Osman Jérôme

Haïti – République dominicaine : une diplomatie irresponsable à l’ère de Twitter

Malgré une proximité géographique et un passé colonial partagé, la santé diplomatique entre Port-au-Prince et Saint-Domingue est plutôt souvent défaillante. Et ce n’est pas l’arrivée de Twitter qui va arranger les choses. Au contraire, le réseau social aux 280 caractères risque d’empirer davantage les choses.



Éloge de la solitude

Dans certaines circonstances, pour un meilleur équilibre de notre épanouissement personnel, il est souvent important de prendre notre distance de la foule, consacrant ainsi un peu de temps à nous-mêmes et pour nous-mêmes.








Mémorial du 11 septembre : lieu de recueillement à New-York

L’affluence des salles d’embarquement de l’aéroport JFK, les gratte-ciel de Manhattan, les boites de nuit de Long Island, les embouteillages de Times Square, la verdure du Central Park, l’histoire de la Statue de la Liberté… Depuis bientôt vingt ans, non sans de grandes amertumes, New-York c’est aussi le 11 septembre 2001, date tristement célèbre dans les annales historiques des Américains et celles du monde entier.



Toni Kroos ou le miracle allemand

Ce week-end la Russie a connu de nouvelles grandes émotions, notamment au Fisht Stadium, où Allemands et Suédois se sont affrontés dans un duel de haute intensité.

Toni Kroos via : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:UEFA_Euro_2012_qualifying_-_Austria_vs_Germany_2011-06-03_(06).jpg
Toni Kroos via : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:UEFA_Euro_2012_qualifying_-_Austria_vs_Germany_2011-06-03_(06).jpg

Une énorme pression reposait sur les dos des Allemands, qui ont été extrêmement décevants pour leur entrée dans la compétition, les champions du monde en titre ont en effet chuté face aux Mexicains (1-0) le 17 juin. Après cette défaite initiale, il fallait donc se ressaisir face aux suédois.

Les champions du monde sont de retour. Même si ce n’est pas avec les éclats attendus… la rencontre avec les suédois fut un vrai match à suspens, hautement disputé jusque dans les dernières secondes du temps additionnel. L’équipe allemande est finalement arrivée à s’imposer face à la Suède sur le fil par  un score de 2-1. Un « ouf » de soulagement, notamment pour le sélectionneur Joachim Löw, dont les choix tactiques ont été décriés ces derniers jours.

La possession allemande

Déjà en mauvaise posture dans le groupe F après leur défaite face au Mexique, les Allemands savaient  qu’ils n’avaient pas le droit à l’erreur dans cette confrontation avec la Suède. L’équipe suédoise était assez en forme, forte de sa victoire après sa première sortie face à la Corée du Sud (score 1-0). Mais samedi, dès le coup d’envoi de la rencontre, la Mannschaft manifestait son envie de monopoliser le jeu. Pendant les premières minutes de la partie, les Kroos, Reus, Müller, Draxler et Werner ne faisaient que mener des assauts offensifs contre des Suédois, qui se contentaient de bien défendre et d’opérer en contre.

Au fil des minutes, comme une évidence, l’Allemagne garde la possession de balle. Mais l’équipe adverse fait face : les suédois sont intelligemment regroupés sur le plan défensif et ne sont pas vraiment dérangés par l’attaque allemand. Ainsi, au milieu de la domination allemande, après une trentaine minute de jeu, la tactique suédoise se révéle payante. Car, pendant que les attaques allemandes répétées restaient sans succès, les Suédois, par l’intermédiaire d’Ola Toivonen, réussirent à ouvrir le score à la trente-deuxième minute. Jusqu’alors inefficaces à l’attaque, les Allemands ont pris comme un coup sur la tête.

L’avantage est donc aux Suédois dans la première période du match. Les champions du monde en titre sont virtuellement éliminés ! Un scénario impensable quelques jours auparavant, l’équipe de Joachim Löw avait même été donnée favorite à sa propre succession.

