belizem

Ma femme d’autrui

Elle était si douce à regarder. Si agréable à contempler. Taquine à souhait. Elle était femme. Tellement heureux d’être avec elle. Ah que la fin des belles choses arrive. On ne veut plus la voir. Ne plus passer des heures devant et avec elle. On supprime son numéro dans son répertoire espérant l’oublier dans la tête aussi.  Le plus vite le mieux.  Loin, le temps où on s’accrochait, où on était aveugle dans le pire sens du terme. Car avec le temps les nuages s’éclaircissent. Merde que c’était grisant. Apres avoir feint de les ignorer, les blessures s’ouvrent. Saignantes. Pendant longtemps on se dérobait. Ne voyait pas les choses en face. Quand on coule vaut mieux se laisser faire sinon on s’enfonce plus. Plutôt amerrir et prendre le temps de chercher des solutions. On a le cœur gros. Plus question de jouer le dur. Subitement la nuit ne porte plus conseil. On devient sage, clairvoyant. On se demande ce qui n’a pas fonctionné. Entretemps on (re)découvre ceux qui tiennent vraiment à nous.

Elle était envahissante, ennuyante parfois, casse c… souvent. Ses défauts, ses fautes, ses incapacités, ses doutes, les nôtres etc… Mais on s’en contentait. Tant que cette flamme brulait et qu’on n’avait pas la flemme, on continuait. On riait aux blagues pourries. Les messages whatsapp avec elle duraient toute la nuit. On ne faisait pas Pouah même si ses plats étaient infects. On allait jusqu’à la défendre face aux parents. On était souvent malheureux de la savoir heureuse sans nous. Pourtant la petite voix n’arrêtait pas de faire tic tic dans la tête. Le comble c’est qu’on devenait illogique. Mais là on tombe de son piédestal, de sa zone de confort. On se rend compte qu’on est passé à côté. Que tout a foiré. Qu’on n’aurait pas dû. Que c’était trop beau pour être vrai. Que les amis avaient raison. Que les bonnes choses ayant une fin, cette dernière n’était pas toujours bonne. Et on a mal.

Elle était rancunière. Souvent fâchée. Faisait trop ou parfois semblant. Elle disait qu’on ne faisait pas assez d’efforts, qu’on ne la comprenait pas. Qu’elle perdait son temps. Que ce n’était jamais assez. Elle en voulait plus. Toujours plus. Que de nouveaux challenges lui feraient face bientôt. Qu’elle partirait en voyage. Qu’elle ne partirait plus. Quelle aimait encore. Elle se voilait la face. Ne voulait pas admettre l’évidence. Et pourtant elle disait oui de l’autre côté. Elle poursuivait deux lièvres à la fois. Elle mentait de plus en plus mais plus à elle-même. Elle tuait à petit feu. Cherchait ou pas une sortie. Brutalement on réalise. La première fois on n’est pas préparé à subir. Et on se retrouve angoissé, en ayant mal. On cherche à comprendre. A se réveiller de ce cauchemar. A se dire que ce n’est pas notre faute. A avoir l’assentiment des proches, à pleurer. Un homme ne pleure pas. À détester, vouloir rendre la pareille. Oublier. S’évader. Changer d’air. Culpabiliser.

Elle était méchante, cynique… tout ce que vous voulez. Elle vous fait perdre la foi. Elle vous étouffait. Ne voulait pas vous rendre votre liberté. Elle voulait à tout prix rester maitresse du jeu. Quand ça ne va plus ça ne va plus. Et quand le cœur, ce traitre parlait, elle faisait semblant. Alors il a fallu prendre le devant. On s’est mis devant le fait accompli. On a pleuré deux jours. On se réfugie dans ses musiques préférées. On a essayé de pardonner  et d’oublier. De se dire que c’était bien et que maintenant c’est bon. On a fait des choix. On avance. Ça revient mais on fait avec. On fait des choses pour soi. Pour sa famille. Pour ses projets. On vous dit une de perdue dix de retrouvées.  Mais elle n’était pas une ; elle était tout. On ne voyait plus les autres. Aujourd’hui on les voit. On sourit à la vie. On sort. On profite des plaisirs simples.

Elle était avant tout la tienne avant de devenir celle d’autrui. Elle était dans la bulle avec vous. Elle était le Dieu ou le Diable de votre monde. Et c’est pour ça qu’elle vous a fait du mal d’une façon insolente. Et que vous l’avez senti si fort. Plus terrible, elle a remué le couteau dans la plaie. On ne mérite pas ça. Personne ne mérite ça. On prie pour ne pas faire de prochaines victimes. Ce qui est sûr on ne refera plus jamais confiance. Mais les douleurs ont effacé les souvenirs qu’on avait partagés ensemble avec elle.  Bah on lui cherche pas du mal, mais notre côté humain souhaite secrètement quelle puisse subir une partie aussi minime soit-elle de ce qu’elle vous a fait endurée. Mais si elle lit, on lui souhaite le meilleur, beaucoup de bonheur dans sa vie. De la joie. D’être heureuse. Car elle a fait souffrir certains pour en arriver là. Si ce n’est pas pour être heureuse à quoi bon? C’est pour elle.

Pour ma part on se doit d’oublier vite les relations arrivées à terme. Ruptures douloureuses ou pas. De se consacrer à son travail. De profiter de la vie avec ceux qui nous aiment; la famille, les amis. De savoir qu’on a de la chance de les avoir. De le leur montrer. D’être moins égoïste avec ceux qui pour rien au monde ne nous lâcherons. De savoir qu’il y aura encore des gens pour nous blesser. De prendre ses précautions. De ne plus se faire b… De prendre le devant. D’oublier le passé et d’avancer. Pour soi-même avant tout. Pour nos proches. Pour ces magnifiques femmes qu’on rencontrera par la suite ou qu’on a déjà. Pour elles.


