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Réseaux sociaux: «Silence! On traque les terroristes à Bruxelles»

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MÉDIAS et RÉSEAUX sociaux : entre Droit de l’information et droit a l’INFORMATION

En marge de la traque des terroristes djihadistes qui a suivi les attentats de Paris en novembre 2015, le service de presse de la police fédérale belge avait aussitôt placé, sur le hashtag #Bruxelles, le message suivant à l’intention des médias et, implicitement, des internautes belges :

Par sécurité, veuillez respecter le silence radio sur les médias sociaux concernant les opérations de police en cours à . Merci
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Contrôles de police à Bruxelles

La police belge invitait ainsi les internautes bruxellois à ne rien divulguer sur la nature des opérations qu’elle menait dans certaines zones de la ville de Bruxelles. Les usagers des réseaux et médias sociaux ont, apparemment, très favorablement répondu à cet appel. Comme moi, beaucoup d’auditeurs de la PREMIERE/RTBF 99.2 FM émettant à Kinshasa pouvaient suivre, presqu’en boucle, le rappel de ce tweet par les journalistes de cette chaîne.

En quelques minutes, le message a été instantanément retweeté des milliers de fois sur la toile. Les médias belges ont aussi, semble t-il, bien accepté cette auto-censure « imposée » par la police fédérale. Même si, sur la même toile, on pouvait constater une inondation des réseaux sociaux belges par des images humoristiques de miaulements de chats en réaction à cette imposition.
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Droit de l’information et droit à l’information
Au delà de la simple anecdote, le retour bien qu’asynchrone, par ce billet, sur cette action de la police belge souligne, aujourd’hui, de manière très saisissante un vrai dilemme entre le « droit à l’information » et le « droit de l’information » que peuvent charrier doublement les usages des médias et des réseaux sociaux, pourrait-on dire. La question de l’usage des réseaux à audience planétaire, tels que Twitter et Facebook, pose en effet la controverse de la liberté d’expression chez les internautes et particulièrement dans la profession journaliste.
Aujourd’hui, il a fallu cette traque des terroristes djihadistes pour comprendre que cette question pouvait nous placer entre liberté d’expression et sécurité physique, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients.

Médias et RÉSEAUX sociaux : Des usages PARADOXAUX

A la réflexion, on aperçoit mieux la mise en évidence d’un dilemme lié au positionnement paradoxal et aux limites des usages des médias et réseaux sociaux. Par exemple, on peut observer que les réseaux sociaux entretiennent une sorte de paradoxe manifeste : là où, sur le plan géographique, ils participent efficacement réduire les distances entre les peuples, ils peuvent, hélas et souvent, contribuer à les augmenter sur le plan anthropologique.
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Les réseaux sociaux, un mode opératoire de recrutement des potentiels djihadistes

Dans le contexte actuel de la traque des terroristes djihadistes, on peut facilement observer comment cette fascination des jeunes pour les réseaux à audience planétaire et pour les applications dérivées, comme les selfies, correspond aussi à des modes opératoires de recrutement des potentiels djihadistes. Cela  contribue donc à renforcer le terrorisme.

En revanche, conscients désormais de la menace et de l’influence nocive, exercées par certains réseaux sociaux sur leurs jeunesses, nombre de pouvoirs et/ou décideurs publics du monde, notamment d’Europe, s’appuient aussi sur le Net et les nouvelles technologies de l’information pour combattre les réseaux sociaux terroristes.
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La belle image de l’Internet : un bon creuset de la connaissance
Dans cette implacable combat, cette réflexion sur la double facette des usages des réseaux sociaux ne me semble pas inutile. Mieux, elle me donne l’occasion de choisir, comme vous certainement, la victoire de la belle face des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Internet peut être ainsi un véritable instrument de la connaissance.


RDC : une initiative française pour arrimer les universités congolaises au numérique

Inéluctable mariage entre le numérique et l'enseignement

Comme c’est souvent le cas dans nombre de pays africains du Tiers-monde, dont le mien, la RDC, l’initiative pour développer la vraie, la bonne et l’utile « chose culturelle », est abandonnée aux ambassades et autres missions diplomatiques. Conformément à cette habitude, en RDC, l’ambassade de France dans ce pays voudrait aider les universités congolaises à basculer dans l’innovation pédagogique charriée par l’avènement du numérique. Un seul souhait  : que, cette fois, l’initiative soit la bonne. 

Séminaire sur les ressources en ligne et les MOOC en RDC 

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Quelques participants au séminaire : j’y étais moi aussi

L’initiative de la mission de coopération culturelle de l’ambassade de la France en RDC s’est traduite par un séminaire sur  » La mise en place des ressources en ligne et de MOOC dans les universités de la RDC «  organisé le mercredi 27 et jeudi 28 mai 2015 à l’Hôtel Venus de Kinshasa. Pour ce faire, un groupe des scientifiques congolais composé de plusieurs enseignants d’université a été convié à une intéressante réflexion sur une thématique globalement fondée sur l’arrimage au numérique du système éducatif de l’enseignement universitaire congolais.

Présence remarquée du ministre de l’ESU

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Professeur Théophile Mbemba, ministre de l’ESU-RDC

Les participants ont, à l’occasion, pu compter  sur la présence de leur ministre de tutelle, le professeur Théophile Mbemba. Ce dernier, contrairement aux habitudes de la plupart de ses collègues, dans pareille circonstance, a participé du début à la fin des travaux de la première journée du séminaire consacrée à l’écoute des conférenciers du jour. Dans l’intéressant débat qui aura suivi les conférences des experts, les participants ont, je le crois, pu ainsi être apaisés par le ministre de l’Enseignement supérieur, qui s’est, lui-même, évertué à calmer les inquiétudes et le pessimisme, parfois fondés, des uns quant aux préalables et à la faisabilité d’une telle démarche dans le contexte congolais actuel d’un enseignement supérieur fortement et encore marqué, par une très faible intégration pédagogique des TIC.

Des expériences antérieures du développement du numérique à l’ESU non achevées

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Projet UniversiTIC en RDC : formation des administrateurs réseau

Cette inquiétude est très renforcée aux yeux des participants, à la stagnation des projets antérieurement entrepris dans le domaine et qui tardent et peinent à décoller. Pour beaucoup d’observateurs, en effet, la fracture numérique et cognitive observée dans le secteur de l’enseignement supérieur congolais s’accompagne d’une véritable facture numérique dans le chef de la plupart des acteurs de ce secteur qui semblent retarder ainsi l’envol de ces projets. J’ai participé, comme conférencier à ce séminaire. J’ai planché sur un sous-thème adjacent au thème principal : « Vers le processus LMD : un cadre pour les universités et leur développement numérique », en présentant une expérience de mise en œuvre de ce système en voie de réussite dans quelques institutions ciblées de l’enseignement supérieur congolais au travers du projet de Stratégie 2020, dans lequel j’évolue comme consultant national pour son volet « Technologies éducatives ».

Sur le discours pessimiste entendu de certains participants à ce séminaire, il n’est pas inutile, en effet, de rappeler ici l’apparent échec des tentatives congolaises antérieures d’intégration pédagogique des TIC dans son secteur de l’enseignement supérieur. Beaucoup de projets, que j’évoque notamment dans un ancien billet posté ici, peinent à se concrétiser, sans trop savoir pourquoi.

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Projet Eb@le en RDC : l’ancien ministre de l’ESU et les coopérants belges

Il en est ainsi d’autres projets comme celui de l’EOD (Enseignement ouvert et à distance) agencé par le ministère de tutelle lui même ou encore celui de l’UVA (Université virtuelle africaine) bénéficiant de l’appui de la Banque africaine de développement qui, inexplicable-ment, ne décollent guère non plus. Aussi, face à cette situation qui manque énigmatiquement d’explication rationnelle, il est à souhaiter que cette énième initiative aujourd’hui pilotée par la coopération française soit enfin cette fois-ci, la bonne.


La fracture générationnelle dans les usages des TIC et le flirt entre le digital et l’enseignement

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Elles sont nombreuses aujourd’hui, les études et les théories qui rapprochent les usages des technologies de l’information et de la communication à la tranche d’âge des consommateurs de ces technologies. Dans les parages des écrits de nombre des sociologues qui décrivent les stéréotypes de la fracture générationnelle des ces usages, il devient amusant de décrypter cette fracture générationnelle dans le contexte de l’intégration des TIC à l’enseignement.    

Age et usage des TIC

L’approche générationnelle que portent certains sociologues sur les usages des TIC distingue aujourd’hui trois générations, souvent identifiées aux trois dernières lettres de l’alphabet : X, Y et Z, pour désigner et stratifier les comportements informationnels liés aux usages des technologies de l’information chez les natifs des années 1960 à 2000. Tout en se demandant, légitimement, pourquoi ces sociologues se sont ainsi servis de ces trois dernières lettres de la fin de l’alphabet pour décrire ce fait de société. On relève que dans la plupart de leurs études, ils nous proposent les différents clichés ci-après des usages des TIC de ces trois générations:

De la génération X et des baby-boomers

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Génération X et baby-boomers

La génération X identifie plus précisément, les natifs entre les années 1965 et le milieu des années 80. Une génération marquée par le choc de la révolution technologique, mais qui ne se sert que peu des ordinateurs, hormis pour des usages utilitaires : quelques postes de bureau. Formés notamment des enfants des « baby-boomers », les natifs des années 1945 à 1965, ne seraient ainsi, du point de vue des usages des TIC, que des immigrants numériques qui n’ont appris à utiliser ces technologies que sous la contrainte du monde professionnel et de l’environnement social. La vidéo ci-dessous, semble bien décrire les caractéristiques des usages informationnels des acteurs de la génération X :

De la génération Y

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Génération Y, génération « Why »
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Une caricature de la génération Y

La génération Y désigne, quant à elle, les personnes nées entre 1980 et 1999. Sur le qualificatif de « Y », accolé à cette génération, les uns l’attribuent à la forme du fil des baladeurs numériques qu’arborent les adolescents de cette génération sur leur buste. Même si, de manière parfois caricaturale, d’aucuns voudraient falsifier l’image de cette génération, en la réduisant à la taille indécemment trop basse des jeans portés par certains contemporains de cette génération. D’autres, enfin, voient dans cette dénomination un lien direct avec la phonétique anglaise de la lettre Y, identique à celle du mot « Why » (pourquoi), ressenti souvent comme mot et question favorite et emblématique des individus de cette génération. A la différence des immigrants numériques des baby-boomers, les protagonistes de la génération Y, ont grandi avec l’ère de l’infor-mation, de l’Internet, de l’ordinateur, du jeu vidéo, etc. D’où le terme de « digital natives », dont la paternité est attribuée à l’auteur américain Marc Prensky, pour désigner, les « natifs numériques » de la génération Y qui font des outils technologiques leur lot quotidien comme semblent le décrire les images de la vidéo ci-après :

De la génération Z

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Génération Z : les natifs des années 2000

La génération Z est celle qui accompagne une évolution sociologique des natifs constatés à partir des années 2000. Par rapport aux TIC, elle est décrite comme une génération hyper et sur-connectée. La génération Z vit dans une nouvelle temporalité et a développé un nouveau rapport de l’homme à la machine.

