Emmanuel Dunil


Mona Lisa

« Où sont les femmes, (…) auraient-elles perdu leur flamme ? » s’interroge assez naïvement  Patrick Juvet dans une chanson de 1977 sur des paroles de Jean-Michel Jarre. De quelles femmes parle-t-il ?  La « femme libérée » de Cookie Dingler, la « femme des années 80 » selon Michel Sardou, une femme « au fond de la piscine, en petit pull marine » ou bien encore la « Miss Maggie » de Renaud ? S’agit-il d’un jeu de…



Au faîte… du bruit !

Silence, via Pixabay CC. Silence ! on tourne sur la Terre Bruits de Moteur ! dans l’atmosphère Au fait… le silence sur la Terre n’existe pas. La nature ayant horreur du vide, elle produit en permanence toutes sortes de sons, bruits ou musiques. «  Les chants de la Nature jamais ne lâchent, Ses exécutants ne sollicitent aucune relâche. Dans les prés alentour, sur les coteaux lointains Serviteurs zélés sont ses…


2018 : Mise à Jour

  Voici un texte que j’ai eu l’idée d’écrire début 2018 … et c’est déjà l’année dernière ! Que s’est-il passé ? Ce qui devait être un message de voeux prend la forme d’un bilan de l’année écoulée. Au départ, l’inspiration m’est venue notamment de cette phrase que l’on attribue à André Malraux, écrivain et homme politique français du XXème siècle : «Le vingt-et-unième siècle sera spirituel ou ne sera…


Do not disturb

PRIERE DE NE PAS DERANGER

 

Trop de blé, trop de blessures ; trop de sang, trop de censure.

En guerre moins, en guerre plus, en silence, bouche cousue, motus !

Sur les murs d’enceintes qui nous cernent, défense d’afficher ses couleurs,

Le monde accouche sans douleur, dans de beaux drapeaux en berne.

Prière de ne pas déranger, prière ! C’est un ordre !

Prière de ne pas déranger, mes désirs sont désordre.

 

On se machine, machination, un monde en fer et damnation.

Science ou fiction, crucifixion ? Espace en voie de disparition.

Extra-touristes, extra-terrestres, on nous orchestre, on nous séquestre,

Laissez-moi m’extraire du contexte : ne déranger sous aucun prétexte !

Prière de ne pas déranger …

 

Silence, on tourne ! Sur la Terre. Bruits de Moteur ! Dans l’atmosphère.

En émissions, paroles en l’air, laissez planer le mystère…

Mais que fait le propriétaire ? Désolé, pas de commentaire.

Fermé pour cause d’inventaire, voyez avec ma secrétaire.

Prière de ne pas déranger …

 

Est-ce naturel ou naturiste, est-ce culturel ou culturiste ?

Tubes  de crème, écran total, on s’aime extrême en intégral.

On se protège, on se préserve, de l’amour avec ou sans philtre.

Mais qu’est-ce que l’amour nous réserve ? Qui observe à travers la vitre ?

Prière de ne pas déranger …

 

Même à leurs tables non-fumeurs, les notables sont allumeurs.

Branle-bas le combat ! Tout le monde ! A son poste ! Pour une blonde !

Ne prenez pas l’air étonné, si la moutarde vous monte au nez.

Bien au chaud sous votre bonnet, vous avez l’air conditionné.

Prière de ne pas déranger …

 

On nous élève, on nous honore, en musique — c’est indécent !

D’ascenseur tout le monde descend : on a touché le fond sonore.

Sans éviter les métaphores, les caméras, les camisoles,

Il est urgent que je m’isole, j’ai le coeur comme un coffre-fort.

Prière de ne pas déranger …


Si

Si je devais me retrouver seul sur une île déserte … Et si j’avais, malgré tout, la possibilité d’emporter quelques livres : je choisirais, pour nourrir mon imaginaire, un dictionnaire comme réserve de mots, plus « Exercices de style » de Raymond Queneau, « Tableau des moeurs de ce temps », galerie de portraits de Maurice Sachs, un livre de recettes de cuisine et le « Joueur d’échec » de Stefan Zweig.   S’il ne me…


Bal atroce

 BAL ATROCE

(La marée était en noir)

«Souvent pour s’amuser les hommes d’équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Les navires glissant sur les gouffres amers.»

