khudary

Pénurie : 5 litres d’urine passés pour 5 litres d’essence

Jusqu’où va la flambée du prix des carburants ou pénurie? Il y a une nette divergence entre la soi-disant maîtrise de la situation par l’État tchadien et ce qui se passe réellement dans la vie des Tchadiens comme en témoigne ce fait divers.

Photo: illustration pénurie      crédit: www.facebook.com
Photo: illustration pénurie crédit: www.facebook.com

 

La vente de carburant dans les rues est interdite par le gouvernement mais les stations-service ne sont pas assez nombreuses pour fournir du carburant à tous les citoyens. Résultat : il y a une longue file d’attente devant chaque station-service. L’usager attend au minimum pendant trente minutes avant d’être servi. Certains profitent de ce temps pour se reposer sous un arbre, etc. D’autres (les impatients) ne supportent plus et préfèrent aller dans les quartiers où le carburant est vendu en cachette, avec un prix très élevé en plus.
Et parmi ces gens, un homme s’est fait avoir. Avant de rentrer chez lui il décide d’acheter de l’essence et prend soin d’abord de demander le prix. Grande est sa surprise. Le vendeur (un bandit), lui annonce : 750 F CFA alors qu’il s’attendait à 1 250 F CFA, voire 1 500 F CFA. Du coup il en prend 5 litres, en réalité 5 litres d’urine présentés comme le précieux carburant. Cela s’est passé dans un quartier de la ville (Amtoukougne). Pensant avoir fait une bonne affaira, l’acheteur monte sur son engin qui s’arrête après quelques mètres.

Il s’aperçoit que ce n’était pas du carburant, mais de l’urine. Il vide tout le réservoir et pousse la moto jusque chez lui. Pire encore, il doit nettoyer tout le réservoir et le carburateur.
Où sont les agents de contrôle de l’État ? Je crois qu’ils ont mieux à faire que courir derrière ces innocents qui tentent de survivre en vendant du carburant dans les rues. Où étaient-ils quand ce pauvre homme s’est fait rouler par ce bandit ?

 

 


Classico : une tradition pour les Ndjamenois

Le Classico communément appelé derby espagnol est un terme qui désigne la rencontre du football opposant le FC Barcelone et le Real Madrid. Depuis quelques années l’affrontement de ces deux clubs est devenu une tradition pour les Ndjamenois. Le jour du Classico est un jour spécial pour les enfants, les jeunes, les chauffeurs de minibus, de taxis, de moto-taxis, bref, tous les Ndjamenois.

Crédit: www.nmisr.com
Crédit: www.nmisr.com

 

Dans la journée du Classico il y a un changement d’ambiance, surtout pour un fan du Barça ou du Real Madrid. Il s’offre une nouvelle coiffure à la mode CR7, Neymar ou Messi. Mieux encore il y a des fans qui achètent un nouveau maillot, les minibus, les taxis et les moto-taxis (clando) sont marqués d’autocollants et des banderoles de ces clubs. Dans les carrefours, des débats sont ouverts au sujet du Classico. Les fans discutent en faisant allusions aux différentes qualités et défauts entre Messi et Ronaldo, Neymer et Bale, Kroos et Iniesta, etc. Parfois ça se terminent par des bagarres.

Des paris sont au rendez-vous. Des motos, des téléphones, de l’argent et même des copines sont mises pour prix. De fois, les maillots de perdants sont brûlés et la prise en charge du cocktail de la fin du match est assurée par les gagnants.

C’est aussi une occasion pour les détenteurs de cinés clubs d’augmenter le tarif de tickets d’entrée, qui est souvent le triple ou le quadruple du prix habituel. Je me rappelle du Classico de l’année dernière où j’ai acheté un ticket à 2000 FCFA pour assurer une place au cinéma le Normandie.

Dans certains quartiers comme le mien (N’Djari), les jeunes organisent un match appelé pré Classico, opposant les fans du Barça et du Real Madrid, qui, selon eux, va leur donner une idée sur le résultat du match du soir (le vrai Classico).

Des voitures de police circulent dans les rues, certaines sont garées devant les cinés clubs afin de dissuader d’éventuels « hooligan tchadiens ». Car il y a eu des bagarres et des morts dans les années précédentes.

Le Classico retrouve aussi ses effets dans les écoles, les lycées et les universités de Ndjamena. Le lendemain du match, à la première heure de classe, les enseignants et les élèves se chamaillent. Et parfois ça se termine mal pour l’élève qui taquine son professeur, surtout si celui-ci a perdu le match.


Tchad: si seulement…

Le Tchad, un pays où plus de 90 % de la population n’a pas accès à l’outil informatique, notamment l’ordinateur et plus de 95 % n’a pas accès à internet. C’est aussi un pays où l’État investit des milliards et des milliards pour faire de lui le hub des technologies de l’information et de la communication (TIC) en Afrique à travers le Centre Africain des Technologies de l’Information (CATI). Mais où en est la jeunesse tchadienne à l’usage des TIC ? N’est-ce pas que l’État tchadien investit ces milliards pour construire des immeubles sans quoi mettre dedans ? Pour Docteur Tux, faire du Tchad le hub des TIC en Afrique c’est bien, mais former d’abord la jeunesse tchadienne à l’usage des TIC c’est encore mieux.