Entre avaler ou manger le Foufou


5000 frcs CFA contre trois (3) moyens tubercules d’igname. Il y a quatre mois, pour cette même somme, on pouvait se retrouver avec un petit sac de ces rhizomes. Foufou (foutou ailleurs) à volonté. Par les temps qui courent c’est devenu un repas de luxe. Alors je me permets de faire du bruit autour de ce repas de roi que je me suis offert le weekend dernier. Les jaloux me diront : rien d’extraordinaire. Je vous jure que si. On se connait dans ce pays avec nos niveaux de vie. Ce n’est pas ce qu’on mange dehors là hein! C’est du foufou fait maison. Sans foufoumix s’il vous plait. Imaginez la tête des voisins quand ils écoutaient les sons rythmés des coups de pilon dans le mortier. ‘’Zut ils ont le moyen de manger foufou par ces temps?’’ se disaient-ils. ‘’Pilons avec toutes nos forces’’ disait mon frère. Faisons le maximum de bruit. Que tout le monde puisse l’entendre. Rien que pour ça le foufoumix a été mis en veilleuse. Quoique dans les moments de paresse et d’abondance on l’utilise bien volontiers.  

en train de piler
                   en train de piler

Si j’étais moi-même parti au marché, j’avoue que je n’aurais pas payé ces foutus ignames. Ça coûte les yeux de la tête. Mais bon le mal est fait. Alors on a savouré plus que d’habitude ce plat accompagné de ‘’dékou déssi’’ trois pièces. Le chiffre trois désignant le nombre de types de viande ayant servi à préparer la sauce. Je vous épargne les détails. C’est quoi cette mauvaise manière de faire saliver les gens ? Sachant très bien qu’on ne les invitera pas. Mais petite précision ‘’dékou déssi’’ c’est une sauce à base de noix de palme. Le tout a été bien sur bien arrosé. Par quoi ? De l’eau évidement. On a fait le marché avec l’argent. Bref c’était du  bon foufou mais avec un arrière-gout amer de billet vert parti en fumée pour un tour d’intestin finissant vraisemblablement  aux ch…

foufou et Dekou dessi
   foufou et Dekou dessi

À la fin la question de la cherté des denrées s’est imposée à moi. Enfin euh… après avoir dormi et digéré (ne vous étonnez pas que le ventre continue de pousser). Comment se fait-il que les mois de surplus et de diète continuent de s’alterner sur le marché des nourritures en Afrique ? Comment se fait-il qu’on continue de manger si mal ? Ou encore qu’on n’arrive pas sous certains cieux à ne  manger du tout ? On a tout pour s’auto-suffire sur le plan alimentaire. Chez moi le prix exorbitant des tomates et autres légumes m’est récemment sorti littéralement par les yeux. Ce n’est pas le moment de rejeter la faute sur quelqu’un ou sur un état quelconque. La réponse c’est de pouvoir conserver. Apparemment ce n’est pas encore rentré dans nos cultures (africaines) de conserver les choses, alimentaires ou autres biens, pour un futur usage. À croire que nous ne sommes pas encore sortis de l’âge de la cueillette. Allez loin. Vous me direz qu’on conserve mieux le pouvoir. Des  solutions de conservation individuelles en tête ? De denrées svp. Si vous en connaissez prière de les partager avec nous.

Dame triste devant son étalage.
   Dame triste devant son étalage.

Pour ceux qui le mangent, est ce que le Foufou se mange ou s’avale ?  Localement le problème ne se pose pas. En bon Éwé le mot ‘’mi’’ employé, signifie littéralement ‘’avaler’’. En gros, on ne mâchouille pas cette pâte. Un, deux, maxi trois coups de dents et on envoie au fond. Mais la donne change due à la fluctuation des prix. Avec une petite quantité, on est obligés de mâchouiller ou de laisser traîner un peu dans la bouche histoire de faire durer le plaisir. Avaler me parait souvent indissociable de l’idée d’un animal happant d’autres. D’une hâte. Comme si on ne prenait plus le temps de profiter. Mais ça c’est seulement dans ma tête. Et donc, plus de prodigalités avec ce plat. Et les amis qui invitent de moins en moins pour partager des repas pas seulement du foufou. Que personne ne vienne dire que c’est du gaspillage de temps que de s’attarder sur la nourriture. Qu’on aurait mieux à faire avec ce temps. Vous voulez qu’on en fasse quoi? Celui qui adore manger est rarement paresseux. Il faut qu’il cherche d’abord sa pitance avant d’en profiter. Et parce que je veux profiter de ces petits plaisirs de la vie sans pour autant développer des maladies (obésité et tout ce qui suit), trouvons (je me dois de trouver) des solutions pour d’abord conserver (ce qu’on a), fructifier ensuite pour enfin parvenir à l’autosuffisance alimentaire sur ce continent. Nous avons encore la chance de régaler nos palais. Pourvu que ça dure et que ces plats succulents ne deviennent pas des PVD : des plats en voie de disparition. Pour nos enfants.


J’en veux pas de ta nationalité, Droit de réponse

‘’Tchoooo, osoebénko?’’. Ils croient que quoi Deudjui et ses compatriotes ? Charrier les Togolais et croire qu’on ne peut ressembler aux Camerounais dans la médiocrité comme dans les bonnes choses et qu’on voudrait leur nationalité? Vraiment il faut être kamer pour penser ça. On peut l’être et plus.

On veut même d’abord devenir camerounais pour quoi ? Écouter « coller la petite » et « tuer pour tuer » à longueur de journée ? Même pas besoin de parler les langues camerounaises pour comprendre. Le français, la langue suffit. Essayez d’en faire autant avec Bella Bellow et King Mensah (ils connaissent même?) j’avoue que sur Toofan je ne m’en sors pas moi même . Ce n’est pas un camerounais qui va s’en sortir. Donc pardon restez avec vos problèmes. Les Allemands et Français nous ont colonisés. Et alors ? C’est une honte pour nous, le simple fait d’être colonisés. Les allemands vous auraient gardés, nous serons encore tentés de vous ressembler. Pas par fierté (Hitler et ses zinzins ne seront pas loin), juste pour apprendre la langue, parlant de langue; qui veut dire ‘’commeng et vreumang’’ au lieu de ‘’ comment et vraiment’’ ? S’il faut être fier de son pays, dans certains cas vaut mieux  passer inaperçu. Surprenez une conversation entre africains en français, la nationalité est vite connue pour le kamer.il y aura toujours du flou pour nous.

Affiche de toofan en concert au Cameroun

En médiocrité vous avez quoi de plus que nous ?

