Fode

L’eau est toujours une denrée rare à Conakry

L’eau est toujours une denrée rare à Conakry. Dans la plupart des quartiers, les robinets sont longtemps restés secs au point qu’ils sont attaqués par la rouille. Grâce à ces marchands d’eau ambulant qui se réveillent au milieu de la nuit pour aller remplir leurs bidons dans les quartiers où la desserte en eau est régulière, les habitants de la capitale guinéenne se sont accoutumés à cette pénurie qui dure depuis des années.

Puisqu’à Conakry, avoir le courant et l’eau est une question de « tour » qui exclut la journée, il faut s’attendre à l’eau aux environs de 0h à 1h du matin ou être matinal pour pouvoir remplir les barriques et les bidons. Si le « tour » n’est pas respecté, dès l’aube, on cherche les charretiers d’eau pour négocier le bidon de 20 litres à 500 GNF de quoi faire sa toilette.

Telle est la première préoccupation matinale des populations de la capitale du pays communément appelé « le châteaux d’eau de l’Afrique de l’Ouest ».


Découvrez les tous nouveaux blogueurs de Conakry

Atelier de formation au blogging

Les choses avancent très bien du côté de la Maison de la Presse. Le mercredi 02 février, comme prévu, c’était la première journée de l’Initiation au blogging pour l’émergence de médias citoyens en Guinée avec pour slogan : «  Bloguons Ensemble ». Les dix personnes qui forment le premier groupe étaient présentes, très curieuses et hyper motivées.

Les nouveaux blogueurs de Conakry

Après avoir planté le décor, nous avons examiné quelques points théoriques du cours avant d’entamer l’étape de la création des blogs. Là, une visite surprise ! Le ministre de l’information, après son entretien avec  L’URTELGUI (Union des Radios et Télévision Libres de Guinée), a visité les locaux de la Maison de la Presse. Mr Daniel Fra, assistant technique de la Maison de Presse qui a introduit le Professeur Diris Dialé Doré dans la salle où se tient l’atelier de formation, profita de cette occasion pour faire connaître cette initiative au ministre de l’information.

« Bloguons Ensemble » se réjouit de ce coup de pouce opportun!

Alors, les premiers blogs sont déjà en ligne après trois jours d’apprentissage. Voici la liste de ces nouveaux blogueurs qui aborderont, sur leur blogs respectifs, tous les sujets qui les intéressent.

A mon avis, le nom de chaque blog nous donne une idée du centre d’intérêt de chaque blogueur. De toutes les façons, ils auront eux même l’occasion de vous le faire savoir dans la description de leur site. Pour terminer, j’espère qu’ils vous raconteront des histoires originales en vous montrant – très bientôt- une autre image ou tout simplement la face cachée de la Guinée qui sera différente de celle qu’on vous a toujours montré. Surtout, n’hésitez pas de les encourager et de les conseiller par vos commentaires à leurs articles.

1) François Herbert loua                      Soyons Conscients

https://guineereveil.blogspot.com

2) Tamba Oularé                                    Les vœux d’un Enfant Rassembleur

https://rassembleuractif.blogspot.com

3) Keita Kalil                                          Gnakry’s Spirit

https://gnakryspirit.blogspot.com

4) Mohamed Diallo                              Guinée Ouverte

https://guineeouverte.blogspot.com

5) Léopold Konté                                La culture de la Guinée, une nouvelle marche

https://tameywo.blogspot.com

6) Natenin Mamady Condé               Les impacts de l’enclavement

https://sanahka.blogspot.com

7) Alhassane Diallo                                 Il faut que ça change en Guinée

https://dialloboulli.blogspot.com

8) Aguibou Touré                                    Le rêve à moitié réalisé

https://j-actifs.blogspot.com

8) Mohamed Bangoura                   Un Espace pour tout dire

https://rienechappe.blogspot.com

10) Benoit Millimono                               Ma Guinée pleure

https://boncitoyen.blogspot.com


Election présidentielle 2010 : la diaspora guinéenne a choisi Facebook pour militer

Cellou Dalein Diallo et Alpha Conde

En Guinée, peu de personnes se connectent régulièrement aux réseaux sociaux. Ceux qui y disposent d’un compte se contentent souvent d’une visite éclaire. Il n’y a pas de courant, l’Internet coûte cher et puis, exceptés quelques uns, on en sait peu de choses sur ces réseaux. Il n’y a donc pas de temps à perdre au cyber si l’on n’a pas de mails. Par contre, la diaspora guinéenne est très présentente sur Facebook. La très longue campagne présidentielle de 2010 a été particulièrement rude, sur la Toile, entre les militants des différents partis politiques.

