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Pourquoi la Lune croît et décroît ?

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Un conte sur la véritable histoire du croissant de lune.

Il était une fois une vieille femme qui était très pauvre et vivait dans une petite hutte au toit de chaume, avec des nattes fabriquées à partir des feuilles du palmier dans la brousse. Elle était souvent très affamée, car il n’y avait personne pour prendre soin d’elle.

Dans les temps anciens la lune venait souvent sur la terre, même si elle vivait la plupart du temps dans le ciel. La lune était alors une grosse femme, pleine de viande grasse. Tout à fait ronde, dans la nuit elle donnait beaucoup de lumière.

Désolée pour la pauvre vieille femme affamée, la lune vint vers elle et lui dit : « Vous pouvez couper une partie de ma viande pour votre nourriture si vous le désirez » La vieille femme s’exécuta, et prit alors l’habitude de se nourrir chaque nuit de la chair lunaire. La lune devint alors de plus en plus petit, au point d’être à peine visible. Conséquence : elle commença à donner de moins en moins de lumière, provoquant ainsi colère et curiosité sur Terre. « Mais pourquoi la lune est-elle si mince ?« , se demandaient les gens…

Enfin, les gens allèrent dans la maison de la vieille femme, où ils ont trouvèrent une petite fille endormie. Elle était là depuis quelque temps, et avait vu la lune descendre chaque soir, et la vieille femme sortir avec son couteau et couper de la viande pour son repas quotidien. Comme elle avait très peur, elle raconta cette histoire aux gens, qui décidèrent de surveiller la pauvre femme.

Cette même nuit, la lune descendit comme d’habitude, et la vieille femme sortit avec son couteau et un panier pour obtenir sa nourriture, mais avant qu’elle ne puisse couper de la viande tous les gens se précipitèrent sur elle en hurlant. La lune fut si effrayée qu’elle retourna à nouveau dans le ciel, et ne descendit plus jamais sur terre. Et la vieille femme finit par mourir de faim dans la brousse…

Depuis ce moment la lune elle-même se cache durant la journée. Sa peur n’ayant pas tout à fait disparu, elle se remplit toujours de graisse mais, une fois par mois, une fois son poids maximal atteint, elle donne toute sa lumière à la Terre et devient mince à nouveau. Comme elle le faisait quand la vieille femme sculptait dans sa viande.


Pour tromper un roi

Il y a bien longtemps en Afrique, il était de coutume pour les jeunes hommes du village qui voulaient apprendre tout ce qu’ils pouvaient de quitter leurs maisons et de voyager à travers leur pays comme les étudiants. Ils ont étudié avec les enseignants et les chercheurs, avec des poètes et des musiciens, avec les chefs et les chasseurs. Ils ont appris beaucoup et étaient connus comme hommes intelligents, mais ils étaient très pauvres.

Illustration
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Le roi est devenu préoccupé par les nombreux étudiants pauvres voyageant dans son royaume. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi quelqu’un voudrait choisir d’être pauvre, et il craignait ce qu’ils pourraient faire. Un matin, il se réveilla tracassé au sujet des étudiants, et, inquiet, il se rendit auprès de ses conseillers et  dit, « Je pense que les étudiants doivent être des voleurs. »

Ses conseillers sourirenti. « Oh non, » ils ont rassuré le roi. « Ils ne veulent pas des choses matérielles. Ils veulent seulement la connaissance. »

Mais le roi ne croyait pas cela, et déclara ainsi une nouvelle loi. « Tout homme soupçonné d’être un voleur potentiel doit être arrêté ».

Les conseillers furent stupéfaits. « Mais comment allons-nous attraper les voleurs potentiels? »

« Ah ha, » le roi dit joyeusement: « J’ai un plan. » Et avec cela, il ordonna à ses gardes de disperser des pièces d’or dans la cour du palais. « Cachez partout, » a-t-il dit, « et puis invitez les élèves à visiter. Si quelqu’un se penche pour ramasser une pièce de monnaie, il faut l’arrêter. »

Les gardes ne pouvaient pas discuter avec leur roi, et ils ont dispersé les pièces de monnaie et ont invité des dizaines d’étudiants au palais. « Le roi souhaite vous divertir, » dirent-ils.

Mais les étudiants étaient méfiants. « Le roi ne nous a jamais fait confiance, » dit l’un des d’entre eux.

« Sûrement, il a un autre plan derrière la tête » dit un autre. Tous les étudiants ont acquiescé. « Nous allons le déjouer. »

Et ils se sont réunis dans la cour du palais sous le soleil, et le roi les a accueilli. « Faites comme chez vous dans mon jardin », a-t-il dit. « Profitez de votre journée. Nourriture et boissons pour tout le monde! »

Naturellement, les étudiants ont vu les pièces de monnaie qui brillaient au soleil. Et ils ont vu, aussi, les gardes regardant depuis des tours au-dessus d’eux.

La journée se passa, et pas un seul étudiant  se baissa pour une pièce de monnaie. Le soleil commençait à se coucher, et les gardes secouèrent la tête, se demandant comment ces pauvres hommes ont pu négliger la tentation.

Lorsque les étudiants sont partis, le roi est sorti du palais. « Combien d’hommes ont ramassé les pièces? » a-t-il demandé.

« Aucun, votre majesté, » dirent les gardes.

Mais quand ils ont regardé vers le bas, ils ont découvert que les pièces avaient disparu.

« Si personne n’a ramassé une pièce de monnaie, où sont-elles? » dit le roi enragé.

« Votre Majesté », le chef des gardes protesta, « nous avons regardé les hommes comme les faucons regardent leur proie. Nous n’avons vu personne prendre une seule pièce. »

« Trouvez le voleur! » le roi rugit.

Les gardes, désorientés et malheureux, murmurèrent entre eux. « Nous allons appeler les étudiants au palais, » le chef des gardes déclara. « Ensuite, nous allons attraper notre voleur. »

Le lendemain, le roi a invité les étudiants à assister à un banquet en leur honneur. Les hommes se sont régalés et ont bu, et les gardes les ont à nouveau surveillé de près. Cette fois le roi avait nommé des espions pour se mêler à la foule et écouter. « Les voleurs se vanteront « , dit le roi. « Quand vous entendez quelqu’un se vanter de la richesse trouvée, faire une confidence… »

La soirée se passa, et il semblait qu’ils pourraient ne jamais découvrir la vérité, quand enfin l’un des espions a entendu un étudiant chuchotant à propos de son brillant stratagème. Il avait répandu la cire sur ses chaussures, et quand il traversa la cour, les pièces de monnaie qui se trouvaient sur le sol se se collées à elles. De cette façon, il allait être un homme riche.