Charles Baudelaire

Marée noire – Louisiane
cc Flickr / mariesophie Bock Digne
Souvent, pour s’amuser, c’est ainsi que l’Histoire
Commence ou se termine, une question de temps
Que l’homme veut prévoir mais avoue ne pouvoir
Arrêter; le vent toujours en emporte autant.

Souvent pour s’amuser, illusion dérisoire,
La mer qu’on voit danser a des reflets d’argent
Sale ou noir comme l’or d’un triomphe sans gloire;
La mer qu’on voit danser a des reflets changeants.

Souvent l’homme a des jeux indignes de son Age,
Le menant au chaos, l’entraînant au naufrage;
De peur ou de détresse les sirènes font rage
Tandis qu’un bal atroce endeuille leur sillage.

En proie à son fou rire, en proie à sa fourrure,
Plus vite que la musique, plus vite que nature,
De bruit et de fureur addict aux dictatures,
A loisir l’homme tue l’oiseau de son futur.

Mais quel bordel de mer ! Et quel vocabulaire !
Trop sale ou trop salé ? Quel bol d’air nous attend ?
Mais où sont La Fontaine, Boileau, Baudelaire ?
Où sont les plages ? Où sont les nages d’antan ?

Souvent pour s’amuser,
Pour s’amuser...
Souvent pour s’amuser, on tuerait Terre et Mer !


Qui sème le vent

Là-dessus ils découvrirent trente ou quarante moulins à vent qu’il y a en cette plaine, et, dès que don Quichotte les vit, il dit à son écuyer :

– « La fortune conduit nos affaires mieux que nous n’eussions su désirer, car voilà, ami Sancho Pança, où se découvrent trente ou quelque peu plus de démesurés géants, avec lesquels je pense avoir combat et leur ôter la vie à tous, et de leurs dépouilles nous commencerons à nous enrichir : car c’est ici une bonne guerre, et c’est faire grand service à Dieu d’ôter une si mauvaise semence de dessus la face de la terre.

– Quels géants ? dit Sancho.

– Ceux que tu vois là, répondit son maître, aux longs bras, et d’aucuns les ont quelquefois de deux lieues. »

(Extrait de Don Quichotte de Miguel Cervantes)

Si l’on compare la physionomie de nos paysages ruraux contemporains à ceux du XVIIe siècle décrits dans l’oeuvre de Cervantes, on réalise que les moulins de son temps ont disparu pour laisser place, en guise de progéniture, à des édifices d’apparence similaire, les éoliennes, version moderne de leurs ancêtres dont la technologie et la démesure donneraient matière à réfléchir à Don Quichotte, avant de remonter sur selle et reprendre le combat. L’implantation en grand nombre de ces éoliennes au XXIe siècle en France et dans le monde apparaît comme une des solutions possibles et nécessaires face à l’urgence de la menace écologique sur notre planète. Pour autant, le débat qui sévit entre partisans et détracteurs oppose bien souvent des visions manichéennes. Selon les enjeux environnemental, économique ou idéologique, difficile de faire la part des choses : le consensus est loin d’être trouvé.

Changement de décor

D’un point de vue esthétique déjà, les avis sont partagés. S’il vous arrive de longer un champ d’éoliennes à la faveur d’un trajet en voiture ou en train, le paysage que vous observez à travers la fenêtre peut vous paraître gracieux. Ces hautes silhouettes, aux bras immenses qui décrivent des cercles réguliers, donnent l’impression d’une chorégraphie singulière, lente, comme figée dans une monotonie tout à la fois majestueuse et maladroite, qui m’évoque pour ma part l’Albatros de Baudelaire dont les «ailes de géant l’empêchent de marcher». De nuit, leurs lumières rouges clignotantes, qui les signalent aux avions, offrent un spectacle d’ombres tout aussi curieux.

Vous pouvez aussi, à l’instar de Valéry Giscard d’Estaing, déplorer cette dégradation du panorama.

