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Cameroun : La science célébrée en grande pompe à Kribi.

photo de famille après l’ouverture officielle

Kribi, chef-lieu du département de l’océan dans la région du Sud-Cameroun , a servi de cadre à la fête de la science pour la première fois les 1,2 et 3 décembre 2017. Une grande première que cette cité balnéaire dont l’urbanisation débutée en 1890 par l’administration allemande avant de passer le relais à celle de la France en 1916, doit à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) qui pour l’occasion a bénéficié du partenariat de la ville de Kribi et de l’Ambassade de France au Cameroun. Un partenariat que les représentants des trois structures en question vont saluer à sa juste valeur. Le premier à le faire qui n’était autre que le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Kribi (DG/CUK) perdra pratiquement son « latin » durant la cérémonie protocolaire d’ouverture qu’abritait la salle des fêtes de la structure dont il a la charge. C’est un Louis Jacques Mazo ému qui au cours de son traditionnel mot de bienvenue se refusera contrairement à ses habitudes de présenter la monographie de la ville dont il est le premier magistrat. Une exception que ce magistrat municipal justifiera en affirmant que « La ville de Kribi a plutôt tout à apprendre de ces éminents chercheurs venus restituer les recherches scientifiques menées depuis une trentaine d’années à Kribi et sa région. ». Recherches sur lesquelles un pan de voile sera aussitôt levé par le représentant de l’IRD au Cameroun, Congo RDC et Gabon. Effectivement Jean-Jacques Braun dans son allocution de circonstance précisera que « Au Cameroun et ce depuis de nombreuses décennies, L’IRD et ses partenaires camerounais associés aux communautés d’enseignement supérieur et de recherche françaises et internationales mènent des recherches sur les thématiques suivantes : santé et le bien-être des populations, système terre (climat, cycle de l’eau, environnement continentaux et marins, biodiversité végétale et animale), dynamiques sociales et patrimoine. ». Les précisions se poursuivront par la justification du choix de Kribi en ces termes « Ce choix a été guidé par le fait que le chef-lieu du département de l’océan dans la région du Sud-Cameroun, relativement préservé jusqu’alors, est actuellement en pleine mutation. Cette région a été et sera bouleversée par des chantiers de grande ampleur comme la construction du pipeline Tchad-Cameroun, du port en eau profonde et de la ville nouvelle de Kribi, d’infrastructures ferroviaires et routières associées aux projets d’exploitations minières et de barrages hydroélectriques. Outre l’intérêt économique de la zone et dans l’objectif d’un développement durable, il s’avère fondamental de préserver son patrimoine unique (peuple pygmée, parc national de campo-Ma’an, zone Ramsar du fleuve Ntem, etc.). ». Un choix dont se félicitera l’ambassadeur de France au Cameroun car dira t-il « Kribi est un mixage des populations aux problèmes différents avec en plus le développement d’une collectivité chinoise et une situation géographique marquée par l’ouverture sur le golfe de Guinée d’une part et un massif forestier d’autre part. ». Son Excellence Gilles Thibault poursuivra son propos en insistant pour que « cette édition 2017 de la fete de la science instituée en 2009 au Cameroun par l’IRD apporte des réponses concrètes aux problèmes des populations locales par la pertinence des actions menées. ». En termes d’action, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en fonction à Yaoundé depuis le 17 septembre 2016, ne se fera pas prier pour souligner à grands traits les domaines couverts par la coopération française au Cameroun avec notamment la lutte contre le terrorisme et l’aide au développement à travers le contrat désendettement-développement (C2D) rendu à sa dixième année. La conclusion du diplomate français quand à elle se résumera au « Vœu de voir ce rendez-vous de célébration de la science s’institutionnaliser en incluant le maximum de parties prenantes. ».