Une victoire méritée

Après maintes considérations, nous serons finalement tous d’accord pour dire que le résultat final de la rencontre en faveur de l’Allemagne n’est pas injuste. Même si on doit reconnaître que les Suédois ont tout fait pour arracher le point du nul. Mais, c’était sans compter avec la détermination des Allemands. Dans la douleur, ils n’ont jamais douté au succès, à l’image d’un Jérôme Boateng monstrueux dans toutes les parties du terrain. Au point même de se faire expulser à quelques minutes de la fin de la bataille !

L’égalisation est vite trouvée au début du second acte par Reus. Les Allemands n’ont jamais arrêté de mettre le pied sur l’accélérateur. Même si dans cette folle précipitation, ils ont failli se faire punir à plusieurs reprises par des Suédois souvent dangereux dans les contres. Heureusement, Manuel Neur a gardé des mains salvatrices : à plusieurs occasions, le portier munichois a dû sortir le grand jeu pour repousser les tentatives suédoises.

Le coup de génie

Dans ce genre de matchs où l’enjeu est important, les minutes passent comme des secondes. Entre les attaques allemandes et les défenses suédoises, les contre-attaques suédoises et les défenses allemandes, certains instants de la seconde mi-temps  ont été de toutes les émotions. Et, dans un battement de paupières, on s’est retrouvés à la 90e minute de jeu. Déjà ! Le score inchangé (1-1) qui persiste dans le tableau d’affichage élimine les Allemands du reste de la compétition, tandis qu’avec 4 points, la Suède se sent plus confortable pour aller chercher sa place de qualification pour les huitièmes de finale lors de son prochain rendez-vous face au Mexique.

Mais, les cinq minutes du temps additionnel ont tout fait basculé du côté des Allemands, portés à la victoire par un coup franc magistral  de son meneur de jeu Toni Kroos. Les allemands ont  évités le pire in extremis.

Malgré des statistiques flatteuses, le joueur du Real Madrid n’était pas dans un grand soir jusqu’à cette frappe victorieuse. Mais, les grands joueurs savent faire la différence, notamment dans les moments difficiles. Sans craquer, la tête sur les épaules, la magie dans les pieds, Toni Kroos a répondu comme il le fallait : un but à la 95e minute, qui permet à son équipe d’espérer un billet pour les huitièmes de finale.
Bien qu’aujourd’hui rien ne soit encore assuré.

Osman Jérôme


Toni Kroos ou le miracle allemand

Toni Kroos via : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:UEFA_Euro_2012_qualifying_-_Austria_vs_Germany_2011-06-03_(06).jpg
Toni Kroos via : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:UEFA_Euro_2012_qualifying_-_Austria_vs_Germany_2011-06-03_(06).jpg

Ce week-end la Russie a connu de nouvelles grandes émotions, notamment au Fisht Stadium, où Allemands et Suédois se sont affrontés dans un duel de haute intensité.


Une énorme pression reposait sur les dos des Allemands, qui ont été extrêmement décevants pour leur entrée dans la compétition, les champions du monde en titre ont en effet chuté face aux Mexicains (1-0) le 17 juin. Après cette défaite initiale, il fallait donc se ressaisir face aux suédois.

Les champions du monde sont de retour. Même si ce n’est pas avec les éclats attendus… la rencontre avec les suédois fut un vrai match à suspens, hautement disputé jusque dans les dernières secondes du temps additionnel. L’équipe allemande est finalement arrivée à s’imposer face à la Suède sur le fil par  un score de 2-1. Un « ouf » de soulagement, notamment pour le sélectionneur Joachim Löw, dont les choix tactiques ont été décriés ces derniers jours.

La possession allemande

Déjà en mauvaise posture dans le groupe F après leur défaite face au Mexique, les Allemands savaient  qu’ils n’avaient pas le droit à l’erreur dans cette confrontation avec la Suède. L’équipe suédoise était assez en forme, forte de sa victoire après sa première sortie face à la Corée du Sud (score 1-0). Mais samedi, dès le coup d’envoi de la rencontre, la Mannschaft manifestait son envie de monopoliser le jeu. Pendant les premières minutes de la partie, les Kroos, Reus, Müller, Draxler et Werner ne faisaient que mener des assauts offensifs contre des Suédois, qui se contentaient de bien défendre et d’opérer en contre.