Les enfant devront être formés aux TIC     copyright: https://pedagotic.uqac.ca
Les enfant devront être formés aux TIC copyright: https://pedagotic.uqac.ca

 

La vision du président de la République est de faire du Tchad le hub des TIC en Afrique. Mais où en est la jeunesse tchadienne à l’usage des TIC ? D’abord la jeunesse c‘est qui ? Ce n’est ni vous, ni moi. Ces sont ces enfants qui sont encore à l‘école maternelle et primaire et qui ont besoin d’être initiés à l’outil informatique. Introduire les TIC dans les écoles maternelles et primaires est une meilleure issue pour le Tchad de rattraper son retard technologique. L’ordinateur est un luxe au Tchad et l’internet est une pierre noire.

illustration     crédit photo: https://parolesmania.com
illustration crédit photo: https://parolesmania.com

 

Si seulement chaque citoyen avait accès à l’électricité, si seulement l’État tchadien avait introduit l’enseignement des TIC dans les écoles primaires, si seulement 2/10 étudiants avaient un ordinateur, si seulement il y avait beaucoup d’écoles de formation en informatique, si seulement M. le ministre savait manipuler son ordinateur, si seulement le personnel administratif ne jouait pas aux cartes Spider Solitaire avec les ordinateurs de leurs bureaux, si seulement on peut trouver un cybercafé dans chaque arrondissement, si seulement un élève peut se connecter à l’internet une fois par mois, si seulement l’étudiant lambda avait une boîte électronique et si seulement les milliards et les milliards ont été investis dans l’éducation des enfants, nous en serons pas là où nous sommes, le Tchad n’en sera pas là où il est aujourd’hui.


Une histoire de noms: trois Abdoulaye,… deux héritiers

Il y a de cela deux jours, quand j’ai passé quelques temps avec un vieillard de mon quartier, tout près de chez nous. Il m’a raconté une histoire très intéressante que me sens coupable si je la partage avec mes lecteurs. Cette histoire parle d’un homme qui vivait dans un village et qui avait trois fils. Le premier s’appelle Abdoulaye, le deuxième s’appelle Abdoulaye, et le troisième, il s’appelle aussi Abdoulaye. Un jour ce monsieur était sur le point de mourir et ses trois enfants étaient juste à son côté. Il a dit : « Abdoulaye hérite mes biens, Abdoulaye n’hérite pas et Abdoulaye hérite » et puis il meurt. Disons qu’il a mis ses enfants dans une situation délicate. Car ces enfants ne savent pas qui hérite et qui n’hérite les biens de leur père ?

Image d'illustrations    crédit photo: https://www.iletaitunehistoire.com
Image d’illustrations crédit photo: https://www.iletaitunehistoire.com

Après les funérailles, ces trois enfants sont allé voir le chef de village pour qu’il puisse résoudre leur problème. Le chef de village leur demanda : « Quel est votre problème ? ». Un des enfants a répondu : « Nous avons un problème très surprenant monsieur le chef de village, notre père (paix à son âme) m’a baptisé Abdoulaye, mon frère qui est là aussi Abdoulaye et l’autre aussi Abdoulaye. À quelques minutes de sa mort il a dit : « Abdoulaye hérite mes biens, Abdoulaye n’hérite pas et Abdoulaye hérite » et puis il est mort ». Le chef de village était surpris par ce problème et n’arrive même pas comment le résoudre. Alors il demanda à ses enfants de passer la nuit et il résoudra ce problème le lendemain. Les enfants sont accompagnés dans la salle des invités. Dans la nuit le chef de village a envoyé quelques hommes pour les espionner, un des enfants les a vu et a dit ses frères que le chef de village leur a envoyé des espions.

Le lendemain matin on leur a apporté le petit déjeuner, de la viande et des galettes. Aussitôt un Abdoulaye réagit : « ne mangeons pas cette viande, car c’est celle d’un chien ». Le deuxième Abdoulaye a dit : « ces galettes sont préparées par une femme enceinte de neuf mois ». Et le dernier Abdoulaye a plutôt lancé un missile en disant : « Le chef de village était soit un enfant adopté soit il est né hors mariage».

Le chef demanda au premier :

Pourquoi tu as dit que cette viande est celle d’un chien ?

Réponse : Parce que les viandes que nous mangeons habituellement (moutons, bœufs, gazelle…) commencent de l’intérieur vers l’extérieur par l’os, la chair et les tissus adipeux. Par contre celle que vous nous avez apporté commence par l’os, les tissus adipeux et la chair. Donc c’est celle des carnivores (chien, lion, tigre…). Le chef village demanda au cuisinier si le petit dit vrai, alors le cuisinier l’a approuvé.

Ensuite le chef demanda au deuxième :

Pourquoi tu as dit que ces galettes sont préparées par une femme enceinte de 9 mois ?

Réponse : parce que ces galettes sont bien cuites d’un côté et pas bien l’autre côté, ça veut dire que la femme enceinte de 9 mois a un gros ventre et elle ne peut pas rester en face du feu pour bien préparer les galettes. Le chef demanda qui a préparé ces galettes et la femme enceinte de 9 mois l’a approuvé en disant que c’est elle qui a préparé.

