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Lions Indomptables : Prési, la sanction c’est combien ici ?

Les Lions Indomptables: "jamais sans nos primes"
Les Lions Indomptables du Cameroun: « jamais sans nos primes »

Prési je suis palapala ! Prési je suis embrouillé, le foot m’a traumatisé !

J’ai décidé une fois de plus de t’écrire car comme tu sais, « lorsque ta bouche te gratte, parles » ; me dit souvent ma mère. J’ai décidé de t’écrire afin de te faire le kongossa de ce que j’ai dans le ventre car mon ventre, Prési, n’est pas un coffre-fort et moi je ne suis pas une banque pour prétendre garder tout cela.

Prési, J’ai décidé de t’écrire car tes ministres nous ont convaincus, discours à l’appui, que tu es le premier sportif au Cameroun. J’ai donc décidé de t’écrire pour te parler de sport, de football plus précisément.

Prési, certains hauts responsables de ce pays, et ils parlent chaque jour en ton nom, à travers leurs agissements, ont fini par me convaincre que le Cameroun bien que créé par Dieu, a cependant été pris en otage par le diable qui y a installé certains de ses suppôts parmi les dirigeants. Et ceux-ci n’y sont pas allés par quatre chemins pour ridiculiser notre pays aux yeux du monde avec une rocambolesque histoire de primes des Lions indomptables.

Incroyable ! Les Lions indomptables ont refusé d’embarquer dimanche dernier à bord de leur avion pour se rendre au Mondial brésilien. En cause, l’absence d’un accord avec la Fédération camerounaise de football sur les primes pour le Mondial. Après moult tractations et palabres de toute sorte,  c’est finalement ce lundi au petit matin, avec plus de vingt-quatre heures de retard, que les coéquipiers de Samuel Eto’o ont embarqué pour le Brésil.

Depuis le début de ce vaudeville de mauvais goût, certains voient dans le geste des Lions de la cupidité : « 50 millions pour seulement courir 90 minutes ? Ils sont en mission pour le vert rouge jaune ou pas ? Ils ont les longs yeux hein ?», disent-ils.

En vérité Prési je vois surtout ici de la défiance vis-à-vis des dirigeants qui gèrent le football. La défiance de la part des jeunes qui en ont marre d’être spoliés par leur propre pays, à travers certains dirigeants véreux qui bâtissent leur fortune à la sueur du front des autres.

Prési, il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. La Coupe du monde va rapporter beaucoup d’argent à la Fecafoot, qui devrait empocher la prime accordée par la Fifa et les sommes versées par les sponsors, parmi lesquels figurent l’équipementier Puma, l’opérateur téléphonique Orange et les Brasseries du Cameroun. Un gâteau qui selon les marabouts de le Fecafoot ne serait bon que pour ses dirigeants voleurs et non pour les joueurs, réels producteurs de toute cette manne.

Parmi tous ceux qui parlent de patriotisme, combien vont en mission dans le cadre de leur service sans réclamer les frais ? Question patriotique ! C’est trop facile de taxer de cupides des jeunes qui engraissent une fédération à hauteur de trois milliards, tandis que celle-ci  ne daigne même pas leur reverser un centime. Que ceux qui aiment tant le Cameroun portent le maillot et aillent jouer gratuitement au Brésil et assurent leur prise en charge. De toutes les façons la course des enfants a toujours été le matin.

 Il n’y a pas de honte à réclamer son dû alors qu’on risque sa vie sur un terrain de foot parce qu’on veut gagner dignement son pécule et offrir une vie décente à sa famille, qui vit dans un pays sans électricité ni eau potable. Il n’y a pas de honte quand on décide de ne plus se faire arnaquer par des fonctionnaires véreux. Honte plutôt à ceux-la qui soutiennent que des compatriotes travaillent sans être rémunérés à leur juste valeur

Prési, quel est ce pays où toutes les participations depuis 1990 sont émaillées de scandales ? En 1990, les dirigeants se sont perdus dans les mapanes avec les primes des joueurs, aucun d’entre eux n’a été blâmé. En 1994 l’argent du peuple, le coup de cœur, a disparu entre Yaoundé et les Etats Unis. Les responsables de cette vaste escroquerie officielle n’ont point été sanctionnés. En 2002, les Lions ont retardé d’une semaine leur départ de la France pour le Japon afin de récupérer l’argent qui leur avait été promis. En 2010 en Afrique du Sud il y a eu le scandale du trop perçu, et en 2014 encore une autre affaire de primes des Lions indomptables. Le Cameroun c’est le Cameroun !

Prési, dans ce pays les fonctionnaires ont visiblement inventé le vaccin contre la honte et le ridicule. Oui, il faut être camerounais pour traîner sa propre équipe nationale dans la boue. Oui, il faut être camerounais pour ternir l’image de ses compatriotes à travers le monde en faisant la Une des médias. Tristement célèbre j’ai envie de dire, mais je crois que le pathétiquement ridicule nous sied à merveille. Oui, il faut être camerounais  pour ne jamais tirer les leçons du passé. Oui, il faut  être camerounais pour remettre son drapeau à un étranger. Prési…quelle image!

L'Allemand Volker Finke reçoit le drapeau des mains du premier ministre camerounais
L’Allemand Volker Finke reçoit le drapeau des mains du premier ministre camerounais

Le Comité de normalisation de la Fecafoot, Joseph Owona, devrait avoir honte d’incriminer les joueurs en prétendant qu’ils exigent une prime qui n’a pas encore été versée par la FIFA. Il ne faut pas aller à l’école pour savoir qu’un tel événement se prépare des mois à l’avance. Ce comportement est puéril de la part du comité de normalisation qui ne semble pas avoir retenu les leçons du passé. Ne dit-on pas que les échecs du passé sont la meilleure école ? Mieux, gouverner c’est prévoir et aucune gestion efficiente n’est possible sans prévision. Malheureusement, après les multiples échecs du passé, nous avons toujours affaire aux dirigeants qui se démarquent par l’improvisation et la roublardise, ce qui est tout simplement dommage.

 D’autre part, dupés par le passé, il y a aujourd’hui une grave crise de confiance entre les dirigeants et les joueurs qui ont pour la plupart l’âge de leurs enfants.  Alors au lieu de jouer à la victime, les dirigeants doivent plutôt travailler à rétablir cette confiance avec les joueurs en étant honnêtes avec ces derniers, car la confiance se mérite.

Prési tout va mal dans ce pays et tu le sais. Alors parfois il faut alors des révolutions insurrectionnelles passives comme celle des Lions pour y parvenir. Mais attentions Prési ! Car ce sont les petites rivières qui, réunies, donnent naissance aux grands fleuves. De peur d’être confronté à une grogne d’une plus grande ampleur, il serait judicieux de retirer dès maintenant de la bouche toutes les dents pourries de peur que celles-ci ne contaminent les autres.