Quand science rime avec l’utile et l’agréable.
Un vœu que n’hésitera pas d’ailleurs de faire à son tour le préfet du département de l’Océan. L’administrateur civil principal de classe exceptionnelle, Antoine Bisaga, tout en se réjouissant « De la plus-value que l’ambassadeur de France apporte à ces assises dont toute son unité de commandement est si fière », s’est appesanti sur les perspectives d’avenir qu’elles offrent. Un avenir marqué par la volonté affichée par toutes les parties prenantes de bâtir à Kribi dans les meilleurs délais « L’antenne axée sur la maritimité du futur centre en Bio géosciences de l’environnement qui sera co-construit par l’IRD de France et les ministères camerounais de la recherche scientifique et de l’innovation d’un coté et de l’enseignement supérieur de l’autre. ». Un futur fruit de la coopération qui viendra à coup sur renforcer les relations France-Cameroun qui sont très anciennes de l’avis même de l’autorité préfectorale de céans. Cependant, en attendant la réalisation de cet important projet, le représentant du président de la république du Cameroun dans ledit département, a invité ses administrés « à venir massivement s’émerveiller durant les trois jours  devant cette œuvre merveilleuse qu’est cette fête de la science . » Une invitation à laquelle sera greffée un vibrant hommage rendu à tous les chercheurs qui y ont participé eux que le préfet qualifiera de « Race des Hommes essentiels à la société car étant l’œil de l’aveugle. ». Des yeux qui ont fait voir aux kribiens dans toute leur splendeur entre autre plusieurs films scientifiques concernant le Sud-Cameroun et en particulier le département de l’Océan, les vestiges de la période coloniale et les sites touristiques, un spectacle de danses traditionnelles commenté par un ethnomusicologue, une exposition des posters et objets archéologiques. Les oreilles ont également été abondamment nourries durant les conférences et débats thématiques qui se sont accompagnées de la remise au public d’une kyrielle de supports littéraires pour que si jamais les paroles s’envolent que les écrits restent. La certitude qui se dégage de cette édition 2017 de la fête de la science à en croire de nombreux observateurs avertis, est que l’Institut de Recherche pour le Développement qui se propose d’être un référent scientifique incontournable sur les grands enjeux du développement a réussi le difficile pari d’écrire une page où le passé, le présent et le futur de la ville de Kribi, vitrine de la politique des grandes réalisations du président Paul Biya, se conjuguent au même temps. Le temps d’une recherche participative pour le développement qui sait concilier boom économique et démographique avec les exigences écologiques.


Cameroun : à Kribi, les jeunes de trois pays célèbrent la Journée Internationale de la Jeunesse

Plusieurs jeunes, français, allemands et camerounais, réunis à Kribi, (cité balnéaire du sud Cameroun) dans le cadre d’un échange culturel, ont profité de la célébration de la journée internationale de la jeunesse (12 août 2016) pour redire leur engagement à œuvrer pour la  construction d’un monde meilleur en faisant tomber les préjugés.
C’est par une heureuse coïncidence que la ville de Kribi, chef lieu du département de l’Océan dans la région du Sud  Cameroun, a réussi pour la première fois de sa longue histoire à célébrer de concert avec le reste du monde, la Journée Internationale de la Jeunesse (JIJ). Célébration dont le ton a été donné par le Secrétaire Général de l’ONU en personne. En effet, dans un message envoyé aux quatre coins du globe terrestre, Ban Ki-Moon a écrit entre autres « Les jeunes du monde entier qui représentent la génération de jeunes la plus nombreuse de l’histoire peuvent, au niveau mondial, briser les schémas du passé et mettre le monde sur la voie d’un avenir plus durable. Directement touchés par les tragiques contrastes qui existent à l’heure actuelle entre la pauvreté extrême et la richesse ostentatoire, la faim dévorante et le gaspillage alimentaire honteux, les riches ressources naturelles et les industries polluantes, ils peuvent apporter des solutions à ces problèmes, qui sont au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030. ». Un morceau choisi qui s’inscrit en droite ligne du thème retenu pour cette édition à savoir « La route vers 2030 : éiminer la pauvreté et parvenir à des modes de consommation et de production durables. ». Thématique à laquelle près d’une vingtaine de jeunes (dont la moitié est venue de France (6) et d’Allemagne (5) tandis que le reste est issu du Cameroun (8), ont débatu lors de leur traditionnel échange culturel tri national des jeunes (ETJ).