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Génération Z, une génération des hyper et des surconnectés

Les natifs de génération Z naissent et vivent avec Internet. Ils ont une maîtrise souvent parfaite des outils informatiques que sont les ordinateurs, les GPS ou les téléphones portables, les smartphones… C’est la génération des infos en ligne, des blogs, des sites de partage de vidéos… Bref une jeunesse de réseaux dont les membres ne conçoivent que péniblement l’existence hors de l’influence de la panoplie des divers outils technologiques de communication charriés par l’évolution technologique comme semble l’attester les images des vidéos qui suivent : 

Un décryptage de la fracture générationnelle des usages des TIC dans le contexte pédagogique

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Les natifs de la génération Z, des rôles inversés entre enseignants et enseignés

Des études sérieuses restent à faire qui, à coup sûr, permettront de mieux décrypter l’existence d’une fracture générationnelle et des conséquences des usages des TIC dans le contexte de l’enseignement. Pour l’heure, en découvrant le croquis, ci-contre, je ne peux, avec un peu d’amusement, peut-être, m’interdire de penser que demain, cette fracture risque d’inverser totalement les rôles dans l’enseignement. Que les éternels étourdis, faute d’une adaptation nécessaire, risquent une exclusion objective de ce noble métier, dont les multiples facettes sont en train de basculer dans le nouveau paradigme inéluctablement charrié par l’intégration des TIC à nos systèmes d’enseignement. Un paradigme désormais mieux façonné en fonction de la génération Z dont nous ne pouvons plus indéfiniment conserver les anciennes méthodes d’enseignement. Ceci est certainement valable même dans notre contexte africain de l’éducation en dépit de ses faiblesses conjoncturelles actuelles d’intégration pédagogique des TIC.


A l’ère du tout numérique, qui enseigne qui désormais ?

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Qui enseigne qui désormais ?

Le dessin de presse est aujourd’hui à la mode. Moi je ne sais pas dessiner … hélas. Néanmoins,je me découvre souvent dans les dessins des autres. Ce croquis m’inspire quelque chose. Laquelle ?  Je vous laisse la deviner. En tous cas, collègues enseignants vous êtes bien avertis : avec l’arrivée inéluctable du numérique dans l’enseignement, les rôles risquent d’être bientôt totalement inversés. Prenons garde


#JeSuisCharlie vs #JeneSuisPasCharlie : deux hashtag s’écartèlent sur Twitter

Charlie Hebdo, courant et contre courant sur Twitter

Les très largement médiatisés événements des tueries de Paris, à la suite de l’attaque de Charlie Hebdo, s’accompagnent sur Twitter de deux hashtag qui s’opposent et m’inspirent la rédaction de ce billet dans lequel j’y partage avec tous mes lecteurs ma tourmente dans la difficile proximité à établir et le paradoxe entretenu entre les concepts de liberté de presse, de caricature et dessin de presse, de démocratie, d’intolérance, etc

Des attentats odieux…

L’attentat de Charlie Hebdo et la prise d’otages à la porte de Vincennes à Paris ont focalisé, sur eux, entre les journées de mercredi, jeudi et vendredi, 7, 8 et 9  janvier 2015, les phares de l’actualité mondiale à la suite d’une folle tuerie qui a secoué cette ville et la France en général. Trois illuminés musulmans, les deux frères Kouachi, les tueurs de Charlie Hebdo et Amedy Coulibaly, le preneur d’otages à l’épicerie Casher de Vincennes, ont commis durant cette période, des carnages rarement égalés dans la capitale française.

Le bilan macabre des tueries de l’attaque terroriste et de la contre-attaque des forces de l’ordre est connu : 20 morts dont 8 journalistes-caricaturistes de Charlie Hebdo, 2 policiers, 1 policière, 4 otages, 1 gardien commis à la sécurité de Charlie Hebdo et les 3 terroristes. Même si, curieusement, la plupart des médias internationaux n’annoncent qu’un bilan de 17 morts, ignorant superbement celles des trois terroristes tués dans les assauts de la contre-attaque des forces de l’ordre.

… qui flambent dangereusement les réseaux sociaux 

Comme il fallait s’y attendre, ces événements, aussitôt connus du public, ont flambé les médias sociaux. Particulièrement sur Twitter, les internautes ont vite fait d’initier deux hashtag #JeSuisCharlie et #JeneSuisPasCharlie afin de rassembler sur eux divers commentaires en rapport avec ces événements.

  1. Le premier hashtag tend à rassembler sur lui les opinions des inconditionnels défenseurs de la liberté d’expression et des idéaux canoniques de la démocratie à tout prix, plutôt compatissantes aux malheurs des victimes des attaques terroristes. Un courant qui aura drainé une sublime adhésion des millions des « twitteurs » et semble faire de ce hashtag, comme le reconnaissent certains, un symbole du soutien mondial à l’hebdomadaire touché par l’attaque terroriste. L’édifiante marche républicaine du 11 janvier 2014 à Paris, est sans doute, la parfaite manifestation de ce soutien.
  2. Le second hashtag, en revanche, voudrait évoluer à contre-courant du premier en réunissant sur lui, celles des opinions d’un nombre important de fervents croyants, sans doute principalement musulmans, dont les performances artistiques supposés « blasphématoires » des caricaturistes publiés autrefois par Charlie Hebdo contre leur Prophète Mahomet ont toujours défrayé la chronique et suscité la colère de millions d’entre eux qui se sont toujours ainsi estimés « offensés ». Il n’est pas totalement stupide de penser que c’est là que se trouve la cause à l’origine de l’acte insensé des illuminés terroristes musulmans.

Après la lecture de quelques unes des opinions exprimées dans quelques Tweet de chaque bord et dont il serait assez fastidieux de dresser ici une certaine infographie, on constate hélas la subsistance dans chaque camp des idées « jusqu’auboutistes » qui peuvent dangereusement conduire à l’intolérance et à tous les méfaits qui lui sont liés, si on n’y prend garde.

Ce danger est surtout à craindre du coté des victimes qui comme déjà signalé ici sont immédiatement passés à l’acte contre les musulmans après l’attentat en France. Fort heureusement, certains propos et opinions de certains esprits moins fervents et moins enclins à épouser le radicalisme des uns et des autres, nous préviennent, au risque de paraître suffisamment provocateurs à certains, d’éviter de situer le débat au même niveau que celui placé par ces  fous de dieu

Au final, que faire ?

Et si, au final, nous pouvions, au-delà de toute émotion et de toute passion, avec un regard plus ou moins neutre, fonder notre futur sur cette sagesse et intégrer en plus celle qui transpire dans les propos de quelques autres voix autorisées ci-dessous ? Peut être que chacun y trouverait qui ses espoirs, qui ses limites, qui ses fondements autour de l’amalgame  et des paradoxes entretenus dans des concepts lourdement chargés de sens et de contre-sens que sont : la liberté de la presse, les caricatures et dessins de presse, la démocratie, l’intolérance, etc.

De cette sagesse, pourrait émerger un espoir, bien qu’ontologique, mais susceptible de nous éviter à l’avenir la répétition des actes que nous dénonçons et condamnons aujourd’hui.

Propos de sagesse à méditer

Les dessins de presse nous font rire. Sans eux, nos vies seraient bien tristes. Mais c’est aussi une chose sérieuse : ils ont le pouvoir d’informer mais aussi d’offenser.
     Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations-unies,
     Prix Nobel de la paix et président d’honneur de la Fondation Cartooning for Peace (1938)

Si on veut connaître le baromètre de la liberté d’expression d’un pays, il ne faut pas aller voir le pemier ministre, mais le dessinateur de presse.
     Plantu, dessinateur français (1951)

Parler de liberté n’a de sens qu’à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre. George Orwell, Écrivain britannique (1903–1950)

Soutenons la liberté de la presse, c’est la base de toutes les autres libertés, c’est par là qu’on s’éclaire mutuellement. Chaque citoyen peut parler par écrit à la nation, et chaque lecteur examine à loisir, et sans passion, ce que ce compatriote lui dit par la voie de la presse. Nos cercles peuvent quelquefois être tumultueux: ce n’est que dans le recueillement du cabinet qu’on peut bien juger. C’est par là que la nation anglaise est devenue une nation véritablement libre. Elle ne le serait pas si elle n’était pas éclairée; et elle ne serait point éclairée, si chaque citoyen n’avait pas chez elle le droit d’imprimer ce qu’il veut.
     Voltaire Écrivain et philosophe français (1694–1778)

Plus on prendra de soin pour ravir aux hommes la liberté de la parole, plus obstinément ils résisteront.                                      Baruch Spinoza, Philosophe hollandais (1632–1677)


RDC : enseigner et/ou apprendre autrement avec le numérique

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La RDC a décidé, depuis peu, de basculer son système éducatif dans le processus ou système éducatif de Bologne. mieux connu sous l’appellation du système licence, master, doctorat (LMD). Ce changement de paradigme constitue, à la fois, un espoir et un défi que ce pays se doit de relever en intégrant désormais, les TIC dans la pratique pédagogique. Ce retour d’expérience d’ateliers de formation en intégration pédagogique des TIC, des principaux acteurs du système éducatif congolais, à savoir, les enseignants et les étudiants, me convainc de leurs aptitudes à relever ce défi, dès lors que les pré requis à cette métamorphose seront réunis.

Un ami, certainement commun, auteur de ce magnifique blog, s’est récemment inquiété de mon « assourdissant » silence sur cette plateforme. Je lui ai promis aimablement de briser ce silence conjoncturel. Que puisse vivement ce post l’apaiser et rassurer, en même temps, tous mes autres amis lecteurs qui ne m’ont plus lu sur ce blog pendant longtemps.

Je vais là où le « boulot » m’appelle…

En fait, depuis quelques temps, comme je l’écrivais dans un précédent billet qui m’a, par ailleurs, offert l’occasion d’adresser un souhait de bienvenue à la nouvelle vague des 150 nouvelles plumes de la Saison 4 qui sont venus grossir la communauté des blogueurs francophones sur mondoblog, j’étais tous les temps, entre deux avions, parti pour mon Congo profond.

Ce long périple m’aura conduit, de fin septembre à mi-décembre 2014, de Boma à Lubumbashi, en passant par Kisangani. Boma et Lubumbashi sont deux villes rd-congolaises situées aux extrémités ouest-est de la RDC et séparées, l’une de l’autre, par près de 4000 Km entre ces deux extrêmes.Quant à la ville de Kisangani, elle se situe au nord-est  de la RDC, à plus de 2000 Km de Kinshasa, sa capitale et mon lieu de résidence habituelle et actuelle. Question : à quoi aura rimé ce long périple ?

Le contexte global du périple

Le contexte global de ce long périple s’insère dans la coopération multi-sectorielle qu’entretiennent depuis longtemps, la RDC et l’Allemagne. Il sied de signaler, dans ce cadre, l’existence depuis 2005 d’un « Programme Biodiversité et Forêts« (PBF) dont l’un des objectifs est de contribuer à la protection de la biodiversité, à la gestion des forêts tropicales et, dans ce contexte, à l’amélioration de la situation économique et sociale des populations riveraines des forêts et des aires protégées de la RDC.

A cette fin, la GIZ, Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit, prend en charge, en étroite collaboration avec ses partenaires congolais du Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme (MECNT), de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et du Ministère de l’Enseignement Supérieur Universitaire et de la Recherche Scientifique (MESURS), etc.. la réalisation technique de ce programme.