Prési, sort ton fameux « bic rouge des grandes sanctions » et biffes dès à présent le nom de certains hauts cadres qui, au lieu de s’illustrer par le bon exemple, nous souillent aux yeux du monde en mondovision.

Prési j’ai confiance, je sais que tu vas réagir. Le journal de 17h du poste national, tel un culte, aura davantage de fidèles dans les jours à venir.

Les Lions sont au Brésil, j’attends avec impatience de les voir mouiller le maillot pendant que les fonctionnaires qui les accompagnent seront dans leur business ou en train de se prélasser sur les plages de sable fin de Copa Cabana aux frais du contribuable camerounais. Le  Cameroun c’est le Cameroun, allez les Lions et honte à ceux qui soutiennent l’injustice !


Musique: Vakoté Yama sonne l’heure du réveil pour l’Afrique

L’artiste camerounais installé en Norvège vient de sortir son second album intitulé «Finu».

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Vakoté Yama

Après trois années de recherches et de créations, Vakoté Yama sort enfin son second album baptisé « Finu ». Dans cet opus qui dégage un air de maturité, Vakoté sonne l’heure du réveil des consciences, le réveil identitaire et le réveil culturel.

En effet, sept ans près son premier album « Samira » qui l’a révélé au grand public, l’artiste camerounais avait hâte de gratifier les mélomanes de nouvelles saveurs musicales. Et c’est chose faite désormais grâce à cet album de 11 titres à mi-chemin entre le jazz et la musique sahélienne, onze coups qui sonnent comme un appel l’éveil.

D’ailleurs lui-même le confirme « Finu signifie réveilles-toi en fulfuldé. C’est un appel à l’Afrique. L’Afrique a tant dormi, tant attendu, tant tendue la main à l’Occident. Il est temps, il est grand temps qu’elle se réveille et prenne son destin en main ».

Sur le plan thématique, dans cet album Vakoté Yama décrit des scènes de la vie quotidienne, il parle de l’amour, il loue l’hospitalité Africaine, il invite à la compassion, il fustige l’injustice et dénonce l’immigration.

« Finu » est un projet musical abouti qui se démarque comme étant un album engagé à travers lequel son auteur dénonce les politiques économiques mises en place par nos dirigeants et qui « permettent aux investisseurs occidentaux de se servir de nos richesses et de rapatrier systématiquement leurs profits vers leurs pays au détriment des populations locales qui sombrent dans la pauvreté, au détriment des investisseurs locaux qui doivent se contenter des miettes ».

Sur le plan technique, l’album se démarque par sa bonne qualité sonore de l’instrumentation savamment orchestrée au Bigola studio à Maroua où l’artiste à travaillé avec les jeunes musiciens Camerounais et Norvégiens: Djoulo Alexandre, Aoudou Zalazoulou, Daouda Ja’e, Samy Ebongue, Tandap Willy, Désiré Volcan, Karianne Christensen (chanteuse norvégienne), Jon Einar Hagen (guitariste norvégien). Le mixage final et le mastering ont été réalisés au studio de mastering Eyemat à Lyon par Mathieu Monno.

Vakoté Yama

A propos de son parcours dans la musique, Vakoté Yama confie : « J’ai commencé à chanter dès le bas âge dans les chorales. En 1990 mon premier groupe est né, créé avec mes copains du collège. Quoique nous ayons un bon répertoire, nos propres compositions, nous n’avons pas eu l’opportunité de  nous faire connaitre. J’ai eu la chance de faire en 1995/96 une année dans une école de musique à Oslo en Norvège dans le cadre d’un projet d’échange. Ce séjour m’a permis de travailler avec des professionnels, de maitriser la scène et de faire la connaissance du milieu musical d’Oslo. Je m’y suis installé quelques années plus tard et après un début pas facile, j’ai pu mettre sur pied en 2003 le Bigola band, groupe avec lequel j’ai évolué pendant plusieurs années en alternance avec le Sidiki Band où j’évoluais aussi. Nous avons travaillé dur, fait des tournées, offert de grands spectacles. Cette collaboration a abouti à la réalisation de l’album « Samira » en 2007, produit sous le label « Crystal Air music », suivi par « Finu » vers la fin d’année 2013. Le voyage continue et le prochain album ne tardera pas à venir. Il ne prendra pas autant de temps que le deuxième ».

« Finu » est un album qui s’écoute dans modération, une perle musicale qui a sa place dans votre audiothèque personnel. Et sa douceur séduirait même les oreilles les plus rudes !

Playlist :

1-Duniyaaru

2-Finu

3-Bekeu

4-Ton rêve

5-Yimbe ma

6-Widoua

7-Sannu

8-Taata dillu

9-Le chemin

10-Mi reenete

11-Gagra


Sir François ou l’art de trierweiler les femmes

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Hollande – Trierweiler, le baiser de la victoire….mais ça c’était avant !

« Il a osé ! Le goujat, il l’a fait ! François a trierweilé Valérie ! Vraiment  les hommes vont nous tuer ici, dehors. »

C’est par ses hurlements que ma voisine m’extirpa des bras de Morphée un dimanche matin alors que je jouissais paisiblement d’un sommeil bien mérité après une pénible semaine. Réveillé, je décide donc de sortir afin se savoir exactement ce qui mettait dans un tel état ma chère voisine, Marie Jeanne, une jeune fille de 25 ans secrétaire dans un cabinet d’optique de la place et qui était en train d’ameuter toute la concession.

– Que se passe-t-il et qui a fait quoi à qui Marie Jeanne ?

– Il a osé, martela-t-elle une fois de plus ! Après l’avoir exploité politiquement et sexuellement pendant des années, François a décidé de trierweiler Valérie. Vraiment les hommes quand vous associez la bassesse à la petitesse c’est pathétique me lança-t-elle à la figure.

– Trierweiler ? C’est encore quelle expression biblique comme ça ma sœur ?

Et moi croyant qu’il s’agissait de Valérie, une autre voisine avec qui nous partageons la même concession, je poursuivis :

– Ah bon ? Il a osé faire ça ? Pourtant, hier soir nous étions ensemble,  mais elle ne m’a pas dit qu’elle avait été trierweilée. Quand cela s’est-il passé exactement ?

Constatant alors que j’étais perdu Marie Jeanne s’empressa de me préciser qu’il s’agissait plutôt de Valérie Trierweiler, ex-première dame de France et non de ma pauvre voisine qui se tenait tout juste près de moi à cet instant. Elle aussi avait dû se résoudre à s’extirper des bras de Morphée suite aux nombreux jacassements de Marie Jeanne. Quant au verbe trierweiler, elle nous expliqua que c’était une expression nouvelle, née depuis une semaine et qui signifiait répudier, chasser ou encore abandonner. Croyez-moi ce n’est jamais facile de vivre dans une cour commune surtout lorsque celle-ci est en vérité le studio de radio kongossa (la radio des ragots) avec des journalistes de la trame de Marie Jeanne qui un dimanche matin vous servent un live capable de chasser même Morphée.