Tout au long de la campagne du premier au deuxième tour de la présidentielles jusqu’à ce jour, Facebook reste le lieu de prédilection pour des débats politiques sur la Guinée. Dès qu’un site publie une information, l’article est aussitôt partagé sur Facebook et des commentaires fusent de partout. Ce billet que j’ai publié sur mon Guinée50 reproduit quelques lignes des discussions qu’ont suscité sur Facebook le post de Keita Abdoulaye au moment où les alliances se formaient autour de Cellou Dalein et d’Alpha condé. Voulant opposer les militants des deux camps, il titre son post par : Qui faut-il choisir en vérité ? Ensuite, il écrit: « Dans une situation où la Guinée bégaye sur son destin, je vous prie de prouver votre appartenance à Cellou ou à Alpha par le truchement d’arguments s’harmonisant avec la raison et non l’émotion… Merci ». Le choix était difficile car il faillait apporter des arguments solides qui ne sont pas motivés par des sentiments ethniques et autres. A défaut, il fallait simplement laisser passer le message.

Aussi, le moindre propos des candidats étaient passés au peigne fin comme ce fut le cas lorsque Alpha Condé du RPG qualifia les commerçants qui soutenaient son rival Cellou Dalein de l’UFDG, de « vraie mafia ». Ces propos ont provoqué la colère des militants de l’UFDG sur Facebook. Les militant du RPG quant à eux, défendirent la position de leur candidat.

Pour Alpha Mamadou Diallo, un guinéen résident à Dakar et administrateur d’un célèbre groupe de discussion sur Facebook appelé The great Dedatters, « les réseaux sociaux ont permis de rapprocher les guinéens celui, particulièrement, de facebook est d’une importance inestimable ».


Siguiri: des fossés dans les rues pour parer les excès de vitesse des motards

Si vous voulez voir des motos qui roulent à la même vitesse qu’un avion prêt à décoller, rendez-vous à Siguiri. C’est la ville où il y a plus de motos que dans n’importe quelle autre ville de la Guinée. Aujourd’hui, il ne se passe pas un seul jour à Siguiri sans qu’on enregistre au moins un accident de moto provoqué par l’accès de vitesse. Face à cette situation d’imprudence générale, certaines familles creusent des fossés dans toutes les rues qui passent devant leur domicile en vue de mettre leurs enfants en sécurité.

Le passage d’un golfeur pour le centre ville

A Siguiri, le passage des conducteurs de motos qu’ils appellent les « golfeurs » ( comme celui-ci sur debout sur sa moto sur cette photo) ne laisse personne indifférents. Comme leur nom l’indique, ils roulent à la même vitesse qu’une balle de golf lancée par Tiger Woods. Ces golfeurs ne sont autres que des trafiquants de motos qui traversent tous les jours la frontière Guinée-Mali en défiant les gardes frontaliers pour rentrer à Bamako avec leur marchandise et y vendent à bon prix. Finalement, ils ne sont plus les seuls. En plein centre ville, c’est tout le monde qui roule comme eux d’où l’inquiétude de cette famille Camara «domicilié au quartier Energie. « Il faut absolument que l’on creuse des fossés pour mettre en sécurité et nos enfants et nous mêmes », explique Moussa muni de sa pioche. Ils poursuit avec un ton hargneux: « mes jeunes frères passent la journée à jouer devant cette cour mais chaque jour l’un d’entre eux est soit blessé ou raté de justesse par un motard. Celui qui nous énerve de plus est un mécanicien. Quand il passe ici pour aller chercher sa copine, on a l’impression que c’est un fusé qui passe. C’est pour quoi nous avons décidé de creuser des fossés dans la rue. S’il descend dans ça, soit il causera une panne à sa motos ou il se fera écraser les testicules. Et ça, je le souhaite vivement ».

