Jodney Paul ALCIME

Select Gentlemen’s Cut, un pas de plus vers le renforcement de l’écosystème entrepreneurial à Cap-Haïtien

Credit: Faces of Haiti

S’il est très connu pour son engagement dans la promotion d’Haïti à travers son projet « Faces of Haiti » dont ses publications notamment sur les réseaux sociaux et différentes rencontres dans vingt cinq (25) pays différents du monde, Samuel Daméus reste un personnage à découvrir.

Né et grandit à Cap-Haïtien, il a fait ses études universitaires à Port-au-Prince, et à l’étranger. Des études pour une license en Communication Sociale, il a été faire une spécialisation en Communication des affaires à Broward Collège en Floride et une seconde en Communication de crise pendant une courte durée à Madrid financé par la UNWTO. Il est également boursier de l’ambassade Américaine en Haïti pour le programme IVLP en Tourisme Durable.

Comme tout le monde, il a ses défauts, ses qualités, ses forces et ses faiblesses. Il est très stricte, il ne sourit pas souvent, il ne s’amuse pas assez, il manque de patience (caractérisé par son envie d’atteindre toujours les buts fixés), il est fonceur et un perfectionniste.

Avec une carrière professionnelle de dix ans soit comme: Officier de communication à la Fédération Internationale de la Croix Rouge, Consultant pour l’OEA en Haïti, Directeur de Communication du Ministère du tourisme et Directeur de Marketing à Sunrise Airways, Samuel atteint aujourd’hui un objectif qu’il s’est fixé le premier jour de son emploi. Il voulait économiser pour se lancer en affaires après dix ans. D’où la naissance de « Select Gentlemen’s Cut » le premier salon de standard international à Cap-Haïtien.

« Select Gentlemen’s Cut » n’est pas juste salon mais un symbole dans le renforcement de l’écosystème entrepreneurial à Cap-Haïtien. Son décor, un mariage entre le style colonial et une touche moderne, est le reflet de la ville. Sa force réside en une structure organisée dotée d’une grande capacité du sens du service. Pour Madame Dumé, employée et Assistante administrative de « Select », l’expérience est tout aussi intéressante que motivante. Ça étonne beaucoup de gens qu’un salon ait une structure organisationnelle standardisée.

De la photographie sociale jusqu’à l’ouverture de son entreprise, tout est lié par un fil conducteur: projeter une image positive d’Haïti, tout en montrant ses valeurs culturelles et touristiques au monde entier. « J’aime mon pays et je m’engage à son émergence. Mes économies de carrière et mon professionnalisme m’auraient permis de mener une vie tranquille ailleurs. Je pourrais rejoindre ma mère et ma soeur à Montréal ou rejoindre d’autres parents aux Etats-Unis. J’ai décidé en dépit de tout d’investir en Haïti ». Affirme Samuel d’un air détendu.

« Cette aventure m’a fait penser aux jeunes ayant des idées d’entreprises innovantes, avec des formations adéquates mais peinent à lancer leurs entreprises. Faute d’accès au capital. J’ai eu la chance de visiter et d’exposer à travers bon nombre de pays à travers le monde avec « Faces of Haiti » et les pays qui font beaucoup plus de progrès sont ceux qui encouragent le développement des PMEs. Malheureusement en Haïti, ils sont nombreux ceux qui croient que le développement doit inévitablement passer par les multinationales mais ne supportent pas assez les jeunes entreprises » avance Samuel Daméus.

Depuis plusieurs années, les efforts dans le domaine de l’entreprenariat jeune ont multiplié, beaucoup d’initiatives ont été prises. Pourtant, il reste beaucoup à faire afin de sortir Haïti de sa crise socio-économique.

De son côté, il s’engage à encadrer les jeunes entrepreneurs dans leurs quêtes à créer, moyennant le fait que leurs projets soient innovants, respectant les normes et en fin de compte taclant les problèmes auxquels font face Haïti.