Naître camerounais et vivre au Cameroun est une belle formation pour venir vivre à Lomé. Ici même les vélos cognent en route. Nos comportements citoyens n’existent plus. Il pleut. Il y a une grande flaque sur la route. Monsieur vient bloquer la devanture de sa maison incitant les passants à passer dans la flaque. Et quand il y a accident c’est lui qui court le premier.  Peuvent-ils faire la queue? J’ai développé une haine viscérale contre ce système qui se voulait démocratique. Premier venu premier servi. Allez faire un tour de mon temps à l’Université. Il y avait des queues même pour le resto. Déjà à dix heures il faut être la (dans la file), pourtant le resto ouvre à midi. Si savoir traverser la route est un gage pour être camerounais ici c’est savoir dribbler le policier. Et important encore il faut savoir mentir. Moi-même je mens.  Principalement aux filles. Sinon comment feras tu pour mettre Abidé dans ton lit? Le lit de ton frère. J’avais un ami qui avait une manie. Chaque fois qu’on rentrait du collège, criait subitement ‘’caches moi, caches moi’’. Étonnés on lui demandait il y a quoi? Et lui un sourire aux coins des lèvres disait ’’ avez-vous vu la grosse Mercedes qui passe ? C’est mon papa, il ne faut pas qu’il me voie, je suis censé être rentré depuis’’. Son papa avait pourtant une vielle Piaggio. Avec le temps il est passé à la vespa. Curieusement il avait toutes les belles filles du collège. Faut être assez hypocrite pour vivre ici. Rouler dans sa berline pendant qu’on doit des miettes aux petits du quartier. Crier haut qu’on est hospitalier mais demander à son invité s’il est passé par ‘’agbonoua’’, la porte. Allez savoir pourquoi d’une façon totalement désintéressé le marché de victuailles se trouve toujours à la porte?

En quoi j’envie le Cameroun?

On y mange bien. Pas plus qu’ici, pardon. On y boit aussi. Fan de banane plantain, on s’y régale. Ce qui n’est pas forcement dû aux jeunes d’aujourd’hui hein! Paresseux qu’ils sont là. Une belle culture. Une grande nation est toujours liée à une grande culture. Les traditions, la variété de son ethnie etc… Il y fait bon vivre. Le climat est plus frais qu’ici. J’envie particulièrement le bilinguisme de ce pays même si ça se sent que le français tire plus les voiles sur lui. Un comportement typiquement gaulois. Ainsi dans ce pays tu rencontres des chauffeurs de taxi licencies parfaitement bilingues gagnant à peine le SMIG. Un jour viendra pour eux. C’est bien connu ici que les camerounais ont le plus d’intellectuels en Afrique Centrale. Les grands musiciens ça lui connait. Dibango, Bona… musiciennes aussi Dipanda etc… Les grands footballeurs aussi. On ne va quand même pas les citer. Au basket ils nous battent. Le camerounais est un bon vivant. Il ne se plaint pas tout le temps. Tant qu’il a sa Mutzig. Que dire de la camerounaise ? Hum. Il faudrait la consacrer tout un article. Juste pour elle je peux devenir camerounais. Si c’est ce qu’elle veut bien sûr. Ah ils ont de bons blogueurs aussi. Parcourez les chaines de télé gratuites sur satellite. Cameroun par ci Cameroun par là. Avec ça elles dominent la scène médiatique. Et avec de bons contenus. Genre ‘’kongossa du jour’’ etc…

banane plantain du cameroun
Plat de banane plantain du Cameroun

Pour autant je ne  veux pas devenir camerounais.

Vaut mieux continuer avec Faure que son père. Popaul n’a pas la même résistance qu’ici. Notre voiture présidentielle ne tombe pas en panne le jour de l’indépendance. Et puis je vois tous ces camerounais qui baratinent mes sœurs à nyékonakpoè ici. Je me demande où ils trouvent l’argent ? Le climat des affaires doit être bien dans mon pays. Et ils s’y plaisent bien. Le gars t’invite pour la bière tout le temps mais demande lui un peu de sous tu verras. Ils ont même des abonnements au bar. Une chose qu’ils ne copient pas est notre peur des corps habilles. En affaire ne le menace pas par la police. Ils ne sont pas faits pour être de bons citoyens togolais. Et puis ils nous copient trop. A croire que vous voulez nous << devenir>>. Ils avaient un bon niveau et une belle organisation en foot. Depuis nos problèmes de primes, le Cameroun a suivi. On a changé hein! Changez aussi. Ils ont même pris le nom de notre équipe nationale pour donner à leur lutte anticorruption. Avec des fortunes diverses. Sérieusement penses-tu Deudjui qu’on aimerait être de la patrie de Hayatou qui nous a sanctionnés suite à la fusillade de notre bus à la CAN ? Ou encore si nous voulons une première dame (ce qui relève de la vie privée du président), on ne veut pas les tissages de Mme Popaul.

Et s’il faut une double nationalité pour échapper à la justice comme Lydienne Eyoum, ce n’est pas la nationalité camerounaise qui fera des miracles au Togo ici.


Le Brexit vu d’ici

<< Quand nous serons unis, ça va faire mal… Comme le Royaume-Uni, ça va faire mal… >> chantait Tiken Jah Fakoly. Sauf que le Royaume-Uni vient de choisir de se désunir de l’Union Européenne. Les citoyens britanniques ont forcément leur raison (tout azimuts diriez-vous) de choisir le Brexit. Pendant toute la campagne, les partisans de chaque bord ont rivalisé d’adresse pour convaincre leur population. En quoi cela me concerne à des milliers de kilomètres ? A part le visa Schengen qui ne servira pas ou plus à aller en Grande-Bretagne, je ne vois pas ce que l’Afrique y perd. Des partenariats quasi inexistants, une immigration minime etc… Ça ne va même pas nous empêcher de suivre la Première League, pareil pour les joueurs africains talentueux d’y jouer. Ce qui importe le plus c’est les leçons à tirer de ce référendum.

brexit deux

Pas si vite! La principale leçon n’est pas du tout la rigueur ni la justesse observées lors du référendum. Je vous vois, vous qui commencez à rêver de référendum dans vos pays africains respectifs. Faux et faux. Le cadre n’étant pas favorable dans la majorité de nos pays. Ce que je retire c’est la détermination couplée de ténacité et de persévérance dont ont fait preuve les Britanniques (quels que soit leurs bords) pour défendre leurs idées, leurs idéaux. Seuls les idiots ne changent pas d’opinion. La peur de l’inconnu ne leur a pas fait rebrousser chemin. Surement qu’il y aura des conséquences. Mais l’omelette ne se fait pas sans casser les œufs. Oser rêver de mieux pour sa descendance. Oser sortir (parfois) de sa zone de confort. Redresser le tir. Tels sont les enjeux pour les Britanniques. L’Histoire leur donnera raison ou tort. Mais pour aujourd’hui l’histoire est en marche.