Au fil des minutes, comme une évidence, l’Allemagne garde la possession de balle. Mais l’équipe adverse fait face : les suédois sont intelligemment regroupés sur le plan défensif et ne sont pas vraiment dérangés par l’attaque allemand. Ainsi, au milieu de la domination allemande, après une trentaine minute de jeu, la tactique suédoise s’est révélée payante. Car, pendant que les attaques allemandes répétées restaient sans succès, les Suédois, par l’intermédiaire d’Ola Toivonen, réussirent à ouvrir le score à la trente-deuxième minute. Jusqu’alors inefficaces à l’attaque, les Allemands ont pris comme un coup sur la tête.

L’avantage est donc aux Suédois dans la première période du match. Les champions du monde en titre sont virtuellement éliminés ! Un scénario impensable quelques jours auparavant, l’équipe de Joachim Löw avait même été donnée favorite à sa propre succession.

Une victoire méritée

Après maintes considérations, nous serons finalement tous d’accord pour dire que le résultat final de la rencontre en faveur de l’Allemagne n’est pas injuste. Même si on doit reconnaître que les Suédois ont tout fait pour arracher le point du nul. Mais, c’était sans compter avec la détermination des Allemands. Dans la douleur, ils n’ont jamais douté au succès, à l’image d’un Jérôme Boateng monstrueux dans toutes les parties du terrain. Au point même de se faire expulser à quelques minutes de la fin de la bataille !

L’égalisation est vite trouvée au début du second acte par Reus. Les Allemands n’ont jamais arrêté de mettre le pied sur l’accélérateur. Même si dans cette folle précipitation, ils ont failli se faire punir à plusieurs reprises par des Suédois souvent dangereux dans les contres. Heureusement, Manuel Neur a gardé des mains salvatrices : à plusieurs occasions, le portier munichois a dû sortir le grand jeu pour repousser les tentatives suédoises.

Le coup de génie

Dans ce genre de matchs où l’enjeu est important, les minutes passent comme des secondes. Entre les attaques allemandes et les défenses suédoises, les contre-attaques suédoises et les défenses allemandes, certains instants de la seconde mi-temps  ont été de toutes les émotions. Et, dans un battement de paupières, on s’est retrouvés à la 90e minute de jeu. Déjà ! Le score inchangé (1-1) qui persiste dans le tableau d’affichage élimine les Allemands du reste de la compétition, tandis qu’avec 4 points, la Suède se sent plus confortable pour aller chercher sa place de qualification pour les huitièmes de finale lors de son prochain rendez-vous face au Mexique.

Mais, les cinq minutes du temps additionnel ont tout fait basculer du côté des Allemands, portés à la victoire par un coup franc magistral  de son meneur de jeu Toni Kroos. Les allemands ont  évité le pire in extremis.

Malgré des statistiques flatteuses, le joueur du Real Madrid n’était pas dans un grand soir jusqu’à cette frappe victorieuse. Mais, les grands joueurs savent faire la différence, notamment dans les moments difficiles. Sans craquer, la tête sur les épaules, la magie dans les pieds, Toni Kroos a répondu comme il le fallait : un but à la 95e minute, qui permet à son équipe d’espérer un billet pour les huitièmes de finale.
Bien qu’aujourd’hui rien ne soit encore assuré.

Osman Jérôme


L’Argentine et Messi dans la tourmente

Sélection d’Argentine de football via : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:ECUADOR_VS_ARGENTINA_(36916460184).jpg
Sélection d’Argentine de football via : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:ECUADOR_VS_ARGENTINA_(36916460184).jpg

Jeudi 21 juin 2018. Cela fait exactement huit jours, depuis que la Coupe du monde de football a débuté en Russie. Et depuis, entre la victoire des uns et la défaite des autres, en si peu de temps, on a eu droit à des rebondissements, semblables parfois à des petits tremblements de terre. D’ailleurs, ce sont souvent ces genres d’émotions, qui font tout le charme du football, dont l’incertitude dans les résultats est une part de beauté.