L’espion était ravi. Il se glissa à côté de l’homme et fit une marque secrète sur le bras de l’étudiant.

« Et maintenant, » le roi a annoncé, « tout le monde doit dormir au palais et profiter de notre hospitalité un peu plus longtemps. »

Les étudiants étaient ravis, car rien n’est  aussi confortable qu’un lit de palais.

« Dans la matinée, » le roi dit à son espion, « nous allons regarder les étudiants qui partent, et quand je vois la marque sur le bras du voleur, je vais demander à mes gardes de l’arrêter. »

Le matin arriva, et les étudiants, après un petit déjeuner copieux, déambulaient, devant les gardes et le roi, vers les portes. Le roi et son espion surveillaient de près, mais ils ont découvert à leur grand étonnement que chaque étudiant portait la marque secrète sur son bras.

Après tout, ce sont des hommes intelligents, et quand le voleur avait vu la marque sur son bras, il a promis de partager ses pièces avec tous ceux qui osaient porter la marque.

Tous les étudiants se sont joints.

Le roi fixa son espion. « Vous m’avez menti, » a-t-il dit. « Vous avez découvert le vol de personne. Vous avez marqué tous les hommes. » L’espion a protesté de son innocence, mais le roi l’a arrêté.

Et les étudiants sont allés sur leur chemin, car nul avait la preuve que quiconque d’entre eux était un voleur.


Henri et le grain de haricot

A close up shot of some Tonka Beans (Mecredis / Fred Benenson/ Wikimedia Commons)
A close up shot of some Tonka Beans (Mecredis / Fred Benenson/ Wikimedia Commons)

Un conte sur l’importance de ne pas se montrer trop « gourmand »…

Il était une fois, Henri, un pauvre fermier, qui portait ses marchandises sur le marché. Il grognait en marchant, fatigué de ses malheurs. A son passage, un mendiant lui cria : « Je vous entends vous plaindre, mais qu’est-ce qui vous rend si malheureux ?« 

Henri s’arrêta et regarda l’homme étrange dans des vêtements en lambeaux. « Ma femme et moi sommes presque affamés » dit-il. Je travaille jour et nuit, et je prie, mais le bon Dieu doit être trop haut pour entendre mes prières. »

Le mendiant se lève, fouille dans sa poche et en sort un haricot. « Prenez ! Plantez-le dans vos champs, et je vous promets que cela vous transportera au ciel.«  Et il glisse la fève dans la main du fermier. Henri était sur le point de rire, quant à son grand étonnement, le mendiant disparu.

Que pouvait-il faire ? Naturellement, quand Henri rentra chez lui, il planta la graine, exactement comme le mendiant lui avait dit. Et à sa grande stupéfaction, le moment où elle était dans le sol, elle grandit d’un pouce de haut. « Impossible« , murmura Henri, n’osant croire ce qu’il venait de voir. Le lendemain matin, il vit que la plante avait augmenté de 10 pieds de haut. Le surlendemain, elle était encore plus élevée. Le troisième matin, il ne pouvait plus en voir le sommet.

Il commença alors à réfléchir aux paroles de ce vieux mendiant. « Eh bien, essayer de monter ne peut pas me nuire« , dit l’agriculteur qui commença à utiliser les tiges qui étaient aussi épaisses que des branches d’arbres comme des étapes de son ascension.

Henri grimpa pendant plusieurs heures jusqu’à ce que, enfin, il atteigne un champ avec des fleurs – le parfum des lys, lilas, gardénias, magnolias et du jasmin remplit ses poumons. Dans le centre du champ de fleurs, il vit un chemin, et il descendit de la tige pour le suivre.

Après une heure de marche, il arriva devant un magnifique manoir, et comprit que ce devait être la maison du Seigneur. Henri frappa à la porte, et un homme dans de magnifiques robes apparu.

– Oh mon Dieu! Que faites-vous ici, Henri ?, demanda-t-il.

– Je suis venu vous parler, Seigneur, dit Henri tranquillement. Je vous ai prié pour avoir une maison sur une colline et un peu d’économie pour m’aider dans les moments difficiles, mais vous n’avez jamais répondu à mes prières.

C’est tout ?, s’étonna l’homme en robe. Très bien, votre vœu est exaucé. Rentrez chez vous et vous verrez.

Henri se hâta de retourner sur le chemin de sa tige, et descendit aussi vite que possible pour revenir sur terre. Là, il trouva sa femme, Colette, plus heureuse que jamais, dansant et se réjouissant devant une jolie petite maison sur une colline. « J’ai trouvé un sac d’or sur la table à l’intérieur et quatre poulets dans la cour !« , dit-elle à son époux qui sourit, reconnaissant que ses prières avaient été exaucées.

La vie devint parfaitement heureuse à la maison. Mais le septième matin, Colette se réveilla et dit : « Je voudrais une maison plus grande. Pas toi ? Monte sur la tige de haricot et demandes en une. » Henri hésita, mais face à l’insistance de sa femme, il remonta vers la maison dans le ciel.

Quand l’homme en robe se présenta à la porte, Henri dit :

Pardon, mon Seigneur, mais ma femme me demandait si nous pourrions avoir une maison plus grande et peut-être un peu plus de fortune ? Et quelques serviteurs ?

Si tel est votre souhait, vous l’aurez, déclara le Seigneur. Maintenant, rentrez à la maison.

Une fois de plus, Henri courut chez lui, et cette fois il fut étonné de voir un château gardé par des fonctionnaires et sa femme vêtue de soie, avec des diamants étincelant sur ses doigts. « Tout cela est très bien, déclara Colette, mais honnêtement, je voudrais être une reine, Henri. S’il te plaît va demander au Seigneur tout cela. »

Henri secoua la tête : « Je ne peux pas faire une telle chose ». Mais face à l’insistance de sa femme, il reprit le chemin de sa tige une fois de plus pour aller voir le Seigneur.

Colette veut être une reine, murmura Henri, confus.

– Quoi ? demanda le Seigneur, surpris et un peu agacé. Il accéda pourtant à la demande d’Henri.

Lorsque le fermier retrouva sa maison, il vit sa femme entourée d’une mer de gardes, avec une couronne sur sa tête. Une ligne de ministres se trouvait à l’extérieur des murs du château, dans l’attente de pouvoir voir la reine.

