faire de la politique sans être politicien. Je n’’ai pas d’’appartenance politique, je ne participe à aucun mouvement ou rencontre politiques, je ne suis candidat à rien (comme tu l’’avais dit entre-temps), mais je suis un homo politikos, dans la mesure où la politique que je fais, est celle de dire ce que je pense pour le bien de la cité, pour une bonne gestion de la chose publique.

Tu sais, mon bon papa, nous avons placé en toi notre salut. Tu l’’avais dit toi-même que tu étais l’’intrus qui connaissait la maison. Tu nous avais même fait de nombreuses promesses que tu n’’as plus respectées une fois que nous t’’avions fait confiance. Tu avais dit que tu ne composerais avec aucun de nos anciens oncles et tantes qui avaient travaillé avec tes prédécesseurs, mais aujourd’hui’ nous avons vu que tu n’’as pas vraiment tenu parole. Tu n’’as pas su t’’entourer des personnes qu’’il fallait. Nombreux sont tes projets qui sont morts avant même d’’avoir été lancés. Beaucoup au sein de ton entourage t’’ont mal conseillé. Mais devant ton peuple, c’est toi qui escoupable, car comme le dit le proverbe, il n’’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Tu n’’as pas su te débarrasser de l’’ivraie et il a contaminé le bon grain.

Cher bon papa, en tant que fils d’’anciens paysans, je pensais que tu aurais pu savoir les véritables problèmes dont souffrait notre agriculture, mais apparemment ça n’a pas été toujours le cas. La majorité de tes politiques agricoles ont échoué parce qu’’elles n’ont pas véritablement pris en compte tous les paramètres propres à notre pays. Toi-même en tant qu’’économiste, tu sais que notre port est la principale source d’’entrée de devises dans notre pays, mais à vouloir tout contrôler, le port a été asphyxié par les nombreuses mauvaises décisions que tes fidèles compagnons t’’ont amené à prendre. Tu as lancé de nombreux chantiers qui au final ont donné raison au proverbe ‘’ »Qui embrasse trop, mal étreint »‘’. Puis, tu es venu voir les femmes avec la litanie du « Vous êtes belles », ce qui t’’a encore permis d’’avoir leurs votes pour le premier K.O historique dans l’’histoire électorale notre pays. Il y a eu beaucoup d’’autres situations, d’’autres épisodes dans de nombreux autres secteurs qui franchement, te font apparaître comme le loup dans ‘’Le petit chaperon rouge‘’.

Je ne dirai pas que tout ce que tu as fait pour nous est mauvais. Loin de là. Tu nous as permis d’’avoir deux toboggans géants dans Cotonou, des routes à ne pas en finir dans tout le pays, de nombreuses écoles et centres de santé construits notamment par le génie militaire, de nombreux centres universitaires un peu partout dans le pays, le Régime d’’assurance maladie universelle (même s’’il n’’a pas encore véritablement fait ses preuves), le Projet village du millénaire (avec Banikoara comme ville-pilote), le milliard culturel, le microcrédit aux plus pauvres avec le Fonds national de la microfinance, l’électrification rurale, l’emploi des jeunes avec le FNPEEJ et l’ANPE, la relance du trafic ferroviaire, l’aménagement du territoire, et beaucoup d’‘autres réalisations avec l’’aide de nos amis africains, français, américains, russes, et bien sûr chinois.

Mais, mon bon papa, le devoir d’’un fils envers son père est de toujours lui dire quand ça ne va pas pour qu’’il puisse redresser le tir. C’’est pour cette raison que je t’’écris cette lettre; juste pour te dire que tu nous as beaucoup déçus. Aucun de tes prédécesseurs n’’a jamais autant trahi notre confiance. Mais, comme mes autres frères et moi sommes assez pacifiques, nous ne t’’en tiendrons pas rigueur. Le vin est tiré, il faut le boire. Et ce vin, on le buvait depuis exactement neuf ans maintenant. Aujourd’hui, 6 avril 2015, il te reste un an. Le seul conseil que je puisse te donner, avec mon plus profond respect, et toute ma déférence pour que tu puisses marquer l’’histoire de notre pays à tout jamais, c’’est de passer la main au soir du 6 avril 2016. Fais-le et tu gagneras plus que jamais le cœur de tous tes bons enfants que nous sommes car tu auras contribué à la sauvegarde des acquis de notre démocratie, ce que nous n’oublierons jamais, je peux te le promettre.

Cher bon papa, je te remercie !

Ton fils (mécontent) !