Prions Dieu pour ne pas qu’Il entende ce dernier souhait de Moussa.

Il faut également souligner qu’il y a quelques années de cela, la moto a fait tellement de morts à Siguiri qu’une partie du cimetière à été exclusivement réservée aux victimes d’accident de moto. Malgré tout, rouler à vive allure est pour le Siguirika, une preuve de la maîtrise de cet engin.


Ces filles qui se marient par téléphone

A Conakry, le téléphone portable ne nous a pas apporté que du bien. Discrètement, il a occasionné beaucoup d’illusions et de déceptions. Les filles qui se sont téléphoniquement fiancées à un copain parti en Europe ou tout simplement à un homme de la diaspora en savent quelque chose. Même si beaucoup d’entre elles n’ont pas le courage de l’avouer, nous les garçons physiquement présents et qui sont relayés au rang de premier Gaou dans ces histoires de cœurs, avons compris leur petit jeu. Il suffit d’être patient pour gagner.Il est très rare que les filles soient tentées par l’immigration clandestine. Le plus souvent, ce sont les garçons qui prennent le chemin de l’Europe ou de l’Amérique à la recherche de ce qui est connu de tous. Les filles quant à elles cherchent le raccourci : elles veulent se marier aux miraculés qui y arrivent ou à ceux qui y vivent pour d’autres raisons. Ce que femme veut, dit-on, Dieu le veut. Une fois le contact établi, le premier geste attendu de l’homme est le téléphone portable dernier cri (différent de Made in China) qui la mettra en valeur aux yeux de ses amies. Du coup, c’est ce téléphone portable prend la remplace traditionnel dévolu aux dix noix de colas exigés pour les fiançailles et le mariage par une importante fraction de la population guinéenne. Le projet est donc en marche et elle n’attend que le mariage pour rejoindre son mari.

Téléphone collé à l’oreille durant des heures et des heures, assises sur une chaises dans un coin de la cour, se promenant quelque fois aux alentours de la maison ou au bord de la route, ces filles fiancées de loin passent la moitié de la nuit entrain de causer de tout et de rien avec son futur mari qui ne vient toujours pas. Les plus changeuses obtiennent le mariage mais voyons comment cela s’organise.

Et bien, tout a l’allure d’un vrai mariage. Le consentement des différentes familles est souvent obtenu grâce au courage du mari qui multiplie les appels pour faire aboutir les négociations ; le mariage religieux est célébré à la mosquée, celui civil à la mairie en présence de témoins, les folklores et autres confèrent au mariage tout son caractère pompeux. Malheureusement, il n’y a qu’un seul absent : le mari en personne. Mais ce n’est pas aussi grave car c’est une pratique courante. La solution est de déguiser l’un de ces jeunes frères en mari. Quel couple !

Notamment de 2000 à nos jours, le téléphone portable a arrangé un nombre important de ces genres de mariages auxquels l’on a assisté à Conakry. Mais ces couples, comme vous savez bien,  ne s’entretenant que par téléphone pour la simple raison que le mari cherche le papier pour lui d’abord ensuite pour sa femme. Et comme trop de patience nuit, cette dernière est souvent obligée de se débrouiller ailleurs en attendant que le Monsieur qui ne fait que chauffer le tympan soit dans les conditions régulières. Alors si vous avez écouté le premier Gaou de Magique Système, c’est à vous de deviner la suite de cette histoire.


Finale de la présidentielle: les guinéens de Bamako se sont mobilisés

On  peut dire que le vote du deuxième tour, contrairement au premier, a été plus ou moins fatiguant pour les électeurs guinéens résidents au Mali notamment pour ceux de Bamako. Le nombre de bureaux de vote est passé de 5 à 9 pour éviter les longues files d’attente qui ont empêché un nombre important d’électeurs le 27 juin dernier d’exprimer leur voix. Malgré ces efforts, c’était la queue devant tous les bureaux de vote.