 – Es-tu contente maintenant ?, demanda Henri à la nouvelle souveraine.

Non, je pense que je serais plutôt le Seigneur, déclara Colette. Tu vas devoir à nouveau grimper sur la tige…

Henri était mortifié, mais se plia une nouvelle fois aux désirs de sa femme. Cette fois, se trouvant face au Seigneur, il regarda fixement ses pieds pour dire : « Colette demande à être le Seigneur. »

L’homme à la robe explosa : « Tu es fou !« . Un instant plus tard, Henri était projeté dans les airs. Il atterrit sur la colline où s’étaient tenus quelques heures plus tôt une maison, puis un palais. Maintenant, il n’y avait que sa vieille cabane et Colette dans ses vêtements en lambeaux.

« Qu’est-il arrivé, Henri ?« , demanda-t-elle avant qu’un éclair ne foudroie la tige du haricot au sol, provoquant la chute de la tige magique, et condamnant le fermier et sa femme à devoir se contenter de ce qu’ils possédaient depuis le début…


Des pêcheuses dans le fleuve Chari

Pour un Ndjaménois dont je suis, je n’ai jamais vu des femmes pêcher des poissons dans un fleuve, d’ailleurs je ne suis jamais sorti très loin de capitale. Sinon je passais des week-ends à quelques kilomètres de cette ville. Le samedi dernier à Bakara, une localité qui se trouve à quelques kilomètres de N’Djamena, c’était une sortie entre la famille. Il était 14 heures (heure de Ndjamena) quand j’ai vu des vieilles femmes, des jeunes femmes, des filles et des enfants envahissaient le fleuve, elles occupaient toute la largeur du fleuve et avançaient tout le long de ce dernier. Je n’ai pas cru quand les gens me disaient qu’avec ces groupes des pêcheuses, même les enfants savaient nager tout le long du fleuve. Jusqu’à ce que je les vois des mes propres yeux. C’est qui m’a étonné le plus, est que ces pêcheuses utilisent aucun outil pour pêcher, seules leurs mains nues et des récipients pour mettre les poissons. Je vous découvrir dans ces photos :

Ces pêcheuses occupent toute la largeur du fleuve
Ces pêcheuses occupent toute la largeur du fleuve
Des pếcheues (femmes, filles et enfants) en plein pêche
Des pếcheues (femmes, filles et enfants) en plein pêche 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elles traversent le long du fleuve
Elles traversent le long du fleuve
No comment
No comment


Mon pays va mal… très mal

La situation actuelle de mon pays requiert entièrement mon attention. Depuis hier, une vidéo circule sur toute la Toile, montrant la torture des élèves (des adolescents la plupart) par la police tchadienne. Tout remonte à la décision prise par le gouvernement exigeant le port du casque pour les motocyclistes.

Pourquoi obliger les motocyclistes à porter des casques, alors que c’est le gouvernement lui-même qui l’a fait interdire il y a quelques années ?

Je ne crois pas à ce que les gens disent : « Le port du casque est l’oeuvre d’un commerçant hautement placé et qui a des influences sur le gouvernement, il a des conteneurs pleins de casques et il veut les vendre, c’est tout ».

Je ne crois pas non plus aux paroles de notre gouvernement :

Paroles du premier ministre Kalzeubé Payimi Deubet : «La sécurité des élèves, étudiants, bref celle de tout citoyen tchadien est la première préoccupation du gouvernement ». Je crois que non, on n’est même pas en sécurité chez nous, moins encore dans les rues. Alors comment le gouvernement peut parler de la sécurité?

Paroles du DG de la police lors de sa descente au lycée de la Liberté : « Les élèves en tenue ne porteront pas de casque… » Cela ne justifie pas l’inquiétude de notre gouvernement. Si le port du casque limite réellement les accidents de circulation, je crois que les élèves seront les premiers à porter des casques, car ce sont eux qui font le plus d’accidents.

Une autre remarque que j’ai faite est que les policiers sont découragés maintenant, parce que dorénavant, toute personne circulant sans casque et arrêtée payera une somme de 3 000 FCFA au lieu de 25 000 FCFA. Autrement dit, cela n’est pas du tout à leur avantage.

La vidéo qui circule actuellement sur le Net ne met pas du tout à l’aise un citoyen lambda. Surtout quand on écoute ce que les policiers disent dans la vidéo. Une partie de cette vidéo prouve que le GMIP (Groupement mobile d’intervention de la police) tue aussi des gens. Voici quelques images qui illustrent les paroles de policiers dans la vidéo :

Un sigle dans le dos d’un policier, un fouet à la main. GMIP comme Groupe mobile d’intervention de la police. Cet agent des forces de l’ordre n’est pas seul. Ils sont une bonne douzaine à torturer les pauvres élèves...
Un sigle dans le dos d’un policier, un fouet à la main. GMIP comme Groupe mobile d’intervention de la police. Cet agent des forces de l’ordre n’est pas seul. Ils sont une bonne douzaine à torturer les pauvres élèves…

 

On les voit avancer sur les genoux, puis se rouler dans le sable, sous les injonctions des policiers. Des policiers qui les battent à chaque rotation, avec des fouets et des bâtons.
On voit les jeunes s’avancer sur les genoux, puis se rouler dans le sable, sous les injonctions des policiers qui les battent avec des fouets et des bâtons.
Ils obligent les élèves à se laver avec du sable... depuis quand on se lave avec du sable sans eau???
Les policiers obligent les élèves à se laver avec du sable… depuis quand on se lave avec du sable sans eau ?
Cet élève a un bras cassé, il l'oblige a verser du sable sur sa tête, il ne peut pas faire ça à cause de son bras cassé, l'un des policiers lui disait qu'il n'a encore rien vu, ils y avait des gens qui sont mort ici, alors qu'il remercie Dieu s'il est encore vivant...
Cet élève a un bras cassé. Un policier l’oblige à verser du sable sur sa tête, il ne peut pas faire ça à cause de son bras, l’un des policiers lui dit qu’il n’a encore rien vu, car ici certaines personnes sont mortes, alors qu’il remercie Dieu d’être encore vivant…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici le lien de la vidéo intégrale qui montre la torture des élèves par la police —> voir la vidéo ici

C’est vraiment un acte inhumain,  la police qui devrait assurer notre sécurité nous torture, sur qui pouvons- nous compter alors ? La police, les arnaqueurs, les agresseurs, les coupeurs de route sont tous pareils.