Avec particulièrement ce dernier ministère, le programme PBF a affiné et appuye  le développement d’une stratégie éducative, dite de Stratégie 2020, afin de mettre en place des nouvelles filières de formation des ingénieurs et techniciens en gestion des ressources naturelles renouvelables dans sept institutions d’enseignement supérieur et universitaire rd-congolais.

Depuis quelque temps, la RDC a décidé d’aligner son système éducatif sur le processus éducatif de Bologne, choisie désormais comme ligne directrice de l’organisation des enseignements. Pour mettre en œuvre cette réforme Licence Master Doctorat (LMD), le programme PBF de GIZ a développé une  Cellule d’Appui à la Stratégie 2020 (CAS 2020) afin de permettre aux enseignants de la nouvelle filière de gestion des ressources naturelles renouvelables (GRNR ) de mettre en œuvre les nouveaux curricula au format LMD en intégrant désormais les technologies éducatives dans leur pratique pédagogique.

Un seul leitmotiv : enseigner et/ou apprendre autrement

Le boulot qui aura ainsi justifié ce long marathon s’est donc inscrit dans mon dada habituel : celui des technologies éducatives liées à cette reforme et dans laquelle j’ai été embarquée comme consultant national. Il s’est agi, dans cette optique, dans la série des ateliers initiés à leur endroit, d’obtenir des enseignants et étudiants de la communauté GRNR, un changement de comportement pédagogique moulé dans une nouvelle devise : Agir Autrement.

Concrètement, l’objet de la formation initiée lors de ces ateliers consistait à obtenir, dans les différentes pratiques pédagogiques, des enseignants et des étudiants de la filière GRNR,respectivement, des nouvelles méthodes d’enseignement en vue de leur permettre de dispenser correctement le maximum des matières en un minimum de temps et l’acquisition des compétences nécessaires dans leurs cursus, grâce à l’utilisation d’un outil numérique d’apprentissage en ligne.

Ainsi, de l’Institut supérieur d’études agronomiques (ISEA) de Tshela (Boma) dans le Bas-Congo, à l’Institut supérieur agro vétérinaire de Kimwenza (Kinshasa), en passant par l’Institut supérieur d’études agronomiques (ISEA) de Bengamisa ou encore de l’université de Kisangani, à l’université de Kinshasa, en passant celle de Lubumbashi…,

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ISEA de Tshela
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ISEA de Bengamisa
KIMWENZ
ISAV de Kimwenza
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Université de Lubumbashi
KISANG
Université de Kinshasa
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Université de Kisangani

… dans l’objectif et la finalité d’un renforcement des capacités pédagogiques, les enseignants et étudiants du GRNR ont eu l’occasion, durant ces ateliers de formation, de découvrir, de s’approprier et de prendre en mains les fonctionnalités basiques de mise en ligne ou de suivre un cours mis en ligne, offertes par la plateforme e-learning Moodle 2020 conçue et développée pour eux dans le cadre de la Stratégie 2020.

Leçons apprises

A l’issue de cette longue tournée de formation, le Feedback et autres outputs ont permis de constater que, visiblement, les apprenants, dans leur grande majorité, ont fortement apprécié les nouvelles méthodes et pratiques pédagogiques numériques apprises. Ce qui est de bonne augure par rapport à l’objectif de changement de comportement attendu des participants conformément au leitmotiv « agir autrement » c’est-à-dire « enseigner et/ou apprendre autrement » visé par ces ateliers et par rapport au nouveau paradigme pédagogique induit par le basculement des enseignements inscrits désormais dans le système LMD.

Toutefois, la persistance pour un bon nombre des participants aussi bien enseignants qu’étudiants, mais surtout enseignants, d’une insuffisance de pré requis informatiques et leur très faible intégration pédagogique des outils TIC dans leur pratique professionnelle, de même que l’insuffisance et les limites de la connexion internet observées presque dans tous les sites de formation, peuvent constituer, à très court terme, un vrai obstacle dans la volonté d’inscrire, le changement de comportement pédagogique ainsi obtenu, dans la durée.


Yambi, bienvenue à la nouvelle vague des mondoblogueurs

yambi

 

Un manquement grave

Chers mondoblogueurs de la saison 4, avec un léger recul, je ressens aujourd’hui comme un vrai malaise, un vrai manquement à une vraie valeur africaine de solidarité, d’accueil et de politesse dont j’ai été coupable envers vous : celui d’avoir omis de vous dire Yambi en emprunt à une merveilleuse expression qui, dans les quatre grandes langues nationales rd-congolaises de communication de base (lingala, kikongo, swahili et tshiluba), veut dire bienvenu(e) en français.

Il y a un peu plus de deux mois, si je ne m’abuse, je sais qu’une nouvelle vague de 150 nouvelles plumes des blogueurs francophones a rejoint la grande communauté  Mondoblog.

Ces derniers jours, je suis tout le temps entre deux avions à destination de  mon Congo profond, là où le « boulot » m’appelle. Même si  parfois je me sens surmené en raison des diverses tâches surtout professionnelles, lorsque la connexion Internet me le permet, je ne loupe pas l’occasion l’occasion de placer le curseur de mon ordinateur sur la magique icône de    pour y découvrir vos belles plumes, toujours de plus en plus fascinantes.

Derrière cette sélection, je sais, je sens que de nombreuses autres plumes  s’expriment, qui pour nous réjouir, qui pour nous attrister, qui pour nous émouvoir qui pour nous éduquer, qui pour nous édifier et/ou défier, qui pour nous faire jaser, qui pour nous amuser… qui pour…, qui pour…, etc.

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La sagesse proverbiale : mieux vaut tard que jamais

Alors, pour me racheter de ce manquement, je prends la métaphore de l’enfant qui voyant venir au loin son père, sa mère, sa sœur ou son frère, court… court… à sa rencontre pour se blottir contre sa poitrine.

Et comme, le plus souvent, ce geste s’accompagne, pour l’enfant rd-congolais, de ce merveilleux cri de Yambiiiiiii, je voudrais vous le signifier, vous le dire et vous le lancer, dans sa traduction française : Bienvenu (e)…., Bienvenu (e)   chers tous, chez nous.


Intégrer les TIC dans l’enseignement, un retour sur une petite expérience de la classe inversée

classe invers

Une année académique, 2013-2014, s’achève. Une nouvelle, 2014-2015, pointe à l’horizon. Ce double événement est souvent, pour tout enseignant, une occasion de faire un bilan de l’année qui s’achève et/ou de prendre de nouvelles résolutions pour celle qui commence. J’ai expérimenté, quant à moi, durant l’année académique passée, une pratique pédagogique de la classe inversée que j’aimerais voir me servir davantage de socle pour une intégration encore plus grande des TIC à ma pratique professionnelle. Je ressens un grand plaisir à rendre dans ce billet, un feedback de mes étudiants à cette expérience. 

FAQ sur la classe inversée

Depuis que les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont investis l’enseignement et que nombre d’enseignants se sont résolus à les intégrer dans leur pratique professionnelle, des nouvelles approches méthodologiques d’enseignement, parmi lesquelles, celle de la classe inversée, ont fait surface dans le monde de l’éducation. Mais autour de ce concept, il persiste encore de nombreuses interrogations et questionnements.

               La classe inversée, c’est quoi ?

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De nombreux pédagogues disent de ce concept qu’il est une façon différente d’enseigner et d’apprendre au seuil de ce 21e siècle pressenti comme siècle du numérique. Contre les anti, les pro affirment qu’avec la classe inversée, comparativement à celle traditionnelle, la prise de note se fait à l’extérieur de la classe. Plus concrètement, par cette méthode, à l’aide des capsules vidéo mises à leur disposition et présentant les notions théoriques des enseignements, les élèves/étudiants peuvent les pré visionner avant les séances de la classe présentielle. Le temps de classe ainsi libéré est utilisé pour approfondir, appliquer et assimiler les notions. Le professeur n’a plus, lors de la classe en présentiel, qu’à présenter la matière. Il se rend ainsi plus disponible pour accompagner, motiver et soutenir les élèves dans leur apprentissage. Sur cette méthode, je n’aurai rien de nouveau à inventer. Je ne peux que recommander à tous les professeurs qui souhaitent avoir, par cette approche pédagogique, un réel impact sur leurs élèves/étudiants de se rendre sur ce site Web de référence suffisamment complet qui explique les tenants et aboutissants du concept de la classe inversée.

                                                                                                                                                                     La classe inversée, pourquoi ?

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Comme toujours, toute innovation a ses adoptants précoces, ses retardataires, sinon, ses coriaces détracteurs. Il n’est pas juste, en effet, de considérer, à tout prix, que la pédagogie inversée soit désormais une panacée universelle dans l’enseignement. De nombreuses contraintes et aléas, surtout dans le contexte de sous équipement informatique africain actuel, peuvent, à juste titre, rebuter plus d’uns. Néanmoins, pour moi, qui ai pris le pari des premiers, je conçois la pratique de la classe inversée, comme une pratique qui scelle une collaboration efficace entre enseignant et étudiant, d’une part, et entre apprenants entre eux d’autre part. Le réaménagement du temps de la classe traditionnelle et la possibilité pour les étudiants de s’approprier les contenus des enseignements, à la maison, au moyen des vidéos évacuent l’aspect magistral et permet à l’enseignant de devenir plus un guide, un soutien, un accompagnateur et un orienteur académique. En cela, la classe inversée, me semble une des méthodes dont le monde éducatif de demain a besoin pour s’arc-bouter à l’innovation numérique qui lui colle dans la temporalité.

La classe inversée, comment ?

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La clé de fonctionnement de la notion de classe inversée tourne autour de la vidéo qui, aux dires de certains spécialistes, constitue un outil pédagogique puissant, permettant d’expliquer des notions, de substituer une partie d’un cours et de donner des instructions claires, autant en classe présentielle qu’en dehors de celle-ci. L’autre grand avantage reconnu à l’usage de cet outil est qu’il favorise l’autonomie de l’apprenant qui peut ainsi apprendre à son rythme. De nombreuses plateformes pédagogiques, comme celle canadienne de ChallengeU, mettent en exergue l’usage pédagogique de l’outil vidéo.

Lorsqu’on visualise le contenu diffusé par la vidéo ci-dessous, on se convainc de l’importance de cet outil comme vecteur de divers autres supports multimédia qui favorisent aujourd’hui, un développement fécond de diverses formes d’apprentissage connues sous divers noms : mobile learning, i-pod, podcast, blogging, foad, etc.., toutes, des formes d’apprentissage formatées autour et avec l’intégration des TIC dans l’enseignement.

Retour sur ma petite expérience d’une classe inversée

Dans ma charge horaire, j’ai, entre autres, un enseignement de réseautique avec des étudiants de licence en multimédia. Mon cours est en ligne sur la plateforme e-learning  Moodle. Un des modules de ce cours prévoit une leçon d’apprentissage de sertissage des câbles UTP et des fiches RJ45. J’ai choisi cette leçon pour appliquer le principe de la classe inversée. Il a été demandé aux étudiants regroupés en équipe de 4, de prévisualiser les capsules vidéos mises à leur disposition et démontrant cette activité. Deux semaines plus tard, avec le soutien de l’assistant, lors de la classe en présentiel, les étudiants ont exécuté les tâches propres à cette leçon avec une grande aisance et une grande dextérité qui ont fait gagner beaucoup de temps à notre classe présentielle.