Après un début de compétition mitigé, ponctué tout d’abord par un nul face à la modeste équipe islandaise, pour leur deuxième sortie dans le groupe D, l’entraineur argentin Jorge Sampaoli et ses hommes ont été donc condamnés à un exploit face à la Croatie. Cependant, loin de toutes les attentes, on a plutôt vu une sélection d’Argentine sans un réel engagement, dépassée au bout du compte par les évènements. Le support moral de Diego Maradona dans les tribunes du stade Nijni Novgorod, n’a pas pu rien contre une nouvelle contre-performance d’une équipe d’Argentine sans inspiration, à l’image de son portier Willy Caballero, auteur d’une grosse boulette sur l’ouverture du score des Croates par Rebić.

En effet, au-delà de la bévue monumentale du gardien, qui a certes précipité la dégringolade de l’Albiceleste, durant presque toute la rencontre, Messi et sa troupe n’ont jamais trouvé le bon tempo. D’une partie du terrain à l’autre, ils étaient incapables de se mettre sur un bon rythme de jeu. Presqu’aucun effort pour faire la différence à l’équipe croate, bien meilleure sur le plan tactique. Et à ce sujet justement, à un moment du match, scotché devant mon écran, j’avais comme l’impression que les Argentins jouaient en infériorité numérique, tant que les Croates occupaient tous les espaces du rectangle vert.

Considéré comme une machine à confusion dans ses choix tactiques, le sélectionneur argentin Jorge Sampaoli est d’une part le principal responsable de la débâcle de son équipe. Il l’a d’ailleurs assumé après la rencontre. D’autre part cependant, il n’a pas été du tout aidé par ses joueurs, qui n’ont jamais fait preuve d’orgueil et de caractère. Un sens d’irresponsabilité justifié entre autres par le manque de leadership du capitaine Messi, sans une réelle influence et dans le jeu et sur ses compagnons sur le terrain.

Ainsi, pour certains supporters argentins, évidemment très déçus de cette nouvelle piètre prestation de leur équipe, l’amertume est beaucoup plus dans la forme que dans la défaite elle-même. Car tactiquement, les Croates ont été largement supérieurs aux joueurs argentins. Dans cette partie, les poulains de l’ancien entraineur sévillan n’ont jamais eu le contrôle de la situation. Sans âme et sans armes, ils se font tabasser avec un accent d’humiliation inacceptable.

En tout cas, s’il faut évidemment remonter les bretelles des joueurs argentins, dépassés par les événements, on doit justement féliciter les Croates qui, durant toute la rencontre ont montré une détermination inébranlable. Une rage de vaincre notamment justifiée par la performance de Luka Modrić, élu d’ailleurs l’homme du match. Le milieu de terrain du Real Madrid nous a gratifiés d’une prestation digne de sa réputation de joueur de classe. Et cerise sur le gâteau, c’est lui qui a tué tous les espoirs argentins, en marquant le deuxième but de son équipe, d’une belle frappe depuis l’extérieur de la surface. Maestro.

Higuaín, Dybala appelés en renfort n’ont pas pu aider à sauver les meubles, dans une maison déjà pratiquement consumée. Avec un but de Rakitić dans les dernières minutes, ça fait 3-0 au coup de sifflet final en faveur des Croates, qualifiés du même coup avec 6/6 pour le tour suivant du tournoi. Entre-temps, le séjour de leur adversaire du jour, risque déjà de se limiter en Russie au premier tour de la Coupe du monde. Catastrophe.

Osman Jérôme


Brésil : les premières inquiétudes du grand favori

Après des éliminatoires survolés avec matière et manière, il est évident que le Brésil débarque chez Poutine avec un statut de grandissime favori de la Coupe du monde.

