Kpénahi Traoré




14-18, la résistance de « l’abri des pèlerins »

Une ferme appelée la ferme du Thiaumont, un  lieu d’hébergement des ouvriers qui ont construit l’Ossuaire de Douaumont (nécropole inauguré en 1932, afin d’offrir une sépulture décente aux soldats tombés à Verdun pendant la Guerre de 14-18), une aumônerie. Ce sont les nombreuses transformations que le café-restaurant « l’abri des pèlerins » a connues depuis la Grande Guerre jusqu’ à nos jours. Situé sur le champ de bataille, il a une architecture…


La Première Guerre Mondiale sur la toile

Environ 70 familles venues de Lille et ses alentours (Valenciennes, Arras, Calais, Boulogne) ont partagé des documents et des objets de leur histoire. Les 9 et 16  novembre derniers, les habitants de la région du Nord étaient invités à venir numériser aux archives départementales du Nord et à la Bibliothèque municipale de Lille leurs souvenirs de la Grande Guerre. Quel bilan un mois après cett collecte ? Des casques, des vases,…


Les salariés de la Redoute contre la suppression d’environ 700 emplois

Les employés de La Redoute sont descendus dans la rue à Lille -malgré une pluie incessante- ce jeudi 7 novembre pour manifester contre la suppression d’environ 700 emplois et réclamer des garanties sociales à leur employeur. « Ils veulent supprimer La Redoute. Ils ne veulent plus de La Redoute. Notre souci c’est qu’il n’y a pas de repreneur ni de garanties. Et même s’il y en avait, on ne sait pas…



Roland Ndekploman, être ou ne pas être

Pourquoi s’identifier à l’autre si on peut être soi-même ? L’école des champions, Super copter, Arsène Lupin, le commandant Cousteau. Roland Ndekploman alias Polman s’imaginait dans la peau de ces personnages. Petit-à-petit, il prend conscience et cherche à se forger. Il ne veut plus ressembler, mais être. Plantu ou Obama ? «Aucun des deux » lâche-t-il simplement quand on lui demande qui est son modèle de réussite ? Il n’a pas un personnage modèle…


« J’ai eu une révélation et je suis devenu vacher »

Daniel Vallat et ses vachesph. Céline Miault
Daniel Vallat et ses vaches
(photo: Céline Miault)

C’est l’histoire d’un vacher installé dans la montagne sur le « crêt de bœuf » dans les environs du Col du Merdaret.  Je l’ai rencontré lors d’une randonnée dans le massif de la Belledonne, dans les alpes françaises. Depuis le sommet, Daniel Vallat mène son activité à environ 2000 mètres d’altitude. Loin des regards, il prend soin de ses vaches.

Daniel Vallat a vu le jour en 1978, à Colombe-lès-Vienne, commune située dans le département du Rhône. Son père était maçon et sa mère ouvrière dans une usine de textile. Enfant, il n’a jamais pensé que sa vocation le conduirait un jour dans les alpages. Et pourtant, c’est le cas aujourd’hui. Depuis trois ans, Daniel passe ses journées à s’occuper de ses 288 vaches appartenant à 13 éleveurs.

 

Tu seras vacher

Avant de se révéler vacher, il a d’abord travaillé comme ouvrier dans des usines, sur des chantiers. Il a aussi été au chômage avant de trouver sa voie. Se consacrer au bien-être des animaux. Cette idée lui ai venue comme une révélation. Une bénédiction divine serait-on tenté de dire.

« J’avais 26 ans, ma copine venait de me quitter, je n’avais plus de boulot. Mes amis se sont éloignés de moi. J’étais dans une sorte de dépression quand j’ai eu cette révélation. Un jour alors que je me regardai dans la glace, trois phrases ont résonné dans ma tête. ‘’Je tue. Je suis bien. Je suis un vacher’’ », raconte-t-il.

A partir de ce  moment-là, son destin était scellé. Presque convaincu que sa mission sur terre le prédestinait au gardiennage de troupeaux, il a donné une nouvelle orientation à sa vie. On pourrait donc dire que Daniel Vallat n’a pas choisi d’être vacher, mais c’est plutôt ce métier qui l’a choisi. Il suit alors pendant six mois une formation bergers-vachers d’alpage. Il apprend les techniques d’approche des troupeaux, comment leur parler et les soigner. Selon lui, une formation qui n’était pas obligatoire mais nécessaire quand on n’est pas issu d’un milieu paysan.

« C’est une porte d’entrée dans le métier, un moyen de connaître des éleveurs, des bergers, d’avoir des notions ».