Mieux, à la fin de la leçon, les étudiants concernés ont émis des avis très encourageants sur cette méthode d’apprentissage qui ont fini par nous convaincre d’avoir bien atteint, un peu plus vite, l’un des objectifs spécifiques du module stipulant : « à la fin du module, l’étudiant sera capable de sertir les fiches UTP « .

Suivons donc les intéressés :

Zelia

Aimée

et Landyl 


Dessins, croquis d’Ebola et vidéo-conseil « stop ebola » d’un blogueur

 

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C’est confirmé. Le virus Ebola réapparaît pour la septième fois en RDC, mon pays. Une sorte de retour au bercail, dirai-je, dans un pays scientifiquement reconnu être son berceau. Aussitôt, j’ai machinalement été rechercher, sur Google Images, quelques elliptiques croquis et dessins sur ce terrible virus. A la fin, par devers l’ellipse des croquis, j’invite, dans ce billet, mes lecteurs à bien intégrer les sages conseils prodigués par Israel Yoroba Guébo dans une récente « vidéo-chanson » stop-Ebola. 

Ebola, un virus que le genre animal inventa pour se venger du genre humain ??

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Ebola un cousin du sida qu’aucune arme (vaccin) ne semble vaincre à ce jour

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Les humains qui osent s’en occuper périssent dans les avions abattus de la maudite Malaysian Airways

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Fatidiquement, l’Afrique est le continent le plus mortellement atteint   

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Ebola, une maladie des pauvres, dans les pays pauvres qui finit par lasser et agacer les autres

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Pour les pauvres des pays riches, quelle aubaine que de se retrouver au bon endroit, au bon moment

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Alors, pour le combattre, les Africains se résignent au « maraboutage »

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Malgré tout, Ebola s’invite ailleurs….

 A l’école, comme en Sport

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Mais surtout en politique, en… France

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Où il refuse cependant de cautionner la basse idéologie politique de la loque politique de Jean-Marie Le Pen

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Lorsqu’il veut se rendre ailleurs, hors de l’Afrique, il est fortement dérouté

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Et quand les animaux apprennent qu’un vaccin non homologué par l’OMS lui est administré chez les humains, ils se questionnent…

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A la fin…, Ebola, toujours Ebola…, que faire alors face à cette énigmatique maladie d’Ebola et ce mal qui répand la terreur ??

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Si ce n’est de bien changer certains de nos comportements …

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et de bien intérioriser les sages conseils du journaliste blogueur ivoirien Israel Yoruba Guébo livrés dans la « vidéo-chanson » suivante :

 

 


En RDC, une association dit stop à la violence contre les femmes sur Internet

 

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Il semble bien que les TIC entretiennent des rapports paradoxaux entre l’accès à ces technologies, la fracture numérique de genre et la violence faite à la femme liée aux technologies de l’information et de la communication. J’ai participé récemment à une activité des jeunes leaders féminins de la RDC sur les usages des TIC et la violence faite à la femme dans le contexte rd congolais. La réflexion à laquelle j’ai été convié m’aura (presque) convaincu de ce paradoxe et suggéré ce billet.

La fracture numérique au carrefour entre les TIC et le genre 

A voir l’engouement que manifeste notre société de l’information actuelle aux technologies de l’information et de la communication,TIC, on n’est pas loin de penser que l’usage de l’Internet qui en est la vedette des, TIC, devient une véritable fête. Mais les accro du net qui ne peuvent que se réjouir de cette réalité savent aussi que toute fête a souvent ses revers. L’un de ces revers, se nomme ici :  « fracture numérique », un concept opérationnalisé par la discipline des communications pour caractériser un véritable problème social qui se décompose le plus couramment en des criantes disparités et écarts d’accès aux usages de l’Internet.

On parle essentiellement d’une disparité d’accès verticale entre le Nord « info-riche » et le Sud « info-pauvre ». Cette disparité est dite horizontale lorsqu’elle décrit les mêmes écarts d’accès à l’internet en termes de genre entre garçons (hommes) et filles (femmes)  ou entre villes et les campagnes,par exemple. Pour corriger cette situation, de nombreuses associations féministes de par le monde, se mobilisent pour lutter contre une telle fracture numérique. Ainsi l’association congolaise de  » Si jeunesse savait  » (SJS) se bat pour la réduire dans le contexte r- congolais.

Hélas, les rapports souvent ambigus entre le désir d’une plus grande utilisation des TIC par la femme et la préservation et l’élargissement de ses droits, en particulier le droit des jeunes femmes et filles à vivre sans violence liée à l’internet est paradoxalement saisissant.  Il paraît même contre indicatif par rapport au noble objectif de démocratisation de l’usage des TIC entre garçons et filles voulue et recherchée par tous. Ces violences sont récurrentes et les exemples toujours plus édifiants comme ceux révélés sur ce site web se multiplient chaque jour :

  • En 2001, un homme a été reconnu coupable d’avoir tué sa femme après avoir intercepté ses courriers électroniques et appris qu’elle avait l’intention de le quitter.
  • Aujourd’hui, des centaines de femmes indiennes dénoncent le harcèlement sexuel qui se passe dans la rue, dans le Blank Noise Project Blogathon.
  • Pendant ce temps, le jeu vidéo populaire Grand Theft Auto encourage ses millions de joueurs à traiter les travailleuses du sexe comme des objets d’agression et de meurtre.

Quid de « Si jeunesse savait » et de son combat contre la violence liée à l’internet faite à la femme congolaise ?

« Si jeunesse savait » est une association des jeunes féministes de la RDC dont l’existence juridique reconnue remonte à l’année 2001. Elle est animée par Françoise Mukuku. Cette association regroupe des jeunes femmes qui ont une ferme ambition de combattre les violences faites à la femme congolaise. Dans le contexte particulier de la société numérique actuelle, elle situe son combat dans les violences liées aux technologies de l’information véhiculées notamment par l’Internet. Il est loisible à chacun d’obtenir les informations de base de l’association sur son site web.

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Le 31 juillet dernier, dans la lignée de ses objectifs habituels, cette association présente une étude sur les remèdes légaux et les politiques clientèles des entreprises offrant des services basés sur Internet. Cette étude réalisée dans le contexte rd congolais du développement de la société numérique doit servir de point de départ à une discussion autour de la vie privée sur Internet .

Je suis intéressé par la thématique de la conférence afin de vérifier et peut-être d’ôter de mon esprit un préjugé tenace qui voudrait insinuer que la femme congolaise n’est nullement intéressée par les technologies de l’information et de la communication.

Surprise, surprise

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Dans la salle de la conférence, je réalise que j’aurais eu tort de refuser cette invitation, pour plusieurs raisons :
  • le comité organisateur de la conférence est, à 80 %, composé de mes anciennes étudiantes. La convivialité est parfaite et les retrouvailles enthousiastes.
  • l’assemblée des participants est composée des personnes à niveau élevé dont la plupart, en touche avec le développement des NTIC en RDC, me sont bien connues.
  • les conférenciers du jour, pour la plupart issus de divers acteurs de la société civile congolaise, comprennent des juristes et autres féministes congolaises de renom. Tout augure donc d’exposés et de débats intéressants autour de la thématique de la rencontre.

Un triste constat d’ignorance à la base de la violence liée à l’internet

A l’issue des travaux de la conférence, je réalise que toute la quintessence de la réflexion de l’atelier se résumera autour d’un heureux amalgame sur les concepts de fracture numérique de genre, de nétiquette et de sécurité informatique. Tous les exemples révélés par l’étude présentée, de même que les allusions des discours des différents conférenciers du jour et du fécond débat qui suivra, se fondentsur constat commun :  lignorance par la majorité des jeunes femmes et filles congolaises victimes de la violence liée à l’internet de certains de ces principes est à la racine de cette violence.

On ne peut, en effet, autrement comprendre la violence sur Facebook dont aura été victime Blandine, une jeune Kinoise de 16 ans, qui à la demande de son copain, accepte de se faire photographier toute nue en échange de quelques cadeaux. Quelques jours plus tard elle est ahurie de voir ses photos publiées et révélées à tous sur Facebook. Une scène qui lui vaudra l’opprobre de ses parents et de presque tous ses voisins du quartier.

N’ayant pu placer elle-même ses photos sur Facebook, elle apprendra, que la publication aura été l’oeuvre d’un désormais copain commun, sur demande de la nouvelle copine de ce dernier qui, par excès de jalousie, a tenu ainsi à nuire à sa réputation. Blandine apprendra aussi, à ses dépens, que le désormais copain (coquin)commun a réalisé cette sale besogne en se servant de son mot de passe Facebook que le garnement a gardé.

Autre exemple rapporté dans l’étude, celui de Séraphine, une autre jeune femme congolaise qui tient un blog très suivi par la diaspora congolaise. La jeune fille a décidé de commencer une nouvelle relation amoureuse, en raison du retour chez lui, en France, de son ancien copain. Elle sera victime d’une violence monstrueuse sur le net de la part de ce dernier, de surcroît propriétaire de la plateforme du blog de Séraphine, et tenaillé, sans doute, lui aussi par une jalousie excessive.

Séraphine sera alors violentée par Gérard avec des propos incongrus et par la publication de certaines de ses photos sur son propre blog. Un blog aussitôt envahi par des commentaires négatifs et insultants des internautes de partout à son endroit. Certains propos vont basculer dans le racisme. Après la divulgation de son mail et de ses coordonnées téléphoniques sur son blog, par son ex-copain, Séraphine sera outrancièrement harcelée.

Elle ne se sortira de ce traumatisme que six mois après le début de cette terrible histoire. Grâce aux  conseils de quelques ami(e)s, elle portera auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) française qui désactivera son blog. Une sale aventure qui conduira, à la fin, Séraphine à recourir aux services d’un psychologue et à décider de ne plus toucher aux blogs. Dommage.

Globalement, tous les nombreux autres exemples cités lors de cette rencontre, auront presque tous l‘ignorance de quelques principes élémentaires de sécurité informatique ou de méconnaissance de la nétiquette comme principale cause à la racine de la violence liée aux TIC dont seront victimes les concernées.

Un même reproche sera porté au passif des pourtant compétents juristes invités de la société civile congolaise. La plupart de leurs interventions ont dénoté de la même ignorance notamment sur les principes de la nétiquette. Une ignorance qui pourrait justifier le peu de cas fait à la législation sur internet en RDC au regard du texte de la loi-cadre sur les télécommunications supposées gérer ce domaine.

En conclusion, s’il nous est loisible de louer la bonne initiative des jeunes leaders féminins de la RDC et le courageux combat de  » Si jeunesse savait  » de lutter contre la violence liée à la technologie faite à la jeune femme congolaise, il est néanmoins regrettable de constater la persistance d’un paradoxe qui voudrait qu’on lutte contre la fracture numérique de genre en RDC et la crainte pour les jeunes femmes et filles congolaises de s’adonner pleinement à l’usage des TIC qu’elles situent à l’origine de cette violence.

Aussi, à la suite de beaucoup d’autres participants à la conférence, ma principale contribution au débat aura été d’énoncer une vive et insistante recommandation aux organisateurs de l’atelier afin d’arcbouter désormais l’essentiel de leurs actions futures, en direction des jeunes femmes et filles congolaises, sur la formation et la vulgarisation des principes élémentaires de nétiquette et de sécurité informatique comme alternatives réalistes pour contourner le paradoxe.


Entre Kinshasa et Brazzaville un pare-feu de sécurité ?