Aujourd’hui il est impératif pour nous de s’inspirer de cette aventure. Pas seulement de s’inspirer mais d’agir. Défendons nos idées. Sortons de notre pseudo confort. Mais comment ? Dès le départ le Royaume-Uni était dans l’UE mais avec un pied dedans et un pied dehors. Avec le temps, ils ont réclamé des réformes qui n’ont été finalement satisfaites que récemment et à moitié. Pour calmer l’ardeur de son peuple, Cameron n’a eu d’autre choix que d’en venir à ce référendum. Bel exemple pour nos dirigeants cauteleux, tant dans l’exercice de ses fonctions que dans sa démission future. Que le Brexit marche ou pas c’est tout bénef’ pour lui, même si aujourd’hui sa bouche est pleine de cendre. En cas de succès, il sera celui qui aura organisé le référendum. En cas d’échec il les aura prévenus.

 

Voici venu le temps pour nous Africains de monter le ton. Il ne faut surtout pas copier bêtement. J’en veux pour preuve les nombreuses oppositions subsahariennes qui ont voulu refaire le printemps arabe dans leur pays avec des fortunes diverses. Depuis hier matin j’ai vu des #faurexit, #CFAexit etc… sur les réseaux sociaux. N’allons pas vite en besogne. Aujourd’hui plus que jamais l’Afrique se doit d’avoir au moins deux pays ayant le droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU. Nous avons surement des moyens de pression. Il faut aussi dire que notre histoire récente ne nous encourage pas trop. Où est la Guinée tant rêvée par Sékou Toure quand il disait « non » au Général De Gaulle en 58 ? Le continent a un vivrier de plus de 50 pays à l’ONU. Un départ unanime de tous ces pays aura plus de retentissement que le Brexit. A quoi nous sert l’ONU ? Surement pas à grand chose. Je citerai le niveau de vie de ses fonctionnaires (pleins d’Africains sortent ainsi de la pauvreté), les 4X4 dans nos rues, les conférences (je veux dire les per diem) etc… Plus sérieusement, je déplore le rôle de spectateur qu’elle joue dans les conflits, l’antichambre quelle est devenue pour le G7 dans la validation des projets de ce dernier etc. Si nous ne gagnons rien à l’ONU, pour ne pas dire que nous perdons, pourquoi ne pas en sortir et remodeler l’Union Africaine ? Pitié, ne me dites pas de prendre exemple sur l’UE. Ce système ne fonctionne pas.

union africaine
      Plus de 50 ans d’UA. Où en sommes nous?

 

Plus que jamais nos peuples se doivent de prendre conscience du pouvoir qu’ils ont et d’agir tel qu’il se doit. Menacer, et non sortir du CFA. Améliorer le fonctionnement de l’UEMOA. Pareil pour la CEDEAO, la SADC etc…  Mieux négocier nos contrats de partenariats, jusqu’ au niveau de nos entreprises et dans la vie de tous les jours. Le Brexit n’a pas dissuadé mon ami Guillaume de vouloir se remettre à l’anglais. Comme quoi, nous avons beaucoup à gagner (de loin) de ce Brexit. Agissons pour nous, pour nos enfants. Osons rêver d’un monde meilleur pour eux. Nous aurons eu au moins le mérite d’avoir essayé, d’avoir osé. Pour nous d’abord et pour eux ensuite.


Musique (mise) en terre

       

  • À un demi-kilomètre des appâtâmes sous lequel il y a, à peine une heure, les visages sombre et placide l’assistance muette suivant les homélies,on pouvait entendre clairement les ‘’eledji galedji’’ dansants qui sortaient des grands hautparleurs. Drôle de musique. En oubliant un peu trop vite à mon avis le pourquoi ils étaient sur pied depuis deux jours déjà. N’étant pas impliqué cette fois ci j’ai pu analyser avec un regard plus ou moins neutre le répertoire musical lors des funérailles. Chez nous.
    Les kenyans se sont rassemblés au parc Uhuru de Nairobi pour rendre hommage aux victimes de l’attaque de l'université de Garissa. / Ben Curtis/AP
    Veillée funèbre kényane Ben Curtis/AP

     

Foncièrement et en général les funérailles ici se déroulent en trois manches. C’est vrai qu’on ne va pas  s’attarder sur les différents types de funérailles (chrétiens, animistes, musulmans, pauvres ou riches personnes âgées ou moins etc….). Revenons aux trois manches. : la veillée, la messe suivi de l’enterrement et la sortie de deuil  correspondant respectivement souvent à  vendredi, samedi et dimanche. Avant pendant et après la veillée, c’est une succession de chants religieux. Souvent plus lamentateurs les uns que les autres. Histoire d’expier les péchés du défunt ?ou encore de le conduire dans de bonnes dispositions à sa dernière demeure. Un peu rébarbatif sur les bords je trouve. C’est  quand même un peu le but je crois. Pour les moins religieux (d’autant que la musique est indissociable de nos cérémonies diverses ici) c’est des chansons dites légères empreints de philosophie et d’une certaine forme de spiritualité. Le genre qu’on écoute quand on a le cafard. Une façon de montrer sa tristesse. Les répertoires de King Mensah, Alognon Dégbevi ont la côte. On se remet à Dieu ou on devient philosophe.