Et enfin il demanda au troisième :

Pourquoi tu as dit que j’étais soit un enfant adopté soit un enfant né hors mariage ?

Réponse : Parce que tu nous a espionné pendant la nuit et ce n’est pas digne d’un chef de village. Le chef demanda à sa mère et elle lui a répondu que oui, il a été bien adopté.

Alors c’est le moment de vérité. Le chef de village demande :

Qui a dit que cette viande est celle d’un chien ?

Le premier Abdoulaye dit : moi !

Le chef lui dit : tu hérites les biens de ton père.

Qui a dit que ces galettes sont préparées par une femme enceinte de 9 mois ?

Le deuxième Abdoulaye dit : moi !

Le chef lui dit : tu hérites les biens de ton père toi aussi.

Qui a dit que j’étais soit un enfant adopté soit un enfant né hors mariage ?

Le troisième Abdoulaye dit : moi !

Le chef lui dit : tu n’hérites pas les biens de ton père !

Il demande pourquoi ? Le chef lui a répondu : un enfant né hors mariage ne peut être reconnu que par un enfant né hors mariage comme lui !

Les deux Abdoulaye héritiers sont allés demander leur mère :  « Qui est l’autre Abdoulaye ? ». Elle leur a répondu que c’est un petit enfant qu’ils ont trouvé lui et son mari, ils l’ont adopté et l’ont baptisé Abdoulaye.


Taxis de N’Djamena, des boîtes de conserve ambulantes

N’Djamena, une ville dont le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter. Il y a d’innombrables moyens de transport collectif, des engins à deux roues et à quatre roues. Cependant, se déplacer dans la ville nécessite beaucoup de dépenses pour une personne qui n’a pas d’engin. À l’époque, pour monter dans un minibus le passager ne payait pas plus de 100 FCFA, 200 FCFA dans le cas d’un taxi. Mais à l’heure actuelle, surtout après l’arrivée des moto-taxis, les prix de minibus peuvent aller jusqu’à 250 FCFA et 350 à 400 FCFA pour les taxis. En plus de tout ça il n’y a pas ce qu’on appelle confort. Les « taxis » ne sont pas vraiment des taxis, ces sont des boîtes de conserve ambulantes. Les passagers resteront serrés comme des sardines. Sans parler de la chaleur dégagée par le moteur et aussi par chaque passager. Il y en a même ceux qui s’assoient sur le moteur (dans le cas des minibus).

Photo: un taxi en déplacement      crédit photo: https://tcomtchad.info
Photo: un taxi en déplacement crédit photo: https://tcomtchad.info

Il était 16 heures et 30 minutes, dans la soirée du vendredi 10 octobre 2014, quand j’ai quitté les locaux de l’Institut Français du Tchad (IFT) pour renter chez moi. D’habitude je prends une moto-taxi pour rentrer mais ce jour, je n’avais pas les moyens pour en prendre une. Alors j’ai décidé de prendre un taxi. J’étais resté debout pendant une bonne vingtaine de minutes avant d‘en trouver un. Je pensais que c’est déjà la pire des scénarios. Permettez-moi de prendre une gorgée d’eau avant de continuer, parce que sinon, je risquerai de faire un malaise. À l’arrêt du taxi (si on appelle ça un taxi) il y avait cinq personnes à bord (quatre femmes bien grasses sur le siège arrière et un monsieur à l’avant sans compter le chauffeur). Je suis monté avec le monsieur, nous étions trois déjà avec le chauffeur. Le monsieur est descendu de la voiture après le passage de quelques rues et une femme qui avait des fesses énormes est montée, la porte du taxi ne pouvait même pas se fermer car ses énormes fesses empêchent la fermeture de cette porte. Elle a quand même réussi à la fermer, mais c’était de la merde. J’étais cuisiné pendant une dizaine de minutes car je ne pouvais même pas bouger, ni bien respirer. La femme avait de la sueur qui coulait sur moi. J’ai réfléchi une seconde et je me suis posé la question : « sommes-nous des humains ou bien des sardines ?» car je ne voyais pas la différence entre nous et les sardines dans une boîte de conserve. J’ai pensé déjà aux maladies qui se transmettent par la sueur (l’Hépatite et les autres, et même Ebola) Dieu merci il n’ y a pas ce virus Ebola chez nous et que Dieu le tout-puissant nous protège de cette maladie. À l’arrivée à la station des taxis, je me suis précipité pour descendre, car je voulais vite rentrer pour me laver afin de me débarrasser de toutes ces sueurs d’une inconnue sur mon corps.

J’ai regretté d’avoir monté dans ce taxi, j’aurai dû renter en marchant au lieu de monter dans une voiture sans confort, de me battre pour respirer, de prendre le risque d’attraper des maladies et de payer une somme importante en plus.

C’est vraiment catastrophique !