Très tôt ce matin,  les guinéens se sont précipités dans le calme et la sérénité pour rejoindre les bureaux de vote les plus proches afin d’accomplir leur devoir citoyen. Pour Aly qui a pu voter dès l’ouverture du bureau de vote du lycée Mamadou Sarr situé dans le quartier de Hamdallaye ACI 2000, « rien ne fera gagner un candidat si ce n’est pas la voie valablement exprimée par ces militants. C’est pourquoi depuis 4h du matin, nous avons commencé à téléphoner aux parents et amis pour les mobiliser à sortir  massivement ».

Un bureau de vote à Djikoroni Para

Dans un autre bureau de vote situé cette fois-ci à Sébénikoro, il y avait également du monde. Ils votent tous dans l’enthousiasme à l’exception d’une dizaine d’électeurs en majorité des femmes qui sont informées qu’elles ne pourront pas voter pour la simple raison qu’elles sont inscrites en Guinée alors que le vote les a trouvées à Bamako où elles sont venues faire du commerce. «  Nous pensions que nous pouvions voter ici. Et c’est pour cela que nous avons voyagé avec toutes nos pièces. Mais ils refusent… » regrettent-elles.

Bureau de vote de Sébénikoro

En attendant les résultats avec des chiffres exacts, il ne sera pas surprenant de voir le taux de participation augmenté dans la mesure où la forte pluie du 27 juin a découragé beaucoup d’électeurs qui ont préféré attendre cette finale.


Le thé vert: une drogue pour les maliens

Au Mali, c’est tout le monde qui se drogue. Oui ! Ce n’est pas du tout interdit.  Ici, que l’on soit homme, femme, vieux, vieille, jeune fille ou jeune garçon, il est normal voire indispensable que chacun prenne sa petite ou grande dose de thé par jour. L’emprise de ce thé vert est tellement forte sur la population qu’il est convenu de l’appelé « la drogue des maliens ».Selon l’hebdomadaire les Echos (du 07/10/2010), le Mali a importé près de 17 milles tonnes de thé en 2008. La consommation étant en constante croissance, elle serait aujourd’hui à 20 milles tonnes de thé par an pour une population d’environs 15 millions d’habitants. Pour les maliens, Le thé fait parti du quotidien  et n’empêche rien. Au travail, il permet de recharger les batteries pour plus d’énergie au bureau. On ne peut visiter aucun service de l’administration publique ou privé, surtout à Bamako, sans remarquer un gardien ou un planton qui s’affaire avec sa théière pour « gâter » ses patrons et les visiteurs. Aussi, il n’est pas surprenant de voire une femme qui, parallèlement à sa préparation de repas dans la cuisine, vient s’asseoir auprès de sa propre Barada (théière) pour donner le temps de cuisson nécessaire à sa sauce.

Ces orgies de thé avancent les mêmes arguments pour justifier leur dépendance de ce liquide. Pour Mohamed, un gérant de cyber, s’il ne prend pas au moins trois verres de thé par jour, il ne pourra rien faire de sa journée.  » S’il faut faire un choix, je préfère ne pas déjeuner le matin. Un verre de thé me suffit largement sans quoi  je ne serai pas du tout  en forme. Je me sentirai exténué et surtout nerveux… » m’explique-t-il.

Drogue ou pas drogue, une large fraction d’entre eux sont unanime que sans une dose ou plusieurs fortes doses de thé du matin au soir, le malaise ressenti par tous les accros -comme eux- est la migraine avec une sorte douleur indescriptible.

Finalement, l’on ne sait plus si le thé est un vice, un médicament ou un aliment. Selon les spécialistes de la santé, le thé purifie le sang et facilite l’élimination de graisse. Ces bienfaits  encouragent, certainement, les personnes qui se plaignent de leur poids à ne consommer que le thé qui a la même teneur que la quinine. C’est tellement amer qu’il donne, à nous les non-initiés, envie de se couper la langue. Maintenant, le constat qui s’impose est que la majorité ces accros ne consomment pas le thé en raison ses propriétés curatives. Au contraire s’ils se « drouguent », c’est par ce qu’ils ne peuvent plus s’en passer au risque de tomber malade.