Cet article a initialement été publié sur lautrehaiti.mondoblog.org.

Avant même le début de la compétition, en vertu des succès des matchs de préparation, on sentait déjà une réelle envie des Brésiliens de se passer du traumatisme de la débâcle de 2014, dont les images hantent aujourd’hui encore l’esprit des supporters. Maintenant, attendons de voir si la Seleção sera bel et bien à la hauteur de l’exploit attendu. En attendant la réponse définitive, la première sortie du Brésil n’a pas été très convaincante, loin de là …  

CC: Brazil_men's_football_team_2016_Olympics
CC: Brazil_men’s_football_team_2016_Olympics

Ces dernières années les observateurs du football se sont de plus en plus plantés dans les pronostics. On a eu droit à des surprises inédites. Le monde a évolué et la pratique du football n’est pas en reste. Les pays concernés consentissent à de nombreux efforts pour être à la hauteur des événements, et, c’est une bonne chose pour ceux qui regardent le foot en prenant en compte son côté esthétique. Car il faut reconnaître que ce n’est pas toujours intéressant d’assister à un match de football où la nette supériorité de l’une des deux équipes a tendance à réduire la beauté de la chose. Certes, il y aura toujours des différences de niveau, mais c’est quand même mieux quand c’est équilibré. Ça donne plus de sens au jeu. Bref.

Au regard de la somme des individualités des Brésiliens – avec notamment une armada offensive constituée des éléments parmi les plus dangereux actuellement dans les plus grands championnats européens – cette deuxième rencontre du groupe E entre le Brésil et la Suisse dimanche 17 juin à Rostov aurait dû être une simple formalité pour les partenaires de Neymar. Certainement, quand c’est sur le papier c’est même trop facile de le dire ! Mais, on le sait, la réalité du terrain en a souvent décidé autrement, surtout dans une compétition de grande envergure comme la Coupe du monde. Et c’était justement le cas dans ce « Brésil-Suisse ». Peu importe son statut, jamais une équipe n’acceptera de vendre sa peau à bon marché.

On ne cesse de le répéter : « il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Tite et sa belle sélection brésilienne viennent d’en faire la dure expérience face à l’équipe suisse de football. Pour son entrée en lice au Mondial, la Seleção, véritable favorite au succès final du tournoi,  s’est fait freiner par les Suisses. Lichtsteiner et ses coéquipiers se sont montrés très intelligents dans le jeu au moment de mettre en déroute le plan de jeu des Brésiliens.

Avec la qualité technique qu’on leur connait, les Brésiliens avaient pourtant bien démarré l’affaire. Les Marcelo, Neymar, Coutinho et Willian n’ont en effet pas pris trop de temps à monopoliser le cuir, ce qui obligeait les Suisses à commettre pas mal de fautes. Ainsi, à la vingtième minute de jeu, dans la foulée de cette domination, Philippe Coutinho a fait jaillir toute la clarté de sa technique, offrant l’ouverture du score au Brésil avec l’amour de la frappe comme on ne la voit pas tous les jours à la télévision. Une œuvre de toute beauté.

Neymar ou l’offensive brésilienne inefficace 

L’avantage du score au profit des Brésiliens dans le premier acte de la partie n’a pas du tout découragé les Suisses. Au contraire. Au retour des vestiaires, ils ont montré un visage beaucoup plus conquérant. Ainsi, cinq minutes seulement après le coup d’envoi de la deuxième période, ils ont trouvé leur égalisation grâce à Zuber. Le score de parité (1-1) restera donc inchangé jusqu’au coup de sifflet final de la partie.

On peut ne pas être d’accord, mais le Brésil aurait pu remporter le match s’il n’y avait pas eu ce manque de transmission, qui a caractérisé son attaque pendant presque toute la seconde mi-temps. Une inefficacité offensive, due en grande partie au style de jeu bling-bling de Neymar. Car l’attaquant parisien, bien que souffrant de pépins physiques, n’entend pas simplifier sa manière de jouer. D’une manière ou d’une autre, son côté one-man-show a eu des préjudices considérables sur l’épanouissement collectif du jeu brésilien.