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A la lumière des récentes et massives expulsions des RD-Congolais du Congo-Brazza vers leur pays d’origine et des nouvelles mesures diplomatiques instituant désormais un visa de séjour, en lieu et place d’un simple « laissez-passer« , aux ressortissants de deux pays, tout semble indiquer que les « politiques » congolais des temps modernes ont choisi d’établir un pare-feu de sécurité entre leurs capitales respectives, plutôt qu’un pont. Dommage.

Kinshasa et Brazzaville, les deux capitales les plus rapprochées au monde   

La République démocratique du Congo et la République du Congo-Brazzaville, on le sait, sont les deux capitales les plus rapprochées du monde. En effet, Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, et Brazzaville celle de la République du Congo ne sont séparées que par un fleuve : le fleuve Congo.

Par essence, une rivière est faite pour séparer deux entités géographiques différentes. Elle sert, malheureusement, dans ce cas, souvent de frontière naturelle qui éloigne et divise des peuples. A contrario, une rivière peut sous-tendre une vraie unification et rapprocher ses riverains lorsqu’elle supporte un pont qui relie leurs rives.

A la lumière des récentes et massives expulsions des RD-Congolais du Congo-Brazza vers leur pays d’origine et des nouvelles mesures diplomatiques instituant désormais un visa de séjour, en lieu et place d’un simple « laissez-passer« , aux ressortissants de deux pays, tout semble indiquer que les « politiques » congolais des temps modernes ont choisi d’établir un pare-feu de sécurité entre leurs capitales respectives, plutôt qu’un pont. Dommage.

Et pourtant…

Dans les temps anciens, les riverains et utilisateurs de ces deux pays ne se sont pas beaucoup, sinon jamais, interrogés sur l’unité que leur a toujours procuré le fleuve Congo qui les a pourtant toujours séparés. Dans l’histoire récente de ces deux pays, des musiciens congolais, à l’instar de Franklin Boukaka, ont vite fait d’incarner cette réunification de deux Congo dans cette belle mélodie :  » Pont sur le fleuve Congo « .  

Franklin Boukaka a su dans sa chanson exprimer un souhait larvé des peuples riverains : celui de créer un pont entre Brazzaville et Kinshasa, un souhait jamais exhaussé par les « politiques« . Sa complainte musicale chantée en langue lingala, une langue parlée sur les deux rives du fleuve Congo, je la comprends aussi comme le symbole d’un pont entre les âmes des peuples des deux rives. Elle évoque aussi une sorte d’angoisse permanente des citadins devant la multiplication des conflits sociaux et  une dégradation des valeurs morales positives au profit de l’argent et de la haine. Dans sa traduction française, voici le condensé de la complainte de Franklin Boukaka :

Mes amis, le Congo d’aujourd’hui est un grand Congo
Vraiment cela se fait voir
La façon dont le Congo s’est développé
Mes amis, recevez aujourd’hui mes encouragements
Pour l’unité du Congo
Suivons en cela les conseils de Lumumba
Que l’entente règne entre Kinshasa et Brazzaville

Une absence d’intégration économique et sociale…

Au-delà de l’anecdote, il ne faut pas être économiste  sociologue ou anthropologue de renommée pour comprendre l’effet bénéfique d’une intégration économique et sociale qu’un pont apporterait sur les deux pays. Hélas, hélas…, c’est à croire que, de chaque côté, des deux rives du fleuve les experts n’ont jamais su à ce jour argumenter auprès de leurs  « décideurs politiques « .

Un pare-feu de sécurité ?

En revanche, il est fort intéressant de constater l’ahurissante facilité de ces décideurs politiques à intégrer le concept de sécurité censé, sans doute, sauvegarder leurs intérêts et privilèges particuliers. En prenant la métaphore du pare-feu de sécurité informatique, on croirait nos décideurs politiques plus aptes à assimiler les normes de sécurité informatique. Pourquoi s’étonner : ne sommes nous pas tous entrés dans l’ère du « tout numérique » qui conduit le monde moderne actuel ? Aucune ignorance de cette discipline n’est plus permise aux personnes qui ne veulent plus s’afficher comme des analphabètes du 21e siècle. Surtout quand celles-ci sont des personnes très « médiatisantes »

Dans cet élan, il est plausible d’imaginer que les « politiques » congolais de deux rives ont, sans doute, vite compris que pour « leur sécurité« , l’irrigation d’un pare-feu entre les capitales était plus encline à protéger leurs intérêts. Ils n’ont cure de l’intégration économique ou sociale de leurs pays et peuples respectifs. 

Qui a dit que : « la rivière ne voit jamais le dessus du pont » ?

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Sur les expulsions récentes et encore en cours des RD-Congolais du Congo-Brazza, la force et la puissance du « tout numérique » au travers des réseaux sociaux ont décrit des faits graves, montré des images horrifiantes et des scènes insoutenables de ces expulsions. Hier, fin avril, c’était plus de 130 000 RD-Congolais expulsés de Brazzaville. Aujourd’hui fin juillet, c’est près de 14 000 qui le sont de Pointe-Noire.

Lors de ces déplacements, on a pu voir les écarts et abus insupportables de comportements de policiers brazzavillois qui ont accompagné et/ou accompagnent encore ces expulsions. Ni la langue de bois de quelques officiels congolais de Brazzaville qu’on a pu entendre sur certains médias internationaux, ni le silence intriguant de ceux de Kinshasa ne sauront et/ou ne pourront continuer à masquer indéfiniment la vérité : les peuples sont sacrifiés sur l’autel de la sécurité des « politiques »congolais.

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Qu’à cela ne tienne, l’espoir pour le (s) peuple (s) congolais, si mince soit- t-il, reste néanmoins important. A l’image de la poétesse française, Chantal Dupuy-Dunier : «  La rivière ne voit jamais le dessus du pont « , ces peuples peuvent soutenir leurs espérances.

En effet, bien que parlant abondamment de la mort dans son roman  » Mille grues de papier » d’où est tirée cette citation, l’auteure y délivre aussi un immense message d’espoir. 

Pendant près de deux mois, le « boulot » m’a conduit dans le Congo profond, loin de ma permanente résidence de Kinshasa, la capitale de mon pays : la RDC. Un déplacement à « l’intérieur »  qui m’aura grandement édifié sur la qualité de la connexion Internet dans mon pays. En résumé : loin de Kinshasa, point de salut pour les « accros » du net. Le stress est permanent, la connexion Internet dans le pays profond, rame … rame et rame tellement. Le retour au bercail du net à Kinshasa la capitale, me permet de « billeter » à nouveau sur mon blog. Excusez-moi, donc de revenir sur des sujets qui peuvent sembler quelques peu anachroniques à certains, peut-être. Mais celui, pénible, du retour forcé des RD-Congolais vers leur pays m’aura tellement taraudé l’esprit qu’il m’a secrété ce billet…


Les yo-yo de la connexion internet à l’UCBC Beni, antithétique de la classe et de la formation en ligne ?

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Depuis près de trois semaines, je suis (de nouveau) à l’Université Chrétienne Bilingue du Congo (UCBC) de Beni y répondre à une deuxième invitation de l’université pour y prester des enseignements à l’intention des étudiants de la filière multimédia. C’est une deuxième expérience pour moi, après celle de l’année académique 2012-2013.

En « seconde main » à mon premier métier d’enseignant, je suis blogueur. Autour de la thématique de « technopédagogie », je tente de susciter sur mon blog, dans le contexte africain et particulièrement congolais, un fructueux débat sur l’intégration progressive des technologies de l’information et de la communication dans l’enseignement (TICE). Aussi, même s’il m’arrive souvent de placer sur mon blog des billets  » hors-sujets » (sic), je n’oublie pas cette option initiale de mon blog. Chassez le naturel… di-on, il revient au galop…

Depuis peu, j’ai pris la résolution d’être un peu plus actif dans l’animation de mon blog. Une résolution que, hélas, je risque de partiellement rompre durant mon séjour à Beni. En cause : une scabreuse connexion internet, liée à son corollaire d’insuffisance d’électricité que je vis actuellement à Beni. 

De façon hypertextuelle, ces obstacles affectent également mon premier travail et pourrait m’ôter, face à mes détracteurs, un argumentaire sur les vertus de l’enseignement en ligne dont, pourtant, dans presque le même contexte situationnel, j’ai loué les mérites il y a un an ici. Cette année, je tenais à renouveler et à renforcer cette expérience que, hélas, les yo-yo de la connexion internet ne m’autorisent guère.

UCBC à Beni : une stressante connexion internet

Hélas, hélas, manifestement, la seule bonne volonté de la direction de l’UCBC ne semble plus suffire. Les ronronnements des accumulateurs de l’université ne fournissent que parcimonieusement l’électricité et, par ricochet, la connexion internet. Le recours aux rares cyber-centres du centre ville est astreint à la même réalité. Même quand les accumulateurs peuvent l’autoriser, le débit de connexion internet offert par ces centres ne permet pas toujours la pratique aisée de l’enseignement en ligne. En dehors du fait que ce recours est souvent hors-prix pour les étudiants.

A la guerre, comme à la guerre

BENIFOT1L’expression est bien connue et se dit souvent lorsque, pour une raison ou une autre, on doit s’en remettre à la débrouille pour obtenir un quelconque résultat qu’on arrive pas à atteindre par faute de moyens à portée de main. Dans ce panorama, je dois m’abandonner à la fatalité. Mieux, je dois m’adapter à « qui mieux-mieux » à la situation. Ne dit-on pas que l’adaptation est une faculté d’intelligence ? Et, comme enseignant, j’appartiens, semble t-il, par défaut au sérail des intellectuels. Je ne peux donc qu’en tirer la parfaite conclusion. Aussi, dois-je me résoudre souvent à préparer mes leçons dans l’ambiance feutrée d’un ordinateur éclairé à la torche, comme illustrée dans les images ci-contre, et soumise à une autonomie de fonctionnement  limitée. A la guerre comme à la guerre, dis-je, une façon, sans doute, de me rappeler que je suis à Beni, dans l’est de la RDC. 

BENIFOTUne entité de la RDC dans laquelle subsistent encore les séquelles d’une guerre récurrente que ni la fin présumée des fameux et affreux M23, ADF et autres Mai-mai…,tous des mouvements des rébellions combattus par les forces armées officielles, les Forces Armées de République Démocratique du Congo (FARDC), mais qu’elles n’ont pas encore totalement vaincu

Mais, est-ce là un motif suffisant pour le pouvoir central de Kinshasa de priver indéfiniment la ville de Beni du « Power », du pouvoir électrique si important de nos jours pour un vrai développement des peuples ? Assurément non. A quand alors l’implantation de la SNEL dans ce coin du pays ? En attendant une hypothétique réponse à cette question, je dis, pour l’instant, merci à un favorable mouvement que ce yo-yo de la connexion internet m’offre pou placer ce billet. Enfin, que personne ne s’amuse à croire qu’il pourrait me détourner de ma « technopédagogie« . 

benben

Nenni, c’est déjà perdu d’avance. Car j’ai pu bénéficier d’un appui inestimable. Celui des premiers intéressés, les étudiants pour qui, à ma grande joie, malgré les énormes difficultés de connexion internet, tous les moyens à leur portée, ordinateur, smartphone…, ont été bons pour expérimenter une pratique fortement appréciée. Qui veut la fin, veut le moyen dit-on.

