Gregory

Il fait un froid de pute !

COSTA-RICA--Empuje-fr-o-se-mantendr--hasta-ma-ana-en-el-pa-s

 

C’est vulgaire, bon sang ! Je sais, ça va. Faites pas les effarouchées, c’est un blog qui parle de l’échange nord-sud. Si l’étude du langage n’en fait pas partie, alors quoi ?

Et puis c’est un sujet sérieux.

Je vais parler, asseyez-vous ! Quoi ? Oui, et bien asseyez-vous c’est tout. J’ai l’habitude de parler à des latinos d’un mètre seize depuis un an, voir vos bouilles plus haute que la mienne me donne le vertige.

Je vais parler, disais-je avant d’être assez grossièrement interrompu par moi-même (Desproges, si tu me reçois..), de l’idiosyncrasie costaricaine. Avant que de trop nombreux lecteurs se sentent visés par ce terme, je précise illico de quoi il s’agit : en gros, c’est ce que les costaricains considère comme proprement costaricain dans leur comportement mais surtout dans leur langage.

Panossepasse-moi l’Maggi et la dérupe seraient des exemples de l’idiosyncrasie romande, si vous voulez. C’est pas tout à fait exact comme usage, mais c’est si fréquemment utilisé par les gens d’ici pour parler avec un mélange de fierté et de complexe des particularités de l’espagnol tico que je suis contraint de m’y référer avec ce joli mot.

Ceci pour vous dire que l’été arrive, mais qu’il est précédé par un mesquin petit front froidqui passe au-dessus de notre bout d’isthme depuis trois jours. Donc, il fait 20 degrés. C’est moche (accessoirement, il pleut aussi des piscines olympiques, mais ça on a l’habitude).

Du coup, c’est dans toutes les bouches ces jours : le froid. Et sur toutes les épaules aussi. J’ai vu des écharpes, des bonnets en laine et toutes sortes d’attifements plus ou moins réussis, composés par les pièces les plus chaudes de chaque armoire du pays.

Ce qui m’amène – et ça fait trop longtemps que je traîne – c’est la façon dont on exprime le fait qu’il fait froid, au Costa Rica. J’ai fait un sondage et je suis en mesure de vous transmettre les locutions les plus usitées. On tâchera de voir ensemble si ça dit quelque chose de ce peuple fantastique.

Attention, c’est parti ! C’est du langage populaire, mais utilisé par tout le monde. Jeunes et vieux. Respectables et moins. Inutile de vous dire que je ne me lasse pas d’entendre mes deux collègues retraités, élégants comme tout, cravatés comme il se doit, jurer comme des charretiers parce que c’est culturel !

Au Costa Rica, c’est comme ça qu’on dit quand il fait 20 degrés :

Un lugar mas frio que culo de pinguino  – Un endroit plus froid que le cul d’un pingouin

Me congelo el culo – Je me congèle le cul

Que ofri – Littéralement : Quel oifre. C’est du verlan ! Comme nos laisse bétonchanmé, meuf, etc.

Que frijol – Littéralement : Quel haricot noir. Parce que frijol est proche de frio – froid.

Que pacheco – Quel Pacheco.

Aucun des ticos à qui j’ai demandé l’origine de ce terme n’a la moindre idée de la raison pour laquelle le froid peut bien se nommer Pacheco (qui n’est rien d’autre qu’un nom de famille). En poussant les recherches, j’ai trouvé qu’il s’agit d’une légende vénézuélienne d’un homme qui vivait dans les montagnes. Ils descendait parfois au marché du village avec son âne. Quand il faisait froid au village, on s’inquiétait pour ce que devait endurer le pauvre Pacheco dans sa montagne. J’ai expliqué à mes collègues. Ils sont pas du tout contents que ce ne soit pas costaricain. J’ai dû payer les cafés.

Me estoy cagando del frio – Je fais caca de froid.

Que picha frio – Quel froid de bite

Uh mae, que frio mas hijueputa  – Oh, mec, quel froid de fils de pute

Et les combinaisons :

Que frio mas hijueputa, se me esta congelando el locu – Quel froid complètement fils de pute, ça me congèle le uq (le verlan, de nouveau !)

Attention, éloignez les lecteurs les plus sensibles, voici une version longue de la conversation courante :

Me congelo el culo hijueputa traeme la hijadeperra cobija grandisimo malparido – Je me congèle le cul, fils de pute, amènes mois la fille de chienne de couverture, espèce d’immense mal accouché.