Cet accompagnement pourra se définir premièrement par des partages d’expériences. « Les champs de bataille durant les deux grandes guerres sont un exemple parfait pour mieux expliquer l’accompagnement d’un jeune qui a réussi en affaires à d’autres jeunes. Quand une mine s’explose sous les pieds d’un soldat les autres savent quelle route il faut suivre puisqu’une mine a déjà explosé et on ne peut pas risquer d’en faire exploser d’autres quand un chemin est déjà tracé par l’expérience du précédent. Il faut apprendre autant du succès que des échecs des autres. C’est valable aussi en affaires. Mes échecs peuvent éviter aux plus jeunes beaucoup d’échecs prévisibles et aller encore plus loin » a avancé Samuel.

Deuxièmement, un accompagnement technique au service des jeunes entrepreneurs.

Il est incontestable qu’Haïti doit pouvoir compter sur ses filles et ses fils pour sortir du chaos. Chacun doit jouer sa partition au bon moment. Samuel joue et s’engage a continuer de jouer la sienne puisque son rêve le plus cher est de voir son pays sortir du développement.

 


Le club Accès Jeunes se met au service de la communauté

 

Si l’entrepreneuriat est son principal champ activité, pour répondre à leur responsabilité sociale, ce dimanche 8 mars, les membres du club entrepreneurial Accès Jeunes ont organisé des VIA tests pour les femmes du Cap. Une grande activité sociale pour marquer une grande date, celle de la journée internationale des femmes.

Accès Jeunes pose des actions concrètes pour rester fidèle à sa mission d’intérêt général. Environ 500 femmes ont subi le test du VIA. Ce dernier est un examen rapide permettant de dépister le cancer du col de l’utérus. Grâce aux technologies utilisées, les résultats ont été donnés sur place dans un temps record soit 5 minutes par test. Cette journée de travail a été réalisée dans deux centres et en parfaite collaboration avec l’hôpital Alliance Santé du Borgne. L’un à l’hôpital Christ du Nord/ DASH (Développement des activités de santé en Haïti) et l’autre à l’ hôpital de Fort Saint-Michel.

Le cancer du col de l’utérus a un développement sur une période de 5 à 15 ans débutant par une infection du virus du papillome humain (HPV), représentant le principal facteur de risque du cancer du col de l’utérus. Près des deux tiers des femmes ayant une activité sexuelle sont en contact avec le virus, mais seulement 1 à 2 % d’entre elles contaminées par le virus vont développer un cancer du col de l’utérus. Ce cancer occupe le deuxième rang des cancers féminins dans le monde.

Tenant compte de ce que représentent les femmes au sein de la société, conscients qu’elles subissent plus que les hommes le chômage, sachant l’importance d’un tel dépistage qui peut être trop cher pour beaucoup de femmes de la communauté capoise, les membres du club en prélude de la 5e édition de la soirée « Honorons les femmes « ont organisé cette journée de dépistage.

Pour ces jeunes entrepreneurs-leaders, participer au bien-être de leur communauté est un devoir. Leur motivation, leur dynamisme et leur dévouement viennent du fait qu’ils rêvent d’une Haïti moderne et prospère. Ils ont apporté : temps, énergie et cotisations pour faire de cette initiative une réalité.

Accès Jeunes ne se contente pas seulement de dépister le cancer pour ces femmes. Mais celles dont les résultats sont positifs suivront un traitement gratuitement.

Les activités du ce mois dédié aux femmes se poursuivront le 28 mars prochain au palais de la culture : Versailles pour la 5e édition de la soirée « Honorons les Femmes ».

Ceux qui veulent être des potentiels partenaires de cette grande soirée classique et supporter l’initiative, peuvent contacter Accès Jeunes aux numéros suivants : (509) 38 47 91 53/ 36 56 77 65/ 31 61 29 00 ou par email : clubaccesjeunes@yahoo.fr. Ainsi ils pourront bénéficier de notre audience sur le net et dans les médias traditionnels.

 

Jodney Paul Alcime


Et si l’état haïtien substituait les investisseurs étrangers, toujours absents, par l’encadrement des entrepreneurs locaux!

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Credit photo: itespresso.fr

L’industrialisation et puis l’ouverture des marchés extérieurs ont conduit à la naissance des multinationales. Cette recherche de baisser les coûts de production au maximum en délocalisant les usines là où les matières premières sont les moins chères et la où les consommateurs se trouvent directement pour éviter les coûts de transport et les taxes d’importations.