Sir François ! Ainsi donc le gars a trierweilé (répudié) Valérie ? Après avoir royalement trierweilé (abandonné) Ségolène et les enfants il y a quelques années, maintenant c’est au tour de Valérie de subir le changement d’humeur du sir François. Valérie, cette belle journaliste politique et animatrice de télévision, sa compagne durant 8 ans (Les Français avaient pourtant pour une fois une belle femme à l’Elysée). Lorsque plus tard je fis des recherches pour savoir quelle belle dame avait réussi à faire voler en éclats tant d’années de vie commune, j’appris que la nouvelle conquête de Sir François se nommait Julie Gayet et que cette dernière était une comédienne qui d’ailleurs aime les balades à moto en compagnie du sir François. Pauvre Valérie, lorsqu’elle a appris par les journaux que son gars avait une liaison il paraît que la go a été victime d’un  « coup de blues » au point d’être hospitalisée en urgence. Ekiéééé !!! Les femmes blanches me dépassent quand même avec leur fragilité. Est-ce que ma sœur camerounaise gère alors ce genre de détail ? Elle t’aime quand tu es là et apprend à te détester quand tu lui tournes le dos. Une vraie dure à cuire qui a le sang à l’œil, vaccinée, et que tu ne peux trierweiler aussi facilement. Si c’était ma sœur camerounaise à la place de Valérie, je vois déjà comment elle allait dire à son François : « Ici la tu mens mon frère. Après avoir chauffé mon moteur des années durant tu veux aujourd’hui me mettre à la porte ? Ton pied mon pied, pas le bruit que les hommes font ici dehors. Si tu veux voir mon esprit benladénique, essaye seulement on ne va pas te dire la suite. » Les femmes camerounaises ? De vrais kamikazes mon frère.

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Hollande – Trierweiler… chacun son chemin !

Mais je reconnais tout de même que Sir François a fait fort sur ce coup-ci. Au lieu d’aller le dire à Valérie en face, il a préféré se tourner vers  l’Agence France-Presse à qui il a annoncé samedi 25 janvier 2014 la nouvelle de sa rupture avec la première dame de France (un triste sire quand même ce François). Pourtant en 2010 alors que c’était sucré entre les deux tourtereaux, il avait qualifié Valérie comme étant la «femme de sa vie» dans une interview au magazine Gala. Et aujourd’hui, c’est cette même « femme de sa vie » qu’il quitte. La mécanique de l’amour est vraiment complexe. Mais s’il est vrai que j’ai de la peine pour Valérie (la jomba), en même temps je pense à Ségolène (la mater des muna) qui avait dû souffrir à l’époque elle aussi, et à la pauvre Julie (la titulaire au pistache frais) qui à mon avis doit déjà se demander à quelle sauce elle sera mangée dans les jours qui viennent par l’étalon François. Cette histoire digne d’un Dallas à la française est assez rocambolesque pour inspirer l’humoriste honni Dieudonné, ou encore de déchaîner une colonie de « femens » enchaînées aux grilles de l’Elysée et qui pissent sur la photo du président français.

Ainsi va la France. Sir François exerce désormais la fonction présidentielle en célibataire, dans les ménages c’est la grogne sociale, le taux de chômage ne recule pas, les troupes françaises peinent en Centrafrique, pendant ce temps sir François se sépare de Valérie sur fond de tapage médiatique sans précédent. Après l’expression « zlataner », mes cousins gaulois me gratifient de l’expression « trierweler» qui veut dire abandonner, laisser tomber ou répudier. A très bientôt pour d’autres échos du shabba.


Sommet Etats-Unis-Afrique : mon président n’est pas black-listé !

C’est la fête au Shabba depuis le 21 janvier 2014 ! Mon président est le bienvenu à Washington ! Mon président est en bonnes relations avec les États-Unis, il est donc fréquentable ! La preuve, il est invité par Barak Obama, the black président, à prendre part au fameux sommet États-Unis/Afrique !

Les présidents Paul Biya (Cameroun) et Barack Obama (Etats-Unis)

Mon frère, Barak Obama a invité 47 chefs d’Etat et de gouvernement du continent africain sur 54 à prendre part à un sommet les 5 et 6 août prochain à Washington. L’Amérique nous fait les yeux doux et c’est tant mieux. Il était temps qu’elle nous drague la grande Amérique, vu que dans ce registre-là la Chine, le Japon, la Turquie, l’Inde ou encore la France ont déjà une longueur d’avance (certains de ces pays nous ont même déjà passé la bague au doigt mon frère).

« Le président Obama a hâte d’accueillir des dirigeants de tout le continent africain…afin de renforcer [les] relations avec l’une des régions les plus dynamiques et à la croissance la plus rapide au monde. » Mon frère si tu as compris ce que j’ai compris, tu comprends comme moi que Washington veut combler son retard sur le marché africain et temps mieux si pour cela il doit créer un nouveau partenariat « gagnant-gagnant » avec l’Afrique. Selon la Maison-Blanche, ce sommet « consolidera les progrès accomplis depuis la tournée du président Obama en Afrique, l’été dernier », et il fera progresser « l’attention particulière que porte le gouvernement américain au commerce et à l’investissement sur le continent africain. » Il revient donc au continent africain de tirer profit de ce sommet, car en réalité l’Afrique est une mine d’opportunités pour les États Unis. D’un autre côté, en plus des nombreux investisseurs dont disposent les États-Unis, ceux-ci ont une grande expérience dans de nombreux secteurs clés tels que les mines, le pétrole ou l’agriculture.

Mon frère tu comprends pourquoi je suis content pour mon président ? C’est une grande percée diplomatique pour notre pays que d’être invité à la Maison Blanche qui sera noire de présidents (je voulais dire noire de monde) lors de ce sommet. Et si tu penses que c’est facile d’être invité à ce sommet tu as tout faux. Figure-toi qu’il y a des Etats africains qui n’y seront pas, car black-listés. Par exemple le Soudan n’y sera pas car Omar el-Béchir, recherché par la CPI (Cour pénale internationale) n’est pas le bienvenu. Le Zimbabwe, dont le président Robert Mugabe a fait le « ça gâte ça gâte » avec les Etats Unis, n’est pas non plus convié. A ces deux s’ajoutent les pays suspendus de l’Union africaine qui ne sont pas conviés non plus. L’Egypte, la Centrafrique, Madagascar, l’Érythrée et la Guinée-Bissau sont, pour le moment, indésirables au pays du hot dog.