Pénurie conduit au bénéfice,… bénéfice conduit à la mort

Photo: fil d'attente dans une station servie                Copyright: Mahamat Hassaballah
Photo: fil d’attente dans une station servie Copyright: Mahamat Hassaballah

Depuis quelques jours, il y a une pénurie d’essence à N’Djamena la capitale du Tchad. Les stations service sont à sec. Cette pénurie était pour ces stations une occasion pour rehausser le prix d’essence jusqu’à 100 % voire plus (le litre est vendu à 1000 FCFA au lieu de 480 FCFA). Pour ceux qui vendent de l’essence dans les quartiers ou dans les rues, c’était pour eux une occasion à ne pas manquer, une occasion en or, car ils peuvent vendre le litre jusqu’à 1500 FCFA parfois. Mais un bénéfice non mérité conduit parfois à la perte comme on dit souvent «Bénéfice à l’indigne est maléfice ». Deux adolescents ont failli perdre la vie en courant derrière le bénéfice de cette pénurie d’essence qui fait la une à N’Djamena.

Photo: une moto qui s'enflamme    crédit photo: https://www.lefaso.net
Photo: une moto qui s’enflamme crédit photo: https://www.lefaso.net

C’était dans la journée du mardi 07 octobre 2014 aux alentours de 11 heures, à Aramkolé, un quartier de la ville. Deux adolescents âgés de 14 ans environ conduisaient une moto Grand King de marque KYMCO pendant qu’ils rentraient d’une station service. Ces jeunes étaient partis remplir le réservoir de leur moto pour aller vendre de l’essence au quartier. Tout à coup la moto a pris feu alors que ces jeunes ne sont pas au courant. D’après quelques témoignes le feu est dû à une fuite d’essence sur le réservoir. Les habits de ces deux adolescents ont pris feu rapidement. Le petit qui se trouvait derrière la moto s’est fait brûlé au niveau des jambes tandis que celui qui conduisait était complètement enflammé. Heureusement que les gens l’ont vite secouru en le renversant dans un caniveau plein d’eaux usées. Sinon le pauvre serait dans les royaumes des cieux à l’heure qu’il est. La moto s’est brûlée pendant presque une heure jusqu’à ce qu’elle s’est entièrement consumée.


Tchad : la Tabaski est habillée en noir et blanc

L’Aïd al-Adha appelé encore Tabaski au Tchad comme dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale ayant une importante communauté musulmane est la plus grande fête de l’islam. Chaque musulman cherche par tous les moyens à acheter un mouton bien gras pour le sacrifier. D’habitude à l’approche de la fête, les prix de denrées alimentaires s’élèvent, de même que ceux des moutons. Cette année la Tabaski n’est pas comme l’ordinaire, elle est habillée en noir et blanc.

 

Photo: moutons de Tabaski    Copyright: www.journaldutchad.com
Photo: moutons de Tabaski Copyright: www.journaldutchad.com

La fermeture de la frontière tchado-nigérianne a fait bonheur aux clients. Les éleveurs ne peuvent pas convoyer leurs bétails vers le Nigeria (à cause des actions de Boko Haram et aussi les restrictions liées au virus Ebola), alors ils sont obligés de baisser leurs prix. Si l’année dernière les prix des moutons variaient entre 70 000 et 95000 francs CFA, cette année il y a une réduction à peu près de 50 %. Avec 40 000 francs CFA on peut acheter un mouton bien gras pour le sacrifice.

Les éleveurs se plaignent par rapport aux prix alors que les clients se réjouissent du bonheur que leur a offert la fermeture de la frontière entre le Tchad et le Nigeria.

 

Si le fermeture de la frontière tchado-nigérianne a fait habiller la Tabaski en blanc, l’opérateur téléphonique Airtel Tchad et les vendeurs de l’essence l’ont fait habiller en noir. A la veille de la fête il n’y avait pas de transfert de crédit près de chez moi, j’ai fait quelques centaines de mètres pour avoir de crédit sur mon portable alors qu’il y avait des cabines téléphoniques juste à la sortie de chez moi. Je ne savais même pas pourquoi j’ai fait ce long parcours ? Je croyais que c’était un problème de réseau de l’opérateur. D’après Mahamat, un boutiquier juste à côté de chez moi, il n’y avait pas de crédit parce qu’ils sont en grève. L’opérateur a diminué leurs bénéfices de 1 %. Auparavant, sur 5000 francs CFA de crédit ils gagnent 300 francs CFA soit 6 % de bénéfices. Même avec les 6 % ce n’est pas vraiment rentable. Du coup il n’y avait presque plus de crédit Airtel dans les petites boutiques et cabines de la ville.

 

Photo: vente d'essence dans la rue          Copyright: www.journaldutchad.com
Photo: vente d’essence dans la rue Copyright: www.journaldutchad.com

A la veille de la Tabaski, un litre d’essence est vendu à 1000 francs CFA chez les vendeurs ambulants (ceux de la rue) alors que le prix d’un litre est fixé à 480 FCFA dans les stations. D’après quelques vendeurs, ils n’ont pas de carburant, car ils dépendent des grandes stations (parce qu’ils achètent le carburant dans les grandes stations). Or celles-ci n’ont pas de carburant parce qu’elles sont taxées très cher que les petites stations. Du coup les grandes stations n’apportent que peu ou presque pas de carburant. Le jour de la fête, dans certains coins de la ville de N’Djamena, le litre d’essence est vendu à 1250 FCFA voire 1500 FCFA par les vendeurs ambulants. Ces derniers achètent l’essence dans les grandes stations (après une heure ou deux heures d’attente) et le vendent à un prix très élevé (trois fois plus cher que dans les stations). Alors il y avait un vrai problème pour les motocyclistes.