Voilà. Bon, je suis pas autrement fier d’exploser le record du billet de blog le plus grossier de l’histoire des internets. Mais fallait que je vous dise cette particularité du langage d’ici : les mots extrêmement vulgaires qui sont dans le langage courant.

J’ai parlé de ça avec mes vieux psys. Ils disent oui, mais c’est devenu des mots usuels, ils ont perdu leur sens vulgaire. Soit. On a argumenté sur l’usage de hijueputa (dont on a déjà vu le sens) à n’importe quel propos, le fait que tant de phrases communes contiennent le mot carepicha (tête de bite) et que, dans le langage parlé, plein de gens très bien finissent toutes leurs phrases familières par huevon (gros testicule) et ils ont cédé.

Le Costa Rica d’aujourd’hui a tout hérité de son passé campagnard, paysan. Le lieux ont tous des noms d’anciens propriétaires terriens, les noms de rues n’existent pas, les gens sont complètement centrés sur leur famille et le vocabulaire grossier d’aujourd’hui est celui des rustres travailleurs de la terre d’hier. C’est leur théorie. J’en dis que c’est cohérent. Ca vous fait rire ?

 


Le complexe du short

Ok, le collant c'est un peu abusé !
Ok, le collant c’est un peu abusé !

Ca m’amuse, le rapport à la pudeur. Les bonnes manières et le savoir-vivre à travers le monde.

Aujourd’hui, il fait un bon 28 degrés à San José, Costa Rica.

En Suisse, j’aurais bondi dans une belle paire de shorts pour sortir prendre l’air doux, estival et le laisser m’aérer les mollets. J’aime la caresse de l’air chaud sur mes jambes, qu’est-ce que tu veux que je te dise ! Eventuellement, j’aurais pris un pantalon à canon longs (c’est joli) pour le travail. Et encore. 

Il n’en est pas question ici en Amérique latine. Porter des shorts en ville m’attire des regards qui ressemble à ceux qu’on jetterait à un homme qui se promènerait skis aux pieds.

Pas plus que dans bien des pays du monde (vous portez des shorts en ville, vous ? ). D’ailleurs, les pays du Sud, d’après l’échantillon peu représentatif de mes petites expériences de voyageur sont les plus couvreurs de jambes d’hommes. Les plus chauds aussi. Ce paradoxe m’intrigue. Il est amplifié par chaque canadien, norvégien ou polonais qui exhibe ses guiches en shorts et tongs quand il fait 5 degrés. Explications possibles.

Une puissance surnaturelle nous ordonne de nous couvrir les jambes. Oui, alors bon ok. Comme on ne va pas à l’Eglise en maillot de bain, on ne sort pas en ville en shorts. C’est conséquent, je peux rien dire. Les nordistes qui osent le short au restaurant sont des impies vulgaires, soit. Mais elle faisait quoi cette puissance surnaturelle au moment de dicter les consignes pour la façon de saluer une femme, la courtoisie au volant et l’art de se remettre l’entrejambe en place discrètement ? Pourquoi au Costa Rica, le short ne se porte pas ailleurs qu’à la plage mais alors oui, on peut gaiement siffler n’importe quelle femme, hurler sur un conducteur ou se manipuler la braguette fièrement pendant un lustre ? C’était une puissance surnaturelle qui en avait après les poils ? Et elle dit rien pour les moustaches ? Je sais pas. Si quelqu’un me trouve un Epître anti-bermudas, je serais intéressé.

Il faut nous protéger contre les sangsues. D’abord, un pantalon ne protège pas contre les sangsues, j’en sais quelque chose. Ensuite, y a quand même pas tellement de sangsues dans les villes latino-américaines. Ca me paraît pas une bonne explication.

C’est un héritage culturel. Ca c’est sûrement vrai. Et je l’ai bien vu, les quelques fois où il faisait décemment trop chaud pour porter des pantalons. Même avec mon petit bermuda propret, j’attirais les foudres de tous les passants. S’il n’y a rien de religieux et si c’est pas pour les sangsues, c’est nécessairement à cause de la construction culturelle, de la tradition. Un commandement qui dirait « dans les pays du Sud du Monde, on n’a jamais montré les tibias des hommes, c’est pas maintenant qu’on va commencer ». Moi j’en dis que c’est dommage, parce qu’on est mieux en habits courts quand il fait chaud, je trouve. Mais on ne peut s’expatrier sans s’adapter humblement aux coutumes, n’est-ce pas. J’ai donc les mollets qui suent depuis un an que je vis en Amérique. Mais je m’y fais.

