dhiahayouni

De la bonne guerre: À propos du clip de Hatem Karoui “MY NAME IS SEBSSI”

Pour l’homme public pastiché, cela peut sembler cruel, de mauvais goûts, voire intolérable. Sentiment légitime de la part de la personne “croquée” (SEBSSI) par toute œuvre de l’esprit. Pour celui qui regarde, selon qu’il est partisan ou adversaire, il aimera ou détestera. Et c’est de bonne guerre également. Quant à l’appréciation purement artistique, pour les uns ça peut sembler génial, alors que pour d’autres, c’est “tellement nul”. 

L’absence d’unanimité autour des créations, quoique l’on dise, relève, en définitive, du pluralisme d’opinion. En revanche, là où il y a une quasi-unanimité, c’est sur l’étroite corrélation entre la vitalité de la démocratie et la satire et le sarcasme.

Et c’est tellement vrai, qu’en débarquant dans tout pays, il suffit de dire “montrez-moi vos satires et vos œuvres de création artistique, et je vous dirai dans quelle démocratie vous vivez.” Forcément, car, d’un côté, nous avons des personnes destinées à détenir ou qui détiennent un pouvoir exorbitant, en disposant des instruments de l’autorité publique (police, armée et administration) et, de l’autre, des créateurs… et des journalistes. Aussi, quelle que soit la personne aspirant à disposer des leviers de la force publique, si elle ne supporte pas la satire, le sarcasme et les créations de l’esprit -aussi cruelles peuvent-elles sembler-, qu’elle change de vocation.

Car une telle personne incarne une menace pour la démocratie. La satire et le sarcasme n’existent pas pour plaire à ceux dont ils en sont l’objet, tout comme, du reste, de plaire à leurs partisans… quoique…, mais pour satisfaire, entre autres, à l’un des impératifs parmi les plus vitaux à la démocratie : L’irrévérence des œuvres de l’esprit.

Lien de la vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=UiRtRHYhwFk

 


7 ½ : Le miroir des Tunisiens..

La culture novembriste, la symbolique du chiffre 7, la mauve attitude..

Le réalisateur Néjib Belakhdi a choisi, à travers son documentaire sociopolitique «7 et demi», de mettre les spectateurs face à eux mêmes. Une sorte de miroir qui projette ce que nous sommes, ce que nous sommes devenus après le 14 janvier 2011 et qui démontre qu’au fond nous nous ne connaissions pas vraiment !

 

Suivez ma caméra..

Caméra à l’épaule, l’auteur a interviewé des gens de la rue, des politiciens, des experts, a cueilli des témoignages et a réussi à immortaliser des instants insolites et des anecdotes qui vont servir d’éléments d’archive ultérieurement.

« 7 ½ est un documentaire que je considère comme un acte citoyen avant d’être un film. J’ai commencé à le tourner en étant conscient des enjeux que nous encourions vers le 20 janvier 2011, sans savoir ce que j’allais faire de la matière. Je ne savais pas si elle allait déboucher sur un simple document historique ou si elle allait se transformer en film. J’étais dans l’urgence de « filmer l’Histoire », précise Néjib Belkadhi.

 

Une immersion dans la Tunisie poste révolutionnaire et pré-élections

Le choix de sortir le film à quelques jours des élections présidentielles et législatives n’est pas anodin. La Tunisie s’apprête à revivre dans quelques jours l’expérience des élections. Une expérience que la majorité des tunisiens ont vécu pour la première fois en 2011 et qui a été considérée comme historique à l’époque.

Le film documentaire a été tourné entre janvier et novembre 2011 et on peut distinguer qu’il est coupé en 3 volets. Le premier constitue une sorte d’introduction qui explique comme on est arrivé aux élections. Il y a une mise en évidence du contexte générale post révolutionnaire, de l’euphorie vécue par les tunisiens dans le temps, et des évènements (sit-in Kasbah, les revendications) qui ont imposés les élections.