Mais qu’on ne s’y méprenne pas  pour autant, les Etats–Unis cherchent  malgré tout à servir leurs propres intérêts et les notions d’opportunité et de soutien à l’Afrique n’est qu’un voile à la face.  Il n’est plus question pour les Etats-Unis de rester dans l’ombre et jouer les seconds rôles alors des gisements de pétroles qui attisent leur convoitise, sont disponibles à profusion sur le continent. Lorsque que les Etats-Unis à travers les bourses YALI (Young african leaders initiative) offrent une chance à 500 leaders africains de suivre des formations au cœur même de Washington ou encore lorsqu’ils injectent 9 milliards de dollars pour promouvoir l’électrification de l’Afrique à travers la politique Power Africa ; ce n’est pas pour réclamer simplement  en retour des cacahuètes. Mon frère, chaque bienfait à une (lourde) facture. Par ailleurs, j’espère que mon président a compris que le contexte actuel est plus que jamais celui du multilatéralisme et qu’en s’y rendant il vaudra valoriser  l’offre camerounaise.

Tout de même, il faudra que je demande à Barack Obama sur la base de quels critères il a invité certains chefs d’Etat africains dont la Maison Blanche est parfaitement au courant des violations des droits de l’homme, du non-respect de la démocratie, et de leur intention de mourir au pouvoir, dans leurs pays respectifs.

En attendant de passer l’été aux Etats-Unis (avec notre first lady nationale, première dame, première maman, première cuisinière, première de la classe…en bref première partout), les apprentis sorciers de la diaspora commencent déjà à jacter, ils disent  attendre le président de pied ferme à Washington. Mais connaissant mon président, et en bon camerounais, je le vois déjà leur sortir sa phrase mythique lorsqu’il foulera le sol américain : « Me voici donc à…Washington », comme quoi le chien aboie la caravane passe. A très bientôt pour d’autres échos du shabba !


Bonne année Président !

Paul Biya, président de la République du Cameroun
Paul Biya, président de la République du Cameroun

Président, je sais que tu dois être fatigué (après tous ces innombrables voyages en Suisse ton deuxième village), mais je te demande de lire quand même ce billet. Le 31 décembre 2013 j’ai sacrifié mes bières au bar pour suivre religieusement ton discours à la nation camerounaise. Force est de constater que cette fois-ci tu as plutôt fait l’autopsie de ton régime politique, prenant ainsi tout le monde à contrepied. Certains disent même c’est le discours qu’auraient dû délivrer tes opposants, John Nfrudi par exemple. Mais selon radio Kongossa Cameroun, il paraît qu’il est plus ton ami que ton opposant politique. Tu as été terre à terre Président, surtout lorsque tu t’es livré à un véritable exercice de réalisme en reconnaissant que le Cameroun est divisé par le tribalisme, le népotisme, l’égoïsme, le manque d’efficacité des responsables publiques, etc. Président très très fort, enfin tu reconnais que le problème du Cameroun, c’est nous-mêmes les Camerounais (Tu étais où depuis Prési ? Dis-moi ce que tu bois et je t’offre une !).

Président, je te jure qu’à un moment donné en écoutant ton discours, j’ai même pensé que tu venais de prendre le pouvoir au Cameroun, or cela fait 32 ans que l’inertie écrase le Cameroun, 32 ans où le tribalisme divise le pays d’Ahmadou Ahidjo, 32 ans que la corruption a fait son lit dans notre administration de Kumba à Kousserie, 32 ans où tu annonces le bout du tunnel à de pauvres citoyens dans les têtes desquels une sorte de philosophie générale louant la paix et l’immobilisme s’est installée. Ironie du sort ou simple coïncidence, Président j’ai 32 ans et tu constates avec moi que je n’ai connu que toi comme chef de l’État. Pourtant mon ami et camarade d’âge, Malal Talla au Sénégal, en a connu trois : Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et aujourd’hui Macki Sall. Entre nous président, en 2018 vas-tu encore de représenter ? Pourquoi je te pose même la question ? On t’a déjà tellement critiqué au point où tu es devenu une ampoule grillée qui n’a plus peur du court-circuit.

 « Je ne commente pas les commentaires », Paul Biya.

Président, le Cameroun est devenu un cas d’école et toi un mystère que même les observateurs les plus chevronnés ne viennent pas à cerner. Tu es un OVNI présidentiel pas seulement dans la sous-région Cemac( Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), mais sur tout le continent africain puisque tu n’es jamais là où on espère te voir (tu as même snobé la cérémonie du deuil de Nelson Mandela ! Mais tu as accouru quand François Hollande t’a appelé en France du 6 au 7 décembre 2013 pour le sommet de l’Elysé sur la paix et la sécurité en Afrique ) Tu es vraiment l’homme-lion ! Tu ne commentes pas les commentaires. Alors que tes détracteurs, tes pseudo-opposants (que si tu les farottes ils vont dire non?) sont sur Facebook chaque jour où ils commentent les commentaires et nous inondent d’inepties et restent finalement dans le monde virtuel. Mais où sont-ils donc sur le terrain de l’action? Président toi au moins tu promets (même si tu réalises très rarement), tu nous gaves d’espoir qu’un jour, en 2035, nous serons émergents. Mais soyons sérieux président, toi-même tu seras là en 2035 ?

Tes opposants disent que tu es inerte, que tu es incompétent, ils te traitent de tous les noms, mais ils refusent la vérité : on n’a que les dirigeants que l’on mérite! Président, tu es à l’image même des Camerounais. Pas moins de 20 millions d’Africains au sang chaud avec leur mentalité archaïque, leur acte parfois antipatriotique au point où ils donneraient du fil à retordre même à Barak Obama qui aurait de la peine à changer notre pays. Dans ce contexte je suis d’accord avec toi que même les plus grandes théories du management et de la gestion n’apporteront rien si nous n’améliorons pas nos mentalités et nos comportements.

Président, vraiment je ne comprends pas nos compatriotes. Tu as dû certainement en baver en 32 ans de fonction présidentielle. Lorsque quelqu’un prend un projet et le confie à son frère du village et que ce dernier l’exécute mal ou ne l’exécute pas du tout, est-ce toi qui lui dis de faire ça Président ? Plus grave encore, lorsqu’un citoyen recrute son frère incompétent et lui confie un poste de responsabilité il s’attend à quoi Président ? Que tu viennes travailler pour lui ? Les Camerounais exagèrent quand même Président. Est-ce que c’est toi qui demandes aux fonctionnaires d’arriver au travail a 10 h et de repartir a 14 h ? De pisser dans les bacs à ordures alors qu’il existe les toilettes publiques ? Lorsqu’un dispensaire ou une salle de classe ne sont pas construits est-ce de ta faute ? Que font nos élus ? N’est-ce pas tes compatriotes qui les élisent pour notamment résoudre ce genre de problème ? Mais lorsque ce n’est pas fait, c’est toujours toi le fautif. Mais toi-même Président tu cherches les problèmes ici dehors. Tu es comptable de tout ce que font tes ministres puisqu’ils disent toujours parler et agir en ton nom. C’est d’abord à toi que le peuple demandera des comptes à chaque fois : après tes  paroles nous attendons des actes (même si c’est 32 ans après !). Car à quoi sert-il de diagnostiquer une maladie pour ne pas la guérir ? Si tu ne fais rien, tu confirmeras définitivement ce que pensent la majorité des Camerounais, à savoir que tu es à l’origine de tous ses maux et que tu es un chef laxiste.