Ce véritable brassage de cultures tenu à Kribi entre le 30 juillet et le 14 août 2016, avait pour objectif principal de « démasquer les préjugés et consolider la paix ». Un objectif atteint pleinement si l’on s’en tient au bouillon de cultures servi au grand public de cette partie du pays par Manu Dibango le 12 août dernier à travers une soirée culturelle de clôture. La preuve, c’est que ladite soirée s’est ouverte par un hymne composé par les jeunes en question dans cette ville qui a pour citoyens d’honneur Samuel Eto’o et Yannick Noah. Des citoyens du monde qui auraient certainement aimé être  là pour reprendre en chœur avec ces jeunes « cheminons ensemble pour bâtir un monde meilleur », le refrain évocateur de ce chant de ralliement.
Cependant, les participants à l’ETJ 2016 ont souhaité de tout cœur « voir d’autres voix venir s’ajouter à la leur pour faire entendre à une large échelle la cause qu’ils ont développée et défendue tout au long de ces deux semaines d’échange particulièrement enrichissantes. ». Richesse que saura traduire le rapport général lu séance tenante en allemand et français avec à l’appui un diaporama photos pour joindre des images à la parole. Les spectateurs ont ainsi pu apprécier à leur juste valeur les échanges constructifs avec les autorités locales, les hommes et les femmes de médias, les pygmées et certains responsables des agro industries installées autour de cette ville balnéaire dont les vestiges allemands et français n’ont pas manqué d’émouvoir ces ambassadeurs de la paix. Paix qu’ils ont d’ailleurs su promouvoir à travers plusieurs ateliers  de réflexion dont les thèmes allaient de« démasquer les préjugés, consolider la paix » à « volontariat jeune : implication de la jeunesse dans les projets et chantiers de solidarité internationale en Afrique et dans le monde » en passant par  « place des jeunes face à la montée de l’extrémisme en Afrique ». Par contre, les ateliers de danse, de cuisine et de mode, les animations linguistiques et culturelles, les randonnées botaniques et la beach party dont la soirée culturelle a été la vitrine par excellence, ont montré que l’utile et l’agréable étaient logés à la même enseigne tout au long de l’ETJ 2016. Une édition qui s’est clôturée par une innovation majeure, à savoir la remise des diplômes de participation à tous les participants. Des lauriers sur lesquels les jeunes et leurs encadreurs ont promis ne pas s’endormir surtout que le plaidoyer fait à Kribi a reçu un écho favorable sur le plan local avec de nombreuses demandes d’adhésion enregistrées. Du sang neuf qui est venu mettre du baume au cœur de Jean Mace Banoho, heureux de voir que son initiative après des débuts laborieux est quasiment assurée d’un avenir radieux.

Main dans la main pour des meilleurs lendemains.

C’est à cet allemand d’origine camerounaise que l’on doit la tenue de cet échange culturel dont la première édition a eu lieu outre Rhin en 2013 après une longue gestation. Effectivement, depuis le début des années 2000 cet ancien immigré ayant souffert du racisme et de nombreux préjugés en Europe caressait le rêve de réaliser un projet permettant aux jeunes de ses pays d’origine et d’adoption de créer un langage commun en bannissant les idées reçues. Projet qui se réalisera finalement avec le soutien multiforme que lui apportera l’Office Franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ). Office qui par la même occasion va s’ouvrir à un pays tiers. Ouverture que l’on peut comprendre quand on sait que le Cameroun a eu un passé particulièrement douloureux avec les deux pays en question également meurtris par des guerres mondiales. C’est justement au lendemain du traité de l’amitié franco-allemande, signé le 22 janvier 1963, que l’OFAJ est mise sur pied avec pour mission de consolider les relations entre les jeunes des deux pays et d’approfondir leur compréhension mutuelle. Pour y parvenir, l’OFAJ s’appuie majoritairement sur des associations parrainées par les collectivités locales et territoriales. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cet échange culturel repose depuis ses débuts sur trois associations sœurs à savoir Echo Kamerun de Bad Belzig en Allemagne, Cœur d’Afrique et d’ailleurs de Maurepas-Yvelines en France et Echo Belzig-Kribi de Kribi. La dernière citée a pour président d’honneur le maire de la Commune d’Arrondissement de Kribi II (CAK II). L’édile Guy Emmanuel Sabikanda est heureux de voir que, grâce à des liens noués par des jeunes, sa commune est en passe de se jumeler à celle de Belzig. Un jumelage qui viendra certainement donner un coup d’accélérateur à la réalisation du projet de construction à Kribi d’un écho village ou d’un centre multifonctionnel des jeunes d’une superficie de trois hectares. L’Ofaj, par la voix de son animatrice interculturelle Mona Lenssen, a redit l’importance qu’il attache à la réalisation de ce projet pour lequel l’office est du reste prêt à mettre la main à la poche. Une générosité sur laquelle le président actif d’écho Belzig-Kribi, Dieudonné Eman, sait qu’il peut compter pour conduire quelques-uns de ses membres en France et en Allemagne l’année prochaine pour prendre part à l’édition 2017.
En attendant, le président sus mentionné a exprimé sa gratitude à toutes celles et tous ceux qui ont permis que « des jeunes de diverses horizons puissent  vibrer en phase en faisant le plein de nouvelles idées à Kribi, ville appelée à devenir, à l’horizon 2035, un véritable pôle de développement socio-économique, non seulement pour le Cameroun, mais également pour la sous-région Afrique centrale. ».