 


Comment protéger une clé USB en écriture ?

Ce petit tutoriel est dédié aux utilisateurs Windows, ceux qui ont des problèmes avec le formatage de disque ou la suppression des données,il leur montre comment protéger une clé USB en écriture sans logiciel.

1ère étape : ouvrez votre invite de commandes en appuyant simultanément sur la touche Windows puis sur la touche R. pour en savoir plus sur l’ouverture de l’invite de commandes, suivez ce lien: comment ouvrir l’invite de commandes?

2ème étape : saisissez la commande diskpart sur la fenêtre de l’invite qui est ouverte puis appuyez sur la touche entrée, une autorisation vous sera demandée.

                             En savoir plus sur diskpart

3ème étape : saisissez la commande list disk puis appuyez sur la touche entrée pour lister tous vos disques, y compris ceux les clés USB et les disques durs externes.

NB : il y aura un numéro devant chaque disque, par exemple disque 0, disque 1, etc.

4ème étape : saisissez la commande select disk numéro_disque (ex : select disk 1) puis appuyez sur la touche entrée pour sélectionner le disque que vous voulez protéger en écriture.

5ème étape : saisissez la commande attributes disk set readonly puis appuyez sur la touche entrée, cette commande protégera le disque en écriture.

Pour enlever la protection en écriture, veuillez suivre les mêmes étapes, mais il suffit juste de changer la dernière commande par : attributes disk clear readonly

pour voir clair, veuillez regarder cette vidéo


Moi,… formateur dans mon ancienne école

S’il y a quelque chose qui peut me faire beaucoup plus plaisir, c’est de me rendre utile pour une école qui m’a formé, d’aller transmettre mes acquis. Et s’il y a une chose dont je ne peux jamais oublier, ces sont les sept années passées à mon ancienne école. Le lycée de la Fidélité, une école qui m’a tout donné et a fait de moi ce que je suis.

Photo: entrée du Lycée la Fidélité         Crédit photo: khudary
Photo: entrée du Lycée la Fidélité Crédit photo: khudary

Je me rappelle le jour de ma première rentrée de classe dans cette école, tout a changé pour moi, une nouvelle école, une nouvelle année, un nouveau environnement et un nouveau défi à relever. La cour était pleine délèves qui étaient des inconnus pour moi, car je n’avais ni ami, ni frère dans cette école à cette époque.

J’ai passé une mauvaise année, c’était trop dur pour moi, je faisais toujours des kilomètres pour aller à l’école et j’ai été souvent en retard. Je pensais que c’était comme mon ancienne école primaire où les retards étaient permis. Or ce n’était pas le cas pour cette nouvelle école où la rigueur était de mise et la bonne conduite un code à suivre impérativement. Je me souviens encore de cette inscription sur le portail du lycée : « cinq minutes de retard = retour à la maison » . J’ai passé sept année dans cette école que je qualifiais de prison , tellement il y avait de rigueur et de sévérité de la part des surveillants de l’établissement.

Après mon Bac, j’ai du quitter le lycée pour poursuivre mes études supérieurs. Me voici à la porte de la Licence, et déjà l’envie de partager mon savoir m’a effleurée l’esprit. Je me suis toujours dis combien de fois il est beau d’enseigner, de partager ce qu’on a appris, d’aider une école qui nous a formé et se sentir utile envers une société. Me voilà aujourd’hui un formateur en informatique à mon ancienne école, le lycée la Fidélité, j’ai le plaisir de partager mes acquis avec mes petits, leur familiariser avec l’outil informatique. Je me sens heureux et fier de mon ancienne école.

Je partage cette joie avec tous mes amis, avec lesquels j’ai passé des bonnes années au lycée, je la partage aussi avec tous les blogueurs des la plate-forme Mondoblog, spécialement avec ceux de la nouvelle saison !


Tchad : habibi moufaliss ou « mon misérable chéri »

La Chine joue un grand rôle dans l’exportation des appareils téléphoniques sur le continent noir et répond ainsi aux attentes des africains. Et ce qui convient à leurs situations économiques, politiques et sociales. Dans la mesure ou la population africaine n’a pas les moyens pour utiliser les appareils de la dernière génération, la Chine a atteint une position de leadership dans l’industrialisation et l’exportation des divers produits.

Dans le cadre de sa campagne pour aider le continent (si c’était le cas), la Chine doit satisfaire tous les besoins du continent chaque fois qu’il aura besoin grâce à l’exportation des produits. Et parmi ses exportations il y a celle de téléphones plutôt lamentables.

Ces téléphones ne peuvent pas pénétrer dans les pays d’Amérique, d’Europe et quelques pays asiatiques. Et comme effectivement ils sont interdits dans ces pays, ils sont célébrés en Afrique.

Mais quel est le problème s’il y a une forte pénétration de ces téléphones en Afrique ?

Ici au Tchad par exemple, le téléphone Samsung couramment appelé habibi moufaliss qu’on traduit en français par « Mon misérable chéri » est le téléphone le plus utilisé. Les entreprises qui le fabriquent ont réussi à faire le choix de l’endroit idéal pour la vente, et cet endroit c’est l’Afrique (la poubelle de la chine). Jusqu’à ce qu’on qualifie tout téléphone de chinois, et même si c’est dernier n’est pas fabriqué en Chine.