Outre la longueur des pantalons, il est bien d’autres usages qui diffèrent entre la Suisse et le Costa Rica.

Tu t’en fous de savoir comment je vais. En Suisse, la question « comment ça va ? » est devenue parfaitement inutile. Le Suisse, porté sur l’efficience et passionné par la chasse au gaspillage, n’aime pas ce qui ne sert à rien. Il n’y a pas mille solutions pour le Suisse confronté à une question inutile : il ne répond pas.

– Salut, ça va ?

– Salut.

Ici, la courtoisie des conversations privées est largement plus agréable. On prend soin de son interlocuteur et quand il répond comment il va, on ajoute quelques propos agréables avant de passer aux sujet principal du dialogue. J’aime ce respect et cette chaleur humaine.

Pas de conflits inutiles. La courtoisie est parfois poussée à l’extrême au Costa Rica. Le goût pour le bien-être de son prochain mène souvent les Ticos (les habitants du Costa Rica, ndlr) à éviter tout propos désagréable. Jusqu’à l’absurde. A toujours prétendre que tout va bien.

– La route s’est effondrée cette nuit, il faudra traverser la ville, comptez environ 3 heures 30 de route pour faire les 15 kilomètres de votre domicile à votre lieu de travail. Peut-être un peu plus pour rentrer ce soir.

– Pura Vida.

Pura Vida, c’est l’expression nationale costaricaine. Ca veut dire que tout va bien. Que tout est ok. Qu’on est content. Une situation est Pura Vida. On peut se sentir soi-même assez Pura Vida. Une voiture, sortant du garage, est souvent Pura Vida (ça ne dure pas toujours, ceci dit).

Le eye-contact n’a aucun intérêt. C’était choquant pour moi au début. Tous ces gens qui me serrent la main en regardant ailleurs. Moi j’avais bien appris que c’était OBLIGATOIRE de regarder la personne qu’on salue dans les yeux. Alors je croyais qu’on s’en prenait à moi. Dans un atelier il y a quelques semaines, j’ai demandé à un groupe d’hommes avec lequel je travaillais s’ils trouvaient ça offensant, de ne pas se regarder dans les yeux en se saluant. Ils ont réfléchi et m’ont assuré que non. Que c’était parfaitement normal.

Qu’est-ce que tu veux faire. Si on te dit que ce n’est pas une offense. Et que tu continues à t’offenser, c’est toi l’âne, non ? Alors je salue maintenant les gens en regardant mon téléphone, ma poche, mes clés, l’horizon, une voiture qui passe, les travailleurs d’en face, au choix.

J’en ai encore plein, des différences de coutumes, de savoir-vivre, de définition de bonnes manières. Ce sera peut-être pour des prochains épisodes du « complexe du short ».

Dites-moi, vous ! Avez-vous des expériences de différences de bonnes manières ? Des usages de chez vous qui ne sont pas connus ailleurs ?

 

Complément du 16 octobre :

Hier j’ai voulu faire un saut au bureau, je portais un élégant bermuda.

Mon vendeur de fruit m’a arrêté : tu vas quand même pas aller au bureau comme ça ? J’ai dit que si. Il a dit que non.

J’ai dit : tu te moques, tout le pays va bosser avec le maillot de la sélection aujourd’hui sous prétexte qu’il y a match ce soir et moi je peux pas montrer mes genoux ?

Il a dit que c’était pas pareil. Qu’il y avait pas match de l’équipe des mollets nus ce soir et que je devais rentrer mettre un pantalon. C’est ce que j’ai fait.

 

 


Quitter la Suisse, t’es malade ?

Comment et pourquoi on quitte le pays le plus riche du monde

(et bien, notamment parce que la sortie n’est pas définitive..)

Comme nous avons deux petites filles, d’un et trois ans, il a fallu bien nous préparer. On s’expatrie pas pareil avec des nourrissons qu’avec son enthousiasme comme seul bagage. C’était il y a plus d’un an.

On a trouvé une organisation non-gouvernementale suisse qui envoie des gens dans les pays du Sud. Pour travailler pour le compte d’organisations locales qui travaillent à la promotion des droits humains.

C’est une manière de faire de la coopération vachement bien pensée. Ca nous permet d’arriver tranquillement et d’apporter une plus-value à une organisation déjà existante, animée par des habitants du pays.