Ce match nul, ce n’était que la première sortie, pour ne pas répéter ce même couac dans les prochaines confrontations, l’équipe du Brésil a intérêt à être beaucoup plus fluide dans la construction de son jeu, notamment au niveau de l’animation offensive.

Le tweet de la prudence

Quelques minutes avant le coup d’envoi de la rencontre, les fanatiques les plus zélés de la Seleção prévoyaient déjà une facile démonstration de leur équipe face à la Suisse. Toujours avec un peu de retenue dans mes observations, j’ai eu l’intelligence de faire ce tweet, en signe d’objectivité que requiert ce sport qu’est le football.
Rien n’est jamais totalement joué d’avance.

Osman Jérôme


Ronaldo, puissance 3

Cristiano Ronaldo via https://commons.wikimedia.org/wiki/File:New_Zealand-Portugal_(14).jpg

Les nostalgiques du beau jeun’ont pas vraiment eu tort dans leurs prévisions, eux qui, nourris par leur sens de l’humour, avaient annoncé le « vrai début » de la Coupe du monde 2018 pour cet après-midi du 15 juin. Car, comparé aux trois précédentes rencontres de la compétition organisée cette année en Russie, le duel qui a opposé le Portugal à l’Espagne a été d’un niveau supérieur sur toute la ligne.  

Le jeu, la technique, la tactique, l’intensité […], tous les ingrédients étaient donc disponibles pour un match de football mémorable Et comme on pouvait s’y attendre, de la première minute jusqu’au coup de sifflet final, la quatrième rencontre de la vingt-et-unième édition de la Coupe du monde de football a tenu toutes ses promesses. Les amateurs du foot se sont bien régalés. En effet, si les vingt-deux acteurs ont été à la hauteur de ce choc ibérique entre Portugais et Espagnols (David De Gea à un degré moindre), il y a évidemment un nom qui attirait beaucoup plus les projecteurs à la fin de la partie. L’homme de la soirée s’appelle Cristiano Ronaldo, auteur d’un « Hat-trick » dont un somptueux coup franc venu d’une autre planète, qui a laissé De Gea presque sans mouvement. Magique.

Décidément, au-delà de l’art, CR7 a aussi la manière de surprendre. Et depuis quelques temps, cela commence par devenir une bonne habitude. Le crack portugais a le don de sortir le grand jeu, de s’élever au-dessus de tous quand on s’y attend peut-être le moins. On se souvient tous de son exceptionnel retourné acrobatique face à la Juventus en avril dernier, au moment où certains étaient vraiment pessimistes quant à sa forme. Et voilà qu’aujourd’hui encore, grâce à son génie, son sens aiguisé du but, son charisme dans l’influence du jeu, Cristiano Ronaldo récolte les louanges du monde entier. Il vient d’estampiller un autre grand match de football de son empreinte technique et de son sens de leadership. Ce 15 juin 2018 a été une autre soirée de gloire pour l’homme aux cinq ballons d’or, dont le talent a permis au Portugal d’arracher le précieux point du match nul face une équipe espagnole tellement prometteuse.

Entre-temps, avec ce nouveau triplé, l’attaquant du Real Madrid a rejoint Seeler, Pelé et Klose dans le petit cercle très fermé des joueurs qui ont marqué dans quatre Coupes du monde. À trente-trois ans, pendant que certains le voient plutôt au seuil du déclin, CR7 ne fait qu’ajouter d’autres chefs-d’œuvre à son palmarès individuel, déjà long comme le bras d’un mendiant. En tout cas, si on lui a souvent reproché de ne pas marquer contre les grandes équipes avec sa sélection nationale, l’ancien joueur de Manchester United a fait avec ces trois buts contre la Roja un match qui resteront pendant longtemps dans les archives du football mondial.