Le rythme du film va crescendo au cours des scènes suivantes dans lesquelles le réalisateur a tenu à collecter les témoignages de plusieurs politiciens mais aussi citoyens et les juxtaposer aux dires d’un sociologue qui déchiffrait les attitudes et comportements.

« 7 et demi » servira à faire en quelques sortes une analogie entre 2011 et 2014. Plusieurs erreurs ont été commises à l’époque, plusieurs dépassements aussi. Les attitudes des citoyens ont changé et évolué en 3 ans, les motivations également… Regarder ce qui peut être considéré comme film de mémoire, qui garde une trace de ce que nous étions et pensions servira probablement de piqure de rappel pour éviter de tomber dans les mêmes pièges.


Présidentielles..

Le fait qu’une majorité écrasante de citoyens, de journalistes et de politiciens n’aient d’yeux que pour les élections présidentielles est intriguant.

A quoi bon mettre autant d’énergie pour élire un nouveau concierge pour le Palais de Carthage ? D’autant plus que juste avant, auront lieu les élections législatives qui seront certainement, surtout avec le contexte actuel, décisives pour l’Histoire du pays.

Si dans l’imaginaire collectif persiste encore l’image d’un Président de la République super-puissant qui détient tous les pouvoirs à l’image de Ben Ali et d’une assemblée de façade, la réalité d’aujourd’hui en est schématiquement à l’antipode.

Ce qui est encore plus grave, ce sont tous ces politiciens dont l’attention est accaparée par les présidentielles, qui paradent de plateau en plateau et formulent un tas de promesses que leur candidat n’aura certainement pas les prérogatives de réaliser.

En deux mots, le parti politique qui aura la majorité au Parlement prendra en mains les rênes du pays, tout le reste n’est que littérature.


Journée Internationale de la paix sans paix..

En ce jour, le 21 septembre 2014, ma pensée et ma plume sont pour ces peuples du monde, meurtris et dépourvus de tout.

Quelle quiétude si on est toujours délaissé ? Quelle paix si l’injustice sociale est toujours vivante ? et quelle paix si tout le monde est armé ?

Après des milliers de martyrs en Palestine, après la guerre sur l’Ukraine, l’affaire Syrienne, Irakienne, après les combats en Libye et les attentats de terrorisme en Tunisie et un peu partout sur cette terre.. voilà le monde qui célèbre la paix.

Incompréhension ici, guerre là-bas ; les grandes puissances du monde se mobilisent soi-disant pour la paix, mais la guerre c’est aussi avec elles.

 


Chez moi c’est…

Chez moi c’est une ancienne colonie. Chez moi c’est un endroit plein de richesses, de ressources, de choses qui sont nôtres juste par le nom. Chez moi nous sommes riches mais nous n’avons pas d’argent.

Bienvenue chez moi, le lieu de tous les tabous. L’endroit qui a connu des évolutions majeures durant toute son histoire. Celui qui a subi des changements antagonistes en quelques décennies et se retrouvent du jour au lendemain au nord alors qu’il était au sud. Chez moi nous sommes une famille soudée quand il le faut, mais parfois un peu trop manipulée. Ma famille est grande, courageuse, intelligente, cultivée, révolutionnaire… Ma famille est ma fierté, celle qui a su me donner l’exemple et me décevoir ensuite.

Chez moi nous sommes aujourd’hui divisés, mes frères veulent revivre le temps de la préhistoire, et mes sœurs veulent occidentaliser leur mode de vie. Mon père abuse de son pouvoir de chef de famille et ma mère subie les conséquences de chacun des membres de cette dernière. Mais comme toute mère elle sera là jusqu’à la fin.

Ma famille, ce sont les tunisiens. Chez moi, c’est en Tunisie.

Venez donc chez moi je vous invite, vivez la joie et la douleur, à côté des étoiles j’habite à deux pas du ciel toujours bleu, J’attendrai… chez moi votre visite