Dans un entretien accordé à Reuters le 20 novembre 2009, l’ancien président de la République Française estimait que les éoliennes dégradent la beauté des paysages et que le secteur est régi par des règles douteuses.

« Le paysage français est l’un des plus beaux paysages du monde mais c’est un paysage sensible, morcelé et assez fragile, juge l’ancien président, qui fut au pouvoir de 1974 à 1981. Quand j’étais président, j’ai essayé de le protéger. A l’époque d’ailleurs, les écologistes le demandaient. Depuis, ils se sont complètement retournés », dit-il en allusion aux associations écologistes qui aujourd’hui défendent l’éolien.

Les coins de campagne vierges de toute installation électrique ou industrielle se raréfient. Outre les éoliennes, pylônes électriques, bâtiments industriels, zones d’activités, lignes de chemin de fer et routes se disputent l’espace disponible. Amoureux de la nature et artistes doivent s’en accommoder. Au gré de leur inspiration, un peintre peut à sa guise choisir de ne pas incorporer dans son tableau les éléments qu’il juge importuns dans un décor naturel, et un photographe avoir recours à Photoshop.

    

A chaque époque ses repères ; là où se trouvaient autrefois de nombreuses croix de carrefour ou croix de chemin qui, au-delà de leur caractère religieux, servaient de guides aux voyageurs, ce sont aujourd’hui les éoliennes qui prolifèrent, investissant de leur présence de vastes étendues de terre.

De par leur imposante stature, qui ne peut échapper au regard, elles dament désormais le pion à d’autres monuments célèbres existant. Le Christ Rédempteur à Rio ou la Statue de la Liberté à New York, avec leurs hauteurs respectives de 38 et 93 mètres, peuvent aller se rhabiller. L’éolienne qui peut atteindre jusqu’à160 mètres joue dans la cour des grands et rivalise plutôt avec le Bouddha du Temple de la Source. De là à la considérer comme l’objet d’un culte païen rendu au dieu Eole, maître du vent, ou bien encore le nouveau symbole incontournable de la foi grandissante envers une forme d’écologie missionnaire, il n’y a qu’un pas, de géant certes, mais la tentation de le franchir n’en est pas moins grande.

Parmi les détracteurs se trouvent évidemment les premiers concernés, à savoir les riverains de ces installations. Pour qui subit au quotidien le voisinage de ces cohortes de cyclopes futuristes, les considérations sont d’une autre nature, et, de leurs clochers ruraux, retentit un tout autre signal d’alarme. Des associations se sont constituées et ont établi des listes de nuisances imputables aux éoliennes, au rang desquelles on trouve le préjudice esthétique déjà évoqué, mais aussi le bruit généré, les conséquences possibles sur le corps humain, le syndrome de l’éolienne, l’effet stroboscopique, les divers dangers pour la faune, les oiseaux en particulier.

Loin d’être négligeable, le risque d’accidents existe. Malgré leur apparente lenteur, la vitesse de rotation des pales est en réalité très élevée, jusqu’à 300 km/h aux extrémités. Il arrive qu’elles se détachent et sont alors projetées à plusieurs centaines de mètres.

Comme toujours, les études et les mesures effectuées sur le sujet diffèrent et se contredisent selon les camps. Au vu de l’enjeu crucial que représente, pour l’avenir de notre planète, la mise en oeuvre de solutions technologiques responsables, l’absence d’un dialogue constructif est tout simplement inconcevable. Le consensus doit être trouvé entre intérêt commun et logique de proximité, contingences économiques et protection de l’environnement, perspectives à long terme et gestion du quotidien, ou comment concilier le bien-être de tous et de chacun.

Sans remettre en cause la légitimité ni l’utilité d’une transition énergétique, il convient néanmoins de s’interroger sur les risques et les abus, notamment en matière de choix des emplacements, quand promoteurs et élus locaux s’entendent dans le seul but de générer du profit, en mettant leur intérêt personnel avant celui des usagers et des citoyens. Prenons garde au sentiment d’impunité que suscite parfois la croisade des écologistes, justifiée par une priorité absolue, une précellence d’ordre global qui transcende frontières et raison d’Etat. Gardons à l’esprit que derrière cet écran de fumée se dissimulent parfois des comportements irresponsables ou malhonnêtes. Dans le genre, la fraude à la taxe carbone, considérée comme l’une des plus grandes arnaques du siècle, est un exemple flagrant de ces possibles dérives.