Que Dieu le Tout-Puissant nous protège…


Lettre à « Charlie Hebdo »

Malheur à toi haïssable Charlie de la France est d’ailleurs, je t’écris cette lettre pour te faire part de mon indignation ! Connais-tu la différence entre l’Islam et le terrorisme ? Je crois que non ! Laisse-moi te faciliter la réponse. Le terrorisme c’est la doctrine des partisans de la terrreur, ceux qui cherchent d’une manière ou d’une autre à nuire l’Islam. Pour être plus précis, c’est la doctrine de ceux qui ont tué et continuent à tuer des Palestiniens par milliers, ceux qui ont envahi l’Irak, ceux qui ont déporté nos arrières grands-pères africains et qui ont jeté certains dans la mer, ceux qui ont enlevé deux cents filles nigérianes, ceux qui ont exterminé les Juifs avec des fours crématoires, ceux qui ont tué le leader Ghadafi, ceux qui ont voulu enlever illégalement 103 enfants du Tchad et enfin vous qui avez fait et refait la caricature de notre cher Prophète Mohammad (SAW).

source: www.ilovegenerator.com
source: www.ilovegenerator.com

 

Alors pourquoi vous vous en prenez à l’Islam qui est une religion de paix et d’amour et aussi au Prophète Mohammed ?

Allâh a dit : « Nous t’avons seulement envoyé comme une miséricorde pour les mondes – Wa mâ arsalnaka illa rrahmatan lil ‘âlamîn »[Sûrah 21 – Âyah 7].

Source: www.jolpress.com
Source: www.jolpress.com

Le Prophète a dit : « Ma vie est un bien pour vous, vous y faites des choses nouvelles et il vous arrive des choses nouvelles, puis lorsque je partirai, ma mort sera un bien pour vous car vos œuvres me seront exposées, si j’y vois quelque bien, je louerai Allâh, et si j’y vois quelque mal, j’implorerai le pardon pour vous. »

Alors je crois que vous faites fausse route. Car il y a une divergence entre l’Islam et le terrorisme, parce que une fois de plus, l’Islam est une réligion de paix et d’amour.

Je suis désolé pour vos dix sept hommes qui sont soi-disant tués par les djihadistes mais je continue à croire qu’ils ont amplement mérité et que leurs âmes reposent en paix en pièces.

Une seconde, j’ai oublié de vous dire que JE NE SUIS PAS CHARLIE. Je suis Tchadien, Musulman mais pas terroriste.

JE NE SUIS PAS CHARLIE


Pour une première fois, la jeunesse Tchadienne fête l’internet

Pour une première fois les jeunes Tchadiens ont fêté l’internet. Cette fête est organisée par le chapitre Tchadien de l’Internet pour la Société (Isoc-Tchad) en partenariat avec le collectif  WenakLabs et d’autres associations qui œuvrent dans le domaine de technologie de l’information et de la communication (TIC).

Les participants dans la salle de conférence crédit: Imrane Ahmat Mahamat

La fête a eu lieu le 27 décembre 2014 à la bibliothèque nationale de N’Djamena. Plus de 300 jeunes venus des quatre coins de la ville y ont participé. Certains (les néophytes) ont bénéficié d’une formation sur la création d’une boîte électronique (Gmail et Yahoo) et aussi la création d’un compte sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter).

Des jeunes en formation sur la création des boîtes électroniques et des comptes sur les réseaux sociaux En pleine création d’un compte Gmail

Un thème qui parle sur les logiciels libres et l’internet libre a été animé par Abdelsalam Safi, qui invite les jeunes à la migration vers les logiciels libres (open source).

Des éclaircissements sur l’utilisation des réseaux sociaux (la E-réputation, la bonne pratique des réseaux sociaux, etc.) ont été présenté par Abdeldjelil Bachar Bong, Djasra Danngar et Lamana El-hadj.

Abdeldjelil Bachar Bong devant un Jerry dédié à OSM Tchad photo: Imrane Ahmat Mahamat

Idriss Togoi et son équipe ont présenté la communauté OSM – Tchad et l’importance de la cartographie numérique libre.

Un autre thème a été animé par moi-même qui parle sur le concept de Jerry DIT ou l’apprentissage par expérimentation, là j’invite la jeunesse Tchadienne à bidouiller eux-même les outils numériques qui les servent, par exemple la construction des Jerry computers.

Au courant de la journée, les jeunes sont restés constamment connectés à l’internet avec l’aide de la société de télécommunications Airtel Tchad, 3 modems wi-fi avec 10 Go de données chacun nous ont été donnés. En plus de ces modems il y a aussi un cybercafé à la bibliothèque nationale avec une trentaine des machines connectées à l’internet et qui permit à un grand nombre de jeunes d’être formés et aussi de rester connectés.

Des jeunes sont connectés à l’internet avec des ordinateurs en bidon (Jerry) Ceux-là surfent avec gros tablettes de Airtel Tchad copyright: Tchadinfos

Vers la fin de la journée, Mamadou Djimtebaye a animé un thème sur les défis du contenu local sur internet où il a invité les jeunes à documenter le Tchad sur internet, à créer des blogs qui parle sur nos réalités sociales (la culture tchadienne, le sport tchadien,… ), bref un contenu tchadien. Il a aussi parlé d’une chose qui est facile à expliquer mais difficile à comprendre, c’est l’économie numérique. Cette économie est mal ou presque pas connu par la plupart des jeunes Tchadiens. D’importantes questions lui ont été posées :

comment fais-tu pour gagner de l’argent avec ton site web ?

Pourquoi Facebook a acheté Whatsapp avec 19 milliard de dollars ? Comment va-t-il rentabiliser cet argent ?

Mamadou Djimtebaye explique l’économie numérique


Tchad : les salles de jeux PlayStation, un véritable fléau à Ndjamena

 Depuis quelques années les salles de jeux PlayStation sont devenues de plus en plus nombreuses à Ndjamena. Ces salles qui sont auparavant utilisées comme des lieux de distraction sont devenues à nos jours un véritable fléau pour les enfants et les adultes.

logo PlayStation   crédit: Creative Commons
logo PlayStation crédit: Creative Commons

 Pour les détenteurs des salles de jeux, c’est une véritable entreprise qu’ils ont là. Par exemple pour une personne qui a quatre PlayStations et quatre écrans, huit personnes peuvent jouer à la fois. Chaque joueur paye 50 FCFA par match (pour un match de 5 minutes).