Subitement la température monte le samedi matin surtout après la mise en terre. Et alors ? Et enfin. La vie continue s’entend-on dire. La musique se libère, on se déchaine un peu plus. Ça commence à parler (chanter) plus sur des rythmes dansants. La vie est belle, Dieu est grand, il faut faire avec ce qu’on a, l’amour, les plaisirs simples etc. Tels sont les différents sujets qui commencent à sortir. Une fois nous avons eu droit à un son parlant surtout d’un gars profitant de la vie…… avec l’héritage de ses parents. Ah il faut bien continuer par vivre. Et avec des moyens. Jusque ici rien de bien hot. La pression monte un peu plus pendant les repas. Ça doit swinguer après pour digérer….. le mort. Tout y passe. Du gospel, du coupé- décalé, du nigérian même si ce n’est pas l’afro beat, de la musique togolaise (à quoi rime cette musique de nos jours ?) du rap, des variétés etc…. le rapport n’est toujours pas forcement  établi entre ce que débite les platines et la cérémonie. Les mieux lotis vont de nos jours jusqu’à engager des DJ professionnels pour assurer le show…mortuaire. Bref on essaie à ce niveau de se libérer de toutes les tensions accumulées depuis le décès. L’on se relâche et on oublie un tant soit peu la tristesse, l’après pour la famille etc… L’alcool aussi n’est jamais bien loin.

célébration des funérailles dans l'ex-royaume Ashanti au Ghana
célébration des funérailles au Ghana

Dimanche, (de moins en moins) a défaut d’aller à la messe ou de se reposer on se prépare pour un dernier hommage. Cette fois ci spécialement en musique mais surtout traditionnelle. En uniforme de pagnes surtout et aux rythmes de divers instruments de musique de notre terroir tout le monde participe à sa façon à la fête. Akpesse, gazo, agbadja, bobobo etc…au sud, kamou,tchimou etc… au nord et. On resserre les liens culturels, familiaux aussi. On découvre un peu mieux une autre culture du pays. Entre autres tamtam, balafons, gong, flûtes, castagnettes etc…on refait son répertoire histoire d’épater un peu plus tard les parents  (surtout les beaux) et le important ne pour ne plus être muet les prochaines fois, au risque de paraitre acculturé. Pour les férus de la chose c’est le moment de montrer ses connaissances; d’autant que les festivals de musique traditionnelle se font de plus en plus rares. Se montrer plus autochtone plus que son voisin. En gros l’évolution de la musique lors de ces cérémonies démontre  d’abord une certaine piété lorsdu dernier voyage, ensuite une certaine façon de s’effacer devant l’inexplicable(ou la douleur), se dire qu’on s’en fout un peu et enfin un certain retour aux sources afin de redémarrer sur de nous nouvelles bases ou clore un chapitre. C’est ainsi pour moi. Et pour vous ?

 


Champions league, tout azimuts

    Samedi le 28 Mai, le Real Madrid a remporté sa onzième Champions  League. De quoi être aux anges. « Aux anges » je l’étais ce samedi soir. J’étais en compagnie d’amis et autour de bières. Hala Madrid, hala Madrid. C’est avec ces mots que nous nous félicitions entre supporters sur les réseaux sociaux, et que nous nous moquions des perdants du soir. C’est aujourd’hui seulement, en écrivant cet article, que j’ai pris la peine de comprendre ce que voulait dire ce Hala Madrid. Aussi loin que mes souvenirs me rappellent, j’ai toujours été supporter du Real, c’est dû à mon empathie envers le Barca qui avait gagné en finale de la LDC (Ligue des champions) en 2006 contre Arsenal. Arsenal : mon autre club, habitué à perdre en finale comme l’Athletico de Madrid. Les mauvaises langues demanderont où je mets DYTO, ASKO  et consorts ? Les moins fana-patriotes demanderont d’après le TPM, l’ASEC MIMOSAS etc…  Drôle hein, mon ami Marius met régulièrement  le logo de Liverpool sur son profil whatsapp, mais jamais celui des Éperviers du Togo sans aller jusqu’à parler de Maranatha de Fiokpo.

                                                   

La ligue des champions africaine

   Bref, samedi soir j’ai vécu deux heures palpitantes et je l’avoue : plus qu’un hourra de victoire, c’est un « ouf » de soulagement que j’ai poussé. Sinon, mon whatsapp aurait dû être offline au moins pendant deux jours. La fin justifie les moyens et, du haut de ma subjectivité, je dirais que le meilleur a gagné. Mais en dehors du match j’ai aussi adoré le match qui s’est joué sur les réseaux sociaux. Les divers commentaires, plus spécialistes que ceux des commentateurs télés, les paris intenables etc. Depuis quand tient-on des paris sur les réseaux sociaux ? Je me suis fait payé par les émoticônes représentant l’argent (whatsapp attend quoi pour mettre en ligne des émoticônes de la CFA ?). Et tout ceci dans une ambiance bon enfant, évidement quelques incidents sont à déplorer ici et là mais ils ne sont pas de nature à changer le résultat. Ce soir j’ai eu la confirmation qu’il y avait des jeunes (hommes) qui n’aimaient pas le foot et qui préféraient passer leur soirée avec une copine ou encore  siffler des bières même si presque tous les bars à la recherche de nouveaux clients ont retransmis le match.

Le TPM, club de la Rdc
Le TPM, club de la Rdc au Mondial des clubs

    Ce qui me surprend c’est l’engouement que suscite cette compétition chez nous jeunes africains, pendant que, malheureusement, il n’y a eu qu’un seul Noir (d’ailleurs pas titulaire) à être présent sur le terrain en finale. Deux jeunes en sont presque venus aux mains dans le vidéo club ou j’ai suivi le match. Qu’est ce qui les motive ?

   Je comprends un peu mieux ces africains qui pensent à un complot de l’occident visant à détourner notre attention des « vraies questions de l’heure’’ par le foot. Je comprends mieux… mais je ne dis pas que je suis d’accord. Contrairement aux moyens déployés par les (certaines) chaînes locales pour retransmettre la LDC  avec publicités et droits télés, on se doit impérativement de changer notre fusil d’épaule pour redorer le blason de nos compétitions continentales. Dimanche, je n’ai même pas pu suivre le match Togo-Liberia pour les éliminatoires de la CAN 2017. Bien que le vainqueur de la LDC africaine représente le continent au mondial des clubs (qui a une relative renommée), l’effort reste à faire de notre côté (CAF ,Confédération Africaine de Football).

   Le barman m’a confié avoir triplé son bénéfice la nuit du match. Des amis se sont endettés pour payer des mégas et chamailler les fans du perdant. Il y a un gars qui s’est même acheté une télé et une box exprès, histoire de ne pas rater la finale. Ce qui me fait dire qu’inexorablement le foot, même venu d’ailleurs, a des retombées sur plusieurs aspects de notre vie. Et, au lieu d’être un ‘opium’ pour le peuple, essayons de l’utiliser à bon escient. Pour perdre quelques graisses. Pour rester en forme. Parfois pour fuir Madame. Pour insulter en toute impunité. Se faire éventuellement de l’argent. Et enfin Hala Madrid (comment ça se dit en ‘’éwé’’ déjà?), pour les fans, pour le Real, pour les compétitions africaines. Pour nous.