La bienveillance et les bonnes intentions n’excluent pas la vigilance

« L’individu qui pense contre la société qui dort, voilà l’histoire éternelle, et le printemps aura toujours le même hiver à vaincre. » René Char

Qui a dit qu’il n’y avait plus de saisons, ma bonne dame ? En cas de réclamation, nul doute qu’il existe un numéro à appeler, vert bien sûr, où vous pourrez patienter sur une musique de Vivaldi, qui n’avait pas prévu de finir ainsi ! Dans la série « Game of Thrones », les saisons ont beau s’enchaîner, c’est toujours l’hiver qui arrive : «Winter is coming» .

Bon vent à tous.


On est chez nous : la France tous sujets confondus

Renouvele de la tour de barbe bleue par Ashley Van Haeften via Flickr CC.

Ceci est mon premier billet sur Mondoblog, un baptême en quelque sorte. Aussi, quoi que le titre puisse laisser penser, loin de moi l’idée de produire ici un texte à caractère politique.Cependant, une question se pose, légitime, à laquelle, avant toute chose, il me faut tenter de répondre : QUEL est le SUJET ?

Il s’agit d’un slogan, de format court, tout juste composé de quatre mots et seulement treize lettres. Il fut entendu ça et là dans le cadre de la campagne présidentielle qui vient de s’achever en France, scandé au sein de rassemblements par les partisans d’une candidate qui, à l’instar de la Terre “bleue comme une orange“ de Paul Eluard, nous promettait, elle, une France bleue comme une rose.

Tentative poétique, message idéologique ou pur produit de marketing ? Saurons-nous jamais à combien de nuances de ce bleu (cinquante ou plus?) ce projet nous destinait réellement: “L’azur ! L’azur ! L’azur !“ ? “Tout le bleu du ciel“ chanté par Tino Rossi ? “Rien que du bleu“ chanté par Enrico Macias en guise de Marseillaise ? Un pull marine au fond d’une piscine ? Nos sportifs au maillot de l’équipe nationale ou les fromages dont nous sommes si fiers ? Les bleus de travail ? Le bleu des uniformes, de police par exemple ? La couleur des urgences et des gyrophares ? Les bleus, quand les coups laissent des traces, au corps ou à l’âme ? (pardon, quelle cuisson pour la viande ?) La couleur du sang dont rêvent encore les nostalgiques d’une noblesse déchue ? Une histoire d’ogre barbu ? La couleur de la peau chez les Schtroumpfs ? Les bleus, ceux que peut-être nous aurions été si nous nous étions laissé avoir … comme des bleus ?

  «On est chez nous ! On est chez nous !»

Au niveau littéraire, autant l’avouer, la phrase est basique à l’extrême et dotée de sonorités médiocres. Elle n’en est pas moins singulière ni intéressante à mes yeux. Je pense en effet qu’il y a plusieurs niveaux de compréhension, plusieurs interprétations possibles de cette parole, en particulier dans son contexte. D’un point de vue individuel, si l’on admet que le sujet de la phrase est le même que la personne qui l’exprime, cela donne au singulier :  » je suis chez moi  » . Cette affirmation traduit vraisemblablement la revendication d’un territoire, mais aussi de la part de la personne en question, la volonté de faire respecter son droit d’occupation ou de propriété, face à toute menace ou danger qui pourrait surgir et remettre en cause cet ordre établi.

Barbe bleue par GoddoG via flickr CC

(Interlude)

Conscient de la mauvaise ambiance que ce propos est susceptible de générer, je propose, pour se détendre, de revoir la scène jouée par Alain Chabat, dansant nu, face à Victoria Abril et Josiane Balasko, dans le film Gazon Maudit: « J’suis chez moi! J’suis chez moi! ».