Président, je vais m’arrêter ici, mais n’oublie pas que l’exemple vient du haut et que poisson pourrit toujours par la tête. Avant de demander aux autres de changer, Président tu dois aussi montrer l’exemple en changeant. Sans rancune Président et bonne année 2014 !


SOS : un marabout s’il vous plaît !

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© le-dakar.com

Panique à bord du landernau politique et au sein du gouvernement au Cameroun ! Mon frère, depuis qu’une rumeur persistante d’un probable remaniement ministériel occupe les devants de l’actualité, une psychose indescriptible s’est emparée des ministres de la République qui pensaient avoir définitivement acquis un titre foncier au gouvernement. Gars, ces « éperviables » (clients potentiels de l’épervier présidentiel) sont tellement bien installés qu’ils avaient oublié que le grand katika du palais d’Etoudi (le président de la République Paul Biya !) en trente un an de règne sans partage a montré qu’il a plus d’un tour dans sa veste. D’ailleurs, il a opéré une trentaine de remaniements ministériels,  et à chaque fois il s’est toujours entouré de vieux barons croulant sous le poids de l’âge, éloignés alors subtilement du jeu de la succession.

Mon frère comme il n’y a jamais de fumée sans feu, depuis que cette rumeur circule, quand tu fais un tour dans les ministères ou dans les délégations régionales, tu verras un transistor dans chaque bureau. Même le planton en a un sur lui car au cas où le fauteuil du boss changera de propriétaire, vaut mieux être parmi les premiers à le savoir. Incroyable ! Les journaux parlés de 13 h, 17 h et 20 h de la radio nationale sont devenus des véritables messes religieuses que les ministres suivent telles des fidèles ouailles. Chacun attend que soit lu un texte présidentiel le débarquant ou le maintenant dans le bateau. Et lorsque l’édition du journal s’achève sans qu’aucun texte ne soit lu, on souffle un peu en attendant que l’adrénaline ne remonte à nouveau le lendemain. Vraiment, la vie de ministre n’est pas du tout aisée dans le régime de Paul Biya.

Jamais sans mon marabout…

Mon frère l’affaire du remaniement ministériel là ne blague pas dèh ! Les ministres en fonction ou les novices qui lorgnent des postes sont prêts à tout (je dis bien tout et si tu veux même j’ajoute s à la fin), pour rester dans le bateau ou faire leur entrée au gouvernement. Dès lors qu’il s’agit de conserver ou de conquérir un poste, les dirigeants recourent souvent aux marabouts. Versés dans la religion ou supposés détenir des pouvoirs surnaturels, les marabouts sont des gourous d’un autre genre. Ils sont crédités de pouvoirs protecteurs face à tout danger et d’une grande sagesse (d’après certains experts de radio kongossa, la radio des ragots).  Ce sont des conseillers occultes qu’on rencontre dans les couloirs des ministères et les domiciles privés des ministres. Derrière des airs de saint, leur seul souci en vérité est de soutirer le plus d’argent possible et ils ne se font pas prier pour vendre tous les charlatanismes à leur disposition. Mais ne dit-on pas que tout bon flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ? Gars, la chèvre broute là où elle est attachée. Depuis que l’épée de Damoclès plane sur la tête de nos ministres, les marabouts n’ont plus besoin de sortir de leur terrier et ils ont même perdu le sommeil.  Par exemple, ici au shabba, chaque jour on assiste à un impressionnant défilé de voitures immatriculées ‘’CA, corps administratifs’’ et ayant à leur bord de hautes personnalités du sérail qui viennent voir Mallam Mamouda. Un marabout très réputé qui paraît-il possède des pouvoirs particuliers et peut donc aider quelqu’un à se maintenir à son poste ou se faire nommer à un autre plus important. D’ailleurs je me demande toujours pourquoi lui-même il ne cherche pas à se faire nommer… ministre par exemple. D’après radio kongossa (la radio des ragots), c’est un autodidacte qui fut planton autrefois. Il est toujours drapé de grands boubous, la tête protégée dans une chéchia ou un turban, un chapelet à la main, et le Coran sous le bras. Que de la poudre aux yeux en réalité, mais pas pour ceux qui y croient dur comme fer notamment les ministres de la République. Hommes de peu de foi. Très soucieux d’échapper à un éventuel limogeage et de conserver leur poste, ces ministres volent de marabout en marabout comme des papillons. Et si vous écoutez radio kongossa vous saurez avec exactitude combien de marabouts possède exactement chaque dirigeant. Les ministres de confession chrétienne quant à eux sont sous l’influence des marabouts d’un nouveau type. Il s’agit des pasteurs des églises de réveil. De vrais manipulateurs de consciences certains se sont même autoproclamés « prophètes », concurrençant à ciel ouvert le Messie, Jésus-Christ (blasphème !!). Sans vergogne, ils extorquent de l’argent aux fidèles sans espoir (parmi lesquels certains de nos ministres, fidèles de ces églises de réveil).

Comme on peut s’en rendre compte, qu’on soit musulman ou chrétien, chaque dirigeant à son marabout, son sorcier ou son pasteur, versé dans la religion ou supposé détenir des pouvoirs surnaturels. Une nouvelle race de petits Madoff et de  grands escrocs. A très bientôt pour d’autres échos du shabba !


Tchad : Le festival NdjamVi met Ndjamena à l’honneur !

Me voici donc à N’djamena, au Tchad ! Le pays de Toumaï, capitale africaine de la culture à l’occasion de la 7ème édition du festival NdjamVi qui démarre ce vendredi 22 novembre 2013.