Les salles de jeux et leurs effets sur l’éducation des enfants

 Les salles des jeux sont devenues des lieux de cache-cache refuges pour les enfants écoliers. Ces enfants passent tout leur temps dans ces salles de jeux pendant que les autres font cours à l’école. Même après les cours, certains passent directement dans les salles de jeux et ne rentrent que tard chez eux. Cet abandon d’école joue énormément sur l’éducation et l’avenir de ces enfants et donc contribue à la baisse de niveau en milieu scolaire.

Les salles de jeux, des véritables casinos

Illustration  crédit: Creative Commons
Illustration crédit: Creative Commons

Les adolescents et les adultes (des clandomen la plupart) quant à eux utilisent les salles de jeux comme des casinos. Différents jeux sont utilisés pour gagner de l’argent :

1. Match joueur/joueur

Dans ce jeu, chaque joueur dépose 2000 FCFA (sans compté le tarif du match) sur la table des jeux et à la fin du match, le gagnant remporte 4000 FCFA. Les joueurs peuvent choisir chacun son équipe.

2. Match joueur/ordinateur

Ici, chaque joueur peut aussi choisir son équipe mais l’un d’eux jouera contre l’ordinateur. C’est-à-dire que l’un des joueurs peut laisser l’ordinateur jouer à sa place. Dans ce jeu, le pari peut aller jusqu’à 5000 FCFA par joueur.

3. Match ordinateur/ordinateur

Même ici, chaque joueur peut choisir sont équipe mais tous les deux vont laisser l’ordinateur jouer à leur place. À la fin la somme revient au joueur de l’équipe gagnante.

Ces jeux de casino créent des sérieuses rivalités entre les jeunes, les perdants sont obligés d’aller voler de l’argent pour venir se venger. Parfois ces jeux créent des conflits entre les joueurs.

Pour les propriétaires des salles de jeux, ces jeux de pari leur apportent plus d’argent que des simples matchs. Parfois certains joueurs payent 100 FCFA par match dans un jeu de pari alors que le prix d’un match est de 50 FCFA. Pour eux, empêcher ces jeux de pari c’est tuer la poule aux œufs d’or.


Embouteillage en plein milieu du marché à mil de Ndjamena

Un embouteillage en plein milieu du marché à mil de Ndjamena causé par des voitures, des marchands ambulants, des motards, des piétons et des pousses-pousses. Chacun se sent prioritaire et personne ne veut laisser passer personne. J’ai assisté à cette scène pendant une bonne quinzaine de minutes. Je vous laisse découvrir à travers ces images.

Des voitures, des motards, des piétons, des pousses-pousses, des marchands ambulants en plein embouteillage
Des voitures, des motards, des piétons, des pousses-pousses, des marchands ambulants en plein embouteillage

 

Ici la tension a augmenté, il n'y a presque plus de passage
Ici la tension a augmenté, il n’y a presque plus de passage

 

Ces pousses-pousses sont sur le nerf, ils sont coincés derrière un taxi
Ces pousses-pousses sont sur le nerf, ils sont coincés derrière un taxi

 

Ce clandoman ne sait pas par où sortir avec sa cliente
Ce clandoman ne sait pas par où sortir avec sa cliente

 

Cet homme est coincé entre deux voitures et deux pousses-pousses
Cet homme est coincé entre deux voitures et deux pousses-pousses

 

La tension ne cesse d'augmenter
La tension ne cesse d’augmenter

 

NO COMMENT
NO COMMENT


Un zoom sur Marseille à 24H-1

Crédit: flickr.com
Crédit: flickr.com

Ndjamena est une ville qui a presque soixante et onze quartiers. Les Ndjamenois ont eu l’idée de donner un nom spécial à chaque quartier. Par exemple le quartier Ardep-djoumal s’est fait appeler Harlem City, Amtoukougne s’est fait appeler Amtock City, Moursal s’est fait appeler Marseille, etc. Bien qu’il y a plusieurs ethnies au Tchad, certains quartiers sont plus homogènes que d’autres (caractérisés par la présence d’une ethnie ou d’une activité quelconque).


J’ai été une fois dans un restaurant à Marseille Moursal jusqu’à minuit moins une heure (23 heures), pour prendre du café et échanger des idées avec les amis. Nous avons passé quatre bonnes heures avant de rentrer chez nous. Et là j’ai remarqué qu’il n’y a pas une grande différence entre les filles « panthères » de Ndjamena et celles sur lesquelles l’artiste afro-pop camerounais AMBE chante dans son clip (ci-dessous) intitulé « les filles de mon pays ».

En effet, c’est quand nous étions prêts à renter que l’ambiance a commencé à Moursal. Des nouvelles filles panthères presque nues qui arrivent et c’est là que la fête commence.

Même dans les quartiers les plus éloignés de Moursal, les jeunes, les hommes d’affaires utilisent un terme : « on part à la zone » pour dire qu’ils partent pour Moursal vers les 23 heures. Ces gens cassent des bouteilles boivent de l’alcool et passent la nuit avec ces panthères dans des auberges, etc.

Dans certains bars, il se passe des choses incroyables. Voici une vidéo intitulée « Les Moments forts au KIRIKOU BAR DANCING(N’Djamena,Moursal) » qui fait un zoom sur Moursal à minuit.

Jeunes ou vieux, hommes ou femmes, garçons ou filles, militaires ou civils, soyez conscients et responsables de ce que vous faites.

 


Le collectif WenakLabs, l’Atelier des médias/RFI et l’IFT organisent des ateliers numériques à Ndjamena

Le Collectif WenakLabs en collaboration avec l’Institut Français du Tchad (IFT) organisent des ateliers numériques avec la participation de Ziad Maalouf et Pierre Chaffanjon de l’Atelier des médias de RFI.

Crédit: atelier-numerique.fr
Crédit: atelier-numerique.fr

Ces ateliers seront tenus du 26 au 29 novembre 2014 à Ndjamena. Diverses activités sont au programme :

– des conférences (internet et citoyenneté privée)

– des formations (pour étudiants et journalistes)

– un grand débat sous le thème : l’impact des nouvelles technologies sur le développement au Tchad.

Il y aura aussi un tout premier BarCamp (nommé WenakCamp) à N’djamena au Tchad qui parle autour de la fracture numérique. Plusieurs panels seront au rendez-vous :

1. l’utilisation des réseaux sociaux.

2. plaidoyer sur les logiciels libres.