(Fin de l’interlude)

D’un point de vue collectif ensuite, lorsque ce sentiment de peur et de méfiance est partagé par un groupe de personnes, la même affirmation prend alors la forme plurielle : « nous sommes chez nous ». Une troisième solution serait de dire : « on est chez soi ». En fait de sens ou de syntaxe, les trois solutions sont cohérentes.

Dans le langage courant, l’emploi comme sujet des premières personnes du singulier et surtout du pluriel, tend à disparaître au profit du « on », troisième personne du singulier de forme neutre. Protocole, marque de respect, lien de subordination, rapport à l’autorité ou à la hiérarchie, il arrive que l’on utilise la troisième personne pour s’adresser ainsi à des hautes personnalités : « Comment se porte Sa Majesté ? Son Excellence, Monsieur le Président… ». Le même discours distancié peut se retrouver lors d’un échange entre un médecin et son patient, par exemple : « On a bien pris son traitement, Madame Machin ?». Pour peu que l’on donne au médecin la voix de l’acteur Jean-Pierre Marielle, il y a fort à parier qu’on obtienne une variante à la 1ère personne du plurielle : «  Eh bien mon p’tit … Nous jouons les malades on dirait !».  Au diable la modestie, qu’on soit monarque, chanteur de rap (MC est dans la place), ou simplement pourvu d’un ego surdéveloppé, on peut parler de soi à la 3è personne du singulier ou la 1ère personne du pluriel. Je suggère pour illustrer ce propos de se référer au monologue d’Alain Delon en caricature de César, dans le film Astérix aux jeux Olympiques.

Une tendance à la paresse, le choix de la facilité, le goût de l’indiscipline et de l’anarchie, un esprit de rébellion et de contradiction, la langue française cherche sans doute à coller à son époque, où la vitesse fait loi, en adoptant, notamment à l’oral, un style simplifié, plus concis et plus vif, en évitant par ailleurs les contraintes et les pièges que réserve l’emploi du “nous“ aux imparfaits de l’indicatif et du subjonctif.

Ceci étant dit, un autre phénomène également observé peut venir contredire cette hypothèse.Le combat mené pour la parité et la féminisation des mots donnerait plutôt du fil à retordre, puisqu’il convient désormais d’adapter son discours en toute circonstance. Exit la règle de prédominance du genre masculin.Pour désigner un groupe composé d’entités de genres distincts, il faut donc préciser “ils ou elles“, “celles et ceux“ et rebaptiser au besoin la place du Panthéon à Paris, n’en déplaise à Patrick Bruel, la Place des Grandes Femmes et des Grands Hommes.

La France, tous sujets confondus, est une source intarissable de joyeux paradoxes qui font le charme d’une langue capricieuse, imprévisible et indomptable.Au détour d’une phrase, même la plus simple, se cachent parfois un sens multiple, une vérité inattendue. Une lecture littérale du slogan qui m’intéresse voudrait que l’on entende que « quelqu’un est chez nous ! », dont la forme exclamative contient sa part d’interrogation. Le sujet est dans la place : libre à chacun, selon son point de vue, de dévoiler son identité, intrus ou invité surprise !

académie française par drs1ump via flickr CC

Qu’on se rassure pourtant : les Français, fidèles à leur (mauvais) esprit contestataire et démocratique, vont continuer à réclamer toujours plus de règles et de lois qu’ils prendront plaisir à enfreindre, à élire des rois qu’is s’empresseront de décapiter.

Qu’on se rassure : l’épée de Damoclès qui menacerait de nous couper la langue, ne peut rien contre celles de nos immortels en habit vert, qui s’évertuent à défendre, sans pour autant l’interdire, un français sans majuscule.

Qu’on se rassure enfin : tout va pour le mieux au pays de Voltaire, un territoire que j’imagine sans frontières, ouvert à tous les francophones et francophiles, soit me semble-t-il, la définition de Mondoblog, communauté que j’ai l’honneur et la joie d’intégrer aujourd’hui.

Je laisse la conclusion à Hannah Arendt : « Heureux celui qui n’a pas de patrie ».