En réduisant sensiblement l’impact négatif. L’organisation qui nous a envoyé s’appelle Eirene Suisse.

Eirene examine avec soin le travail de ses partenaires et, surtout, n’envisage d’envoyer quelqu’un que si le travail qu’il y réalise ne prend pas le travail de quelqu’un de local et si ce travail peut être pérennisé à la fin de sa mission.

On a trouvé ça éthique, mesuré et responsable.

Neuchâtel, notre ville en Suisse
Neuchâtel, notre ville en Suisse

Sortie du paradis

Alors on a démissionné de nos emplois, renoncé à nos salaires, quitté notre joli appartement et notre voiture. On a aussi dit au revoir à nos familles, à nos amis. Et, après une superbe fête de départ, on s’est envolé pour notre Amérique le 27 novembre 2012. Il y a bientôt un an.

La Suisse est le pays le plus riche du monde. Elle possède l’économie la plus compétitive du monde. Et c’est le pays du  monde où il vaut le mieux naître en 2013 (me cherchez pas des noises, les sources sont sûres et actuelles !).

Notez pour être précis que la question de la naissance doit être tempérée.

Certes, la Suisse est l’endroit où il vaut le mieux naître au monde. Pour autant qu’il s’agisse de sortir d’un ventre propriété d’une femme de nationalité suisse. Tu imagines que le droit du sol, c’est pas pour demain.

Alimentation générale helvétique
Alimentation générale helvétique

Ca suffit pas ? Y a des Suisses qui me lisent et qui veulent chinoiser ?

Bon ok, alors la Suisse a aussi le plus grand pouvoir d’achat du monde par habitant et la Suisse est l’endroit au monde où on gagne de quoi payer un kilo de pain en un temps record (6 minutes, contre 59 à Caracas ou 70 à Manille). Voilà.

Pourquoi tu t’en vas, alors ?

C’est une vraie démarche de quitter la Suisse.

Quand je suis né, je me suis pas rendu compte tout de suite du privilège.

Même ensuite, à l’école on ne nous disait pas « tu te rends compte que tu es né en Suisse ? Tu es au courant que chaque année, il y a 132’675’000 bébés qui naissent dans le monde, dont seulement 82’164 sont suisses ? que tu avais 0,06% de chance d’être Suisse ? ». Non. On nous disait pas ça.

Ensuite, au service militaire, au foot, à l’Université, rien du tout.

Alors bien sûr, tu grandis et tu crois que c’est normal.

Comme tu n’es pas tout seul et qu’il y a plein de gens bien intentionnés, on t’explique finalement que c’est comme ça parce que ton papa et ses aïeux ont travaillé dur.

Que oui, bon, c’est possible qu’on soit hyper riches, mais c’est seulement parce que :

  1. on est intelligents
  2. on est vertueux
  3. on est travailleurs

Tout ça de père en fils depuis la création du pays, il y a 722 ans..

Moi, en Suisse
Moi, en Suisse

En même temps, y a des gens qui gueulent que « Attention, on tente de nous envahir, y a plein de pauvres et ils veulent tous l’argent qu’on a à cause qu’on est vertueux, intelligents et travailleurs ! ».

A 20 ans, si tu es un garçon (ce qui vaut mieux, quand même hein, parce que bon l’égalité non plus, c’est pas tout à fait au programme), tu dois passer 4 mois au service militaire.

J’y suis allé et j’ai bien compris là, le fonctionnement du  monde. Les cadres, à l’armée, tu les vois venir, ils sont pas tout à fait sensibilisés à la géopolitique et à la répartition des richesses.

L’option partage et intégration n’est pas livrée avec le casque en plomb et le fusil. Donc, si tu n’avais pas compris que c’était pas une question de chance d’être né en Suisse, mais une question de droit, de légitimité, d’héritage et de toutes sortes d’âneries qui ne résistent pas à la moindre analyse (ce mot non plus n’est pas très répandu dans les casernes, j’ai noté), on t’explique encore une dernière fois.

La vraie naissance de l'homme suisse
L’éveil de l’homme suisse

Après, si tu ne vas pas parler avec d’autres gens dans le monde, tu peux passer une vie entière en Suisse en pensant que c’est chez toi et que « si tu es né à Madagascar, c’est quand même pas de ma faute ou quoi ? » . Voir même « on a fait des meilleurs choix, qu’est-ce que tu veux, ils n’avaient qu’à bosser, comme nous »

Je me demande comment le paragraphe ci-dessus est reçu par les lecteurs de Mondoblog qui tomberaient dessus. Mais je vous jure que ce n’est pas caricatural, j’ai entendu tout ça, pendant toute ma vie en Suisse. Vraiment.