Photo de habibi moufaliss          Copyright:  www.tunisianet.com.tn
Photo de habibi moufaliss Copyright: www.tunisianet.com.tn

Le téléphone habibi moufaliss possède une excellente batterie, qui peut durer jusqu’à deux (2) semaines parfois. Cependant il ne possède pas une caméra ni une carte mémoire pour le stockage des sons, des images, des vidéos, ni un moyen pour faire des enregistrements audio. Sa seule fonctionnalité est celle de passer ou recevoir des appels et l’envoi ou la réception des messages (SMS). Et cela ne consomme pas beaucoup d’énergie. Il peut aussi être utilisé comme une torche. C’est ce qui caractérise le misérable (d’après ceux qui l’ont nommé habibi moufaliss), comme le nom de l’appareil l’indique.

Et toute personne qui n’a pas la capacité d’acheter un Smartphone tel que Samsung Galaxy, Iphone, BlackBerry ou autres, il peut facilement acheter un habibi moufaliss et sera content avec ça. S’il n’a pas envie de se connecter à l’internet, d’envoyer ou recevoir des mails, de télécharger des diverses applications, ni utiliser Facebook et Twitter, alors il est satisfait avec habibi moufaliss.

Moi …et habibi moufaliss

Jusqu’à nos jours, je ne sait pas pourquoi on lui a donné le nom de habibi moufaliss alors que même les utilisateurs de Smartphones l’utilisent. Pour moi, il n’y a pas un rapport entre la misère d’un « chéri » et ce téléphone. J’ai remarqué que toute personne qui a perdu son Smartphone utilisera un habibi moufaliss, le temps d’acheter un autre téléphone. Et une fois utilisé celui-ci, il ne peut plus le lâcher, car c’est un téléphone agréable à utiliser.

Après le vol de mon téléphone Samsung Galaxy, je suis retourné dans le monde des classiques et suis devenu un grand utilisateur de habibi moufaliss, parfois appelé aussi « akhti chifiley naali » qu’on traduit par « Ma sœur, allume ta torche je veux voir mes chaussure ». Ici on fait allusion aux personnes qui utilisent la torche de habibi moufaliss pour identifier leurs chaussures dans la nuit, surtout après une cérémonie, un dîner ou tout autre rassemblement.


Les #11 raisons qui m’ont poussé à migrer vers les systèmes libres (open source)

GNU/Linux
GNU/Linux (open source) Crédit: commons.wikimedia.org

Des mots « crack », « clé d’activation », « virus », « antivirus », etc. sont fréquents quand j’utilisais des systèmes non libres (propriétaires, par exemple Microsoft Windows). Je me suis toujours demandé s’il ya des systèmes sans virus? Sans à avoir activé après l’installation ?

J’ai regardé des films, des séries, des émissions où des gens n’utilisaient un autre système que Windows. J’ai toujours apprécié leur façon d’utiliser l’ordinateur, car ils ne travaillent qu’avec le clavier sans baisser la tête. J’ai toujours été curieux jusqu’à ce que j’ai appris le nom des systèmes qu’ils utilisaient. Ce sont des systèmes libres (open source). Laissez moi vous raconter la suite l’histoire…

Durant deux ans, j’ai cherché à comprendre ce système libre, mais je ne suis pas parvenu à les trouver. Motif : j’étais encore sur le banc de l’école et je n’ai pas eu la chance d’élargir mes recherches car l’internet est inaccessible entre temps.

Déjà en 2011, J’ai vu un système dont l’apparence est attirante et différent des systèmes que j’ai l’habitude d’utiliser, installé sur un ordinateur. J’ai demandé au propriétaire, il m’a répondu que c’est un système libre (GNU/Linux) qui s’appelle Ubuntu. Après une longue discussion avec cette personne, j’ai découvert de choses très intéressantes et là, je me suis dis qu’il y a onze (11) raisons pour que je migre vers ce système :

Raison 1 : Je n’ai pas à me soucier des cracks et des clés d’activation pour le système et pour les logiciels que s’installe. Bref, je n’ai pas à acheter des licences pour utiliser ces systèmes.

Raison 2 : Mon ordinateur ne sera pas menacé par des virus, autrement dit mon système ne reconnaîtra pas les virus.

Raison 3 : Le simple fait qu’il soit différent (apparence, fonctionnalités, etc.) de Windows m’a poussé à l’utiliser (j’ai toujours aimé la différence).

Raison 4 : Je peux l’utiliser (surfer sur internet, faire des copies, écouter de la musique, etc.) sans même l’installer.

Raison 5 : Tous les logiciels se trouvent dans un panier (un logithèque), je peux télécharger, installer et désinstaller à ma guise.

Raison 6 : Je peux faire tourner plusieurs bureaux en même temps, voire autoriser plusieurs utilisateurs à se connecter et à utiliser la machine en même temps.