Ces comportements qui font de nous de véritables béninois

Bonsoir chers tous ! Je reviens vers vous cet après-midi pour vous présenter quelques comportements qui nous singularisent le béninois. Eh oui, même si nous partageons beaucoup de choses avec nos frères africains, il y a un certain nombre de choses que nous faisons (que nous nous en rendions compte ou non) et qui nous caractérisent (généralement dans le mauvais sens).

Proférer des injures en circulation alors que c’est lui le fautif. Il y a quelques mois de ça, j’ai fait un tour chez nos frères du nord, au pays de Michel Kafando. Et franchement, ce que j’ai pu remarquer lors d’une altercation en circulation entre deux burkinabés, c’est totalement contraire à ce qui se passe chez moi au 229. Ici au Bénin, bien que ce soit lui le fautif, attends toi dans les 75% des cas à te faire remonter les bretelles. En deux temps trois mouvements, les towéyomin – nontwéyomin – adogandjia (injures en langue vernaculaire fon) ont déjà fait irruption dans la conversation. Au lieu de chercher à juste s’excuser d’avoir commis une faute, le béninois s’érige rapidement en victime et les arguments (quoique injustifiés) ne tardent pas à sortir pour te montrer que c’est plutôt toi qui a mal conduit.

 S’agglutiner autour de victimes d’accident, mais pas pour les aider ou appeler une ambulance. Si c’est vrai que le béninois et un modèle type de solidarité, il n’est pas tout le temps confirmé qu’il répond vraiment au type de l’homme-assistant à personne en danger. Si vous avez la malchance de perdre connaissance 2 à 3 minutes lors d’un accident, sachez que dans 8 cas sur 10, vous allez perdre soit votre téléphone portable, soit votre porte-monnaie, et des fois même les deux. Impossible de savoir qui vous a dépouillé dans une foule de près de 50 personnes qui s’est formée en moins de 2 minutes. Et si au moins, c’était pour vous aider, cela n’aurait pas été bien ? Non, c’est plutôt pour vous accuser à tort surtout quand ce n’est pas vous le fautif. Et les interprétations fuseront de toutes parts (beaucoup plus de ceux qui n’ont rien suivi de la scène).

 Privilégier les liens familiaux dans l’administration. Ceci, c’est la coutume. Si vous voulez un exemple qui justifie le proverbe africain ‘’L’on ne mange pas des pommes vertes quand on a un parent sur le pommier ‘’, ne cherchez pas trop. Prenez un aller simple pour le Bénin. Ici, c’est la règle. Des nombreuses tares de l’administration béninoise, la politique du « c’est mon frère », est la plus énervante. On se demande si la notion de l’intérêt général est toujours le mot d’ordre dans l’administration béninoise.

 Précipiter la mort des gens. Il n’y a pas deux champions au monde que les béninois dans ce domaine. Faire circuler des rumeurs non fondées, c’est le quotidien et le propre des béninois. Surtout avec les réseaux sociaux qui pullulent aujourd’hui sur la toile. Et pour preuve, à peine ai-je débuté la rédaction de ce billet que j’ai reçu sur mon smartphone un SMS m’informant qu’un ancien homme d’Etat béninois est passé de vie à trépas. Rumeur rapidement démentie par le fils de ce dernier.

 Ces quelques comportements sont tellement ancrés dans nos habitudes que nous ne voyons pas qu’elles nous déshonorent pour essayer de nous en débarrasser. Certes, l’homo béninus n’est pas de nature quelqu’un dont il faut se méfier, car il y a beaucoup de béninois qui sont honnêtes et qui inspirent confiance, mais il y en a qui vont vous saper totalement le moral de par leurs comportements dépravés, preuve que le savoir-vivre n’est point la chose du monde la plus partagée.


Quand j’étais enfant… (Souvenirs d’enfance !)

Gamin, je rêvais… de devenir pilote d’avion. Oui, j’aimais regarder à longueur de journée, des films d’aviation devant le petit écran familial ; j’adorais contempler dans ces films, les commandants de bord et leurs magnifiques tenues. Je m’imaginais bien revêtir cette tunique et me faire appeler aussi un jour, ‘’Mon Commandant‘’.

Quand j’étais enfant, je rêvais… de devenir footballeur. J’avais la chance de suivre une fois un match des championnats européens, et de voir des joueurs comme Ryan Giggs, Paul Scholes, Steve McManaman, Luis Figo et autres gloires du football… J’étais passionné par ce sport à tel point que je m’étais offert pour mon 7e anniversaire, un maillot que je me suis empressé de mettre mon nom, ma griffe pour faire le one-man-show ballon au pied avec mes amis du quartier.