De nos jours, on peut trouver des firmes multinationales dans tous les secteurs de l’économie. Dans le secteur primaire on a des entreprises comme Nestlé,Kraft Foods,Danone, United Food Company. Dans le secteur secondaire nous avons Elf aquitaine, Exxon mobile, Michelin, Louis Vuitton, Mercedes-Benz. Finalement, dans le tertiaire nous avons des entreprises comme Bayer Schering Pharma, Groupe AXA, Ernst & Young, Walt Disney Company, EDF.

Les multinationales sont devenues des éléments clés dans le monde contemporain. Elles sont à la base de la production d’une énorme partie de nos besoins quotidiens, leurs présences dans tous les secteurs de l’économie font des multinationales un des principaux moteurs de l’économie mondiale puisqu’elles possèdent une énorme partie de la richesse mondiale.

Personne ne peut nier le lien qui existe entre une forte culture d’entreprise et le développement. Dans son allocution lors du Forum d’investissement mondial, à Xiamen, Chine, en septembre 2010, le sous- Secrétaire américain des affaires économiques, énergétiques et agricoles, M. Robert D. Hormants, précise l’importance des investissements étrangers directs dans une économie en ces termes: «Aujourd’hui, plus de 80 000 entreprises multinationales (EMN) fonctionnent dans le monde entier avec plus de 800 000 filiales étrangères… Les investisseurs étrangers apportent non seulement des capitaux frais, la technologie, l’esprit de compétition, des idées à de nouveaux marchés, mais aussi ils apportent des emplois… Les investissements non seulement créent des emplois et de l’innovation, mais ils génèrent aussi de plus en plus de commerce.»

Ces dernières années, le terme à la mode de la diplomatie haïtienne c’est l’ouverture d’Haïti aux affaires. Le gouvernement de son côté multiplie voyages et rencontres pour attirer les investisseurs, autrement dit les multinationales.Ce qu’on a tendance à oublier c’est qu’après la venue des investisseurs, il faut les retenir. Donc après l’attraction, il y a la rétention. Dans toute cette campagne agressive pour faire venir des capitaux étrangers, comme citoyen avisé et fin observateur, je ne peux m’empêcher de poser ces questions :Haïti est-elle vraiment ouverte aux AFFAIRES ? Est-elle prête à accueillir des investisseurs étrangers ?Nos stratégies d’attirer des investisseurs sont-elles efficaces ?

Le plus simple des profanes sait que l’investissement requiert une atmosphère de confiance. On doit inspirer confiance dans la sécurité publique, cette question ne peut pas être sous-estimée dans le processus d’attirer et de retenir les investisseurs étrangers. Confiance dans la qualité des services offerts.

Par empressement, les principaux promoteurs de cette nouvelle campagne oublient qu’ils seraient difficiles pour qu’un investisseur étranger vienne investir dans un pays où les entrepreneurs locaux investissent très peu. Le taux des investisseurs locaux dans une économie est un thermomètre pouvant aider à voir le niveau de confiance du secteur privé dans les institutions étatiques et du personnel politique. Inciter et encourager les investisseurs locaux est un pas important dans le processus d’attraction des capitaux étrangers. En invitant les autres, on doit aussi montrer les investissements des entrepreneurs haïtiens dans notre économie.

Faire venir des investisseurs étrangers sera un combat de longue haleine. Une diplomatie agressive ne sera pas suffisante. Le gouvernement haïtien doit multiplier ses efforts pour améliorer son score dans les différents rapports sur la transparence, réduire la lourdeur administrative, apporter des solutions aux problèmes fonciers et créer un climat politiquement stable.

Tout homme de bonne foi, doit saluer toute initiative qui vise à éradiquer l’extrême pauvreté en Haïti par la création d’emplois. Mais, la venue des investisseurs étrangers, est-il le seul moyen d’éradiquer l’extrême pauvreté ? L’histoire récente de la Suisse nous apprend que les PME, peuvent propulser un pays parmi les plus compétitifs au monde et faire de son économie l’un des plus dynamiques au monde. Donc, dans ce combat contre la pauvreté, le gouvernement haïtien doit aussi encadrer les PME haïtiennes. Car les multinationales qu’on vénère aujourd’hui ont été toutes des PME. Des PME qui ont gravi des échelons parce qu’ils ont été encadrées.