 

 


Le président Al-Sissi va-t-il légitimer la répression en Egypte ?

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C’est fait. Le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi a été élu nouveau président d’Egypte. Le résultat de l’élection présidentielle égyptienne dont l’issue était presque connue d’avance par les observateurs avertis, n’aura surpris presque personne. C’est même, me semble t-il, une énième manifestation d’un curieux concept de démocratie Nescafé, à l’africaine (sic!) que je découvre à la suite de la lecture d’un instructif récent billet de De Rocher Chembessi sur son blog. A lire les résultats du scrutin égyptien, on se dit que le mercure électoral aura vraiment chauffé à l’extrême pour Al-Sissi qui obtient 97 % des voix contre 3 % seulement à son faire-valoir d’adversaire Hamdine Sabahi.

Un bémol s’impose néanmoins. Ce plébiscite qui aurait pu désarçonner et dû rabattre le caquet à toute opposition égyptienne, aura été, hélas, timoré par un faible taux de participation des électeurs qui s’est situé à 36 % à l’issue de deux jours officiels de vote prévus. Même quand un troisième jour supplémentaire a été accordé aux électeurs, ce taux n’aura dépassé guère les 44 %. C’est à penser que, seuls les pro-Al-Sissi se sont rendus aux urnes, accorder ce plébiscite à leur idole. C’est dire aussi qu’un tel pourcentage de participation dévoile plutôt une sorte d’impopularité d’un homme dont on a cessé pourtant de vanter le contraire. Arguer, comme tentent de le faire, aujourd’hui, les pro-Al-Sissi, que malgré ce faible taux de participation, leur leader à été élu avec près de 23 millions de voix d’Egyptiens contre 13 millions à son prédécesseur Mohamed Morsi lors de l’élection de 2012, n’est qu’une petite consolation.

  • Le pouvoir d’Al-Sissi désormais légitimé…

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En fait, dans toute cette entreprise, qu’il faut hélas, bien malgré soi, considérer formellement comme démocratique, je parie fort que Al-Sissi ne tenait qu’à rechercher une simple légitimation en pouvoir de jure d’un pouvoir de facto qu’il détenait déjà, depuis qu’il a, au nom d’une autre variante de démocratie, destitué et emprisonné son prédécesseur l’islamiste Mohamed Morsi. Un Mohamed Morsi que, pourtant, de nombreuses paires des yeux démocrates du monde, continuent à ce jour, à regarder comme le premier président égyptien véritablement et démocratiquement élu dans ce pays qui a vu déferler une vague historique des raïs à sa direction. En observateur désintéressé, on peut se demander si cet illusoire plébiscite de Al-Sissi lui donnera bientôt les coudées franches pour gouverner l’Egypte ? Pas très évident à mon avis, au regard de ce thermomètre de participation qui cache à peine, le boycott et le désintérêt d’une large portion du peuple égyptien à cette farandole élection présidentielle.

  • … va t-il aussi dorénavant légitimer la répression ?

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Le désaveu, comme on peut le penser, de cette présidentielle égyptienne qui semble s’exprimer, au travers de cette faible participation, provient, à coup sûr, des diverses franges des populations du peuple égyptien composées, à mon avis, des milliers de bouillonnants révolutionnaires du mouvement du printemps arabe de 2011, de l’opposition progressiste, des mouvements de la jeunesse, etc. Mais surtout, des Frères musulmans frustrés, du coup fourré de Al-Sissi qui a chassé Mohamed Morsi de son fauteuil présidentiel en juillet 2013. Tout de suite, cette histoire récente du peuple égyptien, crée … in my mind, des prémonitions de doute, de crainte, de peur…  quant à l’avenir et aux lendemains postélectoraux présidentiels paisibles en Egypte. J’ai grandement peur que l’apparent calme actuel d’une après élection présidentielle boudée, ne soit qu’un simple leurre avant la bourrasque. Je crains que l’onction juridique acquise, le désormais plus que jamais homme fort du Caire actuel n’explose sa haine des Frères musulmans et n’accomplisse la menace d’élimination totale qu’il a récemment proféré à cette secte.  

Je fonde aussi mes peurs sur d’autres faits observables. Si déjà, dans sa posture de pouvoir provisoirement, de facto, Al-Sissi n’a pas hésité à massacrer près de 1 400 frères musulmans et à emprisonner quelque 15 000 autres d’entre eux au terme des procès bidon, qui l’arrêtera désormais de poursuivre sa besogne une fois l’onction de jure de son pouvoir acquise ? Et lorsque au-lendemain de son élection, de ses propres dires, il averti que la vraie démocratie en Egypte, ce n’est pas avant 25 ans, ne pourriez-vous pas me rejoindre dans mes inquiétudes ?

Déjà, en dépit du satisfecit de ses observateurs et de l’UE qui paradoxalement semble regretter (est-ce vraiment ?) l’absence et l’implication de l’opposition égyptienne dans le processus électoral, pour les Frères musulmans, le boycott des urnes est une nouvelle gifle au pouvoir de Al-Sissi et signe le certificat de décès de son coup d’Etat militaire du 3 juillet 2012, là où Shadi Hamid, chercheur au Saban Center américain, explique  :

« Personne hors d’Egypte ou en Occident n’a jamais cru qu’il s’agissait d’une élection libre et juste ». Mais avec la prolongation du scrutin, « le régime apparaît comme incompétent et ne cachant pas son cynisme, ce qui va galvaniser les Frères musulmans, qui diront qu’ils dénonçaient cela depuis le début. »

Les différents sons de cloche commencent déjà à résonner. L’histoire ne manquera pas bientôt de nous fixer sur le sort immédiat d’un grand pays et d’un grand peuple que malheureusement la folie humaine risque de tirer vers un abîme. Je ne le leur souhaite pas en tous cas.


Complainte de mère nigériane éplorée …. Puisse « Chibok » devenir « She’s back »

 Les larmes d'une mère nigériane de Chibok

 

 Pour toutes ces mères nigérianes dont les filles ont été kidnappées à Chibok … Et si le chimérique devenait réel ?  Si… « Chibok »… devenait « She’s back » pour imaginer un retour sain et sauf de leurs rejetons au bercail ? Rêvons … rêvons … et surtout croyons et espérons. 

Face A : Dieu serait-il désormais nigérian ?

 

A cette forme interrogative de mon questionnement, volontiers enduite d’un petit vernis de nuance, un « ami sur Facebook » Didier-Thierry M’Buy Mitwo, moins hésitant, est quant à lui plutôt formel. Pour lui, « Dieu est désormais nigérian« . C’est le titre d’un post que, il y a peu, toute garde baissée, il a placé sur sa page Facebook. De sa belle plume et de manière imagée, Didier explose : 

le Nigeria court désormais très vite, plus vite que Usein Bolt, et tire très vite, plus vite que Lucky Luke

En fin de lecture de son posting, j’ai compris, très vite, que par cet encens, mon ami tenait à magnifier un grand pays ouest-africain, désormais nouvelle puissance économique du continent noir devant l’ex-indéboulonnable Afrique du Sud. Cette première place, de puissance économique africaine, le Nigeria la doit à son PIB  de 2013, qui selon les nouveaux critères de calcul du Bureau national de statistiques, intégrant désormais des secteurs d’activités qui n’étaient pas pris en compte auparavant, comme les télécommunications, l’immobilier ou encore « Nollywood » la gigantesque industrie du cinéma nigérian, a quasiment doublé par rapport à 2012, passant à 491 milliards de dollars contre 384 milliards de dollars pour l’Afrique du Sud qu’il détrône ainsi du sommet de l’économie africaine. Le Nigeria est aussi ce pays qui héberge le Noir le plus riche du monde en la personne de Aliko Dangote.

Une face reluisante que le Nigeria affiche aussi en football dont les Green Eagles, champions du monde chez les cadets, champions d’Afrique chez les seniors, iront bientôt se mesurer à la Coupe du monde, au Brésil, aux meilleurs du monde dans ce domaine. Et que dire de sa musique qui, selon le très sérieux Forbes Africa, a permis, ce pays, de placer sept de ses musiciens dans le Top 10 des musiciens les plus riches d’Afrique…

Quel beau palmarès, serait-on irrésistiblement tenté de dire. Quelle belle face A qui nous est présentée là, d’un beau pays, avant que, en quelques semaines, des tristes événements ne viennent dénaturer cette belle vision du Nigeria et ne nous laissent, hélas, découvrir une autre face, la face B  d’un pays dont on ne peut, à coup sûr, dire qu’elle soit aussi phosphorescente que la première.

 

Face B : Et si Satan était aussi désormais nigérian ?

La face B, celle assombrie par les actuels malheureux événements qui attirent sur le Nigeria, les phares de divers médias internationaux, commence avec une histoire d’enlèvement de près de 200 lycéennes d’une école publique de Chibok par Boko Haram, une organisation que beaucoup considère comme la glaive de l’islam au Nigeria. De Boko Haram, l’analyste Chris Ngwodo donne l’explication et résume en quelques mots, le programme de l’organisation :

Boko Haram est un néologisme haoussa, langue la plus parlée au nord du Nigeria, et signifie « l’Occident est impur ». L’organisation a été fondée en 2002 par Mohamed Yusuf, un prédicateur radical de Maïduguri, capitale du Borno [Etat musulman situé dans l’extrême nord de la fédération du Nigeria]. Mais ce n’est qu’en 2009 que Boko Haram se signale par des attentats meurtriers. Le gouvernement nigérian réagit. En juillet, l’armée lance une opération militaire contre la secte. Mohamed Yusuf est tué. L’Etat nigérian croit avoir décapité le mouvement. En vain ! Depuis, l’organisation s’est radicalisée, semant de nouveau la terreur dans le pays. Boko Haram est notamment très implantée dans le nord du pays – essentiellement musulman – et réclame l’application de la charia. (La fédération dans son ensemble est composée pour moitié de chrétiens et d’animistes.) « L’émergence de Boko Haram traduit la maturation d’impulsions extrémistes ancrées de longue date dans la réalité sociale du nord du Nigeria  

Dans une vidéo diffusée par cette organisation, peu après l’enlèvement des lycéennes de Chibok, Boko Haram dévoilera au monde, par le truchement de son nouveau chef, Abubakar Shekau, des images et un discours horribles et incrédules lorsque ce dernier y annoncera que les filles kidnappées seraient mariées de force ou encore vendues comme esclaves sexuels.

 Aussitôt cette diffusion, des images bouleversantes des pères horrifiés et surtout des mères inquiètes, traumatisées et plongées dans la douleur, vont s’afficher sur nombre d’écrans des télévisions du monde. Dans les rues d’Abuja, de Lagos et d’autres villes du Nigeria, les mères nigérianes se réuniront pour dénoncer la désinvolture du gouvernement nigérian à sauver les jeunes filles enlevées. Les nerfs à vif, mais sans ambiguïté, les parents des enfants enlevés n’auront qu’une seule demande, face aux lamentables aveux d’impuissance du président nigérian Goodluck Jonathan, qui déclarera tout ignorer du sort des écolières enlevées : « Retrouver leurs enfants « 

Cette complainte va pousser les puissants de ce monde à s’y mêler. Les USA, la Chine, la France … vont offrir diverses aides au gouvernement nigérian pour solutionner le problème.