Daniel Vallat s'occupe d'un veauPh. Céline Miault
Daniel Vallat s’occupe d’un veau
(Ph. Céline Miault)

Plus qu’un vacher, un guide

Entre Daniel et ses protégées, c’est plus qu’une relation de vacher à troupeau. Ces vaches sont plus que des animaux. Ce sont des êtres qui ont besoin d’amour, d’affection et de compréhension. Il doit être pour elles un guide, un repère. Il veille toujours à ce qu’elles ne manquent de rien. Chaque jour, il fait au moins deux tours de contrôle pour s’assurer de leur bien-être. Il repère les égarées, les conduit au reste du troupeau et soigne les blessées. Ce contact quotidien joue sans doute un rôle important dans leur rapprochement.

Vivre dans la montagne, laisser ses vaches paître en toute tranquillité, Daniel pense qu’il est privilégié.

«   Je ne me pose pas la question de savoir comment donner à boire et à manger à mes vaches comme c’est le cas dans d’autres pays. Pour moi, ça, c’est un privilège », reconnaît-il.

D’après lui, être vacher dans la montagne n’empêche pas de mener une vie sociale bien remplie et d’être proche des siens. Ses parents lui rendent visite une fois par mois et il reçoit aussi parfois des amis dans son refuge. Par ailleurs, Daniel confie qu’il est difficile d’entretenir une relation amoureuse stable quand on exerce son métier.

 


Le savon anti-malaria pour prévenir le paludisme

L’un est Burkinabè et l’autre est Burundais. Près de quatre mois après leur sacre pour l’obtention du premier prix de la compétition internationale d’entrepreneuriat social à Berkeley (site en anglais) en Californie. Moctar Dembélé et Gérard Nyondiko ont eu le temps de savourer leur succès international. Néanmoins, ils continuent d’améliorer le Faso Soap pour que ce projet soit effectif. Voici l’interview des inventeurs du Faso Soap ou le savon anti-malaria.

Moctar et Gérard fabriquant des échantillons du Faso Soap
Moctar et Gérard fabriquant des échantillons du Faso Soap

A quel stade êtes vous avec le projet Faso Soap après l’obtention de votre prix?

C’était un réel plaisir pour nous d’avoir remporté ce prix. C’est la première fois qu’une équipe africaine arrive à remporter le premier prix d’entrepreneuriat social à Berkeley et le prix du public. Nous avons cru en notre projet et nous avons su le porter loin. Donc en nous donnant ce prix, on nous a fait confiance tout en nous encourageant à aller de l’avant. Nous essayons de le perfectionner tout en avançant dans nos études. Il y a encore des analyses complémentaires à faire pour que le Faso Soap puisse respecter les normes internationales de l’OMS avant sa commercialisation et son utilisation.

Comment le projet Faso Soap a-t-il commencé ?

Avant d’intégrer le 2ie, je travaillais déjà dans mon pays et j’avais pour ambition d’être un jour entrepreneur, de faire quelque chose pour la société. Donc quand je venais au Burkina, j’avais l’idée de monter un projet. Et heureusement pour moi, notre programme de formation a commencé avec le cours de création d’entreprise et de business plan. C’est ainsi que des groupes de travail ont été formés et nous nous sommes retrouvés dans le même groupe et nous avons travaillé pour développer le projet Faso Soap.

Pourquoi un savon contre le paludisme ?

Le paludisme parce que même si les populations ne s’en rendent pas compte, c’est l’une des maladies les plus dangereuses et aussi la première cause de mortalité en Afrique devant même le SIDA. Ce qui veut dire que c’est un problème de santé public. Cela nous a conduit à penser à une solution préventive. En raison de la pauvreté, les moyens de prévention tels que les moustiquaires, les sprays et crème anti-moustiques sont pour la plupart inaccessibles  et nous avons aussi voulu innover en la matière.

Comment le Faso Soap agit-il en tant que moyen préventif contre le paludisme ?

Notre savon est à multiple usage. Il peut être utilisé pour la lessive, la vaisselle et aussi pour se laver. Une fois que ces eaux usées sont déversées, elles s’attaquent aux larves des moustiques et empêchent leur développement et leur prolifération. En Afrique, nous avons un vrai problème d’assainissement ce qui attire les moustiques, nous avons alors pensé que les eaux usées qui deviennent des nids de moustiques pourraient être la voie pour combattre ces moustiques.

Les deux inventeurs du Faso SoapPh. Kpénahi Traoré
Les deux inventeurs du Faso Soap
Ph. Kpénahi Traoré

Beaucoup de projets se révèlent à long terme inefficace ou révèlent des risques insoupçonnés, que prévoyez-vous si cela arrivait ?

C’est pour éviter ce type de désagrément et pour ne pas mettre la vie des populations en danger que nous n’avons pas immédiatement lancé notre savon. C’est un produit que nous voulons international et qui soit distribué à grande échelle. Il faut donc faire toutes les vérifications possibles Nous voulons avant tout prouver son efficacité et nous prévoyons des tests dans d’autres laboratoires accrédités afin de vérifier si le Faso Soap ne causera pas plus tard des effets secondaires.