Affiche NdjamVi 2013
Affiche NdjamVi 2013

Valoriser et accompagner les artistes tchadiens. Tel est le crédo du festival NdjamVi, grande fête culturelle internationale initiée il y a sept ans par le Réseau Culturel et Artistique pour la Formation et la Francophonie (RECAF). Du 21 au 23 novembre à N’djamena et du 24 au 26 novembre à Moundou pour la version décentralisée du festival, à l’occasion de ce septième acte, le public tchadien aura droit à un plateau riche en couleurs, dans une diversité culturelle et pluridimensionnelle qui magnifiera la culture tchadienne, une culture plurielle dont le festival NdjamVi se veut aujourd’hui un vecteur. De N’djamena à Moundou, grâce à sa programmation qui valorise également la musique moderne africaine, NdjamVi offrira l’occasion aux artistes tchadiens de passer des moments inoubliables, mais aussi en jouant sur une scène commune avec les artistes d’ailleurs tels que Zeynab du Benin, Idylle Mamba de la RCA et Naneth du Gabon. Cette ouverture du festival aux artistes des pays amis participants à travers sa programmation, témoigne de l’intérêt et la pertinence de cet événement, unique en son genre au Tchad.

Et cette année, les activités du festival NdjamVi sont structurées autour des concerts, les rencontres professionnelles, qui constituent un véritable espace d’échange sur la gestion de carrière, l’atelier de formation en administration et management en orientation culturelle, et la soirée du partenaire et de remise de prix prévue dans la Ville de Moundou. Très attendu également durant le festival, les Prix « NdjamVi – Promo ». Mis en place par le Recaf, ils sont destinés exclusivement à récompenser les jeunes créateurs tchadiens. Une aubaine pour les artistes tchadiens qui bénéficient rarement de ce type d’occasion pour leur professionnalisation et la promotion de leur musique.

 L’engagement social du festival…

Face à la montée de la violence dans les milieux scolaires tchadiens, l’équipe de NdjamVi a décidé de tirer la sonnette d’alarme auprès  des parents et des responsables en charge de l’éducation. Et cet engagement social se résume dans un premier temps à travers le thème du festival : « Enfance réussie, Avenir assuré ». Dans un second temps, le festival s’est engagé au côté de FOJAIP et ADED, deux organisations de la ville de Moundou qui luttent pour la croissance harmonieuse de l’enfant. Cet engagement se traduira par la remise des dons aux enfants en présence des hautes autorités de l’Etat, des stars de la musique tchadienne et africaine invitées à la 7ème édition du festival.

Me voici donc à Ndjamena et je compte en profiter pour découvrir les ndjamenois sous toutes les coutures à travers leur us et coutumes. Bien évidemment je vous réserve la primeur de mes kongossa depuis la shabba tchadien. En attendant, je vous souhaite un bon festival !


Mes vrais amis ce sont mes sœurs, mes frères et ma mère !

Crédit photo: Ebah Essongue Shabba
Crédit photo: Ebah Essongue Shabba

Parfois je me demande si je vis même dans ce Shabba. Certaines histoires me wanda ici dehors au point où je m’exclame comme ma défunte grande mère : « le monde est formidouble !»

Déambulant dans le quartier, destroy tel un vieux jean, je croise mon cousin assis seul et tout malheureux. « Président » comme on l’avait surnommé,  était autrefois dans ce shabba, l’arbre au pied duquel se tenaient toutes les palabres. Mais il paraît qu’un jour il a fait mauvaise fortune et a par la même occasion perdue toute la flopée d’amies sangsues qui lui faisaient des « attalaku » dans sa surface de réparation à longueur de journée. Mon frère, les relations humaines  sont comme le vent, imprévisibles. Et nous ne sommes malheureusement que des êtres de l’éphémère assujettis à cette condition.

Tu ne sauras jamais pourquoi le mot « beaucoup » ne se termine pas avec ‘’S’’ tant que tu n’as pas eu la malchance comme amie dans ta vie, le temps d’une mésaventure.  Le jour où ta vie change de côté comme on change de statut sur son profil facebook, ou lorsque celle-ci devient ndolè (amère) du jour au lendemain, alors tu comprendras très rapidement pourquoi mes beaux-frères peuls comparent la vie à l’anus d’une poule. Si aujourd’hui c’est un œuf qui y sort demain c’est de la fiente qui en sortira.

Revenons à mon cousin. Autrefois comptable dans une grosse firme agroalimentaire, il avait ses quartiers dans tous les restaurants huppés et les boites de nuit de la ville. Voiture et vêtements de marque, chaque jour il avait une nouvelle femme à ses bras. Je crois en fait que le gars les égrainait comme un chapelet. Pourtant, le gars n’est pas si beau au point d’attirer les femmes comme du vinaigre qui attire les mouches. Paaapa laisse ! L’argent rend beau et son odeur attire certaines femmes.

Mais un beau matin « président » a été licencié car son employeur a découvert qu’il se servait dans la caisse de l’entreprise. C’est dont ainsi qu’il finançait son train de vie de pacha. Fini les restaurants chics, les fêtes arrosées de champagne en boite de nuit, au revoir les belles sirènes. Maintenant mon cousin avait rejoint la section beignets-haricot et Mendzang (balafons).

Quand le soleil de ta vie dose, tu as toute une galaxie d’ami(e)s et de petites amies autour de toi. Comme mon cousin tu es le ‘’njombé’’ (ami) de tout le monde. Pendant que certains t’appellent « ma personne », pour d’autres tu es le très puissant « vieux père ». Tes amis sont aussi nombreux que les bouteilles de bière que tu distribues à tous les disciples de Bacchus (devenus tes disciples entre-temps) une fois que vous êtes au bar. Dans cet embouteillage de followers, comment savoir qui est véritablement avec toi ? Difficile de deviner qui t’aimait par intérêt ou tout simplement pour qui tu es. Mais une fois que la galère ou les ennuis tweet à ta porte, autour de toi chacun cherche la sortie par la fenêtre.

Frangin, on n’est ensemble que dans les moments de jouissance. Quand le ‘’ndutu’’ (la malchance) est là tu te comprends alors que ‘’seul au monde’’ était loin d’être simplement le titre d’une chanson du franco-rwandais Corneille. En fait le gars avec ses dreadlook (parait qu’il a changé de look entre-temps) et sa guitare avait compris la chose depuis. On est seul au monde, tout le reste n’est qu’accessoire, voire même illusoire. C’est ce que mon cousin n’avait pas pigé, mais maintenant il a tout son temps pour méditer là-dessus.

Dites-moi, qui est finalement ton ami ici dehors ? Qui est sincèrement ta « personne » dans les pires comme les meilleurs moments ? Vraiment la mécanique des relations humaines est complexe chez l’homo sapien sapien. Pour ma part mes vrais amis ce sont mes sœurs, mes frères et ma mère. Tu veux savoir pourquoi ? Rendez-vous dans les prochains échos du shabba pour connaitre la réponse  !


VIH/SIDA: innover en faveur l’éducation sexuelle de la jeune fille défavorisée au Nord Cameroun

Avec un taux de prévalence de 4,3%, le VIH/SIDA demeure un problème de santé public au Cameroun et la couche féminine reste la vulnérable. Face à l’urgence d’une action, Voluntary Service Overseas (VSO) et l’Association Camerounaise pour le Marketing Social (ACMS) ont décidé d’unir leurs forces afin d’impulser une sexualité responsable aux jeunes et barrer la route au VIH/SIDA, aux IST et aux grossesses précoces.