Dieu, le Noir

Dieu, le Noir

 

Avant tout je tiens à dire que je crois en l’existence de Dieu. Sous quelle forme ? Comment ?pourquoi ? Quels sont les enjeux de cette croyance ? J’ajouterai pour faire professeur, Quels sont les impacts sociaux politico économiques de la croyance en Dieu. Et j’espère qu’à la fin, si je n’ai pas ébranlé votre foi je vous dirais pourquoi je pense que Dieu est Noir et si non pourquoi il doit l’être.

 

Le dictionnaire m’a donné <<Etre surnaturel objet de déférence d’une religion>> comme première définition de Dieu. En écrivant cet article je me suis posé la question : mon Dieu (je me l’approprie parce que malheureusement chacun le voit à sa façon)  a quelle forme ? Un humain ? Un sexe ? Une image ? Il n’est pas humain (déjà que le français le met au masculin) pour parler de sexe. Une image peut être, toutes les images surement. Dieu ne saurait avoir une forme puisqu’ il est  supposé être surnaturel (au-dessus des possibilités de la nature).Autrement dit il ne prend aucune forme humainement connue. Il relève du supérieur à l’homme et même à  l’imaginaire de l’homme. Si je considère la science-fiction comme relevant de l’imaginaire d’humains, jusque ici nous n’avons aucune idée de la forme de cet être surnaturel donc autant arrêter de l’imaginer sous tel ou tel aspect. Dès lors j’incite les académiciens français à penser sérieusement lors de leurs prochains amendements à introduire un pronom neutre pour designer entre autres choses Dieu.

Toujours avec mon dictionnaire, il (faut que je commence à mettre ‘’i ‘’ au majuscule) doit faire  l’objet de déférence de la part d’une religion.  Autant de religions autant de dieux ou Dieux. On m’a appris à écrire un Dieu (avec ‘’D’’ majuscule) et des dieux (avec ’’d’’ minuscule). Comme il ne saurait exister en dehors d’une religion et considérant le nombre pléthorique des religions, je vous vois venir avec vos il y a deux ou trois grandes religions, comment conçois je alors l’existence de Dieu ?

Pour parler de Dieu, il faut d’abord croire en lui (on est fou ou on ne l’est pas) et croire surtout qu’il existe. Y croire comme une intelligence supérieure résultant du fait qu’il y a plusieurs choses qu’on ne s’explique pas encore. La science a beau évolué, robots en tout genre, exploration de nouveaux mondes si nouveaux il y ait, elle n’explique à mon avis que le comment ? Pas l’origine de ce comment. Ceci fera l’objet d’un autre article peut être. Y croire comme une entité garantissant la survie et la stabilité de l’ensemble humain-univers. Y croire plus important encore comme faitière de ce grand dualisme qu’est le bien et le mal, le bon et le mauvais etc. Les adeptes d’une troisième option m’en diront tant. Au-delà de ce comment qui relève plus de la foi que de l’utilisation du cerveau dont le  bon Dieu nous a doté, pourquoi je crois toujours qu’il existe ?

D’abord pour entretenir l’espoir. Espoir sans lequel cette vie en dessous de l’Equateur n’a  parfois pas trop de sens. Je ne suis pas fataliste, aussi ai-je besoin de croire qu’il y a quelque chose ou quelqu’un qui travaille d’une façon ou d’une autre à ce que mes efforts payent. Ensuite devant certaines situations de la vie, Dieu s’impose comme explication et je m’en contente. La conception de la vie, les situations inexplicables, la mort les avions humains africains etc. Et enfin deux dizaines d’années d’endoctrinement ne s’effaçant  pas d’un coup de baguette, je continue par prier (A qui ?), aller à la messe aussi souvent que je peux et parfois j’en parle encore aux autres. Mais plus de la même façon qu’avant. Maintenant je mets Dieu au centre de l’homme. Puisqu’il ne pas exister autrement. Il n’a d’ailleurs existé qu’à travers nous.

De même que l’homme a évolué dans sa conception des choses, Dieu a été sujet à de multiples enjeux au fil du temps. Ce qui en a laissé des conceptions différentes. Je suis d’accord avec un certain auteur qu’on a plus à apprendre (en particulier sur Dieu) dans  les musées que dans les lieux de religion (couvents, forets sacrées, églises, mosquées etc…).  J’espère que mes années de fac d’histoire m’excuseront quant aux versions que je donnerai ici de la conception qu’ont certains peuples ou certaines religions de Dieu. Et ceci au fil du temps. Soyez en sûrs, les conceptions changent. Du fait des enjeux.

Je commence par les grecs avec leurs multitudes de divinités. Presque chaque situation de la vie à un dieu propre à lui, même les sentiments en ont. Ils ont Zeus qui est au-dessus des autres. Qui peut à leur époque les convaincre du contraire ? L’empire romain qui a succédé à celui grec a eu le même développement avec beaucoup de similitudes. Dans l’histoire des religions on les qualifie de polythéistes. Une des plus grandes civilisations, celle égyptienne a eu un même système. Les divinités de la terre, de la mer (mami), de la foudre (hebiesso), les esprits des ancêtres en Afrique de l’Ouest sont dans la même lignée. On remarque malgré tout la présence d’un  dieu supérieur aux autres. Rê ou Ra chez les Égyptiens. Zeus (Jupiter pour les romains), dieu du ciel et maitre des dieux chez les grecs. ‘’Hunabku’’ père des dieux chez les mayas… Ils devraient  penser qu’un seul dieu ne pouvait tout faire ou tout contrôler. Aussi a-t-il besoin de subalternes, les anges diront les religions monothéistes, drôle  d’hypocrisie. Quand c’est bon et que ça nous arrange on dit les anges, dans le cas contraire c’est des démons, esprits maléfiques etc…. Sur quels critères se basent-t-on pour les classifier ? Le mois de mai étant toujours en cours, je me dois de citer la religion reggae avec un dieu lui assez connu Hailé Sélassié.