Raison 7 : Je peux utiliser à peu près n’importe quel matériel en sachant que le pilote est déjà présent dans le système d’exploitation… j’élimine ainsi la nécessité de rechercher le site du fabriquant pour trouver ce pilote

Raison 8 : Je peux distribuer des copies de mon système d’exploitation et des programmes qui tournent dessus sans violer aucune loi, gouvernementale, éthique ou morale, parce que tout a été prévu dans ce sens (le sens du partage).

Raison 9 : Je peux installer une vingtaine de programmes par une simple commande.

Raison 10 : Je peux obtenir les dernières versions du système d’exploitation qui fonctionnent plus rapidement sans toucher au matériel.

Raison 11 : Et enfin si j’ai une question, ce n’est pas un ami mais c’est une communauté pour pourra me répondre.

J’ai ainsi tracé tout mon chemin. L’an 2011, onze raisons m’ont encouragé et pousser à faire ce très long parcours (téléchargement, discussion, essai et installation) jusqu’à mon atterrissage dans le monde du libre. Un monde de partage et de collaboration où je me sens enfin libre d’utiliser un système que j’ai toujours rêvé.

Et c’est la fin de l’histoire !


Les tops et les flops du SITIC 2014

Tops et Flops  Copyright: www.nerdsrevenge.it
Tops et Flops Copyright: www.nerdsrevenge.it

Le pré-Salon International des Technologies de l’Information et de la Communication (Pré-SITIC) organisé le 15 août 2014 au palais du 15 janvier à N’Djamena était une simulation du SITIC, un salon qui est organisé pour la première fois au Tchad du 09 au 12 septembre 2014.

L’objectif de cette simulation est de savoir si la jeunesse tchadienne pourrait organiser ce salon international.

Le Pré-SITIC était presque parfait, nous avons pensé déjà à un salon International parfait, permettez moi de vous raconter les tops et les flops du SITIC 2014…

  1. Les tops

  • Jerry et ses surprises

En collaboration avec l’Association pour le Développement de l’Informatique Libre au Tchad (ADIL), les membres du JerryClan Tchad ont réussi à partager un stand commun où ils ont pu exposer un jerry, un ordinateur en bidon. Ayant reçu plus de visite, ce dernier a flatté beaucoup de monde, car il y avait sur la table du stand un bidon et un écran allumé à côté. La grande surprise était faite au président de la République Idriss Deby Itno, accompagné de son homologue Mauritanien où il a pu poser trois bonnes questions pour en savoir plus sur Jerry.

  • Guiagoussou Rabha Hania et le Water Saver

Guiagoussou Hania  crédit photo: www.sitic.td
Guiagoussou Hania crédit photo: www.sitic.td

Guiagoussou Rabha est une petite fille tchadienne agée de 15 ans et vivant aux États-Unis, elle avait mis en place un système de sauvegarde d’eaux, ce système est implémenté dans un Raspberry PI est manipulable par un ordinateur via une interface. Ce système a pour slogan « utilisez l’eau que si et lorsque c’est nécessaire ». Elle a reçu le troisième prix et est retournée avec une somme de cinq millions de francs CFA.

  • Le lancement du CATI

Photo de CATI Copyright: khudary
Photo de CATI Copyright: khudary

Centre Africain des Technologies de l’Information (CATI) est une promesse que le chef de l’État tchadien a fait à la jeunesse africaine pour les recherches technologiques, l’innovation et le développement des TIC.

Ce centre a été lancé le deuxième jour du SITIC sur la présence de quelques membres du gouvernement et du parlement ainsi que des invités.

2. Les flops…

  • Une image qui fait mouche

Une image qui fait mouche     Copyright: www.sitic.td
Une image qui fait mouche Copyright: www.sitic.td

Je ne sais pas si c’est la négligence, ou simplement le webmaster n’a pas eu le temps de regarder l’image avant de la mettre sur le site web du SITIC. Les questions dont je me pose sont :

Comment cette mouche a pu se retrouver dans l’image ?

Pourquoi il n’a pas utilisé la version originale du logo de FM SITIC ?

  • Un compte twitter pour SITIC inactif

Un compte qui, normalement devrait être mis à jour chaque minute (au moins) pour couvrir tout le déroulement du salon et informer les gens en temps réel sur l’avancée des événement se retrouve jusqu’aujourd’hui avec 12 tweets dont le dernier a été tweeté le 06 septembre 2014, trois (3) jours avant le SITIC.

Je me demande pour quel but nous utilisons les réseaux sociaux s’ils ne sont pas utilisés pendant un salon international des TIC ?

 

  • Une journée entière sans internet

Une journée entière sans internet lors d’un salon international des TIC, c’est merdique. Nous sommes restés comme des observateurs sans rien faire, ni de tweets, ni des publications, NI RIEN. Et le plus dur est d’avoir resté sous la chaleur caniculaire deux heures avant l’arrivée du chef de l’État. Regardez plutôt ce tweet :

    • Un Salon International dans l’obscurité

 

Une coupure d’électricité en pleine conférence, sous quel thème ? Pouvez vous l’imaginer ? Sous les thèmes : les énergies renouvelables. Regardez plutôt ces tweets :


WenakLabs a organisé une formation sur le blogging

Mondoblogueurs crédit photo: Korom Mahamat
Mondoblogueurs crédit photo: Korom Mahamat

Lorsqu’on cherche les images du mot « Tchad » sur Google, on tombe souvent sur des images des guerres, des enfants affamés, de la savane, etc. bref, des images qui ne reflètent pas vraiment les réalités de ce beau pays (bien sûr qu’il y a ce côté négatif), alors qu’il y a aussi des belles images, des bons côtés qui ne sont pas présents sur le web. Mais comment le monde regardera ces bons côtés s’il n’y a que ses horreurs sur le web ? Et comment montrer ces bons côtés au reste du monde ?