Quand j’étais enfant, je rêvais… de devenir enseignant. Quel métier existe-t-il de plus noble que celui de transmettre le savoir ? Je n’en connais pas vraiment. Mais pour moi, dans ma petite tête d’enfant, devenir un enseignant, c’était pour avoir l’occasion de tenir les enfants de tous ces maîtres et maîtresses qui m’avaient gardé et fouetté tout au long de mon cursus scolaire, pour leur rendre la pareille. Drôle de pensées quand on est gamin ! Sérieusement, qui d’entre nous n’avait pas ce genre d’idées ? Je me rappelle bien de ce jour en cours préparatoire 2e année, où après avoir fait d’énormes ratures dans mon cahier d’exercices, je fus passé à tabac. Certes, sur le moment, j’étais énervé et furieux contre mon maître, et j’avais même juré faire pareil avec ses enfants un jour. Mais, c’était sans savoir le service qu’il me rendait, cet enseignant-là. Aujourd’hui, on en rit beaucoup chaque fois que nous nous rencontrons dans la ville.

Et ce n’est pas fini. Des rêves d’enfants comme ceux-là, j’en avais plein la tête. Ce n’est que maintenant que je me rends compte que c’était beau l’enfance, et que c’était tous ces rêves, un peu fous sur les bords, qui la rendaient magique. Aujourd’hui, ayant emprunté un parcours assez différent mais tout aussi passionnant, je me retrouve à gérer l’information sous toutes ces formes, un métier que j’adore un peu plus chaque jour.

P.S: Et vous, pourquoi ne pas partager vos souvenirs d’enfance avec moi?


Avec mon plus grand respect, améliorez vos prestations !

Lettre ouverte à tous les patrons de banques et d’institutions financières!

S’il y a bien une chose que vous ne maîtrisez pas, c’est la notion de « Satisfaction du Client ». Tout est fait, au contraire, pour nous rebuter. Bon nombre de banques ne possèdent pas un service performant de relation avec la clientèle. Sinon, comment comprendre que chaque fois que nous nous rendons dans vos agences sur tout le territoire, c’est toujours les mêmes constats :

Premièrement, il n’y a pas de connexion. C’est vrai. Tout le monde sait qu’au Bénin, chaque fois qu’un petit bateau passe dans nos mers, notre fibre optique se casse. Ce n’est pourtant pas une raison pour entendre chaque jour que vous n’avez pas la connexion Internet. Si votre fournisseur d’accès Internet n’est pas performant, rompez votre contrat et choisissez un autre fournisseur ! Cela ne manque pas sur le marché. Et vous et moi savons pertinemment que vous avez les moyens de régler ce petit problème. Pourquoi, c’est seulement quand nous venons retirer ‘’ notre argent ‘’ qu’il n’y a pas de connexion, alors que quand c’est pour un versement, vous vous empressez de prendre notre fortune de nos mains ? Si de petites sociétés qui viennent d’être créées s’abonnent à des fournisseurs d’accès Internet via satellite, qu’attendez-vous pour suivre leurs pas ?

Et deuxièmement, un seul guichet fonctionnel alors qu’il y a trois à quatre emplacements prévus. Savez-vous que chaque année près de dix mille jeunes sont déversés sur le marché du travail et ne trouvent rien à faire ? Pour le temps que j’ai pu passer lors de mes expertises dans de nombreuses institutions, je sais que vous recevez de nombreuses demandes d’emploi et/ou de stage. Je ne vous dis pas de recruter puisque je suis sûr, vous me parlerez d’expérience professionnelle. Mais comment voulez-vous que les jeunes engrangent de l’expérience si vous ne leur donnez pas une chance d’acquérir celle-ci ? Je suis sûr que si vous en êtes arrivés là, c’est parce qu’on vous a donné votre chance. Ne continuez pas dans votre politique de deux poids deux mesures ! Mettez-les jeunes demandeurs d’emploi à l’essai et trier le bon grain de l’ivraie ! Ce sera à coup sûr, un grand apport dans la réduction du chômage tant prônée par mon bon papa.

Ne faites pas comme si vous étiez le centre du monde, chers messieurs ! Améliorez vos prestations. Quand je vais à la banque, je sais d’ores et déjà que j’ai perdu ma matinée ou ma soirée, car pour une opération d’à peine cinq minutes, c’est parti pour plus de deux heures . Si nous avons décidé de venir vous confier notre fortune, ce n’est en aucun cas parce que nous ne pouvons pas la gérer à notre manière ! Alors, je vous en conjure, revoyez votre copie !