Urgences… enfin, je crois !
Depuis peu, à cause de la santé de mon frère, je fréquente très souvent les urgences de l’hôpital Fann. Le premier jour, j’ai été frappée et choquée de constater que les urgences de cet établissement sanitaire ressemblent à s’y méprendre à un dispensaire ou à un centre de santé de je ne sais quel trou perdu. N’y voyez rien d’insultant ! Je trouve juste qu’un certain nombre de points ne sont pas réunis pour prétendre à une certification ISO (savent-ils seulement ce que c’est?).
Je m’appelle Leyopar et je voudrais partager avec vous mon expérience aux urgences du Centre National Hospitalier Universitaire de Fann- Dakar Sénégal.
La propreté
Quand on arrive dans un hôpital, et surtout aux urgences, on s’attend à un minimum de salubrité. Mais non ! Aux urgences de Fann, que ce soit en consultation ou en salle d’observation, j’ai été surprise à chaque fois (au moins 4 fois) de constater que le caractère « aseptisé » de l’hôpital est en fin de peloton, au profit des soins des patients. Si vous vous demandez où je veux en venir, prenez votre mal en patience.
J’ai vu des aiguilles de seringues, du matériel usager sur le bureau du médecin assurant les gardes et du coton imbibé de sang.
Vous ai-je parlé de la poubelle qui déborde au point que le sol en reçoit l’excédent ?
Dans mes allers-retours fréquents, j’ai eu le malheur d’utiliser l’unique WC qui se trouve dans la salle d’observation. Ô malheur ! J’ai vu des patients couchés sur les lits qui ne disposaient pas de draps. Ces patients devaient être très malades car ils semblaient incontinents, je laisse imaginer dans quel état ils étaient.
Au cas où vous n’imaginez pas l’étape suivante, permettez-moi de vous préciser que ces « lits » de fortune ne font l’objet d’aucun nettoyage. Voyez-vous les répercussions possibles maintenant?
Dans la salle de consultations, il vaut mieux éviter de marcher pieds nus ou encore d’avoir une blessure sous la plante des pieds.
Si, comme moi, vous avez des allergies respiratoires, je vous laisse deviner ce qui vous attend sous ce plafonnier.
Mais où est donc la permanence?
Je suis arrivée à 3h30 du matin aux urgences. Premier fait marquant: aucun personnel du corps médical n’est visible. Je cogne aux portes, j’entends quelqu’un maugréer mais personne ne sort. Après le soutien de la garde de nuit des vigiles, une infirmière légèrement endormie sort visiblement énervée que son sommeil ai été interrompu. Ensuite, le médecin arrive… Mon petit frère est pris en charge.
Quelle capacité d’accueil?
Plus j’y passe du temps, plus je me dis qu’à Fann, les cas d’urgence ne doivent pas être très nombreux. Il n’y a que trois lits en salle d’observation, deux en consultation et un dans le bureau du docteur, qui sert de poste d’examen. Vous conviendrez avec moi : il vaut mieux espérer qu’il n’y ait pas de monde au portillon. « Encore heureux », me direz vous, car personne ne veut atterrir là-bas. Je ne peux m’empêcher d’y penser tout de même.
Il ne faut pas croire que cet article est un réquisitoire cinglant contre cette structure santitaire. Non ! Ce n’est pas tout le temps ainsi, Dieu merci. De plus, le personnel est professionnel. Mais, à mon humble avis, les urgences, comme tous les autres services d’un hôpital, doivent être propres. Il serait dommage d’y entrer avec une maladie et d’en sortir avec une autre. Nous avons l’habitude de dire « Yallah leu » (c’est la volonté de Dieu) mais dans bien des cas, c’est la bêtise de l’homme qui est en cause.