C’est à cet effet qu’une animation de masse baptisée « Girl’s talk » a été organisée à Roumdé Adjia (quartier populeux de la ville de Garoua) au lieu-dit « carrefour vestiaire » le mercredi 30 octobre 2013 en direction des jeunes, particulièrement des jeunes filles des quartiers défavorisés et qui sont les principales victimes du mauvais contrôle de la santé de reproduction. Un mauvais contrôle de la santé de reproduction et un manque d’information en santé reproductive qui ont des conséquences extrêmement graves chez la jeune fille à l’exemple des grossesses précoces et non désirées, la contraction des IST ou encore les décès liés à l’enfantement.

Pour Gustave Gaye, responsable régional de VSO, « la jeune fille appartient à l’une des classes les plus discriminées par notre système social. Intervenir pour la jeune fille c’est réparé une injustice sociale et construire l’avenir pour leurs communautés d’origine. Nous pensons qu’il faut accompagner la jeune fille à optimiser ses chances et valoriser son potentiel à contribuer à notre développement économique ».

Crédit photo: Ebah Essongue
Crédit photo: Ebah Essongue

Durant cette animation de masse, des causeries éducatives ont été menées par des pairs éducateurs sur le site de l’évènement et dans plusieurs ménages du quartier Roumdé Adjia. Les jeunes présents sur place ont bénéficié des séances d’écoute, de counseling et des kits anti-Vih contenant des préservatifs (féminins et masculins), des fiches sur les modes de transmission et de prévention du VIH ont été gratuitement distribué afin de faciliter l’accès et l’utilisation des préservatifs aux jeunes.

L’autre temps fort de cette journée a été le dépistage gratuit et anonyme du VIH assuré par le Groupe Technique Régional de lutte contre le SIDA (GTR Nord), et qui a connu la participation de nombreuses personnes venues se faire dépister afin de connaitre leur sérologie. Et puisque musique et lutte contre le VIH/SIDA très souvent vont de pair (cf campagne faites passer le message), quelques artistes locaux ont pris part à la manifestation et ont offert au public un concert durant lequel ils ont également exhorté toutes les personnes présentent à la prise de conscience ceci dans le but de réduire le risque de contamination du VIH chez les jeunes filles et éviter les grossesses non désirées.

Par ailleurs, au terme de l’opération de dépistage du VIH, 282 personnes au total (dont 105 filles) se sont effectivement faites dépistée pour un taux de retrait des résultats de 100%. On dénombre 08 personnes testées séropositives (5 hommes, 3 femmes). Elles ont été immédiatement prises en charge par l’équipe des  conseillers du Centre régional de dépistage volontaire (CRDV).

Alfa Barry en plein show / Crédit photo: Ebah Essongue
Alfa Barry en plein show / Crédit photo: Ebah Essongue

Rappelons que cette activité intervenait également en marge de la journée internationale de la jeune fille dont la deuxième journée a été célébrée il y a quelques semaines sous le thème « innover en faveur de l’éducation des filles »

A très bientôt pour d’autres échos du shabba !


Chers brouteurs, je ne suis pas un garçon facile !

Je ne suis pas un garçon facile. Mais alors pas du tout ! Je ne suis pas un « mougou » que l’on peut emballer facilement comme ça avec des histoires à l’eau de rose. Je suis peut être misérable mais la misère du Bantou que je suis est tout sauf intellectuelle et encore moins amoureuse.

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Des échos du chaba qui me parviennent depuis un certain temps font état de ce que des escrocs du net ont investi facebook, la cour commune du net, faisant ainsi du réseau social aux 800 millions utilisateurs un terrain de chasse mondiale. On les appelle « les brouteurs » et leur cible ce sont les personnes en mal d’amour. Ils ne broutent pas les marigots des filles mais les gars cherchent mieux encore. Que tu sois noir ou blanc, la couleur de peau ne fait aucune différence, seul compte la couleur des dollars, des euros ou encore des francs Cfa qu’ils te soutireront. Lorsqu’ils toquent ce n’est pas pour que tu leur ouvres ton cœur (on mange ça ?) mais plutôt ton portefeuille. Mais à vrai dire, moi je suis un Thomas né. Et comme ce dernier, disciple du pauvre Jésus-Christ, il me faut d’abord voir avant de croire. Et puis j’ai quand même raison. Sinon, à quoi me servent les deux gros yeux que Dieu m’a donnés à ma naissance ?

Ce qui est arrivé aux autres veut aussi à m’arriver…

Depuis une semaine je suis inondé de message provenant de belles filles africaines (j’aime les Africaines en passant !) qui déclarent me trouver charmant et veulent faire ma connaissance. La première Pepetua, une anglophone, me laissa ce message dans ma messagerie facebook: “Nice to meet you, My name is Miss Pepetua and i am contacting you for a sincere friendship,I will like you to contact me to my private email (perpetuafred@hotmail.com)for more introduction and more of my pictures. Yours new friend Peptua”. Puis ce fut au tour de Duw Favour  de m’écrire dans un français approximatif pour me dire que « je tombe sur votre profil aujourd’hui et je suis devenu l’intérêt pour vous, je voudrais que vous me répondez en arrière par email (favourduwana121 @ hotmail.com) Je vais envoyer mes photos et vous en dire plus sur moi, me souviens, la distance, la couleur, la religion, n’a pas d’importance dans toute bonne relation. Je vais apprécier votre réponse à question importante, je vous remercie ». Il y a eu aussi Angela Love, Fatou Sikosso et une certaine Catherine. Je me savais beau (quand je me regarde dans un miroir je suis davantage rassuré à ce propos) mais ce succès soudain auprès de la gent féminine m’inquiétait. Curieux et voulant avoir le cœur, je décide de répondre à l’une de mes admiratrices. Après tout juste une semaine d’échange assidu, elle me déclare sa flamme, et me demande de l’argent par la suite. Très vite j’ai eu un doute et lorsque j’ai tenté d’en savoir plus sur ma supposée admiratrice j’ai très vite découvert qu’elle avait non seulement volé les coordonnées qu’elle prétendait être les siennes, elle avait usurpé l’identité et les sois disant photos d’elle qu’elle affichait sur sa page. En réalité derrière les photos des ravissantes jeunes femmes tendres se cachent des individus habiles, des cyberescrocs.