Osman Jérôme


Brésil : les premières inquiétudes du grand favori

CC: Brazil_men's_football_team_2016_Olympics
CC: Brazil_men’s_football_team_2016_Olympics

Après des éliminatoires survolés avec matière et manière, il est évident que le Brésil débarque chez Poutine avec un statut de grandissime favori de la Coupe du monde. D’ailleurs, avant même le début de la compétition, en vertu des succès des matchs de préparation, on sentait déjà une réelle envie des Brésiliens de se passer du traumatisme de la débâcle de 2014, dont les images hantent aujourd’hui encore l’esprit des supporters. Maintenant, attendons de voir si la Seleção sera bel et bien à la hauteur de l’exploit attendu.
En attendant la réponse définitive, la première sortie du Brésil n’a pas été très convaincante, loin de là …  

Ces dernières années les observateurs du football se sont de plus en plus plantés dans les pronostics. On a eu droit à des surprises inédites. Le monde a évolué et la pratique du football n’est pas en reste. Les pays concernés consentissent à de nombreux efforts pour être à la hauteur des événements, et, c’est une bonne chose pour ceux qui regardent le foot en prenant en compte son côté esthétique. Car il faut reconnaître que ce n’est pas toujours intéressant d’assister à un match de football où la nette supériorité de l’une des deux équipes a tendance à réduire la beauté de la chose. Certes, il y aura toujours des différences de niveau, mais c’est quand même mieux quand c’est équilibré. Ça donne plus de sens au jeu. Bref.

Au regard de la somme des individualités des Brésiliens – avec notamment une armada offensive constituée des éléments parmi les plus dangereux actuellement dans les plus grands championnats européens – cette deuxième rencontre du groupe E entre le Brésil et la Suisse dimanche 17 juin à Rostov aurait dû être une simple formalité pour les partenaires de Neymar. Certainement, quand c’est sur le papier c’est même trop facile de le dire ! Mais, on le sait, la réalité du terrain en a souvent décidé autrement, surtout dans une compétition de grande envergure comme la Coupe du monde. Et c’était justement le cas dans ce « Brésil-Suisse ». Peu importe son statut, jamais une équipe n’acceptera de vendre sa peau à bon marché.

On ne cesse de le répéter : « il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Tite et sa belle sélection brésilienne viennent d’en faire la dure expérience face à l’équipe suisse de football. Pour son entrée en lice au Mondial, la Seleção, véritable favorite au succès final du tournoi,  s’est fait freiner par les Suisses. Lichtsteiner et ses coéquipiers se sont montrés très intelligents dans le jeu au moment de mettre en déroute le plan de jeu des Brésiliens.

Avec la qualité technique qu’on leur connait, les Brésiliens avaient pourtant bien démarré l’affaire. Les Marcelo, Neymar, Coutinho et Willian n’ont en effet pas pris trop de temps à monopoliser le cuir, ce qui obligeait les Suisses à commettre pas mal de fautes. Ainsi, à la vingtième minute de jeu, dans la foulée de cette domination, Philippe Coutinho a fait jaillir toute la clarté de sa technique, offrant l’ouverture du score au Brésil avec l’amour de la frappe comme on ne la voit pas tous les jours à la télévision. Une œuvre de toute beauté.

Neymar ou l’offensive brésilienne inefficace 

L’avantage du score au profit des Brésiliens dans le premier acte de la partie n’a pas du tout découragé les Suisses. Au contraire. Au retour des vestiaires, ils ont montré un visage beaucoup plus conquérant. Ainsi, cinq minutes seulement après le coup d’envoi de la deuxième période, ils ont trouvé leur égalisation grâce à Zuber. Le score de parité (1-1) restera donc inchangé jusqu’au coup de sifflet final de la partie.

On peut ne pas être d’accord, mais le Brésil aurait pu remporter le match s’il n’y avait pas eu ce manque de transmission, qui a caractérisé son attaque pendant presque toute la seconde mi-temps. Une inefficacité offensive, due en grande partie au style de jeu bling-bling de Neymar. Car l’attaquant parisien, bien que souffrant de pépins physiques, n’entend pas simplifier sa manière de jouer. D’une manière ou d’une autre, son côté one-man-show a eu des préjudices considérables sur l’épanouissement collectif du jeu brésilien.