3. le Jerry Computer

4. l’économie numérique

5. l’internet pour tous.

6. le blogging

Logo de WenakCamp
Logo de WenakCamp

 

Voici la carte des lieux où se déroulent les activités:

Crédit: OpenStreetMap
Crédit: OpenStreetMap

Bonne participation à vous tous 😉 !

Quant à vous Ziad et Chaffanjon, WenakLabs vous remercie infiniment et vous souhaite la bienvenue !!!


Lettre à un médecin

Paix sur toi cher médecin d’ici et d’ailleurs. Je t’écris cette lettre pour te faire part de mon courroux. Je ne sais pas si je pourrais te faire la morale en face de toi. Pour autant, à travers mon blog, je peux rester serein et te dire directement ce que je pense de tes conduites. Te souviens-tu de l’article 76 (article R.4127-76 du code de la santé publique) ? Sinon je te rafraîchis un peu la mémoire :

« Tout médecin, quelle que soit sa forme d’activité professionnelle, est amené à remettre aux personnes qu’il a examinées tantôt une ordonnance, tantôt un certificat. Ce document signé engage sa responsabilité. Le médecin doit donc consacrer à sa rédaction toute l’attention et la rigueur nécessaire ».

J’espère que tu te souviens maintenant ? Tu es un médecin donc tu as une mémoire fraîche.

 

Crédit: www.leconomiste.com
Crédit: www.leconomiste.com

 

Alors pourquoi tu délivres des certificats médicaux aux personnes que tu n’as pas examinées ? De plus aux personnes que tu n’as même pas vues ?

Avant de nier quoi que soit, saches que j’ai entre mes mains un certificat médical que tu as délivré à un de mes amis sans même l’examiner. Si tu veux, je peux te répéter les phrases que tu as écrites :

« Je soussigné, Docteur en médecine, certifie avoir bien examiné le (la) nommé(e)………………………… né(e) le………….. à……………………………. et avoir constaté qu’il (elle) est sain(e), robuste, bien constitué(e) et cliniquement indemne de toute affection contagieuse aiguë telle que tuberculose ou lèpre.

J’atteste en particulier qu’il (elle) n’est ni bègue, ni sourd(e) et que sa vue est correcte.

Par conséquent, il (elle) est apte à…………………………………………. ».

Cher médecin, combien d’étudiants sont expulsés des universités à cause de toi parce qu’ils sont lépreux et tu leur as délivré des certificats médicaux sans les examiner ?

Cher médecin, combien des gens malades travaillent à la fonction publique à cause des certificats que tu leur as délivrés ?

Cher médecin, comment attestes-tu qu’un mutilé est sain, robuste et bien constitué ?

Cher médecin, comment sauras-tu qu’une personne inconnue n’est ni bègue, ni sourde et que sa vue est correcte ?

Cher médecin…

Cher médecin…

Excuses-moi si j’étais trop direct mais saches que je ne fais que te dire ce que je pense de tes actes insensés. À ce qu’on dit, la vérité blesse plus qu’une arme.

Cordialement.


Et si je faisais des relations intimes avec mes élèves ?

« Ces copies-là sont pour tes élèves ? » Me demande un ami. Je répondis : oui bien sûr ! Et je dois les corriger immédiatement. Il regarde le nom sur la première copie (celle d’une fille) et me dit : « Waouh ! Celle-là a un joli prénom, elle doit être sans doute belle ». Je lui ai regardé avec un air mécontent sans rien dire. Il me dit ensuite : « s’il te plaît donne lui la note de 18/20, parce que j’aime cette fille ». Étonné, je lui ai posé cette question : comment ça tu aimes cette fille alors que tu ne sais même à quoi elle ressemble ?

Photo: illustrations      crédit: philippe-watrelot.blogspot.com
Photo: illustrations crédit: philippe-watrelot.blogspot.com

 

Mon ami : Laisses tomber. D’abord, pourquoi tu ne sors pas avec tes élèves. Dans ton lycée tu as des tas de belles filles (les hamburgers, les chips-bergers, les poulets frits, etc.) mon ami, c’est une occasion en or. Il faut que tu goûtes à tout.

Moi : tellement étonné, je ne savais même pas quoi lui dire. Je lui ai dit tout simplement je ne suis pas intéressé, d’ailleurs je n’ai pas du temps pour ça.

Mon ami : Il faut que tu sois ouvert mon ami, profites-en putain de merde ! Donne leur juste des bonnes notes et tu verras qu’elles vont toutes courir derrière toi.

Moi : imbécile ! D’abord je ne suis plus ton ami ! Et s’il y a une personne cancre sur cette terre, c’est toi. Comment oses-tu me demander ça ? Pourquoi m’as tu pas demander de sortir avec ta sœur ?

Mon ami : S’il te plaît arrête-toi là! C’est juste un conseil que je te donne. Ce n’est pas la peine de m’insulter.

Moi : un conseil ? Tu appelles ça un conseil ? Salaud ! Je croyais que tu es un bon ami ! Va-t-en s’il te plaît. J’ai besoin de travailler.

C’est comme ça que je me suis débarrassé de lui.

Je profite de ce billet pour vous dire aussi que chez moi au Tchad, principalement à Ndjamena, la pauvreté et la corruption ne sont pas les seules à entraîner la baisse de niveau en milieu scolaire et estudiantin. Il y a aussi ces relations intimes entre professeur-élève ou professeur-étudiante. Travaille à l’école ou pas, une élève ou étudiante ayant une relation avec son professeur assurera sa moyenne de 12 ou 13/20 pour passer en classe supérieure.

Hormis cette baisse de niveau, les relations intimes entre professeur-élève ou professeur-étudiante créent d’autres problèmes d’ordre social. Mineures pour la plupart, ces filles élèves sont abusées sexuellement à cause d’une note de 18/20 que le professeur va leur attribuer. Elles engendrent aussi des sérieux problèmes entre un professeur et un élève (garçons) à cause d’une fille que tous les deux aiment.


Chez moi, le code de la route n’est qu’une expression et le permis de conduire n’est qu’une formalité

Une ville dont le nombre d’engins (à deux roues) ne cesse d’augmenter, Ndjamena est reconnu aussi par ces innombrables accidents de circulation. Avec un taux d’analphabétisme aussi important, le code de la route n’est qu’une simple expression que personne ne respecte. Résultat : il y a d’innombrables accidents tous les jours. La plupart des victimes sont des enfants et des jeunes.