Et sur les réseaux sociaux, un #BringBackOurGirls est lancé sur lequel, du monde entier, de nombreuses voix vont s’exprimer pour dénoncer l’action de Boko Haram. Porté par la « première dame américaine » Michelle Obama, cet hashtag va booster et réveiller les médias et surtout les grandes célébrités féminines du monde, au drame nigérian.

Sur ces entrefaites, Boko Haram va diffuser une nouvelle vidéo des infortunées lycéennes toutes revêtues de la tenue musulmane de la burqua. Dans cette nouvelle vidéo, Abubakar Shekau déclarera avoir libéré spirituellement les filles en les convertissant à l’islam. Il marchande dorénavant leur libération physique, contre celle des membres du Boko Haram retenus par les pouvoirs publics nigérians, dans les différentes prisons de différentes villes  nigérianes.

 

 

Un espoir ontologique de libération

Quel espoir de libération, de ces lycéennes, peut entretenir ce marchandage ? L’assurance demeure-t-elle de les retrouver saines et sauves un jour ? Comme il est, hélas, totalement hasardeux présentement de répondre positivement à ces questions.

En matière de dogme, il est souvent difficile de se prononcer sans heurter, parfois, les consciences de certains de ses amis avec lesquels on ne partage pas les mêmes convictions ou croyances religieuses. Face à cette action de Boko Haram, certains amis musulmans ont, naturellement, des certitudes religieuses différentes des miennes et peuvent partager une opinion différente de la mienne. Je reste néanmoins imperturbable, car je trouve tout simplement répugnant de laisser les parents, les proches et tous les Nigérians inquiets et tourmentés, sans réponse face à l’ignominie de cet acte de Boko Haram.

Aux dernières nouvelles, on apprend ici, la volonté du pouvoir nigérian de dialoguer avec Boko Haram pour la libération des lycéennes. Dans l’expectative, il faut se réjouir de cet espoir ontologique et communiquer cette espérance à chacune de mère nigériane touchée par ce drame, afin que la complainte de chacune d’elle : May « Chibok », become « She’s back » to … Chibok… devienne réalité et que le vœu de chaque maman de retrouver son rejeton soit exaucé.  

Enfin, que … God bless Nigeria

 


Une intéressante diversité de « sons de cloche » chez les mondoblogueurs

 SON DE CLOCHE1

Je viens de terminer la lecture de quatre nouveaux billets sur la plateforme Mondoblog. Il me fallait les lire, ces billets, pour réaliser la grande richesse de la langue française. Celle-ci est pleine de nombreuses locutions dont les tournures d’usage et la variété de sens sont intéressantes. Il en est ainsi de la locution son de cloche dont l’usage est particulièrement pertinent lorsqu’il peut charrier et entretenir une sorte de paradoxe de sens.    

Au départ, la cloche désigne un objet rangé dans la famille des instruments de percussion. Lorsqu’on le percute, il produit et émet donc un son. Dans la langue française, le mot « cloche » présente ou est associé à de nombreuses expressions. Par exemple, Être cloche, signifie : être stupide, bêteSe faire sonner les cloches, c’est se faire violemment réprimanderSauter à cloche-pied, c’est sauter sur un seul pied. Quand on dit : il y a quelque chose qui cloche, on manifeste simplement que quelque chose ne va pas, quelque chose n’est pas normal. De même, l’expression avoir le même son de cloche exprime généralement le fait d’avoir le même avis, la même opinion sur un sujet. Et quand on entend un autre son de cloche, c’est qu’on entend un autre point de vue. Etc..

Les dernières variantes de cette expression ont focalisé mon attention dans l’usage et le sens qui leur est fait ou que je crois, peut-être faussement, attribuer aux auteurs des quatre articles que j’ai lus. Les billets incriminés sont de Maloji, Ulrich Tadajeu, Isabelle Kichemin  et JR Abcdetc.

Sans une concordance absolue de contexte, les quatre billets décrivent néanmoins, en commun, le concept de voyage mais selon différents sons de cloche.

MALOJI

Le premier Maloji, dessine une information très actuelle qui évoque le voyage de retour forcé des refoulés rd-Congolais de Brazzaville vers Kinshasa. A ceux, surtout d’entre eux, qui ont eu à endurer des horribles exactions de la part de certains policiers brazza-congolais, zélés, et qui, certes, ne retrouvent pas des conditions d’accueil avenants à Kinshasa, il rappelle néanmoins cette sagesse proverbiale : On n’est jamais mieux que chez soi. Une autre façon de dire que le voyage, le départ, à tout prix, chez les les autres, ne constitue pas forcément un eldorado.

Les trois autres billets évoquent aussi le voyage mais dans une autre optique qui, plutôt les encourage. C’est un son de cloche différent  selon une autre sagesse proverbiale qui enseigne que l’ « oiseau qui n’a jamais quitté son nid, ne peut savoir qu’ailleurs il y a du millet « .

ULRIC

Comment ne pas y croire, lorsque Ulrich Tadajeu, décrit, à l’occasion de ce voyage, son premier baptême de l’air et que du hublot de l’avion qui le conduit vers Abidjan, il découvre que le monde est non seulement infini, intéressant, mais que l’homme n’est qu’une mouche dans cet infini. Et qu’en atterrissant sur Abidjan, il y décèle déjà, malgré quelques ressemblances avec son Douala, son Yoaundé ou son Kribi camerounais, des différences.    

 

ISABELLE

Comment ne pas y croire quand Isabelle Kichemin piaffe d’une débordante émotion en découvrant l’Afrique et quelques réalités africaines pour la première fois.

Parce que

Comment, enfin, ne pas y croire lorsque JR (Abcdetc) s’offre, enfin, grâce à ce voyage, une belle opportunité de réaliser une promesse faite à son ami Richard de boire tout les midi, à partir de cette ville, une bière Flag à la santé de ce dernier. Une façon pour lui de lui rappeler que, s’il est aujourd’hui Abidjan, c’est « Parce que c’était lui » à l’origine de ce voyage. 

C’est donc vérifié, dans une cloche, il peut coexister plusieurs sons et dans un même son de cloche, il peut voisiner, dans la langue française, plusieurs sens. C’est selon.


RDC : la journée nationale de l’enseignant (e), une « sale » journée pour notre « beau métier »

  enseignement

A l’instar de nombreux pays du monde, qui célèbrent la journée internationale de l’enseignant(e) le 05 octobre de chaque année pour honorer les enseignants, la République Démocratique du Congo consacre, le 30 avril de chaque année, pour glorifier les siens. Hélas, les fériée, chômée et payée accolées à cette journée, résonne davantage comme un non sens intégral dans le contexte congolais. 

journée mondiale ou internationale

Pour exalter tout événement dont l’importance aura suffisamment impacté son histoire, le monde a inventé le concept de journée mondiale ou encore de journée internationale, affecté à un jour de l’année qu’il dédie à un thème particulier à un niveau international ou mondial.

Comme pour pérenniser cette initiative, des informaticiens développeurs ont créé ce web site consacré à la journée mondiale. Le site est participatif, ces concepteurs y sollicitent les contributions d’un chacun en vue de prolonger son existence. Un quiz journée mondiale y est même proposé, sur Facebook,  à toute personne qui veut oser.

D’anniversaires en commémoration, il existe ainsi pas mal des journées, dédiées à différents thèmes, et dignement fêtées par la communauté internationale. Car, le plus souvent, le jour retenu pour commémorer l’événement, est revêtu de beaucoup de solennité.Mais surtout, il est généralement déclaré : jour férié, chômé et payé.

Il en est ainsi de la journée du 1er mai, que le monde entier dédie au travail et que, mon ami mondoblogueur Debellahi  décrit de fort belle manière dans un de ses récents billets sur son blog. Dans une réflexion avancée, l’auteur  se demande, s’il n’était pas plus indiqué de dédier cette journée au travailleur plutôt qu’au travail. De même, il reste malicieusement philosophe dans le sous-entendu du sous-titre de son billet : une journée fériée, chômée par tous…mais payée à certains. Une opportunité pour lui de dénoncer le cynisme, à peine voilé,  entretenu autour de ces expressions par rapport à la réalité du terrain.

Des journées internationales, mais aussi  des « journées nationales »

Il existe beaucoup d’autres journées internationales fériées, chômées et payées ou non, à l’instar de celle du 05 octobre, dédiée chaque année à l’enseignement et à l’enseignant(e) que d’autres développeurs présentent sur ce site web de l’Unesco. Ce site, très informatif, recense un grand nombre d’informations utiles au développement d’un secteur vital qu’est l’enseignement pour la communauté mondiale et pour le métier de l’enseignant dont la noblesse a été immortalisée dans le classique « notre beau métier  » du frère Macaire. Cet incomparable manuel de pédagogie appliquée est perçu, aujourd’hui, comme le bréviaire de tout enseignant.

Pour honorer ce métier, on peut lire sur la page d’accueil du site de l’Unseco, célébrant la journée mondiale de l’enseignant (e) 2012, ces propos de sa directrice générale, Irina Bokova : « En ce jour, nous demandons que les enseignants bénéficient d’environnements favorables, de formations appropriées de qualité ainsi que de « mesures de protection » de leurs droits et de leurs responsabilités …Nous attendons beaucoup des enseignants – ils sont à leur tour en droit d’attendre autant de nous. Cette Journée mondiale des enseignants nous offre à tous l’occasion d’agir« .

La journée internationale de l’enseignant(e), certains pays comme la Belgique, la France et la Suisse ne la commémorent pas. D’autres, lui consacrent plutôt une journée nationale. Tel est le cas de mon pays la RDC, qui a choisi le jour du 30 avril de chaque année pour glorifier ses enseignants. Ce jour est donc déclaré chômé, férié et payé pour tous les enseignants rd-congolais.

Je suis enseignant, je suis rd-congolais. Hier, 30 avril 2014, c’était donc ma journée chômée, pour un repos mérité qui m’a quelque peu requinqué. Peut-on, pour autant, dire que cette journée ait été aussi une journée fériée et payée, fêtée, à sa juste mesure, pour tous les enseignants rd-congolais ? Un bémol s’impose, face à la réalité de terrain, très peu reluisante, pour ne parler que de l’enseignement primaire et secondaire, sachant que l’enseignement supérieur est presque logé à la même enseigne. Suivez donc, par ces quelques déclarations de quelques personnes avisées et autorisées, comment cet événement a été plutôt perçu en RDC :

enseignement1

A Kinshasa, ces propos de Jean-Bosco Puna, porte-parole de la synergie des syndicats des enseignants congolais, tranchent net :

« Il y a … [en RDC] … 300 000 enseignants qui travaillent sans être payés. Ça fait des années et des années. Nous avons observé le gouvernement mais il n’agit pas »

« Depuis que nous avions eu un petit réajustement en 2007, jusqu’aujourd’hui, l’enseignant est abandonné à son triste sort. Nous estimons que trop c’est trop. Il est question pour nous de commencer ces actions syndicales aujourd’hui pour interpeller tous les partenaires qui gèrent le système éducatif afin qu’on donne des solutions aux problèmes de l’enseignement« 

« Les enseignants sont des gens qui n’ont plus de salaire, qui n’ont pas de maisons, et n’ont pas de soins de santé acceptables. Quand un enseignant décède, son nom est élagué de la liste de paie et sa famille reste dans la misère la plus totale »

A Lubumbashi (2000 Km au sud-est de Kinshasa), les syndicalistes de l’EPSP (enseignement primaire, secondaire et professionnel) sont tout aussi formels :

A l’occasion de la journée nationale de l’enseignement célébrée le 30 avril, les enseignants des écoles de Lubumbashi ont déploré la baisse du niveau de l’enseignement … Leurs syndicats estiment que cette baisse du niveau de l’enseignement est causée par le manque de motivation des enseignants. Ils plaident pour une amélioration de leurs conditions de vie.