C’est dans cette base que WenakLabs (un collectif qui regroupe les mondoblogueurs de RFI et les membres du JerryClan Tchad) a organisé une formation sur le blogging pour que nous, jeunesse tchadienne puissions s’exprimer et montrer aux autres qu’il y a aussi des images positives pour le Tchad.

Cette formation s’est déroulée dans les locaux de la Maison des Medias du Tchad le samedi 23 août 2014 où une vingtaine des personnes (des journalistes, informaticiens et quelques étudiants) ont participé. Elle s’est basée principalement sur ces points :

  • Qu’est-ce qu’un blog ? qu’est-ce qu’un bloggeur ?

  • Différents types de blog ;

  • Charte d’un bloggeur ;

  • Différence entre un bloggeur et un journaliste ;

  • Open Data ;

  • Création et personnalisation d’un blog ;

  • Sécurité numérique.

A la fin d’une journée pleine d’explication, d’animation, de démonstration et de débat, tous les participants ont appris quelque chose sur les points cités ci-dessus et au moins la moitié a créé son blog. « Cette formation était un succès pour ce collectif et aussi pour nous les participants », a exprimé l’un des participants.

Un mini workshop organisé par JerryClan Tchad

A la fin de la journée, les membres du JerryClan Tchad ont fait un mini workshop où ils ont réussi à expliquer aux participants ce que c’est l’apprentissage par expérimentation en montant un Jerry sur place. C’est-à-dire chacun des participants peut monter démonter sa propre machine et que ce n’est pas sorcier !

Mini workshop crédit photo: Korom Mahamat
Mini workshop crédit photo: Korom Mahamat


Jerry computer : un ordinateur mais pas comme les autres…

Rien n’est plus innovant de construire quelque chose à partir de récupération, ou de fabriquer un objet à partir de rien. Et surtout, de fabriquer une chose qui n’a jamais existé. Permettez-moi de vous présenter Jerry, un jerrycan, un bidon, ou appelez ça comme vous voulez (même en votre langue maternelle). Qu’est ce je disais déjà ? Ah oui je veux vous présenter Jerry, un ordinateur mais pas comme les autres. Bien qu’il ne soit pas d’origine tchadienne et qu’il a déjà presque cinq (5) ans, il est toujours d’actualités et restera toujours une innovation.

Photo de Jerry, crédit photo: khudary
Photo de Jerry, crédit photo: khudary

Mais comment je vais définir Jerry ? Dans sa définition la plus simple, un Jerry est un ordinateur low-cost (c’est-à-dire à bas coût), construit à partir des matériels informatiques récupérés, montés dans un bidon de vingt (20) litres et sur lequel tourne un système open source (libre).

Origine de Jerry.

Il n’est pas évident qu’un ordinateur soit toujours un ensemble des composants enfermés dans un boîtier métallique, le projet Jerry DIT (Jerry Do It Together) voit la technologie d’une autre façon et souhaite mettre en application les valeurs présentées dans son manisfesto. C’est-à-dire la démocratisation du savoir. C’est ainsi que Jerry est né à Paris en 2011 à la suite d’une collaboration entre Hedera Technology, une start-up créée par Antoine Casting et Jérémie Bourdoncle, et trois (3) étudiants en design : Laure Guilledou, Xavier Auffret et Chemsedine Herriche. C’est un ordinateur fabriqué à partir de pièces informatiques recyclées et d’un jerrycan. Les makers de Jerry DIY (Jerry Do It Yourself) se sont constitués en communauté : c’est la communauté Jerry Clan.

Les avantages d’un Jerry.

En parlant des avantages, Jerry en a plusieurs. Grâce à sa construction avec des matériels informatiques récupérés, il contribue à la lutte contre la pollution environnementale ( 50 millions de tonnes de déchets électroniques dans le monde, 18 % de déchets sont recyclés). Ensuite, sa fabrication en équipe favorise la transmission de savoir et de savoir-faire. Il est aussi accessible financièrement par rapport à un ordinateur normal et par rapport aux fonctionnalités qu’il apporte. Et en fin Jerry est propulsé des logiciels libres.

La naissance de Jerry au Tchad.

Abdelsalam Safi, un jeune passionné des TIC et surtout des logiciels libres, avait mis en place un petit laboratoire où ses étudiants viennent faire des recherches (dans le domaine de TIC bien sûr), partager des idées … et, qui avec le temps avait découvert sur le net des gens qui fabriquaient des ordinateurs avec des bidons et des matériels issus de la récupération. Aussitôt toute l’équipe est informée et elle s’est référée sur le site web et le blog de la communauté JerryClan.

Après trois semaines des récupérations des composants, des tests et de découpage, un Jerry Computer a vu le jour : c’est le premier Jerry né au Tchad.