Photo: code de la route    crédit: Creative Commons
Photo: code de la route crédit: Creative Commons

 

Conduisant la plupart sans permis, les jeunes font souvent des accidents de circulation. D’ailleurs le permis n’est qu’une formalité pour éviter la police ou la BCR (Brigade de Circulation Routière). Passés ou non par une auto-école, les jeunes ndjamenois qui savent conduire une voiture ou une moto auront facilement leurs permis de conduire, avec l’aide d’un parent qui travaille à la direction de police ou l’aide d’un ami policier, etc.

les Ndjamenois ont aussi l’habitude d’utiliser leurs bras à la place des clignotants. Pour une personne qui vire à droite par exemple, il écarte son bras pour indiquer à ceux qui se trouve derrière lui qu’il veut virer. Pour un étranger par exemple, il va mal interpréter le signe et donc fera un accident. Il y en a d’autres qui utilise le clignotant gauche alors qu’ils virent à droite.

Vraiment ça ne marche pas !


Qu’est-ce qui nous passe dans la tête quand on croque une canne à sucre ?

Arrive à Ndjamena vers le mois de novembre, la canne à sucre dure trois ou quatre mois (novembre-janvier ou novembre-février, les mois de la fraîcheur). Elle est vendue sur les marchés, aux quartiers et même chez les vendeurs ambulants (avec des pousses-pousses et des brouettes). Agréable à croquer, il est très difficile de la donner à un ami qui se trouve juste à côté. Bien que bénéfique, la canne à sucre a aussi des effets secondaires sur nous. Je ne sais pas exactement ce qui nous passe dans la tête quand on la croque ?

Photo: cannes à sucre     copyright: khudary
Photo: cannes à sucre copyright: khudary

 

Quiconque perd la raison pendant quelques secondes quand il croque une canne à sucre. Certaines personnes entrent en profonde réflexion, certaines ne regardent pas une chose qui se trouve à deux mètres d’eux et d’autres ne peuvent même pas répéter ce qu’on leur dit. Je ne sais pas si le liquide sucré nous remonte directement dans la tête ? Ou qu’il a un effet sur nos organes de sens (excitateur/inhibiteur) ?

La scène classique était celle d’un Chinois qui a bousculé un engin (moto) garé devant une boutique. Ce chinois travaillait dans un chantier de construction du goudron allant vers le pont de Chagoua. Il s’est tellement concentré sur le goût sucré de la canne qu’il n’a pas remarqué qu’une moto est garée. Il a bousculé la moto. Heureusement que la moto n’est pas tombée, sinon je n’imagine pas exactement ce qu’il répondra quand on lui pose ces questions : « où est-ce que tu regardes man ? Tu as les yeux fermés ou quoi ? »


Chez moi, il y a ceux vivent et ceux qui survivent

L’écart entre les fortunés et les indigents est trop grand chez moi au Tchad. Nombreux sont ceux qui cherchent à survivre que ceux qui vivent. D’ailleurs il y a des pauvres, des moins pauvres, des riches et des richards. Ce fossé social a aussi des effets sur les enfants. D’une part les enfants gâtés qui ont tout ce qu’il faut durant leur enfance, au-delà de leurs attentes. D’autre part des pauvres enfants dont personne ne s’occupe. Ils sont mal nourris et non pas de jouets, hormis ceux qu’ils se fabriquent. Voilà ce qui caractérise l’enfant d’un richard à celui d’un indigent.

Image d'illustration    crédit: www.yogaetcompagnie.com
Image d’illustration crédit: www.yogaetcompagnie.com

1. L’éducation

Si plus de 80 % des enfants ne sont pas à l’école, c’est parce que la plupart des Tchadiens sont pauvres. Les moins pauvres envoient leurs enfants dans les écoles publiques, là où les maîtres et maîtresses sont mal ou pas payés. Alors ces pauvres enfants n’ont pas cours régulièrement parce que le maître ou bien la maîtresse n’est pas là. Tandis que ceux des riches fréquentent les écoles privées où ils se rendent en voiture.

2. L’alimentation

À l’heure où vous lisez ce billet, il y a des enfants qui n’ont même pas faim et qui sont en train de manger. Il y a aussi des enfants qui ont vraiment faim et qui n’ont rien à manger. Certains mangent n’importe quoi pour remplir le ventre « parce qu’il faut manger pour survivre », souvent des bouillies stériles, sans apport pour l’organisme, alors qu’un enfant doit normalement manger cinq fois par jour. Même à l’école les enfants des pauvres mangent peu ou presque pas, car ils n’ont pas d’argent. Alors que ceux des riches ont des sandwichs dans leurs sacs. Ils ont aussi de l’argent pour acheter quoi qu’ils veulent.

3. La corpulence

physiquement, on peut identifier un homme pauvre et un richard, mais pour identifier les enfants c’est encore plus facile. L’enfant d’un riche a toujours une bonne hygiène corporelle, les cheveux bien coiffés, les ongles bien taillés, des os bien durs, bref un très bon corps. Il est toujours souriant et donc attirant, il est souvent le chouchou de la maîtresse. Tandis que celui d’un pauvre est avant tout affamé, les parents ne s’occupent pas bien de lui, il est souvent morveux, il est toujours fâché et quand on le touche il pleure, bref il est pleurnichard.

4. Habillement

Un enfant d’un riche est toujours bien habillé par rapport à celui d’un pauvre. Il a tellement d’habits qu’il ne sait même pas lequel choisir. Il y a des personnes (les fonctionnaires de rue de 40 m) qui s’occupent de ses habits. Celui d’un pauvre n’a pas de beaux vêtements parce que les parents n’ont même pas d’argent pour la nourriture.

5. Les jouets

Là au moins, les enfants des pauvres ont un avantage (du point de vue technique) par rapport à ceux des riches. Ils fabriquent eux-mêmes leurs jouets, alors que ceux des riches ont presque un parc d’attractions chez eux. Ci-dessous sont deux exemples de ce que ces pauvres enfants construisent :

Le ballon

Si l’enfant du riche a des ballons en cuir ou en plastique, ce pauvre fabrique lui-même son propre ballon en chaussette. Ce dernier est fabriqué à base d’une vieille chaussette, dans laquelle les enfants mettent des sachets en plastique (Leda en Arabe local) jusqu’à ce qu’elle devienne dure et prendre une forme ronde.