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Iemanja,une divinité aquatique d’origine africaine

Les romains  sont devenus chrétiens suite à l’annexion de contrées juives. Quelle lecture j’en fais ? Le judaïsme était déjà en conflit avec le christianisme. Judaïsme qui se réserve l’exclusivité de Dieu qui aurait accordé ses préférences au peuple juif, christianisme qui parle d’universalité de Dieu. En théorie je crois qu’on est  moins coincé en christianisme que dans le judaïsme. L’envahisseur, sûrement du même avis que moi, ayant trouvé de bons préceptes dans la religion de cette contrée(les idées de Machiavel ne sont pas loin) a du faire des choix qui cadrent avec sa vision des choses. Dieu aime tout le monde, païens inclus. Apporter PARTOUT la bonne nouvelle. De belles idées qui peuvent servir. Et puis c’est insensé de devenirs pratiquant du judaïsme, un peuple que nous venons de conquérir. C’est mieux d’entretenir la division entre chrétiens et  juifs. Diviser pour mieux régner. Des considérations purement impérialistes. Rien à voir avec Dieu ou ses sentiments. Ainsi s’érigent les nouvelles religions et les nouvelles façons d’entrevoir Dieu.

Avant de parler des distensions entre l’Islam et le christianisme, voyons un peu les mouvements qui fourmillent à l’interne dans ces religions. L’Islam souffre de ce duel entre le wahhabisme sunnite et le chiisme. Le christianisme est l’une des religions les plus polythéistes au monde. En témoignent  le catholicisme, le protestantisme, l’église copte, l’Eglise orthodoxe, les évangéliques sans oublier les nombreuses obédiences chrétiennes africaines. Pour revenir au duel christianisme-islam, on  se rend compte que tous disent adorer le même Dieu mais avec des prophètes différents. Il se pose alors une question d’intermédiaires. Quelque part nous reconnaissons tous l’existence de ce Dieu mais vu nos différents, nos histoires, autant se l’approprier et ainsi atteindre aisément nos ambitions. Dieu déjà surnaturel devient ainsi culturel. Au lieu de s’affronter comme des soldats un point un trait, on cherche par des contorsions et des réécritures à se faire cautionner par Dieu et légitimer nos positions. Car j’aimerais vous entretenir maintenant sur les impacts sociaux politico  économiques de Dieu.

Les doctrines religieuses ont façonné l’organisation de la vie en société de nos pays. Le rapport par rapport à l’autorité, le rôle de la femme, les jours fériés (fêtes religieuses). Le système éducatif y passe. Tantôt on loue la bravoure, tantôt la soumission. Autant de choses qui contribuent à modeler les humains. La Bible et le Coran font des miracles là où les manuels et les cours d’Education Civique ont échoué. Au pays, c’est rare de voir des gens satisfaire aisément leurs besoins autour des couvents, forets sacrées et autres. Un ‘’légba’’ vaut milles fois des panneaux ‘’interdit d’uriner ici’’.

 

Récemment au Togo, la conférence  des évêques du Togo a publié une lettre pastorale dans laquelle elle essaie de relever les maux dont souffre le pays et propose des solutions pour le guérir. Les mauvaises langues ont critiqué comme d’habitude évoquant la valse que dansent le prélat et les autorités  depuis des années. D’autres encore ont bien accueilli cette lettre car venant des leaders spirituels, la population majoritairement chrétienne pourrait être touchée et faire avancer les choses. Combien ne cherchent pas le soutien des autorités religieuses dites morales lors des élections ? L’Afrique n’est pas le seul.

Au grand marché  de Lomé (l’économie ne se résume pas à acheter et à revendre), certaines marchandises sont l’apanage de certaines religions (venant du sahel  et). On a aussi certains quartiers exclusivement musulmans (les Zongo). Y faire commerce  de viande de porc ne doit pas être rentable. Les banques islamiques réussissent sinon investissent plus dans les pays musulmans. J’en connais des radicaux qui ne fréquentent pas pour cette raison certaines banques. L’argent (un dieu en soi pour certains) possède la religion de son propriétaire. Kadhafi s’arrangeait toujours pour construire une mosquée à coté de ses investissements. C’est aussi fou comment des radicaux de différents bords religieux se retrouvent  pour faire des affaires faisant ainsi abstraction le temps de gagner un peu d’argent,  leur sacro-sainte bigoterie. Dieu, quel que soit la conception qu’on en a est inexorablement présent dans toutes les couches de nos vies. Ne pas croire, c’est croire. Pareil pour ceux qui ne croient pas en son existence. L’évidence est qu’il a été sujet de manipulations. On en a fait ce qu’on veut. Je m’y mets aussi.

Dieu a été toujours noir. De par sa couleur. Puisqu’il ne la jamais clairement défini lui-même. Ceci n’engage que moi, définissez le comme vous le voulez. Avant les premiers blancs en Afrique, mes ancêtres connaissaient Dieu. Nous  l’appelons toujours Tohouéno ou Esso. Comment l’imaginaient t ils ? Noir bien évidement. Soyez en surs, il a aussi de bons collaborateurs comme ses compères blancs….. De par ses sentiments. Il est Amour. Le Noir n’aime pas ? Il n’aime pas l’injustice. Le noir aussi. Il est humble. Le Noir l’est de trop. De par ses actes. Il veut être adoré, bah nous aussi. Depuis il est le seul Dieu et ce pour l’éternité, nos présidents a vie veulent lui ressembler. Le plus important est qu’il nous a créés selon sa ressemblance. Que ne lui ressemblons-nous pas ? Ah il est Noir parce que je le CROIS ainsi.