 

 

 

Ph etj (1)


Bienvenu à Kribi.

pirogue du carnaval mayi 2013
pirogue du carnaval mayi 2013

 

 

Le Cameroun véritable Afrique en miniature a franchi en 2010 le cap de 500 000 visiteurs. Une performance que le pays d’Anne Marie NZIE doit en partie à la ville de Kribi dont le fort potentiel naturel, humain et culturel en fait une destination touristique très prisée.

 

Kribi, Chef lieu du Département de l’Océan dans la Région du Sud Cameroun est généralement qualifiée de capitale touristique du «rio dos camaroes». Un qualificatif qu’elle mérite amplement au regard des nombreuses particularités qui valent le détour. Ses richesses historiques, géographiques, humaines et culturelles qui n’ont pas manqué d’enchanter les différentes vagues de colonisateurs ayant déferlé sur ses côtes comme en témoignent les nombreux vestiges.

 

Une longue liste où est bien inscrit le phare Margaret qui depuis 1906 se dresse fièrement à l’embouchure du fleuve Kienké. Ce cours d’eau qui traverse la ville a de nombreux arguments pour attirer les regards à savoir la Marina de Kribi et le Centre Communautaire de Pêche Artisanale de Kribi (CECOPAK) communément appelé débarcadère de Mboamanga, installés sur ses rives. Des installations modernes qui n’ont pas réussi à faire de l’ombre à celles datant de la période allemande notamment le pont sur la Kienké et le port autonome de Kribi dont les fondations sont solidement enfouies dans les rochers du fleuve. Pierres sur lesquelles

 Monseigneur Henrich VIETER, premier Préfet apostolique du Cameroun, a bâti l’une des premières missions catholiques du pays à savoir la Cathédrale Saint Joseph sur Mer de Kribi.

 

Cependant l’un des plus gros héritages que les occidentaux ont légué à la ville est bel et bien son nom qui vient du portugais «Kikiribi» signifiant homme de petite taille. Référence faite aux pygmées  qui auraient probablement été les premiers à accueillir les navigateurs partis du Portugal. Rencontre inédite qui continue de faire des émules plusieurs siècles après dans les villages Bakola/Bagyéli qui reçoivent quotidiennement des occidentaux. Villages perdus dans la forêt où ces premiers habitants du Cameroun et de Kribi ont délibérément choisi de vivre pour être en harmonie avec leur culture rythmée par la chasse et la cueillette. Choix qui a permis aux bantous dominés par les Batanga et les Mabi de s’installer sur la côte bien que les derniers cités se retrouvent également à l’intérieur des terres. Autrement dit, Kribi s’étend sur deux versants : l’un maritime et l’autre forestier, visage qu’elle présente à ses visiteurs une fois qu’ils ont franchi sa principale porte d’entrée.