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© www.internetsafetyproject.org

Les Brouteurs, nom qu’ont leur attribue, vivent au dépens des proies qu’ils arnaquent sur la toile. Les cybercafés sont leur Q.G, ils y passent toutes leurs journées. La pluspart de leurs  victimes sont européennes (faut croire qu’ils sont en mal d’amour chez les blancs !), célibataires ou divorcés qui recherchent désespérément une compagne. Le Nigeria a d’abord été l’épicentre de ce mal. Mais après la mise en place de la fameuse loi 419 dans ce pays, tous les brouteurs ont immigré en Côte d’Ivoire devenu aujourd’hui leur principale base arrière. Le pays des éléphants est la capitale de cette nouvelle forme de cybercriminalité qui a même eu le mérite d’inspirer la série Les Brouteurs.com du réalisateur Alain Guikou. Le fait est qu’en Côte d’ivoire il n’existe pas encore un cadre juridique pour qualifier ce délit. Et selon le rapport de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) de Côte d’Ivoire, pour la seule année 2012, on estime à 3 385 972 093 FCFA le préjudice financier causé par les brouteurs.

Face à la faible réponse juridique dans les pays africains, tout laisse croire que les brouteurs ont encore de beaux jours devant eux. Au grand jour, ils broutent en toute impunité, exhibent fièrement le butin issu de leurs nombreux forfaits. Chacun doit donc prendre ses précautions sur les réseaux sociaux. Car à vouloir trop d’amis virtuels, on choisit n’importe qui, on dessine le diable sur notre propre mur et on se livre parfois nous-mêmes aux brouteurs. Et comme on le sait si bien, la chèvre broute là où elle est attachée, mais tout brouteur vit aux dépens du naïf qui l’écoute. Le monde est formidable, alors vivons seulement !

A très bientôt pour d’autres échos du shabba.


La république des moutons présidents

Les moutons présidentiels ont fait parler d’eux lors de cette fête de l’aïd el kebir (Tabaski) cette année à Garoua. Une fête célébrée sur fond de vie chère. Echos du shabba en mode Tabaski.

La république des moutons présidents
La république des moutons présidents

« Il a 4 ans, il vaut 240.000f et on l’a baptisé Popol, c’est le président de tous ses moutons», me lance fièrement Alioum Mohaman, vendeur au marché du bétail de Garoua. Un mouton président ! Pur Bantou largué en plein Sahel, j’étais loin de me douter que je n’étais  qu’au début de mes surprises. Car comme Popol j’allais découvrir plus tard qu’il existe de nombreux moutons présidentiables au Cameroun. Tels des hommes politiques pendant la campagne électorale, ces moutons imposants pour la plus part, profitaient alors de la Tabaski pour faire leur one man show, puisqu’ils deviennent d’office le centre de toutes les attentions. Leur palais, le marché du bétail. Dans ce marché situé sur les berges du fleuve Bénoué, jusqu’à tard dans la soirée du lundi 14 octobre 2013, l’heure était encore aux négociations, très houleuses, entre les vendeurs et les fidèles musulmans qui voulaient absolument avoir un mouton pour l’immoler le jour de la fête après la prière rituelle, comme le prescrit le dogme musulman.  Ceux qui n’ont donc pas encore acheté leur mouton font des pieds et des mains pour l’avoir avant le jour j car, apprend-t-on chez les marchands de bétail, la règle est qu’au fur et à mesure qu’on se rapproche de la fête, les prix explosent.

Sourire aux lèvres, Abdoulaye, jeune démarcheur, se rapproche de moi et me présente Barack Obama. Un costaud bélier aussi haut qu’une tour et qui visiblement n’était pas à la portée de la première bourse. « 150 000F ou rien. C’est mon dernier prix, et de toute façon mon mouton ne pourrira pas ». J’étais certes un peu scandalisé, mais curieux tout de même se savoir comment fonctionne ce milieu. A peine ai-je eu le temps d’échanger avec Abdoulaye qu’un client, donc le boubou grassement amidonné et le parfum qui prenait en otage vos narines après son passage trahissaient son aisance matérielle, s’approcha et pointa du doigt Obama.  Une très courte discussion s’en suivi et quelques minutes plus tard c’est derrière le coffre d’une luxueuse Toyota Rave 4 que le mouton Obama élu domicile. Lorsque nos regards se croisèrent je lu comme de la tristesse dans ses yeux, même si intérieurement je me disais qu’il devait être particulièrement appétissant une fois immolé et assaisonné ! Décider à rencontrer tous les moutons président du marché, je fis par la suite la rencontre de Laurent Gbagbo, un bélier de taille moyenne, engraissé durant quatre mois et qui valait 85000f. Son propriétaire m’expliqua qu’il était un fan de l’ancien président ivoirien et qu’en solidarité à ce dernier, il a baptisé un mouton en son honneur. Après cette rencontre je décidais mettre un terme à mon investigation, car à cette allure je risquais tomber sur Mère Thérésa…. version mouton bien évidement !

Le prix d’une bête est fixé sur la base de certains critères tels que la taille, le poids, l’âge et l’apparence de la bête. Par exemple, si le mouton est bien entretenu et bien engraissé, son prix est loin d’être à la portée du premier venu. Selon le Coran, le mouton à sacrifier doit avoir plus d’un an, ne doit avoir aucune lésion corporelle ni de membre fracturé ou de corne cassée. Malgré les prix excessifs, les fidèles résignés avouent ne pas trop avoir le choix, afin de fêter dignement la Tabaski. Certains confient qu’ils iront voir dans le réseau des « moutons d’occasion » pour avoir un mouton de « seconde main » le jour même de la fête.

Mardi 15 octobre, jour de fête et d’effervescence populaire…

La journée a débutée par la traditionnelle prière présidée par sa majesté le Lamido de Garoua, Alim Hayatou,  à 8h à la grande mosquée située au quartier Marouaré. Un prêche du Lamido aux fidèles rassemblés en ce jour de fête et de piété est venu clore la séance de prière.

Après celle-ci, les fidèles sont allés chacun procéder à l’immolation de leur mouton. Qu’est-il advenu de Popol, Obama, Gbagbo ? Probablement au fond d’une marmite voir même déjà au fond de l’estomac de leurs acquéreurs. Pathétique quand même lorsque je deviens sentimental. Vite, tournons la page, le Diable passe….

Dans les rues de la ville ce mardi, c’était un véritable défilé de mode. Les différents modèles de boubous et autres tenues arborés par les fêtards trahissaient les nuits blanches accusées par les tailleurs pour donner vie à ces chefs d’œuvres.  Cette journée festive s’acheva par un concert géant de l’artiste Babba Sadou en présence d’une foule nombreuse à l’Alliance Française de Garoua. Belles mélodies sahéliennes, coups de rein électriques des danseuses et ambiance …étaient au menu de cet évènement qui m’a régalé de curiosité sur les habitudes de mes compatriotes sahéliens. Mais réservons cela pour nos prochains échos du shabba. En attendant, le mouton a été immolé, vive le mouton !