Actuellement, ils sont nombreux les pays qui ont compris la nécessité d’encadrer les PME. Ils prennent à cœur la formation de ceux qui veulent se lancer en affaires et encouragent vivement les jeunes à multiplier leurs initiatives entrepreneuriales. Le gouvernement haïtien doit déplacer son curseur vers les PME haïtiennes dans sa volonté de construire une économie forte et dynamique. Un fond d’investissement aux PME est envisageable puisqu’après la formation le problème majeur de ces entrepreneurs est l’accès au crédit.Les petites et moyennes entreprises encadrées d’aujourd’hui peuvent être des multinationales de demain. Heureusement que je ne suis pas peut-être le premier et le seul à voir les choses sur cet angle. Beaucoup de gens ne veulent pas élever leurs voix pour proposer cette voie par peur d’être taxé de mauvais musicien émettant un son contraire dans l’orchestre.

L’économie haïtienne a vivement besoin d’être lancée. Trois années de campagne sont, peut-être, suffisantes pour nous montrer la stratégie du gouvernement haïtien est inefficace. Dans un pays aussi pauvre comme Haïti, malhonnête celui qui dira que nous n’avons pas besoin de capitaux étrangers pour favoriser la croissance économique. Mais il n’existe aucune croissance durable sans des PME dynamiques. L’état haïtien doit encourager, encadrer et accompagner les entrepreneurs haïtiens d’Haïti et de la diaspora à investir en Haïti. Le combat contre la pauvreté doit être mené sur deux fronts. Primo, promouvoir Haïti à l’étranger comme terre de grande opportunité. Secundo, encourager et encadrer les entrepreneurs locaux. Qui sait, on aura peut-être un jour, une entreprise haïtienne aux origines modeste qui fera dans le monde, la fierté de toute une nation comme l’a fait Samsung pour le peule sud-coréen. Seulement, on doit les encadrer!


Chez moi c’est…

Chez moi c’est…
…Un petit coin de terre qui ressemble a une jolie dame. S’il me fallait la présenter, je dirais sa beauté, sa douceur et sa grâce. De ses matins chantant, de ses soirs glorieux. Je dirais son ciel pur, je dirais son air doux. Je dirais le madras de cette femme en bleu. Qui descend le sentier son panier sur la tête. L’onduleux balancement des ses hanches robustes. J’ai cette île dans le cœur.
…Une île aux milles trésors, entourée de ces impressionnantes montagnes baignant dans la mer des caraïbes, elle est l’énigme que personne ne pourra interpréter. Couronnée d’arbres de toutes espèces pour son ornement. La productivité de ses terres est à envier par ses voisins.
…Là où la culture fait rêver visiteurs et habitants. Une culture dotée d’un pouvoir magique d’électriser, de provoquer grand choc culturel, de déclencher de sensations fortes dont se délectent les amants de l’art. Depuis sa sculpture et sa peinture en passant par son artisanat, ses danses, sa musique qui lui propulsent de plus en plus au-devant de la scène internationale. Incontestablement, « dans le domaine de la culture, son nom et celui de ses habitants sont synonymes de liberté totale, de capacité d’envol extraordinaire vers l’autre côté du réel, vers le rythme le plus riche, l’imagination la plus grandiose, les mythes et les symboles les plus prégnants qui puissent exister. »
…Là où on peut trouver un mélange de saveurs tropicales et d’influences multiculturelles. L’Espagne, la France, le continent africain, et plus tard les États-Unis, ont tous laissés leur marque dans le façonnement de sa cuisine traditionnelle. Les combinaisons harmonieuses de ces techniques de cuisson ont raffiné sa cuisine et en ont fait quelque chose de très unique qui charme tous les visiteurs de l’île.
…Là où l’humour joue un rôle important dans les rencontres sociales et interpersonnelles. La courtoisie est toujours de rigueur.
…Aussi une femme souffrante. Victime de mauvais traitements et de catastrophes, souvent elle tremble de faiblesse mais ne s’agenouille pas.
Chez moi c’est Haïti. Là où vous serez toujours bienvenus. Je vous invite à venir l’expérimenter.

 

Jodney Paul Alcime
Journaliste, Entrepreneur
jodneypaul.mondoblog.org