gegebweni

Comme des voleurs, le gouvernement comorien vient de divulguer cette nuit les résultats.
Entre temps, aucune information radio. Juste des rumeurs qui fusent de part et d’autre selon l’appartenance des gens au parti vert, orange ou blanc.
Tous les scénarios sont possibles. L’Etat n’ayant pas joué carte sur table, la porte est grande ouverte.. A quand le prochain coup d’éclat ?
Fahmi Said Ibrahime est évincé, le gouvernement et Mamadou étant conscient qu’il l’emporterait haut la main s’il passait au 2e tour.
Un recours est prévu mais personne n’est dupe de ce qui s’ensuivra.

Ce matin, la lune, pourtant pleine la nuit dernière, vient de s’éteindre sur Moroni. La fraude crible le visage de nos politiques, lesquels réclament le respect des résultats. Étonnant conseil. Sur le nombre de votants au gouvernorat et à la présidentielle ayant eu lieu pourtant le même jour, on comptabilise un écart de près de 4722 voix.

Au fond de la calebasse d’une île, des militaires fredonnent des chants de répression de toute opposition. Et malgré l’apparent calme de ce scrutin dont les observateurs internationaux se réjouissent, l’action sourde du pouvoir se fait sentir. Comme dirait un adage îlien, il ne faut pas se fier au calme apparent d’une soupe de maïs car si au premier regard, elle paraît inoffensive, c’est pourtant tout le contraire. Le magma agit par sa force thermique.
Dans cette société lunaire, l’art de l’occultation se joue en permanence sous les yeux des passants et des observateurs, lesquels, pour les voyageurs non aguerris, sont aveuglés de sourires et d’hospitalité d’une population courbée de salamalecs.

Au bout du petit matin, un dhikri pour ces morts de nos visa balladur, un trumba de désespoir en appel à nos djinns perdus, un dhikri de sorcier pour qu’enfin aujourd’hui je puisse penser qu’aujourd’hui n’est plus aujourd’hui. La communauté internationale veille. Nos démocratures bananières se meurent. Ban Ki-moon au Burundi. A quand Moroni ?