 

L’ELEPHANT ET LA CREVETTE LOGES A LA MEME ENSEIGNE

 

 

L’image de ces jeunes demoiselles souriantes qui vous présente en guise de bienvenue à Kribi, leurs plateaux de marchandises où «Mabang», poissons fumés aux épices et «Ovianga», viande de brousse aux saveurs exotiques, se disputent la vedette, est l’une des identités remarquables du péage de Londji. Londji, localité qui comme l’ensemble des villages situés le long des 15 kilomètre qui la séparent du centre ville, accueillent ses hôtes côté cour avec des cultures vivrières que surplombent une forêt à la flore et à la faune très riche et côté jardin avec les pieds dans l’eau où baignent son célèbre marché de poissons et son campement de pêcheurs. Deux facettes que la ville tout entière arbore fièrement comme le démontrent à suffisance ses armoiries où l’éléphant et la crevette occupent une place de choix. Par contre, dans le quotidien de ses populations, le pachyderme s’étant éloigné du fait de l’urbanisation(il faut se rendre à 75 km au sud de la cité balnéaire pour voir les éléphants qui sont avec les gorilles les principales attractions du parc national de Campo-Ma’an), seul le crustacé reste facilement accessible au grand bonheur des restaurateurs et de fins gourmets. Des spécialistes de l’art culinaire qui vous diront que la meilleure crevette du monde se trouve dans les eaux du fleuve Lobé qui ont donné au village éponyme une renommée mondiale. Effectivement, ce cours d’eau se jette dans la mer par une chute de 14m de hauteur, un phénomène unique dans le monde qui justifie le projet de classement de cette exclusivité au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Les touriste n’ont pas attendu l’aboutissement de cette procédure pour faire de ce merveilleux site leur lieu de villégiature préféré de la cité balnéaire dont les cartes postales de plage de sable fin où cocotiers sveltes swinguent en permanence au rythme du vent, n’arrêtent plus de faire le tour du monde. Celles de la Lobé ont la particularité d’offrir aux baigneurs le choix entre l’eau salée et agitée de la mer et celle calme et douce du fleuve.

 

De même, la présence à la tête de la Lobé de Sa Majesté EKO ROOSEVELT, musicien internationalement reconnu, n’a fait qu’étoffer la carte de visite de ce village situé sur la route de Campo. Cette tête couronnée dont la chefferie n’a pas grand-chose à envier au musée d’art de grand-batanga, ne manque jamais de combler les attentes de tous les férus d’art qui viennent frapper à sa porte du reste toujours ouverte. S’ouvrir aux autres sans pour autant perdre son identité culturelle, tel est justement le défi que kribiens de souche ne cessent de relever à travers leurs fêtes traditionnelles et commémoratives

 

UN BOUILLON DE CULTURES À CONSOMMER SANS MODÉRATION

 

Kribi, ville cosmopolite de par sa diversité ethnique est également à ce titre, une véritable mosaïque de cultures qui pour l’essentiel ont su résister à de nombreuses influences. La meilleure illustration à ce sujet vient des descendants du Roi William MADOLA, martyr dont le mausolée se trouve à Bongahélè. Il s’agit du peuple Ndowè en général et ses composantes Bapuku Banoho du groupe Batanga en particulier dont les us et coutumes sont sortis quasiment indemnes des affres de la colonisation et de la déportation dans le Sud-Ouest du pays durant la première guerre mondiale. Le retour aux sources après deux années pénibles s’est opéré

successivement le 14 février 1916 pour les premiers cités et le 09 mai de la même  année pour les seconds. Événement qui ont donné naissance à deux fêtes commémoratives à savoir le Febuary et le Mayi dont les échos ont dépassé les frontières

 

nationales depuis des lustres.

 

Une voie dans laquelle est également bien engagé le festival culturel et traditionnel «Nguma Mabi», vieux de 10 ans seulement mais qui atteint les sommets le 15 décembre de chaque année. Ces trois grands rendez-vous culturels des autochtones ont, sur la conduite éclairée de leurs chefs traditionnels et avec la bénédiction des esprits de l’eau (mami water) et de la forêt, fini par s’ouvrir aux allogènes qui y participent activement. Une intégration réussie qui n’a pas empêché les kribiens d’adoption d’avoir les leurs à l’exemple des Journées Kribiennes initiées en avril dernier par le Cercle des Elites et des Chefs de Communauté de l’Ouest à Kribi. Initiative qui a été salué à sa juste valeur par les ministres du Tourisme et de la Culture tout en souhaitant que Kribi, pôle prioritaire dans la politique gouvernementale en matière de tourisme voit de tels brassages d’hommes et de cultures se multiplier.