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Dans la ville de Mbuji-Mayi (2000 Km au sud-est de Kinshasa), dans le Congo profond au Kasaï-Oriental, les responsables d’écoles et les parents d’élèves se plaignent du délabrement des écoles pendant que les enseignants récusent les conditions d’étude et de travail dans leurs établissements. 

enseignement9Paradoxalement, les pouvoirs publics, dans leur folklore habituel, ont plutôt placé cette journée sous le thème de Tous pour l’éducation de qualité et l’ont entouré d’un concert fade des manifestations à peine audibles et visibles à Kinshasa. Que puissent, enfin, ces pouvoirs publics, entendre le message de la directrice générale de l’Unesco, Irina Bovova, ci-haut référencé, notre métier, retrouverait, sans aucun son qualificatif perdu de beau.


Des mondoblogueurs à Abidjan ? Aïe…Aïe…, j’ai raté le coche

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Depuis que la communauté Mondoblog a dévoilé, il y a quelques jours, la liste des mondoblogueurs sélectionnés pour la saison 3 de la formation qui se tiendra à Abidjan du 2 au 12 mai, des expressions légitimes de joie accompagnent cette annonce pour certains heureux élus. Faut-il pour autant pleurer, si par malheur, comme moi, on n’a pas été retenu sur cette liste ? Que nenni ! en tous cas, moi je ne le fais pas. Voici pourquoi.

Rater le coche

 

Lorsque j’ai raconté cette déconvenue à un ami ivoirien vivant à Kinshasa et que ce dernier me dira que je venais de rater là, le coche, pour aller visiter cette belle ville d’Abidjan, j’ai cherché à en savoir davantage sur cette expression : « rater le coche« . Depuis, je sais à présent que « rater le coche » est une belle expression qui signifie aujourd’hui que : l’on rate une bonne occasion de vivre un événement particulier, qui aurait pu être palpitant ou fructueux. Une manière de dire, en d’autres termes, que l’on laisse passer une belle occasion de faire une chose utile ou avantageuse.

L’origine lointaine de cette expression se situerait aux XVIIe et XVIIIe siècles, lorsque les « coches » désignaient alors des moyens de transport fluvial dont les départs et les arrêts dépendaient d’horaires stricts et précis. Et qui dit horaires, dit risque de manquer le passage du coche et de rater ainsi son moyen de transport et la possibilité de se déplacer en temps voulu. C’est dire qu’emprunter ce type d’embarcation restait une extrême aventure. Aujourd’hui, le versant contemporain de cette réalité, « manquer le coche » pourrait être assimilé à la mésaventure, pour certains, de louper leur train ou de manquer leur avion.

Dès lors que, par la temporalité, les coches terrestres ont été remplacés par les diligences et que ceux d’eau ont cessé leur activité, le mot a disparu de la langue courante, mais l’expression est restée et s’est généralisée à toute bonne occasion manquée.

Ce que je manque, en loupant ce coche

  • Dans ce cas d’espèce, ce que je loupe, c’est surtout cette belle occasion d’apprendre davantage d’arcanes de gestion d’un Web site (blog) sous WordPress en bénéficiant d’une expertise avérée de formateurs assignés à cette session de formation. Je façonne actuellement mon blog selon une approche d’auto formation tout en bénéficiant des temps en temps et à distance de l’aide de l’équipe mondoblog. Je ne m’en plains pas outre mesure, car l’autoformation est assimilable à une approche pédagogique constructiviste d’apprentissage. Cette approche est louable et, il semble que nombre de pédagogues la recommandent de plus en plus, comme une forme d’apprentissage qui place désormais l’apprenant au centre de sa formation, en lieu et place de l’approche béhavioriste et transmissive où l’apprenant n’est pas totalement maître de sa formation et doit, le plus souvent, tout attendre de l’enseignant. Enseignant, j’adopte moi-même fréquemment l’approche constructiviste d’apprentissage vis-à-vis de mes étudiants dont certains suivent mes cours en ligne et à distance sur des plateformes appropriées. Cela ne m’empêche néanmoins pas d’associer à ces cours en ligne, quelques séances de présentiel qui m’offrent l’occasion de recevoir, in situ, par les mimiques, les clins d’œil, etc. des apprenants, un feedback utile qui m’aide parfois à rectifier le tir lors de mes enseignements.
  • Je vais manquer aussi l’occasion de partager, de mutualiser les expériences, de rencontrer tous ces talentueux jeunes et vieux blogueurs de la communauté dont la lecture, chaque jour, de quelques billets me fascine. De tous, je regretterai encore longtemps, cette chance que je manque, de serrer la main d’un ami, Debellahi, que j’ai découvert sur cette communauté et dont la qualité de la production m’aura très sincèrement ébloui et enthousiasmé.

Et maintenant, des regrets ?

Oui. Sincèrement, à la fin, n’ai-je pas un peu des regrets, le mot inévitable en pareille circonstance est prononcé, d’avoir loupé ce coche ? En me lisant, entre les lignes, ci-haut, il serait faux de dire que je n’ai pas de regrets. Lorsque je constate que je rate là, par exemple, une occasion de visiter cette ville d’Abidjan qu’un célèbre musicien compatriote Tabu Ley a immortalisée dans cette belle mélodie, intitulée Bel Abidjan, je ne peux, naturellement, que le regretter.

Non. Car, lorsque j’ai reçu la sentence de l’équipe Mondoblog : « Depuis ton inscription sur la plateforme, tu as rédigé 9 articles. Ce qui est très bien, mais ce n’était pas assez pour te sélectionner, car […]  Néanmoins, nous ne voulons pas te décourager et nous savons que la gestion d’un blog demande du temps », j’ai immédiatement positivé et inséré une note de bas de page optimiste à mon échec en répondant à l’équipe : « Merci beaucoup à l’équipe Mondoblog. J’ai été moins actif, je dois l’avouer et accepter ma non-sélection. Je prends une résolution d’être un peu plus productif pour mériter MA PROCHAINE SÉLECTION pour la prochaine formation ».

Fier de savoir que quatre de mes neuf billets, consignés jusque-là, sur mon blog ont été plébiscités, et encouragés par cet autre passage inclus dans le texte de la sentence : « Laventure Mondoblog ne s’arrête pas là », je me suis remis beaucoup de baume au cœur et en me retournant vers Saint-Exupéry, je me suis approprié cette sagesse : « L’échec fortifie les forts ».

Je convie tous les infortunés collègues blogueurs qui avons raté ce premier coche de trouver là non seulement une simple consolation, mais surtout une nouvelle émanation de vigueur au travail. A tous les heureux élus… je vous dis BON VOYAGE SUR ABIDJAN


La réconciliation, un concept sensé dans la crise ukrainienne et insensé dans celle palestinienne ?

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A force d’entendre un mot s’employer, à tue-tête, ces derniers temps par nombre des médias internationaux, j’ai voulu savoir davantage le sens qu’il pourrait bien véhiculer. Car je suis intrigué par l’usage à géométrie variée qui est fait du concept de « réconciliation » selon qu’il s’agisse de la crise ukrainienne actuelle ou celle, plus ancienne, palestinienne. Je ne comprends, ni ne m’explique cette ambiguïté. 

QUID DE LA VALEUR SÉMANTIQUE DE L’EXPRESSION « RÉCONCILIATION »

D’emblée, je me suis d’abord posé la question de la valeur sémantique du terme réconciliation. J’ai donc cherché à examiner ce qu’en disent certains ouvrages de référence pour, ainsi, mieux saisir sa valeur sémantique. Machinalement, j’ai été interroger le moteur de recherche Google. La première réponse que m’a réservé ma requête, fut une « overdose » d’occurrences : environ 14 300 000 items de résultats possibles à ma demande. Après un premier affinement de mon équation de recherche, j’ai pu légèrement réduire tout ce bruit pour retenir la première valeur que lui donne le dictionnaire de français Larousse  : « Action de réconcilier des adversaires, des gens fâchés entre eux ; fait de se réconcilier » 

La suite de ma recherche me conduira sur Wikipédia, où j’apprendrai que le mot réconciliation à plusieurs significations :

  1. Quand elle évoque une résolution de conflit, l’expression réconciliation s’apparente, entre autres,  à un concept associé aux relations humaines, principalement lié au management et aux méthodes et outils d’aide à la prise de décision qui aboutit au choix d’une solution à un affrontement et sa mise en œuvre.
  2. Quand l’expression fait allusion à une commission de vérité et de réconciliation, elle est perçue comme une entité non juridique mise en place après des périodes de troubles politiques, de dictature ou de répression politique en vue d’œuvrer dans un esprit de réconciliation nationale. Ici, les victimes sont invitées à s’exprimer devant un forum afin de leur permettre de retrouver la dignité et les auteurs d’exactions, appelés à avouer leurs forfaits et à se repentir devant les victimes.
  3. Enfin, on parle aussi de réconciliation dans de nombreuses religions pour évoquer un sacrement de pénitence et de réconciliation qui a pour objectif de solliciter le pardon de Dieu pour tout pénitent. 

 

J’apprends encore par la suite, que des commissions de vérité et de réconciliation ont été mises en place dans près de 25 pays du monde. En Afrique, celle de l’Afrique du Sud, est l’une des plus célèbres. D’autres pays africains ont tenté de les mettre en place, sans vraiment les réussir, comme au Burundi et en Cote d’Ivoire.

 

UN USAGE POLITIQUE INTÉRESSÉ DU TERME « RÉCONCILIATION » ?

Seulement, dans la gestion de deux crises de l’Ukraine et de la Palestine qui secouent et inquiètent le monde actuellement, on peut s’interroger pourquoi demander à ceux qui n’en veulent pas, une réconciliation et la refuser à ceux qui en veulent ?

Dans le cas palestinien, depuis que le Hamas et l’OLP, par leurs chefs respectifs aient décidés de se réconcilier,  le concert de réactions négatives, qui a suivi cette option peut sembler inouï. En effet, si hormis celle de l’Etat d’Israël naturellement compréhensible, que penser des critiques d’Obama, président des Etats-Unis d’Amérique sur la réconciliation palestinienne ? Que dire de l’acquiescement du bout des lèvres que cette réconciliation a suscité dans l’Union européenne ?

Le paradoxe voudrait que cette réconciliation soit, en revanche fortement réclamée dans la gestion de  l’autre crise du moment : la crise ukrainienne, où la communauté internationale (entendez les USA et l’UE) tempête sinon exige une réconciliation presque sans condition entre les ukrainiens. Des hommes politiques de poids comme le français Jean-Pierre Chevènement la réclame de vive voix sur son blog.

Ainsi, à tous mes questionnements ci-haut évoqués, je postule, dans une certaine naïveté primaire, sans doute, l’hypothèse selon laquelle l’usage des concepts par les grands de ce monde obéit forcément au gré de leurs intérêts. Dans ce cas d’espèce, la question reste de savoir si ces intérêts des grands, resteront indéfiniment au dessus de ceux du peuple palestinien aujourd’hui avide de son unité ? Réponde qui sais ou qui peut.