Ce match nul, ce n’était que la première sortie, pour ne pas répéter ce même couac dans les prochaines confrontations, l’équipe du Brésil a intérêt à être beaucoup plus fluide dans la construction de son jeu, notamment au niveau de l’animation offensive.

Le tweet de la prudence

Quelques minutes avant le coup d’envoi de la rencontre, les fanatiques les plus zélés de la Seleção prévoyaient déjà une facile démonstration de leur équipe face à la Suisse. Toujours avec un peu de retenue dans mes observations, j’ai eu l’intelligence de faire ce tweet, en signe d’objectivité que requiert ce sport qu’est le football.
Rien n’est jamais totalement joué d’avance.

Osman Jérôme


Messi n’a pas répondu à l’appel

Lionel Messi via https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lionel_Messi_in_tears_after_the_final.jpg
Lionel Messi via https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lionel_Messi_in_tears_after_the_final.jpg

Être l’un des meilleurs joueurs de tous les temps, jouer dans l’un des plus grands clubs de football de la planète, avoir cinq ballons d’or… Ce ne sont pas des garanties pour ne pas rater son premier match dans une Coupe du monde de football. Si vous ne me croyez pas, allez donc demander à Lionel Messi, il vous donnera beaucoup plus de précisions.

En effet, ce samedi 16 juin 2018, pour cette première sortie de la sélection d’Argentine dans le Mondial, comme il est souvent d’habitude, Messi a été très attendu face à l’Islande. La pression sur ses épaules était énorme, surtout après les résultats de Ronaldo la veille. La Pulga devait donc se montrer à la hauteur. Mais, contrairement aux attentes et aux prévisions flatteuses des supporters, l’attaquant barcelonais est resté à côté de la plaque. Il s’est même offert le luxe de rater le penalty qui aurait pu donner la victoire à l’Argentine. Cela a encore un peu terni sa prestation, pourtant loin d’avoir été ridicule, en vérité. Mais pour un génie de la trempe de LM10, c’est une partie à oublier rapidement.

Au-delà de son manque de réussite face aux Islandais, c’est l’attitude nonchalante de Messi qui inquiète certains observateurs. Ils voient dans le comportement du 10 argentin un mec psychologiquement fragile, qui a souvent du mal à se relever dans des situations difficiles. Et ceci, que ce soit avec l’Argentine ou le Barça. Un comportement indigne d’un grand footballeur qui devrait incarner le leadership de sa troupe.

Sur un terrain de football, Messi est un extraterrestre, une sorte d’artiste capable de faire ce qui lui plait avec le ballon rond. On n’en a aucun doute. Que celui qui n’est jamais tombé sous son charme lève le petit doigt. Cependant, contrairement à ce qu’il fait souvent en club, les prestations du natif de Rosario sont parfois très critiquées en équipe nationale. On lui reproche de ne pas être toujours assez décisif, quand il s’agit de mener son pays au sommet de la gloire dans les grandes compétions internationales.

Et voilà que cette année encore, Messi est malheureusement rattrapé par ses vieux démons en début de ce tournoi mondial. Il a manqué son premier rendez-vous face aux Islandais avec un match nul. Il aurait pu lui-même offrir la victoire aux siens s’il avait été décisif dans son jeu. Ça c’est déjà du passé. Maintenant, Leo et ses coéquipiers doivent rapidement se reprendre, notamment dans les deux prochaines rencontres de l’Albicéleste face à la Croatie et au Nigéria, afin d’espérer en finir avec cette malédiction. Sinon, malgré toutes ses prouesses individuelles et collectives avec le Barça, Messi n’aura jamais le respect total de certains admirateurs. Même pas celle des supporters de l’Argentine, à bout de patience dans l’attente d’un nouveau titre majeur de leur équipe de football favorite.

Osman Jérôme