Un enfant avec une balle en chaussette  crédit: khudary
Un enfant avec une balle en chaussette crédit: khudary

Les voitures

Quand les riches ont des voitures télécommandées, les pauvres se trouvent sous un arbre en train de fabriquer leur propre voiture à base de fils métalliques qu’ils ramassent dans des chantiers, ou à base des boîtes de conserve (des boîtes de lait, de sardines, de jus… que les richard ont jeté après consommation) qu’ils récupèrent dans des ordures.

Chez moi, les pauvres demeurent toujours des pauvres et les riches deviennent des richards. Donc il y a toujours ceux qui vivent et ceux qui survivent.

C’est comme ça !


Ndjamena : les véhicules anti-émeutes sillonnent la ville. Pourquoi ?

Depuis que les Burkinabés ont réussi à chasser Blaise Compaoré du pouvoir, il y a eu un changement au Burkina. Mais il y en a un dans mon pays aussi. Surtout dans la capitale. La ville est devenue moins agréable qu’auparavant. Il y a des véhicules anti-émeutes qui sillonnent les rues.

Photo: canons à eau      crédit: makaila.over-blog.com
Photo: canons à eau crédit: makaila.over-blog.com

 

Chaque matin quand je pars au laboratoire, je vois des véhicules anti-émeutes dans la rue. Je ne sais pas exactement ce qu’ils font, moins encore ce qu’ils contiennent dans leurs énormes réservoirs. Certains disent que ces réservoirs contiennent de l’eau chaude.

Hier quand je partais chez un ami, j’ai remarqué qu’il y avait aussi d’autres véhicules anti-émeutes au bord du fleuve Chari. Apparemment le gouvernement lave et prépare ses véhicules pour rester en stand-by.

Que se passe-t-il au juste dans cette ville ?

Le gouvernement veut-il nous contrecarrer ?

Veut-il nous bouillir avec de l’eau chaude ?

Pourquoi ces véhicules anti-émeutes sillonnent nos rues ? Surtout après la révolution du peuple burkinabé ?

On dirait que « le président est en train d’aiguiser ses couteaux pour le sacrifice ». Comme à l’approche de la fête de Tabaski. Nous ne sommes pas des moutons deh !


Eh les jeunes ! Dolo (bilbil) est mieux que Tramol (Tramadol)

À Ndjamena comme dans les autres villes du Tchad, le dolo appelé bilbil par les Ndjamenois est une bière faite à base de mil ( le sorgho rouge). Je n’en ai jamais bu, car c’est de l’alcool et ma religion me l’interdit. Je ne suis pas entrain d’encourager les jeunes à la consommation d’alcool mais je voulais juste éviter le pire. Vu le nombre de jeunes qui consomment le Tramol (Tramadol) et les dégâts qu’ils commettent, je dirais que le dolo est mieux que le Tramol.

photo: ils boivent du dolo   crédit: creative commons
photo: ils boivent du dolo crédit: creative commons

 

Le bilbil (dolo) est une bière faite à base de sorgho rouge qui est mis en germination. Dès que les grains se fendent et laissent apparaître un germe, on les étale au soleil, pour que la chaleur fasse cesser cette germination. Ensuite, on incorpore les grains dans de l’eau. On fait cuire ce mélange plusieurs fois et sur des feux de puissance variable. Puis on le filtre de manière à ne récupérer que le liquide, le grain était donné aux cochons. Le liquide est cuit bouilli puis refroidi. Lorsqu’il a suffisamment refroidi, on l’ensemence avec une levure sèche pour la fermentation.

La fabrication, à partir de l’incorporation dans l’eau et jusqu’à la mise en fermentation, se fait dans la journée. La levure est ajoutée dans la soirée, et le dolo est prêt le lendemain.

Il est distribué et vendu dans des cabarets (des bars populaires) et des lieux de grandes convivialités. Le dolo est “sollicité” lors de nombreuses manifestations comme les baptêmes, les funérailles, les mariages, etc. En lieu et place de l’argent, on donne aussi souvent du dolo. Il est servi dans des calebasses (une calebasse de dolo coûte 50 FCFA) par celle qui le fabrique, qu’on appelle la « dolotière », ce métier étant exclusivement féminin.

C’est une boisson si nourrissante que certains l’appellent le “pain liquide”. D’autres disent qu’il jouait un rôle important du point de vue nutritionnel pour les populations les plus pauvres. C’est une bière de mil, elle ne doit pas être plus mauvaise que le Tramadol (Tramol). D’après un consommateur de dolo, la différence entre lui et un tramolien (consommateur de Tramol) est que, même s’il se saoule en buvant du dolo, il a le ventre plein.

photo: Tramadol     crédit: creative commons
photo: Tramadol crédit: creative commons

Le Tramol quant à lui, est un petit comprimé antidouleur. Son équivalent en pharmacie est le Trabar, fait à base de Tramadol qui est un analgésique, vendu uniquement sur ordonnance médicale. Depuis des années déjà, les consommateurs, jeunes pour la plupart, s’en servent comme drogue. Ils disent qu’ils se sentent bien et que même s’ils avaient des douleurs atroces quelques minutes auparavant, après consommation, tout disparaît. Alors les jeunes trouvent ça comme un antidouleur efficace. Même les paysans utilisent le Tramol en guise de fortifiant.  Selon certains témoignages, l’utilisation du médicament stimule le producteur à labourer pendant de très longues heures sans se sentir épuisé parce qu’il est sous influence. Après un temps, il devient dépendant du Tramol indépendamment de sa volonté et ne peut plus s’en passer de lui.

Ici à Ndjamena, ce comprimé est beaucoup plus utilisé par les clandomen (ceux qui conduisent les moto-taxis). Ces derniers ont un comportement bizarre dans les circulations.

Le Tramol a aussi ses effets indésirables, non seulement pour le consommateur mais aussi pour la société. Parmi ces effets : constipations, euphorie, troubles de la régulation cardiaque. À ceux-là s’ajoutent le vertige, les nausées, les difficultés respiratoires et des chocs pouvant être fatals.

La plaquette de six comprimés est vendue de 300 FCFA à 400 FCFA. Ce prix est six fois plus que le prix d’une calebasse de dolo (bilbil).

Ma vision dans ces deux mondes (dolo et Tramol) m’oblige à choisir le dolo. Bien que je ne consomme aucun de ces deux-là. Au moins je sais comment est fabriqué le dolo et après tout, il est fait à base de mil et qu’il a un apport nutritionnel. Et vous les jeunes tramoliens, savez-vous comment est fabriqué le Tramol ?