Pourquoi doit-il demeurer noir ? Au risque de ne plus exister. Il en va de la survie même des peuples noirs et africains. Nous sommes la seule race qui adore un Dieu avec des prophètes ne partageant pas la couleur de notre peau. Je ne fais pas l’apologie du vaudou ici, mais renier cela c’est renier sa culture  au risque d’oublier notre histoire. C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle dit un proverbe de chez moi. Des traces d’africanités dans nos religions ne seraient pas mauvaises. Le nombre de croyants diminue nous dit-on chaque jour. Pourtant l’Islam gagne des âmes. Au vu des enjeux je dirais que le monde arabe prend sa place et gagne du terrain. Sur le plan géopolitique, économique etc. Ils arrivent ainsi à faire évoluer  leurs idées, leur mode de vie avec tous les avantages économiques qui suivent (vente d’habits, construction de mosquées, contrats etc…). L’Afrique Noire devrait s’en inspirer. Et c’est faux si vous pensez que c’est un fait nouveau. Le christianisme catholique a fait pareil hier(les croisades). Les grecs avant eux. Il y a eu le même déferlement sur l’Afrique. On s’est servi de la religion pour faire son expansion coloniale. Avec des raisons fallacieuses de missions civilisatrices. Aujourd’hui elle a pris la forme de missions évangéliques. Malheureusement nos dirigeants ont remplacé les colons d’avant. Avec une totale maitrise (sous forme de laisser-aller volontaire qui fait leur affaire) de ces églises. On en retire surement des choses. Plus qu’on en perd ? Loin de moi l’idée de faire comme la Chine qui préfère le Petit Livre Rouge a la Bible, au Coran ou encore aux préceptes de Bouddha. La religion est l’opium du peuple disait Karl Marx. Et si on ne la fumait pas ? Ou encore si on réduisait la dose de stimulants ? Dieu se doit d’être noir pour qu’on s’y retrouve. Pour qu’on s’identifie à lui dans nos malheurs. Nous lui reprochons notre condition au lieu de travailler. S’il est noir (comme nous), le mérite  lui reviendra de nous avoir au moins décomplexés (si si, il y en a encore qui le sont). Imaginez, Dieu est noir, donc je peux faire ce qu’il fait. Nos ancêtres à mon humble avis étaient  de meilleures personnes que nous. Sur le plan du travail, du respect, de la discipline (avant le colon). Le travail était louable au  lieu du Dieu providence qu’on nous inculque. J’adore les adeptes des mannes des ancêtres dans leur culte avec le strict  respect des us et coutumes.

Accepter la religion de l’autre c’est accepter être sous son joug. Si la Russie accepte le christianisme mais a sa façon. Une hiérarchie différente, un prélat différent, un pape différend. Si les coptes ont leur système. Si Marie est noire au sud des Amériques. Si d’autres élèvent le travail au rang de Dieu. Si mes amis chinois disent qu’ils croient maintenant en l’argent (mao doit se retourner dans sa tombe).  Et si détourner ce peuple (noir) de Dieu semble impossible, autant changer dans la façon dont il le conçoit. On se doit aussi de l’utiliser à notre façon, de le voir à travers nos yeux et qu’il agisse surtout à travers nous et non en passant par des canaux usités mais qui nous empêchent d’évoluer. Nous n’existons alors pas sans notre Dieu, nos prophètes, nos idéaux. C’est aussi important que nos indices économiques. Dieu, celui Noir a encore du chemin devant lui. Les confréries musulmanes sénégalaises ont compris l’enjeu. Dieu se doit de rester noir, pour lui et pour nous.


Noureddine et son courage

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-Ça fait  trois mois quelle est malade, donc je m’attends toujours à des nouvelles moins bonnes, pas mauvaises du tout, le fameux il a donné et il a repris, sacrée bigoterie. La Prado japonaise surnommée la voiture de l’Afrique(à tort ou à raison) tentait  de dépasser un bus ghanéen des années 70 bondé de marchandises et de personnes  qui malgré sa lenteur  refusait de céder le passage.

– Et ce n’est que maintenant que tu nous informes ? dis je surpris.

– La déontologie voudrait qu’on n’informe pas les passagers, répondit il

– Le contraire plutôt, informer et ensuite laisser le volant,

– Je prends la relève

– Non ça  va aller, conclua t-il.

En y repensant on est passé à travers la faille d’Alédjo, je me demande ce qu’ils entendent pour faire  sauter cette fichue montagne qui n’a de valeur pseudo touristique ,si touristique il y est que pour le millier de familles qui y ont laissé leur proches, avec une pluie torrentielle accompagnée d’ un baroufle qui a fait stationnée pleins de voitures attendant le répit pour passer, et amorcé la descente non moins abrupte de la montagne de BAFILO. Petits, les histoires les plus effrayantes parvenaient à nos oreilles, quid des animaux féroces qui vivaient dans la faille et happaient littéralement les voyageurs, quid des âmes  des disparus qui hantaient les lieux, ou encore plus extraordinaire l’histoire fameuse d’un ingénieur allemand dans les années 70, voulant défier les ancêtres , après avoir fait sauter à coups de dynamite la roche (puisqu’il faut l’appeler ainsi) décéda mystérieusement, pour qu’enfin on retrouve la roche intacte le lendemain matin . L’Afrique sait être mystérieuse au bon moment. Pourtant des travaux inaugurés en grande pompe ont été engagés comme les chantiers du siècle (grand contournement du nord), confiés aux chinois qu’on continue de nous vendre comme les sauveurs de l’Afrique. Merdier qui ne dit pas son nom. Travaux qui livrés n’ont même pas tenu la période de garantie, retour à la case départ, raisons évoquées par le contrôleur de surcroit l’Etat, non-respect du cahier des charges, ils étaient où  pendant l’évolution du chantier ? Vive l’émergence et les présidences à vie. Ironie de l’histoire un couple  chinois confortablement assis sur les sièges arrière n’arrêtait pas de discourir sur les malheurs du continent sans toutefois proposer des solutions, ce qui n’est pas assez étonnant, un milliard et presque demi d’âmes marchant au pas derrière un millier de dirigeants.

Était-ce une façon de se rapprocher de la mort, était-ce une quelconque recherche de sensation forte ou pire encore un état  d’inconscience  qui vous fait oublier le danger?

-Nous sommes arrivés,

-ça aurait pu se terminer autrement ; mes sincères condoléances. Lui dis-je en mettant pied à terre.

Les deux derrières, en apprenant la nouvelle, étaient restés ébahis. Quatre heures plus tôt alors qu’on parlait de tout et de rien en amorçant Amakpapé, Noureddine venait d’apprendre le décès de sa mère, vielle dame tombée suite à des problèmes cardiaques n’ayant jamais pu bénéficier de soins adéquats, l’hôpital (le seul qu’on pouvait appeler ainsi à 50 km à la ronde) ne  disposant pas du matériel nécessaire. Il a été calme, serein et nous a menés à bon port. Une heure plus tard au téléphone :

-Egbébédo (éwé : littéralement le travail d’aujourd’hui ?pour signifier qu’on était ensemble aujourd’hui ou qu’on était en contact) ,fit t-il.

-Dogbé.

– J »ai même pas pu voir son corps, elle a été enterré avant mon arrivée.

Il ne la verra plus jamais .Il nous a quand même conduit à bon port. Fort caractère ce chauffeur, je l’ai rencontré pour la première fois ce matin.