 

Parce que c’est facile

C’est pas un sacrifice qu’on a fait, on n’est pas des martyrs. On est très loin d’être des héros. C’est pas de la fausse modestie, il y a une raison pour laquelle on a pas de mérite :

C’est ça qui est bien avec le fait d’être né Suisse : c’est que ça dure !

Tu peux aller t’égayer où ça te chante, quand tu reviens, tu es toujours Suisse. Tu fais partie du groupe, si tu veux. On t’acceptes. Tu peux reprendre ta place au chaud, chercher un job qui sera le mieux payé au monde.

 

Et alors, qu’est-ce qu’on fait ?

Donc, on découvre le monde, on essaie de piger les fonctionnements, les injustices et de participer à toute petite minuscule échelle à en résoudre une  ou deux. En même temps, on crache pas dans la soupe.

La Suisse, j’aime bien c’est clair. C’est propre, c’est chic et ça marche bien. Et puis il y a tous ces gens fantastiques qui bataillent depuis l’intérieur pour qu’on partage un peu le tas de pognon sur lequel on est assis. Des organisations géniales qui font un très beau travail. Et puis aussi des gens qui galèrent, qui peinent à joindre les deux bouts.

Mais des fois, ça me pique un peu la Suisse. Mon papa dit qu’il n’aime pas aller dans les brocantes parce qu’il a l’impression que les vieux trucs en laine le piquent. La Suisse, c’est pareil. Si tu restes bien concentré et bien à l’intérieur, c’est comme si tu avais trop chaud. Comme si tu manquais d’air. Que tu avais besoin de sortir un petit coup au froid pour respirer.

J’aime la Suisse. On m’a vu gueuler l’hymne national dans plein de stades du monde,  j’adore la douceur de vivre et toute cette tolérance qui règne chez une bonne partie de ses habitants. Mais je déteste la xénophobie, l’égoïsme, l’intolérance et l’ultralibéralisme meurtrier qui l’envahit parfois. C’est contre ça que j’en ai gros. Ce site sera insolent avec la Suisse. Mais avec la partie que j’aime pas. Il sera aussi question de ce que j’aime là-bas, chez moi.

Vue d’ailleurs

Le couteau suisse, c’est des points de vue sur la Suisse depuis ailleurs dans le monde. Aujourd’hui, je suis au Costa Rica, en Amérique latine. On verra dans les mois qui viennent les comparaisons entre l’Eden, le numéro 1 et le reste du monde.

A vous la parole

Quelque chose vous interpelle ? Vous choque ? Vous n’êtes pas d’accord ou vous voudriez en savoir plus ? Je vous supplie de laisser ici dessous un tout petit mot ou une longue diatribe pour que nous fabriquions sur le couteau suisse une petite communauté parlant du monde et, peut-être, des difficultés d’en faire un lieu de vie juste.


L’acte fondateur

Salut,

Je te souhaite la bienvenue sur Le couteau suisse. Ce blog est le mien, je m’appelle Gregory Jaquet, j’ai 36 ans et je vis au Costa Rica depuis un an.

Je viens de Suisse romande où j’étais inspecteur de police. Aujourd’hui, je suis engagé pour une mission de deux ans en Amérique centrale, avec mon amoureuse et nos deux petites filles de 1 et 3 ans.

Mon travail principal est la tenue du foyer et l’éducation de mes filles. Accessoirement, je travaille quelques heures par semaine pour une organisation créée par des psychologues, l’institut WEM. Nous recevons des hommes et travaillons à la prévention des violences domestiques en parlant de machisme et de masculinité.

Dans les rues de San José, à bicyclette.
Dans les rues de San José, à bicyclette.

Je parlerai de Suisse et du Costa Rica. D’ouverture sur le monde quand on vient de Suisse. De coopération internationale et d’aide au développement. Peut-être aussi de la vie d’homme et de père.

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Ce blog est créé grâce à l’atelier des médias de Radio France Internationale et à la plateforme Mondoblog. Sur Mondoblog, des blogueurs du monde partagent leurs vies, leurs expériences et leurs états d’âme. Je suis heureux de rejoindre ce groupe et j’espère que vous serez intéressé-e par ce que vous trouverez ici.